Sr Françoise Thérèse Martin à sa soeur Mère Agnès de Jésus cette lettre est antidatée pour la fête de Mère Agnès V +. J ! De notre monastère de Caen ce 21 Janvier 1940 Ma petite Maman si aimée, Avec quel bonheur ta petite soeur et enfant te revient chaque année te présenter ses voeux de bonne et heureuse fête malgré les tristesses de l'exil, surtout en temps de guerre combien il est doux de partager avec notre Bien Aimé Jésus les calices amers de sa vie et de sa douloureuse passion qui se perpétuent dans les âmes qui lui sont les plus chères, les plus dévouées. Ma petite Mère chérie, je ne trouve rien de mieux à t'offrir que le précieux trio de mes communions puisque Jésus est la fleur des champs et le Lis des vallées; n'est-il pas notre unique Trésor? Je suis touchée jusqu'aux larmes de la délicatesse de notre Mère bien aimée, si heureuse d'être ta filleule ; à ce titre, elle veut que la communion générale du 21 qui devait être notre cadeau de fête à nous ses filles, soit pour toi sa Marraine aimée, mais je le sais, tu ne peux te laisser vaincre en générosité, ta bien aimée filleule a beau faire, elle n'aura pas le dernier mot, fort heureusement. Nous voudrions savoir si les précieux restes de votre Ste Mère Thérèse ont échappés aux sacrilèges des rouges. Que je voudrais vous faire partager notre cellule chauffée, petites soeurs chéries, l'hiver est rude, .vous devez avoir bien froid, j'en souffre beaucoup. Pardonne moi, ma petite Maman, je ne peux plus écrire ta petite fille est obligée de s'arrêter, gros sacrifice pour elle qui aime tant ses petites soeurs Soeur Françoise Thérèse D.S.B. Bons et affectueux souhaits tout filiaux de ta petite fille Sr Joseph Marie.
