Carmel
Sr Françoise-Thérèse à ses trois soeurs du Carmel - 3 mars 1935

DE  
MARTIN Léonie, Soeur Françoise-Thérèse
À 
MARTIN Céline, Soeur Geneviève de la Sainte Face
MARTIN Marie, Soeur Marie du Sacré-Coeur
MARTIN Pauline, Mère Agnès de Jésus

03/03/1935

 
Sr Françoise Thérèse Martin à ses trois soeurs du Carmel
V +J  ! De notre monastère de Caen ce 3 mars 1935
 
Mes petites Soeurs tant aimées,
 
La bénédiction du saint Père m'a comblée de joie, les larmes coulaient bien douces en voyant notre Père et Pontife bien-aimé qui a daigné se souvenir de la plus petite de la plus infime de ses brebis, quelle délicatesse incomparable!!!! Je compte naturellement sur toi, petite Maman chérie, pour remercier sa Sainteté, le plus touchant c'est que cette Bénédiction n'a pas été demandée par mon Carmel aimé, pour mon coeur reconnaissant au delà de toute expression, cela en triple toute la valeur.
Ce n'est pas commode d'écrire au lit, tout de même, il faudrait que je sois mourante pour ne pas le faire avant le carême, et puis mon coeur éclaterait s'il ne répondait à tant d'amour manifesté sous toutes ses formes depuis que je suis tombée malade. Quels réconfortants! que ces lettres chéries arrivées chaque jour, j'ai une Mère incomparable, débordante de tendresse et d'affection et de délicatesse, priez bien pour sa chère santé car elle se tourmente outre mesure, je ne sais comment sa charité peut résister à tant d'épreuves; certes le bon Dieu la traite en grande âme qu'elle est.
Ma spiritualité est celle de ma Thérèse et par conséquent celle de notre St Fondateur, sa Doctrine et la sienne c'est tout un, elle est l'âme que notre grand Docteur rêvait. Je suis dans un abandon parfait Jésus viendra me voler quand Il voudra, si c'est à la fin du monde eh bien je le veux bien aussi, puisque c'est ce qu'Il fait que j'aime uniquement et par dessus tout.
Enfin, petites soeurs incomparablement aimées, il faut bien finir mon bavardage, mais mon coeur toujours plus aimant ne se taira jamais vous le savez bien.
Que rendrai-je au Seigneur pour tous les biens qu'Il m'a faits, je prendrai le calice du salut et j'invoquerai son saint nom tous les jours de ma vie. J'ai des infirmières qui me soignent on ne peut mieux, il n'y a pas de reine plus heureuse que moi, sous tous rapports....
Je compte bien vous rendre en communions, tout ce que je vous dois car je suis insolvable, mais le souverain Riche acquittera toutes mes dettes.
Je vous aime! je vous aime! je vous aime!
Sr Françoise Thérèse
D.S.B.

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