Sr Francoise Thérèse Martin à sa soeur Céline V + J ! De notre monastère de Caen ce 3 Septembre 1939 Ma Céline si aimée, Merci tout d'abord de ta si bonne lettre. Les magnifiques plumes d'autruche étaient blanches, elles ornaient magnifiquement vos chapeaux de feutre blanc (1), puisque toi et Thérèse vous étiez toujours habillées pareilles. On a eu bien tort de les faire teindre, celle de Thérèse en grenat, la tienne je crois en brun. C'est moi qui ai cueilli ces bleuets semés dans notre préau, nous sommes bien contentes de vous envoyer cette variété que nous ne connaissions pas pour la plupart. Pour les cerisiers, vrai miracle de la divine providence, car ce sont les oiseaux qui les ont apportés dans notre enclos, il y a quelques années et pour comble, ils n'ont pas été greffés. Toute la pauvre humanité est dans l'angoisse, mais confiance, confiance, confiance envers et contre tout, la victoire est à nous. Jésus notre divin Libérateur ne dit-Il pas, ne craignez rien petit troupeau, car il a plu à votre Père de vous donner son Royaume.... Oui, je régnerai malgré satan et suppôts. La France n'est-elle pas aussi par dessus toutes les nations le royaume de Marie, qu'avons-nous donc à craindre.... Je comprends parfaitement, petite Maman chérie, que la clôture ne peut permettre ces entrées, surtout pour dire la Sainte Messe dans l'infirmerie, j'ai eu grand tort de te demander ce privilège qui n'est dû qu'aux cardinaux. Je vous embrasse mes petites Soeurs très aimées, je vis sans cesse avec vous. Nous sommes des inséparables en Jésus et Marie c'est un avant goût du Ciel. Sr Françoise Thérèse D.S.B note ajoutée par Sr Geneviève : (1) pour la prise d'habit de Pauline (grand chapeau de peluche mate blanche) 6 avril 1883
