Carmel
Mère Agnès de Jésus à Sr Françoise-Thérèse - 15 juillet 1937

DE  
MARTIN Pauline, Mère Agnès de Jésus
À 
MARTIN Léonie, Soeur Françoise-Thérèse

15/07/1937

Mère Agnès de Jésus à sa soeur Léonie
+                              
J.M.                                                                                                                 15 Juillet 1937
P.C.
Ma petite Soeur aimée,
 Les lignes si bonnes de la Très honorée Mère et ta lettre attendue anxieusement nous ont fait un très grand plaisir, tu le devines. Je craignais un échec pour vous ! Et j'en aurais eu tant de peine ! Enfin la Visitation a entendu le Saint Père ; notre petite "Léonie" est heureuse au possible, quelle joie pour nous !
Comment raconter ce qui s'est passé ici ? Tout est dit dans "La Croix" et tout sera répété dans les Annales. "La Croix" va donner prochainement, je l'espère, le compte rendu de la Visite du Cardinal au Carmel. Sr Geneviève l'a photographié dans le cloître après sa Messe. Il pleuvait un peu, elle n'a pu le faire placer au pied de la statue du préau. Il est revenu après la Messe à l'infirmerie avec toute sa légation !! I1 n'a pu rester que très peu de temps ! Enfin il a vu la cellule, le réfectoire, le choeur, l'oratoire et le "Gloria" avec tous ses beaux souvenirs. Il devait aller ensuite aux Buissonnets. Hélas ! le temps a fait défaut. C'est toujours comme cela sur la terre : rien de complet, rien de parfait. Il nous a beaucoup édifiées. C'est un saint.
C'est égal, les fêtes furent splendides et quelle gloire pour Notre Seigneur et pour sa fidèle et si aimante petite Servante !
Nous défaisons en ce moment les ornements du cloître et la solitude où nous sommes entrées nous fait goûter en profondeur ces joies célestes.
Nous t'embrassons petite Soeur si aimée.
Au nom des trois Carmélites tes soeurs et de toute la Communauté si contente de savoir que tu as entendu le Saint Père !
Sr Agnès de Jésus
c.d.i. 
Nous sommes encore absolument débordées. Si tu voyais cela ! Je ne sais pas comment j'ai tenu à tant de fatigues. Notre "Marraine" se guérit seulement d'un anthrax sous le menton. Je suis sûre que ses souffrances ont pesé bien lourd dans la balance du Congrès. Le Cardinal l'a bénie très particulièrement il est allé au-devant d'elle à l'infirmerie où elle attendait seule avant la Messe...Nous étions toutes à la porte conventuelle.

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