Carmel

Mai

Selon une coutume des Carmels, au début de chaque mois, les religieuses tiraient d'une corbeille posée sur les marches du choeur, un billet portant le nom d'un saint patron protecteur pour le mois, à découvrir et à vénérer spécialement. Voici le texte de ces billets du temps de Thérèse. 

  feuillet du premier jour du mois - 8 cm. X 12,8 cm.

Saint Philippe et Saint Jacques - 1er mai

PENSEE. Dieu est-il le seul objet de tous les mouvements de notre coeur ? Ne soupirons-nous qu'après lui? Si notre conscience ne nous rend pas ce consolant témoignage, prions les saints Apôtres de nous obtenir un parfait détachement de toutes les choses créées, afin que par nos désirs nous devenions déjà les citoyens du ciel.

PRATIQUE. La sainte présence de Dieu.

PRIEZ pour le succès des missions.

 

ORAISON.

O Dieu, qui nous inspirez une sainte joie dans la fête de vos saints apôtres Philippe et Jacques : faites que par leur intercession nous participions aux mérites de la passion et de la résurrection de votre Fils unique, afin que nous possédions un jour,  dans votre maison, cette demeure que vous nous avez préparée pour héritage. Par le même J.-C. N.-S. Ainsi soit-il.

 

AUTRES SAINTS DU MARTYROLOGE ROMAIN.

 En Egypte, saint Jérémie, prophète.

A Sion en Valais, saint Sigismond, roi et martyr.

 

Saint Philippe était de Bethsaide en Galilée. Le Sauveur l'appela, et lui dit de le suivre, le lendemain de la vocation de saint Pierre et de saint André. L'état du mariage dans lequel il était engagé ne l'avait point empêché, selon la remarque de saint Chrysostôme, de méditer assidûment la loi et les prophètes. Par cette méditation, il s'était préparé à reconnaître le Messie dans la personne de J.-C. ; aussi ne balança-t-il point à abandonner tout pour s'attacher à lui. Il devint un de ses zélés disciples, il fut le compagnon inséparable de son ministère et de ses travaux, et il en reçut des marques toutes particulières de confiance et d'amitié.  Saint Philippe prêcha dans les deux Phrygies, et mourut vers l'an 80.

Saint Jacques (le Mineur) était fils d'Alphée et de Marie, soeur de la sainte Vierge. Appelé à l'apostolat avec Jude, son frère, il mérita d'être honoré par le Sauveur, après sa résurrection, d'une apparition particulière, dans laquelle l'Eglise de Jérusalem lui fut spécialement recommandée. Il en devint en effet le premier évêque, et l'accrut rapidement par l'activité de son zèle. Cependant la rage des Juifs contre les chrétiens voulut le forcer à renoncer à sa foi en J.-C. et, sur son refus, il fut précipité du haut du temple. Il mourut en priant pour ses bourreaux l'an 61.

Le vrai chrétien 1° se regarde comme étranger sur la terre ; il ne voit dans le lieu de son pèlerinage qu'un abîme de misères, que des sujets de componction, de douleur et de crainte. 2°. Mais, d'un autre côté, il s'élève jusqu'à Dieu par la foi ; il contemple la beauté et la magnificence de son royaume éternel; il admire, en soupirant, les délices pures, et la paix inaltérable que l'on y goûte. 3° Alors il s'écrie, dans un transport d'amour : 0 joie, qui surpasses toutes les joies, et sans laquelle il n'en est point de véritable sur la terre, quand est-ce que je te posséderai?

Saint athanase docteur de l'église - 2 mai

PENSÉE. «  Le Fils de Dieu a pris sur lui notre pauvreté et nos misères, afin de nous rendre participants de ses richesses. Ses souffrances nous rendront un jour impassibles. Nous trouverons notre joie dans ses larmes, notre résurrection dans son tombeau, et dans sa mort le gage de l'immortalité » (S. Athanase).

PRATIQUE. Union à Dieu par le coeur adorable de N.-S

PRIEZ pour l'extirpation des hérésies.

ORAISON.

Faites-nous la grâce, Dieu tout-puissant, de comprendre et de confesser la grandeur et l'excellence de votre Verbe, dont le bienheureux Athanase s'est montré le zélé défenseur. Par le même J.-C. N.-S. Ainsi soit-il.

 

AUTRES SAINTS DU MARTYROLOGE ROMAIN

A Rome, sainte Zoé, martyre.

A Gênes, saint Valentin, évêque

 

Saint Athanase naquit à Alexandrie vers l'an 206. Saint Alexandre, patriarche de cette ville, se chargea de son éducation, et le mena avec lui au concile de Nicée, où, quoiqu'il ne fût encore que diacre, son savoir et son zèle le firent universellement admirer. Elevé quelque temps après sur le siège d'Alexandrie, il devint le fléau de l'arianisme et la colonne de l'Eglise. Aussi les hérétiques n'épargnèrent-ils ni intrigues ni calomnies, auprès des empereurs et des papes, pour se délivrer d'un si terrible adversaire ; mais toutes leurs persécutions ne tournèrent qu'à sa gloire et au triomphe de la vérité. Cinq fois chassé de son Eglise, il y entra toujours avec un nouvel éclat, et ne se vengea de ses ennemis que par un redoublement de zèle pour leur conversion. « Doux et affable, dit S. Grégoire de Naziance, il n'y avait personne qui n'eût près de lui un accès facile... Ses réprimandes étaient sans amertume, et ses louanges servaient de leçon. Il reprenait avec la tendresse d'un père, et louait avec toute sa gravité d'un maitre. Aussi était-il à la fois indulgent sans faiblesse et ferme sans dureté. Tous lisaient leurs devoirs dans sa conduite..... Ses persécuteurs trouvaient en lui une âme inflexible et supérieure à toutes les considérations humaines. Rien n'était capable de le faire fléchir en faveur de l'injustice ».Après avoir soutenu victorieusement de rudes combats contre les ennemis de la foi saint Athanase passa à une meilleure vie l'an 375.

Si nous voulons acquérir la science des Saints, cette science qui seule procure le vrai bonheur, en éclairant l'esprit et en réformant le coeur :1° que la vie du Sauveur, que les différentes circonstances de ses actions, que ses vertus et ses exemples deviennent le principal sujet de nos méditations. 2° Unissons nos bonnes oeuvres à ses mérites, offrons-les au Père céleste en lui, avec lui et par lui, pour la gloire de la très-sainte Trinité. 3°. Prions-le de nous bien pénétrer de son esprit et de ses maximes

L'invention de la Sainte Croix - 3 mai

PENSÉE. En adorant la croix, nous adorons le Dieu qui par sa mort a sanctifié ce bois d'ignominie ; nous rappelons à notre esprit le précieux souvenir de la mort du Sauveur ; nous professons que nous le regardons comme l'auteur de notre foi et le consommateur de l'oeuvre de notre rédemption; nous nous excitons à espérer en ses mérites ; nous allumons dans nos coeurs le feu du divin amour.

PRATIQUE. Faites le signe de la croix avec respect.

PRIEZ pour la conversion des ennemis de la croix.

 

ORAISON.

O Dieu , qui avez renouvelé dans l'invention du bois salutaire de la croix les merveilles que vous opérâtes dans le temps de votre passion : daignez, par le prix de votre sang répandu sur cet arbre de vie, nous accorder la bienheureuse immortalité, vous qui étant Dieu vivez et régnez dans tous les siècles des siècles.

 

AUTRES SAINTS DU MARTYROLOGE ROMAIN.

Narni, saint Juvenal, évêque.

En Touraine, salut Florin, martyr

 

Sainte Hélène, mère de Constantin, quoique âgée  de près de quatre-vingts ans, voulut aller en pèlerinage à Jérusalem, l'an 326, et là elle se sentit animée d'un ardent désir de trouver la croix du Sauveur. Mais rien ne désignait le lieu où elle pouvait être; la tradition même ne donnait aucune lumière sur ce sujet. Cependant, comme c'était la coutume chez les Juifs d'enterrer, auprès du corps des suppliciés, tout ce qui avait servi à leur exécution, on ne douta pas que, si l'on parvenait à découvrir le lieu de la sépulture de J.-C., on n'y trouvât aussi ce dépôt sacré. En effet, la pieuse impératrice ayant aussitôt donné des ordres, on arriva, en creusant, jusqu'au sépulcre auprès duquel on trouva trois croix, les clous, et le titre , mais détaché. Restait donc à savoir laquelle des trois croix était celle du divin Maitre. Saint Macaire, évêque de Jérusalem, les fit porter toutes trois chez une dame de qualité qui était à l'extrémité, et, les lui ayant appliquées successivement, dès qu'elle eut touché la dernière, elle fut parfaitement guérie. Sainte Hélène, au comble de la joie, en déposa la portion la plus considérable dans une magnifique Eglise qu'elle et son fils bâtirent à Jérusalem. On y accourait de toute part pour la vénérer. La fête de l'invention de la sainte Croix est très ancienne; on la célèbre dans l'Eglise latine depuis le Ve ou le VIe siècle.

La plus belle des sciences, préférable à toutes les connaissances humaines, est la science de la croix. 1° « Je n'ai point fait profession parmi vous, disait saint Paul aux Corinthiens, de savoir autre chose que Jésus crucifié. » Chaque jour il tachait de se perfectionner dans cette sublime connaissance, qui était l'unique objet de ses désirs. 2°. Le même  Apôtre s'écriait, dans un transport d'amour pour la croix : « A Dieu ne plaise que je me glorifie jamais en autre chose qu'en la croix de N.-S. J.-C.!» Or se glorifier en une chose, c'est l'aimer, c'est l'estimer, c'est, selon saint Thomas, faire consister, en elle sa grandeur et sa félicité.

Sainte Monique veuve - 4 mai

PENSÉE. « Mon fils, il n'y a plus rien dans cette vie qui puisse me toucher... Je ne souhaitais la prolongation de mes jours que pour vous voir catholique. Dieu a fait encore plus que je n'avais désiré, puisque je vous vois entièrement consacré à son service... »  (Dernière parole de sainte Monique à saint Augustin).

PRATIQUE. Le zèle du salut des âmes.

PRIEZ pour la conversion des pécheurs.

ORAISON.

O Dieu, le consolateur des affligés et le salut de ceux qui espèrent en vous; Seigneur, qui avez écouté avec bonté les larmes que la piété a fait verser à sainte Monique pour la conversion d'Augustin, son fils: accordez-nous de verser des larmes de pénitence pour l'expiation de nos péchés, et de trouver grâce auprès de votre divine miséricorde. Par J.-C. N.-S.Ainsi soit-il.

 

AUTRES SAINTS DU MARTYROLOGE ROMAIN.

A Nicomédie, sainte Antoinette. martyre.

En Palestine, saint Sylvain, évêque.

 

L'Eglise a eu, de tout temps, une grande vénération pour sainte Monique, et cette vénération est principalement fondée sur ce qu'elle reconnaît lui être redevable, après Dieu, de la naissance et de la conversion de saint Augustin. Monique naquit en 332 d'une famille où régnait la piété et la crainte de Dieu. Elle fut élevée par une sage gouvernante qui s'appliqua à réprimer de bonne heure en elle les premières saillies des passions, et à la former à l'amour de la religion et à la pratique de ses devoirs. Il n'en fallait pas moins pour la préparer aux rudes épreuves qui l'attendaient. Elle épousa un bourgeois de Tagaste nommé Patrice, homme d'honneur mais encore païen. Elle eut beaucoup à souffrir de son humeur violente et emportée ; mais elle ne se départit jamais de la soumission que la religion commande aux femmes chrétiennes. Cette modération adoucit peu à peu ce caractère impétueux ; et les bons exemples qu'elle lui donnait d'ailleurs firent  sur lui tant d'impression, qu'il renonça enfin à l'idolâtrie et mourut saintement. Mais il laissait un fils, le grand Augustin, qui devait prolonger encore longtemps les chagrins de cette digne veuve, pour lui donner ensuite bien douces consolations. Toutes les remontrances de Monique, paraissaient inutiles ; mais ses prières et ses larmes obtinrent enfin une conversion , si. importante. N'ayant plus rien à désirer sur la terre, elle alla au ciel recevoir la récompense de tant de mérites.

L'obligation des parents relativement à leurs enfants ne consiste pas seulement à pourvoir à leur subsistance. 1°. Ils doivent veiller à leur faire prendre de bonne heure le goût de la vertu et l'éloignement du vice. 2. Si la fougue des passions les entraîne il faut qu'ils emploient, avec patience et à propos, la sévérité, la douceur et la prière, pour obtenir le changement de vie et la cessation d'écarts affligeants.

Saint Pie V pape - 5 mai

PENSÉE. Ce que l'on doit craindre le plus dans les postes éminents, disait saint Bernard au pape Eugène, son disciple, c'est d'oublier le soin de son âme au milieu des affaires publiques, et de se perdre soi-même en se laissant emporter par le tumulte des distractions. Mais que dire de ceux qui peuvent plus facilement choisir leur temps?...

PRATIQUE. La ferveur dans la prière

PRIEZ pour vos supérieurs spirituels et temporels.

 

ORAISON.

O Dieu, qui pour exterminer les ennemis de votre Eglise, et pour relever l'éclat du culte divin, avez daigné choisir le bienheureux Pie, souverain pontife : accordez-nous d'être défendus par sa protection, et de nous attacher tellement à votre service, que, vainqueurs des pièges de tous nos ennemis, nous jouissions d'une paix sans fin. Par J.-C. N.-S. Ainsi soit-il.

 

AUTRES SAINTS DU MARTYROLOGE ROMAIN.

 En Sicile, saint Ange, prêtre.

En Syrie, saint Euloge, évêque.

 

Saint Pie V naquit en 1503, à Bosco, dans le diocèse Tortone, d'une famille noble, mais peu fortunée. Elevé dans la piété, dès l'âge de quinze ans, il prit l'habit de Saint-Dominique, qu'il honora par une ferveur soutenue. Après avoir enseigné avec beaucoup de succès la philosophie et la théologie, il devint successivement maitre des novices, prieur dans plusieurs maisons, vicaire du grand inquisiteur, évêque, et enfin cardinal sous le nom de cardinal Alexandrin. Sous le pape Paul IV, puis sous le pape Pie IV, il eut beaucoup de part aux affaires, et se montra constamment très zélé pour le maintien des lois et la discipline de l'Eglise. Aussi saint Char­les Borromée, à la mort du pape Pie 1V, s'empressa de réunir tous les suffrages du sacré collége en faveur du cardinal Alexandrin. Ce choix fut universellement approuvé ; lui seul eut recours aux prières et aux larmes pour n'être point chargé du gouvernement de toute l'Eglise. Il n'y eut que la crainte de résister à la volonté de Dieu qui lui fit donner son consentement. Il publia les décrets du saint concile de Trente, et travailla de toutes ses forces à les faire exécuter. Ce fut aussi à ses soins et à ses prières qu'on dut particulièrement la mémorable victoire remportée à Lépante sur les Turcs en 1571. Ce saint  pape mourut l'année suivante.

quoi pourrait être bon celui qui est méchant à lui-même ? 1° Il n'est pas aussi aisé que bien des gens se l'imaginent, de maintenir l'ordre dans ce petit royaume qui est en nous, et de gouverner avec sagesse le peuple nombreux qui l'habite, cette foule de pensées, d'affections, de préjugés, de passions, qui jettent si souvent nos coeurs dans le trouble. 2° Que ceux' surtout, qui sont chargés de la conduite des autres, aient soin de s'appliquer cette maxime. Il n'y a pas d'homme plus obligé qu'eux d'avoir souvent recours à la prière et à la méditation, d'examiner ce qui se passe dans leur intérieur, et de veiller sur leurs âmes avec le plus grand soin.

Jean devant la porte latine - 6 mai

PENSEE. Que de parents ambitieux veulent pousser leurs enfants dans le monde ou dans l'Église; que d'orgueilleux briguent les dignités dans la seule vue de l'honneur et du profit qui y est attaché

PRATIQUE. Aimez à être ignoré et réputé pour rien,

PRIEZ pour les justes affligés.

 

ORAISON.

O Dieu, qui voyez que nos maux nous troublent de tous côtés : faites, nous vous en supplions, que nous trouvions une protection assurée dans l'intercession du bienheureux Jean, votre apôtre et évangéliste. Par J.-C. N.-S. Ainsi soit-il.

 

AUTRES SAINTS DU MARTYROLOGE ROMAIN.

A Antioche. saint Evode, évêque et martyr.

A Milansainte Judith, martyre

 

Saint Jean avait survécu à tous les autres apôtres, et passé sa glorieuse carrière plus loin qu'aucun d'eux. Résidant à Ephèse, il pourvoyait de là aux besoins des Eglises qu'il avait fondées, et gouvernait toute l'Asie. Il était temps qu'il bût au calice de son maitre, et qu'il remplit l'engagement solennel qu'il avait pris. La seconde persécution générale suscitée l'an 95 par le cruel Domitien vint lui en offrir l'occasion. Son éminente dignité, et l'autorité qu'il exerçait dans l'Eglise, jointes à l'éclat de ses travaux et de ses vertus, ne pouvaient manquer de le signaler à la haine des païens. Il fut donc arrêté, et envoyé à Rome chargé de fers. Il parut devant l'empereur, qui, loin de se laisser attendrir à la vue de ce vénérable vieillard, eut la barbarie d'ordonner qu'on le jetât dans une chaudière remplie d'huile bouillante, auprès de la porte Latine. Mais Dieu, qui ne voulait lui donner que le mérite et l'honneur du martyre, changea pour lui cette chaudière mortelle en un bain rafraichissant ; et il en sortit plus fort et plus vigoureux qu'il n'y était entré. Domitien fut frappé de cet événement ; mais il l'attribua au pouvoir de la magie , et il relégua le saint apôtre dans l'ile de Pathmos.

Pouvez-vous boire le calice que je dois boire ? 1°Les souffrances et les humiliations. sont le partage que J.-C. a reçu de son Père pour le temps de sa vie mortelle. Peut-il nous donner une plus grande marque de son amour que de nous faire boire à ce calice d'amertume? 2° 0 croix précieuse! ô chemin royal du ciel, qui a été ouvert et sanctifié par notre divin chef ! que saint Jean fut heureux d'accompagner son cher Maître jusque sur le Calvaire ! Il eut avec la divine Marie, et Madeleine, le glorieux privilège de ressentir dans son coeur les douleurs et tous les opprobres dont Jésus fut rassasié. 3° Et si, par une permission du ciel, il échappa à la fureur des Juifs, la vivacité de son amour lui fit remporter la palme d'une sorte de martyre, qui, sans être sanglant, n'en fut pas moins méritoire

Saint Brieux évêque - 7 mai

PENSEE. Rien ne doit intimider un chrétien fidèle quand on l'entraîne à manquer à ses devoirs, pas plus qu'un sage ministre de J.-C. quand la foi est attaquée. Où en serait notre sainte religion si les Apôtres avaient tremblé devant les tyrans?

PRATIQUE. Gardez-vous de tout respect humain.

PRIEZ pour les esprits pusillanimes.

 

ORAISON

Seigneur, dirigez vos brebis dans la voie da salut éternel que la vie et la doctrine dé saint Brieuc, pontife, loura indiquée et faites, par son intercession, que nous suivions ses traces, de telle sorte que nous méritions d'être avec lui couronnés au ciel. Par J.-C. N.-S. Ainsi soit-il.

 

AUTRES SAINTS DE MARTYROLOGE ROMAIN.

En Pologne, saint Stanislas, évêque et martyr.

A Nicomédie, saint Quadrat, martyr.

 

Saint Brieuc, issu d'une famille illustre de la Grande-Bretagne, devint, à l'âge d'environ vingt ans, un des principaux disciples de saint Germain d'Auxerre, lors de son voyage dans la Grande-Bretagne, en 429. Il le suivit même en France, et y fut, quelque temps après, élevé au sacerdoce. Il fit ensuite un voyage dans sa patrie, où il convertit ses parents. Plusieurs années après, il passa dans l'Armorique. I1 convertit, dans le territoire de Tréguier, un riche seigneur nommé Conan, qui lui fournit des fonds pour bâtir un monastère dans la partie septentrionale de l'Armorique. Sa communauté fut bientôt très nombreuse. Il la gouverna quelques années, puis il nomma un abbé à sa place. Il fonda un nouveau monastère sur un emplacement qu'il obtint de Riwallon, son parent et son ami. Il conduisait lui-même les religieux dans les voies de la perfection, lorsque le Seigneur l'appela à lui vers l'an 502, dans un âge fort avancé. Une inscription gravée sur un morceau de marbre, que l'on trouva dans sa châsse en 1210, le qualifié évêque. Il parait qu'il n'était qu'évêque sans titre particulier, et qu'il fut sacré avant de quitter sa patrie pour toujours.

Il en est beaucoup qui emploient une partie de leur vie à rendre l'autre misérable.  De ce nombre sont ceux qui se laissent séduire, dès leur jeunesse, par les maximes corrompues du monde. Les passions, flattées d'abord, exercent bientôt un empire tyrannique : viennent ensuite les habitudes vicieuses, qui produisent dans l'esprit ces ténèbres épaisses que ni les lumières de la raison ni la foi ne peuvent plus dissiper. 2° Il est donc très important de veiller de bonne heure à l'égard de son coeur, afin de se munir contre les illusions et les pièges des ennemis domestiques qui l'environnent de toutes parts. 30 Les passions prennent mille formes pour nous tromper. Celles dont quelquefois nous avons le plus à nous délier sont celles qui nous paraissent le moins à craindre.

Apparition de Saint Michel sur le mont Gargan - 8 mai

PENSEE. Dans l'état d'imperfection où nous sommes, nous ne pouvons avoir qu'une très faible idée du pouvoir des esprits; mais la révélation a suppléé au défaut de nos lumières, et a tiré une partie du voile qui nous dérobait la connaissance du monde immatériel.

PRATIQUE. Imitez la fidélité des Anges au service de Dieu.

PRIEZ pour obtenir la grâce d'une sainte mort

 

ORAISON.

O Dieu, qui, par un ordre merveilleux, dispensez les ministères des Anges et des hommes : daignez nous accorder que nous soyons fortifiés sur la terre pendant notre vie, par l'assistance de ceux qui ne cessent jamais de vous rendre leurs services dans le ciel. Par J.-C. N.-S. Ainsi soit-il.

 

AUTRES SAINTS DU MARTYROLOGE ROMAIN.

A Auxerre, saint Hellade. évêque.

A Bourges, saint Désiré, évêque.

Il est évident, par plusieurs passages de l'Ecriture, que Dieu emploie souvent le ministère des esprits célestes dans l'exécution des décrets de sa Providence par rapport au monde en général, et surtout par rapport aux hommes. De là le nom d'anges ou d'envoyés qui leur est donné, nom qui ne désigne pas leur nature, mais leur office. Les Anges, et sous cette dénomination sont compris tous les esprits bienheureux, les Anges sont des substances immatérielles, qui par conséquent n'ont aucune des propriétés des corps, telles que l'étendue, la divisibilité, la figure, la couleur, etc. Il suit de là que les Anges sont d'une nature plus excellente que les êtres qui habitent ce monde. Inutilement voudrions-nous concevoir l'activité des Anges : ils ont le pouvoir de se transporter d'un lieu à un autre, et ce transport se fait avec une rapidité dont il n'y a point d'exemple dans les choses visibles. Il leur faut infiniment moins de temps pour venir du haut du ciel dans les lieux les plus bas de la terre, qu'il n'en faut à la lumière pour arriver du soleil jusqu'à nous. Parmi les Archanges, il y en a trois que l'Ecriture distingue particulièrement : saint Michel, saint Gabriel et Saint Raphael. La fête de ce jour a établi une des plus célèbres apparitions de saint Michel sur le mont Gargan au royaume de Naples, où, pour en perpétuer le souvenir, l'on bâtit une église devenue célèbre.

Nous devons spécialement honorer saint Michel, 1° parce qu'il est un parfait modèle de la générosité qu'il faut que nous apportions à combattre, dans ce monde, les ennemis du bien, de notre salut et de la gloire de Dieu ; 2° parce que ce saint Archange est le protecteur particulier de l'Eglise; 3° parce qu'enfin non seulement il protège l'Eglise en général, mais encore l'âme de chaque fidèle. C'est lui qui introduit les justes dans le séjour de la gloire éternelle.

 

Saint Grégoire de Nazianze docteur de l'église - 9 mai

PENSEE. Nous devons à Dieu tout ce que nous sommes et tout ce que nous avons. Il accepte et récompense nos plus petites actions, lorsqu'il en est le principe; il a égard pour lors non au peu que nous faisons, mais aux sentiments dont nous sommes animés.

PRATIQUE. Soyez sévère dans le choix de vos amis.

PRIEZ pour ceux qui instruisent les ignorants.

 

ORAISON.

O Dieu, qui avez donné à votre peuple le bienheureux Grégoire pour le guider et l'aider dans la voie du salut éternel : faites, nous vous en supplions, que, l'ayant eu sur la terre pour docteur et directeur de notre vie, nous méritions de l'avoir pour intercesseur dans le ciel. Par J.-C. N.-S. Ainsi soit-il.

 

AUTRES SAINTS DU MARTYROLOGE ROMAIN.

A Rome, saint Hermas, disciple de saint Paul.

A Cagli, saint Géronce, évêque.

 

Saint Grégoire, surnommé le Théologien, à cause de la connaissance profonde qu'il avait de la religion, naquit, dans le territoire de Nazianze en Cap­padoce, d'un père et d'une mère qui sont honorés eux-mêmes comme saints. Formé à une pareille école, Grégoire apprit de bonne heure à goûter les charmes de l'innocence. Aussi le séjour d'Athènes, où on l'envoya perfectionner ses études, bien loin de porter atteinte à sa vertu, ne fit que l'affermir, par les sages précautions qu'il employa, et surtout par cette liaison devenue si célèbre qu'il contracta avec saint Basile. A son retour, il reçut le baptême des mains de son père, qui avait été élevé sur le siège de Nazianze, et dès lors il ne soupira qu'après une vie de retraite. Son père, devenu fort âgé, désirait pourtant qu'il l'assistât dans le gouvernement de son diocèse, et il l'ordonna prêtre par force. Bientôt on l'éleva sur le siège de Constantinople, où il fit beaucoup de bien. Mais, comme son attrait pour la solitude le dominait, toujours, il profita de quelques difficultés qui survinrent au sujet de son élection, pour se retirer dans sa patrie, où il ne s'occupa plus que du soin de son âme et de la composition de quelques opuscules de piété. II mourut l'an 390.

Nous n'avons qu'une chose à craindre. C'est de nous mettre, par notre faute, dans le cas de perdre Dieu et la vertu. Laissons aller les choses comme il plaira au Seigneur. Il est le maître de notre Vie, et il sait la raison de tout ce qui nous arrive. Craignons seulement d'agir d'une manière indigne de notre piété. 2° Nous avons nourri les pauvres, nous avons servi nos frères, nous avons chanté des psaumes à la louange de Dieu : s'il ne nous est pas permis de continuer les mêmes exercices, employons-nous à quelque autre chose. La grâce n'est pas stérile; elle ouvre différentes voies qui toutes conduisent au ciel. 3° Vivons dans la retraite, vaquons à la contemplation, purifions nos âmes par la lumière de Dieu : cela n'est peut-être pas moins relevé que tout ce que nous pourrions faire.

Saint Antonin archevêque de Florence - 10 mai

PENSEE. « Toutes les affaires ne nous empêcheront pas de jouir de la paix intérieure, si nous nous réservons au fond du coeur une retraite où les embarras du monde n'aient jamais la liberté d'entrer » (saint Antonin).

PRATIQUE. Ayez des manières douces et polies; la religion, plus encore que l'usage du monde, nous en fait un devoir.

PRIEZ pour ceux qui se vouent au soulagement des misères humaines.

 

ORAISON.

Faites, Seigneur, que nous soyons aidés par les  mérites du bienheureux Antonin, votre confesseur et pontife; afin que, vous trouvant admirable en lui, nous nous félicitions de vous voir miséricordieux envers nous. Par J.-C. N.-S. Ainsi soit-il.

 

AUTRES SAINTS DU MARTYROLOGE ROMAIN

Dans la terre de Hus, le saint homme Job, prophète et juste d'une admirable patience.

A Madrid, saint Isidore, laboureur.

 

Saint Antonin naquit à Florence en 1389. Il manifesta, dès l'enfance, beaucoup de modestie, de candeur, de docilité. II n'avait de goût que pour les exercices de piété, les entretiens avec les personnes vertueuses et la lecture de bons livres. Comme il avait du jugement, de la pénétration et de la mémoire, il fit de rapides progrès dans ses études. A seize ans, il prit l'habit de Saint-Dominique, et fut bientôt capable d'y remplir les emplois les plus importants. Il venait d'assister, en qualité de théologien, au concile général de Florence, tenu en 1439, lorsqu'Eugène IV le nomma au siège archiépiscopal de cette ville, malgré ses répugnances. Sévère pour lui-même, et retraçant dans sa personne et dans sa maison la simplicité des temps apostoliques, Anto­nin ne mettait point de bornes à ses aumônes, et il montra, dans un temps de peste et de famine, jusqu'où pouvait aller la charité d'un vrai pasteur. Dévoué par-dessus tout au soin des âmes, et n'épargnant pour elles ni travaux ni fatigues, il ne négligeait pourtant pas sa propre sanctification; et, au milieu d'une multitude d'occupations de toute espèce, il n'omit jamais aucun de ses exercices de piété, et ne perdit rien de son recueillement. Il mourut l'an 1459. Il répétait, dans ses derniers moments : Servir Dieu, c'est régner!...

Si Dieu nous afflige, ou s'il permet que nous soyons la victime de la méchanceté ou de la malice des hommes, 1° c'est qu'il veut nous conduire à lui par le chemin de la croix; 2° c'est qu'il veut que nous acquérions cette précieuse conformité avec son Fils, dans laquelle se trouve un gage assuré de la béatitude éternelle; 3° c'est enfin qu'il veut nous procurer le moyen d'expier nos fautes, de détacher notre coeur de toutes les choses de la terre, de sentir notre faiblesse et notre misère, de nous défier de nos forces. et de mettre en lui toute notre confiance.

Saint Mamert évêque - 11 mai

PENSÉE. Quoi de plus consolant pour une âme qui souffre que de trouver dans son état la preuve la plus sensible de l'amour de son Dieu, et de penser qu'il ne lui faut, pour se sanctifier, que de la patience et de la soumission à sa volonté!

PRATIQUE. Ne négligez point les oeuvres de pénitence.

PRIEZ pour la tranquillité publique.

 

ORAISON.

Seigneur, daignez exaucer les voeux de ceux qui crient vers vous; et comme, par l'intercession du bienheureux Mamert, votre pontife, vous pardonnâtes à un peuple affligé, de même secourez-nous, par ses prières, dans toutes les tribulations qui nous environnent. Nous vous le demandons par J.-C. N.-S. Ainsi soit-il.

 

AUTRES SAINTS DU MARTYROLOGE ROMAIN.

A Quimper, saint Tudy, abbé.

En Italiesaint Nèpotien , prêtre, dont parle saint Jérôme avec tant d'éloge.

 

Saint Mamert, évêque de Vienne en Dauphiné, fut dans le Ve siècle, une des plus brillantes lumières de l'Eglise dans notre pays. Il joignait à une sainteté éminente un profond savoir et le don des miracles. On doit à sa piété l'établissement des supplications publiques connues sous le nom de Rogations. Des fléaux terribles affligeaient les peuples c'étaient des guerres, des incendies, des tremblements de terre, des bêtes sauvages, qui venaient en plein jour jusque dans les rues et les places des villes. Les impies attribuaient ces événements au hasard; mais les personnes sages les regardaient comme les effets de la colère de Dieu, qui les menaçait d'une ruine totale. Le saint évêque s'applique à faire comprendre à son peuple que la pénitence était le grand remède auquel il fallait recourir, et profita de deux incendies qu'il avait arrêtés par ses prières pour instituer trois jours de processions, accompagnés de jeûnes, de larmes, et de toutes le autres marques de la componction du coeur. Saint Sidoine, évoque de Clermont, s'empressa d'adopter cette pieuse pratique qui devint bientôt universelle dans toute l'Eglise d'Occident, Saint Mamert mourut en 477.

Dans les malheurs publics ou particuliers.   commençons par renoncer au péché, qui est le plus grand des maux et la cause de tout ce que nous  souffrons. 2° Demandons non pas ce qui pourrait flatter nos passions et les entretenir, mais ce qui peut nous rendre agréables aux yeux du Seigneur.

 

Saint Epiphane archevêque et docteur de l'église - 12 mai

PENSEE. Ne regardons jamais l'adversité ou la prospérité comme des choses réelles ou de quelque importance. Élevons-nous jusqu'au ciel, et pensons qu'il n'y a de mal que le péché, et de bien que la vertu qui nous unit à Dieu.

PRATIQUE. Ne précipitez point votre jugement, et agissez avec une grande pureté d'intention.

PRIEZ pour ceux qui sont victimes de jugements faux et téméraires.

 

ORAISON.

Dieu tout-puissant et éternel, qui ne cessez d'instruire les enfants de votre Eglise, et de leur accorder les secours de votre grâce : donnez à vos fidèles par l'intercession du bienheureux Epiphane qui vous leur avez accordé pour ministre du salut éternel, la connaissance des devoirs qu'ils ont à rempliret la force de les pratiquer. Par J.-C.N.-S. Ainsi soit-il.

 

AUTRES SAINTS DE MARTYROLOGE ROMAIN.

A Rome, saint Pancrace, martyr.

Trêves, saint Modoat, évêque.

 

Saint Epiphane naquit en Palestine vers l'an 310 s'appliqua dès sa jeunesse à l'étude de l'Ecriture sainte, et il passa ensuite en Egypte, où il se forma, sous d'excellents maitres, à la vie spirituelle. De retour dans sa patrie, il bâtit un monastère près du lieu de sa naissance, et sa retraite, lui fournissant le loisir de se perfectionner de plus en plus dans la science ecclésiastique, il devint l'oracle du pays. Sa réputation pénétrant même jusqu'aux contrées les plus éloignées, on l'élut évêque de Sala­mine en Chypre. Cette dignité n'apporta aucun changement dans sa manière de vivre ; mais elle lui donna lieu de montrer toute l'étendue de sa charité et toute la pureté de sa foi. Son horreur pour l'hérésie le rendit même quelquefois trop facile à en accueillir le soupçon ; mais ce fut toujours de sa part sans fiel comme sans opiniâtreté. Ses ouvrages sont d'une grande utilité pour la connaissance des erreurs qui ont troublé l'Église, et, s'il est tombé lui-même dans quelques méprises, on doit les attribuer à l'ardeur de son zèle et à la simplicité de son coeur, Il mourut en revenant de Constantinople, l'an 403. Sa maxime favorite était que «  si Dieu ne donne pas gratuitement le royaume des cieux, il ne tient pourtant qu'à, nous de l'acheter à peu de frais, en faisant tout par un principe de charité. »

Offrons-nous à Dieu sans restriction, afin que nous nous retrouvions en lui tout entiers. 1° Les vraies, les solides richesses consistent à être dénué des biens terrestres pour l'amour de celui qui, par amour pour nous, a bien voulu souffrir la pauvreté. 2° Nous devons faire ce sacrifice de nous-mêmes, à cause de notre propre intérêt, mais surtout en vue de la bonté divine.

Saint Jean le silenciaire - 13 mai

PENSEE. L'amour du silence, quand il procède d'un motif de religion, prouve qu'une âme fait ses principales délices de s'entretenir avec Dieu, et que c'est en cela qu'elle trouve une véritable consolation. Aussi le silence est-il le paradis de toutes les âmes qui tendent sincèrement à la perfection.

PRATIQUE. L'amour du silence.

PRIEZ pour ceux à qui leur grande franchise attire des désagréments de la part des intrigants qui fourmillent dans le monde.

 

ORAISON.

Seigneur, exaucez les prières que nous vous adressons en solennisant la fête du bienheureux Jean, votre confesseur et pontife ; afin que nous ayons délivrés de tous nos péchés par l'intercession de celui qui vous a si fidèlement servi. Par J.-C. N.-S. Ainsi soit-il.

 

AUTRES SAINTS DU MARTYROLOGE ROMAIN.

A Héraclée, sainte Glivère, martyre.

A Soissons, saint Osésime, évêque

 

Saint Jean, surnommé le Silenciaire , naquit, l'an 454, à Nicopolis en Arménie. Il était jeune encore lorsque la mort lui enleva son père et sa mère. Devenu possesseur d'une fortune considérable, il l'employa à faire bâtir une église en l'honneur de la très sainte Vierge, et un monastère où il se retira avec dix autres, animés de la même ferveur. Le soin qu'il prenait de cacher ses vertus n'empêchait pas qu'elles n'éclatassent au dehors. L'archevêque de Sébaste le força d'abandonner la solitude, et l'éleva sur le siège épiscopal de Colonie en Arménie, quoiqu'il n'eût encore que vingt-huit ans. Ses prédications et ses exemples faisaient fleurir la piété dans son diocèse. Les affligés trouvaient en lui un consolateur qui partageait leurs peines. Il était le père de ses diocésains; il les portait tous dans son coeur pour les transformer en autant de vrais disciples de J.-C. Certains maux auxquels il ne pouvait remédier, joints à une forte inclination qu'il se sentait pour la solitude, lui inspirèrent un ardent désir de se démettre de l'épiscopat. Cependant, se défiant de lui-même, il consulta Dieu par la prière, et, après s'être assuré de la Volonté de Dieu, il alla se renfermer au monastère de Saint-Sabas. Il y vécut inconnu, se confondant avec les autres religieux par l'exercice des emplois les plus humiliants et les plus pénibles, mais s'y distinguant par la perfection avec laquelle il s'en acquittait. Il mourut l'an 558.

Le recueillement intérieur est, pour ainsi dire, l'âme du christianisme. 1° Sans lui la dévotion et le zèle même le plus actif n'ont rien que de superficiel. Un coeur dissipé n'est point capable d'une piété réelle et solide. 2° Mais, si l'on est uni à Dieu, si l'on a éprouvé la douceur de ses communications, on ne trouve que peine et dégout dans le tumulte et les embarras du monde ; on n'a plus d'ardeur que pour cette joie pure qui se rencontre dans la solitude.

Saint Pacome instituteur des Cénobites - 14 mai

PENSEE La ferveur ne subsiste pas longtemps dans une communauté, lorsque celui qui en est le chef se dispense aisément des prescriptions de la règle. Le relâchement de la discipline n'a souvent d'autre cause que la facilité avec laquelle les supérieurs s'affranchissent de la loi du devoir.

PRATIQUE. Respectez la règle; suivez-la exactement.

PRIEZ pour les communautés.

ORAISON.

Dieu tout-puissant et éternel, qui êtes la grande récompense de ceux qui, pour l'amour de vous, foulent aux pieds les choses de la terre : faites qu'à l'exemple et par l'intercession du bienheureux Pa­côme, dont nous célébrons aujourd'hui le passage à une meilleure vie, nous méprisions tout ce qui est périssable, et portions tous nos désirs vers les biens éternels. Par J.-C. N.-S. Ainsi soit-il.

 

AUTRES SAINTS DU MARTYROLOGE ROMAIN

A Rome, saint Pascal, pape.

Dans les Gaules, saint Pons, martyr.

 

Saint Pacôme naquit dans la haute Thébaïde, vers l'an 292, de parents idolâtres, qui le firent élever dans leurs superstitions. A l'âge de vingt ans, touché de la vertu et de la charité des chrétiens, il résolut d'embrasser le christianisme, vers lequel l'élévation de ses pensées et ses bonnes qualités l'entraînaient. Après les épreuves voulues, il eut le bonheur de recevoir le saint baptême ; puis il alla se mettre sous la conduite d'un saint ermite nommé Palémon, qui, ayant reconnu la générosité de ses dispositions, s'appliqua d'une manière toute particulière à le former aux pratiques de la perfection. Dieu, qui destinait ce fervent néophyte à être, après saint Antoine, le fondateur de la vie cénobitique, lui fit donner encore des instructions par un Ange, et lui commanda enfin de bâtir un monastère dans le désert de Tabenne. Pacôme y compta bientôt plus de cent disciples; et avant sa mort, qui arriva l'an 348, il vit plus de sept mille personnes soumises à sa règle. C'était la première qui eût encore été écrite, et elle était digne d'un saint que Dieu avait rempli de son esprit de sagesse, et qu'il honorait du don des prophéties et des miracles. Mais, ce qui lui donnait encore plus de poids, c'était l'exemple même de ce grand saint, qui en fut toujours le plus fidèle observateur.

On ne réputera jamais pénitent, pour peu que l'on fasse attention aux Maximes de l'Evangile, aux règles de l'Eglise, aux lumières mêmes de la raison, un homme dont la vie inégale est une suite d'inconséquences, 1° qui aujour­d'hui se déclare pour la vertu, et demain pour le vice2° qui, après avoir suivi les impressions de l'Esprit-Saint, se laisse vaincre lâchement par les assauts de l'ennemi ; 3° qui n'a point le courage de fuir le danger, et de renoncer aux occasions qui le portent au péché.

Saint Robert confesseur - 15 mai

PENSEE «  Rompez votre pain, partagez-le avec ceux qui ont faim, et conduisez dans votre maison ceux qui n'ont pas d'asile. Si vous rencontrez un malheureux couvert de haillons, donnez-lui vos habits, et ne méprisez pas ceux qui ont la même origine que vous » (Isaïe).

PRATIQUE. Faites l'aumône pour l'amour de J-C.

PRIEZ pour les pauvres malades, dans les hôpitaux.

 

ORAISON.

Faites, Seigneur, que votre peuple, aidé de l'intercession du bienheureux Robert, se conduise par votre amour, parce que notre parfaite félicité est d'être continuellement appliqués à servir notre Dieu, l'auteur de tous les biens. Nous vous en supplions par J.-C. N.-S. Ainsi soit-il.

 

AUTRES SAINTS DU MARTYROLOGE ROMAIN.

En Sardaigne, saint Simplice, évêque et martyr.

A Quimper, saint Primaël, prêtre, solitaire.

 

Saint Robert passa sa vie entière dans l'exercice des oeuvres de charité envers les malheureux. Il était fils du duc Robolaus, et de Berthe, fille d'un  seigneur de la cour de Charlemagne. Il n'avait encore que trois ans lorsque son père, qui était païen, vint à mourir, et sa mère prit tous les soins possibles pour en faire avant tout un parfait chrétien. La grâce féconda son zèle, et le jeune Robert fit des progrès rapides dans la piété. Jamais il ne rencontrait un pauvre sans s'approcher de lui, sans le consoler et lui offrir tous les secours dont il pouvait disposer. Souvent il amenait au château de sa mère des enfants indigents, orphelins ou délaissés, et il disait avec naïveté : Ma mère, faites que ces enfants soient mes frères, et qu'ils partagent avec moi les biens que vous possédez. Berthe l'entretenait un jour du projet qu'elle avait de fonder une église et de doter quelque monastère, Robert l'engage plutôt à bâtir et à doter des hôpitaux. Elle y consacra en effet la plus grande partie de ses biens. Robert faisait de fréquentes visites à ces établissements, soignait lui-même les malades, et pourvoyait avec une touchante sollicitude à tous. leurs besoins. Il fut de bonne heure mûr pour le ciel ; il mourut à l'âge de vingt ans, en odeur de sainteté.

L'Ecriture et les Pères louent beaucoup l'aumône :1° elle soulage les misères humaines, c'est un acte d'humanité; 2° elle obtient le pardon des péchés, c'est un acte de justice; 3° elle fait imiter l'un des plus touchants attributs de Dieu, la pitié, c'est un acte de sagesse.

Saint Jean Népomucène martyr - 16 mai

PENSEE. « Il est inouï que les péchés dont on a fait l'aveu dans le tribunal de la pénitence aient été divulgués. Dieu le permet ainsi, afin que les pécheurs ne soient point détournés de la confession, et qu'ils ne soient point privés de l'unique espérance de salut qui leur reste » (saint J.Climaque)

PRATIQUE. Sachez garder un secret; veillez sur vos paroles.

PRIEZ pour les victimes de la médisance et de la calomnie.

 

ORAISON.

O Dieu, qui , pour le silence inviolable que prescrivait au bienheureux Jean le secret de la confession, avez voulu orner votre Eglise de la couronne d'un nouveau martyr: donnez-nous, par son intercession et son exemple, de garder notre langue avec soin, et supporter plutôt tous les maux en cette vie que de perdre notre âme. Par J.-C.N.-S Ainsi soit-il.

 

AUTRES SAINTS DU MARTYROLOGE. ROMAIN.

A Amiens, saint Honoré, évêque.

A Fréjus, sainte Maxime, vierge

 

Saint Jean Népomucène, ainsi surnommé du lieu sa naissance en Bohême, vint au monde vers l'an 1330. Arraché, par la protection de la sainte Vierge, des bras de la mort, qui faillit l'enlever presque aussitôt qu'il put vu le jour, il se crut obligé de consacrer entièrement à N.-S. et à sa sainte Mère une vie qu'il leur devait à tant de titres. Il se prépara donc au sacerdoce par de bonnes études, et surtout par des moeurs pures et édifiantes. Les premiers essais de son zèle produisirent des fruits admirables, particulièrement parmi les étudiants de la ville de Prague, où il était chanoine. L'empereur Venceslas lui-même voulut l'entendre, et il en fut touché. Ce fut en vain qu'il offrit au saint plusieurs dignités éminentes. S'il consentit, dans la. suite, à devenir son aumônier, ce ne fut que parce qu'il entrevit, dans cet emploi, un moyen de faire beaucoup de bien, en travaillant à la réforme de la cour. Il était le directeur de la conscience de l'impératrice et de la plupart des grands. Cette pieuse princesse devint l'objet des plus injustes soupçons, et Wenceslas s'imagina de vouloir s'en éclaircir auprès de son directeur par une révélation sacrilège. Mais tout fut inutile. Après avoir résisté courageusement aux artifices et aux violences de Wenceslas, celui-ci le fit précipiter dans la Muldaw en 1383, et lui procura la gloire d'être le premier martyr du secret de la confession.

La science offre mille avantages dans la vie spirituelle. 1° Il est souvent un devoir rigoureux qu'on ne saurait enfreindre sans pécher gravement. 2° Quand souvent on n'offenserait pas Dieu en parlant, on blesse la charité à l'égard du prochain. 3° En tout cas, c'est dans le calme du silence intérieur seulement que Dieu aime à se communiquer à l'âme qui aspire à cette faveur divine.

Saint Tropès martyr - 17 mai

PENSÉE. La consolation qui est communiquée aux âmes pieuses par le Saint-Esprit est infiniment plus grande que tous les plaisirs du monde, fussent-ils réunis dans un seul et même homme.

PRATIQUE. Ne cherchez votre repos et la paix de votre coeur qu'en Dieu.

PRIEZ pour les persécutés.

 

ORAISON.

Accordez-nous, Seigneur, par l'intercession du bienheureux Tropès, votre martyr, la grâce de persévérer dans la pureté de votre foi ; afin qu'affermis par votre amour, nulle épreuve ne soit capable de nous en détacher. Nous vous en prions par J.-C. N.-S. Ainsi soit-il.

 

AUTRES SAINTS DE MARTYROLOGE ROMAIN.

A Villa-Real, saint Paschal Baylon, franciscain.- Sainte Restitute, vierge et mart

 

Le culte de saint Tropès est célèbre en Italie, en France et en Portugal. Il y a une ville de son nom dans le diocèse de Fréjus en Provence, sur la baie ou le golfe de Grimaud. Du reste, nous ne connaissons de sa vie que ce qu'en dit le Martyrologe romain : «Il était un des principaux officiers de l'empereur Néron, et un de ceux dont l'apôtre saint Paul dit dans son Epitre aux Philippiens : Les Saints vous saluent tous, et principalement ceux qui sont de la maison de César. Ayant été ensuite maltraité pour la foi de J.-C., par l'ordre de Satellieus, qui lui fit donner des soufflets et des coups de verges, il fut exposé aux bêtes pour en être dévoré ; mais il n'en reçut aucune blessure. On le condamna enfin à avoir la tête tranchée, et il consomma ainsi son martyre.

L'Eglise serait remplie de Saints, si les chrétiens de chaque état travaillaient continuellement à acquérir la perfection. 1° Mais, hélas! quoique l'on sache que ne point avancer dans la vie spirituelle c'est reculer, «  rien n'est plus rare, dit saint Bernard, que de trouver des personnes qui aillent toujours en avant. Il y en a plus qui se convertissent du vice à la vertu qu'il n'y en a dont la ferveur prenne sans cesse de nouveaux accroissements » 2° Ce désordre provient de deux causes principales : plusieurs commencent bien; mais, quelque temps après, ils se relâchent dans leurs exercices, et retournent aux vains amusements du monde ; d'autres, qui sont réguliers à l'extérieur, négligent de veiller sur les puissances de leur âme, et cette négligence devient la source de différents vices qui corrompent leurs affections et les rendent abominables aux yeux de Dieu.

Saint Eric martyr - 18 mai

PENSEE. Le sage chrétien n'a de procès, ne fait de guerre qu'à son corps défendant, et, chassant de son esprit toute idée de vengeance humaine, il ne voit que les intérêts de Dieu, de la justice et de la vérité.

PRATIQUE. Soyez pacifique et pacificateur.

PRIEZ pour vos ennemis.

 

ORAISON

Daignez, Seigneur, exaucer nos prières ; afin que, célébrant le glorieux triomphe du bienheureux Eric, votre martyr, nous ne soyons intimidés ni par les menaces des persécuteurs, ni par aucune adversité. Nous vous le demandons par J.-C. N.-S. Ainsi soit-il.

 

AUTRES SAINTS DU MARTYROLOGE ROMAIN.

A Camérino, saint Venant, martyr.

A Rome, saint Félix, moine, remarquable

 

Saint Eric sortait d'une des plus illustres familles de Suède. Il s'appliqua dans sa jeunesse à cultiver son esprit par l'étude des sciences, et à former son coeur à toutes les vertus chrétiennes Quand il eut l'âge, il se maria. Les Suédois, à la vacance du trône, l'y appelèrent. Son premier soin fut de veiller sur son âme avec une extrême attention ; il se mortifiait et vaquait assidûment aux exercices de la prière et de la contemplation, qui faisaient ses principales délices. Ses peuples trouvaient en lui un père, ou plutôt il était le serviteur de ses sujets. Il travaillait avec une application infatigable à leur rendre la justice. Les malheureux étaient sûrs de sa protection ; ils pouvaient en tout temps lui porter leurs plaintes, et ils ne tardaient pas à être délivrés de l'oppression. Souvent il visitait en personne les  pauvres malades, et les soulageait par d'abondantes aumônes. Content de sou patrimoine, il ne levait aucune taxe sur ses sujets. Il porta des lois fort sages pour réprimer les abus et assurer la tranquillité publique. Lorsqu'il eut entièrement soumis la Finlande, il chargea saint Henri, évêque d'Upsal, d'aller y prêcher la foi, et y fit bâtir un grand nombre d'églises. Cependant sa piété excita la fureur des méchants, qui, poussés par un ambitieux, le firent périr en haine de la religion chrétienne l'an 1151.

Toute puissance, toute autorité qui subsiste parmi les hommes, à Dieu pour auteur. 1°.Les saintes Ecritures le répètent souvent, et J.-C. le déclara lui-même à Pilate. Voilà : pourquoi saint Paul dit que celui qui résiste au pouvoir résiste à l'ordre de Dieu. 2° Mais ceux qui sont élevés au-dessus des autres ont aussi des devoirs à remplir ; ils doivent, conformément à la volonté divine, se servir de la portion d'autorité qui leur a été confiée pour procurer la gloire du Seigneur. S'ils en font un autre usage, ils doivent s'attendre à être traités comme des serviteurs infidèles, et à être punis dans l'autre vie à proportion de ce qu'ils auront été élevés au-dessus des autres dans celle-ci.

Saint Yves prêtre - 19 mai

PENSÉE. Beaucoup de Saints ne sont redevables de leur vertu qu'au soin qu'ils ont pris, dans leur jeunesse, de veiller sur eux-mêmes, de converser avec Dieu par la prière et la méditation, et surtout de se garder des pièges des méchants.

PRATIQUE. Fuyez les mauvaises compagnies.

PRIEZ pour les magistrats et les avocats : que leurs lumières et leurs talents ne servent qu'à venger l'innocence et à confondre l'iniquité.

 

ORAISON.

Seigneur, Dieu tout-puissant, qui avez tiré du commun des fidèles votre serviteur Yves, pour qu'il exerçat les fonctions de votre sacerdoce : daignez, par son intercession, nous séparer des pécheurs, afin que, selon notre vocation, nous soyons devant vous une nation sainte et un sacerdoce royal. Par J.-C. N.-S. Ainsi soit-il.

 

AUTRES SAINTS DU MARTYROLOGE ROMAIN.

Rome, sainte Pudentienne, vierge.

Nicomédie, saint Philotère, martyr.

 

Saint Yves naquit d'une famille également illustre et vertueuse, l'an 1253, près de Tréguier en basse Bretagne. Dans les instructions que lui donnait sa pieuse mère, elle lui répétait souvent qu'il devait vivre de façon à devenir un saint. « C'est bien le  but où je tends, » disait-il. Cette pensée le portait puissamment à la vertu, et l'éloignait de tout ce qui avait l'apparence du mal. La sainte gravité de sa conduite toucha plusieurs libertins et les retira du désordre. Quand il eut achevé ses études, on lui proposa plusieurs partis avantageux, qu'il refusa parce qu'il avait fait voeu de virginité, et que son intention était d'entrer dans l'état ecclésiastique. Le désir de se rendre utile au prochain fut toujours son inclination favorite. Aussi, dans les différentes places qu'il occupa successivement, official à Ren­nes et à Tréguier, curé de Tresdretz et de Lohanec, il fut constamment la ressource de tous les malheureux, et mérita, par le soin qu'il prenait des intérêts de la veuve et de l'orphelin, le titre glorieux d'avocat des pauvresPlein de zèle et d'onction, il prêchait par sa parole et ses exemples, et mourut en 1303, laissant une odeur de sainteté que le ciel daigna confirmer par de nombreux miracles.

Tous les moyens de salut deviennent inutiles à celui qui n'évite pas les sociétés dangereuses ; elles sont à son égard un écueil fatal. 1° Dieu conserva la vertu de Tobie au milieu des impiétés de Samarie ; il garantit aussi la pureté de Loth des abominations de Sodome; mais jamais il ne protégera ceux qui cherchent le danger, et qui courent volontairement à leur perte. 2° Que dirait-on d'un homme qui, pour se procurer un plaisir d'un moment, ne craindrait pas de respirer l'air contagieux d'une maison où règne la peste, et s'opiniâtrerait à converser avec les personnes attaquées de ce fléau ? 3° La raison est d'accord avec la religion sur la fuite des mauvaises compagnies. La seule fréquentation des libertins exhale une odeur pestilentielle, qui laisse dans l'âme un germe de mort.

Saint Bernardin de Sienne prêtre - 20 mai

PENSEE. « Pour l'amour de Dieu, donnons quelque chose à ce pauvre homme; autrement, je ne pourrais ni dîner ni souper aujourd'hui. J'aime mieux me passer de dîner que ce pauvre ! » (saint Bernardin.)

PRATIQUE. La modestie et l'aumône : deux grands moyens de vivre dans la pureté et la vraie pénitence.

PRIEZ pour les prédicateurs.

 

ORAISON.

Seigneur Jésus, qui avez donné au bienheureux Bernardin, votre confesseur, une singulière affection pour votre saint nom : daignez, nous vous en supplions, en vue de ses mérites et de son intercession, nous remplir de l'esprit de votre divin amour : vous qui vivez et régnez dans les siècles, des siècles. Ainsi soit-il.

 

AUTRES SAINTS DU MARTYROLOGE ROMAIN.

A Rome, sainte Bastille, Vierge et martyre.

Dans la Thébaïde, saint Aquilas, martyr.

 

Saint Bernardin naquit à Massa en Italie, l'an 1380, d'une des plus illustres familles de la république de Sienne. Il eut dès son enfance une tendre dévotion pour la sainte Vierge, et il s'efforça de mériter sa protection par la candeur et l'innocence de ses moeurs. Dès qu'il eut fini ses études, il se consacra au service des malades, et donna les preuves les plus touchantes de sa charité pendant la peste qui ravagea l'Italie l'an 1400. Après que le fléau eut cessé, et qu'il fut lui-même rétabli d'une maladie dangereuse qui était la suite de ses fatigues, il entra chez les religieux de l'étroite Observance.. Ses supérieurs l'employèrent à la prédication, et il s'en acquitta avec un succès prodigieux. En moins de dix ans la réformation des moeurs fut générale dans les premières villes d'Italie. Au milieu des applaudissements qu'il recevait de toutes parts, il conserva toujours la plus profonde humilité. Il ne consentit à accepter l'emploi de vicaire général de son ordre que parce qu'il y vit un moyen de corriger les abus, et, il ne tarda pas à s'en démettre pour reprendre l'exercice de la prédication,  dans lequel il finit saintement ses jours l'an 1444. On doit en grande partie l'institution de la fête du saint Nom de Jésus au zèle qu'il montra pour la propagation de cette dévotion et au fruit qu'il en retira.

Un ministre de l'Evangile qui compte sur une éloquence purement humaine ne réussira jamais à donner des fruits de salut. 1° Une vaine pompe de paroles affectées ne peut que dégrader la sainte majesté de la religion. On peut flatter les oreilles et s'attirer des applaudissements, sans que pour cela on échauffe les coeurs. 2° Il n'y a d'autre part de parler des choses de Dieu et de la religion avec avantage, que l'amour de Dieu et le zèle pour sa gloire. Soyez homme de prière, ayez le coeur brûlant, et votre parole sera bénie; vous embraserez tout ce qui vous approchera. Il n'appartient qu'au coeur de parler au coeur.

Saint Hospice reclus - 21 mai

PENSEE. Le mépris du monde, de ses plaisirs et de ses honneurs, vient d'un courage héroïque et non de pusillanimité. Au contraire, le désir de toutes les vanités passagères d'ici-bas ne possède qu'une âme qui n'a pas la force de s'élever au-dessus d'elle-même.

PRATIQUE. Mortifiez vos sens.

PRIEZ pour ceux qui luttent contre les assauts de la chair.

 

ORAISON.

Seigneur, qui êtes le Sauveur et le gardien de ceux qui vous cherchent, et qui avez fait la grâce au bienheureux Hospice de renoncer au monde et de se réfugier sous vos ailes : faites que, par son intercession, votre peuple se garantisse du souffle contagieux du malin esprit, et qu'il s'attache à vous avec un coeur pur, comme à son unique maitre. Vous qui, étant Dieu, vivez et régnez dans tous les siècles des siècles. Ainsi soit-il.

 

AUTRES SAINTS DU MARTYROLOGE ROMAIN.

A Alexandrie, S. Second, prêtre. et martyr.- S.Valens, évêque et martyr

 

Saint Hospice se renferma dans la masure d'une tour abandonnée près de Villefranche, à une lieue de Nice en Provence. Il portait sous son cilice de grosses chaînes de fer, et ne vivait que de pain et de dattes: Il redoublait ses austérités pendant le carême, et se nourrissait alors de certaines racines que lui apportaient des marchands qui allaient en Egypte, afin de retracer plus parfaitement en lui la vie des anachorètes de ce pays. Le ciel le favorisa du don des miracles et de celui de prophétie. Il prédit les ravages que les Lombards devaient faire dans les Gaules. On le prit pour un malfaiteur, et son humilité lui persuadait de le laisser croire. Il en aurait été victime, si la Providence ne l'avait préservé miraculeusement. Sentant approcher sa dernière heure, il se fit ôter ses chaînes, et pria longtemps  prosterné par terre. Il s'étendit sur un banc, où il expira tranquillement le 21 mai 681.

Pourquoi y a-t-il tant de relâchement? 1° On s'excuse quelquefois de pratiquer les mortifications corporelles sur ce que la mortification intérieure est la plus essentielle. 2° Mais ceux qui raisonnent ainsi ont-ils réellement plus de fidélité à vaincre leurs inclinations vicieuses? 3°Il faudrait donc que tous les Saints, que J.-C lui-même, n'eussent pas connu le vrai chemin de la perfection !

Sainte Julie vierge et martyre - 22 mai

PENSEE. Que la pensée de Dieu est loin de la pensée des hommes! La peine en cette vie s'attache aux pas de la vertu ; la prospérité semble sourire aux méchants ; mais cette peine est une faveur, et cette prospérité un fléau!...

PRATIQUE. Adorez les desseins de la Providence, et, au lieu de vous plaindre des malheurs qui vous arrivent, regardez-les comme des épreuves que Dieu vous envoie, et mettez-les à profit pour votre sanctification.

PRIEZ pour les âmes rudement éprouvées.

 

ORAISON.

O Dieu, qui, entre les effets merveilleux de votre puissance, avez accordé la couronne du martyre au sexe même le plus faible : faites que, célébrant le triomphe de la bienheureuse Julie, vierge et martyre, nous profitions de ses exemples pour marcher dans la voie qui conduit à vous. Nous vous en prions par J.-C. N.-S. Ainsi soit-il.

 

AUTRES SAINTS  DU MARTYROLOGE ROMAIN.

En Afrique, saint Emile, martyr.

En Orient, sainte Sophie, martyre qui exerçait la médecine

 

Sainte Julie naquit à Carthage d'une des meilleures familles de cette ville. A la prise de cette ville par Genséric, en 439, elle fut vendue comme esclave à un marchand de Syrie, qui se nommait Eusèbe et était païen. Elle souffrit les peines attachées à la servitude avec beaucoup de patience et de résignation ; elle en vint même jusqu'à chérir son état et à le préférer à tout autre pour l'amour de J.-C. Sa vertu la rendit chère à son maître, qui la fit embarquer avec lui dans un voyage qu'il fit en Gaule. Le vaisseau aborda dans l'île de Corse au moment où l'on célébrait une fête en l'honneur des dieux du pays. Eusèbe se joignit aux habitants; mais Julie se tint à l'écart, pour ne point participer à la cérémonie. Elle ne put même s'empêcher de déplorer hautement l'impiété et l'extravagance des idolâtres. Félix, gouverneur de l'île, en fut bientôt  instruit, et demanda au marchand quelle était cette femme qui osait parler ainsi contre les dieux. Eu­sèbe lui dit que c'était une chrétienne qu'il n'avait jamais pu déterminer à changer de religion ; qu'au reste il la trouvait très fidèle et très exacte à son devoir, et que jamais, il ne prendrait sur lui de la renvoyer. En vain Félix lui offrit des échanges avantageux « Tout votre bien, répondait le marchand, ne suffirait pas pour  payer ce qu'elle vaut ».  Félix, irrité, s'avisa de faire enivrer le marchand, et, pendant qu'il était endormi, n'ayant pu venir à bout de faire apostasier Julie, il la fit pendre à un gibet, où elle expira.

Ce n'est point la condition qui fait l'homme, mais la manière dont il fait honneur à son état. 1° Tel est dans une' position très inférieure, et se trouve recommandable par ses belles qualités, son bon coeur, la droiture de son esprit et de sa volonté ; 2° tel autre est dans une position élevée, et n'inspire que du mépris par son égoïsme, sa. duplicité et  sa nullité, si ce n'est pas par sa malice

Saint Didier évêque et martyr - 23 mai

PENSEE. Nous devons à Dieu tout ce que nous sommes et  tout ce que nous avons. Il accepte et récompense nos plus petites actions, lorsqu'il en est le principe. Il a égard alors  à ce que nous faisons qu'à nos sentiments.

PRATIQUE. Commencez et finissez chaque action par l'offrande de votre coeur à Dieu et par une courte prière.

PRIEZ Dieu de vous inspirer l'amour du travail.

 

ORAISON.

Dieu tout-puissant et éternel, qui êtes admirable dans la vertu de tous vos Saints : faites-nous célébrer avec joie et actions de grâce la fête du bienheureux Didier, qui, étant martyr et pontife de votre Fils, a par sa mort rendu témoignage aux mystères dont il a été le ministre, et confirmé par son exemple les vérités, qu'il a prêchées pendant sa vie. Nous vous le demandons par J.-C. N.-S. Ainsi soit-il.

 

AUTRES SAINTS DU MARTYROLOGE ROMAIN.

Naples, saint Euphèbe, évêque.

En Lorraine, saint Guibert, fondateur d'un célèbre monastère

 

L'Eglise fait mémoire aujourd'hui de deux saints évêques Didier, l'un évêque de Langres, l'autre évêque de Vienne en Dauphiné, l'un et l'autre martyrs.

Saint Didier, évêque de Langres, retraça dans sa conduite la charité du modèle des pasteurs. Les barbares portant le ravage dans cette partie des Gaules où était la ville de Langres, il alla au-devant d'eux avec tout son clergé pour tacher de fléchir leur férocité; mais il n'obtint rien, et fut massacré, ainsi que ceux qui l'accompagnaient, vers l'an 41I.

Saint Didier, évêque de Vienne, s'attira beaucoup de vénération par son savoir et sa vertu. Il parait qu'il enseignait encore les lettres après son élévation à l'épiscopat; il le faisait dans de bons motifs pour l'honneur de la religion. Des envieux et malintentionnés se trouvèrent alors, comme il s'en trouve de nos jours, pour le décrier. Mais justice lui fut rendue. Cependant son zèle à réprimer certains désordres excita des haines qui lui valurent la couronne du martyre l'an 612.

On peut distinguer sept degrés qui conduisent à une parfaite abnégation de soi-même : ce sont la pénitence, la solitude au moins de coeur, la mortification, la simplicité de la foi, l'obéissance, le pur amour de Dieu, le zèle pour le salut du prochain. On renonce au péché par la pénitence, au monde par la solitude, à la chair par la mortification des sens, à la raison, qui est si sujette à s'égarer, par la simplicité et l'humilité du coeur et c'est là le moyen de faire un saint usage des lumières de la raison, et de se prémunir contre les écueils où les passions la précipitent si souvent. On renonce à sa propre volonté par une parfaite obéissance, et à tout ce que l'on est par le pur amour de Dieu, qui ne doit point connaître de bornes. Enfin le zèle du salut des âmes, accompagné d'une tendre compassion pour les misères spirituelles du prochain, agit sur les Saints d'une manière si puissante, qu'il les met dans la disposition de faire les sacrifices les plus pénibles à la nature.

Saint Donatien et Saint Rogatien martyrs - 24 mai

PENSEE. Toute nouveauté dans la foi est une marque certaine d'hérésie. En fait de religion, rien n'est plus à craindre que de prêter l'oreille à ceux qui enseignent une doctrine inconnue jusqu'alors.

PRATIQUE. Respectez l'Eglise, et donnez-lui une preuve de votre reconnaissance pour sa tendre sollicitude, en vous montrant docile à tontes ses instructions.

PRIEZ pour les enfants des catéchismes.

 

ORAISON.

O Dieu, qui êtes la force invisible de ceux qui combattent : daignez écouter nos humbles prières, afin que les mérites et l'intercession de vos saints martyrs Donatien et Rogatien, dont nous honorons en ce jour le glorieux triomphe, nous défendent contre les attaques de l'esprit de malice. Par J.C. N.-S. Ainsi soit-il.

 

AUTRES SAINTS DU MARTYROLOGE ROMAIN.

A Milan, saint Robustien. martyr. —Saint Vincent de Lérins, prêtre, remarquable par sa science et sa sainteté.

Il y avait, à Nantes en Bretagne, un jeune homme nommé Donatien, illustre par sa naissance, qui, après avoir reçu le baptême, vivait d'une manière très édifiante, et travaillait avec beaucoup de zèle à la conversion des idolâtres. Rogatien, son frère ainé, touché de ses exemples et de ses discours, se déclara pour le christianisme et demanda le baptême. L'absence de l'évêque, qui s'était enfui à cause de la persécution, l'empêcha d'être baptisé ; mais il le fut bientôt dans son sang. En effet, il se fit chrétien dans un temps où ce titre coûtait ordinairement la vie. Le préfet, étant arrivé à Nantes, se préparait à exécuter les édits cruels de l'empereur Maximilien Hercule. Donatien ne pouvait manquer d'être déféré un dès premiers à son tribunal. Il confessa généreusement sa foi, et fut mis en prison, chargé de fers. Rogatien fut aussi arrêté et renfermé dans le même cachot. La seule chose qui le chagrinait, c'est qu'il n'avait pas pu encore recevoir les sacrements de baptême et de confirmation ; mais son frère le consola, et les deux confesseurs passèrent  la nuit en prières, demandant à Dieu avec ferveur que l'effusion du sang suppléât à l'effet de ces deux sacrements. Le lendemain, ils furent reconduits au préfet. Sur la déclaration qu'ils firent d'être prêts à tout souffrir pour le nom de J.-C ils furent étendus sur le chevalet; on leur perça ensuite la tête avec des lances, puis on les décapita. Leur martyre arriva vers l'an 287.

La véritable piété n'est jamais sans zèle. 1° Peut-on goûter le bonheur de la vertu sans brûler du désir de la partager avec ses frères! 2° Mais quel objet plus digne de cette religieuse sollicitude que la jeunesse, tant à plaindre pour son éducation et son avenir dans ces temps de licence et d'impiété!

 

Sainte Madeleine de Pazzi vierge - 25 mai

PENSEE. Le monde se rit des saints transports d'une âme fervente ; il devrait plutôt rougir des folies que lui font faire ses passions criminelles. S'il ne croit point à la vertu, c'est qu'il n'a jamais connu que le vice.

PRATIQUE. Faites souvent des actes d'amour de Dieu.

PRIEZ pour la conversion des âmes ingrates envers N.S.

 

ORAISON.

O Dieu, qui aimez la virginité, et qui avez enrichi de dons célestes la bienheureuse Madeleine, vierge tout embrasée de votre amour : faites que nous imitions la pureté et la charité de celle que nous honorons en célébrant sa fête. Par J.-C. N.-S. Ainsi soit-il.

 

AUTRES SAINTS DU MARTYROLOGE ROMAIN.

Rome, saint Urbain, pape et martyr.

Salerne, saint Grégoire VII, pape, zélateur et défenseur ardent de la liberté de l'Eglise.

 

Sainte Madeleine de Pazzi naquit à Florence, en 1566, d'une des plus illustres familles de la république florentine. A sept ans, son amour pour les pauvres allait si loin, qu'elle se privait de manger pour les nourrir. Son coeur étant préparé par l'heureuse  habitude de la prière et de la mortification, elle conçut, dès l'âge de douze ans, le désir de se consacrer à Dieu par la virginité. Ce n'était là que le commencement du sacrifice qu'elle consomma en entrant dans l'ordre du Mont-Carmel. Là, enfin, il lui fut permis de se livrer sans réserve à toute l'étendue de sa ferveur, et Dieu, de son côté, lui fit goûter dans les commencements toutes les douceurs de son amour. Mais il fallut bientôt à cette grande âme une nourriture plus forte : elle se vit donc tout à la fois assaillie des tentations les plus horribles et exposée aux humiliations les plus sensibles. Cette épreuve dura cinq ans, et lui donna lieu de montrer toute la constance et la générosité de ses sentiments. Le retour des consolations célestes fut suivi de beaucoup d'autres faveurs singulières, mais surtout du désir de souffrir pour J.-C.Le Seigneur, content de ses dispositions héroïques, l'appela à lui l'an 1607.

Pieux élans de sainte Madeleine de Pazzi: «0 amour! Faut-il que l'amour ne soit pas aimé, ni même connu de ses propres créatures? O mon Jésus! que n'ai-je une voix assez forte pour me faire entendre jusqu'aux extrémités du monde! Je publierais partout que cet amour doit être connu, aimé, estimé comme le seul vrai bien. Mais le détestable poison de l'amour-propre dérobe aux hommes cette sublime connaissance et les rend incapables d'y parvenir »  D'autres fois elle invitait toutes les créatures à se changer en autant, de langues pour louer, bénir, glorifier les trésors immenses de l'amour divin. Elle versait des larmes continuelles pour obtenir la conversion des pécheurs, et, quand il lui fallait par obéissance prendre quelque repos, souvent elle s'écriait «  Comment puis-je me reposer quand je considère que Dieu est si grièvement offensé sur la terre? »

Saint Philippe Néri prêtre - 26 mai

PENSEE «  O mou Dieu! puisque vous êtes si aimable, pourquoi ne m'avez-vous donné qu'un coeur pour vous aimer ? Pourquoi du moins ce coeur est-il si petit et si étroit (saint Philippe de Néri.)

PRATIQUE. Mortifiez-vous dans les petites choses, par amour de Dieu : on s'accoutume ainsi à vaincre dans les grands combats.

PRIEZ pour les âmes ferventes

 

ORAISON.

O Dieu, qui avez revêtu de la gloire de vos Saints le bienheureux Philippe, votre confesseur : daignez nous accorder que nous imitions les exemples de vertu que nous a donnés celui dont la fête nous, remplit de Joie. Par J.-C. N.-S. Ainsi soit-il.

 

AUTRES SAINTS DU MARTYROLOGE ROMAIN.

 A Rome, saint Eleuthére, pape et martyr.

A Vienne, saint Zacharie, évêque et martyr.

 

Saint Philippe de Néri naquit à Florence l'an 1515. La piété, l'obéissance, la douceur, le distinguèrent dans son enfance. A dix-huit ans, il renonça à l'espoir d'une brillante fortune pour aller étudier à Rome les sciences ecclésiastiques. Là, vivant dans l'éloignement du monde et dans une application constante au travail, il devint bientôt un des hommes les plus habiles de son temps ; mais surtout il fit de rapides progrès dans les voies de la sainteté, et parvint par l'exercice continuel de l'oraison et de la mortification, à s'enflammer du divin amour, au point d'en ressentir les effets les plus merveilleux. Il ranima dans Rome, par son exemple, la charité envers les pauvres malades, et, quand son directeur l'eut obligé à recevoir les saints ordres, il montra, principalement dans le confessionnal tout ce que peut un zèle ardent et éclairé pour la conversion des pécheurs les plus endurcis. Le bien qu'il commençait au saint tribunal, il le continuait dans des conférences particulières. L'envie ne put supporter longtemps l'éclat de ses vertus : elle tourna en ridicule ses actions les plus saintes, et puis employa la calomnie pour noircir sa personne et ternir sa réputation. Le saint souffrit cette épreuve avec patience. Enfin le mensonge n'eut qu'un temps, et Philippe n'en travailla qu'avec plus d'ardeur à la gloire de Dieu. Il fonda l'ordre des Oratoriens pour l'éducation de la jeunesse, et mourut en 1595.

Tout en J.-C., avec J.-C., et par J.-C.,! 1°. Saint Philippe de Néri, enflammé d'amour pour Dieu et d'un désir ardent de lui payer un juste tribut de louanges, lui offrait les affections de son âme, unies aux hommages de toutes les créatures; mais bientôt il sentait la pauvreté de son offrande et le peu de proportion qu'elle avait avec la majesté divine de l'Etre suprême. 2°Il ne se consolait qu'en pensant, qu'il trouverait dans la sainte messe une victime capable de glorifier Dieu d'une manière digne de lui. 3° De là cette ferveur avec laquelle il célébrait les saints mystères.

Saint Bède père de l'église - 27 mai

PENSEE. Si les hommes réfléchissaient, ils agiraient bien autrement qu'ils ne le font d'ordinaire. Un homme sage, avant de sortir de cette vie, ne saurait trop considérer ce qu'il a fait de bien et de mal.

PRATIQUE. Faites tous les jours votre examen particulier.

PRIEZ pour les pauvres ignorants.

 

ORAISON.

Répandez dans votre Eglise, Seigneur, l'esprit dont était animé le bienheureux Bède dans l'exercice du saint ministère; afin qu'animés des mêmes sentiments que lui, nous nous appliquions à aimer ce qu'il a aimé, et à pratiquer ce qu'il a enseigné.Par J.-C. N.-S. Ainsi soit-il.

 

AUTRES SAINTS DU MARTYROLOGE ROMAIN.

A Sora. sainte Restitute, vierge et martyre.

A Orange, saint Eutrope, évêque.

 

Saint Bède, surnommé le Vénérable, naquit en Anglet en l'an 673. Ayant été offert par ses parents,  dès l'âge de sept ans, à saint Benoît Biscop, fondateur de l'abbaye de Weremouth, celui-ci se chargea du soin de le former à la vertu et aux sciences, et  lui donna les meilleurs maîtres. Bède profita si bien de leurs leçons, qu'il se vit bientôt lui-même en état d'enseigner les autres, et de composer une multitude d'ouvrages qui l'ont fait regarder comme la lumière de son siècle, et lui ont mérité le titre de Père de l'Église. On dut à son zèle pour le progrès des sciences l'établissement de la célèbre école d'York, dont le célèbre Alcuin devint le plus bel ornement. « A le voir prier, dit le célèbre Mabillon, il semblait qu'il n'étudiait pas ; à voir la quantité de ses ouvrages, il semblait qu'il ne faisait autre chose que d'écrire. » Il ne travaillait que pour se rendre capable de méditer plus utilement les mystères de la foi, se mieux pénétrer des maximes du christianisme, et remplir son coeur de l'amour de toutes les vertus. Aussi sa vie fut-elle toujours un modèle que les plus parfaits pouvaient se proposer, et sa mort fut celle que nous devons tous désirer et travailler à obtenir. Il mourut en 735.

Sanctifiez vos études.  Les études les plus saintes par leur objet sont une vanité déplorable quand on ne les rapporte pas à Dieu, quand on s'en laisse préoccuper jusqu'à  négliger ses exercices spirituels, quand on ne les accompagne pas de l'onction de la piété. 2° Les études les plus arides et les plus pénibles deviennent douces quand les doux noms de Jésus et de Marie les bénissent.manquant

manquant - 28 mai

Saint Cyrille enfant et martyr - 29 mai

PENSEE. Ceux qui vivent selon le monde épient tous les moyens de se procurer les plaisirs de la terre sans songer à l'éternité qui les attend ; mais ceux qui vivent selon Dieu achètent le royaume des cieux avec les peines et la croix.

PRATIQUE. Respectez l'enfance, et gardez-vous bien de lui donner le moindre scandale.

PRIEZ pour la jeunesse chrétienne.

 

ORAISON.

Daignez, Seigneur, exaucer nos prières, afin que, célébrant la naissance spirituelle de votre bienheureux martyr Cyrille, nous ne soyons intimidés ni par les menaces des persécuteurs, ni par aucune adversité. Nous vous en supplions par J.-C. N.-S. Ainsi soit-il.

 

AUTRES SAINTS DU MARTYROLOGE ROMAIN.

A Césarée, sainte Théodosie, martyre.

A Trèves, saint Maximin, évêque.

 

Le père de Cyrille était plongé dans les superstitions du paganisme. Voyant que son fils, qui avait été instruit secrètement dans la religion chrétienne, refusait d'adorer les idoles, il le chassa de sa maison et lui fit souffrir toutes sortes de mauvais traitements. Le gouverneur de Césarée, informé de ces circonstances, voulut qu'on lui amenât Cyrille.  Sa colère s'enflamma quand il l'entendit confesser le nom deJ.-C. Il la dissimula pourtant, et tâcha, par la voie des caresses, de l'amener à apostasier. « Détestez le nom de votre Christ, lui dit-il, et je vous promets de vous réconcilier avec votre père, et de vous assurer la possession de ses biens. » Mais Cyrille, inébranlable dans sa foi, lui répondit avec assurance : « Je serai volontiers pauvre sur la terre, afin de posséder les biens éternels dans l'autre monde. Je ne crains pas la mort, parce qu'elle me procurera une vie meilleure que celle-ci. » A ces paroles, on le lia et on le conduisit au supplice. Le juge essaya vainement de l'ébranler par la peur, et, voyant que tout ce qu'il pouvait faire n'aboutissait qu'à relever la vitalité de la foi, il le livra aux bourreaux. On croit que saint Cyrille périt par le glaive, sous le règne de Dèce ou de Valérien.

La vertu est de tous les âges. Dieu en demande moins d'un enfant que d'une personne plus mûre, sous un certain rapport ; mais, dès que la raison se développe, il faut que la volonté résiste généreusement à toute mauvaise suggestion des sens et de l'orgueil, et, sous ce point de vue, il faut au plus jeune comme au plus vieux de l'énergie pour demeurer fidèle à la grâce. 2°. Dieu proportionne son assistance au danger de la tentation. Heureux celui qui se défie de lui-même et n'a d'espérance qu'en Dieu.

Saint Félix pape et martyr - 30 mai

PENSEE. Il est vrai que l'homme est sujet à bien des misères et des épreuves dans cette triste vie  mais trop souvent, en souffre sans consolation, c'est de sa faute. Quel usage fait-il des sacrements que N.-S. J.-C. n'a institués que pour apporter un baume efficace à tous les maux qui fout gémir l'humanité?

PRATIQUE. Approchez-vous fréquemment des sacrements.

PRIEZ pour les malheureux profanateurs des choses saintes.

 

ORAISON.

Voyez notre faiblesse, ô Dieu tout-puissant, et, parce que le poids de nos devoirs nous accable, faites que l'intercession glorieuse du bienheureux Félix' votre martyr et pontife, nous protégé. Par J.-C. N.-S. Ainsi soit-il.

 

AUTRES SAINTS DU MARTYROLOGE ROMAIN.

A Antioche, saint Palatin. martyr.

A Séville en Espagne, saint Ferdinand, roi de Castille.

 

Saint Félix, premier du nom, Romain de naissance, succéda au pape saint Denis, l'an 269.. L'Eglise d'Orient était depuis quelques années en proie aux divisions que les erreurs de Paul de Sa­mosate avaient occasionnées. Saint Félix se déclara fortement contre cet audacieux hérésiarque, et écrivît à ce sujet à Maxime d' Alexandrie une lettre qui contenait une excellente explication de la doctrine catholique sur le mystère de l'Incarnation. La persécution d'Aurélien vint bientôt donner un nouvel exercice à son zèle. Supérieur à la crainte du danger, Félix pourvut aux différents besoins de son troupeau : il baptisa les catéchumènes, encouragea les chrétiens faibles, et travailla même à faire de nouvelles conversions. Mais ce fut surtout par son exemple qu'il inspira du courage aux fidèles, et, quoiqu'il n'ait pas terminé sa carrière par une mort violente, ce qu'il eut à souffrir pour la cause de la religion lui a néanmoins mérité le glorieux titre de martyr. Il mourut l'an 274.

Douceurs de la croix ! 1° Si nous nous chargeons courageusement de notre croix, la grâce nous en diminuera la pesanteur en nous aidant à la porter. L'abandon des créatures n'aura plus rien qui nous effraye. Pleins de confiance en Dieu, nous nous attacherons à lui de tout notre coeur. Nous ne trouverons de plaisir qu'en lui ; il prendra possession de notre âme, et il la remplira de ses faveurs à proportion qu'elle sera détachée de tous les objets sensibles. 2° Quel puissant motif de s'unir intimement à celui qui n'oublie jamais ceux qui le cherchent sincèrement.

Sainte Pétronille vierge - 31 mai

PENSEE « Le Seigneur est avec moi comme un guerrier invincible : c'est pourquoi ceux qui me persécutent tomberont ; et ils n'auront aucun pouvoir contre moi »

PRATIQUE. Dans quelque état que vous soyez, espérez, dès que vous vous humiliez devant Dieu, lui demandant pardon pour le passé, et sa grâce pour l'avenir.

PRIEZ pour les infortunés tentés de désespoir.

 

ORAISON.

Dieu, qui établissez votre demeure dans les coeurs chastes, faites qu'honorant avec une hum­ble piété la pureté de votre fidèle épouse Pétronille, nous l'imitions par la sainteté de notre vie. Nous vous le demandons par J.-C. N.-S. Ainsi soit-il.

 

AUTRES SAINTS DU MARTYROLOGE ROMAIN.

Comane dans le Pont, saint Hermias, soldat et martyr.

A Poitiers, saint Porchaire, abbé.

 

Quelques auteurs ont cru que Pétronille étant un diminutif de Pierre, cette sainte était fille du prince des Apôtres.... Pierre a pu avoir une fille, puisqu'il était marié avant sa vocation à l'apostolat ; mais il est probable que Pétronille a été tout au plus sa fille spirituelle. Elle vivait à Rome dans  la pratique des vertus chrétiennes ; et, après une vie tout exemplaire et toute pleine de mérites, elle mourut de la mort des justes. Elle fut enterrée sur le chemin d'Ardée, où il y avait anciennement, sous son nom, un cimetière et une église si célèbres, que le pape Grégoire III y établit une station. On dit vulgairement Perrine pour Pétronille.

Les Saints ne considèrent ici-bas que Dieu et l'éternité.1°Leur dernière fin est toujours présente à leur esprit, et ils regardent même comme perdus les moments où ils ne s'approchent pas de la bienheureuse éternité. 2° Que leur exemple causera un jour de désespoir à tous ceux qui vivent dans une dissipation continuelle, qui ne soupirent qu'après de vains amusements, et qui se conduisent dans le monde comme s'il n'y avait point d'avenir! Ils comprendront, mais trop tard, que la vie d'un chrétien devait être une vie pure, fervente, remplie de bonnes oeuvres, digne en un mot d'être présentée à Dieu