Sr Françoise Thérèse Martin à ses trois soeurs du Carmel V + J ! De notre monastère de Caen ce 17 Octobre 1939 Mes petites Soeurs très aimées, Notre cher Prémontré a dit sa seconde messe ce matin chez nous, c'est un bien bon religieux plein d'avenir, nous supplions notre Thérèse en laquelle il a grande confiance de le guérir mais son abandon au vouloir divin est touchant; mais son voeu le plus cher est accompli puisqu'il est prêtre. Je lui ai bien expliqué l'impossibilité de franchir la clôture pour célébrer une Messe dans ce sanctuaire de l'infirmerie, lui disant qu'il n'y avait que les Cardinaux qui avaient ce privilège, je lui dis aussi que le jeune Prêtre ordonné dans notre chapelle est le neveu et le frère de trois de vos religieuses et qu'il n'est pas entré, mais a dit sa première messe à l'extérieur. Voilà, mes petites soeurs chéries, ma résolution de retraite (jusqu'ici j'ai à peu près gaspillé mon temps, piétiné sur place en me repliant sans cesse sur moi-même; je reconnais qu'en agissant ainsi je m'éloignais de mon idéal, l'enfance spirituelle, que j'aime tant; ma Thérèse chérie, Maitresse accomplie et expérimentée en cette céleste et toute aimable vertu, aide moi je t'en supplie à la pratiquer, à m'humilier à me rendre toujours plus petite, plus soumise, plus abandonnée à la conduite de ceux qui ont la charge de ma très pauvre petite âme). Nous avons très grande confiance dans cette vision du 25 Juillet; le bon Dieu est avec nous et pour nous; nous touchons à la fin de nos maux, il faut bien l'espérer, confiance! confiance ! confiance!!! Priez bien pour notre Mère si aimée qui est très souffrante, cela est bien inquiétant, nous avons une peur terrible de perdre notre Trésor. Votre petite soeur qui vous aime tant Sr Françoise Thérèse
