J + M Carmel de Lisieux 2 Mars 1935 P.C. Ma petite soeur chérie, Quand je pense que tu as voulu nous écrire quelques lignes sur la lettre de ta bien aimée Mère ! Nous en avons été bien touchées, quoique nous connaissions à fond ton coeur si reconnaissant et si tendre. Que d'émotions tu nous as données, chère petite soeur, enfin le bon Dieu n'a pas voulu encore t'emmener dans son beau Ciel et nous l'en remercions pour nous et pour toi aussi qui vas continuer à acquérir des mérites et à lui sauver des âmes. L'important c'est de faire sa volonté. Si tu savais combien nous sommes reconnaissantes à ta bonne Mère de nous avoir donné, si fidèlement de tes nouvelles ! nous apprécions plus que jamais son coeur si maternel envers notre petite soeur. Que le bon Dieu est infiniment bon de donner à ses épouses de tels soutiens ! La vie religieuse est vraiment un vestibule du ciel, car tout y respire la charité. Sr Geneviève et moi nous sortons de retraite, c'est peut-être la dernière, tous les ans je me fais la même réflexion. Ce qui est certain, c'est que cette dernière retraite ne peut être bien éloignée à mon âge, mais tout notre bien est de nous confier au Seigneur pour la vie ou pour la mort. Et il me semble, depuis ma retraite, vivre plus d'abandon. Ce matin, à la Messe ... l'abbé Germain qui, tous les dimanches fait une petite instruction, a lu aux fidèles la lettre pastorale de Monseigneur pour le Carême. En l'entendant je me disais : Quel saint évêque nous avons ! Je vais la relire pour la méditer tout à mon aise, pour méditer l'amour de Dieu pour ses pauvres créatures ! Quel mystère ! et si peu le comprennent... Adieu, chère petite soeur, jusqu'à Pâques, si ta santé ne nous donne pas de nouvelles alarmes. Je t'embrasse bien tendrement. Ton aînée Sr Marie du Sacré Coeur r.c.i. Nous prions beaucoup pour la guérison de ta vénérée Mère, ma soeur la Déposée.
