17 juin 1888J.M.J.T. Dimanche Juin 1888Ma chère Céline, Tu serais bien gentille de m'envoyer le plus tôt possible l'étoffe que tu as achetée pour me faire un tablier. Il me faudrait aussi la ceinture écossaise que tu avais pour te déguiser. Envoie-moi aussi tous les rubans blancs propres que tu as, il y en a un que j'avais autour de la tête le jour de ma 1re Communion ; tu peux aussi prendre celui du bonnet... Tout cela est pour représenter Ste Agnès... Petite sœur chérie, que le bon Dieu est bon pour toi ! si tu pouvais voir quelle grâce tu as reçue Vendredi, je crois vraiment que c'est la grâce que tu attendais. Tu sais, tu me disais : mais moi je n'ai pas reçu de grâce décisive. Je suis convaincue que c'est là cette grâce. Maintenant tu dois être toute à Jésus ; plus que jamais il est tout à toi, il a déjà passé à ton doigt l'anneau mystérieux des fiançailles, Il veut être le seul maître de ton âme. Sœur chérie, nous sommes vraiment Sœurs dans toute la force du terme ! Adieu ; de loin mon cœur lit dans ton cœur. Thérèse de l'Enfant Jésus. p.c.ind. Embrasse pour moi mon incomparable Roi.