Carmel

Septembre

Selon une coutume des Carmels, au début de chaque mois, les religieuses tiraient d'une corbeille posée sur les marches du choeur, un billet portant le nom d'un saint patron protecteur pour le mois, à découvrir et à vénérer spécialement. Voici le texte de ces billets du temps de Thérèse. 

  feuillet du premier jour du mois - 8 cm. X 12,8 cm.

Saint Gilles abbé - 1er septembre

PENSÉE. Je conduirai l'âme dans la solitude, dit l'Esprit-Saint, et là je parlerai à son coeur.

PRATIQUE. Sachez vous créer une sainte solitude dans votre coeur, pour vous y entretenir avec Dieu et vous mettre à l'abri des scandales du monde.

PRIEZ pour tant de personnes que leur dissipation et leur légèreté mettent chaque jour en danger de se perdre.

ORAISON.

Accordez-nous, Seigneur, le secours des instantes prières du saint abbé Gilles; afin que nous désirions ardemment ce qu'il a cru avec piété, et que nous obtenions ce qu'il a espéré avec justice. Par J.-C. N.-S. Ainsi soit-il.

 

AUTRES SAINTS DU MARTYROLOGE ROMAIN.

En Palestine, saint Josué et saint Gédéon.

A Bade, sainte Verène, vierge

 

Saint Egidius, vulgairement appelé saint Gilles, était Athénien de naissance, à ce qu'on croit. Issu d'une famille noble, il vivait vers la fin du VII° siècle. Sa science et sa piété lui attirèrent une admiration universelle. Voyant qu'il lui était impossible de mener dans sa patrie une vie retirée et obscure, il résolut de la quitter pour fuir le danger qui accompagne les applaudissements des hommes. Il passa en France, et choisit pour demeure un ermitage situé dans un désert près de  l'embouchure du Rhône. De là il vint dans un lieu voisin du Gard, puis dans une forêt du diocèse de Nîmes. Il y resta plusieurs années, uniquement occupé de la prière et de la contemplation, et n'ayant pour nourriture que de l'eau et des herbes. On lit, dans l'histoire de sa vie qu'il fut nourri pendant quelque temps par le lait d'une biche de la forêt, et qu'un jour cet animal, étant poursuivi par des chasseurs, alla se réfugier près du saint, qui par là fut découvert. Plusieurs miracles, opérés par ses prières, le rendirent bientôt célèbre par toute la France. Le roi, qui l'estimait singulièrement, le sollicita de quitter sa solitude ; mais il ne voulut jamais y consentir. Il reçut  cependant des disciples, et fonda un monastère où la règle de Saint-Benoit s'observa longtemps avec édification. A l'époque où les calvinistes pillaient et profanaient les églises du Languedoc ; ses reliques furent transférées dans l'église abbatiale de Saint-Sernin de Toulouse.

Le chrétien doit toujours veiller et prier, parce qu'il y a pour lui des épreuves et des dangers sans cesse et partout. I° Dans le monde, tout n'est que corruption ;2° au milieu de ses amis , l'ingratitude ne lui manquera point ;3°seul, que n'a-t-il pas à craindre de sa propre faiblesse?...

Saint Etienne roi - 2 septembre

PENSEE. Le bonheur des méchants passe, leur gloire se  dissipe comme une vaine fumée; le bonheur des justes demeure en eux avec Dieu qui en est la source; leur gloire est pure et immortelle en J.-C.

PRATIQUE. Ne cherchez qu'à plaire à Dieu, à glorifier Dieu, et Dieu se chargera lui-même de votre prospérité, de votre honneur

PRIEZ pour les princes chrétiens, que Dieu les conduise dans la voie de la justice et de la sainteté.

ORAISON.

Accordez à votre Eglise, ô Dieu tout-puissant, qu'après avoir eu pour zélé protecteur sur la terre le bienheureux Etienne, votre confesseur, elle mérite de l'avoir pour glorieux défenseur au ciel. Par J. C. N.-S. Ainsi soit-il.

AUTRES SAINTS DU MARTYROLOGE ROMAIN.

Rome, sainte Maxime, martyre.

A Pamiers, saint Antonin, martyr.

 

Geysa, duc de Hongrie, et Sarloth, sa femme, quelque temps après leur conversion à la foi catholique, eurent un enfant de bénédiction nommé Etienne, qui naquit en 977. Dieu le fit naître pour achever l'oeuvre que son père avait heureusement commencée, l'extermination de l'idolâtrie du milieu de son peuple. Il ne négligea rien pour amener ses sujets à une prompte connaissance de l'Evangile. Il accompagnait souvent les prédicateurs, et faisait lui-même les fonctions de missionnaire, exhortant les peuples d'une manière pathétique à ouvrir les yeux à la lumière de la vérité qui brillait à leurs yeux. Il s'en trouva qui restèrent opiniâtrement attachés à leurs superstitions, et qui en vinrent même jusqu'au point de prendre les armes pour les défendre. Etienne se prépara à la guerre par le jeûne, l'aumône et la prière ; il sollicita le secours du ciel par l'intercession de saint Martin et de saint Georges. Il livra bataille aux rebelles, et, quoiqu'il leur fût inférieur en nombre, il remporta sur eux une victoire complète. Etienne profita de la liberté qu'il eut de s'appliquer à la civilisation de son peuple, et lui donna les fondements les plus solides de la prospérité des Etats, la foi catholique. Ensuite il poliça son royaume par des lois sages, qui sont encore la base du gouvernement hongrois. Etienne fut affligé pendant trois ans d'une complication de maladies douloureuses, et, après avoir mis son royaume sous la protection de la sainte Vierge, et l'avoir édifié par la pratique de toutes les vertus, il mourut saintement, muni des sacrements de l'Eglise, à l'âge de soixante ans.

Le vrai zèle rencontre ordinairement des obstacles 1° dont il triomphe avec l'aide de Dieu; 2° qui tournent bientôt au profit de ses bonnes oeuvres; 3° et qui lui donnent occasion d'acquérir de nouveaux mérites devant Dieu.

Sainte Sérapie vierge et martyre - 3 septembre

PENSÉE. Que sont la beauté, les talents, la fortune de ce monde, comparés au bonheur de posséder Dieu par la grâce?

PRATIQUE. Méprisez le monde et tout ce que le monde préconise ; n'estimez et n'aimez que ce que J.-C. peut louer et justifier.

PRIEZ pour les jeunes personnes que Dieu appelle à la vie religieuse.

 

ORAISON.

O Dieu, qui entre autres miracles de votre puissance avez donné, même au sexe fragile, la force de remporter la victoire du martyre; accordez-nous qu'honorant le glorieux triomphe de la bienheureuse Sérapie, vierge et martyre, nous marchions vers vous dans la voie de ses exemples. Par J.-C. N.-S. Ainsi Soit-il.

AUTRES SAINTS DU MARTYROLOGE ROMAIN.

Nicomédie, sainte Basilisse. vierge et martyre.

A Aquilée, sainte Euphémie, vierge et martyre.

 

Sainte Sérapie naquit à Antioche de parents chrétiens qui, durant la persécution d'Adrien, passèrent en Italie et s'y établirent. Mais une mort prématurée les retira de ce monde, et leur fille, demeurée orpheline, fut bientôt recherchée en mariage à cause  à de sa rare beauté et des qualités brillantes dont elle était ornée. Plusieurs partis, des plus distingués du pays, se présentèrent successivement ; tout fut employé pour la décider à se marier, et, si elle eût été moins fortement résolue de n'avoir jamais d'autre époux que son Dieu, elle n'aurait pas pu résister à tant d'instances et de moyens de séduction. Mais sa résolution était prise depuis longtemps, et, pour couper court à toutes les sollicitations, elle s'attacha au service d'une veuve romaine, de distinction en qualité de simple servante, après avoir vendu et distribué aux pauvres tout ce qu'elle possédait. Sérapie, ayant gagné l'affection de sa maitresse , en profita pour la gagner à Jésus-Christ, et elle réussit à lui faire comprendre toute la folie des superstitions du paganisme, plus encore par ses exemples que par ses raisonnements. Sabine reçut donc le baptême dans les sentiments de la foi la plus vive, et se consacra au service de Dieu. Bientôt il s'éleva une violente persécution contre l'Eglise, où elle eut le bonheur de souffrir pour J.-C., et, par une mort généreuse, sur les traces de sa sainte amie Sérapie, de remporter la palme du martyre.

Que de leçons donne la mort ! 1° Ce n'est pas trop de toute la vie pour penser au moment qui décide de l'éternité 2° S'il est triste de penser à la mort, il l'est bien plus de mourir sans y avoir pensé. 3° Pensez-y ou n'y pensez pas, elle n'en est pas moins sûre, et ses suites n'en sont pas moins importantes.

manquant - 4 septembre

Saint Laurent Justinien évêque - 5 septembre

PENSÉE. Il n'y a personne qui ne soit pasteur des âmes, sous quelques rapports. Les parents et les maîtres le sont pour ceux qui se trouvent soumis à leur autorité on confiés à leurs soins, et ils rendront â Dieu un compte bien rigoureux de leur charge.

PRATIQUE. Efforcez-vous de donner le bon exemple.

PRIEZ pour vos parents, vos amis et vos bienfaiteurs,

 

ORAISON.

O Dieu, qui traitez vos peuples avec indulgence et régnez sur eux avec amour, et qui leur donnez pour les diriger de dignes ministres de votre charité: accordez, nous vous en supplions, par l'intercession du bienheureux Laurent Justinien, pontife, à ceux que vous avez placés à la tête de votre Eglise, l'esprit de sagesse, afin que le progrès spirituel des ouailles soit la joie éternelle des pasteurs. Par J.-C.  N.-S. Ainsi soit-il.

 

AUTRES SAINTS DU MARTYROLOGE ROMAIN,

A Rome, saint Victorin, évêque et martyr,

A Porto, saint Hereulan, martyr.

 

Saint Laurent Justinien naquit à Venise, en 1380, de parents nobles. On remarqua toujours en lui une grandeur d'âme extraordinaire. Il ne perdait point son temps comme les enfants de son âge ; il aimait à s'entretenir avec des personnes raisonnables, ou à s'occuper de choses sérieuses. Sa pieuse mère veillait à le prémunir contre l'orgueil, et le portait à ce qu'il y a de plus parfait. A l'âge de dix-neuf ans, il se sentit intérieurement appelé à se consacrer au service du Seigneur d'une manière particulière ; mais il ne voulut se déterminer qu'après avoir, avec ferveur, prié Dieu de l'éclairer, et avoir pris l'avis de personnes dignes de toute confiance. Il entra d'abord dans la congrégation des chanoines réguliers de Saint-Georges, dont il devint général, et qu'il gouverna avec tant de sagesse, en est regardé comme le second fondateur. Nommé en 1433 évêque de Venise, il ne changea rien à la vie qu'il avait menée dans le cloître. Il distribuait aux pauvres tous ses revenus, parce qu'un évêque, disait-il, ne doit pas avoir d'autre famille. Il réforma les abus qui s'étaient glissés dans la célébration de l'office divin et dans l'administration des sacrements, augmenta le nombre des paroisses dans la ville de Venise, fonda plusieurs monastères, et établit un si bel ordre dans son diocèse, qu'on le citait pour modèle. Ses soins s'étendaient jusqu'aux affaires temporelles de sa patrie, à laquelle il rendit d'importants services. Il mourut saintement en 1405.Il a laissé des ouvrages précieux pour la piété.

Que peut un saint dans une haute position? 1° Son exactitude et sa régularité lui font toujours trouver du temps pour travailler d'abord à sa propre sanctification et pour rendre service au prochain. 2° Son humilité et son esprit de justice l'habituent à recevoir et à traiter avec égards aussi bien le pauvre que le riche. 3°. Sa douceur et sa charité le rendent sensible à toutes les misères, et il devient le soutien et le consolateur de l'affligé, quel qu'il soit

Saint Eleuthère abbé - 6 septembre

PENSÉE. Les hommes de toutes les conditions peuvent devenir de grands Saints, et trouver, dans les fonctions mêmes attachées à leur état, des moyens de pratiquer les vertus héroïques qui conduisent à la perfection.

PRATIQUE. Dites-vous souvent à vous-même : II faut que je devienne un saint, ou bien je serais un réprouvé.

PRIEZ pour les personnes souffrantes.

ORAISON.

O Dieu, qui avez accordé au bienheureux Eleuthère, abbé, la grâce de suivre constamment J.-C. pauvre et humble de coeur : donnez à ceux qui entrent dans la voie de vos commandements de ne point regarder en arrière, et de ne pas s'arrêter en chemin ; mais faites que, courant vers vous sans faire de chute, ils parviennent à saisir le gage de la vie éternelle. Par J.-C. N.S. Ainsi soit-il.

 

AUTRES SAINTS DU MARTYROLOGE ROMAIN.

Saint Zacharie, prophète.

Dans L'Ile XXXX, saint Onésiphore, disciple des Apôtres

 

La simplicité du coeur et l'esprit de componction furent les vertus qui caractérisèrent principalement saint Eleuthère. Il fut élu abbé du monastère de Saint-Marc, près de Spolette, et favorisé du don des miracles. Ayant pris dans son monastère un enfant qu'il avait délivré du démon, il dit un jour à ce sujet : « Depuis que cet enfant est parmi les serviteurs de Dieu, le démon n'ose plus approcher de lui. » Ces paroles semblaient annoncer de la vanité de sa part ; aussi le démon entra-t-il de nouveau dans l'enfant pour le tourmenter comme auparavant. Eleuthère avoua humblement sa faute ; il indiqua un jeûne dans sa communauté qui se mit en prière avec lui pour ce malheureux enfant. Dieu les exauça, et le démon sortit une seconde fois de celui qu'il possédait. Saint Grégoire le Grand ressentait une vive douleur de ne pouvoir jeûner le samedi saint, à cause d'une extrême faiblesse de poitrine. Il engagea un jour Eleuthère, qui était alors à Rome, dans le monastère de Saint-André, de venir à l'église avec lui. Son dessein était d'obtenir de Dieu la guérison de son infirmité, afin qu'il pût se réunir aux fidèles dans la pratique d'un jeûne aussi solennel. Eleuthère pria avec beaucoup de larmes, et Grégoire fut en état de satisfaire sa dévotion comme il le désirait avec tant d'ardeur. On lui attribue encore la résurrection d'un mort. Ayant quitté le gouvernement du monastère de Saint-Marc, il se retira dans celui de Saint-André, à Rome, où il mourut vers l'an 585. On porta depuis son corps à Spolette.

Mettez une garde sur votre bouche, afin de ne proférer aucune parole 1° qui offense Dieu, 2° ou qui puisse scandaliser le prochain, 3° ou dont vous ayez lien de vous repentir plus tard par le tort que vous vous serez fait à vous-même.

manquant - 7 septembre

La Nativité de la Très Sainte Vierge - 8 septembre

PENSÉE. Tous les peuples viendront à la splendeur de votre lumière naissante, et publieront les louanges du Seigneur.

PRATIQUE. Remerciez Dieu d'avoir fait Marie si grande, si sainte et si bonne.

PRIEZ pour les enfants de Marie, qu'ils soient fervents à son service et dignes d'une si tendre Mère.

 

ORAISON,

O Dieu, qui, par un effet de votre sainte volonté, avez voulu vous réconcilier le monde; faites qu'en célébrant avec une sainte joie la naissance de la bienheureuse Vierge Marie, Mère de J.-C. notre Sauveur, nous obtenions, par son intercession, le salut que soit divin Fils nous a mérité par son sang. Nous vous en supplions par le mérite J.-C. N.-S. Ainsi soit-il.

 

AUTRES SAINTS DU MARTYROLOGE ROMAIN.

A Nicomédie, saint Dorothée, martyr.

A Sébaste, saint Séverin, soldat et martyr,

 

La naissance de la sainte Vierge annonça la joie et la délivrance du monde ; de là cette fête que l'Eglise célèbre par des louanges et par des actions de grâces. Il s'agit non seulement d'un mystère de sainteté, mais d'un mystère que distinguent des privilèges singuliers. Lorsque Marie vint dans le monde, elle ne fut point, comme les enfants d'Adam, souillée de la tache originelle ; elle sortit du sein de sa mère, pure, sainte, glorieuse, et ornée de tous les dons célestes qui convenaient à celle qui avait été choisie pour être la Mère de Dieu. Elle semblait, il est vrai, avoir toutes les faiblesses de notre nature; mais, en réalité, elle l'emportait par sa pureté et sa dignité sur les premiers des séraphins. Si donc l'anniversaire de la naissance des princes de la terre, qui ne sont grands que d'une grandeur extérieure et empruntée, et qui ne peuvent dispenser que des faveurs périssables, excite en nous de vifs sentiments de joie, à quels transports ne devons-nous pas nous livrer à l'occasion de la naissance de l'auguste Marie? Avec quelle ferveur ne devons-nous pas bénir et remercier le Seigneur des grandes  miséricordes qu'il a exercées à son égard, et implorer la médiation d'une Mère si puissante auprès de son Fils-tout-puissant? N'avons-nous pas lieu d'espérer que nous éprouverons les effets de sa bonté pour nous, dans un jour où l'Eglise s'empresse de lui donner des marques toutes particulières de son amour et de sa vénération?

A la naissance de Marie, l'univers s'émeut : 1° l'enfer frémit ; la terre espère ; le ciel est dans l'allégresse. 2°. Associons-nous à la joie du ciel ; faisons des voeux fervents avec la terre; imitons les vertus de Marie, qui sont la terreur de l'enfer.       .

Saint Omer évêque - 9 septembre

PENSÉE. La sainteté de la vie fait encore plus d'impression sur les coeurs que les discours les plus édifiants. La parole de Dieu est une douce leçon qui vous persuade la nécessité de la vertu ; la sainteté est un modèle attrayant qui la montre facile et vous la fait désirer.

PRATIQUE. Exercez-vous à la présence de Dieu.

PRIEZ pour la conversion des infidèles.

 

ORAISON.

O Dieu, la lumière des fidèles et le pasteur des âmes, qui avez élevé à l'épiscopat le bienheureux Omer, pour nourrir la piété des enfants de votre Eglise par la parole et le bon exemple ; accordez- nous de mettre en pratique les vérités qu'il nous à enseignées, et de marcher sur les traces de ses vertus. Par J.-C. N.-S. Ainsi soit-il.

 

AUTRES SAINTS DU MARTYROLOGE ROMAIN.

A Nicomédie, saint Adrien, martyr.

En Palestine, saint Nestor, évêque.

 

Saint Omer naquit vers la fin du siècle, d'une famille noble et fortunée, dans le territoire de Constance. Ses parents lui faisaient allier l'étude des lettres avec la pratique des maximes du christianisme. Ayant perdu sa mère, il se retira à l'abbaye de Luxeuil, et engagea son père à l'y suivre, après l'avoir déterminé à vendre ses biens pour les distribuer aux pauvres. Le fils et le père firent profession ensemble. Une admirable pureté de moeurs, jointe à une connaissance parfaite de la religion, firent bientôt remarquer Omer parmi tous ses frères, et on ne tarda pas à le tirer de sa solitude pour lui confier le gouvernement de l'Eglise de Térouenne. Les sentiments d'humilité avec lesquels il reçut l'épiscopat attirèrent.sur ses travaux les plus abondantes bénédictions du ciel. La plupart de ses diocésains étaient encore idolâtres; le petit nombre de ceux qui professaient le christianisme, par le défaut de pasteurs ou par leur négligence, vivaient dans une ignorance profonde des maximes de la foi, et dans une étrange corruption de moeurs. Le saint évêque s'appliqua avec zèle à cette double réforme, et il y réussit si complètement, que bientôt son diocèse ne le céda à aucune des plus florissantes Eglises de France. Devenu aveugle dans sa vieillesse, il profita de cet accident pour s'adonner à la contemplation avec plus de ferveur, et cependant il ne laissait pas de remplir tout ce qu'il pouvait de ses fonctions. Il mourut saintement, dans le cours d'une de ses visites pastorales, à Wavrans en 670.

Pensez à devenir un saint. 1° Aimez donc à vous entretenir de la vie des Saints, comme les mondains mettent leur plaisir à parler des vanités d'ici-bas. 2° Si nous avons l'esprit et le coeur pleins des actions des Saints, leurs vertus nous seront nécessairement plus familières, suivant le proverbe : Dites qui vous fréquentez, on vous dira qui sous êtes.

Saint Nicolas de Tolentin prêtre - 10 septembre

PENSÉE. Les pensées salutaires de l'Ecriture, qui ont touché le coeur et formé la vertu des Saints, sont là pour nous comme pour eux. D'où vient donc que nous sommes si loin d'être des Saints? C'est que nous ne méditons pas la vérité divine comme ils la méditaient.

PRATIQUE. Faites chaque jour une pieuse lecture.

PRIEZ pour les prêtres; ils prient pour vous.

 

ORAISON.

Inclinez, Seigneur, l'oreille aux supplications que nous vous adressons en célébrant la mémoire du bienheureux Nicolas, prêtre de votre sainte Eglise : afin que, nous défiant de notre justice, nous soyons. aidés par les prières de celui qui vous a été agréable. Par J.-C. N.-S. Ainsi soit-il.

 

AUTRES SAINTS DU MARTYROLOGE ROMAIN.

A Calcédoine, saint Sosthène, martyr.

A Constantinople, sainte Pulchérie, impératrice.

 

Saint Nicolas, dit de Tolentin, de la ville de Tolentino, où il mourut, après y avoir passé la plus grande partie de sa vie, naquit vers l'an 1246 à Saint-Angelo, dans la Marche d'Ancône. Il s'appliqua à l'étude avec succès ; mais les exercices de piété avaient encore pour lui plus d'attraits, Il était modeste et plein d'une tendre charité pour les pauvres. Pourvu d'abord d'un canonicat à Tolentino, il ne s'y trouva pas encore assez séparé du monde, et il ne manqua pas de saisir l'occasion que le ciel lui offrit d'entrer chez les ermites de Saint-Augustin. Il fut envoyé successivement dans plusieurs maisons de son ordre, qu'il édifia par ses mortifications et ses vertus. Ordonné prêtre dans le couvent de Ciugol, sa ferveur parut encore plus ardente qu'auparavant. Lorsqu'il était à son visage s'enflammait, d'amour, et des larmes abondantes coulaient de ses yeux. On s'empressait d'assister à sa messe, dans la persuasion où l'on était de son éminente sainteté. Les communications intimes de son âme avec Dieu le rendaient en quelque sorte participant de la béatitude céleste. Il prêchait presque tous les jours, et les pécheurs les plus endurcis se convertissaient. On ne pouvait résister à la force et à la douceur insinuante de ses discours, tant en public qu'en particulier. Il donnait à la prière tout le temps que lui laissaient les fonctions du saint ministère. Une longue maladie le conduisit au tombeau en 1308.

Veillez sans cesse. 1° Quoique les Saints eussent maîtrisé leurs passions, et qu'ils se fussent solidement établis dans la pratique de toutes les vertus, ils n'en étaient pas moins attentifs à veiller sur leurs paroles, sur leurs actions, et sur tous les mouvements de leur coeur. 2° Ils savaient que cette vie est un combat continuel où l'on court les plus grands dangers ; ils se rappelaient sans cesse qu'un chrétien qui veut prévenir les attaques de l'ennemi du salut doit toujours être sur ses gardes, lors même qu'il ne voit rien â craindre.

Saint Paphnuce évêque - 11 septembre

PENSEE. Au lieu d'aggraver les ligueurs de la loi, tâchez d'en adoucir l'amertume. S'il faut qu'elle soit inflexible en ce qui oblige, il ne s'ensuit pas qu'elle doive être cruelle en ce qui est libre.

PRATIQUE. En général, prenez toujours l'esprit plutôt que la lettre des règles de conduite que l'Eglise vous propose.

PRIEZ pour les supérieurs.

 

ORAISON.

Exaucez nous vous en supplions, Seigneur, les prières que nous vous adressons en célébrant la mémoire du bienheureux Paphnuce, votre confesseur et pontife ; et pardonnez-nous nos péchés, en vue de l'intercession et des mérites de celui qui a eu le bonheur de vous servir si dignement. Par J.-C. N.-S. Ainsi soit-il.

 

AUTRES SAINTS DU MARTYROLOGE ROMAIN.

A Lyon, saint Patient, martyr.

A Giugoli, sainte Sperande, vierge.

 

Saint Paphnuce était Egyptien de naissance. Après avoir passé plusieurs années dans le désert sous la conduite de saint Antoine, il devint évêque d'une ville de Thébaïde. Il fut un des confesseurs qui, sous le tyran Maximin Daia, perdirent l'oeil droit, eurent les nerfs du jarret gauche coupés, et se virent condamnés aux mines. La paix ayant été rendue à l'Eglise, Paphnuce alla rejoindre son troupeau, et se montra très zélé contre l'arianisme qui se répandait en Egypte. Son éminente sainteté, jointe au titre glorieux de confesseur de la foi, lui attira la vénération des Pères du concile de Nicée, et Constantin le Grand, qui s'entretenait quelquefois avec lui, ne le quittait jamais sans baiser respectueusement la place où avait été l'oeil qu'il avait perdu pour une si belle cause. Au concile de Nicée, il fut question de faire une loi qui pouvait avoir de graves inconvénients ; mais Paphnuce, se levant au milieu de l'assemblée, soutint qu'il fallait s'en tenir à l'ancienne tradition de l'Eglise, et l'on adopta son sentiment. Saint Paphnuce demeura toujours étroitement lié avec saint Athanase : il l'accompagna en 335 au concile de Tyr, et y ayant aperçu, parmi les ennemis du saint patriarche, Maxime, évêque de Jérusalem, il le prit par la main, le fit sortir de l'assemblée ; puis, l'ayant instruit de leurs complots contre Athanase, il le détacha de leur parti, et le fixa pour toujours dans la communion de cet illustre persécuté. On ne sait plus rien de sa vie.

Le fruit de l'observance ponctuelle des règles est 1° une grande sécurité, parce qu'elles sont l'expression de la volonté de Dieu; 2° une douce consolation, parce qu'on s'unit par là plus intimement à Dieu, qui nous aide dans toutes nos tribulations ; 3° une vive espérance, parce qu'on s'assimile plus fidèlement au divin Modèle des élus, dont la vie se résume en ces deux mots : Il a été obéissant jusqu'à la mort.

Saint Guy juste - 12 septembre

PENSEE. Il n'y a point de petits emplois dans la maison de Dieu : tout y est honorable, quand on le considère avec l'oeil de la foi; mais aussi là plus qu'ailleurs noblesse oblige!

PRATIQUE. Estimez-vous heureux quand vous avez le bonheur de pouvoir rendre quelque petit service dans l'Eglise, tel que servir la sainte messe, parer les autels, etc.

PRIEZ pour les laïques employés au service du culte.

 

ORAISON.

Accordez à votre peuple, nous vous en supplions, Seigneur, par l'intercession du bienheureux Guy, de marcher dans la voie de votre amour; parce que la pleine et éternelle félicité consiste à servir l'auteur de tous biens. Par J.-C. N.-S. Ainsi soit-il.

 

AUTRES SAINTS DU MARTYROLOGE ROMAIN,

A Autun, saint Event, évêque.

En Irlande, saint Elvé, évêque.

 

Saint Guy naquit dans un village voisin de Bruxelles. Ses parents, pauvres mais vertueux, l'instruisirent de bonne heure dans la connaissance de la religion chrétienne, et lui répétèrent souvent ce que disait Tobie à son fils : Nous serons toujours assez riches, si nous craignons le Seigneur. Leur exemple donnait un nouveau degré de force à leurs discours. Guy, encore enfant, devint un modèle de toutes les vertus; et la grande idée qu'il avait des devoirs du christianisme les lui faisait remplir avec une grande perfection. Il aimait la bassesse de sa condition, parce que la foi lui en découvrait tous les avantages. Il respectait les grands, mais sans envier leur sort ; et il ne pouvait retenir ses larmes, quand il pensait à cet attachement qu'ont les hommes pour les biens de la terre. Attaché à l'église de Notre-Dame de Laken en qualité de sacristain, il s'acquitta avec de vifs sentiments de religion de toutes les parties de son emploi. Sa vertu le rendait affable et le faisait aimer de tout le monde. S'étant laissé engager dans une entreprise de commerce sous prétexte de se procurer de quoi assister les pauvres plus abondamment, il quitta sa place ; mais Dieu ne permit pas que l'illusion durât longtemps. Le vaisseau à la cargaison duquel il avait eu part périt lorsqu'il était sur le point d'entrer dans le port. Guy se trouva tout à coup sans ressource. Ce fut pour lui une épreuve qui lui profita. Il fit le pèlerinage de Rome et de Jérusalem, d'abord seul, et ensuite avec quelques personnes de piété, auxquelles il servit de guide. De retour dans sa patrie, après sept années d'absence, il mourut en 1012.

Dans tous les états, 1° Dieu préfère la simplicité du coeur  à toute la sagesse du monde. 2° La paix ne peut exister que dans une âme attentive à modérer ses désirs. 3°. Les pauvres, par leur condition de privations, sont plus près du bonheur que les heureux du siècle avec toute leur fortune.

Saint Euloge patriarche d'Alexandrie - 13 septembre

PENSEE. De bonnes actions faites de temps à autre ne font point l'homme vertueux ; ce titre n'appartient qu'à celui qui s'est fait une heureuse habitude de la pratique des divins commandements.

PRATIQUE. Sachez profiter pour notre édification des bons comme des mauvais exemples : les uns et les autres peuvent servir à vous humilier devant Dieu!

PRIEZ pour la conversion des pécheurs scandaleux.

 

ORAISON.

O Dieu, qui traitez vos peuples avec indulgence et régnez sur eux avec amour, et qui leur donnez pour les diriger de dignes ministres de votre charité accordez, nous vous en supplions par l'intercession du bienheureux Euloge, pontife, à ceux que vous avez placés à la tète de votre Eglise, l'esprit de sagesse, afin que le progrès spirituel des ouailles soit la joie éternelle des pasteurs. Par J.-C. N.-S

 

AUTRES SAINTS DU MARTYROLOGE ROMAIN.

A Sens, saint Amé, évêque.

A Tours, saint Lidoire, évêque.

 

Saint Euloge était Syrien de naissance. Jeune encore, il embrassa la vie monastique dans sa patrie. L'hérésie semait alors dans la Syrie et l'Egypte de grands scandales. Euloge n'en fut que plus attentif à veiller sur lui-même, et il ne se distingua pas moins par l'innocence de sa vie que par la pureté de sa doctrine. Après avoir acquis une grande connaissance des belles-lettres, il se mit à étudier la théologie dans les vraies sources de cette science, dans l'Ecriture, dans les conciles et dans les ouvrages des Pères. Son esprit pénétrant lui fit faire des progrès rapides, de telle sorte qu'il devint une des plus brillantes lumières de l'Eglise dans le siècle où il vécut. Sa science reçut un nouvel éclat de son humilité, ainsi que de son amour pour la pénitence et pour la prière. Les besoins de l'Eglise le firent sortir de sa solitude, et il fut fait prêtre. Bientôt son zèle, ses vertus et sa science le firent nommer pour successeur à Jean, patriarche d'Alexandrie. Ayant été obligé de faire un voyage à Constantinople, il y trouva saint Grégoire le Grand, et se lia avec lui d'une amitié fort étroite. Il composa d'excellents ouvrages contre les diverses hérésies qui ravageaient le champ de l'Eglise, et mourut plein de mérites vers l'an 608.

Travaillez comme un bon soldat de J.-C. 1° Ce n'est point assez d'avoir reçu dans son coeur la semence des vertus ; il faut l'y nourrir, la développer, et l'unir tellement à la substance de son âme, qu'elle devienne le principe de toutes nos actions et de toutes nos affections. 2° Par là tout l'ensemble de notre conduite, tant publique que particulière, formera une suite non interrompue d'oeuvres méritoires. 3° Ces oeuvres tireront leur perfection de la ferveur qui les produira, et qui, par un caractère essentiel à la vertu, est toujours susceptible d'accroissement, et doit toujours croître dans une âme véritablement pénétrée de la divinité de notre sainte religion.

L'Exaltation de la Sainte Croix - 14 septembre

PENSEE. Jésus-Christ est le roi de nos âmes, et c'est par la croix qu'il doit régner sur nous et remplir nos coeurs de son divin esprit. Nous n'avons pas l'esprit de Jésus crucifié tant que l'orgueil, la sensualité, l'impénitence nous dominent.

PRATIQUE. Portez votre croix, c'est-à-dire les peines de la vie, avec courage: si vous vous refusez à la porter dignement, il vous faudra la traîner misérablement.

PRIEZ pour les âmes affligées.

 

ORAISON.

O Dieu, qui nous donnez chaque année un nouveau sujet de joie dans la solennité de l'exaltation de la sainte croix ; faites qu'ayant connu sur la terre le mystère des souffrances de votre Fils unique nous obtenions au ciel le fruit de sa rédemption. Par le même J.-C. N.-S. Ainsi soit-il.

AUTRES SAINTS DU MARTYROLOGE ROMAIN...

 

La portion de la vraie croix que sainte Hélène avait laissée à Jérusalem ayant été transportée en Perse, lorsque cette ville fut pillée par Chosroês Il en 614, Siroé, son fils et son successeur, la rendit à l'empereur Héraclius, qui, an commencement du printemps de 629, s'embarqua pour la Palestine dans le dessein d'aller déposer cette précieuse relique à Jérusalem. Il voulut porter la vraie croix sur ses épaules en entrant dans la ville, et accompagner cette cérémonie de la pompe la plus éclatante ; mais il se sentit tout à coup arrêté. Le patriarche Zacharie, qui marchait à ses côtés, lui représenta que cette magnificence ne s'accordait pas avec l'état d'humiliation où était le Fils de Dieu lorsqu'il porta sa croix dans les rues de Jérusalem. Aussitôt l'empereur quitta ses vêtements précieux, sa couronne, sa chaussure, et suivit la procession avec un extérieur des plus modestes; et la vraie croix fut remise dans le lieu où elle avait été précédemment. La cérémonie se fit avec la plus grande piété, et la sainte relique ayant été exposée à la vénération des fidèles, il s'y opéra plusieurs guérisons miraculeuses. C'est cet événement mémorable qui fait l'objet principal de la fête de ce jour.

Embrassons la croix. 1° Pouvons-nous jeter les yeux sur l'image de J.-C., ou former sur notre front l'image de la croix, sans nous sentir pénétrés de douleur et de confusion à la pensée de ce que nous sommes et de ce que nous devrions être? 2. Prions donc la miséricorde du Sauveur de soumettre notre opiniâtreté, de détruire en nous ce qui s'oppose au règne de son amour, et de se rendre maître de toutes les affections de notre coeur. 3° II a promis d'attirer...

[le billet est déchiré en bas, un peu de texte manque des deux côtés]

Fête du Saint Nom de Marie - 15 septembre

PENSÉE. Vous êtes bénie par le Seigneur votre Dieu, ô Marie! parce que dans toutes les nations où votre nom est prononcé le Seigneur Dieu d'Israël est glorifié de vous avoir faite si belle, si bonne et si puissante

PRATIQUE. Invoquez souvent le nom de Marie, avec celui de Jésus et de Joseph.

PRIEZ pour les confréries érigées en l'honneur de Marie.

 

ORAISON.

Accordez, nous vous en supplions, Dieu tout- puissant, à vos fidèles qui se réjouissent sous le nom et la protection de la très-sainte Vierge Marie, la grâce qu'ils vous demandent par son intercession, d'être délivrés de tous maux sur la terre, et de mériter le bonheur éternel dans les cieux. Par J.-C. N.-S. Ainsi soit-il.

 

AUTRES SAINTS DU MARTYROLOGE ROMAIN.

A Andrinople, saint Porphyre, comédien converti et martyr.

Dans la Thrace, sainte Mélitine, martyre.

 

En 1683, les Turcs, poussant, toujours leurs projets d'envahissement, s'étaient avancés jusque sous les murs de Vienne. A la vue d'une armée de cent cinquante mille hommes, la consternation se répandit dans la ville, et l'empereur Léopold 1er s'enfuit avec toute sa cour. Malgré la vigoureuse défense que faisaient les assiégés, il ne fallut rien moins qu'une suite de miracles pour les sauver d'une perte inévitable. Le ciel les accorda aux prières de Marie. Le jour de sa glorieuse assomption, comme on l'invoquait avec ardeur, le feu, qui avait déjà fait de grands ravages, allait gagner l'arsenal et ouvrir les remparts à l'ennemi, lorsque les flammes s'arrêtèrent tout à coup et laissèrent le temps d'enlever les poudres. Cependant Sobieski, roi de Pologne, arrivait avec une troupe d'élite, et, ayant joint les autres auxiliaires, dans l'octave de la Nativité, il prit ses mesures pour livrer une bataille générale. Ce prince religieux commença par faire célébrer la messe, à laquelle il assista, les bras étendus en croix, et fit la sainte communion ; puis il s'écria : Marchons avec confiance sous la protection du ciel et l'assistance de la sainte Vierge. Son espoir ne fut pas trompé : les Turcs, frappés d'une terreur panique, prirent la fuite dans le plus grand désordre. On trouva parmi les dépouilles le grand étendard de Mahomet, qui fut envoyé au pape Innocent XI, lequel, en mémoire de ce grand événement, institua la fête du saint Nom de Marie.

Grandeurs du nom de Marie. 1°. Ce qu'il y a de merveilleux dans le nom de Marie, c'est que, l'ayant entendu mille et mille fois, on le trouve toujours nouveau ; 2° c'est qu'après le nom de Jésus on n'entend prononcer nulle part, sur la terre et dans le ciel, un nom dont les âmes pieuses reçoivent plus de grâces, d'espérance et de douceur. 3° Ceux qui conservent ce nom plein de charmes et de consolation profondément gravé dans leur coeur, ne peuvent avoir aucune crainte au moment de la mort, dit saint Bernard.

Saint Cyprien évêque et martyr - 16 septembre

PENSEE. Plus on s'approche du monde, plus on s'éloigne de Dieu. Plus on se porte vers Dieu, plus on sent le besoin de mépriser le monde, tant on en comprend le vide et la vanité.

PRATIQUE. Réglez bien vos rapports avec le monde, afin de ne point être surpris par les pièges qu'il tend sans cesse à la vertu.

PRIEZ pour les évêques.

 

ORAISON:

Nous vous supplions, Seigneur, de nous être favorable, en considération de la sainte intercession du bienheureux Cyprien, qui a été grand par ses vertus comme évêque, et plus grand encore par son héroïsme comme martyr. Par J.-C. N.-S.Ainsi soit-il.

 

AUTRES SAINTS DU MARTYROLOGE ROMAIN.

A Rome, saint Corneille, pape et martyr.- Sainte Lucie, martyre.

 

Saint Cyprien naquit à Carthage, et eut pour père un des principaux sénateurs. II eut le malheur d'être l'esclave du vice et dès superstitions païennes mais il y avait à Carthage un saint prêtre nommé Cécilius, avec lequel Cyprien se lia d'une étroite amitié. Frappé des discours qu'il lui entendait tenir sur l'excellence de la religion chrétienne, commença à goûter les vérités divines et la sainteté de la morale évangélique. Mais son coeur était encore dominé par l'amour du monde et par la force des passions; d'où il résultait en lui de violents combats. Cependant la grâce finit par triompher de toutes les difficultés, et Cyprien embrassa la foi chrétienne, qui le rendit bientôt un modèle de toutes les vertus. Il se mit à lire avec ardeur l'Ecriture sainte. Frappé des éloges que, les divins oracles donnent à la continence et à la pureté, il résolut de pratiquer ces vertus pour arriver plus facilement à la vraie perfection. Peu de temps après son baptême, il vendit ses biens, et distribua aux pauvres ce qu'il possédait. Sa ferveur fit demander avec instance qu'on l'élevât au sacerdoce, et, l'évêque dé Carthage étant venu à mourir un an après, il fut forcé de se laisser sacrer pour lui succéder. Plus il faisait d'efforts pour éviter l'épiscopat, plus on l'en jugeait digne. Son amour pour l'Eglise romaine se manifeste dans ses nombreux écrits. Après huit années de pontificat, il termina sa sainte vie par le martyre.

La piété est l'unique moyen de parvenir au bonheur 1° C'est elle qui affranchit l'âme des liens qui l'attachent au monde, qui la purifie des souillures du péché, qui la rend digne de l'immortalité, qui, en un mot, est ce port salutaire où l'on trouve une paix inaltérable 2° Ce trésor, qui fait la dignité et la félicité de l'homme, ne s'achète point comme les biens du monde; c'est un don de Dieu, que sa bonté prodigue à ceux qui le désirent ardemment et le cherchent avec zèle et persévérance.

Saint Lambert évêque et martyr - 17 septembre

PENSÉE. « Ce sera le Dieu de toute grâce, qui nous a appelés à J.-C., à son éternelle gloire, qui nous perfectionnera lui- même, nous affermira et nous rendra inébranlables, après que nous aurons un peu souffert »«  (I. Petr., v, 10).

PRATIQUE. Concourez île tout votre pouvoir à faire régner partout la paix.

PRIEZ pour vos ennemis.

 

ORAISON.

Dieu tout-puissant et éternel, qui avez donné au bienheureux Lambert une foi et un courage dignes d'un martyr et d'un pontife ; faites, par ses mérites, que, renonçant à l'amour d'une vie périssable, nous parvenions à jouir de vous, qui êtes seul la véritable vie. Par J.-C. N.-S. Ainsi soit-il.

 

AUTRES SAINTS DU MARTYROLOGE ROMAIN.

A Cordoue, sainte Colombe, vierge et martyre.

Au diocèse de Mayence, sainte Hildegarde, vierge,

 

Saint Lambert naquit à Maëstricht de parents nobles et vertueux. Ses premières études achevées, son père le mit sous la conduite de l'évêque dont il devint ensuite le successeur. Mais bientôt une révolution, causée par la tyrannie d'Ebroin, maire du palais, ayant bouleversé le royaume d'Austrasie, l'attachement de Lambert à son Souverain légitime le fit chasser de son siège. Il se retira dans le monastère de Stavelo, dont il suivit la règle avec autant de fidélité que l'aurait pu faire le novice le plus fervent. On, en raconte un trait fort édifiant. Une nuit d'hiver, en se levant pour prier, il laissa tomber une de ses sandales. L'abbé, sans connaître celui qui avait fait le bruit, le condamna à aller plier au pied de la croix qui était devant l'église. Lambert obéit sans réplique, et demeura trois ou quatre heures à genoux et transi de froid, jusqu'à ce qu'on se fût aperçu de la méprise. Cependant l'orage politique se dissipa, et Lambert put revenir à Maëstricht après sept années d'exil, et reprit ses fonctions épiscopales avec une nouvelle ardeur. Il en recueillit des fruits abondants. Mais de nouvelles épreuves lui étaient réservées. Dans ces temps de barbarie où chacun se faisait impunément justice de ses mécontentements, il devint la victime de son zèle contre les désordres qui régnaient dans son diocèse, et mourut assassiné par quelques scélérats vers l'an 708.

Fortifiez-vous dans la foi pour rendre gloire à Dieu. 1° La force, qui éclate dans le martyre d'une manière si héroïque, est une vertu cardinale d'où dérivent le courage, la grandeur d'âme, l'intrépidité dans les dangers, la patience, la longanimité, la constance et la persévérance. 2° La force soutient tout le système de la morale chrétienne, qui sans elle s'écroule au premier choc. Toute vertu parfaite suppose donc celle-ci qui met l'homme dans la disposition de tout souffrir plutôt que de s'écarter des voies de la justice- !

Saint Thomas de Villeneuve archevêque de Valence - 18 septembre

PENSEE. Qu'y a-t-il de plus agréable, de plus juste et de plus glorieux que de vous aimer, ô mon Dieu? se peut-il trouver une créature capable de vous connaître sans vous aimer ? Si vous me défendiez de vous aimer, une telle défense me paraîtrait impossible et insupportable.

PRATIQUE. Excitez à l'amour de N.-S. dans les pauvres.

PRIEZ pour les indigents.

 

ORAISON.

O Dieu, qui avez fait briller dans le bienheureux Thomas, pontife, une insigne vertu de pitié pour les pauvres ; nous vous supplions, par son intercession, de répandre avec bonté, sur ceux qui vous prient, les ressources de votre Miséricorde. Par J.-C. N.-S. Ainsi soit-il.

 

AUTRES SAINTS DU MARTYROLOGE ROMAIN.

A Gortine, saint Eumène, évêque, - Saint Méthode, évêque

 

Saint Thomas, qui fut l'ornement de l'Eglise d'Espagne dans ces derniers temps, naquit en 1488 à Fuenlana en Castille. Le nom de Villeneuve lui vient d'une d'une petite ville où il fut élevé. Ses vieux parents distribuaient aux pauvres tout ce qu'ils pouvaient ménager, après avoir pris leur strict nécessaire pour vivre. Cet esprit de charité fut le précieux héritage qu'ils laissèrent à leur fils, et l'amour des pauvres devint son caractère distinctif pour toute sa vie. Il fit ses études à Alcala, et il se détermina a entrer chez les Augustins. Il remplit les premières charges de son ordre, et contribua efficacement à y entretenir la discipline régulière. Il voulait surtout qu'on se préparât au ministère de la parole par l'humilité, la prière et une vie sainte. C'est ainsi qu'il s'y préparait lui-même, et c'est ce qui le rendait si propre à la conversion des âmes. L'empereur Charles-Quint avait une si haute idée de sa vertu, qu'il lui accorda un jour une grâce qu'il venait de refuser à son propre fils. Nommé par ce prince à l'archevêché de Valence, Thomas refusa, comme il avait déjà refusé celui de Grenade ; mais on lui fit donner ordre d'obéir, sous peine d'excommunication. Il partit donc, à pied pour son diocèse, et avec toute la simplicité d'un religieux. Il réservait tous ses revenus pour les pauvres, dont il se regardait comme l'économe. De si généreuses dispositions lui gagnèrent tous les coeurs, et attirèrent la bénédiction du ciel sur ses travaux. Il mourut en 1555.

L'amour n'est point aimé! 1° 0 bonté incompréhensible! Dieu nous promet le ciel pour nous récompenser de l'avoir aimé. Son amour n'est-il donc. pas lui-même une grande récompense? N'est-il pas ce qu'il y a de plus doux, de plus désirable ? Il aura cependant elle récompense! 2°. Votre amour est un bien si précieux, que nous devrions, pour l'obtenir, souffrir avec joie toutes les peines et tous les tourments. Vous nous le donnez gratuitement, et encore c'est pour qu'il nous procure d'autres dons ineffables.

Saint Janvier et ses compagnons martyrs - 19 septembre

PENSEE. Les plus grands persécuteurs ont toujours eu des prétextes pour justifier aux yeux des peuples leurs cruautés envers les Saints. 0h! qu'ils sont à plaindre ceux qui tuent leurs frères à coups de prétextes qu'il est toujours facile d'inventer, quand on ne leur veut pas de bien.

PRATIQUE. Craignez de blesser le moindrement l'équité dans aucune de vos actions.

PRIEZ pour les opprimés.

 

ORAISON.

O Dieu, qui nous réjouissez au souvenir du triomphe de vos saints martyrs Janvier et ses compagnons: daignez nous accorder d'être animés au bien par l'exemple de ceux que nous félicitons de leurs mérites. Par J.-C. N.-S. Ainsi soit-il.

 

AUTRES SAINTS DU MARTYROLOGE ROMAIN.

A Nocera, sainte Constance, martyre.— Saint Trophime et ses compagnons, martyrs.

 

L'opinion la plus probable est que saint Janvier naquit à Naples. Il était évêque de Bénévent, lors que s'alluma le feu de la persécution de Dioclétien. Draconce , gouverneur de la Campanie, ayant fait emprisonner à Pouzzoles deux diacres et deux laïques de grande vertu, saint Janvier, qui était lié depuis longtemps avec un des deux diacres, accourut aussitôt auprès d'eux pour les encourager et leur procurer tous les secours spirituels dont ils pouvaient avoir besoin, sans se mettre en peine du danger auquel il s'exposait lui-même. En effet, Timothée, successeur de Draconce, informé que Janvier était venu visiter les prisonniers, ordonna de l'arrêter avec deux de ses clercs, et de les amener à Nole, où il résidait. Quelque temps après, il les fit reconduire tous trois à Pouzzoles, et, dès le lendemain de leur arrivée, on les exposa, avec les autres chrétiens, dans l'amphithéâtre. Mais les bêtes les épargnèrent. Le peuple, étonné de ce prodige, le regarda comme un effet de la magie, et tons nos saints confesseurs furent condamnés à avoir la tête tranchée. Leur martyre arriva l'an 305. Saint Janvier est le patron de la ville de Naples; qui lui a dû plusieurs fois sa conservation contre les éruptions du Vésuve et d'autres calamités publiques. Le miracle de la liquéfaction et de l'ébullition annuelle de son sang, qui se garde dans la même ville avec son chef et ses ossements, parait revêtu de tous les caractères que l'on peut exiger pour constater l'authenticité de faits aussi frappants.

Dieu, par les miracles. excite notre foi et nous attire à lui. 1° Les miracles ne doivent pas être crus à la légère ; ils ne méritent que le degré de croyance qui est dû à l'autorité du témoignage dont leur certitude dépend. Ceux-là seuls sont de foi, qui sont rapportés dans les saintes Ecritures, ou que l'Eglise a reconnus dans les formes canoniques. A la vue, au souvenir d'un miracle, nous devons louer Dieu, l'adorer, l'aimer, l'honorer dans les Saints.

Saint Eustache et ses compagnons martyrs - 20 septembre

PENSÉE. Quel spectacle que celui d'un homme vertueux aulx prises avec les plus rudes épreuves ; assez généreux pour défier le monde entier inébranlable dans sa religion, malgré les caresses et les menaces des princes ; disposé à ne se rien permettre que sa conscience puisse désavouer ; doux, humble et modeste dans les souffrances; rempli de charité pour des ennemis cruels et des persécuteurs barbares !

PRATIQUE. Soyez ferme et constant dans vos résolutions,

PRIEZ pour les faibles et les indécis.

 

ORAISON.

O Dieu, qui nous permettez de vénérer la mémoire de vos bienheureux martyrs Eustache et ses compagnons; donnez-nous de jouir de leur société dans le séjour du bonheur éternel. Par J.-C. N.-S. Ainsi soit-il.

 

AUTRES SAINTS DU MARTYROLOGE ROMAIN.

A Carthage, sainte Candide, vierge et martyre. — Saint Agapit. pape.

 

Saint Eustache souffrit à Rome, vers le temps de l'empereur Adrien, avec sa femme nommée Théopiste, et ses deux fils, Théopiste et Agape. Ces noms, qui sont grecs, paraissent n'avoir été donnés à ces Saints qu'après qu'ils eurent embrassé la religion chrétienne. On lit dans les anciens sacramentaires une oraison pour la fêle de Saint-Eustache, qui suppose que ce saint, animé d'une grande charité pour les pauvres, leur donna ses biens quelque temps avant son martyre. Il y avait anciennement à Rome une église bâtie sous l'invocation de saint Eustache. On y déposa le corps du saint martyr. L'église paroissiale de Saint-Eustache à Paris se félicite de posséder une partie de ses reliques, qu'on y garde avec une grande vénération.

C'est à la religion qu'il appartient d'inspirer le vrai courage, 1° Il n'y a qu'elle qui élève l'homme au-dessus de tous les événements, qui inspire des actions nobles, qui le fasse jouir d'un calme inaltérable au milieu de toutes les traverses, qui le prémunisse contre les erreurs et les injustices du monde. 2° Quels effets ne produit pas cette ferme confiance, que la volonté de Dieu est toujours juste et sainte, qu'il y a dans le ciel un Etre tout-puissant qui protège et récompense la vertu ? 3° Mais quelle impression la foi fait-elle sur nous ? Paraît-elle dans nos coeurs, dans nos actions, dans notre conduite? Inutilement nous flatterions-nous d'affronter les dangers; nous devons encore triompher de n

Saint Mathieu apôtre et évangéliste - 21 septembre

PENSÉE. L'Evangile n'est presque d'un bout à l'autre composé que des propres paroles de J.-C., et, quand ce n'est point J.-C. qui y parle pour instruire les hommes, c'est l'Esprit-Saint qui nous explique ses divins exemples.

PRATIQUE. Imitez J.-C.: pour cela, écoutez-le, méditez sa vie, lisez l'Evangile avec piété.

PRIEZ pour les apologistes de la religion.

 

ORAISON.

O Dieu, qui, par une miséricorde ineffable, avez élevé saint Matthieu de l'état de publicain à la dignité d'apôtre de votre Eglise : faites, par son intercession, qu'imitant son exemple, nous abandonnions tout pour vous suivre, et que nous vous demeurions inviolablement unis pour jamais. Par J.-C. N.-S. Ainsi soit-il

AUTRES SAINTS DU MARTYROLOGE ROMAIN.

A Rome, saint Pamphile, martyr.

En Ethiopie, sainte Iphigénie, vierge.

 

Saint Matthieu était probablement Galiléen de naissance. Il exerçait la profession de publicain ou de receveur des tributs pour les Romains, laquelle était fort odieuse parmi les Juifs. Il était assis à son bureau sur le bord du lac de Génézareth , où apparemment il percevait le droit de péage, lorsque J.-C. l'aperçut et l'appela. Matthieu avait là une place avantageuse, et il voyait bien ce que lui coûterait la démarche qu'il allait faire; mais aucune considération humaine ne l'arrêta, et il se mit aussitôt à la suite du Sauveur. On peut croire qu'il le connaissait déjà, puisqu'il demeurait dans le voisinage de Capharnaüm, où J.-C. avait résidé quelque temps, où il avait prêché et opéré plusieurs miracles. Mais ce qu'il y a de certain, c'est que celui qui l'appelait extérieurement par sa parole le touchait en même temps par l'action intérieure de sa grâce. Saint Matthieu, après sa conversion, invita J.-C. et ses disciples à manger chez lui; il appela au même festin ses amis, espérant sans doute que les entretiens du Sauveur les attireraient aussi à lui. Or, les pharisiens se scandalisant mal à propos de ce que Jésus mangeait avec les publicains et les pécheurs, Notre-Seigneur les confondit en leur disant que c'était précisément pour eux qu'il était venu sur la terre. Après l'Ascension, saint Matthieu convertit un grand nombre d'âmes en Judée, puis il alla prêcher en Orient, où il souffrit le martyre.

Quand on lit l'évangile à l'office divin, 1° les fidèles tiennent debout par respect, et on allume des cierges pour témoigner sa joie, 2° Chaque action, chaque parole de J.-C. est une règle de piété. Le Fils de Dieu s'est revêtu de la nature humaine, afin de nous tracer et de nous rendre sensible le modèle proposé à notre imitation. 3°. Etudions-le ce modèle, et prions saint Matthieu de nous obtenir la grâce d'être bien pénétrés de l'esprit de J.-C., qui est un esprit d'humilité, de pénitence, de mortification, de charité et de détachement du monde.

St Maurice et ses compagnons martyrs - 22 septembre

PENSEE. Un héros chrétien aime ses ennemis, fait du bien à ceux qui le persécutent, supporte les injures avec résignation, chasse de son coeur tout sentiment de vengeance, s'offre comme un victime à Dieu en union avec J.C. sur la croix.

PRATIQUE. Estimez-vous heureux, selon l'avis de saint Paul, lorsque Dieu vous ménage l'occasion de souffrir quelque chose pour lui.

PRIEZ pour les soldats chrétiens.

ORAISON

Faites Seigneur que la fête des saints martyrs Maurice et ses compagnons nous remplisse d'une sainte joie, et que nous mettions notre gloire à célébrer le triomphe de ceux dont nous implorons le secours.

Autres saints du martyrologe romain

A Rome, sainte Emérite, vierge et martyre.

Dans le Poitou, saint Florent, prêtre.

 

La légion thébéenne, devenue si... annales de l'Eglise, était ainsi appelée... avait été recrutée dans la Thébaïde...nombre de celles que Dioclétien...dent pour combattre les Bagaudes...Maximien, son collègue, était chargé de cette expédition. Après le passage des Alpes, il indiqua un sacrifice solennel pour obtenir le succès des armes de l'empire. La légion thébéenne, toute composée de chrétiens, ne voulant pas y prendre part, se retira près d'Aganne. L'empereur lui enjoignit de se réunir à l'armée pour la fête et, sur son refus, il la fit deux fois décimer. Ceux qui restaient n'en demeuraient pas moins fermes dans leur foi. Leurs principaux officiers, Maurice, Exupère et Candide, contribuaient beaucoup à les entretenir dans ces généreux sentiments, et ce furent eux qui dictèrent cette sublime réponse qu'ils envoyèrent à l'empereur : « Nous sommes vos soldats, mais nous sommes aussi les serviteurs du vrai Dieu... Ne craignez point de révolte de notre part... Nous aimons mieux mourir innocents que de vivre coupables. » Maximien, désespérant d'ébranler leur constance, les fit investir par son armée. Tous à l'instant mirent bas les armes et, s'exhortant mutuellement à la mort, ils se laissèrent tranquillement égorger au nombre de plus de dix mille.

Comprenons bien le sens du mot fidélité. Celui qui entend bien ce mot 1° ne voit que Dieu, le devoir et la vertu ; il se soumet aux plus rudes épreuves, uniquement en vue de Dieu par le motif du devoir, dans le désir de la vertu. 2° Lorsqu'il s'agit de conserver son innocence, il n'y a point de sacrifice qui lui coûte, et il envisage les plus affreux tourments avec intrépidité. 3° Cette disposition de l'âme, qui inspire des sentiments si héroïques, et qui ne se dément dans aucune circonstance, ne peut avoir sa source que dans la religion chrétienne : d'elle dérivent les vertus que le monde admire et ne saurait produire avec sa fausse sagesse.

Sainte Thècle vierge et martyre - 23 septembre

PENSÉE. Si on laisse une pleine liberté à ses penchants par rapport aux choses qui ne sont pas défendues, bientôt on n'en est plus maître, et on ne peut plus les contenir dans les bornes du devoir.

PRATIQUE. Ne vous permettez rien qui puisse porter en vous la moindre atteinte à la pureté du corps, de l'esprit et du coeur.

PRIEZ pour les vierges chrétiennes.

ORAISON.

Faites, ô Dieu tout-puissant, que l'illustre vierge sainte Thècle, qui a été, parmi les personnes de son sexe, la première imitatrice des souffrances de J.C.,nous soit dans notre faiblesse d'un puissant secours auprès de votre divine Majesté. Par le même J.-C. N.-S. Ainsi soit-il.

 

AUTRES SAINTS DU MARTYROLOGE ROMAIN,

A Rome, saint Lin, pape et martyr.
A Ancône, saint Constance missionnaire apostolique.

Sainte Thècle, dont le nom a toujours été fort célèbre dans l'Eglise, et qui est appelée la première martyre de son sexe, fut un des plus beaux ornements du siècle des Apôtres. Elle était fort versée dans la philosophie profane, dans les sciences et les belles-lettres. Ce fut sans doute ce qui la porta à aller écouter saint Paul prêchant à Icone vers l'an 45. Elle se convertit, et devint très habile dans la connaissance de la religion. Pleine d'admiration pour les maximes les plus relevées du christianisme, et toute pénétrée de l'excellence de la virginité, elle renonça à un mariage fort avantageux que ses parents étaient sur le point de lui faire contracter. Tous les moyens qu'on put employer pour la vaincre furent inutiles; elle s'échappa même de la maison paternelle, et vint trouver saint Paul pour en recevoir des conseils et des consolations. Le jeune homme à qui elle avait été promise ne demeura pas en repos, et, ayant fini par découvrir où elle s'était retirée, il vint à elle, et, la voyant inflexible, il la dénonça comme chrétienne aux magistrats, qui la condamnèrent à être dévorée par les bêtes. Les tigres ne lui firent aucun mal. Une autre fois, elle sortit intacte du milieu des flammes. Enfin, après avoir échappé miraculeusement à plusieurs autres dangers, elle passa le reste de ses jours dans la retraite

Pour être chastes, 1° nous devons prier Dieu de nous pénétrer de la crainte de ses jugements, de nous inspirer l'horreur du péché, de purifier nos affections, et de nous apprendre à veiller avec soin sur tout notre être. 2°. Il nous faut devenir véritablement humbles, et vivre dans une entière défiance de nous-mêmes. Ce serait une folie et un crime que d'oublier notre faiblesse et de présumer de nos forces. 3°.La pratique de la mortification, qui doit s'étendre aux inclinations et aux sens, est l'unique moyen de les maitriser facilement, et de nous rétablir, à certains égards, dans l'heureux état dont le pêché fit déchoir nos premiers parents.

Notre Dame de la Merci - 24 septembre

PENSÉE. Les Saints portent, pour ainsi dire, le prochain dans leur coeur, et ils sont dans la disposition de sacrifier jusqu'à leur vie quand il s'agit de les assister. Non contents de pourvoir aux besoins des corps, ils travaillent encore à détruire dans les âmes le règne du péché.

PRATIQUE. Faites l'aumône : donnez peu, si vous ne pouvez donner beaucoup ; mais donnez...

PRIEZ pour les captifs.

ORAISON.

O Dieu, qui par la très glorieuse Mère de votre Fils avez daigné enrichir votre Eglise d'une nouvelle famille ayant pour but de délivrer les fidèles de la servitude des païens ; faites, nous vous en supplions, que, vénérant Marie comme l'institutrice d'une si belle oeuvre, nous soyons nous-mêmes délivrés, par ses mérites et son intercession, de tout péché et de l'esclavage du démon. Par le même J.-C. N.-S. Ainsi soit-il.

 

AUTRES SAINTS DU MARTYROLOGE ROMAIN.

En Hongrie, S. Gérard, évêque et martyr

A Pisaure, S. Térence, martyr

 

Saint Pierre Nolasque, né en 1189 dans le diocèse de Toulouse, avait conçu le projet d'établir un ordre religieux qui se dévouerait par état à la rédemption des captifs. Quoique la charité fût l'unique objet de cet établissement il ne laissa pas d'éprouver des contradictions. Mais les difficultés furent levées par une vision qu'eurent la même nuit saint Pierre Nolasque, saint Raymond de Pennafort, et Jacques roi d'Aragon. La sainte Vierge leur apparut, et les exhorta à presser l'exécution d'un projet si glorieux à la religion. Benoît XIV prouve qu'on ne peut raisonnablement contester la vérité de cette vision. En conséquence l'an 1223 fut établi un nouvel ordre, dont les membres ajoutent aux trois voeux ordinaires de religion, celui d'engager leurs biens, et leur liberté même, s'il est nécessaire, pour la rédemption des captifs. Grégoire IX approuva cet institut, connu sous le nom de Notre-Dame de la Merci ; et, pour rendre grâces à Dieu et à la sainte Vierge, on institua une fête qui fin célébrée dans l'ordre de la Merci, puis en Espagne et en France, et enfin étendue à toute l'Eglise par Innocent XII, et fixée au 24 septembre. C'est ainsi que notre sainte religion soulage tous les genres d'infortunes, celles mêmes qui semblent n'avoir plus d'espoir en ce monde.

Donnez aux pauvres. 1°. Avons-nous donc oublié que J.-C. notre Sauveur, de qui et par qui nous avons tout reçu, nous fait un précepte formel de la charité envers le prochain, et surtout envers les pauvres ? 2° Il nous dit de les regarder comme les membres d'un même chef, comme nos frères et nos cohéritiers, comme des enfants chéris qui le représentent ; il nous assure qu'il se tiendra fait à lui-même tout le bien que nous leur aurons fait ; il s'engage à payer nos aumônes par une gloire immortelle.

Saint Firmin évêque - 25 septembre

PENSÉE. On se flatte en vain de rectifier ses inclinations, si l'on n'est fortement déterminé à lutter contre leur perversité. Il faut jeter dans son coeur la semence des vertus, de manière qu'elle puisse y prendre racine, y croître et y fructifier de plus en plus tous les jours.

PRATIQUE. Aimez le travail : soyez toujours occupé.

PRIEZ pour les pauvres.

 

ORAISON.

O Dieu, la lumière des fidèles et le pasteur des âmes, qui avez élevé à l'épiscopat le bienheureux Firmin, pour nourrir la piété des enfants de votre Eglise par la parole et le bon exemple; accordez- nous de mettre en pratique les vérités qu'il nous a enseignées, et de marcher sur les traces de ses vertus. Par J.-C. N.-S. Ainsi soit-il.

 

AUTRES SAINTS DU MARTYROLOGE ROMAIN.

A Anagni, sainte Aurélie, vierge.

A Emmaüs, saint Cléophas, disciple de N.-S.

 

Saint Firmin naquit à Pampelune en Espagne, et fut le disciple de saint Honeste, prêtre de Nîmes, qui lui-même le fut de saint Saturnin, apôtre de Toulouse, et qui, rempli de zèle, porta le flambeau de la foi dans la Navarre, se distinguant autant par son savoir que par ses vertus. Firmin ne le céda point à son maitre. Ayant été sacré évêque, il prêcha la foi dans le territoire d'Albi, à Agen, puis en Auvergne, en Anjou, à Beauvais, et enfin à Amiens, dont il est regardé comme le premier évêque, et où il versa son sang pour la foi vers l'an 287. Ses reliques sont conservées dans la cathédrale d'Amiens, à l'exception d'une partie que Dagobert 1er donna aux moines de Saint-Denis.

On gagne tout à tout sacrifier. 1° Les âmes lâches allèguent leur faiblesse quand il s'agit de la religion, quoique rien ne soit capable de les rebuter dans la recherche des faux biens du monde. 2° Si nous désirions sincèrement notre salut, nous ferions bientôt, avec autant de facilité que de plaisir, ce que notre indolence nous représente comme impossible, et nous éprouverions que la vraie vertu renferme une manne infiniment délicieuse. On ne la possède point sans avoir en soi le principe d'une joie pure et intarissable, en comparaison de laquelle toutes les voluptés du monde et du péché ne sont rien, en supposant qu'elles ne fussent pas empoisonnées par cette amertume désespérante qui en accompagne toujours la jouissance

Sainte Justine vierge et Saint Cyprien martyr - 26 septembre

PENSEE « Je vous le dis : II y aura plus de joie au ciel pour un seul pécheur qui fait pénitence, que pour quatre-vingt-dix-neuf justes qui n'ont pas besoin de pénitence » (N.-S. dans l'Evangile).

PRATIQUE. Inspirez la dévotion envers Marie : c'est le refuge des pêcheurs.

PRIEZ pour la conversion des pécheurs.

 

ORAISON.

O Dieu, qui êtes la force invisible de ceux qui combattent : daignez écouter nos humbles prières ; afin que les mérites et l'intercession de vos saints martyrs Cyprien et Justine, dont nous honorons aujourd'hui le glorieux triomphe, nous défendent contre les attaques de l'esprit de malice. Par J.-C. N.-S. Ainsi soit-il.

 

AUTRES SAINTS DU MARTYROLOGE ROMAIN:

A Frascati, saint Nil, abbé.

A Clermont en Auvergne, sainte Eutropie, veuve,

 

Saint Cyprien, surnommé le Magicien, est un exemple bien frappant de la puissance de la grâce et de la grandeur de la miséricorde divine. Il était l'Antioche de Phénicie. Ses parents, qui étaient excessivement superstitieux, le tirent élever dans les mystères impies du paganisme et de la magie. Ce malheureux jeune homme se livra tout entier à ces abominations. Mais il ne put venir à bout de ravir l'honneur des femmes chrétiennes. Il y avait à Antioche une jeune vierge nommée Justine, que sa naissance et sa beauté rendaient recommandable. Un jeune homme, païen, conçut pour elle une violente passion. Les efforts qu'il fit pour toucher son coeur ayant été inutiles, il pria Cyprien de le servir par son art. Mais Justine, s'armant du signe de la croix, et invoquant avec confiance le nom de Marie, déjoua les manoeuvres de l'enfer. Cyprien, forcé de reconnaitre un pouvoir supérieur aux malins esprits, commença à rentrer en lui-même, et ayant reconnu la vérité, se convertit franchement. La persécution de Dioclétien étant survenue, il eut le bonheur d'être décapité pour la foi avec sainte Justine, vers l'an 304.

Combien le pécheur est à plaindre! Quel bonheur que sa conversion! 1° Autant le péché dégrade la nature humaine devenue esclave du vice, autant une sincère conversion fait éclater le pouvoir qu'a la grâce de la rétablir dans l'état dont elle était déchue. 2° Pour comprendre jusqu'à quel point l'image de Dieu est défigurée dans l'homme par le péché, il surfit de considérer le désordre qui règne dans ses facultés spirituelles, son entendement et sa volonté, qui, dans la création, portaient l'empreinte de la ressemblance divine. 3° L'homme n'a pas seulement à se plaindre de la révolte des animaux et des autres créatures, ainsi que de celle de son corps, qui est lié en proie à la maladie et à la mort : tout en lui n'est que ténèbres, à la faveur desquelles les passions rebelles s'efforcent d'usurper l'empire sur la raison et sur la vertu.

Saint Côme et Saint Damien martyrs - 27 septembre

PENSEE. «Toute médecine vient de Dieu... La science du médecin l'élèvera en honneur... C'est le Très-Haut qui produit de la terre tout ce qui guérit ; et l'homme sage n'en aura pas d'éloignement » (Eccli., XXXVIII, 2 et Suiv.).

PRATIQUE. Honorez le médecin, à cause de la dignité de ses fonctions.

PRIEZ pour les médecins, surtout si vous les consultez ; c'est le meilleur moyeu d'obtenir du succès de leurs soins.

 

ORAISON.

Faites, nous vous en supplions, Dieu tout-puissant, que, vénérant la mémoire de vos saints martyrs Côme  et Damien, nous soyons, par leur intercession, délivrés de tous les maux qui nous menacent. Par J.-C. N.-S. Ainsi soit-il.

 

AUTRES SAINTS DU MARTYROLOGE ROMAIN.
A Paris, saint Elzéar, comte,
Dans le Hainaut, sainte Eltrude, vierge

Saint Côme et saint Damien, tous deux frères, étaient Arabes de naissance; mais ils firent leur cours d'études en Syrie, et se rendirent fort habiles dans la médecine. Comme ils professaient le christianisme, et qu'ils étaient animés de cet esprit de charité qu'il inspire, ils exerçaient leur profession avec beaucoup de zèle et de désintéressement. Aussi étaient-ils aimés et respectés universellement, et ils profitaient de la confiance qu'on leur témoignait pour faire chaque jour de nouveaux prosélytes à la religion .La persécution de Dioclétien s'étant allumée, il était difficile qu'ils ne fussent pas des premiers arrêtés. Ils le furent donc par ordre de Lysias, gouverneur de Cilicie, qui, après leur avoir fait souffrir divers tourments, les condamna à avoir la tête tranchée vers l'an 303. Leur nom a toujours été célèbre dans l'Eglise, il a même été inséré au canon de la messe.

Nous sommes tous appelés d'être les consolateurs et les bienfaiteurs de nos frères, sinon les médecins. I°. Estimons-nous donc heureux quand l'occasion se présente de procurer au prochain quelque secours dans ses malheurs, quelque consolation dans ses peines. 2° Par là, nous ressemblerons à notre divin Modèle, et nous nous montrerons les vrais enfants du Père céleste, qui ne cesse de nous prodiguer les dons de sa miséricorde. 3° C'est dans l'imitation de la bonté divine, proportionnée aux efforts dont chacun est capable, que consiste la perfection chrétienne; et, lorsqu'elle est fondée sur les motifs de la vraie charité, elle est l'accomplissement de la loi.

Saint Venceslas duc et martyr - 28 septembre

PENSÉE. La sûreté et le bonheur de tout gouvernement et de toute société sont essentiellement fondés sur la religion. Il n'y a qu'elle qui puisse inspirer véritablement aux princes de l'amour pour leurs sujets, et aux peuples du respect pour les lois.

PRATIQUE. Ayez horreur de tous ces livres impies qui sèment partout le vice, et prêchent la révolte sous le masque de la liberté.

PRIEZ pour votre pays : que la religion y prospère

 

ORAISON.

O Dieu, qui d'une souveraineté terrestre avez élevé à la gloire céleste le bienheureux Venceslas par la couronne du martyre : en considération de ses prières, gardez-nous de toute adversité, et donnez-nous de jouir de sa société au ciel. Par J.-C. N.-S. Ainsi soit-il.

 

AUTRES SAINTS DU MARTYROLOGE. ROMAIN.

A Rome, saint Privat, martyr.

A Toulouse, saint Exupére, évêque.

 

Saint Venceslas eut pour père Uratislas, duc de Bohème, prince vertueux, brave et humain, et pour mère Drahomire, qui se donnait pour païenne, et qui à une hauteur insupportable joignait un grand fonds de cruauté et de perfidie. Elle eut un autre fils, nommé Boleslas, qu'elle éleva dans l'idolâtrie et la haine de la religion, tandis que Venceslas était élevé par la bienheureuse Ludmille, son aïeule, dans la pratique des vertus chrétiennes, aussi bien que dans les sciences et les exercices qui convenaient à son illustre naissance. A la mort d'Uratislas, Drahomire se fit nommer régente, et n'employa son pouvoir que pour nuire à la religion. Enfin le moment vint où la Bohême fut divisée entre Venceslas et Boleslas. Drahomire, furieuse de cet arrangement, jura la perte de Venceslas et se ligua contre lui avec son autre fils. Venceslas, après avoir donné, le jour, ses soins aux affaires, consacrait à la prière une bonne partie de la nuit. Il avait une grande dévotion au saint sacrement de l'autel. Il était très austère, et sa charité paraissait avec éclat dans le soulagement des orphelins, des veuves et des malheureux. Son premier soin en prenant les rênes du gouvernement fut de réparer le mal que sa mère avait fait à la religion pendant sa régence. Drahomire finit par exécuter les noirs projets qu'elle méditait. Venceslas fut invité à une fête à laquelle il se rendit sans défiance, et, pendant qu'il était seul à l'église en prière, son frère, avec des gens apostés, vint lâchement l'assassiner l'an 936. De nombreux miracles s'opérèrent à son tombeau, qui fut transporté à Prague.

Que de bien fait un roi vraiment religieux, comme généralement un supérieur qui donne le bon exemple! 1°.Il est juste, et il ne peut supporter l'oppression, et il évite les scandales si déplorables des récriminations. 2° Il est bienfaisant, et son plus grand plaisir est d'obliger, et il fait bénir son nom, sa mémoire et ses vertus.

Saint Michel et les Saints Anges - 29 septembre

PENSÉE. S'il est vrai, comme nous n'en pouvons douter, que les Anges prient pour nous, et offrent à Dieu nos supplications, afin de nous obtenir les grâces qui nous sont nécessaires, il ne l'est pas moins qu'ils connaissent nos besoins, et qu'ils entendent les prières que nous leur adressons:

PRATIQUE. Honorez les saints Anges, et particulièrement saint Michel.

PRIEZ pour la France.

 

ORAISON.

O Dieu! qui réglez avec une sagesse infinie les différents ministères des Anges et des hommes; accordez à nos prières que nous ayons pour protecteurs sur la terre ces esprits bienheureux qui sans cesse, dans le ciel, exécutent vos divines volontés. Par J.-C. N.-S. Ainsi soit-il.

 

AUTRES SAINTS DU MARTYROLOGE ROMAIN.

En Perse, sainte Gudélie, martyre.

En Arménie, sainte Ripsime et ses compagnes, vierges et martyres.

 

L'Eglise honore en ce jour non seulement l'archange saint Michel, mais encore, tous les bons Anges. Créés avant l'homme dans la justice et dans la sainteté, mais encore capables de mérite et de démérite, ces bienheureux esprits demeurèrent constants dans le bien, et, ayant saint Michel à leur tète, ils vengèrent la gloire de Dieu outragée par l'orgueil de Lucifer, qu'ils précipitèrent avec ses complices dans l'abîme internal. La récompense de leur fidélité et de leur zèle fut d'être admis dans le séjour du bonheur éternel, et destinés à former la cour du Roi des rois. L'Ecriture nous apprend qu'ils sont en très grand nombre et rangés en neuf choeurs, les Anges, les Archanges; les Vertus, les Puissances, les Principautés, les Dominations, les Trônes, les Chérubins et les Séraphins. Leur occupation est de contempler Dieu, de l'aimer, de le louer et d'exécuter ses volontés pour la conduite de l'univers, et surtout pour le salut des hommes. Aussi les voyons-nous chargés de différentes missions sur la terre. Ceux dont l'Ecriture fait une mention plus particulière sont, outre saint Michel, l'archange Gabriel, à qui parait avoir été confié le soin de tout ce qui regardait le mystère de l'Incarnation, et l'ange Raphaël, qui conduisit Tobie. Saint Michel est apparu plusieurs fois depuis l'établissement de l'Eglise, et l'assistance sensible qu'en a reçue la France, jusque dans ces derniers temps, l'ont fait regarder comme le protecteur spécial de ce royaume.

Notre dévotion aux saints Anges doit consister : 1° à les honorer comme les amis de Dieu ; 2° à les invoquer avec confiance, comme nos protecteurs ; 3° à les imiter comme les modèles de la pureté et de l'union à Dieu.

Saint Jérome prêtre et docteur de l'église - 30 septembre

PENSEE. Souvent Dieu permet que la fidélité de ses plus fervents serviteurs soit mise à de rudes épreuves; mais d'un autre côté, il les fortifie par sa grâce, et couronne de ses dons leur zèle et leur constance.

PRATIQUE. Lisez, à l'aide de commentaires approuvés; les saintes Ecritures, et surtout le Nouveau Testament.

PRIEZ pour les auteurs apologistes de la religion.

 

ORAISON.

O Dieu, qui avez daigné donner providentiellement a votre Eglise le bienheureux Jérôme, votre confesseur, comme un des plus grands docteurs en ce qui concerne l'explication des saintes Ecritures: faites, nous vous en supplions par ses mérites et son intercession, qu'avec l'aide de votre grâce nous puissions mettre en pratique ses leçons et ses exemples. Par J.-C. N.-S. Ainsi soit-il.

 

AUTRES SAINTS DU MARTYROLOGE ROMAIN.

A Rome, sainte Sophie. veuve.

A Cantorbéry, saint Honorius, évêque.

 

Saint Jérôme, qui mérite à bien des titres d'être regardé comme le plus savant des Pères de l'Eglise latine, naquit dans une petite ville près d'Aquilée. Il fit d'excellentes études, et, après avoir voyagé dans les Gaules pour perfectionner ses connaissances, et s'être composé une riche collection de livres précieux, il se retira à Rome, dans le dessein de s'y livrer tout entier à la science ecclésiastique Mais une occasion favorable de voyager en Orient s'étant présentée, il en profita, et il vit tous les personnages célèbres qui y florissaient pour lors en grand nombre. Il s'arrêta dans une solitude affreuse, au voisinage d'Antioche, où il eut beaucoup à souffrir de diverses infirmités, et surtout de la tentation de la chair. Pour les surmonter, il joignit à la prière et à de rudes mortifications l'étude de la langue hébraïque. Le schisme d'Antioche l'ayant obligé de venir dans cette ville, il y fut ordonné prêtre par Paulin, et retourna ensuite à Rome, où le pape saint Damase l'appelait pour lui servir de secrétaire. Le bien qu'il fit dans cette capitale, surtout pour la direction d'une multitude de dames pieuses, lui suscita tant d'ennemis, qu'après la mort de Damase il reprit le chemin de l'Orient, et se fixa à Bethléem. Là, enfin, il put poursuivre à loisir les travaux immenses qu'il avait entrepris pour la révision, la traduction et l'explication des Livres saints, sans cesser pour cela de combattre, avec une vigueur infatigable, torts ceux qui cherchaient à troubler l'Eglise. Ce saint docteur mourut en 420.

Pour l'explication des saintes Ecritures il faut toujours s'en tenir à l'enseignement traditionnel de l'Eglise. 1°. Quiconque ne marche point à la lumière de ce flambeau ne peut manquer de s'égarer ; l'expérience ne l'a que trop prouvé. 2° Les hommes mêmes les plus habiles, s'ils dédaignent de suivre cette lumière, deviennent le scandale de l'Eglise, au lieu de contribuer à l'instruction des fidèles.