Mère Agnès de Jésus à sa soeur Léonie + J.M. Carmel de Lisieux (Avant le carême 1940) [Cendres = 7 février] P.C. Ma petite soeur aimée, Nous venons te dire adieu pour le Carême, à moins que l'une de nous ne parte durant ces 40 jours, pour célébrer Pâques au Ciel. Mais c'est bien douteux car ici notre santé est bonne. Et toi petite Soeur, tes ailes poussent-elles ? Du moins plus vite que les nôtres ? Tu nous diras cela. Je t'envoie un bouquet spirituel du Saint Père, tu pourras le faire respirer autour de toi. En Juin 1939 dans une audience où se trouvait une assistante générale et une autre Supérieure que je connais bien et qui venait de demander au Pape "une parole de sainteté" Celle-ci m'écrit à ce propos : "Je n'oublierai jamais le regard si profond, soudainement intéressé de notre Saint Pape. Il me dit : "Gardez la vie intérieure ; avec elle on a tout. "Vivre cachée avec Notre-Seigneur, ne vouloir que Lui, le préférer à tout... accepter d'être sans succès... pourvu qu'on reste uni à Lui. Cela seul compte !" Et la bonne religieuse ajoute : "J'avais l'impression qu'il révélait sa vie profonde à Lui, si recueilli, si intérieur..." N'est-ce pas, petite Soeur aimée que j'ai bien fait de te copier cela ? Nous allons avoir une Prise d'habit le mercredi de Pâques. Prie pour cette bonne enfant qui est un excellent sujet : Sr Marie Marthe de Jésus. Le f.l. [frère lointain = Mgr Natucci] m'a écrit une belle lettre où il me parle de toi comme d'une Soeur très chère. Veux-tu écrire ces lignes (je joins le petit brouillon pour ne pas te donner de mal) sur une carte ou un papier. Je lui enverrai cela, il sera content. Quel saint Prélat ! Comme il nous est dévoué, comme il nous aime ! Ta petite vieille Soeur-Maman Sr Agnès de Jésus c.d.i. Nous avons pris une bien vive part à la perte de votre bon Aumônier. A ta Mère aimée souvenir toujours fidèle de sa pauvre Marraine. Il faut mettre f.l. comme cela en abrégé.
