(Air : Quand viendra Noël) 1. Au sépulcre saint, Marie-MadeleineCherchant son Jésus, se baissait en pleursLes anges voulaient adoucir sa peineMais rien ne pouvait calmer ses douleurs.Ce n'était pas vous, lumineux archangesQue cette âme ardente venait chercherElle voulait voir Le Seigneur des angesLe prendre en ses bras, bien loin l'emporter..... 2. Auprès du tombeau, restée la dernièreElle était venue bien avant le jourSon Dieu vint aussi, voilant sa lumièreMarie ne pouvait le vaincre en amour !Lui montrant d'abord sa Face BénieBientôt un seul mot jaillit de son CoeurMurmurant le nom si doux de : MarieJésus lui rendit la paix, le bonheur.. . . . . 3.Un jour, ô mon Dieu, comme Madeleine,J'ai voulu te voir, m'approcher de toiMon regard plongeait dans l'immense plaineDont je recherchais le Maître et le RoiEt je m'écriais, voyant l'onde pure,L'azur étoilé, la fleur et l'oiseau :«Si je ne vois Dieu, brillante nature,Tu n'es rien pour moi, qu'un vaste tombeau. 4.«J'ai besoin d'un coeur brûlant de tendresseRestant mon appui sans aucun retourAimant tout en moi, même ma faiblesse...Ne me quittant pas, la nuit et le jour.Je n'ai pu trouver nulle créatureQui m'aimât toujours, sans jamais mourirIl me faut un Dieu prenant ma natureDevenant mon frère et pouvant souffrir ! 5. Tu m'as entendue, seul Ami que j'aimePour ravir mon coeur, te faisant mortelTu versas ton sang, mystère suprême !...Et tu vis encor pour moi sur l'Autel.Si je ne puis voir l'éclat de ta Face,Entendre ta voix remplie de douceurJe puis, ô mon Dieu, vivre de ta grâceJe puis reposer sur ton Sacré Coeur ! 6. O Coeur de Jésus, trésor de tendresseC'est toi mon bonheur, mon unique espoir,Toi qui sus charmer ma tendre jeunesseReste auprès de moi jusqu'au dernier soirSeigneur, à toi seul j'ai donné ma vieEt tous mes désirs te sont bien connusC'est en ta bonté toujours infinieQue je veux me perdre, ô Coeur de Jésus ! 7. Ah ! je le sais bien, toutes nos justicesN'ont devant tes yeux aucune valeurPour donner du prix à mes sacrificesJe veux les jeter en ton Divin CoeurTu n'as pas trouvé tes anges sans tacheAu sein des éclairs tu donnas ta loi !...En ton Coeur Sacré, Jésus, je me cacheJe ne tremble pas, ma vertu, c'est Toi !... 8. Afin de pouvoir contempler ta gloireIl faut, je le sais, passer par le feuEt moi je choisis pour mon purgatoireTon Amour brûlant, ô Coeur de mon Dieu !Mon âme exilée quittant cette vieVoudrait faire un acte de pur amourEt puis s'envolant au Ciel sa PatrieEntrer dans ton Coeur sans aucun détour. Datation: 1895 – juin ou octobreDestinataire: Marie du Sacré-Cœur, à sa demande.Le poème reprend les pensées de Marie au cours de sa retraite annuelle.