Sr Françoise Thérèse Martin à sa soeur Céline V + J ! De notre monastère de Caen ce 6 août 1940 Ma Céline chérie, En haut les coeurs, ô mon Roi, quand vous verrai-je en votre gloire! C'est le temps de l'expiation pour notre pauvre et chère France qui hélas, ne l'a certes pas volé, puisse-t-elle enfin ouvrir les yeux; la victoire nous l'aurons de notre bon Dieu et Sauveur, toujours si miséricordieux, mais elle nous coûte cher et nous ne sommes pas au bout de nos peines. On peut dire en toute vérité comme au temps de Jeanne d'Arc (il y a grand pitié). Ma petite soeur très aimée, je vais te paraître bien noire, mais vois-tu il me semble que je vois les choses dans la vérité et cela me fait du bien de te dire tout cela ; je sens que tu me comprends et petite Maman aussi, que j'aime toujours plus. Mon affection pour elle est aussi filiale que fraternelle. Bonne et très sainte fête ma petite soeur, dans cette vallée de larmes nous pouvons donner à notre Jésus des consolations des souffrances, au Ciel nous ne ferons que recevoir, voilà ce qui me console de vivre. Tu peux compter sur une communion, ma petite soeur chérie, ta Léonie qui t'aime de tout son coeur, Sr Françoise Thérèse D.S.B.
