J + M St Jour de Pâques 1939 [9 avril] Pax Christi Ma petite soeur chérie Bonne et sainte fête de Pâques ! Nous ne sommes plus jeunes, nous approchons de la Pâques éternelle de la fête éternelle que notre doux Sauveur nous a acquise par ses souffrances et par sa mort ! Sans Lui nous n'aurions aucun droit au Ciel, sans Lui nos petits sacrifices, nos petits actes de vertu qu'il paiera d'un si grand prix, n'auraient aucune valeur, mais unis à ses mérites à Lui ce sont des trésors avec lesquels nous sauvons beaucoup d'âmes ! Nous avons ici une petite soeur converse (une petite sainte) que cette pensée encourage à supporter sa surdité. Elle n'entend absolument rien, il faut écrire ce qu'on a à lui dire ! mais la pensée qu'elle sauve des âmes la console de tout. Elle obtient parfois de vrais petits miracles, même pour des choses insignifiantes qu'elle demande avec confiance au bon Dieu. Dernièrement voyant notre provision de tilleul presque finie elle fit intérieurement cette prière : "Ma petite Thérèse, je n'ose pas cette année demander à mes parents, inspirez-leur je vous en prie de nous en envoyer" Trois jours après nous recevions un gros paquet de tilleul. - J'arrive du jardin où ma charitable infirmière m'a conduite dans un fauteuil roulant. Les arbres sont presque en fleurs... Quelle image de la résurrection ! Bientôt ma petite soeur chérie, nous refleurirons nous aussi dans les Cieux. En attendant nous vieillissons sur cette pauvre terre. C'est bien méritoire ! Je sens de plus en plus mes infirmités. Quand je les sens trop, je dis : "Mon Jésus hâtez-vous de me secourir !" Je me sens tellement faible et misérable, je sens si bien que sans Lui je n'aurais aucune force. Adieu, chère petite soeur, je pense bien souvent à toi car je t'aime tendrement. Ta pauvre aînée Sr Marie du Sacré Coeur c.d.i.
