Carmel

La vie en cellule

« Que chacun demeure seul dans sa cellule ou près d'elle, méditant jour et nuit la loi du Seigneur et veillant dans la prière, à moins qu'il ne soit légitimement occupé à autre chose. »

Règle du Carmel
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La dernière cellule de Thérèse

Les soeurs restent donc un temps important en cellule : lecture spirituelle, temps libres, temps de travail quand il peut se faire seul en cellule, par exemple le reprisage des habits. Et bien sûr toilette et nuit.

La cellule comporte un lit fait de tréteaux sur lesquels on pose une paillasse, un tabouret bas sur laquelle la carmélite peut s'asseoir. Près de la fenêtre, un coin travail avec une corbeille à ouvrage, une lampe à pétrole, un sablier pour mesurer le temps et une écritoire. Une croix nue et des gravures choisies par l'habitante du lieu ornent les murs.

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La photo montre le coin travail de Thérèse, avec ses propres outils, près de la fenêtre. La petite lampe est allumée, sous sa corbeille, son écritoire, les livres personnels (Règle, usages et Imitation de Jésus Christ) et sur son petit banc, sa lampe à pétrole.

Marie Guérin postulante travaillant dans sa cellule

Marie Guérin postulante priant dans sa cellule

Les images de cellule

À l'époque de Thérèse, les cellules étaient ornées de gravures sans cadre, collées simplement sur du carton en respect du voeu de pauvreté. Les carmélites « ne [pouvaient] avoir dans leurs cellules qu'un tableau et deux images, ou bien trois images sans tableau ». Il était également d'usage de mettre une petite image sur la porte, bien souvent un Sacré-Coeur. Sur les murs de sa cellule, Thérèse avait accroché trois images.

Image de sainte Thérèse d'Avila, la réformatrice de l'Ordre du Carmel et sainte patronne de Thérèse

Vierge à l'Enfant accompagnée d'un lys symbolisant sa virginité. Thérèse disait à Céline à propos de cette image : « Cette Vierge me fait penser à une mère qui allaite son enfant ». Thérèse s'en inspira probablement pour composer sa première poésie, « La rosée divine ou le lait virginal de Marie », écrite à la demande de soeur Thérèse de Saint-Augustin en 1893. Cette image de la Vierge sera ensuite épinglée au rideau du lit de l'infirmerie. La montrant du doigt à Mère Agnès le 10 juillet 1897, Thérèse dit « Y a que ça qui est du bon lolo, faut le dire à M. de Cornière ».

« Voici que je frappe à la porte... ». En la regardant, Thérèse pensait au passage du Cantique : « Ouvrez-moi, ma sœur, mon épouse, car mon chef est plein de rosée et mes cheveux des gouttes de la nuit », phrase peinte par Mère Agnès sur le mur du dortoir Saint-Élie, près de la cellule de Thérèse. En 1892, Thérèse s'est inspirée de cette image pour la réalisation son petit tableau « Jésus frappe à la porte », qu'elle offrira à Céline, alors encore dans le monde. Sur ce tableau, on retrouve par ailleurs un lys, peut-être inspiré de celui présent sur l'image de la Vierge à l'Enfant.

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Emblème du Sacré-Coeur à la porte de la cellule

Voir ici les objets que l'on trouvait dans une cellule à l'époque de Thérèse