Carmel

Courrier du front

Extraits de la correspondance reçue au Carmel de Lisieux lors de la Première guerre mondiale

Aubert, Pierre / sergent

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1915 Juillet - Au cours d'un mois de convalescence que j'ai pu passer chez l'un de mes patrons à Deauville, celui-ci a tenu à me conduire à Lisieux où j'ai fait un pèlerinage aux Buissonnets, au Carmel et à la tombe de la Petite Soeur Thérèse. Mes deux soeurs m'avaient autrefois parlé de la dévotion à la petite Sainte et je vous avoue bien simplement que j'étais alors très sceptique. Or j'ai été profondément touché et réellement remué par cette petite figure mystique, si douce, si belle, à la foi si grande, à la confiance en Dieu si admirable.

Et tout près d'elle je me suis senti si confiant moi-même, si porté à me réfugier près d'elle que j'ai laissé sur sa tombe une lettre avec la photographie de ma femme... et la mienne. Et j'ai quitté le cimetière de Lisieux, emportant une certitude absolue en l'avenir comme si la petite Soeur Thérèse m'avait dit elle-même que dès ce moment nous avions partie liée. Je suis à la veille de retourner au front.

Gérard, Charles / Caporal

1916 Février - Tiré des profondeurs de l'abîme de l'incroyance, je vais doucement à la foi. C'est bien imbu de mon indigence qu'un jour je tombais sur l'Histoire d'une Ame que Mr le Curé du Cantonnement me prêta et j'y lus qu'il y a une route, une joie, qu'on appelle la joie sainte et que les simples mêmes la suivront et ne s'égareront pas. Soeur Thérèse, humble fleur des champs, m'enhardit et me fit voir que Jésus aimait les humbles d'un amour tout particulier. Elle m'insuffle le courage et avec elle j'attends, j'espère... elle achève ma conversion. Lorsque j'aurai l'honneur d'aller me battre, je voudrais que soeur Thérèse – ma patronne désormais – m'accompagne. Je l'emmènerai avec moi dans mon coeur, dans mon souvenir, mais je voudrais qu'une fleur de sa tombe soit placée dans mon portefeuille, sur mon coeur.

Photos de soldats déposées sur la tombe de Thérèse parfois par la maman

Bellois, Henri /Caporal

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1916 Mars Une lettre lui a appris la maladie de ses deux filles.

Je vous prie de m'excuser en vous demandant de bien vouloir unir vos prières aux miennes en l'honneur de Soeur Thérèse de l'Enfant Jésus afin d'avoir une guérison compète de mes petites. Dans mes idées, je ne peux trouver de meilleurs médecins que ma Petite Soeur Thérèse en qui j'ai une confiance inoubliable dans mon coeur.

Je voudrais en posséder toutes les éditions et passer mon temps à les lire par les moments de repos qui me restent à part mon service de surveillance....Elle est pour moi un soutien, une garantie, et une amie de combat. Chaque jour aussi, je ne l'oublie pas en me levant le matin je lui adresse une prière et chaque soir un chapelet.

1916 Juin  C'est avec grande joie que je vous adresse cette lettre, pour vous remercier de tout mon coeur. Je fus touché de joie quand ces petites photographies [de Thérèse] m'ont frappé la vue, je ressentis une impression qui me renouvela le moral. Mais je ne fus pas seul : un de mes hommes qui était auprès de moi fut frappé de même, et il trouva la petite photo si gentille qu'il s'empressa de me demander si je n'en avais pas d'autres. Le voyant si touché et si heureux de faire la connaissance de Petite Soeur Thérèse, je lui offris une photo cartonnée, qu'il ne pouvait s'empêcher à chaque instant de fixer le médaillon. Bientôt un homme de mon escouade, qui était assis non loin de nous, eut bientôt l'éveil [eut bientôt vent ?] de cette petit distribution [et] vient me trouver en me demandant si j'avais encore de ces petits médaillons. Je lui offris de suite le dernier. Donc, les 3 médaillons sont dans mon escouade, et placés dans des mains de bonne foi, et leur confiance se borne de tout leur coeur en cette Petit Sainte. Plusieurs camarades viennent de temps à autre demander si j'avais des médaillons. En leur annonçant que non, leurs visages souriant s'attristaient, mais me priant de leur en faire parvenir de suite. Je suis heureux moi-même de faire des heureux et d'approcher leur confiance égarée de cette Petite Soeur Thérèse.  Chère Mère, je vous envoie en même temps que cette lettre un billet de 5 francs... je vous prierais de bien vouloir m'expédier de suite des médaillons, que je contente plusieurs de mes amis tant désireux. Je vous remercie de tout coeur à l'avance ; mes camarades se joignent à moi.

1916 Novembre  En permission, j'ai pris un petit moment  pour aller me rendre auprès de la tombe de ma Petit Thérèse. [Dans ] les moments d'ennui, je me rappelle ce petit pèlerinage qui me relève le courage et me fait oublier ces jours angoissants.

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1917 Mai  Je vous envoie dans ce petit colis la récompense [décoration militaire] que j'ai obtenue voilà quelques jours, que j'ai gagnée dans une petite attaque dont je faisais partie volontairement. Je m'en suis tiré sans aucune égratignure. J'en dois reconnaissance à ma Petite Thérèse...Cette Croix de Guerre lui appartient plutôt qu'à moi, au tableau des décorations qui est exposé en son honneur. Et je la remercie du fond du coeur : merci ma Petite Thérèse ! merci ! merci !

1918 Juin / juillet Le 4 juin, étant en reconnaissance entre les lignes françaises et allemandes, nous fûmes accueillis par un feu assez violent, et là j'ai eu la preuve d'une protection sans limites.

Une balle de revolver vint percer ma veste, mon carnet de l'escouade et mon portefeuille, et en plus mon gilet, en face du coeur. Mais la balle déviât sans atteindre ma chemise grâce au petit médaillon de Soeur Thérèse qui se trouvait là comme rempart. C'est le matin, au jour, que je m'en aperçus, dans ce cas [je] ne fis qu'une inclination très profonde auprès de ma petite Thérèse. Et je la remercie de tout mon coeur, et je demeure confiant qu'elle sera toujours mon soutien dans ces épreuves... En juillet : [une] balle avait glissé avant d'arriver au médaillon qui m'a évité la mort, puisque cette balle devait me frapper en plein coeur.

Boucaud, Ch. / Sergent 

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1916 Août  Les poilus aiment bien Soeur Thérèse de l'Enfant Jésus et ne se lassent pas de le dire ;  je veux comme eux acquitter aujourd'hui ma dette envers elle.

La vie au front n'est pas toujours gaie : de grandes tristesses peuvent nous envahir et de réels dangers nous menacent.  J'ai ressenti ces tristesses, et j'ai connu ces dangers. Mais, en lisant les belles pages de l'Histoire d'une Ame, le courage et la foi, la résignation et la confiance me sont revenus avec une plus grande force, un plus indomptable élan.

Oh !!! je puis vous dire par quel moyen il me fut donné de retrouver l'énergie perdue, car il est simple : j'ai suivi de mon mieux la « Voie délicieuse de l'Enfance spirituelle »,  celle qui nous mène au bonheur, en nous faisant passer par l'accomplissement spontané de tous les devoirs. Et toute ma gratitude est acquise à l'aimable Servante de Dieu.

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1917 Juin  Ici des fleurs s'offrent à moi. En souvenir de Soeur Thérèse, j'effeuille une rose, en sa fraîcheur, et vous en adresse quelques pétales.

Acceptez-les comme remerciement pour le bien que vous avez fait à tous, et surtout aux soldats, en leur révélant la petite reine, consolatrice et soutien des éprouvés.

Clouet, Julien / Compagnie du Génie

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1915 Mai Soeur Thérèse, silencieusement, a visité le jardin de mes rêves... Un jour je lus un petit opuscule Pluie de Roses et je le discutai en profane sans prendre garde qu'une Rose était tombée dans mon coeur et que le charme allait opérer. Puis la guerre vint, l'horrible guerre. Avant de partir ma chère Femme me mit une relique de notre Sainte. J'allai une fois à la Messe, puis deux, puis souvent encore et j'éprouvais en m'abandonnant à Soeur Thérèse un très grand bonheur en même temps que la Confiance s'ancrait en moi. J'aimais prier et j'ai prié partout sur ma route de guerre... en rêvant sur cette route nouvelle que m'a tracée Soeur Thérèse.

Dayras, J. / Aide major

1918 Août Je me fais un devoir de vous dire toute la confiance que je garde en la puissance de la petite Soeur Thérèse à qui je dois d'avoir été protégé en Avril dernier dans la Somme...  Au milieu du danger des combats contre lequel on ne peut rien par soi-même, on se sent tout petit enfant, on a besoin de s'en remettre aveuglément à la protection du Père et à ce point de vue, la petite voie de confiance et d'abandon est bien naturelle au soldat. Devant la guerre si proche, on regrette d'avoir si peu de temps pour acquérir des mérites, et l'exemple de soeur Thérèse est précieux, en montrant tous ceux qu'on peut tirer des actions les plus humbles simplement offertes à Jésus...  Ainsi, par cette voie facile, j'ai pu supporter avec confiance et résignation toutes les épreuves que Dieu m'envoyait. J'ai pu remettre entre ses mains par l'intermédiaire de Sr Thérèse, le sort de ma vie ; et comme Il a bien voulu me la conserver, je viens rendre hommage aujourd'hui à cette intermédiaire puissante.

Mme Louis Delorme

1916 Juin  Cette chère petite Sainte veille sur son protégé, mon mari, qui vient de beaucoup se battre à Verdun et il est sorti sain et sauf de la fournaise ! Après le premier combat, il y est retourné encore et en est sorti le 18 juin bien fatigué mais sans aucune blessure. Il me dit bien que c'est un miracle. [ci-joint une photo de notre famille].

delorme

Esnou, J. /Maréchal des Logis

1918 Mars  Je sollicite l'aumône de vos prières pour que j'obtienne la grâce de suivre la voie de confiance, d'abandon et d'amour que nous a prêchée d'exemple votre petite Sainte. Je vous recommande également ma femme: c'est la tombe de la petite Soeur Thérèse qui a été le but de notre voyage de noce en 1914. J'ai mis notre union sous sa protection. Pendant cette guerre je lui confie toutes mes missions périlleuses. Elle me protège et met la vaillance dans mon coeur.

1918 Mai C'est en ligne que j'ai lu ses livres... La vie de votre si aimable petite Sainte est bien à sa place dans l'isolement des tranchées. Comme elle sait instruire les coeurs !

Gaillot, Gabriel / Sergent-Major - Zouaves

1915 octobre Votre Soeur Thérèse j'en suis sûr nous donnera la victoire, elle accordera à nos armées le courage des croisés, et leur fera accomplir les oeuvres les plus héroïques, comme elle le dit elle-même.

De la Vaissière / Capitaine de Vaisseau

de la vaissiere

1915 Mars  Vous aimeriez à connaître q.q. détails sur les grâces que la sainte Âme m'a obtenues.

C'est d'abord une protection d'une persistante bonté depuis que je la connais et m'adresse à elle. Je la sens proche de moi et de ma vie, m'aidant aux passes difficiles et me donnant toute confiance. Joignez à ces secours temporels une protection spirituelle qui m'attire à moins mal servir Dieu, et vous aurez une petite idée de l'aide fraternelle et combien permanente de la Sainte du Carmel. Elle est toute accessible, toute charité, et elle enveloppe en quelque sorte son client d'une atmosphère de piété, de douceur et de force extraordinaires. A présent moi, le capitaine, un vieux loup de mer, je lui a confié la direction de ma pauvre barque. Le capitaine ne peut rien, mais le pilote le conduit, le rassure et le charme.

Nef, Maurice / Caporal

1915  Quelque temps avant la guerre, ma femme qui est très catholique m'avait poussé à assister à une conférence sur Soeur Thérèse de l'Enfant Jésus à Somain (Nord). M. le Curé avait distribué de petits opuscules sur Soeur Thérèse et j'en ai conservé précieusement un sur moi. Quoique catholique moi-même, je négligeais beaucoup mes devoirs de chrétien... Depuis j'ai invoqué souvent Soeur Thérèse pour certaines petites grâces que j'ai toujours reçues et un jour je me suis senti poussé par une force irrésistible de me confesser et de communier. C'est alors qu'une grande transformation s'opéra en moi. Je ne me reconnais plus, je vis dans une quiétude parfaite, malgré les obus et les balles qui tombent autour de moi. J'attribue cela à un miracle de Soeur Thérèse.

Bal, Elie / Lieutenant

1918 Mai  J'ai eu l'occasion de profiter de la lecture de la vie merveilleuse de Ste Thérèse de l'Enfant-Jésus [Une Rose effeuillée].  Je vous avoue, ma Mère que moi-même, un vieux soldat de carrière, 19 ans de service... j'ai eu des larmes de joie en lisant cette si belle existence et devant tant de simplicité, comme paraissent mesquines les joies de ce monde.

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Vanlaethem, Pierre / Sergent Belge au Camp d'Auvours

1915 Juillet Il y a quelques jours j'ai reçu d'un camarade un petit recueil de la vie de Sainte Thérèse de l'Enfant Jésus et cette lecture m'a remis complètement sur le chemin que j'avais eu le malheur d'oublier. Je me suis mis depuis ce jour à prier Sainte Thérèse de l'Enfant Jésus et je me trouve tout autre, mais il me manque quelque chose et c'est cela que je viens solliciter de votre bonté. Je vais bientôt rejoindre le front. Avant d'aller où le devoir et Dieu m'appellent je sollicite de votre bonté une médaille de Sainte Thérèse de l'Enfant Jésus et elle sera mon bonheur.

Devant les demandes constantes des soldats, Rome a permis la frappe de médailles avant la Béatification de Thérèse.

Dumortier, Alfred / Sergent 112e Infanterie

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1915 Juillet Je fus blessé le 28 juin au bois de la G. à une heure du matin par un pétard français ! Il y avait à peine 10 minutes que j'avais invoqué Sainte Thérèse de l'Enfant-Jésus.

Je dois certainement à sa céleste protection d'avoir été préservé de la mort car le pétard a éclaté près de moi et je n'ai aucune blessure grave. La relique de la Petite Fleur que je porte sur ma poitrine est teintée de mon sang.

Je continue à mettre mon entière confiance dans le pouvoir de la prochaine nouvelle Sainte ! Je suis toujours heureux de lire la vie de la Petite Fleur du Carmel. Mes loisirs sont employés à vivre en sa compagnie.

Comment, Vénérée Mère, daignez-vous m'appeler « Sergent de Soeur Thérèse » ? À quel sentiment intérieur avez-vous obéi ? Je crois fermement que ce fut un sentiment du Ciel. Quoique indigne de ce titre, je l'accepte comme un surnom chevaleresque. Puisse ma céleste protectrice me faire avancer dans la petite voie.

1916 Août  Combien je suis heureux d'être à Lisieux ! Depuis que je suis ici (3 jours) je suis comme enveloppé par la présence de ma petite soeur Thérèse. Je suis allé prier sur sa tombe. J'ai visité aussi les Buissonnets. Au revoir !

Pasdeloup, Paul  / 26e Territorial

1915 Mai  Nous sommes ici à R. près d'A. dans l'Artois, une partie de ma Compagnie est affectée au ravitaillement d'eau potable dans les lignes où sont versés les combattants d'actif. Depuis 2 heures du matin et pendant le cours de la journée du 26, il est tombé dans le secteur du village 967 obus, et dans celle du 27 jusqu'à 11 heures du matin 559 obus, obus de tous les calibres. C'est effrayant : morts et blessés inconnus jusqu'ici. Ce n'est pas de ce jour que je me suis mis sous la protection directe de Soeur Thérèse et jusqu'ici je puis dire qu'elle a bien voulu garder son petit soldat. Hier soir au cours du bombardement, j'ai mis en vue dans la casemate où sont campés le camarades de mon escouade, une image de Soeur Thérèse la priant de tout mon coeur de nous garder et de nous protéger. Je prendrai sur moi de continuer à mettre son image en vue et tous les camarades seront d'accord pour la respecter, l'aimer, la prier. Comment pourrais-je prouver ma reconnaissance à Soeur Thérèse, car il me plaît de rendre hommage à sa miraculeuse intervention : malgré le bombardement et les corvées de services divers, pas un homme de ma section n'a eu une seule égratignure.

1915 Juin  Dans la casemate habitée par mon escouade aux tranchées l'image de Soeur Thérèse est mise à la place d'honneur au milieu ; ici c'est la même chose et tous nous respectons votre angélique petite soeur, et nous avons confiance en sa « garde. »  Pour moi, comment ai-je connu l'Histoire d'une Ame ? Je vous avoue que je l'ai lue d'abord et trouvée bien naïve. Je me suis dit : Soeur Thérèse est une privilégiée, élevée par une sainte famille. Elle n'a pas connu la vie, le péché, elle demeurait toujours en pensées en dehors du « monde ». Et puis j'ai médité, j'ai trouvé que la « naïveté » de Soeur Thérèse était tout simplement un abandon parfait, un grand acte d'amour... J'ai confiance ! ce que je dois demander à Soeur Thérèse c'est de me protéger, de me rendre après cette terrible guerre à l'affection des miens.

Piel, Maurice / Prisonnier de guerre en Allemagne

1915 Pour les images de Soeur Thérèse, je n'en ai pas eu assez, tout le monde m'en demande, je n'en ai plus, en cinq minutes j'étais dévalisé.

Eudes, Julien / Sergent 119e régiment infanterie

1915  Chère Protectrice, ayant toujours eu recours à vous, vous ne m'avez jamais abandonné, même dans les moments les plus critiques, et par votre protection je me suis déjà tiré quatre fois de cet horrible enfer, avec chaque fois une simple blessure.

Eudes

Ceci n'a fait qu'augmenter ma confiance en vous. Je viens vous demander aujourd'hui de toujours m'accorder, à moi et à mes frères, comme par le passé, votre sainte protection, et de nous réunir le plus tôt possible par la fin de cette horrible guerre.

Tropet, L. / Capitaine

1916 Août Nous venons de livrer sur la Somme, de bien durs combats pendant lesquels Soeur Thérèse ne m'a pas ménagé sa protection. En reconnaissance je vous envoie aujourd'hui, par la poste, la Croix de guerre que j'ai gagnée dans un de ces derniers assauts.

Rifflaud, abbé Léon / Brancardier

1916 Je me permets de vous envoyer une petite offrande pour la béatification de la petite Soeur Thérèse. Je lui dois beaucoup et elle m'a bien protégé pendant les terribles moments que nous venons de passer sur le front de la Somme. Que de fois, en tirant la voiturette des blessés ou en allant au ravitaillement sur les routes perpétuellement bombardées avec des obus de gros calibre, lui ai-je répété : « Chère petite Soeur Thérèse, priez pour moi, protégez-moi, sauvez-moi. » et je récitais chaque jour aussi les Litanies que j'ai composées en son honneur. Je me permets de vous les envoyer, afin que vous les déposiez, si c'est possible, comme en louange et une demande instante de protection, dans la cellule où elle a rendu à Jésus son âme virginale. Qu'elle ne m'oublie pas, de grâce.

Gautier, Marcel / lieutenant 3e compagnie de l'Infanterie

Gautier Marcel

1915 Mars [Après de vaines tentatives démoralisantes de creuser une tranchée,] le Capitaine me fait appeler à son bureau et me donne cet ordre : « Ce soir à 20hr avec 2 sergents et 60 hommes sous vos ordres vous irez faire cette fameuse tranchée. » Je n'étais pas fier, une certaine émotion me saisit : vais-je réussir, ou vais-je échouer à mon tour ?

Quelques minutes de réflexion pendant lesquelles je demande à Sr Thérèse de me protéger et de pouvoir accomplir ma mission sans incident. Puis il me faut grimper le parapet du boyau et déployer mes hommes sur une longueur de 80 mètres... Les balles sifflent à chaque instant autour de nous. Je demande à voix basse s'il y a quelqu'un de blessé. Oh ! bonheur ! la réponse me vient : jusqu'ici personne n'a rien. Toute ma section travaille avec ardeur à la tranchée. Trois heures après le travail commandé, c'est fait, sans qu'aucun soldat ait reçu la moindre blessure. Je dirais même que les hommes étaient si heureux qu'ils venait me serrer la main et que leurs figures étaient toutes à la joie. Je remerciai aussitôt Petite Sr Thérèse de sa visible protection. Plus que jamais nous devons prier et demander l'intercession de Sr Thérèse de l'Enfant Jésus.

Quelques minutes de réflexion pendant lesquelles je demande à Sr Thérèse de me protéger et de pouvoir accomplir ma mission sans incident. Puis il me faut grimper le parapet du boyau et déployer mes hommes sur une longueur de 80 mètres... Les balles siffent à chaque instant autour de nous. Je demande à voix basse s'il y a quelqu'un de blessé. Oh ! bonheur ! la réponse me vient : jusqu'ici personne n'a rien. Toute ma section travaille avec ardeur à la tranchée. Trois heures après le travail commandé, c'est fait, sans qu'aucun soldat ait reçu la moindre blessure. Je dirais même que les hommes étaient si heureux qu'ils venait me serrer la main et que leurs figures étaient toutes à la joie. Je remerciai aussitôt Petite Sr Thérèse de sa visible protection. Plus que jamais nous devons prier et demander l'intercession de Sr Thérèse de l'Enfant Jésus.

Tomasetti, A. / Armée Belge

1916 C'est avec un vif intérêt que j'ai lu le résumé de la sainte vie de la Servante de Dieu, Thérèse de l'Enfant Jésus, aussi je me fais un plaisir de vous annoncer que je me mets sous sa protection. Les brochures que vous m'avez envoyées passent de main en main, et font le tour de la compagnie. J'ai une confiance entière en ma petite sainte.

1917 Avril C'est par le coeur qu'il faut prendre ces enfants pour les remettre sur le bon chemin. La dévotion à Soeur Thérèse est si tendre, elle convient très bien à nos soldats, même aux miens. Octobre: Notre front est assez mouvementé par moment, mais jusqu'à maintenant il ne m'est rien arrivé de désagréable, ce que j'attribue à la protection de ma petite sainte, que je ne cesse de prier, et en qui j'ai une entière confiance. Je suis toujours porteur d'une médaille et d'une relique, ainsi que nombre de mes compagnons de combats, et je dois vous dire que les pertes de notre unité sont presque nulles.

P.D. soldat inconnu / lettre de l'abbé Quentin, vicaire à N.D. de Vincennes

1916  Je m'empresse de vous faire parvenir l'offrande de 5 francs qu'un soldat inconnu m'a remis pour vous dans le Métro. Ci-joint le billet accompagnant l'offrande :  "Monsieur l'abbé,  Je vous serais très reconnaissant de faire parvenir au Carmel de Lisieux cette offrande en remerciement pour la protection dont j'ai été l'objet jusqu'à présent et qui est due, je crois, à la petite Soeur Thérèse. P.D."

Malaval, L. /sergent

1916 Je suis consolé de penser que Soeur Thérèse veut bien être ma soeur, la soeur de mon âme, mon guide, mon soutien. Cette conviction est pour moi pleine de suavité et d'encouragement. J'y trouve une grande force pour supporter les tourments de l'horrible guerre. Les souffrances physiques, les peines de coeur, les dangers matériels, les écueils moraux, les soucis de ma petite famille, tout cela je le confie à l'aimable sainte avec la confiance qu'un frère met dans sa soeur bien-aimée...J'ai été surpris et ému de constater que s'il m'arrive quelque manquement je me le reproche en pensant que Soeur Thérèse doit en être attristée.

Castan, François / Téléphoniste 194e brigade

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1916 Juin  [Moi et mes camarades] nous sommes tous des dévoués, des privilégiés, des favorisés de la petite fleur du Carmel de Lisieux que nous nous plaisons à nommer dans notre langage : « la Sainte des poilus ».

Nous voudrions bien faire connaître notre petite fleur si charmante, si délicieuse, si bonne, si puissante. Nous serions tout heureux de pouvoir distribuer autour de nous petites brochures, images de toute sorte, médailles...

Maréchal, Emile / Brigadier

1917 Voici deux ans passés que j'ai fait de l'oeuvre de Soeur Thérèse mon livre de chevet, mon genre de bréviaire. Avec l'Imitation, c'est toute ma bibliothèque de guerre... Rien ne peut me détacher d'elle. Ce sont des sensations d'enfant qu'elle me fait éprouver et j'ai 40 ans. Je sens sa protection constante et j'ignore les tristesses maussades. Ma vie s'embellit.

Henry, Georges / 1er Bataillon de Marche

1917 novembre J'ose espérer qu'elle ne m'abandonnera pas, je le lui demande dans mes prières, vous ne sauriez croire [comme] je vois la vie autrement, je vais au feu avec foi et espérance !
Gougeon, Henri / Soldat au 6e colonial

Atger, Jean-Charles / Caporal au 111e Rég. d'Infanterie

vie biographie

1915 Je ne suis qu'un simple caporal, promu sous le feu de l'ennemi, mais je voudrais être plus pour que mon grade me permette d'étendre sur une plus grande échelle la propagande que je fais dans mon groupe.

Tous mes hommes ont cousu sur leur capote la relique qui opère tant de miracles. A 15 mètres des tranchées allemandes, nous avons un poste composé de deux escouades, qui se relèvent toutes les quarante-huit heures. Pendant quatre jours, dans toutes les escouades qui l'ont occupé, il y a eu des tués et beaucoup de blessés. Quand notre tour arriva, je partis très calme, plaçant toute ma confiance en Dieu, et durant ces deux jours de danger, mes hommes et moi avons prié avec ferveur, récitant entre autres la prière de la petite Soeur Thérèse. Eh bien ! pas une bombe ni une grenade n'est tombée sur nous. A peine venions-nous de quitter le poste que la terrible mitraille a repris, s'abattant sur ceux qui nous remplaçaient.

Souvent le soir, au bivouac, nous nous réunissons pour lire un peu de la Vie de Soeur Thérèse, et c'est le beau moment de notre journée, dans cette affreuse tourmente. Pas de crainte qu'un seul de nous interrompe le lecteur, et le bruit du canon ne nous dérange guère. Plusieurs de mes camarades me harcèlent pour avoir un médaillon de notre sainte, je joins ici leurs noms, qu'ils signeraient volontiers des deux mains, pour vous exprimer leur reconnaissance. [suivent vingt-trois signatures de soldats].

D'Elbée, François / Capitaine au 83e d'Infanterie

1915, juin   J'avais souvent entendu parler de Sr Thérèse de l'Enfant Jésus par ma mère qui lui portait une grande dévotion. Je savais qu'au début de la guerre, elle avait protégé un de mes frères au danger, aussi je brûlais de la connaître tout à fait. Il y a quelque temps, ma femme m'envoyait la petite édition de sa Vie !

Cet admirable livre devint mon livre de tranchées ; il ouvrit mon âme à la réalité et à la richesse de la vie spirituelle, et me montra que dès ici-bas, l'union d'une âme avec son Dieu pouvait être intime et constante. Dans les moments périlleux, je relisais un chapitre de la petite sainte, et je retrouvais aussitôt le calme, la confiance, la force et le courage. Soeur Thérèse est devenue pour moi une grande amie céleste, une soeur aimée. J'ai détaché du volume la gravure qui la représente sur son lit de mort, et qui me captive ; elle orne maintenant les pauvres murs en terre de mon abri, combien de fois sa vue m'a consolé et fortifié.

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Bosschem, François / Brigadier 106e Artillerie lourde

1916  Comme par le passé , je prie bien votre petite sainte ; moi je l'appelle ma « protectrice Soeur Thérèse de l'Enfant Jésus » et ce nom je l'ai sans cesse sur les lèvres...

Brandi, Pacifico / Aumônier militaire du 6e d'artillerie de montagne

1916  Soeur Thérèse est toujours ma chère petite soeur, elle est mon aide, mon inspiratrice et ma céleste gardienne dans ma nouvelle mission d'aumônier militaire. Je mets aussi sous sa protection mes soldats artilleurs...J'entends toujours tonner le canon, mais je ne quitte pas la relique de Soeur Thérèse et elle me protège. Si je meurs, avec quelle joie, j'irai près d'elle moi aussi faire du bien sur la terre !

Lamielle, Henri / Sergent 171e Rég. d'Inf. Brancardier

Lamielle

1915  Le 27 septembre 1915 à l'attaque de Champagne, étant à ce moment Caporal brancardier, j'avais le rôle de relever et faire transporter les blessés au poste régimentaire situé à 500 mètres de la 1ère ligne. Pendant les journées du 25 et 26 je fus constamment sur la brèche n'ayant aucune nourriture, seul le souvenir de la petite Soeur me soutient.

Le 27 au matin après avoir passé une nuit terrible car il y avait eu une attaque la veille au soir, je me rendais en 1ère ligne pour me rendre compte de la relève des blessés, j'arrive à une crête battue par les balles quand à ce moment je sens mon courage défaillir, et alors aussitôt, la petite Soeur me prenant par la main me dit très distinctement: « Allons, mon ami, en avant il y a des âmes à sauver et elles t'attendent. » Je regarde et que vois-je ? la petite Soeur. Me croyant le jouet d'un songe je me couche à terre et j'attends, quand l'appel se fait plus pressant, je me lève et après m‘être recommandé à Dieu, sans oser regarder celle qui m'accompagnait, je m'en vais à découvert (à ce moment l'ennemi me voyait mais pas un coup de feu ne fut tiré). J'arrivai auprès de plusieurs blessés qui m'attendaient et dont le premier avait une dévotion particulière à Soeur Thérèse de l'Enfant-Jésus.

25 juin 1916 mon sergent ayant été tué la veille, je montais le remplacer, auprès du médecin-chef dans un poste extrêmement dangereux : le soir après une journée fatigante l'on nous prévient que plusieurs blessés sont en avant des lignes et qu'il est impossible d'aller les chercher ; avec le médecin-chef à la tombée de la nuit à l'endroit indiqué en effet plusieurs soldats sont là blessés grièvement, aussitôt pansés nous les faisons transporter à l'arrière. Cela fait, nous retournons sur nos pas pour nous rendre au PS central sous une pluie de mitraille et de fer : plusieurs de nos brancardiers sont blessés, je prends la tête ne sachant plus de quels côtés aller! Je serre mon crucifix sur mon coeur et j'attends la mort, tandis qu'à mes côtés des morts sont à nouveau déchiquetés par les obus. A ce moment la relique de Soeur Thérèse vient se placer avec mon crucifix ; une idée, si je lui demandais ma route, en suis-je digne ? puis le souvenir du 27 septembre me revient à l'esprit, si elle voulait ? A peine cette pensée avait-elle traversé mon esprit que je me sens entraîné, l'on me tient par la main, je cherche à savoir qui me conduit, rien; serrant mon crucifix et la relique sur mon coeur je murmure cette prière : « Soeur Thérèse protégez-nous ». Après avoir traversé la zone dangereuse nous arrivons au PS et à ce moment j'aperçois la petite Soeur qui effeuille une rose d'un rouge vif, est-ce un rêve ? je ne sais, mais sûrement que la chère Sainte était là et que je n'étais pas le jouet d'un songe, c'était elle qui nous avait conduits. Pendant plusieurs jours, l'odeur de roses fraîchement écloses demeure en ces lieux.

Ferron, L. / Adjudant-chef 129e régiment d'Infanterie

1916  Je suis sous la protection de la chère petite soeur Thérèse depuis le début de la guerre. J'ai pris part à toutes les attaques de mon régiment, et j'ai été miraculeusement sauvé bien des fois. Je ne puis citer tous les cas!

A l'approche du danger, je me confiais à ma céleste protectrice, aussitôt j'avais la conviction que rien de fâcheux ne m'arriverait, il me semblait que le danger s'éloignait et je me sentais beaucoup plus fort et courageux.

J'ai donc une confiance absolue et j'ai une reconnaissance sans bornes envers la chère petite Soeur Thérèse de l'Enfant Jésus. Sa pensée ne me quitte pas, et je devine sa présence constante dans ma vie spirituelle et matérielle.

Ferron

1918  Je vous dirais qu'il ne fait pas toujours bon dans le quartier où je suis mais le meilleur ne vaut rien. La paix vaudrait mieux!   [photo à droite]

Chaler, Marcellin / 88e division territoriale, groupe des brancardiers

1916 En venant aux tranchées, il y a deux ans, j'avais sur moi un petit médaillon de Sr Thérèse. Or après avoir été visiblement protégé par cette image pendant les bombardements affreux et mes séjours aux tranchées, voilà que je la perdais dans la paille qui nous servait de lit, au cantonnement de relève. Ma peine fut grande, car je n'avais plus d'espoir de la retrouver, tant la paille avait été remuée et foulée aux pieds. Je ne perdis pas confiance cependant, nous devions retourner aux tranchées sous peu de jours et je voulais emporter ma petite soeur avec moi. Je me mis à genoux et lui demandais que si elle m'aimait réellement en bonne petite soeur, elle ne devait pas m'abandonner au moment de retourner au feu ! Mon Ave Maria terminé je recommençais mes recherches, mais sans aucun résultat. Le lendemain matin, jour du départ, de fort bonne heure je m'inclinais sur la paille pour mettre sac au dos quand j'aperçus mon petit médaillon, à une place tout à fait au-dessus de la paille bien visiblement pour être distingué. Vous dire ma joie ! vous la devinez ! C'est à genoux que je lui disais: merci ! Evidemment ces choses-là sont naïves à raconter ; mais elles revêtent un cachet autrement sérieux à être « senties », sur le front, quand le canon gronde à côté et qu'on croit de toute son âme que si l'on est encore en vie on le doit après Dieu, à la petite Soeur qui se fait si bien l'ange gardien de ceux qui l'invoquent.

Féret, Noël / capitaine, 42e Territorial

feret

1916 Je sens sur moi et les miens, et j'oserais dire sur la France entière les bienfaits de Sr Thérèse de l'Enfant-Jésus. J'ai en elle une confiance absolue, et je la crois si puissante auprès de Dieu, parce qu'elle a possédé les deux plus belles vertus : l'humilité et la bonté...

Dans ma compagnie [photo], l'aimable sainte compte bien des dévots, et presque tous portent son image.

Je me rappelle entre autres épisodes de guerre, qu'après un séjour dans un bois à proximité du front, nous redescendîmes un peu à l'arrière, et passant une revue, je visitai la cuisine d'une section. Les hommes ne s'étaient pas déshabillés depuis quatre jours, ils avaient leurs vêtements sales, la cuisine était aussi noire qu'eux, ce qui donnait à ce lieu l'aspect d'un repaire de brigands. Tout à coup, j'aperçus sur la poitrine d'un vieux sergent à la barbe hirsute le médaillon de Soeur Thérèse ! Je n'oublierai jamais l'impression que je ressentis à la vue de cette angélique physionomie dans un pareil milieu ; c'était comme un rayon du ciel !

Gouguenheim, Luc / Sergent, 40e d'Infanterie, Secteur 76

1916  Merci mille fois merci de toutes vos prières et surtout de cette protection dont Sainte Thérèse daigne me combler. Depuis le jour où j'ai confiance en son intercession, je me sens doué d'un courage plus robuste et le bombardement, qui fait pâlir tant de mes camarades, n'a sur moi aucune prise. Comme c'est beau d'avoir confiance ! Dans les moments les plus critiques, je suis animé d'une sénrénité surnaturelle et je suis sûr de sortir de la tourmente.

Guérin-Vénien / Sergent au 37e Rég. Territorial Inf.

1916 Il y a plusieurs mois, lorsque le bruit de notre départ pour le front courut, un de mes camarades me dit : « Je veux que tu emportes un souvenir de moi, c'est quelque chose à quoi je tiens beaucoup...Je te le donne car je suis certain que cela te portera bonheur. C'était un Agnus Dei, portant sur un côté la photographie de la petite Soeur, et en même temps une image la concernant. J'y vis comme un appel à me confier. Depuis, ma dévotion à Soeur Thérèse n'a fait que s'accroître. j'ai obtenu par son intercession plusieurs grâces spirituelles et temporelles, où son intervention pour moi est indéniable. Aussi maintenant je lui confie tout en lui disant : « Voilà ce qui me semble bon, si vous le croyez aussi, petite Soeur, demandez-le vous-même , je suis sûr que vous l'obtiendrez. » Je trouve à la prier un grand calme et beaucoup de douceur.

Guyot, Marcel / Caporal 134e régiment d'infanterie, 26e compagnie

guyot marcel

1915 Grâce à la protection de Thérèse, je suis encore ici, caporal, instruisant la classe 15 qui partira au feu sitôt instruite. Je compte aller à la guerre bientôt.

Ma pensée, à la guerre, sera de combattre afin de garder les lieux où notre petite sainte a vécu tout à fait inviolés et de ne pas permettre que les compagnes qu'elles a laissées en son beau Carmel de Lisieux soient sous le joug des barbares. Je demande à Thérèse qu'elle soit mon ange gardien. J'accepte tout, pourvu qu'elle m'accompagne.

1915 Je n'oublie pas Thérèse ! Notre tranchée a été canonnée, deux balles sont passées devant moi. Je suis allé dans la nuit d'avant-hier faire une patrouille en avant des lignes, et Thérèse me conduisait par la main. Elle me serait apparue qu'elle ne m'aurait pas surpris, tellement je la sentais près de moi.

1915 J'ai reçu votre belle lettre polycopiée, elle a fait le tour de la compagnie! Thérèse nous protège: personne de touché dans ma demi-section depuis que je la lui ai confiée.

1916 Gentille soeur, ton sergent prisonnier [à Darmstadt] t'envoie son bonjour par Lisieux! Le Carmel, le tien, est bien l'antichambre du Paradis.

Jutard, Emile / Sergent, 21e Colonial

1916 Faisant partie du Corps Colonial qui vient d'être engagé dans la formidable offensive qui se déroule en ce moment dans la Somme contre la horde impie et barbare, j'ai eu le bonheur d'être relevé de la fournaise hier sain et sauf. Oh ! vous dire combien je l'ai invoquée cette Sr Thérèse est impossible. Il me semblait qu'elle était à côté de moi et qu'elle guidait mes pas. Au repos pour quelques heures, nous allons à nouveau rentrer dans la lutte, et c'est avec le même courage et la même confiance que j'y retourne puisque à côté de moi veille ma petite Soeur Thérèse.

1917 Je suis actuellement dans les tranchées d'Alsace, sur cette terre pour qui depuis trois ans bientôt nous luttons. Ici j'ai tout le temps de penser à ma petite Soeur Thérèse et de la prier, aussi que ces heures pénibles de tranchées me paraissent douces.

Lechevrel / Caporal-Fourrier - 203 Rég. d'Inf., 16e Compagnie, secteur 112

1916  Aux tranchées. Une fois déjà, le pauvre soldat que je suis s'était recommandé à vos prières. Depuis la Sainte Petite Soeur a semé dans sa vie obscure et farouche « la pluie de roses » qui rend presque fraternelle la tranchée! Son nom murmuré sous la rafale met aux âmes tant d'espoir.

Milliot  /  Caporal fourrier, 51e Territorial d'Infanterie, 8e Compagnie

milliot

1916 Depuis mon entrée en campagne, j'ai passé par de rudes épreuves. J'ai toujours attribué ma sauvegarde à Soeur Thérèse de l'Enfant Jésus. Je porterai son image toute ma vie. Je l'honorerai dans mon foyer familial. La petite Sainte est mon soutien et mon réconfort dans le danger et dans la peine.

Sannier, G.  / Mécanicien de la Marine Marchande, Dieppe

1916  [Lisieux] Vous me demandiez tantôt si je l'aime bien Soeur Thérèse. Oh ! oui allez, je l'aime bien, elle vit avec moi parmi les dangers et la force surnaturelle qu'elle me donne suffit bien à me prouver qu'elle est pour moi mon guide et mon soutien. Tout à l'heure pour la remercier avant de partir nous irons nous rendre au Cimetière lui porter quelques fleurs pour la remercier de tant de bienfaits et je vais repartir plus confiant que jamais, et plus heureux et plus fort que jamais pour braver les dangers. Je vais la prier, encore et toujours afin qu'elle nous protège tous.