(Air : Les adieux du Martyr) Prêtre des Missions étrangères, Martyrisé au Tonkin à l'âge de 31 ans. 1. Tous les Elus célèbrent tes louangesO Théophane ! Angélique MartyrEt je le sais, dans les Saintes phalangesLe séraphin aspire à te servir !...Ne pouvant pas, exilée sur la terreMêler ma voix à celle des Elus,Je veux aussi sur la rive étrangèrePrendre ma lyre et chanter tes vertus..... 2. Ton court exil fut comme un doux cantiqueDont les accents savaient toucher les coeursEt pour Jésus, ton âme poétiqueA chaque instant faisait naître des fleurs.En t'élevant vers la Céleste sphèreTon chant d'adieu fut encor printanierTu murmurais : «Moi, petit éphémèreDans le beau Ciel, je m'en vais le premier!...» 3. Heureux Martyr, à l'heure du suppliceTu savourais le bonheur de souffrir,Souffrir pour Dieu te semblait un délice.En souriant, tu sus vivre et mourir.....A ton bourreau, tu t'empressas de direLorsqu'il t'offrit d'abréger ton tourment :«Plus durera mon douloureux martyreMieux ça vaudra, plus je serai content!!!» 4. Lys Virginal, au printemps de ta vieLe Roi du Ciel entendit ton désir,Je vois en toi : La Fleur épanouieQue Le Seigneur cueillit pour son plaisir...Et maintenant tu n'es plus exiléeLes Bienheureux admirent ta splendeur.Rose d'Amour, La Vierge Immaculée,De ton parfum respire la fraîcheur. 5. Soldat du Christ, ah ! prête-moi tes armesPour les pécheurs, je voudrais ici-basLutter, souffrir à l'ombre de tes palmes,Protège-moi, viens soutenir mon bras.Je veux pour eux ne cessant pas la guerrePrendre d'assaut le Royaume de DieuCar le Seigneur apporta sur la terreNon pas la paix, mais le Glaive et le Feu !.... 6. Je l'aime aussi, cette plage infidèleQui fut l'objet de ton ardent amourAvec bonheur, je volerais vers elleSi le Bon Dieu m'y appelait un jour...Mais à ses yeux, il n'est pas de distancesTout l'univers devant Lui n'est qu'un pointMon faible amour, mes petites souffrancesBénies par Lui, Le font aimer au loin !... 7. Ah ! si j'étais une fleur printanièreQue Le Seigneur voudrait bientôt cueillirDescends du Ciel à mon heure dernièreJe t'en conjure, ô Bienheureux Martyr !De ton amour aux virginales flammesViens m'embraser en ce séjour mortelEt je pourrai voler avec les âmesQui formeront ton cortège éternel !... Datation: 2 février 1897Destinataire: Thérèse elle-même.Thérèse offre ce poème à son saint très aimé le jour anniversaire de sa mort