Carmel
Correspondance de Thérèse LT 131 – A Jeanne La Néele (Jeanne Guérin) – 17 octobre 1891

DE  
MARTIN Thérèse, Soeur Thérèse de l'Enfant Jésus
À 
GUÉRIN Jeanne

17/10/1891

J.M.J.T.

Jésus

Au Carmel 17 Octobre 91

                Ma chère petite Jeanne,

                Je ne sais comment te remercier de ta délicate attention.
                J'ai été bien touchée de voir que le nom de Francis accompagnait celui de Jeanne pour me fêter, aussi est-ce à tous les deux que j'envoie mes remerciements.
                C'est mon divin époux que je charge de payer ma dette ; puisque je suis pauvre à cause de Lui, il est bien juste qu'Il ne refuse pas ce que je lui demande pour ceux que j'aime.
                Je t'assure, ma chère Jeanne, que si tu n'oublies pas la plus petite de tes sœurs, elle aussi pense bien souvent à toi, et tu sais que pour une carmélite se souvenir et surtout aimer c'est prier. Mes pauvres prières sans doute ne valent pas bien cher mais j'espère cependant que Jésus les exaucera et qu'au lieu de regarder celle qui les lui adresse Il arrêtera ses regards sur ceux qui en sont l'objet, et ainsi Il sera obligé de m'accorder toutes mes demandes. J'espère que bientôt le bon Dieu enverra un petit Isidore aussi parfait que son Papa ou bien une petite Jeanne ressemblant exactement à sa Maman... Je demande aussi que la pharmacie soit enfin vendue, je voudrais que rien ne manquât au bonheur parfait de ma chère petite sœur et à celui de mon bon cousin. Mais sur la terre il y aura toujours quelque petit nuage puisque la vie ne peut se passer sans cela et qu'au Ciel seulement la joie sera parfaite, mais je désire que le bon Dieu épargne autant que possible à ceux que j'aime les souffrances inévitables dans la vie, quitte à prendre pour moi s'il le faut les épreuves qu'Il leur réserve.
                Sr Marie du Sacré Cœur me charge de te remercier beaucoup pour ce que tu as envoyé pour le vide-poche, c'est vraiment trop aimable de ta part d'autant plus que Notre Mère était heureuse de pouvoir t'offrir ce petit travail. Il ne me reste plus que la place de te dire de nouveau merci pour moi et pour mes sœurs et de t'envoyer ainsi qu'à notre cher cousin l'assurance de l'affection de la dernière de tes sœurs qui n'est pas la plus petite dans la tendresse qu'elle a pour toi...

Sr Thérèse de l'Enfant Jésus rel.carm.ind.

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