Carmel
Mère Agnès de Jésus à Sr Françoise-Thérèse – 25 novembre 1935

DE  
MARTIN Pauline, Mère Agnès de Jésus
À 
MARTIN Léonie, Soeur Françoise-Thérèse

25/11/1935

Mère Agnès de Jésus à sa soeur Léonie
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J.M.                                                                    Carmel de Lisieux 25 Novembre 1935
P.C.
Ma très aimée petite Soeur,
 Partons ensemble à Bethléem, c'est loin, tout l'Avent ne sera pas trop long pour accomplir notre voyage. Je ris en écrivant cela, car il y a longtemps que nous ne quittons ni Bethléem, ni Nazareth, ni l'Egypte, ni Jérusalem. Avec notre Jésus nous revivons pour ainsi dire sa vie là où elle s'est passée, sans jamais nous lasser de le suivre et de l'aimer toujours plus.
Nous venons d'avoir une excellente retraite prêchée par le bon Père Desbuquois qui a le don de dilater les âmes. C'est extraordinaire ce qu'il pousse à la confiance. Notre "petite Thérèse" aurait-elle été heureuse d'entendre cela !!
Tout à l'heure, je reçois un Mémento du R.P. Dom Chautard, Abbé de Sept Fons qui aimait beaucoup pourtant notre sainte et je lis cette parole : "sur le jugement de Dieu" Pensons-y bien : Pas une des flèches d'amour que Dieu dirige par milliers vers nous ne restera sans examen au jugement de Dieu. Pas une seule, retenons ce mot. La dignité de Dieu exige ce compte rigoureux".
Ça m'a fait soupirer, car pour une flèche d'amour que nous recevons mal et qui provoque ensuite nos regrets, le bon Dieu en décoche mille ensuite de sa miséricorde, parce qu'il est touché de notre humble repentir.
"O Dieu, ton jugement qu'il est doux pour mon âme ! J'avais bien deviné ce que l'on trouve en toi ; ton coeur est tout amour, je n'y vois qu'une flamme, je n'y vois que douceur, et tendresse pour moi".
J'ai fait chanter cela à notre sainte chérie dans "la nielle des blés" et j'ai ajouté :
Permets que sans repos je retourne sur terre,
On n'y sait pas, Seigneur la vérité,
Je dirai que tu n'es qu'un Père
Plein d'indulgence et de bonté.
Sur ce, je t'embrasse petite Soeur très aimée et je te dis : A Noël ! En attendant de le chanter bientôt, au Ciel avec l'Alleluia !
Ta petite Soeur-Maman
Sr Agnès de Jésus
r.c.i. 
Souvenir bien religieusement fraternel à tes bonnes Mères. Je comprends bien leurs raisons de prudence pour la petite M. Ant. de S. Sauveur elle a écrit au Mans où on lui propose une retraite à l'intérieur, au printemps.

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