(Air : Rêve, parfum ou frais murmure) 1. Il est des âmes sur la terreQui cherchent en vain le bonheurMais pour moi, c'est tout le contraireLa joie se trouve dans mon coeurCette joie n'est pas éphémèreJe la possède sans retourComme une rose printanièreElle me sourit chaque jour. 2. Vraiment je suis par trop heureuse,Je fais toujours ma volonté....Pourrais-je n'être pas joyeuseEt ne pas montrer ma gaîté ?...Ma joie, c'est d'aimer la souffrance,Je souris en versant des pleursJ'accepte avec reconnaissanceLes épines mêlées aux fleurs. 3. Lorsque le Ciel bleu devient sombreEt qu'il semble me délaisser,Ma joie, c'est de rester dans l'ombreDe me cacher, de m'abaisser.Ma joie, c'est la Volonté SainteDe Jésus mon unique amourAinsi je vis sans nulle crainteJ'aime autant la nuit que le jour. 4. Ma joie, c'est de rester petiteAussi quand je tombe en cheminJe puis me relever bien viteEt Jésus me prend par la mainAlors le comblant de caressesJe Lui dis qu'Il est tout pour moiEt je redouble de tendressesLorsqu'Il se dérobe à ma foi. 5. Si parfois je verse des larmesMa joie, c'est de les bien cacherOh ! que la souffrance a de charmesQuand de fleurs on sait la voiler !Je veux bien souffrir sans le direPour que Jésus soit consoléMa joie, c'est de le voir sourireLorsque mon coeur est exilé.... 6. Ma joie, c'est de lutter sans cesseAfin d'enfanter des élus.C'est le coeur brûlant de tendresseDe souvent redire à Jésus :«Pour toi, mon Divin petit FrèreJe suis heureuse de souffrirMa seule joie sur cette terreC'est de pouvoir te réjouir.» 7. «Longtemps encor je veux bien vivreSeigneur, si c'est là ton désirDans le Ciel je voudrais te suivreSi cela te faisait plaisir.L'amour, ce feu de la PatrieNe cesse de me consumerQue me font la mort ou la vie?Jésus, ma joie, c'est de t'aimer!» Datation: 21 janvier 1897Destinataire: pour la fête de Agnès de Jésus, à sa demande.Poème autobiographique, dont Thérèse a dit en le donnant: "Toute mon âme est là!"