Carmel
Sr Françoise-Thérèse à Mère Agnès de Jésus - 14 janvier 1936

DE  
MARTIN Léonie, Soeur Françoise-Thérèse
À 
MARTIN Pauline, Mère Agnès de Jésus

14/01/1936

 
Sr Françoise Thérèse Martin à sa soeur Mère Agnès de Jésus
V + J  ! De notre monastère de Caen ce 14 Janvier 1936
 
Ma petite Mère très aimée,
 
Tu serais trop impressionnée en apprenant par le billet mortuaire le départ pour le Ciel de notre bien aimée ancienne Mère Marie Aimée de Songnis qui a gouverné douze ans notre famille religieuse, je suis sa première professe, comme Directrice des novices et j'en suis très fière. Mon Dieu, faites-moi la grâce de l'imiter car c'était une vraie sainte, une règle vivante, les derniers mois de sa vie, surtout, nous jetaient dans l'admiration.
Elle accueillait toutes souffrances causées par la paralysie avec un sourire céleste, jamais l'ombre d'une contrariété ne trahissait sa patience invincible.
C'est dans les larmes, non pas amères mais très douces que je t'envoie mes plus filials souhaits de fête que Jésus ratifie dans les trois communions faites à tes intentions pour solder tous les bienfaits sans cesse renaissants dont tu combles ta petite soeur et enfant toujours plus aimante; son coeur finira par en craquer et l'emportera dans le séjour de l'amour sans fin. Quelle joie, quand nous quitterons cette vallée de larmes pour nous retrouver sous le toit familial de notre Père des Cieux.
Veux-tu ma petite Mère chérie faire prévenir chez cette bonne dame Lecourt qui, elle et sa fille, seraient trop douloureusement saisies par le billet mortuaire. Notre chère petite soeur Joseph Marie qui t'aime si profondément t'offre ses voeux de fête les plus respectueux, mais son affection domine par dessus tout.
Faudra-t-il te renvoyer la lettre de notre chère Marguerite. Comme on la sent angoissée pour le salut de l'âme de son pauvre mari!
Je vous embrasse toutes trois, petites soeurs très aimées, quel ciel anticipé de n'aimer que Jésus, votre petite visitandine
Sr Françoise Thérèse
D.S.B.

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