Carmel

Octobre

Selon une coutume des Carmels, au début de chaque mois, les religieuses tiraient d'une corbeille posée sur les marches du choeur, un billet portant le nom d'un saint patron protecteur pour le mois, à découvrir et à vénérer spécialement. Voici le texte de ces billets du temps de Thérèse. 

 feuillet du premier jour du mois - 8 cm. X 12,8 cm.

Saint Rémi - 1er octobre

PENSÉE. De grandes dignités exigent de grands exemples. Plus votre état vous élève au-dessus des antres, plus vous contractez d'obligations. Voilà pourquoi les hautes positions sociales sont de rudes fardeaux pour l'homme de conscience et d'honneur.

PRATIQUE. Donnez le bon exemple. Que gagne-t-on à scandaliser ses frères ?

PRIEZ pour vos inférieurs présents ou à venir

 

ORAISON.

O Dieu, qui avez donné à votre peuple le bienheureux Remi pour le conduire au salut éternel : faites que, l'ayant eu pour maître sur la terre, nous l'ayons pour intercesseur dans le ciel. Par J.-C.N.-S. Ainsi soit-il.

 

AUTRES SAINTS DU MARTYROLOGE ROMAIN.

A Tomes dans le Pont, saint Prisque et ses compagnons, martyre

A Tournai saint Piat. prêtre et martyr.

 

Saint Remi, l'apôtre de la nation française, illustra l'Eglise des Gaules par son savoir, son éloquence, sa sainteté et ses miracles. Il naquit à Laon vers l'an 439, de parents illustres et vertueux, qui ne négligèrent rien pour son éducation. Dieu bénit leurs soins ; et, dès l'âge de vingt-deux ans, Remi s'était acquis une telle réputation de science et de vertu, qu'on crut pouvoir passer par-dessus les règles ordinaires en l'élevant, malgré sa jeunesse, sur le siège de Reims. Le nouvel évêque justifia par sa conduite cette exception honorable, et mérita de devenir l'instrument dont Dieu se servit pour la conversion d'une grande nation. Clovis, après la victoire miraculeuse de Tolbiac, se fit instruire de la religion chrétienne, selon les voeux de Clotilde, son épouse. Remi fut choisi, comme un des évêques les plus respectables du royaume, pour lui administrer le baptême, et trois mille Français le reçurent avec lui. En mémoire de ce grand événement, les évêques de Reims ont été depuis en possession de sacrer les rois de France. Clovis honora toujours comme son père celui qui l'avait engendré à J.-C., et Remi ne se servir de son crédit que pour affermir et étendre la foi dans la nation française. Il mourut, dans un âge avancé, l'an 433.

Excellents avis de saint Remi au roi Clovis, avis qui peuvent encore servir à bien d'autres! « Choisissez des personnes sages pour votre conseil, et ce sera le moyen de rendre votre règne glorieux. Respectez le clergé. Soyez le père et le protecteur de votre peuple. Allégez, autant qu'il vous sera possible, le fardeau des impôts que les besoins de l'État rendent quelquefois nécessaires. Consolez et soulagez les pauvres, nourrissez les orphelins, défendez les veuves,  ne souffrez point d'exactions. Que la porte de votre palais soit toujours ouverte, afin que chacun de vos sujets puisse aller réclamer votre justice ».....

Les Saints Anges Gardiens - 2 octobre

PENSEE « Je vais, dit le Seigneur, envoyer mon ange, afin qu'il marche devants vous, qu'il vous garde pendant le chemin, et qu'il vous fasse entrer dans la terre que je vous ai préparée... Si vous entendez sa voix, et que vous fassiez tout ce que je vous dis par sa bouche, je serai l'ennemi de vos ennemis, et j'affligerai ceux qui vous affligent ».

PRATIQUE. Honorez votre bon ange, surtout chaque mardi.

PRIEZ pour vos amis.

 

ORAISON.

O Dieu, qui, par une providence ineffable, daignez envoyer vos saints Anges pour nous garder : faites que ces fidèles ministres de vos miséricordes nous protègent sans cesse, et que nous jouissions à jamais de leur bienheureuse société. Par J.-C. N.-S. Ainsi soit-il.

 

AUTRES SAINTS DU MARTYROLOGE ROMAIN.

A Arras, saint Léger, évêque d'Autun et martyr. — Saint Gué­rin, frère de saint Léger, martyr.

 

La foi nous enseigne que Dieu a chargé un ange particulier de garder chacun de ses serviteurs, c'est-à-dire les justes, ou ceux qui sont en état de grâce. L'Eglise ne s'est pas expliquée d'une manière aussi positive sur les pécheurs et. les infidèles ; mais les plus célèbres docteurs ont toujours cru qu'ils avaient aussi leur ange gardien, et ce sentiment, appuyé d'ailleurs sur l'Ecriture sainte, est si universellement et si solidement établi, qu'il ne parait pas possible d'en contester la vérité, surtout par rapport à ceux qui sont dans la communion de l'Eglise. Or, les fonctions de ces bienheureux esprits auprès de nous sont de veiller à la garde de notre âme, et de nous protéger contre les assauts des ennemis de. notre salut, ce qui nous est représenté d'une manière sensible par l'assistance miraculeuse que l'ange Raphaël donna au jeune Tobie, qu'il guida dans sa route, qu'il préserva de mille dangers, qu'il aida de ses conseils, qu'il combla enfin de toutes sortes de biens et de consolations. En reconnaissance de tant de bienfaits, nous devons les honorer avec piété ; et c'est pour nous rappeler cette grande obligation d'une manière toute spéciale que l'Eglise a jugé à propos d'établir cette fête. Renouvelons-nous donc dans la fidélité aux pratiques établies en l'honneur des saints Anges, et surtout dans la sainte habitude de nous rappeler souvent leur présence.

Comment honorer les bons Anges? Nous devons à notre ange un triple hommage de respect pour sa présence, de dévotion pour sa charité, de confiance pour sa vigilance.

Saint Denys l'Aéropagite martyr - 3 octobre

PENSÉE. Ce que firent autrefois la plupart des auditeurs de saint Paul prêchant J.-C. devant l'aréopage, les hommes indifférents le font aujourd'hui quand ils entendent une  bouche éloquente leur parler du salut de leur âme; ils remettent à plus tard, et plus tard ils sont encore moins disposés.

PRATIQUE. Soyez fidèle aux inspirations de la grâce.

PRIEZ pour les missionnaires

 

ORAISON.

Daignez, Seigneur, éclairer les ténèbres de nos âmes, vous qui, par la prédication du bienheureux apôtre Paul, avez conduit Denys l'Aréopagite à l'admirable lumière de votre Evangile. Nous vous en supplions par J.-C. N.-S. Ainsi soit-il.

 

AUTRES SAINTS DU MARTYROLOGE ROMAIN.

En Beauvoisis, sainte Romaine, vierge et martyre.

En Belgique, saint Gérard, abbé

 

Saint Paul, l'apôtre des gentils, se croyant également redevable aux savants et aux ignorants, vint vers l'an 51, prêcher la foi à Athènes, cette ville fameuse, qui était depuis plusieurs siècles le siège de la philosophie, de l'éloquence et de la littérature. On lui ordonna d'aller rendre compte de sa doctrine à l'aréopage; et, plus généreux que Platon, qui redoutait tellement l'examen de cette célèbre compagnie, qu'il dissimula ses sentiments sur l'unité de Dieu et sur plusieurs autres vérités importantes, Paul ne craignit point de développer les dogmes et les maximes de l'Evangile, et il le fit avec une force et une onction qui étonnèrent ses juges. Tous l'écoutaient avec admiration; mais l'article de la résurrection des morts, si contraire à toutes les idées reçues par ce corps savant, fut le point fatal qui les divisa. La plupart ne virent plus qu'une rêverie dans la nouvelle doctrine : quelques-uns cependant dirent au prédicateur qu'ils l'entendraient un autre jour sur le même sujet. Mais ceux qui cherchaient sincèrement la vérité s'adressèrent à lui pour qu'il achevât de les instruire, et crurent véritablement en J.-C. De ce nombre fut saint Denys, un des principaux de l'aréopage, qui devint depuis évêque d'Athènes. On ne le confond plus aujourd'hui avec saint Denis de Paris, et l'on convient aussi que les écrits qui portent son nom ne datent que du Ve siècle.

Qu'est-ce qu'une vraie conversion ? 1° C'est un changement des sentiments et de la volonté, qui se portent au bien et renoncent au mal. A peine un vrai converti ouvre-t-il les yeux à la lumière qu'il devient un homme nouveau, qu'il ne se conduit plus que par l'impression de J.-C., et qu'il s'applique sans relâche à lever les obstacles que ses passions opposent en lui à la pratique de la vertu. 2° On n'est pas chrétien seulement pour en porter le nom : ce titre suppose de notre part des peines et des travaux, et nous devons chaque jour renouveler nos efforts pour arriver à la perfection qu'il exige.

manquant - 4 octobre

Saint Placide et ses compagnons martyrs - 5 octobre

PENSÉE. Que la Providence est admirable pour ceux qui s'appliquent à servir Dieu de tout leur coeur ! Que de dangers visibles dont elle les délivre! Que d'autres périls cachés dont elle les préserve!

PRATIQUE. Songez à remercier Dieu et des dons de sa grâce dont il vous favorise, et des malheurs auxquels il vous arrache.

PRIEZ pour ceux qui sont exposés à périr sans secours pour le corps et pour l'âme.

 

ORAISON.

O Dieu, qui nous accordez de célébrer la fête de vos saints martyrs Placide et ses compagnons; donnez-nous de jouir de leur société dans le sein de la gloire éternelle. Par J.-C. N.-S. Ainsi soit-il.

 

AUTRES SAINTS DU MARTYROLOGE ROMAIN.

A Auxerre, saint Firmat, diacre et martyr.— Sainte Flavienne, vierge et martyre

 

Placide, fils du patrice Fertullus, n'avait que sept ans lorsqu'il fut mis sous la conduite de saint Benoît, qui fit faire à cette âme candide de rapides progrès dans la vertu. «Un jour, dit saint Grégoire le Grand, le jeune Placide tomba dans le lac de Sublac. Saint Benoît, renfermé dans le monastère, connut cet accident par révélation, et appela aussitôt Maur, et lui dit : « Courez vite, mon frère, l'enfant est tombé dans l'eau. » Maur lui demande sa bénédiction et s'empresse d'obéir. Il marcha sur l'eau jusqu'à l'endroit où Placide se débattait ; puis, le prenant par les cheveux, il revint au bord du lac. Ce ne fut qu'alors qu'il aperçut qu'il avait marché sur l'eau. Saint Benoît attribua le miracle à l'obéissance de son disciple, et celui-ci l'attribua à l'ordre et à la bénédiction de son bienheureux maître. » La conservation miraculeuse de la vie de Placide fut regardée comme l'emblème de ce qu'avait fait la grâce pour le sauver de l'abîme du péché. Il fit de rapides progrès dans la perfection, et à l'âge d'environ vingt-six ans saint Benoît le fit abbé d'un monastère qu'il fonda près de Messine. Il y établit cet esprit de ferveur qu'il avait puisé auprès de saint Benoît, et il y fut massacré avec ses frères par des pirates païens  vers l'an 546.

Partout l'esprit de la religion est le même. 1°. Les moines se séparent du monde, évitent de s'engager dans les affaires du siècle, afin de pouvoir se livrer avec plus de facilité à la recherche des biens célestes. Mais Origène observe, d'après saint Paul, que chaque chrétien a les mêmes devoirs à remplir, et qu'il n'y a de différence que dans les moyens. 2° En effet, nous ne pouvons appartenir véritablement à J.-C. que nous ne vivions pour lui, et que nous ne soyons morts an monde. On doit vivre dans le monde, sans être du monde. Il faut être assidu à la prière, et se montrer fidèle à tous les autres exercices que prescrit la religion cherchant en tout à glorifier Dieu, à sauver son âme, et édifier ses frères.

manquant - 6 octobre

Saint Marc pape - 7 octobre

PENSEE D'où vient que l'on est si imprudent relativement aux intérêts du salut éternel ? C'est qu'on ne sent pas que les affreuses conséquences peuvent quelquefois avoir tel oubli, telle négligence, telle démarche inopportune.

PRATIQUE Soyez prudents comme les serpents, et simple comme les colombes.»

PRIEZ Pour les personnes le plus exposées aux tentations,

 

ORAISON.

Exaucez nos prières, Seigneur, et, par l'intercession du bienheureux Marc, votre confesseur et pontife, daignez nous accorder avec bonté le pardon et la paix. Par J.-C. N.-S. Ainsi soit-il.

 

AUTRES SAINTS SU MARTYROLOGE ROMAIM.

A Rome, saint Marcel et saint Apulée, martyrs.

A Bourges, saint Août, prêtre.

 

Saint Marc, né à Rome, entra dans le clergé de cette ville, y servit Dieu avec beaucoup de ferveur, et s'y distingua surtout par son zèle et par sa charité. La persécution avait cessé en Occident au commencement de l'année 305; mais elle s'y ralluma peu de temps après, sous Maxence. Saint Marc, supérieur aux dangers qui menaçaient l'Eglise, veillait avec le plus grand soin au salut des fidèles. Il employa les intervalles de liberté que laissaient les païens à fortifier les disciples de J.-C. Il savait que le démon n'accorde jamais de trêve, et qu'en général ses pièges sont principalement à craindre dans les temps de calme. On le donna pour successeur au pape saint Sylvestre, sous le pontificat duquel il avait rendu de grands services à l'Eglise. Il n'occupa la chaire de Saint-Pierre que huit mois et vingt jours. Le pape Damase, dans son épitaphe, loue son désintéressement extraordinaire, son parfait mépris pour toutes les choses de la terre, son amour singulier pour la prière, qui attirait des bénédictions abondantes sur le peuple.

Veillez et priez. 1° Ce fut par la pratique constante de la vigilance, de la mortification et de la prière, que tous les Saints triomphèrent de leurs ennemis spirituels. Jamais ils ne quittaient les armes. Mais, de tous ses ennemis, il n'y en a point qu'un chrétien doive plus redouter que lui- même, parce qu'il se porte partout et qu'il ne peut se fuir. 2° Qu'il ne cesse donc de s'écrier : «  Qui me préservera du malheur de tomber? Ce ne sera point ma propre force. Mes efforts seront inutiles, ô mon Dieu, si vous ne daignez être vous-même ma force et mon soutien.»

Sainte Brigite veuve - 8 octobre

PENSÉE. Dieu quelquefois parle à ses serviteurs dans des songes ou des visions; d'autres fois, il leur découvre des choses cachées, en éclairant leur esprit d'une manière surnaturelle, ou les peint si distinctement à leur imagination, qu'il ne leur est pas possible de s'y méprendre. Mais il faut bien de la prudence et du discernement des esprits pour distinguer l'opération de la grâce d'avec les illusions du démon.

PRATIQUE. Aimez à méditer souvent la passion de N.-S

PRIEZ pour les veuves.

ORAISON.

Seigneur notre Dieu, qui par votre Fils unique avez révélé les secrets célestes à la bienheureuse Brigite; donnez-nous, par son intercession, de nous réjouir dans la révélation de votre gloire éternelle. Par J.-C. N.-S. Ainsi soit-il.

 

AUTRES SAINTS DU MARTYROLOGE ROMAIN.

A Jérusalem, sainte Pélagie, pénitente.

En Egypte, sainte Thaïs, pénitente

 

Sainte Birgite, ou Brigite, fille de Birger, prince du sang royal de Suède, naquit vers l'an 1302. Ses parents vivaient dans la pratique d'une haute piété. Mais, ayant perdu sa vertueuse mère, peu de temps après sa naissance, la jeune Brigite fut élevée par une de ses tantes, qui était également recommandable par ses vertus. A l'âge de dix ans, elle fut singulièrement touchée d'un sermon qu'elle entendit sur la passion du Sauveur. La nuit suivante, elle crut voir J.-C. attaché à la croix, tout couvert de plaies et de sang. Il lui sembla en même temps qu'une voix lui disait : Regardez-moi, ma fille. —Eh! qui vous a traite si cruellement ? dit-elle. —Ce sont ceux qui me méprisent, et sont insensibles à mon amour pour eux. L'impression que fit sur elle ce songe mystérieux ne s'effaça jamais, et depuis ce temps-là les souffrances de J.-C. devinrent le sujet continuel de ses méditations, et faisaient sans cesse couler ses larmes. Elle épousa, à l'âge de seize ans par obéissance, un jeune homme d'une grande piété nommé Ulphon, dont elle eut huit enfants. L'exemple de Brigite, plus encore que ses instructions, sanctifia cette nombreuse famille. Ses révélations et autres faveurs célestes ne la rendirent que plus humble et plus fervente .Elle mourut à Rome en 1373, au retour d'un pèlerinage à la terre sainte.

La vie et les souffrances de J.-C. sont le livre que les âmes qui commencent à servir Dieu, et celles qui s'exercent depuis longtemps dans la pratique de la vertu, trouveront les motifs les plus puissants et les moyens les plus efficaces de travailler à leur perfection. 1° Si on les considère avec attention, elles parleront un langage qui pénétrera jusqu'au fond du coeur, qui réformera entièrement nos pensées, nos sentiments et nos affections. 2° En les méditant, on se revêt de plus en plus de l'esprit de Jésus-Christ ; on acquiert cette précieuse ressemblance avec lui, dans laquelle consiste la réformation et la perfection de l'homme intérieur, et qui nous assure le droit de participer à l'héritage éternel.

Saint Denis et ses compagnons - 9 octobre

PENSEE. Les hommes apostoliques qui convertirent tant de nations à la foi étaient remplis de l'esprit de J.-C.; ils ne cherchaient que sa gloire et ne vivaient que pour lui. Nous sommes les enfants des Saints; sommes-nous dignes de nos pères?

PRATIQUE. Remerciez Dieu du don de la foi, et priez-le de la ranimer en vous.

PRIEZ pour la conversion des infidèles.

 

ORAISON.

O Dieu, qui fortifiez en ce jour le bienheureux Denis, votre martyr, en lui inspirant un courage invincible au milieu des souffrances, et qui lui associez Rustique et Eleuthère pour annoncer votre gloire aux nations : faites-nous la grâce de mépriser, à leur exemple, les vanités du monde, et de n'en pas craindre les adversités. Par J.-C. N.-S. Ainsi soit-il.

 

AUTRES SAINTS Mi MARTYROLOGE ROMAIN.

A Jérusalem, saint Andronic. — Saint Abraham, patriarche. père des croyants

 

Saint Denis, un des sept évêques missionnaires envoyés de Rome dans les Gaules par le pape saint Fabien au milieu du IIIe siècle, s'avança vers le Nord, et fixa son siège à Paris. C'est à lui ou à ses disciples que la religion chrétienne est redevable de la fondation des églises de Chartres, de Senlis, de Meaux, et ensuite de Cologne et de quelques autres. Saint Denis fit bâtir une église à Paris, et convertit un grand nombre d'idolâtres à la foi. Les travaux de son apostolat furent couronnés par un glorieux martyre. Arrêté, durant une persécution entre les années 275 et 286, par l'ordre de Sisinnius Fescenninus, il fut mis en prison, et, après y avoir demeuré longtemps, il termina sa vie par le glaive, avec saint Rustique, prêtre, et saint Eleuthère, diacre. Les trois martyrs furent jetés dans la Seine; mais une femme chrétienne put les en faire retirer, et les enterra honorablement près du lieu où avaient été décapités. Les fidèles bâtirent une chapelle sur leur tombeau. Elle fut reconstruite par les soins de sainte Geneviève et enfin Dagobert y fonda la célèbre abbaye qui porte le nom du saint apôtre.

Ne cherchons la cause de toutes les erreurs en matière de foi que dans le défaut, de la simplicité du coeur. 1° Cette simplicité, inconnue aux mondains, est une vraie sagesse qui nous fait soumettre à Dieu de tout notre être.2° Elle a pour base la connaissance de soi-même, l'humilité et la charité, cousine elle a pour ennemis l'attachement aux créatures, l'amour désordonné de soi-même, et la duplicité. 3° Lorsqu'on possède cette vertu, on jouit d'une paix que rien ne peut troubler, parce que l'âme n'a en vue que l'accomplissement de la volonté de Dieu, à laquelle elle se résigne de toutes ses forces; et, si l'on est encore chancelant dans la vérité, elle dispose à embrasser la révélation divine; enfin elle dissipe les nuages que forment les passions, et préserve l'esprit de ces ténèbres dont l'épaisseur a coutume de dérober la lumière de la foi

Saint François de Borgia - 10 octobre

PENSEE. La plupart des chrétiens sont effrayés par la sévérité des maximes de l'Évangile, et vivent de manière à faire croire qu'ils veulent, pour ainsi dire, composer avec Dieu et le monde. Cela vient de ce qu'ils se forment une idée fausse de la vertu, et qu'ils mesurent sur leur lâcheté l'étendue de leurs devoirs.

PRATIQUE. Méprisez la vaine gloire du monde; revêtez- vous de l'esprit de J.-C.

PRIEZ pour les retraitants.

ORAISON.

Seigneur Jésus-Christ, modèle et récompense de la vraie humilité ; faites, nous vous en supplions, que comme vous avez fait du bienheureux François un glorieux imitateur de votre mépris des honneurs de ce monde, de même vous nous fassiez imiter sa vertu et participer à son bonheur: ô vous, qui vivez et régnez dans les siècles des siècles. Ainsi soit-il,

 

AUTRES SAINTS DU MARTYROLOGE ROMAIN.

En Toscane, saint Cerboney, évêque.

A Cologne, saint Géréon, martyr.

 

Saint François de Borgia, quatrième duc de Gan­die, vint au monde l'an 1510. Il passa ses premières années à la cour de Charles-Quint, qui l'honora toujours de son affection, et lui fit épouser Eléonore de Castro, dont il eut cinq enfants. L'impératrice Isabelle étant morte, don François fut chargé de conduire le corps à Grenade. La vue de cette princesse, dont la mort avait effacé tons les traits, le toucha tellement, qu'il conçut le dessein d'une vie plus parfaite. Ayant été fait dès ce temps-là vice-roi de Catalogne, il eut grand soin que Dieu fût bien servi dans son gouvernement. Devenu veuf à l'âge de trente-six ans, il entra dans la compagnie de Jésus, et y fut reçu par saint Ignace lui-même, qui l'envoya prêcher dans les différentes parties de l'Espagne, et l'établit supérieur de toutes les maisons de son ordre dans ce royaume. Son humilité extraordinaire et ses autres vertus, auxquelles sa naissance donnait un nouvel éclat, le firent respecter des grands et des petits, et attirèrent les bénédictions du ciel sur ses travaux. Il fut le troisième général de la compagnie, et mourut l'an 1572.

Pourquoi tenez-vous tant au monde? 1° C'est faute de connaître le monde qu'on s'attache si fort à lui. 2° La pensée de la mort détruit les préjugés que la dissipation a pu répandre dans l'esprit. 3° Peut-on se plaire dans une erreur dont on sera, si l'on n'y prend garde, tôt ou tard la victime?

Saint Nicaise et ses compagnons martyrs - 11 octobre

PENSEE. On reconnaît l'homme au Dieu qu'il sert, comme l'arbre à son fruit. Si vous servez le père du mensonge en flattant vos passions, vous êtes faux comme lui ; c'est inévitable.Si vous servez le Dieu de vérité, vous devez être franc, sincère et loyal dans toute votre conduite.

PRATIQUE. Ne fraudez jamais la vérité.

PRIEZ pour les âmes simples qui ont horreur de la duplicité, de la jalousie et de l'intrigue.

 

ORAISON.

Dieu tout-puissant et éternel, qui allumez le feu de votre amour dans le coeur de vos Saints, donnez à nos âmes la même force de foi et de charité dont vous avez animé votre bienheureux martyr Nicaise et ses compagnons; afin qu'en nous réjouissant de leurs victoires nous profitions aussi de leurs exemples. Par J.-C. N.-S. Ainsi soit-il.

 

AUTRES SAINTS DU MARTYROLOGE ROMAIN.

En Ecosse, saint Kenay, abbé.

A Rennes, saint Emilien, confesseur

 

Quelques Grecs, disciples de saint Polycarpe, ayant planté la foi à Lyon, y établirent une Eglise nombreuse. Il en sortit des hommes apostoliques qui portèrent la lumière de l'Evangile dans différentes parties des Gaules. Saint Nicaise, dont le nom est grec et signifie vainqueur, avait été, selon toutes les apparences, formé à cette école. Accompagné du prêtre Quirin et du diacre Egobille, il descendit la Seine au-dessous de Paris. On croit, d'après une ancienne tradition, qu'il prêcha d'abord dans les villages de Conflans, d'Andresy, de Triel et de Vaux. Il y a, dans le dernier de ces villages, une fontaine de son nom, où l'on dit qu'il baptisa plus de trois cents personnes. Meulan, Mantes et le village de Monceaux se glorifient aussi d'avoir été honorés de sa présence. Etant à la Roche-Guyon, il convertit une femme de considération, nommée Pience. Peu de temps après, il fut arrêté par les païens, et décapité, avec ses deux compagnons, sur les bords de la rivière d'Epte, à l'endroit où est le bourg de Ganes. Les trois martyrs y furent enterrés, et l'on bâtit depuis une église sur leur tombeau.

Nous sommes touchés à raison de l'héroïsme des martyrs ; mais en avons nous, une juste idée- ? 1° II ne consistait pas seulement dans ce courage invincible qui leur faisait préférer au péché tous les tourments qu'inventait la cruauté la plus inouïe et la plus raffinée ; il consistait encore dans cette patience, cette charité, cette douceur et cette humilité qu'ils faisaient éclater sous la main des bourreaux. 2° Nous avons mille occasions de pratiquer les mêmes vertus, puisque nous pouvons avoir et que nous avons effectivement des épreuves continuelles à essuyer. Nous y manquons cependant souvent, et cela dans les épreuves les plus légères. Comment donc osons-nous prétendre au titre de disciples de J.-C.?

Saint Wilfrid évêque d'York - 12 octobre

PENSEE. La sainteté, la vigilance, et le zèle infatigable des pieux ministres de la sainte Eglise romaine, devraient naturellement fermer la bouche à leurs ennemis; mais ce sont ces vertus mêmes qui excitent contre eux de nouveaux orages.

PRATIQUE. En tout et toujours conservez la paix du coeur, et, autant que possible, l'égalité de caractère.

PRIEZ pour ceux que leur amour de Dieu met en butte aux invectives des méchants.

 

ORAISON.

Faites, nous vous en supplions, Seigneur Dieu tout-puissant, que la solennité de la fête du bienheureux Wilfrid , votre confesseur et pontife, augmente en nous la dévotion et les mérites pour le salut. Par J.-C. N.-S. Ainsi soit-il.

 

AUTRES SAINTS DR MARTYROLOGE ROMAIN.

A Milan, saint Monas, évêque

A Vérone, saint Salvie, évêque.

 

Saint Wilfrid, dont le zèle pour la gloire de J.-C, fonda un si grand nombre d'églises, naquit dans le royaume de Northumberland vers l'an 634. A la quatorzième année de son âge, il fut envoyé au monastère de Lindisfarne pour y être élevé dans l'étude des lettres et de la religion. Il s'y distingua bientôt par des progrès rapides qui annonçaient en lui un esprit solide et pénétrant. Dans le désir de perfectionner ses études, il prit la résolution de voyager en France et en Italie. A Lyon, saint Delphin, archevêque de cette ville, conçut tant d'estime pour Wil­frid, qu'il lui proposa sa nièce en mariage, avec la perspective d'une belle position ; mais Wilfrid refusa ses offres obligeantes, parce qu'il avait pris la résolution de se consacrer uniquement au service de Dieu. A Rome, il visitait chaque jour les tombeaux des saints martyrs, et s'appliqua à connaître la discipline de l'Eglise romaine. De retour en Angleterre, il y bâtit un monastère, reçut la prêtrise, et son rare mérite le fit bientôt juger digne de l'épiscopat. Il vint se faire sacrer à Compiègne en France, et ne tarda pas à être mis en possession du siège d'York. Il fit de toutes parts régner la piété. Il mourut l'an 709.

La vraie vertu ne se dément jamais: 1°elle est toujours conduite par le même principe, toujours inébranlable dans ses résolutions. Elle est humble et modeste dans la prospérité ; grande, active, courageuse. dans l'adversité. 2° Souffrir de la part des gens de bien est sans doute une épreuve bien cruelle; mais, de quelque côté que vienne la persécution, l'homme vertueux ne se laisse point abattre. 3° Ar­mez-vous donc de fermeté, en vous humiliant toutefois devant Dieu et les hommes, et en considérant, d'un côté, que la pusillanimité et le désespoir sont le partage des âmes lâches, et, de l'autre, que l'impatience, l'extrême sensibilité aux injures, la vengeance, viennent d'un fond d'amour- propre et d'orgueil

Saint Edouard roi d'Angleterre - 13 octobre

PENSEE. Dieu donne souvent les mauvais princes dans sa colère ; mais un bon roi est aussi le présent le plus précieux que le Seigneur puisse faire à une nation dans sa miséricorde.

PRATIQUE. Dominez toujours vos sens ; et, pour arriver là, mortifiez-les.

PRIEZ pour les affligés.

ORAISON.

O Dieu, qui avez accordé au bienheureux roi Edouard la couronne de la gloire éternelle; faites- nous l'honorer ici-bas de telle sorte, que nous méritions de régner avec lui dans les cieux. Par J.-C. N.-S. Ainsi soit-il.

 

AUTRES. SAINTS DU MARTYROLOGE ROMAIN.

Dans l'Asie-Mineure, saint Carpe, disciple de saint Paul.

A Thessalonique, saint Florent, martyr

 

Saint Edouard, roi d'Angleterre, troisième du nom, vint au monde en 1002. A peine était-il né qu'il fallut le porter en Normandie pour le soustraire à la fureur des Danois, qui remplissaient alors l'Angleterre de sang et de carnage. Le jeune Edouard, croissant en âge, croissait aussi en piété, tellement qu'on l'appelait l'ange de la cour. Le temps vint pour lui de monter sur le trône de son père ; mais, comme l'irruption des Danois avait mis la religion et l'Etat dans un affreux désordre, il eut à rétablir l'une et l'autre, et il le fit avec succès. Les lois pleines de sagesse qu'il établit font encore partie du droit britannique. II n'entreprit qu'une seule guerre, qui eut pour objet le rétablissement de Mal­colm, roi d'Ecosse ; et, l'ayant terminée par une victoire glorieuse, il s'appliqua tout entier à faire le bonheur de son peuple. Il avait fait voeu de chasteté; mais, comme on voyait avec peine qu'il n'était point marié, il put satisfaire le voeu de son peuple en épousant Edith, fille d'un seigneur anglais qui consentit volontiers à garder la continence. Les faveurs les plus signalées du ciel ; le don même des miracles, furent la récompense de tant de vertus. Il fit bâtir la célèbre abbaye Westminster, en commutation du voeu qu'il avait fait de visiter les tombeaux des saints Apôtres. Il mourut en 1066.

La vertu triomphe partout, mais avec plus d'éclat sur le trône. 1° Le défaut de piété ne peut être attribué aux circonstances de l'état. D'ailleurs, que les circonstances changent, et l'on verra que les personnes qui y cherchaient une excuse seront toujours les mêmes. On ne doit donc s'en prendre qu'à ses passions et à sa lâcheté. 2° Lorsqu'on est véritablement pénétré de l'esprit du christianisme, on ne craint pas les difficultés; on s'en fait même des moyens de sanctification, parce qu'avec l'aide de la grâce il n'y a pas de vertu qu'on ne puisse pratiquer.

Saint Calliste pape et martyr - 14 octobre

PENSEE. Les Saints de tous les siècles ont traité les morts avec un respect religieux, et se sont empressés de leur faire des funérailles modestes et décentes. Une telle conduite leur était inspirée par la foi en la résurrection de nos corps

PRATIQUE. Imitez le respect des Saints pour les morts.

PRIEZ pour les âmes du purgatoire:

 

ORAISON.

O Dieu, qui nous voyez succomber sous le poids de notre faiblesse, daignez ranimer en nous votre divin amour par l'exemple, et l'intercession de vos Saints, et spécialement du bienheureux Callixte, pontife et martyr. Par J.-C. N.-S. Ainsi soit-il.

 

AUTRES SAINTS DU MARTYROLOGE ROMAIN.

A Rimini, saint Gaudence. évêque et martyr

A Todi, saint Fortunat, évêque,

 

Le nom de saint Callixte est devenu célèbre par le cimetière qu'il agrandit, dans lequel on enterra un si grand nombre de martyrs, et qui était le plus renommé de tous ceux que l'on voit autour de Rome. Callixte était Romain de naissance, et succéda au pape saint Zéphirin vers l'an 217. Alexandre Sévère, qui parvint peu de temps après à l'empire, estimait les chrétiens. Il honorait en particulier Callixte, et il admirait la prudence avec laquelle il choisissait ceux d'entre les fidèles qu'il élevait au sacerdoce. Souvent il proposait son exemple aux officiers et au peuple, lorsqu'il s'agissait de l'élection des magistrats civils. Ce fut sous son règne qu'on commença à bâtir des églises qui furent détruites dans les persécutions suivantes. Callixte profitait de la paix pour accroître le royaume de J.-C. et perfectionner les fidèles confiés à ses soins, et c'est à lui qu'on rapporte, entre autres, l'institution du jeûne et des Quatre-Temps. Il mourut en 222

Toute l'Eglise est intéressée au choix de ses pasteurs, 1° mais ceux-là surtout sur qui pèse la responsabilité d'un si terrible ministère. 2° Si les simples fidèles doivent prier avec ferveur, si les supérieurs ecclésiastiques doivent procéder avec maturité à l'examen des sujets qui se présentent pour les saints ordres ou pour telle fonction plus importante, ceux qui sont sur les rangs ne doivent-ils pas eux- mêmes examiner sérieusement et leur vocation et la manière dont ils y répondent ?

Sainte Thérèse vierge - 15 octobre

PENSEE « On agit si faiblement aujourd'hui en ce qui regarde le service de Dieu, que ceux qui ont envie de le servir ont besoin de se donner la main les uns aux autres pour avancer dans la vertu » (sainte Thérèse).

PRATIQUE. Excitez en votre coeur l'amour de N.-S. J.-C.

PRIEZ pour l'ordre des carmélites.

 

ORAISON.

Dieu, qui, par les instructions et les exemples de sainte Thérèse, vous êtes formé des serviteurs et des servantes pour les rendre les temples de l'Esprit-Saint : accordez-nous, par ses prières, de nous nourrir comme elle de la céleste doctrine, et d'être enflammés du désir de la véritable perfection. Par J.-C. N.-S. Ainsi soit-il.

 

AUTRES SAINTS DU MARTYROLOGE ROMAIN.

A Carthage, saint Agilée, martyr.

A Strasbourg, sainte Aurèle, vierge.

 

Sainte Thérèse naquit à Avila, dans l'ancienne Castille, en l'année 1515. Dès l'âge le plus tendre, embrasée par les pieuses lectures qu'on faisait dans sa famille, elle brûlait du désir de souffrir le martyre, et se portait avec une ardeur incroyable à toutes les pratiques de la piété. Cette première ferveur s'affaiblit néanmoins par la lecture de quelques romans et par les liaisons qu'elle contracta avec des personnes trop mondaines. Elle se serait même entièrement relâchée, si un mouvement pressant de la grâce ne lui eût inspiré la pensée d'entrer en religion. Elle choisit l'ordre du Carmel mais la facilité qu'on y avait de voir les personnes du dehors, jointe à un état habituel de souffrance, dérangea encore son intérieur. Enfin ayant réfléchi sur le danger de son état, et repris l'usage de l'oraison, elle s'affermit pour toujours dans les voies de la perfection, et y fit des progrès étonnants, qui furent récompensés par des lumières et des faveurs extraordinaires. Elle réforma son ordre, au milieu des fatigues et des contradictions de tout genre. Sa devise était ou souffrir, ou mourir. Elle mourut en 1581. Ses écrits remarquables sont justement comparés à ceux des Pères de l'Eglise.

Exhortation de sainte Thérèse: «  0 vous, âmes qui avez une véritable foi, quels biens pouvez-vous chercher, hors ceux de l'éternité, qui soient comparables aux moindres de ces biens? Considérez que c'est une vérité certaine, que Dieu se communique dans une sainte familiarité à ceux qui abandonnent tout pour l'amour de lui. Il ne fait exception de personne, il aime tout le monde. Quelque pauvre, quelque pêcheur que vous soyez, il n'y a point d'excuse valable pour vous détourner de l'approcher, puisqu'il a bien voulu élever à une si grande faveur une créature aussi indigne que moi. Songez que ce que j'en dis ici n'est qu'une légère esquisse de ce que l'on pourrait en dire... Mais comment exprimer ce qu'une âme sent intérieurement, quand il plait à Dieu de lui découvrir ses secrets et ses merveilles?

Saint Gal abbé - 16 octobre

PENSEE « Otez la volonté propre, disait saint Bernard, et il n'y aura plus d'enfer. » On pourrait ajouter : Et dès à présent vous goûterez les douceurs du paradis. C'est en effet le dérèglement de notre volonté qui est la source de toutes nos fautes et la cause de toutes nos peines.

PRATIQUE. Ne cherchez qu'à conformer votre volonté à celle de Dieu.

PRIEZ pour les âmes intérieures.

 

ORAISON.

Faites, Seigneur, que nous soyons secourus par l'intercession du bienheureux Gal, abbé; afin que celui dont vous vous êtes servi pour nous instruire de la perfection évangélique continue à nous faire obtenir de vous le salut éternel. Par J.-C. N.-S Ainsi soit-il.

 

AUTRES SAINTS DU MARTYROLOGE ROMAIN.

A Cologne, saint Bercaire, abbé et martyr.

À Tréves, saint Florentin, évêque.

 

Saint Gal, un des plus célèbres disciples de saint Colomban, était d'Irlande et naquit peu après le milieu du VIe siècle, d'une famille où la vertu était jointe à la noblesse. Ses parents, qui l'avaient consacré à Dieu dès sa naissance, le mirent dans le monastère de Bemor, où il se rendit habile dans la grammaire, la poésie et surtout l'Ecriture sainte. Lorsque saint Colomban quitta l'Irlande, saint Gal fut du nombre des douze qui le suivirent en Angleterre, puis en France vers l'an 585. Saint Colomban se retira plus tard en Italie : saint Gal voulut l'y suivre, mais il en fut empêché par une maladie dangereuse. Après le rétablissement de sa santé, il bâtit quelques cellules pour lui et quelques autres qui désiraient servir Dieu sous sa conduite. Ce fut là le principe du fameux monastère qui porte son nom. Il travailla à la conversion des idolâtres, et fit beaucoup de conversions par ses discours, ses exemples et ses miracles : en sorte qu'il peut être regardé à juste titre comme l'apôtre du territoire de Constance. On voulut l'élever à l'épiscopat ; son humilité lui fit refuser cette dignité. Il mourut l'an 646

La science seule ne mène pas loin dans les voies intérieures ; l'humilité y fait courir à grands pas. 1° La connaissance de la vie spirituelle suppose une âme détachée de toute affection terrestre et appliquée à la méditation de la loi divine, qui peut seule donner à l'âme une forme et une allure céleste. 2° Comme la nourriture devient, par la digestion, une même chose avec notre chair, de même les affections spirituelles passent, pour ainsi dire, dans la substance même de nos âmes par la méditation et par l'exercice des vertus intérieures. 3°. Ce n'est que lorsqu'on possède soi-même ces vertus qu'on est capable de les enseigner aux autres et de leur en inspirer l'amour

Sainte Hedwige veuve - 17 octobre

PENSEE « Voudriez—vous vous opposer à la volonté de Dieu? Nos vies sont à lui. Nous devons trouver notre consolation dans tout ce qu'il lui plaît d'ordonner, et nous soumettre quand il lui plait de nous enlever de ce monde ou de nous priver de nos amis ».(sainte Hedwige).

PRATIQUÉ. Soumission à la volonté de Dieu.

PRIEZ pour les personnes affligées de la perte de leurs parents.

 

ORAISON.

Exaucez-nous, Seigneur, et, lorsque nous nous réjouissons de la fête de la bienheureuse Hedwige, faites que nous soyons remplis des sentiments d'une pieuse dévotion. Par J.-C. N.-S. Ainsi soit-il.

 

AUTRES SAINTS DU MARTYROLOGE ROMAIN.

En Perse, sainte Mamette, martyre.

A Orange, dans la Gaule, saint Florens, évêque

 

Sainte Hedwige, d'une illustre famille de Pologne, fut formée de bonne heure à la vertu, autant par des exemples que par les leçons de. sa pieuse mère et des personnes qui étaient auprès d'elle. Elle se maria fort jeune, par obéissance à ses parents. Sa fidélité à remplir ses différents devoirs la rendit semblable à cette femme forte dont l'Esprit-Saint a tracé le portrait. Toutes ses pensées et toutes ses actions n'avaient pour but que la gloire de Dicté, sa sanctification et celle de sa famille. Elle eut six enfants qu'elle éleva dans la crainte de Dieu. Elle eut bien des peines, lorsqu'ils furent en âge, par suite d'une préférence qu'eut son mari pour son second fils au détriment de l'ainé. Hedwige prit de là occasion de déplorer encore avec plus d'amertume les misères et l'aveuglement du monde, et de détache plus parfaitement son coeur des choses créées.Dans la prospérité, comme dans l'adversité, Dieu était son unique consolation. Elle pratiquait dans son palais plus d'austérités que les moines les plus fervents. Elle avait toujours auprès d'elle treize pauvres, qu'elle nourrissait en l'honneur de J.-C.et des Apôtres. Son humilité fut récompensée par le don des miracles. Se voyant attaquée de la maladie dont elle mourut, elle demanda à recevoir l'extrême-onction lorsqu'on ne la croyait pas encore en danger. Elle ne cessa de méditer, jusqu'à son dernier soupir, sur la passion de J.-C. Elle mourut en 1243

La constance des Saints dans le malheur et l'affliction ne vient point d'insensibilité. 1° Les entrailles des Saints sont d'autant plus tendres que leur charité est plus compatissante et plus étendue ; 2° mais le vif sentiment qu'ils ont de l'éternité et du néant des choses créées leur fait regarder cette vie comme un moment, et les met dans la disposition, de n'estimer que ce qui est dans l'ordre de la Providence, ou ce qui peut contribuer à leur salut éternel.

Saint Luc évangéliste - 18 octobre

PENSÉE: On risque tout à douter, et l'on ne risque rien à croire. Où en serions—nous si chacun réglait sa religion par ses propres raisonnements ? Par la charité nous immolons à Dieu notre coeur, comme par la foi notre raison, et par la mortification notre corps.

PRATIQUE Docilité à la sainte Eglise.

PRIEZ pour la sanctification des artistes.

 

ORAISON.

Faites, Seigneur, que votre évangéliste saint Luc intercède pour nous, lui qui a toujours porté sur son corps la mortification de la croix pour la gloire de votre nom. Par J.-C. N.-S. Ainsi soit-il.

 

AUTRES SAINTS DU MARTYROLOGE ROMAIN.

A Antioche, saint Asclépiade, évêque et martyr.

A Beauvais, saint Just, martyr.

 

Saint Luc était d'Antioche. Il y fit d'excellentes études, et on dit qu'il perfectionna encore, par divers voyages dans la Grèce et dans l'Egypte, les connaissances qu'il avait acquises. Son goût le porta particulièrement vers la médecine. Il parait qu'il excellait aussi dans la peinture, et qu'il laissa plu- sieurs portraits de J.-C. et de la sainte Vierge. A peine eut-il été éclairé des lumières de l'Evangile qu'il s'appliqua à en mettre les maximes en pratique; et il était déjà un parfait modèle de toutes les vertus lorsque saint Paul le choisit pour être son coopérateur et le compagnon de ses travaux. Saint Paul l'envoya avec Tite à Corinthe vers l'an 50, le donnant comme un homme dont le nom était célèbre dans toutes les Eglises. Cinq ans après, il suivit son maitre à Rome, et lui demeura fidèle pendant sa captivité. Ce fut sans doute par le conseil de ce grand apôtre que saint Luc entreprit d'opposer un nouvel Evangile aux histoires fabuleuses qui se multipliaient dans l'Eglise, et l'on place l'époque de cet ouvrage vers l'an 53. Il écrivit ensuite les Actes des Apôtres, qui en sont la suite jusqu'à l'an 63. Après le martyre de saint Paul, il revint dans l'Achaie, où il mourut

Avec quelle ardeur, avec quel respect ne devons-nous pas écouter et méditer les divines leçons que J -C. nous donne dans les saints Evangiles, ou qu'il nous fait annoncer par ses ministres, qu'il a revêtus de son autorité 1° Elles nous rappellent sans cesse des vérités si importantes pour nous! 2° Que de fatigues et de souffrances n'a-t-il pas coûté au Fils de Dieu pour nous ménager ces divines instructions. Que de moyens emploie encore la Providence pour nous faire apprendre la science de l'unique chose nécessaire à l'homme, la science du salut

Saint Pierre d'Acantara - 19 octobre

PENSÉE. Que l'amour de Dieu est imparfait dans nos âmes, si toutefois nous le possédons! Quel mélange d'affections terrestres ! Quels retours de l'amour-propre ! Et cela, parce que nous négligeons de faire usage des moyens quels grâce nous procure !...

PRATIQUE. L'amour de la mortification.

PRIEZ pour ceux qui se défient trop peu de leurs sens.

 

ORAISON.

O Dieu, qui avez voulu faire briller le bienheureux Pierre, votre confesseur, par le don d'une pénitence admirable et d'une très haute contemplation accordez-nous, s'il vous plait, par l'intercession de ses mérites, la grâce de mortifier notre chair, afin de comprendre plus parfaitement les choses célestes. Par J.-C. N.-S. Ainsi soit-il.

 

AUTRES SAINTS DU MARTYROLOGE ROMAIN.

A Evreux, saint Aquilin, érectile.

A Salerne, saint Eustère, évêque.

 

Saint Pierre d'Alcantara prit son surnom de la ville où il naquit, l'an 1499, et dont son père était gouverneur. L'étude, la prière et le service des pauvres furent les occupations de ses premières années. Il entra ensuite dans l'ordre de Saint-François, et se fit bientôt remarquer par tin attrait extraordinaire pour la mortification et la contemplation. On l'obligea cependant à recevoir la prêtrise et à s'adonner à la prédication. Comme il réunissait un grand talent à une éminente sainteté, il ne pouvait manquer de produire des fruits merveilleux. La Providence l'appela à remplir diverses fonctions inportantes dans son ordre, et profita de sort autorité pour rétablir la sévérité de la discipline. Son grand désir était de ramener la règle à sa rigueur primitive, et, dans cette vue, il forma le plan d'une congrégation particulière, dont il jeta les fondements en 1555, et qui fut autorisée, par le pape Paul IV, sous le nom d'Etroite-Observance. Il faisait la visite de ses nouvelles communautés lorsqu'il rencontra à Avila sainte Thérèse, qu'il l'assura sur ses peines intérieures et qu'il encouragea à continuer l'oeuvre de sa réforme. Il mourut peu après, l'an 1562.

Il n'en coûte rien de dire que l'on veut aimer Dieu mais on se fait illusion, si l'on ne s'efforce pas de mourir soi-même. 1° Il faut réprimer ses sens et purifier son coeur de tout attachement désordonné, si l'on veut en faire un coeur spirituel où le feu de l'amour divin puisse s'allumer. 2° C'est la grâce qui opère cette transformation dans des créatures remplies de faiblesses et de misères. Il y a cependant des conditions à remplir de notre part, savoir : de préparer la voie par l'humilité et la pénitence, et de joindre toujours à l'amour la pratique de ces vertus.

Saint Jean de Kenti prêtre - 20 octobre

PENSEE. Nous ne sommes jamais si sûrs de notre amour pour Dieu que dans l'adversité. Il est naturel de l'aimer quand il nous comble de ses faveurs; mais baiser sa main lorsqu'il nous frappe, c'est la marque d'un coeur généreux.

PRATIQUE. Evitez la médisance.

PRIEZ pour les victimes des mauvaises langues.

 

ORAISON.

Daignez exaucer, Seigneur, les humbles prières que nous vous adressons en solennisant la fête du bienheureux prêtre Jean; et faites que si nous n'avons point de confiance en notre justice, nous soyons aidés par l'intercession de celui qui vous a été agréable. Par J.-C. N.-S. Ainsi soit-il.

 

AUTRES SAINTS DU MARTYROLOGE ROMAIN.

A Antioche, saint Artème. martyr.

A Agen, saint Caprais, martyr.

 

Saint Jean de Kenti naquit vers l'an 1403 dans le village dont il porte le nom, au diocèse de Cracovie, et dut au soin que prirent ses pieux parents de lui donner une bonne éducation, l'avantage précieux de passer sa jeunesse dans l'innocence. Ses études étant terminées, il fut professeur à l'université de Cracovie pendant plusieurs années, et, tout en enseignant la science, il profitait de toutes les occasions d'inspirer à ses élèves, par ses exemples et par ses discours, les sentiments de piété dont il était pénétré lui-même. Elevé au sacerdoce, son zèle devint plus ardent pour sa perfection et pour la gloire de Dieu. Il était profondément touché de voir Dieu si peu connu et si mal servi par un trop grand nombre de chrétiens. Il fut nommé curé d'une paroisse, et se montra véritable pasteur dès âmes, sévère pour lui-même, indulgent pour les autres. Il était le père de son troupeau, et tous étaient sûrs de trouver en lui un ami tendre et actif dans leurs peines temporelles et spirituelles. Cependant, après quelques années, il reprit ses fonctions de professeur. La prière, l'amour des pauvres, une grande charité pour le prochain, et toutes les autres vertus chrétiennes, l'unirent à Dieu d'une manière intime, par le souvenir habituel de sa sainte présence. Il mourut l'an 1473.

N'avons-nous point été mille fois exposés au danger de nous perdre éternellement? 1° Quels doivent donc être nos sentiments pour la bonté infinie qui a veillé à notre conservation! Disons donc souvent avec le Prophète-Roi : «  Si le Seigneur n'eût secouru mon âme, il y a longtemps qu'elle serait précipitée dans l'enfer. » 2° Livrons-nous transports de la reconnaissance la plus vive; implorons sans cesse la miséricorde divine; prenons la résolution de servir Dieu avec tonte la fidélité dont nous serons capables, afin que sa grâce ne devienne point infructueuse en nous par notre malice.

Sainte Ursule vierge et martyr - 21 octobre

PENSÉE. L'envie de plaire a damné bien des âmes, et en damnera bien d'autres. Autant Dieu a en horreur les coeurs corrompus, autant il chérit les coeurs purs, et surtout les Vierges qui ont préservé leur vertu de toute atteinte.

PRATIQUE. L'amour de la pureté.

PRIEZ pour les Vierges,

 

ORAISON.

Seigneur notre Dieu, faites-nous la grâce de révérer avec une dévotion continuelle les victoires de vos saintes vierges et martyres Ursule et ses compagnes; afin que, si nous ne pouvons pas solenniser dignement leur triomphe, nous soyons au moins fidèles à leur rendre souvent nos humbles hommages Par J.-C.N.-S. Ainsi Soit-il.

 

AUTRES SAINTS DU MARTYROLOGE ROMAIN.

En Chypre, saint Hilarion, abbé.

A Meaux, sainte Céline, vierge.

 

On ne connait rien de bien positif sur l'histoire et le martyre de sainte Ursule et ses compagnes. Une tradition fort ancienne a conservé leur mémoire, et les a rendues célèbres dans l'Eglise. Elles furent martyrisées par les Huns dans le Ve siècle, aimant mieux faire le sacrifice de leur vie que de perdre leur virginité. On convient généralement qu'elles venaient de la Grande-Bretagne, sous la conduite d'Ursule, et qu'elles furent massacrées près du bas Rhin et enterrées à Cologne, dans un endroit où l'on érigea depuis une église renommée dans le VIIe siècle. Sainte Ursule, qui conduisit au ciel tant de saintes âmes qu'elle avait formées à la vertu, est regardée comme le modèle des personnes qui s'appliquent à donner une éducation chrétienne à la jeunesse. Elle était patronne de l'église de la Sorbonne, à Paris, et il s'est formé sous son invocation plusieurs établissements religieux pour l'éducation des jeunes filles.

Rien de plus intéressant pour l'Etat et pour la religion que l'éducation de la jeunesse : rien donc qui mérite plus d'être soutenu et encouragé que les établissements qui se proposent une fin si noble et si importante. 1° Comment donc se fait-il que l'éducation de la jeunesse soit la chose la plus négligée? Les parents commencent le mal, et on le continue en se servant de méthodes vicieuses jusque dans des maisons d'ailleurs respectables. 2° On ne peut bien élever la jeunesse, à moins qu'on ne joigne un grand fonds de vertu à plusieurs qualités qui supposent une attention suivie et beaucoup d'expériences

Saint Mellon évêque de Rouen - 22 octobre

PENSEE Si la mort épouvante les Saints, quel sera l'effroi du pécheur à ce terrible moment? Les premiers ont du moins des motifs de confiance dans les vertus qu'ils ont pratiquées ; mais qu'aura pour le rassurer celui qui vit dans l'habitude d'abuser de toutes les grâces?

PRATIQUE. Ranimez en vous la foi.

PRIEZ pour les pécheurs qui se bercent dans de fatales illusions.

 

ORAISON.

Exaucez, nous vous en supplions, Seigneur, les prières que nous vous adressons en solennisant la fête du bienheureux Mellon, votre confesseur et pontife; et, comme il a été fidèle à votre service, daignez, par son intercession, nous pardonner tous nos péchés. Par J.-C. N.-S. Ainsi soit-il.

 

AUTRES SAINTS DU MARTYROLOGE ROMAIN.

A Cologne, sainte Cordule, martyre.

A Besançon, saint Valier, diacre.

 

On lit dans les Actes de saint Mellon qu'il naquit dans la Grande-Bretagne; qu'ayant fait un voyage à Rome il y fut converti et baptisé par le pape Etienne, et que ce souverain pontife l'envoya prêcher la foi dans les Gaules vers l'an 257. Ceux qui pensent que saint Nicaise, premier apôtre de la Neustrie, ne fut que prêtre, font saint Mellon premier évêque de Rouen. Ils le placent sur le siégé de cette ville en 260, et lui donnent cinquante années d'épiscopat. On lui attribue la fondation de la cathédrale, et celle de plusieurs autres églises. Ses travaux et ses miracles gagnèrent à J.-C. un grand nombre d'âmes. Il mourut en paix au commencement du IVe siècle.

Les saints évêques, les bons prêtres, doivent réveiller parmi les fidèles des sentiments de respect, de confiance et de gratitude ; car, empruntant les paroles de saint Paul, ils peuvent dire : «  Agissant en tontes choses comme des ministres de Dieu, nous nous rendons recommandables par une grande patience dans les maux, dans les nécessités pressantes, dans les angoisses, dans les prisons, dans les émeutes, dans les travaux, dans les veilles, dans les jeûnes ; par la pureté, par la science, par une douceur persévérante, par les fruits du Saint-Esprit, par une charité sincère, par la parole de vérité, par les armes de la justice !...»

Saint Théodoret prêtre et martyr - 23 octobre

PENSEE. Le chrétien pieux et fervent, au milieu des tourments les plus affreux, jouit de la paix, et, est inondé de consolations. Le pécheur, au comble des honneurs et dans l'abondance des plaisirs, est déchiré de remords et accablé de frayeur.

PRATIQUE. Aimez la prière ; demandez-en l'esprit.

PRIEZ pour les prêtres.

 

ORAISON.

Faites, nous vous en supplions, Seigneur, que, célébrant la fête du bienheureux prêtre et martyr Théodoret, nous soyons, par son intercession, fortifiés dans l'amour de votre nom. Par J.-C. N.-S. Ainsi soit-il

 

AUTRES SAINTS DU MARTYROLOGE ROMAIN.

En Espagne. saint Servant, martyr.

À Amiens, saint Domice, prêtre.

 

Saint Théodoret était un prêtre d'Antioche, qui pendant le règne de Constance avait montré beaucoup de zèle pour la destruction des idoles et la construction des. églises. Comme il était chargé de la garde des vases sacrés, Julien, oncle de l'empereur de ce nom et apostat comme lui, devenu gouverneur de l'Orient dont Antioche était la capitale, désirant s'emparer de ces trésors, se fit amener le saint prêtre, et commença à lui reprocher la conduite qu'il avait tenue contre le paganisme. Théodoret ne se défendit qu'en représentant au gouvernement le crime de son apostasie, et en l'engageant à rentrer en lui-même. Julien le fit torturer de la manière la plus horrible; mais, comme le martyr continuait à l'exhorter, le gouverneur lui fit brûler les côtes avec des torches ardentes. Mais tout à coup les bourreaux tombent à la renverse et refusent leur ministère, disant qu'ils ont vu des anges s'entretenir avec Théodoret. Julien, outré de rage, le fit décapiter.

Le vrai chrétien trouve en Dieu une consolation solide dans tous les événements. 1°Il met en lui sa confiance, que rien ne peut ébranler ; il ne voit en tout que l'accomplissement de la volonté divine qu'il chérit, et à laquelle il s'abandonne sans craindre d'être confondu. 2° il a sans cesse devant les yeux la toute-puissance, la bonté et la miséricorde du Seigneur; il ne nomme point ses perfections, il n'y pense point sans se sentir pénétré d'amour et de joie. 3°. Une crainte filiale, jointe à une sincère componction, anime et entretient sa confiance; il invoque son Dieu, son rédempteur, son ami, Son protecteur et son père !

Saint Magloire évêque - 24 octobre

PENSEE. Travaillons au salut des autres, surtout si nous en sommes chargés ; mais n'oublions pas le soin que nous devons apporter à notre propre sanctification ; autrement on dirait que notre zèle a d'autres motifs que la gloire de Dieu.

PRATIQUE. Travaillez, selon vos moyens, à gagner des âmes à 1.-C.

PRIEZ pour le succès des missions.

 

ORAISON.

Faites, nous vous en supplions, Seigneur, que la sainte solennité de la fête du bienheureux Ma- gloire, votre confesseur et pontife, augmente en nous la dévotion et les mérites pour le salut. Par J.-C. N.-S. Ainsi soit-il.

 

AUTRES SAINTS DU MARTYROLOGE ROMAIN.

A Constantinople, saint Procle, évêque.

Au diocèse de Toul, saint Florentin.

 

Saint Magloire naquit dans la Grande-Bretagne, sur la fin du V° siècle. Il était cousin germain de  saint Samson. On les mit l'un et l'autre sous la conduite de saint Iltut, disciple de saint Germain d'Auxerre, lequel prit un soin particulier de les former aux sciences et à la piété. Lorsqu'ils furent en âge de choisir un état de vie, Samson se retira dans un monastère. Magloire retourna chez ses parents et continua d'y pratiquer toutes les vertus chrétiennes. Samson lui fit embrasser la vie religieuse et l'emmena ensuite avec lui en France, où il allait travailler en qualité de missionnaire apostolique, revêtu du caractère épiscopal.. Ils abordèrent sur les côtes de l'Armorique ou basse Bretagne, et y annoncèrent la foi avec un grand succès. Sam­son étant mort, saint Magloire fut sacré comme lui évêque régionnaire, et redoubla de zèle et d'activité. Un seigneur, qu'il avait guéri de la lèpre, lui ayant donné une terre dans l'île de Jersey, il y fonda un monastère où il finit saintement ses jours en 575.

Offrons donc par J.-C. continuellement si Dieu un sacrifice de louanges: à savoir, le fruit des lèvres qui célèbrent son nom (S. Paul). 1° Quand nous accomplirions à la lettre ce qui nous est prescrit, de louer Dieu et de prier sans cesse, qu'est-ce que nos prières, où se mêlent tant de légèreté, tant de dissipation, tant de froideur? 2° N'ayons donc de confiance, en priant, qu'autant que nous nous unissons à J.-C. priant pour nous et avec nous, puisqu'il veut bien suppléer le défaut de nos prières par le mérite des siennes.

Saint Crespin et Saint Crespinien - 25 octobre

PENSEE, La véritable humilité n'a jamais avili qui que ce soit, pas plus que le soin des pauvres n'a appauvri l'homme charitable.

PRATIQUE. Ayez en horreur l'avarice

PRIEZ pour les artisans.

 

ORAISON.

O Dieu, qui nous réjouissez par la solennité annuelle de la fête de vos saints martyrs Crespin et Crespinien, daignez nous accorder d'être excités au bien par les exemples de ceux que nous félicitons de leurs mérites. Par J.-C. N.-S. Ainsi soit-il.

 

AUTRES SAINTS DU MARTYROLOGE ROMAIN.

A Périgueux, saint Front, évêque.

A Rome, saint Crysanthe, martyr.

 

Les noms de saint Crespin et saint Crespinien sont très-célèbres dans l'Eglise de France. Ils vinrent de Rome au milieu du IIIe siècle, avec saint Quentin et d'autres hommes apostoliques, pour prêcher la foi clans les Gaules. Arrivés à Soissons, ils y fixèrent leur demeure. Le jour, ils annonçaient Jésus-Christ, et la nuit ils travaillaient à se procurer de quoi subsister. On dit qu'ils choisirent la profession de cordonnier, quoiqu'ils fuissent d'une famille distinguée. On croit qu'ils étaient frères. Leurs instructions, fortifiées par la sainteté de leur vie, convertirent un grand nombre d'idolâtres. Il y avait plusieurs années qu'ils vivaient de la sorte, lorsque l'empereur Maximilien-Hercule vint dans la Gaule Belgique. Ce prince, auprès duquel on les avait accusés, voulant s'attirer les bonnes grâces de leurs accusateurs, et satisfaire leur penchant naturel à la superstition et à la cruauté, ordonna qu'on les conduisit devant le préfet Rictio-Vare, le plus implacable ennemi du christianisme. Ils souffrirent de cruelles tortures avec une constance admirable. Enfin ils furent décapités l'an 287.

L'exemple des Saints confond cette multitude de chrétiens qui cherchent, dans les obligations de leur état, des. prétextes pour se dispenser de tendre à la perfection. 1° Leur corruption, aussi bien que leur lâcheté, leur en fournissent malheureusement un grand nombre. 2° Mais ce qui cause leur perte devenait un moyen de salut pour les Saints: parce qu'en rapportant à Dieu les fonctions de leur état, ils se sont appliqués à mourir à eux-mêmes pour ne vivre que de la vie de J.-C

Sainte Evariste pape et martyr - 26 octobre

PENSEE. Réformons nos meurs, et pénétrons-nous bien de l'esprit de J.-C., ou n'espérons point avoir part à ses promesses.

PRATIQUE. Recherchez l'entretien des personnes remplies de l'esprit de Dieu ; évitez les rapports avec les personnes dissipées et mondaines.

PRIEZ pour vos amis.

 

ORAISON.

O Dieu tout-puissant, jetez les yeux de votre miséricorde sur notre faiblesse ; et parce que nous sommes accablés sous le poids de nos péchés, faites que nous soyons fortifiés par la glorieuse intercession du bienheureux Evariste, votre martyr et pontife. Par J.-C. N.-S. Ainsi soit-il.

 

AUTRES SAINTS DU MARTYROLOGE ROMAIN.

En Afrique, saint Rogatien. prêtre et martyr.

A Narbonne, saint Rustique, évêque.

 

Saint Evariste succéda au pape Anaclet, sous le règne de Trajan, gouverna l'Eglise neuf ans, et mourut l'an 112. On ne peut douter ni de son zèle, ni de sa vigilance pastorale, d'après ce que saint Ignace d'Antioche nous apprend de la conduite que tenaient les fidèles de Rome, du temps de ce saint pape. Ils étaient comme des modèles dignes d'être proposés aux fidèles des autres églises, par la sainteté de leur vie, par la pureté de leur doctrine, par la charité qui les unissait entre eux, par leur éloignement pour le schisme. Les pontificaux et la plupart des martyrologes lui donnent le titre de martyr. On lui attribue l'institution des cardinaux-prêtres, parce qu'il fut le premier qui divisa Rome en paroisses, assignant un cardinal-prêtre à chacune. Il institua aussi les sept diacres qui devaient accompagner l'évêque. Saint Evariste fut enterré au Vatican, près du tombeau de saint Pierre.

Qu'est-ce qu'un ami? 1. Le seul ami fidèle est celui qui cherche le bien véritable de son ami, c'est-à-dire son salut et sa perfection. 2° Est-ce là le caractère des amitiés du monde ? Il est rare même d'en trouver de semblables jusque dans les états les plus saints.

Saint Frumence évêque - 27 octobre

PENSEE. Nous ne pouvons nous empêcher d'admirer les dispositions de la divine Providence pour le salut des nations; et, si chacun de nous rentrait sérieusement en soi-même' que de merveilles il découvrirait opérées uniquement pour lui en particulier

PRATIQUE. La reconnaissance envers Dieu

PRIEZ pour les bienfaiteurs spirituels.

 

ORAISON.

Faites, Seigneur, nous vous en supplions, que la sainte solennité de la fête du bienheureux Fru­mence, votre confesseur et pontife, augmente en nous la piété et les mérites pour le salut. Par J.-C. N.-S. Ainsi soit-il.

 

AUTRES SAINTS DU MARTYROLOGE ROMAIN.

En Espagne, sainte Sabine, martyre.

En basse Bretagne, saint Alois, évêque de Quimper.

 

Saint Frumence était encore enfant. lorsque le philosophe Mérope de Tyr, son oncle, l'emmena avec lui dans un voyage qu'il fit en Ethiopie. Au retour, le navire qui les portait fut pillé par les barbares, et tout l'équipage égorgé. Frumence était pour lors à terre, assis sous un arbre, et préparant sa leçon avec son frère Edèse. Les barbares eurent pitié de leur innocence, de leur candeur et de leur beauté, et les conduisirent à leur roi, qui résidait à Axum, aujourd'hui Ascum en Abyssinie. Le prince, qui remarqua en eux de l'esprit et des dispositions, prit un soin particulier de leur éducation, et fit depuis Edèse son échanson, et Frumence son trésorier et son secrétaire d'Etat. Etant près de mourir, il leur donna la liberté. Mais la reine les pria de continuer à l'aider de leurs conseils, jusqu'à ce que l'héritier du trône fût en âge de régner. Frumence profita de son autorité pour disposer les Ethiopiens à recevoir la connaissance de l'Evangile, et, dès qu'il le put, il alla demander pour eux un évêque à saint Athanase. On jugea que personne n'était plus propre que lui-même à consommer la bonne oeuvre qu'il avait commencée. En effet, le peuple et les princes embrassèrent le christianisme. Il mourut vers la fin du IVsiècle.

Le doigt de Dieu est là. 1° L'action de Dieu est admirable dans la création de l'univers, et brille avec un nouvel éclat dans l'homme. 2° Mais c'est dans la fondation de l'Eglise, dans la propagation de l'Evangile, et dans la perpétuité de la foi, que nous avons les preuves les plus évidentes de sa puissance, de sa sagesse et de sa miséricorde.

Saint Simon et Saint Jude apôtres - 28 octobre

PENSEE. Il ne suffit point d'avoir la foi ; elle ne sert de rien sans les oeuvres qui en sont le fruit. Tant que notre coeur tiendra secrètement au monde, l'anathème lancé contre lui retombera sur nous.

PRATIQUE. Si vous souffrez, souffrez pour J.-C.

PRIEZ pour les besoins de la sainte Eglise romaine,

 

ORAISON.

Dieu, qui nous avez fait la grâce d'arriver à la connaissance de votre nom, par vos apôtres saint Simon et saint Jude ; faites qu'en nous avançant dans la vertu nous célébrions leur gloire, et qu'en la célébrant nous avancions toujours de plus en plus dans la piété. Par J.-C. N.-S. Ainsi soit-il.

 

AUTRES SAINTS DU MARTYROLOGE ROMAIN.

A Rome, sainte Syrille. vierge et martyre.

A Soissons, saint Ludard, boulanger.

 

Saint Simon était Galiléen. Après sa conversion, il fut très zélé pour la gloire de son divin Maitre, et montra une sainte indignation contre ceux qui déshonoraient par leur conduite la foi qu'ils professaient. Admis par J.-C. au nombre des apôtres, il reçut avec eux les dons du Saint-Esprit, et alla prêcher dans l'Orient  où il termina ses jours par le martyre.

Sant Jude surnommé Thaddée, était frère de saint Jacques, le Mineur et de saint Siméon, de Jérusalem, tous trois fils de Cléophas et de Marie, soeur de la sainte Vierge. Il fut du nombre des douze; et après la descente du Saint-Esprit il prêcha l'Evangile dans la Judée et les pays voisins, mais principalement en Mésopotamie. Il retourna à Jérusalem en 62, après le martyre de saint Jacques, et assista à l'élection que l'on fit de son autre frère pour gouverner l'Eglise de cette ville. Nous avons de lui une épitre adressée à toutes les Eglises de l'Orient, et particulièrement aux juifs convertis, qui avaient été l'objet particulier de sa sollicitude. Il fut martyrisé en Perse.

Nos devoirs envers l'Eglise. 1° Nous devons rendre à Dieu d'éternelles actions de grâces, de ce que, par sa miséricorde, il a établi sur la terre une Eglise où que l'on trouve les plus puissants moyens de sainteté, où son nom est sans cesse glorifié, et où tant d'âmes ont l'avantage précieux d'être associées, par la pureté de leur amour et la sublimité de leurs fonctions, à la compagnie des esprits célestes. 2° Mais nous devons en même temps lui adresser les prières les plus ferventes, afin que, pour la gloire de son nom, il daigne protéger et conserver son Eglise, conformément à ses promesses; l'étendre de plus en plus, sanctifier les membres qui la composent, remplir les pasteurs qui la gouvernent de cet esprit qu'il répandit avec tant d'abondance sur les apôtres qu'il avait choisis pour en être les fondateurs

Saint Narcisse évêque de Jérusalem - 29 octobre

PENSEE. Plus on a fait de bien, plus on doit s'attendre à rencontrer d'ennemis sur ses pas. La meilleure preuve de notre innocence est la patience et l'humilité.

PRATIQUE. Soyez patients dans les maux qui surviennent souvent de la part de ceux à qui on n'a fait que du bien.

PRIEZ pour vos ennemis et vos détracteurs.

 

ORAISON.

Exaucez, nous vous en supplions, Seigneur, les prières que nous vous adressons en solennisant la fête du bienheureux Narcisse votre confesseur et pontife, et, en vue des mérites de celui qui s'est montré si fidèle à votre service, daignez nous pardonner tous nos péchés par J.-C. N.-S. Ainsi soit-il.

 

AUTRES SAINTS DU MARTYROLOGE ROMAIN.

A Bergame, sainte Eusèbe, vierge et martyre.

En Phénicie, saint XXXX, prêtre et martyr.

 

aint Narcisse vint au monde sur la fin du premier siècle, et il avait près de quatre-vingts ans quand on lui confia le gouvernement de l'Eglise de Jérusalem, dont il fut le troisième évêque. En 195, il présida, avec Théophile de Césarée en Palestine, à un concile tenu relativement à la célébration de la Pâque, et dans  lequel il fut décidé que cette fête se célébrerait toujours un dimanche, et non le jour où il était d'usage de la célébrer chez les Juifs. La vénération que ce saint évêque s'était conciliée par ses vertus et par ses miracles ne put le garantir de la malice des méchants. Trois scélérats que son zèle incommodait l'accusèrent d'un crime atroce, et confirmèrent leur calomnie par des imprécations horribles contre eux-mêmes. L'accomplissement prompt et littéral de ces souhaits criminels aurait abondamment justifié le serviteur de Dieu, si sa réputation eut pu souffrir quelque atteinte. Mais déjà il avait saisi ce prétexte pour suivre le désir qui le pressait depuis longtemps de vivre dans la retraite. Cependant il ne put longtemps résister aux instances qu'on lui fit de reprendre lé soin de son Eglise ; mais, accablé par les infirmités, il se donna un coadjuteur, et continua jusqu'à l'âge de cent seize ans de servir et d'édifier son troupeau.

Si nous aimons l'Eglise, et conséquemment son divin époux, nous prierons sans cesse pour sa gloire et son accroissement. 1°Nous demanderons à Dieu des pasteurs selon son coeur  des ministres semblables à ceux qui parurent à la  naissance du christianisme ,2° et,  pour ne pas empêcher l'effet de leur zèle, nous conformerons nos moeurs aux saintes maximes qu'ils nous enseigneront; nous les écouterons avec docilité, nous les aimerons, nous les respecterons, et, loin de prêter l'oreille aux nouveautés profanes, leur foi sera la règle de la nôtre.

Saint Marcel centurion et martyr - 30 octobre

PENSEE. Malheur à nous, si nous nous laissions abattre par les moindres contradictions ! Nous prouverions par là que nous avons bien peu d'idée des récompenses célestes que notre foi est bien faible et notre charité bien imparfaite.

PRATIQUE. Résistez aux scandales du siècle.

PRIEZ. pour ceux qui sont involontairement exposés au danger de pécher.

 

ORAISON:

Faites, nous vous en supplions, Seigneur tout- puissant, que, par l'intercession du bienheureux Marcel votre martyr, nous soyons délivrés de tous les maux du corps et purifiés de toute pensée qui pourrait souiller notre esprit. Par J.-C. N.-S. Ainsi soit-il.

 

AUTRES SAINTS DU MARTYROLOGE ROMAIN.

A Alexandrie, sainte Eutropie, martyre.

A Paris, saint Lucain, martyr.

 

On célébra, l'an 298, la naissance de l'empereur Maximien Hercule avec une pompe extraordinaire. Les sacrifices aux dieux de l'empire firent une partie considérable de la fête. Marcel, centurion ou capitaine de la légion trajane, alors campée en Espagne, eut horreur de ces superstitions impies; et, pour n'y point participer, il quitta son baudrier à la tète de sa compagnie, et déclara à haute voix qu'il était soldat de Jésus-Christ, le roi éternel. quitta aussi ses armes et le bâton qui était la marque de son grade. Après la fête, Marcel fut cité devant Agricolaüs pour rendre raison de sa conduite. Marcel exposa ses motifs, et sur sa déclaration il fut condamné à mort, comme coupable de désertion et d'impiété, c'est-à-dire d'attachement au christianisme. Ses reliques furent transférées à Léon en Espagne. On les garde dans la principale église paroissiale de cette ville, dont le saint est le patron titulaire

Le martyre est l'acte de vertu, le plus héroïque dont l'homme soit capable, le sacrifice le plus entier et le plus parfait qu'il puisse faire de lui-même au Seigneur. 1° De tous les biens de ce monde, la vie est le plus précieux, et celui auquel nous sommes le plus attachés. Il faut donc bien aimer la loi divine pour s'exposer avec joie à une mort cruelle plutôt que de consentir au péché.2°. Il faut donc avoir bien du courage et de la fermeté pour affronter des tourments dont l'idée seule fait frémir la nature. 3°. Mais aussi Dieu mesure ses récompenses sur nos souffrances et sur notre amour pour lui. Nous chercherions inutilement à nous figurer celles qui sont destinées aux martyrs.

Saint Quentin martyr - 31 octobre

PENSEE. Rendons nous hommage à Dieu et à la religion, au moins par la pratique des vertus qui nous sont prescrites? ou plutôt ne déshonorons-nous point, par notre conduite, cette sainte Eglise dont nous avons l'honneur d'être les membres?

PRATIQUE. Pensez à la dignité du chrétien:

PRIEZ pour la conversion des infidèles.

 

ORAISON.

Faites, Seigneur, Dieu tout-puissant, que, célébrant la fête du bienheureux Quentin votre martyr, nous soyons, par son intercession, fortifiés dans l'amour de votre nom. Par J.-C. N.-S., ainsi soit-il.

 

AUTRES SAINTS DU MAIITYROLOGE ROMAIN.

A Rome, saint Némèse, diacre, martyr. — Sainte Lucille, vierge et martyre.

 

Saint Quentin, Romain de naissance, descendait d'une famille sénatorienne. Rempli de zèle pour la propagation de l'Evangile, il vint dans les Gaules avec saint Lucien ; celui-ci fixa sa mission à Beauvais, où il reçut la couronne du martyre. Quentin choisit Amiens pour y exercer son ministère apostolique. Dieu le rendit également puissant en oeuvres et en paroles, et ses prédications, soutenues de l'exemple d'une sainte vie et de l'éclat des miracles, opérèrent une multitude de conversions. Mais il lui fallait encore arroser de son sang le champ qu'il cultivait. Rictio-vare, qui était la terreur des chrétiens dans ces contrées, ne tarda point à lui procurer ce bonheur. Le saint fut arrêté, interrogé, appliqué à une question des plus barbares ; mais, fortifié par le Dieu dont il défendait la cause, il se montra supérieur à tous lus raffinements de la cruauté, et sa tranquillité au milieu des tourments remplit d'effroi les spectateurs. Enfin le préfet ayant épuisé inutilement tout ce que sa rage put lui suggérer de tortures, lui fit trancher la tète l'an 287.

Quelle gloire pour un faible mortel, pour un pauvre pécheur, d'être appelé à faire le sacrifice d'une vie misérable pour celui qu'un excès d'amour a porté à sacrifier une vie infiniment précieuse afin de sauver le genre humain. 1° Les martyrs sont des témoins, c'est-à-dire qu'ils rendent témoignage à la puissance et à la bonté de Dieu, dans lequel ils mettent leur unique confiance, et à la vérité de l'Evangile, qu'ils confirment par leur sang. 2°. Or, de tous les témoignages, le martyre est le plus authentique, le plus glorieux à Dieu, le plus édifiant pour les fidèles, et le plus capable de convaincre ceux qui ne croient point en J.-C. Aussi la constance des martyrs a-t-elle particulièrement contribué à l'établissement du christianisme.