Carmel
Mère Agnès de Jésus à Sr Françoise-Thérèse – 26 novembre 1940

DE  
MARTIN Pauline, Mère Agnès de Jésus
À 
MARTIN Léonie, Soeur Françoise-Thérèse

26/11/1940

Mère Agnès de Jésus à sa soeur Léonie
+
J.M.                                                                                                    Carmel de Lisieux 26 Novembre I940
P.C.
Ma petite soeur très aimée,
 Je reçois ce matin ta lettre pleine de tendresse pour nous, pleine aussi d'espérance pour le rétablissement de ta Mère incomparable... J'en ai éprouvé tant de joie ! Et j'ai trouvé jointe à ta lettre, une autre lettre si bonne de toutes tes Soeurs ! J'en suis confuse et émue. Il est bien vrai que je m'intéresse à leur Très Honorée Mère si sainte, comme à une "Filleule" que ma Thérèse m'a donnée et que j'aime et estime profondément.
Pendant ce saint temps de l'Avent qui commence dimanche nous allons rivaliser de confiance dans le bon Dieu pour tout.
Nous venons d'avoir une très bonne retraite prêchée par le R.P.Philippe de la Trinité de notre Saint Ordre. Quelles belles instructions il nous a faites ! Toutes pacifiantes et émaillées de citations de notre petite Thérèse.
Ainsi, en nos temps si troublés, le bon Dieu veut que la paix inonde nos coeurs.
Pauvre petite Soeur aimée qui as maintenant de la peine à te tenir droite et à marcher, n'aie pas peur quand même, car le bon Jésus te porte dans ses bras, et tu ne peux tomber que dans son Coeur, au plus profond de ce "Coeur d'Amour".... De la clinique où l'on soigne ta Mère vraiment héroïque, on m'écrit ce matin de bonnes nouvelles. J'ai une lettre exquise de cette courageuse Mère, une de la Soeur infirmière et sans explication, la si gentille carte que tu as écrite à "Maman Marie" je vais la retourner à ta bonne Mère Marie-Agnès. Et je t'embrasse petite Soeur si aimée
Ta petite soeur-Maman
Sr Agnès de Jésus
c.d.i. 
As-tu bien fait de prêter le crucifix-relique ! C'est Jésus qui te l'a inspiré.
Je suis désolée, notre petite postulante de Pontorson, si charmante n'a pas de santé, elle pleurait ce matin le constatant bien elle-même et trouvant qu'elle ne peut rester ici. Je lui ai dit : Peut être réussirez-vous à la V. de Caen ? Elle va prier. Elle croit que sa Mère préférerait la voir avec sa soeur bénédictine à Argentan, je crois.

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