Sr Françoise Thérèse Martin à sa soeur Marie du Sacré Coeur V + J ! De notre monastère de Caen ce 15 Octobre 1936 Mon ainée chérie, si aimée, Avec quelle tendresse je me joins au concert d'allégresse et de louanges qui te sont prodiguées en ce jour anniversaire de ton jubilé d'entrée dans cette arche bénie et privilégiée entre toutes. Notre Thérèse est descendue de son beau Ciel auprès de sa marraine chérie et sa joie fait place aux larmes qu'elle a versées lors de la séparation, toujours très douloureuse au coeur aimant et sensible comme le sien. Comme je te le disais dans ma dernière lettre, j'étais bien contente d'être en retraite avec toi, notre union en Dieu était vraiment si parfaite que toutes mes communions libres étaient pour toi. Chère petite soeur, la messe conventuelle célébrée par notre cher Aumônier à tes intentions, nous permet d'y assister. Quel déluge, quelle pluie de grâces vont inonder ta chère âme d'Épouse en ce jour de perdurables bénédictions car qui peut comprendre, sinon Dieu seul, le prix d'une Messe et certainement, tu en auras plusieurs, tu peux y compter, tu es si aimée!... De partout on fera violence au Ciel pour fêter ton Jubilé d'or, le 22 Mai 1938. Ad multos annos !!!! Dans ma prochaine lettre je vous enverrai mes résolutions de retraite, en attendant je vous embrasse toutes trois de tout mon coeur qui ne fait qu'un avec les vôtres pour fêter et entourer notre très chère aînée qui le mérite à tant de titres, Sr Françoise Thérèse Martin de la Visitation Ste Marie D.S.B. P.S. Que je suis touchée ! de l'inépuisable délicatesse de notre Mère chérie et si aimée, elle veut que la communion générale soit pour toi jeudi; puis tu vas recevoir un charmant pavillon de ciboire, pour te donner le plaisir de l'offrir aux missions je voudrais que vous le gardiez pour votre sacristie car il est trop beau pour les Missions.
