Carmel

Novembre

 feuillet du premier jour du mois - 8 cm. X 12,8 cm.

La Toussaint - 1er novembre

PENSEE. L'exemple des Saints nous montre la voie que nous devons suivre ; la gloire dont ils jouissent anime notre espérance, excite notre ferveur.
PRATIQUE. Assiduité à lire chaque jour la vie des Saints, se pénétrer de leur esprit, à imiter leurs vertus.
PRIEZ pour la sainte Eglise catholique.
ORAISON.
Dieu tout-puissant et éternel, qui nous avez fait la grâce d'honorer les mérites de tous vos Saints dans une même solennité ; nous vous supplions qu'en considération de ce grand nombre d'intercesseurs qui prient pour nous, vous répandiez sur nous avec abondance les richesses de votre miséricorde. Par J.-C. N.-S. Ainsi soit-il.
AUTRES SAINTS DU MARTYROLOGE ROMAIN.
A Dijon, saint Bénigne, prêtre et martyr.
En Gâtinais, saint Mathurin, confesseur.
Cette fête a été instituée pour honorer tous les saints qui règnent dans le ciel. Son origine remonte l'année 607; où Boniface IV, ayant purifié le Panthéon, le dédia sous l'invocation de la sainte Vierge et de tous les martyrs. Le pape Grégoire IV l'introduisit en France dans le IXe siècle, et elle y fut bientôt universellement adoptée. L'Eglise s'est proposé, dans cette solennité, 1° de rendre à Dieu des actions de grâces pour les bienfaits dont il a comblé ses élus ; 2° de nous exciter à imiter leurs vertus, en nous mettant sous les yeux cette multitude de Saints de tout âge, de tout sexe, de toute condition; 3° de solliciter la bonté céleste en faveur de ses enfants, par le mérite de ces puissants intercesseurs ; 4° de les mettre à portée de réparer les fautes qu'ils peuvent avoir commises dans la célébration de chaque fête particulière, et de glorifier le Seigneur dans les Saints qu'ils ne connaissent pas ou dont la fête n'a point de jour fixe parmi les fidèles. Joignons nos louanges à celles de ces bienheureux, et soupirons après le moment qui nous réunira à eux dans la céleste patrie.

«Il est de notre intérêt, dit saint Bernant, plus que l'intérêt des Saints, que nous honorions leur mémoire 1°. Je ne pense jamais à eux que je ne sente naître en moi un ardent désir de leur compagnie, de leur bonheur, de leur intercession. Penser aux Saints, c'est en quelque sort les voir ; par là nous nous trouvons transportés, par la meilleure partie de nous-mêmes, dans la terre des vivants. 2° Le souvenir de chacun d'eux est, pour ainsi dire, un nouvel aiguillon, ou plutôt un flambeau qui augmente le désir qui brûle nos âmes de nous trouver au milieu d'eux... »

La Commémoration des Morts - 2 novembre

PENSEE. Ceux qui sont miséricordieux obtiendront miséricorde; nous retrouverons nous-mêmes après la mort ce que nous aurons fait pour les âmes du purgatoire. Dieu permettra que nous ayons une part plus abondante aux suffrages de l'Eglise.

PPRATIQUE. La fuite du péché véniel.

PRIEZ pour les défunts.

 

ORAISON

O Dieu, qui êtes le Créateur et le Rédempteur de tous les fidèles, accordez aux âmes de vos serviteurs et de vos servantes la rémission de tous leurs péchés; afin qu'elles obtiennent, par les très humbles prières de votre Eglise, le pardon qu'elles ont toujours désiré. Par J.-C. N.-S. Ainsi soit-il.

 

AUTRES SAINTS DU MARTYROLOGE ROMAIN,

A Vienne, saint Georges, évêque.

A Cyr en Syrie, saint Marcien, confesseur.

 

L'Eglise nous enseigne que les âmes des justes qui sortent de ce monde avant d'avoir entièrement expié leurs fautes, demeurent pendant un certain temps dans un lieu d'expiation où elles sont privées de la vue de Dieu, et où elles achèvent de se purifier et de payer ce qu'elles doivent à la divine justice. Il est encore de foi que ces âmes souffrantes peuvent être soulagées par l'intercession des Saints glorifiés, et par les suffrages des fidèles vivants sur la terre. C'est une sainte et salutaire pensée de prier pour les morts, afin qu'ils soient délivrés de leurs péchés, a dit l'Esprit-Saint au livre des Macchabées. Aussi dans tous les temps l'Eglise s'est-elle fait un devoir sacré de leur donner une part abondante dans ses bonnes oeuvres; dans ses indulgences et surtout dans l'oblation de son divin sacrifice; et quand Dieu ,à la fin du Xe siècle, inspira à saint Odilon abbé de Cluny, d'établir pour son ordre une commémoration générale de tous les fidèles défunts, cette fête si touchante fut accueillie avec empressement par tout l'Occident, et n'a cessé depuis lors d'y être célébrée avec beaucoup de dévotion. Souvenons-nous donc des morts, et apprenons à craindre et à prévenir pour nous-mêmes cette justice terrible, qui ne laisse pas impunies les fautes les plus légères.

Que de motifs nous avons de prier pour les morts! 1° Ce sont nos frères en J.-C. qui souffrent dans le purgatoire... Ce sont nos parents, qui n'y sont que pour expier peut-être des fautes dont nous avons été la cause... Ce sont des amis, abandonnés à leurs effroyables souffrances, qui ne peuvent pas eux-mêmes apporter le moindre soulagement à leurs maux, et qui attendent de notre charité leur délivrance!... 2° Le Dieu qui les punit dans sa justice les aime comme un père, et c'est à nous qu'il est donné de pouvoir désarmer le bras de sa vengeance, par nos prières et nos bonnes oeuvres, surtout par la sainte messe et par de ferventes communions.

Saint Hubert évêque - 3 novembre

PENSEE. Dieu nous cache !e dernier jours de notre vie, afin que nous veillions tous les jours de notre vie et que nous attendions le Seigneur. Car nous serons tels, au jour du jugement, que nous aurons été trouvés au jour de la mort.

PRATIQUE. La simplicité chrétienne.

PRIEZ pour les âmes droites et fidèles.

 

ORAISON.

Accordez, Seigneur, à nous qui sommes vos serviteurs, une fermeté inviolable dans la foi ; afin que, célébrant la mort du bienheureux Hubert, votre confesseur et pontife, nous arrivions, aidés de ses mérites et de son intercession, à la gloire du royaume céleste. Par J.-C. N.-S. Ainsi soit-il.

 

AUTRES SAINTS DU MARTYROLOGE ROMAIN.

A Rome, sainte Sylvie.

A Viterbe, saint Valentin, martyr.

 

Dieu, toujours admirable dans ses miséricordes, employa des voies extraordinaires pour faire passer saint Hubert d'une vie toute mondaine à une vie entièrement consacrée à son service. Mais on a débité tant de fables sur ses premières années, qu'il est  impossible de découvrir la vérité. On dit qu'il aimait la chasse avec passion, et qu'il se livrait aveuglément aux vanités mondaines, quand, touché par la grâce, il prit la résolution de ne plus vivre que pour J.-C. Ce qu'il y a de certain, c'est que les chasseurs ont pris ce saint pour patron. Il se mit sous la conduite de saint Lambert, évêque de Maëstricht, qui avait une grande réputation de vertu. Sa ferveur, ses progrès dans les sciences ecclésiastiques, lui méritèrent l'honneur d'être élevé au sacerdoce. Bientôt après, le saint évêque 1'associa au gouvernement de son diocèse. Après le martyre de saint Lambert, il fut élu pour lui succéder. Tout son temps était employé à l'exercice des fonctions épiscopales. Il prêchait avec tant d'onction, que l'on accourait, pour l'entendre, des lieux les plus éloignés. Le siège de Maëstricht fut transféré à Liège, qui regarde saint Hubert comme son premier évêque. Devenu célèbre par sa sainteté et ses miracles, il mourut l'an 727.

Dieu fait ses délices de se communiquer aux âmes simples. 1° Tonte la sagesse du monde à ses yeux n'est que folie. 2° Loin de nous ces vaines connaissances qui éclairent l'esprit aux dépens de la piété.

 

Saint Charles Borromée - 4 novembre

PENSEE « Celui qui désire avancer dans le service de Dieu doit commencer chaque jour de sa vie avec une nouvelle ardeur, se tenir en la présence de Dieu, autant qu'il est possible, et ne se proposer d'autre fin dans toutes ses actions que la gloire du Seigneur» (saint Charles Borromée).

PRATIQUE. Le zèle du salut des âmes

PRIEZ pour les ecclésiastiques.

 

ORAISON.

Gardez, Seigneur, votre Eglise par la protection continuelle de saint Charles, votre confesseur et pontife: afin que, comme sa sollicitude pastorale lui a mérité la gloire, de même son intercession nous obtienne sans cesse la faveur de votre amour. Par J.-C. N.-S. Ainsi soit-il.

 

AUTRES SAINTS DU MARTYROLOGE ROMAIN.

A Albe-Royale, saint Emeri, confesseur

A Trèves, sainte Modeste, vierge

 

Saint Charles Borromée, le modèle des évêques, le patron du clergé, le restaurateur de la discipline ecclésiastique dans ces derniers temps, naquit l'an 1538. Dès son enfance, il montra beaucoup de piété et se destina à l'état ecclésiastique. Pie IV, son oncle, étant devenu pape, les plus hautes dignités vinrent se réunir sur la tête de Charles. A vingt-deux ans il était déjà cardinal et archevêque de Milan ; mais rien n'était au-dessus de son zèle et de sa capacité. Après la conclusion du concile de Trente, qu'il accéléra de toutes ses forces, et dont il contribua plus que personne à assurer les heureux effets, principalement par l'établissement des séminaires, Charles obtint enfin la permission de résider dans son diocèse. Son arrivée fut l'époque d'un renouvellement total dans le clergé comme dans le peuple. Visites, conciles, synodes, prédications, exemple personnel, cet incomparable pasteur mit tout en oeuvre pour réformer les abus, corriger les moeurs, et procurer à tous ceux dont il était chargé des moyens efficaces de sanctification. Mais ce fut surtout pendant la peste qui ravagea la ville de Milan qu'il déploya tout l'héroïsme de sa charité. Son désir eût été d'être la victime universelle pour les péchés de son peuple; mais Dieu se contenta de la disposition de son coeur. Il mourut en 1584.

Dieu suscita saint Charles Borromée pour faire revivre l'esprit ecclésiastique parmi le clergé. 1° Les prêtres sont appelés le sel de la terre, et c'est à eux qu'il est réservé de préserver le monde de la corruption, en inspirant l'amour et la pratique des vertus chrétiennes. 2° Mais ils doivent en être eux-mêmes des modèles : être détachés du monde, aimer la retraite, s'étudier à mourir à soi-même; être toujours occupés de la gloire de Dieu, de faire aimer J.-C. et honorer Marie

Sainte Bertille abbesse - 5 novembre

PENSEE. « Seigneur, donnez-moi l'intelligence, et j'approfondirai votre loi, et je la garderai de tout mon coeur. Conduisez-moi dans la voie de vos commandements, parce que je veux y persévérer » (Ps. 118).

PRAT/QUE. Apportez un grand soin à la méditation

PRIEZ pour les maîtres et maîtresses de novices.

 

ORAISON.

Exaucez-nous, ô Dieu qui êtes notre salut ; et, comme nous nous réjouissons de la fête de la bienheureuse Bertille, vierge, faites, par son intercession, que nous soyons animés des sentiments d'une pieuse dévotion. Par J.-C. N.-S. Ainsi soit-il.

 

AUTRES SAINTS DU MARTYROLOGE ROMAIN.

Saint Zacharie et sainte Elisabeth, père et mère de saint Jean Baptiste.

A Milan, saint Magne, évêque

 

Sainte Bertille, issue d'une illustre famille du Soissonnais, vint au monde sous le règne de Dagobert 1er, et sa piété lui procura la vraie noblesse des enfants de Dieu. Les douceurs qu'elle goûtait de plus en plus, en conversant avec Dieu, lui inspirèrent le dessein de renoncer entièrement au siècle. Comme elle n'osait s'en ouvrir à ses parents, elle consulta saint Ouen, qui crut devoir la confirmer dans sa pieuse résolution, après un mûr examen et après avoir longtemps prié Dieu de l'éclairer. Bertille, s'étant assurée que sa vocation venait du ciel, ne balança plus à faire connaitre à ses parents ce qui se passait dans son âme. Elle entra donc au monastère de Jouarre en Brie, avec cette pensée qu'elle ne mériterait de devenir l'épouse de J.-C. qu'autant qu'elle s'efforcerait de le suivre dans la route pénible des humiliations et des renoncements qu'il avait tracée. La prudence et la vertu prévenant en elle le nombre des années, elle fut élue prieure. Elle fut plus tard envoyée à Chelles pour être première abbesse du monastère qu'y fonda sainte Bathilde. Elle montra, par son exemple, qu'on ne sait bien commander que quand on a su obéir. Elle gouverna pendant quarante-six ans, toujours avec la même sagesse, et mourut en 692.

Une personne qui a véritablement renoncé au monde en voit passer la figure devant ses yeux. 1° Elle méprise la frivolité de ses occupations; elle frissonne à la vue des scènes tragiques qu'il offre si souvent ; elle redoute ses pièges ; elle dédaigne ses promesses flatteuses; elle se défie de l'amorce de ses plaisirs, qui conduisent tant d'âmes à une perte éternelle. 2° Semblable à un homme qui est tranquille dans le port, elle contemple la fureur de cette mer orageuse au milieu de laquelle les malheureux Egyptiens périssent après avoir lutté quelque temps contre les vagues qui les engloutissent. Il n'y a de sauvés du naufrage que ceux dont l'âme prend l'essor et n'est point retenue par des affections terrestres et déréglées

Saint Léonard ermite - 6 novembre

PENSEE. La solitude a toujours fait les délices des vrais  serviteurs de Dieu parce que la retraite facilite les moyens de converser avec le ciel.

PRATIQUE. La charité envers les pauvres nécessiteux

PRIEZ pour les prisonniers.

ORAISON.

Seigneur, qui êtes le sauveur et le gardien de ceux qui vous cherchent, et qui avez fait la grâce au bienheureux Léonard de renoncer au monde, et de se réfugier sous vos ailes, pour ne prendre point part à la corruption du siècle ; faites que par son intercession votre peuple se garantisse du souffle contagieux du malin esprit, et qu'il s'attache à vous comme à son unique maitre, qui vivez et régnez dans les siècles. Ainsi soit-il.

 

AUTRES SAINTS TIU MARTYROLOGE ROMAIN.

A Barcelone, saint Sever, évêque et martyr.

En Phrygie, saint Attique

 

Saint Léonard était un seigneur français qui jouissait d'une grande réputation à la cour de Clovis. Dieu se servit de saint Remi pour le convertir à la foi, et lui inspira en même temps le dessein de renoncer au monde. Fidèle imitateur de son maitre, il en retraça bientôt toutes les vertus, surtout le désintéressement, le zèle et la charité. Il prêcha la foi pendant quelque temps; mais, craignant d'être appelé à la cour, et d'ailleurs brûlant d'un désir ardent de se consacrer entièrement à Dieu dans la solitude, il partit secrètement, et se retira d'abord au monastère de Micy, près d'Orléans. Il passa ensuite dans le Berri, où il convertit plusieurs idolâtres, et se fixa enfin près de Limoges, dans un lieu appelé Noblac. Il vécut pendant un certain temps ignoré des hommes, et Dieu seul était témoin de l'austérité de sa pénitence; mais, son zèle l'ayant porté à instruire les peuples du voisinage, plusieurs de ses auditeurs, touchés de ses discours, allèrent le trouver dans son désert, et l'obligèrent ainsi à fonder un monastère qui porta depuis son nom. Enfin, ayant comblé la mesure de ses bonnes oeuvres, il alla en recevoir la récompense dans le ciel vers l'an 559.

La retraite est-elle praticable â un chrétien obligé de vivre dans le monde? Remarquons qu'il s'agit principalement de la solitude intérieure, sans laquelle on éprouve plus de persécutions, quelque éloigné qu'on soit du monde, qu'au milieu de la vie la plus active. Oui, cette précieuse retraite est praticable à qui le veut bien. 1° Qu'il n'aime ni l'esprit ni les maximes du monde qu'il soit aussi recueilli que peut le lui permettre le genre de vie qu'il a embrassé; qu'il n'oublie jamais que le salut est l'importante et même l'unique affaire. 2°. Qu'il évite les vains amusements, les conversations inutiles; qu'il emploie chaque jour, les dimanches et fêtes surtout, un certain temps à la prière, à de pieuses lectures et à la méditation de la loi divine

Saint Willidrod évêque - 7 novembre

PENSEE. Rien n'est plus important que le choix d'un état de vie, parce qu'il est dangereux de ne point marcher dans la voie assignée à chaque homme par la Providence. L'amour-propre nous expose à de fatales illusions à cet égard, et c'est à cette occasion surtout que le démon s'efforce de se transformer en ange de lumière pour nous tromper plus sûrement.

PRATIQUE. Vivez d'une manière digne de votre vocation

PRIEZ pour ceux qui étudient l'état auquel Dieu les appelle.

 

ORAISON.

Faites, Seigneur, Dieu tout-puissant, que la sainte solennité de la fête du bienheureux Willibrord, votre confesseur et pontife, augmente en nous la dévotion et les mérites pour le salut. Par J.-C. N.-S.Ainsi soit-il.

 

AUTRES SAINTS DU MARTYROLOGE ROMAIN

A Pérouse, saint Herculan. évêque et martyr.

A Strasbourg, saint Florent, évêque

 

Saint Willibrord naquit vers l'an 658 dans le royaume de Northumberland. Il n'avait point encore sept ans lorsqu'on l'envoya dans le monastère de Rippon, gouverné alors par saint Wilfrid, qui en était le fondateur. Il y prit l'habit religieux, étant encore fort jeune. Les progrès qu'il fit dans la vertu et dans les sciences furent également rapides. De là il passa en Irlande, où il fut ordonné prêtre. S'étant dévoué à la conversion des Frisons, avec quelques compagnons zélés, il se distingua toujours dans ses travaux apostoliques par son humilité, sa modestie, son amabilité, sa douceur et l'égalité de son caractère. Ses succès furent tels, que Pépin d'Héristal, à qui le pays appartenait, le fit demander pour le siège d'Utrecht. L'onction épiscopale qu'il reçut des mains mêmes du souverain Pontife sembla donner encore plus d'activité à son zèle ; il poussa ses missions vers le Nord, et détruisit le paganisme dans la plus grande partie de la Zélande, et de la Hollande. De saints prêtres et évêques s'associèrent à son zèle. Pour conserver plus sûrement les fruits de sa sollicitude pastorale, le saint choisissait avec un soin extrême ceux qu'il destinait à recevoir les ordres sacrés. Sur la fin de sa vie, il ne songea qu'à se préparer au grand passage de l'éternité. On place sa mort vers l'an 738.

Quand on le veut bien, on trouve toujours le temps de remplir dignement ses devoirs religieux, tout en accomplissant les devoirs de son état. 1°On perd le temps par lâcheté et paresse, par défaut d'ordre dans sa conduite, par absence de règlement pour ses actions. 2°. Ceux qui se plaignent tant de n'avoir point un moment pour prier Dieu, ou du moins pour aller à la messe le dimanche, se confesser â Pâques, etc., sont ceux qui ont toujours le loisir de ne pas manquer une occasion de se divertir.

Fêtes des saintes reliques - 8 novembre

PENSÉE. Ces ossements des Saints, exposés à la vénération des fidèles, sont destinés à ressusciter un jour dans la gloire : prenez garde que le péché ne soit cause que vous ne puissiez ressusciter un jour que dans la corruption.

PRATIQUE. Honorez avec foi les saintes reliques.

PRIEZ pour la conversion des hérétiques.

 

ORAISON.

Augmentez en nous, Seigneur, la foi de la résurrection, par les merveilles que vous opérez dans les reliques de vos Saints ; et faites-nous participer à la bienheureuse immortalité dont vous nous donnez un gage dans la protection que vous accordez à leurs cendres. Par J.-C. N.-S. Ainsi soit-il.

 

AUTRES SAINTS DU MARTYROLOGE. ROMAIN.

A Rome, saint Deusdedit, pape.

A Soissons, saint Godefroi, évêque.

 

On entend par reliques ses Saints tout ce qui reste d'eux après leur mort, leurs ossements, leurs cendres, et même leurs vêlements et autres pieux objets à leur usage. Les protestants se sont avisés de faire un crime à l'Eglise catholique du culte qu'elle rend aux reliques des Saints; ils ont dit et ils répètent encore que c'est un culte superstitieux emprunté des païens, et qui ne s'est introduit parmi les chrétiens qu'au IVe siècle. Le concile de Trente (Sess. 25) a décidé contre eux que les corps des martyrs et autres saints, qui ont été lei membres vivants de J.-C. et les temples du Saint-Esprit, doivent être honorés par les fidèles ; que par eux Dieu accorde un grand nombre de bienfaits aux hommes. Il fonde sa décision sur l'usage établi depuis les  premiers temps du christianisme, sur le sentiment des saints Pères et sur celui des conciles. Il ordonne que dans ce culte tout abus, tout gain sordide, toute indécence, soient absolument retranchés. Il défend d'exposer de nouvelles reliques sans qu'elles aient été reconnues et approuvées par les évêques; il leur recommande d'instruire soigneusement les peuples de la doctrine de l'Eglise sur ce sujet. Cela dit, qu'ont donc de raisonnable à objecter les hérétiques et les impies? Plaignons leurs erreurs, et profitons des immenses avantages que nous procure, de mille manières, notre docilité à l'Eglise.

Méditons sérieusement les paroles des saintes Ecritures touchant la résurrection au dernier jour. 1° «  Toute la multitude de ceux qui dorment dans la poussière de la terre se réveilleront pour la vie éternelle, brilleront comme les feux du firmament, et luiront comme les étoiles dans toute l'éternité ! 2° Je suis la résurrection et la vie, dit N.-S. : celui qui croit en moi vivra quand même il serait mort ».

Saint Théodore soldat et martyr - 9 novembre

PENSEE. « Ils m'ont environné de toutes parts, et il n'y avait personne pour me porter secours. Je me suis souvenu de vos miséricordes, Seigneur, parce que vous délivrez ceux qui supportent avec patience les épreuves auxquelles vous les soumettez » (Eccli,LI)

PRATIQUE. Le mépris du respect humain.

PRIEZ pour les soldats chrétiens.

 

ORAISON.

Accordez-nous, Seigneur, par l'intercession du bienheureux Théodore, votre martyr, la grâce. de persévérer dans la pureté de votre foi ; afin qu'affermis par votre amour nulle épreuve ne soit capable de nous en détacher. Par J.-C. N.-S. Ainsi soit-il.

 

AUTRES SAINTS DU MARTYROLOGE ROMAIN.

A Bourges, saint Ursin, évêque.

A Constantinople, sainte Eustolie, vierge.

 

Saint Théodore naquit en Syrie. Il était jeune, et nouvellement enrôlé dans l'armée romaine, lorsqu'il souffrit pour la foi. Il fut arrêté à Amasie peu de temps après la publication des édits de persécution que donnèrent Maximien Galère et Maximin. Sur la proposition qu'on lui fit d'adorer les dieux de l'empereur : « Je ne connais point vos dieux, répondit-il ; j'adore J.-C., Fils unique de mon Dieu. Je vous abandonne mon corps ; vous pouvez le déchirer, le mettre en pièces, le livrer aux flammes. Si mes discours vous offensent, coupez-moi la langue. Dès que Dieu l'exige, je suis prêt à faire le sacrifice de chacun de mes membres. » Les juges, affectant d'être touchés de compassion pour sa jeunesse, lui donnèrent du temps pour délibérer. Théodore l'employa pour demander à Dieu la grâce de la persévérance. Traduit une seconde fois devant les juges, il se montra également insensible aux promesses et aux menaces, et soutint avec une invincible patience la torture la plus cruelle. On le remit en prison. Mais Dieu lui envoya ses anges pour le conso1er, et le préparer à l'épreuve du feu qui termina son martyre l'an 306.

Comment peut-on trembler devant le fantôme du respect humain! 1° C'est le vice des âmes faibles, des coeurs lâches, des personnes qui n'ont qu'un christianisme douteux et chancelant. 2° Il est bien condamnable dans les simples fidèles ; mais il l'est bien plus dans ceux qui doivent, par position ou par devoir, donner le bon exemple.

Saint André Avellin - 10 novembre

PENSEE. « Le royaume de Dieu consiste dans la justice et dans la paix que donne le Saint-Esprit. Celui qui sert de cette manière est agréable à Dieu » (Rom., XIV).

PRATIQUE. Ne cessez d'examiner ce qu'il faut corriger en vous.

PRIEZ pour les ecclésiastiques.

 

ORAISON.

O Dieu, qui avez disposé, dans le coeur du bienheureux André, votre confesseur, des moyens admirables de s'élever vers vous, par le voeu qu'il fit de s'avancer dans la perfection des vertus; accordez- nous, par ses mérites et son intercession, de participer aux grâces dont vous l'avez comblé, afin que, toujours accomplissant ce qui se présente de plus parfait, nous arrivions heureusement au faite de votre gloire. Par J.-C. N.-S. Ainsi soit-il.

 

AUTRES SAINTS DU MARTYROLOGE ROMAIN

A harenne, saint Probe, évêque.

A Orléans, saint Moniteur, évêque

 

Saint André Avellin naquit, en 1521, à Castro nuovo, petite ville du royaume de Naples, et fit paraitre, dès son enfance, les plus heureuses dispositions à la vertu. Il avait toujours la crainte de Dieu devant les yeux, et il craignait jusqu'à l'ombre du péché le plus léger. Une physionomie heureuse exposa sa chasteté à de grands dangers ; mais il en triompha par la prière, la vigilance sur lui-même, et la fuite des compagnies dangereuses. Le désir qu'il avait de ne vivre que pour Dieu lui fit embrasser l'état ecclésiastique. Ses parents l'envoyèrent à Naples pour y étudier le droit civil et canonique. Son cours achevé, il prit le degré de docteur, et fut élevé au sacerdoce. Il plaida plusieurs causes dans la cour ecclésiastique. Un léger mensonge, qui lui échappa un jour, lui fit renoncer à la profession d'avocat pour se consacrer uniquement à la pénitence et à l'exercice des fonctions du saint ministère. Il le fit avec tant d'ardeur, que sa conduite devint un modèle de vertu et de perfection. Après avoir dirigé quelque temps avec succès une communauté religieuse, il se retira chez les Théatins, et travailla particulièrement à la réformation d'abus qui s'étaient glissés dans le clergé. Epuisé de fatigues et cassé de vieillesse, il tomba en apoplexie au pied de l'autel lorsqu'il commençait la sainte messe. On lui administra les sacrements, qu'il reçut avec édification, et mourut l'an 1608.

Ceux qui parlent souvent d'eux-mêmes montrent par là qu'ils sont domines par l'orgueil, ou du moins par la vanité dont il est le père. 1° Ils n'ont d'autre récompense à attendre que les vains applaudissements des pécheurs qu'ils reçoivent dans ce monde; et encore l'encens dont ils sont si avides ne leur est-il point offert par des coeurs sincères. 2° Les orgueilleux deviennent méprisables à ceux mêmes qui paraissent leur applaudir, et qui après tout sont encore plus méprisables d'applaudir à ce qu'ils méprisent ; car rien n'est plus odieux que la fausseté, la duplicité, la flatterie !....

Saint Martin évêque de Tours - 11 novembre

PENSEE. «Le Seigneur Jésus n'a point dit qu'il dût venir couvert de pourpre, ni couronné d'un diadème. Je ne regarderai donc jamais comme J.-C. celui qui ne me présentera pas les symboles du Sauveur souffrant, et qui ne portera point sur son corps les marques de la croix »  (S. Martin).

PRATIQUE. Soyez charitable envers les pauvres.

PRIEZ pour les âmes victimes d'illusions.

 

ORAISON.

O Dieu, qui avez été glorifié par la vie et par la mort du bienheureux Martin, pontife : renouvelez dans nos coeurs les merveilles que vous opérâtes en lui par votre grâce; afin que ni la mort ni la vie ne puissent jamais nous séparer de la charité de N.-S. J.-C., qui vit et règne dans les siècles des siècles. Ainsi soit-il.

 

AUTRES SAINTS DU MARTYROLOGE ROMAIN.

En Phrygie, seins Mennas, soldat et martyr.

À Lyon, saint Véran évêque

 

Saint Martin, la gloire des Gaules, la lumière de l'Eglise d'Occident au IVe siècle, naquit en Pannonie vers l'an 316. Son père, qui était idolâtre et engagé dans la profession des armes, l'obligea à suivre la même carrière, quoiqu'il se sentît beaucoup d'éloignement pour un état où la vertu court bien des risques; car déjà il avait été prévenu des bénédictions de la grâce, et s'était même fait inscrire au nombre des catéchumènes. Sa charité envers un pauvre, avec lequel il partagea son manteau à la porte d'Amiens, acheva de lui concilier la faveur du ciel, et J.-C. lui en donna un gage bien précieux dans une apparition qu'il eut la nuit suivante. Dès lors Martin ne balança plus à recevoir le baptême ; et, ayant quitté le service, il alla trouver saint Hilaire, évêque de Poitiers, qui le fit exorciste. Après avoir converti sa mère, et donné des preuves éclatantes de son attachement à la foi de Nicée, Martin revint auprès de son maitre, et fonda le monastère de Ligugé, le premier qui ait été construit dans les Gaules. L'éclat de sa sainteté et de ses miracles le fit élever sur le siège de Tours, malgré ses vives résistances. Sa vie ne fut plus qu'une suite de travaux, de vertus et de prodiges .Il mourut vers l'an 400.

Quel que soit votre état, vous avez à pratiquer, pour arriver au ciel, les mêmes vertus que les Saints. 1° Une humilité profonde, une douceur inaltérable, le renoncement à soi-même, le mépris des choses créées et l'amour des choses célestes, une union constante avec Dieu par l'exercice de la prière et de la méditation des vérités de l'Evangile, une résignation absolue à la volonté divine : voilà le fondement de la sainteté dans toute condition. 2° Il vous faut donc pratiquer les mêmes vertus, selon le degré de grâce que Dieu vous accorde, afin de vous remplir de l'esprit de J.-C. et de former en vous la ressemblance avec ce divin modèle; autrement, il ne vous reconnaîtra point au dernier jour, et ne vous admettra pas dans la société des élus.

Saint Martin pape et martyr - 12 novembre

PENSEE. La calomnie est l'arme des lâches qui ont résolu d'assouvir leur haine et leur vengeance; c'est l'arme des égoïstes, parce qu'elle ne coûte rien à un coeur dégradé ; enfin c'est l'oeuvre de la honte; c'est pour cela qu'elle se cache et ne frappe d'abord que dans les ténèbres.

PRATIQUE Soyez patient, surtout sous les coups des mauvaises langues.

PRIEZ pour vos détracteurs.

 

ORAISON.

O Dieu, qui nous réjouissez par la solennité annuelle de la fête du bienheureux Martin, votre martyr et pontife ; faites, nous vous en supplions, que nous nous félicitions d'être protégés par celui dont nous honorons le glorieux triomphe. Par J.-C. N.-S. Ainsi soit-il.

 

AUTRES SAINTS DU MARTYROLOGE ROMAIN.

A Gand, saint Livin, évêque.

A Constantinople, saint Nil, abbé.

 

Saint Martin, natif de Toscane, se rendit célèbre dans le clergé de Rome par son savoir et sa sainteté. Il n'était encore que diacre, lorsque le pape Théo­dore l'envoya à Constantinople en qualité de nonce. Il y montra le plus grand zèle contre le monothélisme. Théodore étant mort, Martin fut élu pour lui succéder au mois de juillet 649. Dès le mois d'octobre suivant, il tint dans l'église de Latran un concile de cent cinq évêques contre les monothélites. On y condamna les principaux chefs des hérétiques, dont la haine attenta plusieurs fois à sa vie et à sa considération par d'indignes manoeuvres et de perfides calomnies. L'empereur Constant le fit enlever de Rome et transporter à Constantinople, où il fut mis en prison. L'empereur, cependant, voulant couvrir sa vengeance d'une apparence de procédure, le fit conduire au palais, où il subit une espèce de jugement. Ensuite on le dépouilla des marques de sa dignité, on le traîna comme un criminel dans les rues de la ville, et on le jeta dans un cachot, attaché avec sou geôlier, en sorte que, l'on n'attendait plus que le moment de l'exécution. Mais il fut relégué dans la Chersonèse Taurique, où il eut beaucoup à souffrir de la famine qui désolait cette contrée. Il y mourut la même année (655), donnant jusqu'à la fin les preuves d'une âme grande et supérieure à tous les coups de l'adversité.

Soyons conséquents! 1° Méritons-nous le titre de chrétiens, nous que la moindre épreuve déconcerte et fait murmurer ? 2° En vain espérons-nous le bonheur que J.-C. a promis à ses disciples, si nous ne pratiquons point les vertus dont la tribulation est la mère.

Saint Stanislas Kotska - 13 novembre

PENSÉE.  « Consommé en peu de jours, il a fourni une longue carrière » Ce n'est point le temps qui sanctifie, mais le bon emploi du temps.

PRATIQUE. La fidélité à la grâce.

PRIEZ pour les âmes contrariées dans leur pieuse vocation.

 

ORAISON.

O Dieu, qui entre autres miracles de votre sagesse avez accordé la grâce de haute sainteté dans un âge encore tendre ; faites, nous vous en supplions, qu'a l'exemple du bienheureux Stanislas, rachetant, par une vie de bonnes oeuvres, le temps que nous avons perdu, nous nous hâtions d'entrer dans le séjour de l'éternel repos. Par J.-C. N.-S. Ainsi soit-il.

 

AUTRES SAINTS DU MARTYROLOGE ROMAIN.

A Tours, saint Brice, évêque,

A Aix en Provence, saint Mitre, évêque et martyr.

 

La jeunesse est comme la fleur de l'âge, où la sainteté a des charmes et des avantages particuliers. Cette circonstance doit surtout exciter notre admiration pour le saint dont nous allons parler, et qui dès ses premières armées surpassa les personnes les plus favorisées des dons de la grâce. Saint Sta­nislas, fils d'un sénateur de Pologne, naquit en 1550. Sa mère lui inspira de bonne heure les sentiments d'une tendre piété, et il répondit à ses soins avec une ferveur au-dessus de son âge. On l'envoya faire ses études chez les jésuites de Vienne. Il répandit parmi ses condisciples une telle odeur de vertu, que tous le regardaient avec admiration et s'efforçaient de l'imiter. Cependant il fut forcé de quitter cet asile chéri, et de se loger même chez un luthérien, où il eut beaucoup à souffrir, non seulement de sa part mais encore de la part de son propre frère et de son gouverneur, qui se moquaient de sa piété et lui tendaient des pièges. Ces persécutions domestiques ne servirent qu'à le raffermir dans ses nobles sentiments, et à la suite d'une maladie dangereuse, où là sainte Vierge lui donna des marques d'une protection toute spéciale, il  se détermina à entrer dans la compagnie de Jésus. Son extrême fidélité à la règle, son union continuelle avec Dieu, sa tendre dévotion envers le saint Sacrement et la sainte Vierge, eurent bientôt comblé la mesure de ses mérites, et il mourut en 1568, avant d'avoir achevé son noviciat.

La vie des véritables chrétiens est un continuel témoignage rendu à J-C. 1° Le mépris qu'ils font des biens de la terre rend témoignage à la fidélité de ses promesses; leur foi vive, à la vérité de sa religion ; leur joie dans les travaux de la vertu, à la douceur de son service et à la grandeur de ses récompenses. 2° Au contraire, le mondain et l'incrédule sont les faux témoins que le monde produit en sa faveur pour faire croire qu'on est sage de rechercher ses biens et heureux de les posséder.

Saint Sérapion martyr - 14 novembre

PENSÉE. Un chrétien qui aime les humiliations et les souffrances y trouve un trésor solide, et une paix inaltérable qui l'accompagnera jusqu'au dernier soupir.

PRATIQUE. La résignation et le courage qu'inspire la foi.

PRIEZ pour les faibles, exposés à plier sous le poids de l'épreuve.

 

ORAISON.

Faites, nous vous en supplions, Dieu tout-puissant, que, célébrant le glorieux triomphe du bienheureux Sérapion, votre martyr, nous soyons, par son intercession, fortifiés dans l'amour de votre nom. Par J.-C. N.-S. Ainsi soit-il.

 

AUTRES SAINTS DU MARTYROLOGE ROMAIN

A Troyes, saint Vénérand, martyr,

A Bologne, saint Jucond, évêque

 

Saint Sérapion vint au monde vers la fin du siècle. Il était Anglais de naissance, et suivit d'abord la carrière des armes. Le désir de combattre les ennemis de la foi le conduisit en Espagne, à la suite du duc d'Autriche, à l'époque où le pape Innocent III fit publier une croisade contre les Maures. Il s'engagea ensuite au service d'Alphonse IX, roi de Castille; mais il n'y resta pas longtemps. Un jour qu'il sortait de l'église, il rencontra dans la rue deux religieux de la Merci, dont l'ordre venait d'être récemment institué par saint Pierre Nolasque; et, sur les réponses qu'ils firent aux questions qu'il leur adressa, il résolut d'abandonner le parti des armes et de se .consacrer à Dieu dans ce nouvel institut, dont il devint un des membres les plus distingués. L'espoir d'établir son ordre en Angleterre détermina Sérapion à retourner dans sa patrie. Il visita aussi l'Irlande et en Ecosse; mais il se vit bientôt obligé, par le triste accueil qu'il y reçut, de retourner en Espagne. Son supérieur, saint Pierre Nolasque, l'envoya à Alger. Il s'y dévoua à l'oeuvre si périlleuse de consoler les chrétiens captifs et de convertir les infidèles. Sa charité produisit plusieurs conversions; ce qui irrita le roi d'Alger et le fit condamner à mort. Il mourut au milieu d'horribles tortures en 1240.

Vanité des biens du monde. 1° Le mondain a beau vanter ses honneurs, ses plaisirs, ses richesses ; de pareils biens, si toutefois ils en méritent le nom, ne peuvent satisfaire ses désirs ; souvent même ils n'atteignent pas jusqu'à son coeur, qui, sous une belle apparence, cache une plaie douloureuse, et qu'un chagrin interne, semblable à un ver rongeur, déchire cruellement. Ils perdent au moins leur charme à l'heure de la mort ; ils paraissent alors comme un songe qui a passé en un moment ; mais ils laissent après eux un aiguillon qui pénètre l'esprit de frayeur et de désespoir, qui remplit l'âme tout entière de confusion, et qui la jette dans des alarmes accablantes.

Sainte Gertrude abbesse - 15 novembre

PENSEE, Les actes extérieurs des vertus sont sans doute  nécessaires ; mais il faut surtout s'attacher aux exercices intérieurs par lesquels l'âme s'élève à Dieu par l'amour, la louange, l'action de grâces, l'humilité, la componction, la patience.

PRATIQUE. Fuyez l'oisiveté.

PRIEZ pour les âmes tièdes.

 

ORAISON.

O Dieu, qui vous êtes préparé une demeure agréable dans le coeur de la bienheureuse Gertrude, vierge : par ses mérites et son intercession, lavez dans votre miséricorde les taches de notre coeur, et faites-nous participer à son bonheur. Par J.-C. N.-S. Ainsi soit-il.

 

AUTRES SAINTS DU MARTYROLOGE ROMAIN.

En Bretagne, saint Malo. évêque.

En Autriche, saint Léopold.

 

Sainte Gertrude, issue d'une famille illustre de la haute Saxe, était soeur de sainte Mechtilde. On la mit à l'âge de cinq ans chez les bénédictines de Lo­dersdorf. Elle prit l'habit dans cette maison, dont elle devint abbesse en 1294. Elle avait appris le latin dans sa jeunesse, ce que faisaient alors les personnes de son sexe qui se consacraient à Dieu dans la retraite; et elle parvint à bien écrire en cette langue. Elle avait aussi une connaissance peu commune de l'Ecriture et de toutes les sciences qui ont la religion pour objet. Mais la prière et la contemplation furent toujours son principal exercice, et elle y donnait la plus grande partie de son temps. Elle aimait surtout à méditer sur la Passion et sur l'Eucharistie, et elle ne pouvait alors retenir les larmes qui, malgré elle, coulaient de ses yeux en abondance. Lorsqu'elle parlait de J.-C. et des mystères de son adorable vie, c'était avec une telle onction et de si vifs transports d'amour, qu'elle ravissait ceux qui l'entendaient. L'amour divin était l'unique principe de ses affections et de ses actions. De là ce crucifiement entier au monde et à toutes ses vanités. Elle domptait sa chair, et détruisait en elle tout ce qui pouvait s'opposer au règne parfait de J.-C., par la pratique de l'obéissance surtout. Elle est devenue célèbre par ses révélations, où elle a tracé le vrai portrait de sa belle âme. Elle mourut en 1334, après avoir été quarante-quatre ans abbesse.

Le prix du temps. 1°.Il n'est pas un moment dans la vie qui ne puisse nous valoir une éternité de bonheur ; 2° il n'en est pas un dont Dieu ne nous demande un jour le compte le plus sévère. 3° Et cependant combien en perdons-nous tous les jours, soit à ne rien faire, soit à faire toute autre chose que ce que nous devrions faire.

manquant - 16 novembre

Saint Grégoire le thaumaturge - 17 novembre

PENSÉE. Dieu est le maitre de ses dons : s'il donne à quelques-uns de ses serviteurs le don des miracles d'une manière plus ostensible, nous ne devons pas nous borner à une stérile admiration, mais les faire servir à notre édification et à sa gloire.

PRATIQUE. Respect pour les choses saintes.

PRIEZ pour les personnes faibles dans la foi.

 

ORAISON.

Exaucez, nous vous en supplions, Seigneur, les prières que nous vous adressons en solennisant la fête du bienheureux Grégoire, votre confesseur et pontife et, par l'intercession de celui qui s'est montré fidèle à votre service, daignez nous pardonner tous nos péchés. Par J.-C. N.-S. Ainsi soit-il.

 

AUTRES SAINTS DU MARTYROLOGE ROMAIN.

A Orléans, saint Agnan. évêque.

A Cordoue, sainte Victoire, martyre.

 

Saint Grégoire, surnommé Thaumaturge à cause de ses miracles, naquit à Césarée, dans le Pont, de parents païens. Jeune encore, l'élévation de son esprit, la pénétration de son jugement, son amour de la vérité, le disposèrent insensiblement à reconnaître l'unité de Dieu et la divinité de la religion chrétienne. Il reçut une éducation brillante, et se fit surtout remarquer par ses talents oratoires. Il suivit les leçons d'Origène, qui roulèrent sur les principes de la vraie sagesse. Ensuite il vint à Alexandrie, où sa conduite régulière excita contre sa vertu une jalousie qui le fit indignement calomnier par une femme perdue. Cette malheureuse fut punie de Dieu, et les fâcheux soupçons qu'elle avait pu commencer à inspirer contre Grégoire ne servirent qu'à lui concilier une plus grande estime. Après trois ans de séjour, il revint à Césarée pour y achever ses études sous Origène, et il reçut le baptême. Son mérite devenu célèbre le fit élever sur le siège de Néocésarée. On ne saurait se figurer tout ce que fit son zèle pour la sanctification de son troupeau. On ignore précisément l'année de sa mort ; l'opinion la plus probable la met en 270.

Quels sont les hommes de foi ? 1° Les plus beaux génies qui aient existé, les hommes les plus recommandables par leur pénétration, leur jugement, l'étendue de leurs connaissances, qui étaient en même temps vrais, sincères, nullement dominés par l'intérêt des passions, dont l'éminente sainteté est regardée comme un prodige, déposent en faveur de la divinité du christianisme, en faveur de la certitude des miracles, qui en le confirmant en procurèrent l'établissement. 2°. Leur témoignage a d'autant plus de force, qu'il était plus désintéressé et rendu par des hommes dont la conduite portait l'empreinte de l'humilité, de la douceur et de la charité. Comment donc de prétendus philosophes viennent-ils nous dire aujourd'hui que le bon sens est exclusivement leur partage, et que plus un homme a de lumière et de génie, moins il croit à la religion chrétienne?

Saint Odon abbé de Cluny - 18 novembre

PENSEE. Que de dangers pour le salut dans le Monde, si on ne se tient continuellement en garde contre les pièges qu'il tend à la vertu! Que de paroles libres, que de lectures. dégoûtantes, que d'exemples scandaleux passent devant vous aujourd'hui sans pudeur:

PRATIQUE. Modestie dans les regards et dans la tenue.

PRIEZ pour l'innocence plus exposée au péril.

 

ORAISON.

Faites, Seigneur, que nous soyons secourus par l'intercession du bienheureux Odon, abbé ; afin que celui dont vous vous êtes servi pour nous instruire de la perfection évangélique continue il nous faire obtenir de vous le salut éternel. Par J.-C. N.-S. Ainsi soit-il.

 

AUTRES SAINTS DU MARTYROLOGE ROMAIN.

A  Antioche, saint Romain martyr. — Saint Mandé, solitaire

 

Saint Odon, né à Tours en .879, était fils d'Abbon, seigneur de haute qualité. Il montra dès son enfance, beaucoup d'amour pour la prière. Sa piété lui faisait regarder comme perdu le temps qu'il était forcé de donner à la chasse et aux autres amusements du siècle. A l'âge de dix-neuf ans, il reçut la tonsure et fut nommé à un canonicat de l'Eglise de Tours. Il renonça dès lors à l'étude des auteurs profanes, et ne voulut plus lire que l'Ecriture et les livres propres à nourrir dans son coeur la componction, la ferveur et l'amour divin. Il vint passer quatre ans à Paris pour y faire un cours de théologie. Il revint à Tours, où il mena la vie la plus retirée. La lecture de la règle de Saint-Benoit acheva de le détacher du monde. Il réussit à vaincre bien des obstacles qui s'opposaient à son projet d'embrasser la vie monastique, et vint se disposer à prendre l'habit dans le monastère de Baume, au diocèse de Besan­çon. Après la mort de saint Bernon, on le força à prendre la conduite de l'abbaye de Cluni, où il lit fleurir toutes les vertus religieuses, le silence, l'obéissance, l'humilité et le renoncement à soi-même. Les papes et les princes avaient une grande confiance au saint abbé : ils le chargèrent de plusieurs négociations importantes, où sa prudence et sa piété lui assurèrent un heureux succès. Il voulut mourir à Tours par dévotion pour saint Martin, et, quand il se sentit atteint de la maladie qui l'enleva à la terre, il se fit transporter dans cette ville, où il mourut l'an 942.

Qu'il est bon pour des frères de demeurer ensemble! 1° Les exercices de piété qui se font en communauté ont une grâce toute particulière. 2° L'exemple de nos frères nous soutient et nous anime, et leur ferveur compense notre lâcheté. 3° Enfin J-C. a promis de se trouver au milieu de ceux qui se réunissent en son nom.

Sainte Elisabeth de Hongrie - 19 novembre

PENSEE. Si vous ne servez Dieu que dans la prospérité, ce n'est pas pour Dieu que vous l'aimez. C'est dans l'adversité que se reconnaît la pureté des intentions.

PRATIQUE. Soyez patient dans les afflictions.

PRIEZ pour les pauvres

 

ORAISON.

O Dieu, l'unique espérance des âmes saintes qui, exilées loin de vous sur la terre, ressentent vivement la douleur de cette séparation ; faites qu'occupés nuit et jour de la prière, à l'exemple de la bienheureuse Élisabeth, nous méritions de participer avec elle aux consolations célestes. Par J.-C. N.-S. Ainsi soit-il.

 

AUTRES SAINTS DU MARTYROLOGE ROMAIN.

A Samarie, saint Abdias, prophète. — Saint Fauste, diacre et martyr.

 

Sainte Elisabeth, fille d'André II, roi de Hongrie naquit en 1207, et reçut une éducation soignée L'amour des créatures ne s'insinua point dans son coeur ; et, quoique au milieu des plaisirs, elle reste insensible à leurs flatteuses amorces. Elle avait une grande dévotion à son ange gardien et à saint Jean l'Evangéliste. Elle eut, jeune encore, à boire dan le calice d'opprobre, à cause de sa piété ; mais elle sut en profiter pour apprendre à porter sa croix et à suivre Jésus-Christ par la pratique de la patience de l'humilité, de la douceur et de la charité envers d'injustes persécuteurs. Son union à Dieu n'en devint que plus intime. Elle épousa, à l'âge d'environ quinze ans, le landgrave de Thuringe, Louis IV, dit le Saint, avec lequel elle avait été élevée, et qui lui laissa la liberté de se livrer aux exercices de piété, aux mortifications et aux oeuvres de charité. Elle avait des heures réglées pour le travail des mains, qu'elle employait ordinairement à préparer des habits pour les pauvres. Son revenu était réellement leur patrimoine. Après la mort son époux, la sainte veuve se vit privée de la régence et chassée de la cour de la manière la plus indigne. Elle montra dans l'adversité toute la grandeur d'un beau caractère ennobli encore par la religion. Elle mourut dans sa vingt-quatrième année, l'an 1231.

La perfection ne consiste pas essentiellement dans la mortification, mais dans la charité. 1° Le plus parfait est celui que la charité unit à Dieu d'une manière plus intime; mais il faut que l'humilité et le renoncement à soi-même lèvent les obstacles qui s'opposent à l'amour divin, en retranchant les affections désordonnées et les inclinations perverses qui entraînent le coeur vers les créatures. 2° Le coeur ne peut être en liberté qu'autant qu'il est affranchi de l'esclavage des sens, et qu'il n'est plus dominé par l'attachement aux choses créées. C'est alors que l'âme, avec le secours de la grâce, s'élèvera facilement à Dieu et s'attachera purement à lui.

Saint Félix de Valois - 20 novembre

PENSEE. On ne comprend jamais mieux la religion que lorsqu'on la pratique. Toute étude qui ne tend pas là est perdue pour le ciel et ne produit aucun fruit dans l'Eglise

PRATIQUE. Faites quelque oeuvre de miséricorde.

PRIEZ pour les prisonniers.

 

ORAISON.

O Dieu, qui avez daigné retirer de la solitude et appeler, par une inspiration du ciel, le bienheureux Félix, votre confesseur, à la mission charitable de racheter les captifs ; faites, nous vous en supplions, que délivrés par.son intercession de l'esclavage de nos péchés, nous arrivions, par votre grâce, à la céleste patrie. Par J.-C. N.-S. Ainsi soit-il.

 

AUTRES SAINTS DU MARTYROLOGE ROMAIN.

En Angleterre, saint Edmond, roi et martyr

A Turin, saint Octave, soldat et martyr.

 

Saint Félix de Valois vint au monde en 1127. Il quitta la Sicile, où il avait des biens considérables, et se retira dans une forêt au diocèse de Meaux, voulant vivre inconnu aux hommes, ne penser qu'à Dieu, et ne s'occuper uniquement que de sa sanctification. Il joignit à la prière et à la contemplation les plus rigoureuses austérités de la pénitence. La réputation de sainteté dont il jouissait attira depuis dans son désert saint Jean de Matha, qui lui demanda la permission de vivre sous sa conduite. Il ne tarda pas à s'apercevoir que son disciple était déjà fort versé dans la connaissance des voies intérieures de la perfection. Ils concertèrent ensemble le projet de fonder un ordre religieux pour la rédemption les captifs, et ils travaillèrent conjointement à en procurer l'exécution. Après des peines et des fatigues sans nombre, ils obtinrent du Saint-Siège la confirmation du nouvel ordre. Pendant les différents voyages que saint Jean de Matha fit à Rome et en Barbarie, saint Félix fut chargé du gouvernement les maisons de France. Il mourut dans la solitude de Cerfroi, âgé de quatre-vingt-cinq ans, l'année 1212.

Celui qui fait un bon usage de la tribulation devient facilement un saint, et en fort peu de temps. 1° L'occasion de souffrir et la grâce de bien souffrir sont de la part le Dieu un acte de miséricorde envers ceux qu'il aime, et c'est à cette miséricorde que les élus ont été et seront dans tous les temps redevables de leur couronne. 2° Nous avons souffrir de nous-mêmes, de nos amis, de nos ennemis; nous sommes de toutes parts environnés de croix : mais, si nous les portons avec impatience et en murmurant, nous noterons que nous flattons nos passions, et nous faisons servir à multiplier nos péchés les moyens mêmes destinés à les détruire.

Présentation de la Sainte Vierge - 21 novembre

PENSÉE. La grâce recouvrée par la pénitence est bien précieuse; mais elle n'a point le prix de l'innocence que le péché n'a point souillée.

PRATIQUE. Consacrez à Dieu et à Marie toute votre personne, tout ce qui vous appartient, tout ce qui vous est cher.

PRIEZ pour les petits enfants.

 

ORAISON.

O Dieu, qui avez voulu que la bienheureuse Marie, toujours vierge, en qui résidait le Saint-Esprit comme dans sa demeure, vous fût aujourd'hui présentée dans le temple : faites, par son intercession, que nous méritions de vous être présentés un jour dans ce temple éternel où vous manifestez votre gloire. Par J.-C. N.-S. Ainsi soit-il.

 

AUTRES SAINTS DU MARTYROLOGE ROMAIN.

A Reims, saint Albert, évêque et martyr. — Saint Colomba, abbé.

 

Les parents religieux ne manquent jamais de consacrer leurs enfants au Seigneur, avant et après leur naissance. Parmi les Juifs, on ne se contentait ras toujours de cette consécration générale. Quelles-uns offraient leurs enfants à Dieu lorsqu'ils étaient nés ; ces enfants logeaient dans les bâtiments dépendants du temple, et servaient les prêtres et les lévites dans les fonctions saintes de leur ministère. Nous avons un exemple de cette consécration spéciale dans la personne de Samuel et de quelques autres Juifs. Il y avait aussi des appartements pour les femmes qui se dévouaient au service divin dam le temple. Du nombre de ces femmes furent Jo­sabeth, femme de Joïada, et Anne, fille de Phanuel C'est une ancienne tradition que la sainte Vierge dans son enfance, fut solennellement offerte à Dieu dans le temple. Quoiqu'il n'ait pas plu à l'Esprit Saint de nous faire connaître les circonstances de ce touchant mystère, nous ne pouvons néanmoins douter que Marie n'ait apporté à sa consécration les dispositions les plus excellentes. Aussi cette fête est-elle pour les religieux et pour les chrétiens en général une fête de rénovation de leurs voeux et de leurs promesses, à l'exemple de Marie.

Que les parents sachent avec quelle attention ils doivent profiter des premières lueurs de raison qu'ils aperçoivent dans leurs enfants , 1° pour les instruire des principaux mystères de la foi, et de l'obligation où est tout chrétien de prier Dieu, et pour leur donner l'intelligence de choses spirituelles, autant que la faiblesse de leur âge peut le permettre. 20 Ces premiers fruits du coeur sont un sacrifice dont Dieu est infiniment jaloux, et qui a été figuré par l'oblation des premiers fruits, ordonnée par l'ancienne loi, hommage par lequel nous reconnaissons que Dieu est notre créateur et notre dernière fin. 3° Avec quelle complaisance ne reçoit-il pas les dons d'un coeur orné des grâces de l'innocence baptismale, d'une âme où son image n'est défigurée par aucune tache!

Sainte Cécile vierge et martyr - 22 novembre

PENSEE: Autant une musique grave et pure peut produire d'heureux effets, autant une musique molle et légère offre de dangers. Tandis que l'une édifie l'âme, l'antre enchante les gens, dissipe l'esprit,  et rend l'homme incapable d'occupations sérieuses,

PRATIQUE. Sanctifiez les arts d'agrément.

PRIEZ pour les personnes qui ont le goût de la musique

 

ORAISON.

O Dieu, qui nous comblez chaque année d'une sainte joie dans la solennité de la bienheureuse Cécile, faites-nous la grâce, en honorant sou triomphe, d'imiter sa constance dans les tourments. Nous vous en supplions par J.-C. N.-S. Ainsi soit-il.

 

AUTRES SAINTS DU MARTYROLOGE ROMAIN

En Phrygie, saint Philémon, martyr. — Sainte Appie, martyre

 

Sainte Cécile était Romaine, et issue d'une famille noble. Elle fut élevée dans les principes de la religion chrétienne, et elle en remplit toujours les devoirs avec la plus parfaite fidélité. Elle fit voeu, dès sa jeunesse, de rester vierge toute sa vie; mais ses parents l'obligèrent à entrer dans l'état du mariage. Celui qu'on lui donna pour époux était un jeune seigneur, nommé Valérien. Elle sut le gagner à J.-C., en le faisant renoncer à l'idolâtrie. Peu de temps après, elle convertit aussi Tiburce, son beau-frère, et un officier nommé Maxime. Ils furent arrêtés tous trois, comme chrétiens, et condamnés à mort. Cécile elle-même remporta la couronne du martyre quelques jours après. Son nom a toujours été fort célèbre dans l'Eglise, et il fut inséré dans le canon de la messe dès les premiers temps du christianisme. On lit dans ses Actes, qu'en chantant les louanges du Seigneur elle s'accompagnait souvent avec des instruments, et c'est pour cela que les musiciens l'ont choisie pour patronne.

Il est certain qu'on peut faire servir la musique au culte divin. 1° Les psaumes et les cantiques répandus dans les Livres saints, la pratique des Juifs, celle des chrétiens, ne permettent pas à en douter. 2° Par là, nous pouvons noue associer aux esprits célestes, dont les chants ineffables exprimeront éternellement l'adoration, l'amour et la reconnaissance. 30 La joie spirituelle de nos coeurs se manifeste par la musique, qui ne manque jamais d'exciter la dévotion, quand nous éprouvons les sentiments qu'expriment les paroles saintes qu'elle essaye de traduire par les sons.

Saint Clément pape et martyr - 23 novembre

PENSÉE. «  Nous devons regarder les choses de ce monde comme indignes de nous et ne pas les désirer Le siècle présent et le siècle à venir sont ennemis; nous ne pouvons les aimer tons les deux » (saint Clément).

PRATIQUE Supportez avec patience les défauts du prochain, pour qu'il supporte patiemment les vôtres.

PRIEZ pour vos supérieurs.

ORAISON

O Dieu, qui nous donnez chaque année un nouveau sujet de réjouissance en la solennité du bienheureux Clément, votre martyr et pontife; faites, par votre bonté, qu'en célébrant sa fête nous imitions la vertu qu'il a fait paraitre dans les souffrances. Par J.-C. N.-S. Ainsi soit-il.

 

AUTRES SAINTS DU MARTYROLOGE ROMAIN.

A Rome sainte Félicite. martyre.

A Mérida en Espagne, sainte Lucrèce, vierge et martyre.

 

Saint Clément était Romain de naissance, mais Juif d'extraction. Il fut converti à la foi par saint Pierre et saint Paul. Son attachement à ces apôtres fut si constant, et il les assista dans leur ministère avec tant de zèle, que les Pères lui donnent le titre d'homme apostolique. Il fut en beaucoup d'occasions le compagnon de saint Paul dans ses voyages, ses travaux et ses dangers. Il vint avec lui à Rome, où il entendit prêcher saint Pierre, reçut de ses mains l'ordination épiscopale, et devint par la suite son troisième successeur auprès de saint Lin et de saint Clet. Il y eut de son temps, à Corinthe, une division semblable à celle que saint Paul avait apaisée ; il se forma un parti qui se révolta contre les prêtres saints et irréprochables, et on en vint jusqu'a les déposer. Clément écrivit aussi à ce sujet, au nom de l'Eglise de Rome, une lettre que l'antiquité menait immédiatement après les livres canoniques, et qu'on lisait également dans lés églises. « Prions, disait-il, pour ceux qui sont divisés, afin qu'obtenant l'humilité ils se soumettent, non à nous, mais à la volonté de Dieu » La persécution de Domitien donna lieu à saint Clément de faire éclater sa patience et sa sagesse ; mais Dieu le conserva à son Eglise jusqu'à la fin du siècle, et il fut une des premières victimes de la persécution de Trajan,

La paix et la concorde sont incompatibles arec l'orgueil.1° Nous voulons que tout le monde nous cède et nous ne voulons céder à personne : de là les querelles. 2° Cédons, au contraire, toutes les fois que la conscience n'y sera point intéressée, et nous jouirons d'une paix plus douce que la victoire,

Saint Jean de la Croix - 24 novembre

PENSEE. «  Le parfait amour de Dieu rend la mort agréable et y fait trouver les plus grandes douceurs. Ceux qui aiment ainsi meurent avec de brûlantes ardeurs, et quittent ce monde avec un vol impétueux, par la véhémence du désir qu'ils ont de se réunir à leur bien-aimé » (saint Jean de la Croix).

PRATIQUE.L'abnégation de soi-même.

PRIEZ pour les personnes fortement tentées.

 

ORAISON.

O Dieu, qui avez inspiré à saint Jean, votre confesseur, une parfaite abnégation de lui-même et un amour extraordinaire pour la croix ; faites que, nous appliquant sans cesse à l'imiter, nous obtenions la gloire éternelle. Par N.-S. Ainsi soi-il

 

AUTRES SAINTS DU MARTYROLOGE ROMAIN.

En Ombrie, sainte Firmine, vierge et, martyre

A Cordoue, sainte Flore vierge et martyre.

 

Saint Jean de la Croix naquit près d'Avila en 1542. La tendre dévotion que, dès l'enfance, on lui avait inspirée envers la très-sainte Vierge, jointe à un amour extraordinaire pour la mortification, le déterminèrent à entrer, après le cours de ses études, dans l'ordre du Carmel. Sainte Thérèse travaillait alors à la réforme, et, trouvant dans le saint religieux un homme capable de seconder ses vues, elle l'engagea à former le premier couvent des carmes déchaussés. Quoiqu'il ne fit rien qu'avec l'approbation du souverain Pontife et du Général, cette entreprise déplut aux anciens confrères de Jean, qui le firent jeter dans une étroite prison. Rien ne pouvait être plus agréable à un homme qui n'ambitionnait au monde que de souffrir et d'être méprisé ; mais Dieu, voulant qu'il continuât son oeuvre, lui fit obtenir sa liberté au bout de neuf mois, et ménagea même les choses de manière à ce qu'il parvint aux premières charges de l'ordre. Le zèle avec lequel il s'en acquitta réveilla les mécontentements, et lui attira un exil accompagné de calomnies et de mauvais traitements, qui durèrent presque jusqu'à son dernier soupir. A toutes ces tribulations du dehors, Dieu ajouta toutes sortes d'épreuves intérieures, qui en firent un des plus habiles maîtres dans les voies de la perfection. Il mourut en 1501.

L'esprit du christianisme est l'esprit de la croix. 1°. Les chrétiens doivent vivre et mourir sur la croix, ou du moins dans l'esprit de la croix. J.-C., en souffrant pour nous, nous a mérité toutes les grâces que nous recevons, et c'est en souffrant avec lui que nous nous en rendons dignes. 2° Aussi le Sauveur déclaré que les afflictions seraient le partage de ses plus fidèles serviteurs, en leur annonçant toutefois qu'il les dédommagerait au centuple par les consolations. 3° La très-sainte Vierge, les Apôtres et les plus grands Saints ont bu dans cette coupe, à proportion du degré de faveur auquel ils devaient être élevés. L'éminente sainteté est toujours précédée par de rudes épreuves

Sainte Catherine vierge et martyre - 25 novembre

PENSÊE. Si nous voulons étudier en chrétiens, rapportons toutes nos études à la religion, et donnons toujours la première place aux exercices de la piété.

PRATIQUE. Sanctifiez vos études et votre travail,

PRIEZ pour la conversion des pécheurs,

 

ORAISON.

O Dieu, qui avez donné la loi à Moïse sur le sommet de la montagne de Sinaï, et qui avez fait enterrer au même lieu, par le ministère, de vos Saints Anges, le corps de. votre vierge et martyre sainte Catherine : faites que, par ses mérites et son intercession, nous puissions parvenir à la montagne qui est J.-C. Par le même J.-C. N.-S. Ainsi soit-il.

 

AUTRES SAINTS DU MARTYROLOGE ROMAIN

A Rome, saint Moyse, prêtre et martyr.

A Antioche, saint Erasme, martyr.

 

Sainte Catherine glorifia J.-C. en confessant généreusement la foi à Alexandrie, sous Maximin II. On ne peut guère compter sur ce que portent ses Actes, parce qu'ils ont été considérablement interpolés ou corrompus. On lit dans le Ménologe de l'empereur Basile, qui les a suivis, que sainte Catherine était du sang royal ; qu'elle avait de rares connaissances, qu'elle confondit une assemblée de philosophes païens avec lesquels Maximin l'obligea de disputer ; que ces philosophes se convertirent, et que, persistant dans la profession du christianisme, ils furent brûlés tous ensemble. Les Actes de la sainte ajoutent qu'elle fut attachée sur une machine composée de plusieurs roues garnies de pointes très aiguës; mais que, quand on voulut faire agir les roues, les cordes se brisèrent miraculeusement, en sorte que la sainte fut délivrée, et qu'on la condamna ensuite à avoir la tête tranchée, vers le commencement du IVe siècle.

Après la vertu, le plus beau et le plus précieux ornement de l'esprit humain, c'est la science qui perfectionne toutes les facultés naturelles. 1° On voit des gens se plaindre de l'infidélité de leur mémoire; mais, si l'on a soin d'exercer cette faculté, surtout dans la jeunesse, on la rendra capable de cette mesure de connaissances qui est au moins nécessaire. 2° De toutes nos facultés, le jugement est la plus estimable, celle qui gouverne et dirige les autres. Il faut donc prendre soin de le former par des études bien faites, par la réflexion, par l'expérience, ce qui produira la justesse et le goût du vrai. 3°. Par ces différents moyens, l'âme contractera l'habitude de se raidir contre la paresse naturelle à l'homme, et deviendra capable d'occupations sérieuses

Saint Pierre d'Alexandrie - 26 novembre

PENSEE. Que de scandales et de maux a produits l'orgueil dans le monde ! Que d'hérésies et de schismes ce vice a engendrés ! Que d'injustices et de cruautés il a inspirées! Que de désordres et de massacres il a occasionnés !

PRATIQUE. Exercez-vous à devenir humble.

PRIEZ pour les caractères orgueilleux et emportés.

ORAISON.

O Dieu tout-puissant, jetez les yeux de votre miséricorde sur notre faiblesse; et, parce que nous sommes accablés sous le poids de nos péchés, faites que nous soyons fortifiés par la glorieuse intercession du bienheureux Pierre, votre martyr et pontife. Par J.-C. N.-S. Ainsi soit-il.

 

AUTRES SAINTS DU MARTYROLOGE ROMAIN

A Padoue, saint Bellin. évêque et martyr.

En Arménie, saint Nicon, moine.

 

Eusèbe appelle saint Pierre d'Alexandrie l'excellent docteur de la religion chrétienne, le principal et le divin ornement des évêques ; il nous apprend qu'il se rendit admirable par sa vertu, par l'étendue de son savoir, et par une profonde connaissance des saintes Ecritures. Pierre fut placé sur le siège d'Alexandrie après la mort de Théonas, arrivée en 300. Il gouverna son Eglise avec une éminente sainteté, et montra autant de prudence que de courage durant la violente persécution de Dioclétien et de ses successeurs. Malgré tous ses soins, il eut la douleur d'en voir apostasier un grand nombre. La plupart cependant rentrèrent en eux-mêmes, et le saint évêque, dans son épitre canonique, régla la pénitence qu'il convenait d'imposer à chacun. Mais de tous les apostats aucun ne scandalisa plus l'Eglise que Melèce de Lycopolis dans la Thébaïde : il le fit déposer. Plus tard, il lança contre Arius une sentence d'excommunication, dont la suite ne tarda pas à justifier la sagesse: Saint Pierre, après avoir souffert la prison dans la persécution de Galère, eut la tête tranchée, par ordre de Maximin II, en 311.

Rien n'excuse d'une faute que l'on commet par ignorance des choses qu'on doit savoir par état 1° D'après cette règle , on comprend la nécessité où se trouve chacun de bien s'instruire des devoirs de son état, de se les rappeler sans cesse pour ne point les oublier. 2° On sent combien est grande la responsabilité de certaines professions, du prêtre surtout, du magistrat, du médecin

Saint Maxime évêque - 27 novembre

PENSÉE. On apprend la science du salut en se rendant docile aux instructions de l'Église, en faisant des lectures pieuses, en méditant la loi du Seigneur, en ouvrant à la doctrine céleste son coeur et son .esprit. La pratique des vertus l'imprime profondément dans nos âmes.

PRATIQUE. Redoutez les honneurs.

PRIEZ pour les prêtres que Dieu appelle à l'épiscopat.

 

ORAISON.

Faites, nous vous en supplions, Dieu tout-puissant, que la solennité de la fête du bienheureux Maxime, votre confesseur et pontife, augmente en nous la dévotion et les mérites pour le salut. Par J.-C. N.-S. Ainsi soit-il.

 

AUTRES SAINTS DU MARTYROLOGE ROMAIN.

En Arménie, saint Acace, prêtre et martyr.

En Gallicie, saint Primitif, martyr.

 

Saint Maxime naquit à Decomer, près de Digne en Provence. Ses parents, recommandables par leur piété, l'élevèrent dans la pratique de la vertu et dans l'horreur du vice. Il mena d'abord une vie retirée dans la maison paternelle, consacrant la glus grande partie de son temps à la prière, à des lectures et à des études sérieuses. Sa vertu se perfectionnant avec rage, il prit la résolution de vivre dans une continence perpétuelle, et bientôt il alla se réfugier à Lérins, dont saint Honorat était alors abbé. Il devint son successeur. Cette maison, dit saint Si­doine, parut prendre un nouveau lustre sous le gouvernement de Maxime, et les religieux s'apercevaient à peine de la sévérité de la règle, tant ils obéissaient avec zèle et avec joie. Cependant les habitants de Fréjus pensaient à leur enlever ce digne supérieur pour en faire leur évêque; mais il s'enfuit. Il ne put pourtant éviter d'accepter le siège de Riez. Maxime ne changea rien à sa manière de vivre, et l'on ne s'aperçut de sa dignité que par le redoublement de ferveur qu'il fit remarquer dans l'exercice de ses redoutables fonctions. Il assista à plusieurs conciles tenus dans sa province, et mourut vers l'an 460.

Apprendre l'art de bien vivre et de se revêtir de J.-C.voilà quelle fut l'étude des Saints. 1° C'est là eu effet la fin de l'homme et l'unique voie qui puisse le conduire au bonheur dans cette vie et dans l'autre. Il n'y a, suivant le langage de l'Ecriture, d'autre science que celle-là; toute autre science est appelée vanité, folie. 2° Ce n'est pas que les sciences humaines n'aient leur utilité; mais elles ne sont rien en comparaison de la science du salut. Il y a plus, c'est que si elles ne sont dirigées par celle-ci, et qu'elles ne s'y rapportent pas, elles précipitent ordinairement dans des erreurs aussi grossières que dangereuses.

Saint Sosthénes martyr - 28 novembre

PENSEE. Quel est celui qui fait de sa raison l'usage le plus légitime et le plus glorieux? C'est le fidèle qui se soumet à la révélation, dont la divinité ne peut être révoquée en doute par quiconque examinera de bonne foi les motifs de crédibilité qui lui servent de fondement.

PRATIQUE. Défiez-vous de vos propres pensées.

PRIEZ pour le directeur de votre conscience.

 

ORAISON.

Faites, nous vous en supplions, Dieu tout-puissant, que, célébrant le triomphe du bienheureux Sosthènes, votre martyr, nous soyons, par son intercession, fortifiés dans l'amour de votre nom. Par J.-C. N.-S. Ainsi soit-il.

 

AUTRES SAINTS DU MARTYROLOGE ROMAIN.

A Rome, saint Ruf, martyr.

En Afrique, saint Mansuet, évêque et martyr.

 

Saint Sosthènes était disciple de l'apôtre saint Paul. Ce grand apôtre en fait mention dans sa première Epitre aux Corinthiens. « Ce saint, dit le Martyrologe romain, étant chef d'une synagogue, et s'étant converti à J.-C., fut frappé cruellement en présence du proconsul Gallion, et consacra par une brillante initiative les prémices de sa foi. » On ne sait rien du reste de sa vie. Mais on peut facilement imaginer ce qu'elle dut être, en songeant que ce saint mérita la confiance d'un maître comme l'Apôtre des nations. Il avait une vertu à l'épreuve, que saint Paul pouvait proposer pour exemple : c'est tout dire

Les Martyrs, livrés à la rage des tyrans et aux horreurs d'une mort cruelle, paraissent au monde les plus malheureux de tous les hommes ; mais, aux yeux de la foi, rien n'est plus glorieux ni plus digne d'envie que leur sort. 1° Qu'y a-t-il, en effet, de plus grand, de plus noble pour un chrétien que d'aimer ceux qui le haïssent et le persécutent injustement ; que de prier pour leur bonheur éternel et temporel ; que de sacrifier tous les avantages du monde; que de souffrir tout plutôt que de violer les commandements du Seigneur ? 2°. Mais ce courage, cet amour Dieu, ce zèle pour sa gloire, le faisons-nous paraître dans notre conduite? Les remarque-t-on du moins dans ces épreuves journalières dont notre vie ne peut être exempte? Examinons-nous de bonne foi, et voyons de quel esprit nous sommes animés, et rectifions-nous.

Saint Saturnin évêque - 29 novembre

PENSÉE. Les difficultés ne doivent jamais rebuter quand on agit pour Dieu. Ce n'est pas tout que de bien commencer, ce n'est même rien si l'on n'est pas déterminé de bien finir. Mais aussi une généreuse résolution dès le principe donne beaucoup de force pour persévérer.

PRATIQUE. Ranimez votre confiance en Dieu.

PRIEZ pour les personnes affligées.

 

ORAISON.

O Dieu, qui par le ministère du bienheureux Sa­turnin, votre martyr et pontife, avez fait passer un peuple infidèle, des ténèbres de l'erreur, à la lumière de la vérité; accordez-nous, par son intercession, la grâce de demeurer fermes dans la foi, et inébranlables dans l'espérance que donne l'Evangile qu'il a annoncé. Par J.-C. N.-S. Ainsi soit-il.

 

AUTRES SAINTS DU MARTYROLOGE ROMAIN.

A Toulouse, saint Paramon, évêque.

A Todi, sainte Illuminie, vierge.

 

Saint Saturnin vint de Rome prêcher la foi dans les Gaules. Il y fut envoyé, par le pape saint Fabien, vers l'an 245, quelque temps après l'arrivée de saint Théophime, premier évêque d'Arles. Ce fut en 250, sous le consulat de Dèce et de Gratus, qu'il fixa son siège épiscopal à Toulouse, capitale des Tectosages, dont Jules César avait fait une colonie romaine, et on il convertit un grand nombre de païens par ses prédications et par ses miracles. Il assemblait son troupeau dans une petite église voisine du Capitole, qui était le principal temple des idoles et le Renon se rendaient les oracles. La présence du saint, qui passait souvent par là, ayant rendu les démons muets, les prêtres épièrent le moment de son passage, se saisirent de sa personne, et le conduisirent au temple, en lui déclarant qu'il fallait ou qu'il sacrifiât pour réparer son impiété prétendue, ou qu'il l'expiât dans son sang. La réponse du saint fut telle qu'on devait l'attendre. Les idolâtres lui firent souffrir toutes les indignités que leur malice put imaginer. Enfin ils l'attachèrent par les pieds à un taureau qu'ils irritèrent, et qui dans sa fureur traîna le martyr avec tant de violence, qu'on vit bientôt son corps s'en aller en lambeaux. Ses précieux restes furent recueillis avec respect, et se conservent encore à Toulouse.

Qu'est-ce qu'un véritable chrétien? 1° C'est un homme vivement pénétré du sentiment de son néant, et cependant courageux et magnanime dans son humilité ; 2°. un homme que son détachement des choses créées élève au-dessus du monde ; qui maîtrise ses sens par la mortification, et qui, mort à lui-même, n'a d'autre intérêt que celui de la gloire de J.-C. ; 3°. un homme enfin qui est doux, affable, patient, aussi rempli de tendresse et de charité pour le prochain que brûlant de zèle pour la religion... Est-ce là ce que vous êtes?... Prenez donc les moyens, de le devenir !

Saint André apôtre - 30 novembre

PENSÉE. Moins nous tiendrons au monde, plus nous avancerons dans le divin amour. Cette vertu, qui est la reine, l'âme et la forme de toutes les autres, doit être entretenue par la prière, le recueillement et la méditation, et exercée par des actes extérieurs.

PRATIQUE. L'amour de la mortification.

PRIEZ pour l'Eglise.

 

ORAISON.

Nous supplions humblement votre divine Majesté, Seigneur, que l'apôtre saint André, qui a instruit et gouverne votre Eglise, intercède sans cesse pour nous au pied du trône de votre miséricorde. Par N.-S. Ainsi soit-il.

 

AUTRES SAINTS DU MARTYROLOGE ROMAIN.

A Constantinople, sainte Justine, vierge et martyre.

A Tréguier, saint Tugdual, évêque

 

Saint André, frère de saint Pierre, et pécheur comme lui, s'attacha d'abord à saint Jean Baptiste, dont il s'appliqua à mettre les instructions en pratique. Il fut le premier disciple que J.-C. choisit, et assista aux noces de Cana. Dans la formation du collège apostolique, l'Evangile le nomme le premier après saint Pierre, qu'il avait lui-même amené au Fils de Dieu. Peu de temps après, ils eurent l'un et l'autre le bonheur de recevoir leur divin Maître chez eux, à Capharnaüm. Une circonstance qui montre encore le crédit que notre saint avait auprès du Sauveur, c'est que saint Philippe s'adressait à lui pour obtenir une audience à des étrangers qui mandaient à voir J.-C. Après l'ascension du Sauveur. et la descente du Saint-Esprit, saint André, d'après Origène, prêcha l'Evangile en Scythie. Il le fit aussi ailleurs. On convient que ce fut à Patras en Achaïe que le saint apôtre donna sa vie pour J.-C. Son supplice fut celui de la croix, instrument précieux pour un apôtre aussi jaloux de ressembler en tout à son divin Maitre.

Admirables paroles de saint André à la vue de la croix sur laquelle il devait mourir : « Je vous salue, croix précieuse, qui avez été consacrée par le corps de mon Dieu, et ornée par ses membres comme avec de riches pierreries!... Je m'approche de vous dans de vifs transports de joie. Recevez-moi dans vos bras, ô croix salutaire, qui avez été embellie par les membres du Seigneur ! Je vous ai ardemment aimée; il y a longtemps que je vous désire et, que je vous cherche. Enfin mes voeux sont accomplis: recevez-moi dans vos bras, en me tirant du milieu des hommes, et présentez-moi à mon Maitre. Que celui qui s'est servi de vous pour me racheter daigne me recevoir par vous! »