La statue de la Vierge du Sourire de la famille Martin est une copie d’une statue en argent doré réalisée pour l’église Saint-Sulpice de Paris par Edmé Bouchardon, Sculpteur du Roi, en 1734. Cette dernière avait été faite à partir des pièces d’argenterie des paroissiens, et surnommée « Notre-Dame de Vieille-Vaisselle ». Elle a été vénérée pendant cinquante ans dans la chapelle de la Vierge que M. Olier avait fait édifier et où Louis Marie-Grignion de Montfort célébra sa première messe. En 1735, la statue est reproduite sur toile par le peintre Chevallier, puis sur une estampe par le graveur Dominique Sornique en 1744. Disparue à la Révolution française, la statue de Bouchardon est remplacée en 1832 par une nouvelle statue en métal argenté réalisée par l’orfèvre Choiselat d’après l’estampe, dans des proportions plus modestes. Cette statue servit de modèle à la Médaille Miraculeuse. La Vierge du Sourire de la famille Martin est un moulage inspiré de cette statue, auquel ont été ajoutés un globe terrestre et un serpent. Elle a été offerte à Louis Martin au moment de son installation comme horloger par Félicité Beaudouin, habitante d’Alençon, et était placée au Pavillon, son lieu de méditation et de loisir. Après son mariage avec Zélie en 1858, la statue est au cœur de la maison, et la famille prie quotidiennement à ses pieds. Au mois de mai, mois de Marie, la statue est entourée d’honneurs, installée au centre d’un véritable oratoire dans la chambre de Marie. Zélie, ayant reçu de nombreuses grâces en priant devant cette statue, y tenait beaucoup. Aux Buissonnets, la statue est placée sur une commode dans la chambre de Marie et Pauline, chambre dans laquelle Thérèse sera alitée pendant sa maladie à l’âge de 10 ans, et où a lieu le miracle du sourire de la Vierge le 13 mai 1883. Lorsque Céline entre au Carmel en septembre 1894, elle amène avec elle la statue. En janvier 1895, elle est placée dans l’antichambre de la cellule de Thérèse. C’est, agenouillées devant cette statue, que Thérèse et Céline prononcent l’Acte d’Offrande à l’Amour Miséricordieux le 11 juin 1895. Enfin, lorsque Thérèse est descendue à l’infirmerie le 8 juillet 1897, la statue est placée en face de son lit. Elle se trouve désormais dans la chapelle du Carmel, au-dessus de la châsse de sainte Thérèse.
