+ Jésus 21 Avril 1935 Ma petite soeur chérie, Bonne et sainte fête de Pâques ! Nous fêtons encore ensemble ici-bas la Résurrection de notre doux Sauveur qui a tant souffert pour nous et nous a mérité la gloire du Ciel ! Mais le jour approche où nous fêterons là-haut son triomphe. Nous n'avons plus que peu de temps à passer dans l'exil. Que deviens-tu, ma petite soeur ? Ta si bonne Mère nous a donné de tes nouvelles pendant le Carême ; nous en avons été bien touchées, j'espère que le mieux se continue, notre bon Aumônier qui avait été pris de la grippe il y a 3 semaines et s'en était remis à peu près, a une rechute de grippe depuis huit jours, il n'a pu dire sa messe même aujourd'hui, mais il n'y a rien de grave. Croirais-tu ma petite soeur, que ce matin à 3 h 1/2 j'ai pu assister à Matines. Combien j'étais heureuse ! Nos petites soeurs du voile blanc qui sont si dévouées se sont occupées de me lever et ensuite de me conduire au choeur dans ma chaise roulante, car je ne peux plus du tout marcher. Quelles actions de grâces à rendre au bon Dieu pour être entourées de tant de charité ! Cet après midi je vais faire une petite promenade au jardin d'où l'on aperçoit les murs de la Basilique qui s'élèvent tous les jours. Il y a eu aujourd'hui dans la chapelle beaucoup de communions d'hommes. Quel bien fait partout notre sainte petite Thérèse ! Ta lettre du 3 mars avant le Carême nous a comblées de joie. Quelle grâce de te savoir dans cet abandon parfait à la volonté du bon Dieu ! de la main de Mère Agnès de Jésus "Marie" me charge de finir sa lettre parce qu'on l'emmène au Salut et elle doit se prêter à ses charitables conductrices si dévouées ! Monseigneur Natucci a été ravi de ton petit mot, il prie pour toi, il demande de tes nouvelles. Quel ami nous avons à Rome ! C'est lui qui m'envoie cette image, je te la donne.
