Carmel
Sr Marie du Sacré-Coeur à Sr Françoise-Thérèse - 21 janvier 1939

DE  
MARTIN Marie, Soeur Marie du Sacré-Coeur
À 
MARTIN Léonie, Soeur Françoise-Thérèse

21/01/1939

J + M
Carmel de Lisieux 21 Janvier 1939
P. C.

Bonne fête, ma petite soeur chérie ; c'est à ton tour maintenant d'être fêtée. Que notre sainte Petite Thérèse demande pour toi au bon Dieu toutes les grâces que tu désires. Elle a tant de pouvoir sur son Coeur qu'elle exaucera ma prière, car elle aussi veut te combler de toutes les grâces. Il me semble que la meilleure est de nous faire aimer par dessus tout la volonté du bon Dieu. Aimer sa volonté n'est-ce pas surtout mettre toute sa confiance en Lui, adorer sans les comprendre ses desseins impénétrables. Sachant qu'il ne veut que notre plus grand bien. En ce moment c'est bien le cas de pratiquer cette confiance entière et cet abandon. Nous avons depuis trois mois une postulante dans laquelle nous fondions tant d'espoir : très intelligente, très active pour n'importe quel emploi, c'était un véritable trésor. Hélas sa santé donne tant d'inquiétudes qu'on ne peut espérer la garder. D'ici quelques jours son père qui est un véritable saint viendra la chercher. Enfin laissons ce sujet et parlons de notre Mère bien aimée dont c'est la fête aujourd'hui. Hier nous lui avons offert tous nos cadeaux. Véritable journée du Ciel, toute la Communauté ne faisant qu'un coeur et qu'une âme pour chanter une sainte car on peut bien dire qu'elle aussi est une sainte acceptant avec une paix céleste tous les sacrifices que le bon Dieu lui demande, on devrait pendant cette pauvre vie d'ici-bas qui passe si vite ne pas être étonné d'en rencontrer tellement sur sa route, mais non ! on ne peut s'y habituer, nous sommes tellement faits pour le bonheur que nous courons toujours après, espérant le saisir. Peine inutile il faut attendre le Ciel.
Je vois chère petite soeur, que tu auras cette année une grande peine puisqu'il y aura de nouvelles élections. Pour cela encore abandon et confiance ! Peut être avant cela entendras-tu la voix de l'Epoux qui t'appellera aux noces éternelles ! Nous ne connaissons pas l'avenir, vivons heure par heure sans penser au lendemain...
Je t'embrasse tendrement ma petite soeur chérie. Ton aînée
Sr Marie du Sacré Coeur
c.d.i.

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