Carmel
Correspondance de Thérèse LT 078 – A soeur Agnès de Jésus – 8 janvier 1889

DE  
MARTIN Thérèse, Soeur Thérèse de l'Enfant Jésus
À 
MARTIN Pauline, Mère Agnès de Jésus

08/01/1889

8 janvier 1889    J.M.J.T.
Jésus
Je n'ai pas vu l'agneau de la journée mais je sais qu'il a bien mal à la tête, cela fait de la peine à l'agnelet qui a bien peur que Jésus fasse pousser des ailes à l'agneau !... Quelles ravissantes lignes !... C'est éthéré, cela sent la Patrie !... L'agneau se trompe en croyant que le jouet de Jésus n'est pas dans les ténèbres, il y est plongé. Peut-être, et l'agnelet en convient, ces ténèbres sont-elles lumineuses mais malgré tout ce sont des ténèbres... Sa seule consolation est une force et une paix très grande, et puis il espère être comme Jésus veut, voilà sa joie, car autrement tout est tristesse... Chez Notre Mère, je suis continuellement dérangée, et puis quand j'ai un instant, je ne puis lui dire ce qui se passe dans mon âme, je m'en vais sans joie, après être entrée sans joie !...
Je crois que le travail de Jésus pendant cette retraite a été de me détacher de tout ce qui n'est pas lui...
Si vous saviez combien ma joie est grande de n'en avoir aucune pour faire plaisir à Jésus !... C'est de la joie raffinée (mais nullement sentie).
Agneau chéri, plus qu'un jour pour être la fiancée de Jésus !...
Ne mourez pas encore tout de suite, attendez que l'agnelet ait des ailes pour vous suivre...
Thérèse de l'Enfant Jésus, petit Jouet de Jésus !-
post.carm.ind.

Voulez-vous s'il vous plaît me donner : 1° votre encre de Chine et de l'or ; 2° me dire si pour mes petites images de prise d'habit les répons de Ste Agnès conviennent ; 3° entr'ouvrir notre porte à 6h si vous êtes là, autrement je me réveillerai bien toute seule. Si toutes ces choses vous dérangent, ne me donnez rien, je puis bien m'en passer.

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