Sr Françoise Thérèse Martin à sa soeur Céline V +J ! De notre monastère de Caen ce 6 Août 1936 Ma Céline chérie, C'est toujours avec une joie bien grande que chaque année à l'occasion de ta fête, j'aime à te redire toute ma fraternelle tendresse, tu peux compter sur ma communion, Jésus hostie est notre unique ciel ici-bas, chère petite soeur, je le sens bientôt nous nous retrouverons toutes là-haut, l'exil me pèse toujours plus, notre très doux sauveur n'est pas connu, n'est pas aimé: c'est dans tout l'univers une haine implacable; il y a des martyres en Espagne, 7 de nos Soeurs ont été tuées par l'électricité, en mourant elles priaient pour leurs bourreaux; quel bonheur de s'envoler ainsi toutes ensemble en Paradis! n'est-ce pas digne d'envie. Nous nous préparons à fêter notre si bonne Mère le 18 Août, votre petite soeur tourière vous a induite en erreur en vous parlant du 18 Juillet, sans doute notre Mère, toujours plus aimée, avait un pressant besoin du prix inestimable, incomparable de la Ste Messe, dite à ses intentions et des communions de nos très chères Carmélites que nous aimons tant, impossible d'avoir de fête sans elles. Depuis quelque temps je suis poursuivie de la pensée de notre sainte Tante visitandine, je suis pénétrée du souvenir de sa fervente vie religieuse et comme je suis la même règle je lui demande de m'aider par une fidélité constante et généreuse qui me fait si souvent défaut; priez pour moi, mes petites soeurs chéries, vous aussi, aidez-moi à vaincre à ma lâcheté. Oui, ma petite Céline, notre doyenne tourière notre chère soeur Claire Françoise, se rappelle très bien de toi et te garde un bien bon souvenir. Nous remercions très affectueusement votre chère sr Madeleine de St Joseph, du mémento de sa bien aimée Sr (que son ciel doit être beau!) Notre Mère chérie, aura tout de même de bien douces surprises pour sa fête, elle n'a pas vu le contenu du précieux paquet. Je t'embrasse, mon inséparable chérie, tu sais avec quelle affection... Sr Françoise Thérèse D.S.B.
