J. M. J. T 19 Mai 1897 1. Jésus, quand je te vois soutenu par ta MèreQuitter ses brasEssayer en tremblant sur notre triste terreTes premiers pasDevant toi je voudrais effeuiller une roseEn sa fraîcheurPour que ton petit pied bien doucement reposeSur une fleur !.... 2. Cette rose effeuillée, c'est la fidèle imageDivin EnfantDu coeur qui veut pour toi s'immoler sans partageA chaque instant.Seigneur, sur tes autels plus d'une fraîche roseAime à brillerElle se donne à toi..... mais je rêve autre chose :«C'est m'effeuiller!...» 3. La rose en son éclat peut embellir ta fêteAimable Enfant,Mais la rose effeuillée, simplement on la jetteAu gré du vent.Une rose effeuillée sans recherche se donnePour n'être plus.Comme elle avec bonheur à toi je m'abandonnePetit Jésus. 4. L'on marche sans regret sur des feuilles de roseEt ces débrisSont un simple ornement que sans art on disposeJe l'ai compris.Jésus, pour ton amour j'ai prodigué ma vieMon avenirAux regards des mortels rose à jamais flétrieJe dois mourir !... 5.Pour toi, je dois mourir, Enfant, Beauté SuprêmeQuel heureux sort !Je veux en m'effeuillant te prouver que je t'aimeO mon Trésor !...Sous tes pas enfantins, je veux avec mystèreVivre ici-basEt je voudrais encor adoucir au CalvaireTes derniers pas !.... Datation: 19 mai 1897Destinataire: Mère Henriette du Carmel de Paris, avenue de Messine, à sa demande.Après le poème n° 34 "Jeter des fleurs", Thérèse élabore en profondeur. On sait que Mère Henriette, via Marie de la Trinité, redemanda un dernier couplet sur la récompense au ciel de cette rose effeuillée. Thérèse répondit :"Que la bonne Mère fasse elle-même ce couplet..."