Carmel
Correspondance de Thérèse LT 115 – A soeur Agnès de Jésus – 4 septembre 1890

DE  
MARTIN Thérèse, Soeur Thérèse de l'Enfant Jésus
À 
MARTIN Pauline, Mère Agnès de Jésus

04/09/1890

4 septembre 1890

J.M.J.T.

                Je vous donne la lettre de Rome pour que vous la donniez à Céline si vous voulez. Peut-être Papa ne comprendra-t-il pas, mais cela n'est pas difficile à emporter et si quelquefois il comprenait il serait si heureux. Faut-il aussi lui envoyer mes vœux pour qu'il les bénisse ? Si vous trouvez que oui, voudriez-vous me le dire demain matin pour que je les écrive bien vite. On les mettrait au milieu de la couronne, mais il vaut peut-être mieux ne rien faire ?...
                Merci de votre petite lettre, si vous saviez comme elle m'a fait plaisir !... Mon âme est toujours dans le souterrain mais elle y est bien heureuse, oui heureuse de n'avoir aucune consolation car je trouve qu'alors son amour n'est pas comme l'amour des fiancées de la terre qui regardent toujours aux mains de leur Fiancé pour voir s'il ne leur apporte pas quelques présents, ou bien à leur visage pour y surprendre un sourire d'amour qui les ravit...
                Mais la pauvre petite fiancée de Jésus sent qu'elle aime Jésus pour Lui seul, et elle ne veut regarder le visage de son bien-aimé que pour y surprendre les larmes qui coulent des yeux qui l'ont ravie par leurs charmes cachés !... Elle veut les essuyer, ces larmes, pour en faire sa parure au jour de ses noces, parure qui elle aussi sera cachée mais sera comprise du Bien-Aimé.

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