Carmel
Sr Françoise Thérèse à Mère Agnès de Jésus – 21 janvier 1941

DE  
MARTIN Léonie, Soeur Françoise-Thérèse
À 
MARTIN Pauline, Mère Agnès de Jésus

21/01/1941

Sr Françoise Thérèse Martin à sa soeur Mère Agnès de Jésus
V + J  ! De notre monastère de Caen ce 21 janvier 1941
Ma petite Maman toujours plus aimée,
Nous savons par expérience que la souffrance unie à l'amour est la seule chose qui paraisse désirable en la vallée des larmes; aussi envers et contre tout (bonne, sainte et très heureuse fête!) réjouissons-nous dans le Seigneur: Tu le vois, les épreuves ne nous manquent pas ; à moins d'un miracle, notre très cher Aumônier est gravement atteint; sa belle intelligence se perd de plus en plus ; il est docteur en théologie et nous avons toujours remarqué chez lui une très grande humilité; il en est remarquablement ainsi chez les vrais savants. C'est un bien digne prêtre de St François de Sales qui nous est très paternellement dévoué enfin, laissons faire le bon Dieu; s'il ne devait pas guérir complètement, la mort est préférable, il souffrirait trop et nous aussi. Nous venons de lire l'histoire d'une Ame au réfectoire nous en sommes toutes embaumées, que c'est délicieux! Les lettres de Sr Marie du Sacré Coeur à papa et à sa filleule aimée y sont lues aussi, quelles sont belles! oui notre Marraine a dû aller tout droit au Ciel, sans aucun détour. Quelle simplicité, que de droiture en cette sainte âme si chère à Jésus. Il avait hâte de la couronner.
Ma petite Maman chérie, nous n'avons reçu qu'une copie de la précieuse lettre du 30 Septembre adressée au Saint Père, je veux dire sa réponse reçue quelques jours après, nous voudrions bien la garder si possible; nous l'aimons tant notre très cher Pie XII....
Je m'empresse de te dire, petite Mère aimée, que notre Mère Agneau veut bien se laisser fêter, elle aussi par ses heureuses filles, le 21, tu comprends quelle union intime d'autant plus intime que Marraine et Filleule seront toutes fondues dans nos coeurs aimants, puisque toujours plus nos deux familles n'en font qu'une, cela sent le Ciel. Merci  ! Merci  ! Merci  ! pour les ravissantes images et brochures, vraiment tu ne cesses de gâter ta petite Visitation.
Le pain de Lisieux est-il bon ? en avez-vous suffisamment ? que vous devez avoir froid! que je voudrais pouvoir mettre vos 3 paillasses dans la chambre de Maman Agneau, dont le grand coeur est infiniment plus chaud que la cheminée. Avec quelle tendresse nous vous embrassons,
Sr Fse Thérèse
D.S.B.
Si tu écris à notre très chère Maman Marie, qui désire vivement un souvenir usagé de notre ainée chérie qu'elle a en vénération, tu lui ferais un plaisir extrême. Reçois mon bouquet de fête de Celui qui se dit être la fleur des champs et le Lis des vallées.

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