Carmel

Juin

Selon une coutume des Carmels, au début de chaque mois, les religieuses tiraient d'une corbeille posée sur les marches du choeur, un billet portant le nom d'un saint patron protecteur pour le mois, à découvrir et à vénérer spécialement. Voici le texte de ces billets du temps de Thérèse. 

 feuillet du premier jour du mois - 8 cm. X 12,8 cm.

Saint Pamphile prêtre et martyr - 1er juin

PENSÉE. Si les gens du monde savent trouver du temps pour des lectures frivoles, qui avec un peu d'amusement offrent bien des dangers, comment un fidèle n'en trouverait-il pas pour des lectures instructives et édifiantes?

PRATIQUE. Lises toujours quelque bon livre ; lisez peu, mais lisez bien.

PRIEZ pour les personnes qui travaillent à propager les bons livres.

 

ORAISON.

Faites, nous vous en supplions, Dieu tout-puis­sant, qu'en considération de l'intercession du bienheureux Pamphile, votre martyr, nous soyons délivrés de tous les maux du corps, et purifiés de toute mauvaise pensée qui pourrait souiller notre esprit. Par J.-C. N.-S. Ainsi soit-il.

 

AUTRES SAINTS DU MARTYROLOGE ROMAIN.

En Ombrie saint Fortunat, martyr.
A Bologne, saint (illisible) martyr
Saint Pamphile naquit, dans le IIIe siècle, d'une famille riche et distinguée, à Béryte, ville alors célèbre par ses écoles. Il passa ses premières années dans l'étude des différentes sciences qu'on enseignait aux jeunes gens ; après quoi il occupa une des premières places de la magistrature. Mais à peine eut-il connu J.-C., qu'il ne pensa plus qu'aux moyens de se sanctifier. II quitta tout pour s'adonner uniquement à la pratique de la vertu et à l'étude des livres saints et des écrits des Pères de l'Eglise, dont il forma une bibliothèque considérable à Césa­rée. Il établit dans la même ville une école publique pour les saintes lettres, et donna lui-même une excellente édition de la Bible. Tous ses travaux étaient accompagnés d'une humilité profonde, d'une austérité de vie exemplaire, d'un détachement qu'il porta jusqu'à se dépouiller de tout son patrimoine en faveur des pauvres. C'était ainsi qu'il se préparait à la grâce du martyre. Arrêté, l'an 307, par le gouverneur de la Palestine, l'éloquence avec laquelle il défendit sa foi le fit condamner aux plus cruelles tortures; mais on lui fit attendre pendant deux ans entiers sa sentence de mort.

Faites connaître la vérité.  Vous ne pouvez pas prêcher, votre condition ne le permet pas ; mais vous pouvez répandre de bons livres, inspirer le goût des bonnes lectures, et remplir ainsi une véritable prédication. 2° Vous ne pouvez vous armer contre les scandales qui vous affligent de tous côtés; mais vous pouvez les paralyser, les entraver, en empêchant la circulation des mauvais livres qui sont la source de tant de maux.

Saint Pothin et ses compagnons martyrs - 2 juin

PENSÉE. Que ferions-nous dans les grandes épreuves, nous qui manquons de fidélité dans les plus petites occasions? Ce qui achève de nous confondre, c'est que les Saints, qui étaient sujets aux mêmes passions et aux mêmes misères que nous, n'ont rien fait que nous ne puissions faire.

PRATIQUE. Aimez à obliger vos frères.

PRIEZ pour les vieillards et les infirmes.

 

ORAISON.

Eu célébrant la fêle, de vos bienheureux martyrs Pothin, évêque, Blandine, vierge, et leurs compagnons; nous vous supplions, Seigneur, qu'affermis plus en plus dans votre divin amour nous puissions supporter, avec un courage à toute épreuve, les maux et les souffrances du siècle présent, par un ardent désir de la gloire qui nous sera manifestée au ciel. Par J.-C. N.-S. Ainsi soit-il.

 

AUTRES SAINTS DU MARTYROLOGE ROMAIN.

A Rome, saint Eugène, pape.

En Campanie, saint Erasme , évêque et martyr.

 

Après la victoire miraculeuse que les prières des chrétiens firent remporter par la légion fulminante, sous Marc Aurèle, en 174, le feu de la persécution s'amortit pour quelque temps: La paix dont jouissait l'Eglise ne laissa cependant pas d'être troublée en divers lieux, tantôt par des émotions populaires, tantôt par le fanatisme et la cruauté des gouverneurs particuliers. Ceci parut surtout, en 171, à Vienne et à Lyon dans les Gaules. Saint Pothin était évêque de Lyon, et il était aidé dans ses fonctions par le saint prêtre Irénée, que saint Polycarpe avait envoyé d'Asie. L'Eglise de Lyon était composée en grande partie des Grecs venus du même pays. Le désir d'étendre le royaume de J.-C. les avait sans doute attirés dans les Gaules ; l'entrée d'ailleurs leur en avait été facilitée par la communication que le commerce établissait entre les ports de l'Asie et de Marseille. Les progrès de l'évangile augmentant tous les jours, les païens en ressentirent le plus grand dépit et résolurent d'extirper le nom chrétien. Saint Pothin, vieillard nonagénaire, faible et infirme, mais animé d'un ardent désir de mourir pour J.-C., fut traîné devant le juge et traite avec une indigne inhumanité. Puis on le mena en prison, où il expira au bout de deux ans, au milieu des autres martyrs, au nombre de 47, parmi lesquels on distingue surtout saint Sanctus, diacre, saint Attale, et sainte Blandine, esclave qui fit paraître le courage le plus héroïque.

Courage, confiance! 1°. Celui qui met sa confiance en Dieu, quelque faible qu'il soit, ne trouve rien de difficile, et ne se laisse décourager par aucun revers. 2°. Celui qui compte sur lui-même ou qui s'appuie sur les bras de chair, celui-là manque de force, et se trouve déconcerté par la moindre contrariété

Sainte Clotilde reine - 3 juin

PENSÉE. Que de services peut rendre à la religion et à l'humanité, dans toute condition, mais à plus forte raison dans une position élevée, une femme dont la piété est franche et le zèle bien dirigé!

PRATIQUE. Assurez votre salut par de bonnes oeuvres, tandis que Dieu vous en donne le temps.

PRIEZ pour la France.

 

ORAISON.

Jetez, Seigneur, un regard de miséricorde sur le royaume de France, et daignez, par l'intercession de sainte Clotilde, accorder une piété sincère à ceux que vous avez déjà enrichis du don de la foi, en considération des voeux de cette pieuse princesse. Par J.-C. Ainsi soit-il.

 

AUTRES SAINTS DU MARTYROLOGE ROMAIN.

Au diocèse d'Orléans, saint Lifard, prêtre.

A Anagni, sainte Olive, vierge.

 

Sainte Clotilde, fille de Chilpéric, roi des Bourguignons, fut élevée à la cour de Gondebaud, sou oncle, où l'on faisait profession de l'arianisme; mais elle eut le bonheur de se préserver de l'hérésie. Mariée, l'an 403, au grand Clovis, roi des Français, elle se proposa d'amener insensiblement son époux à la connaissance du vrai Dieu. Elle commença d'abord par intéresser le ciel à son pieux projet par la prière, la mortification et l'aumône. Puis elle se comportait en tout avec tant de dignité, de sagesse, de religion, qu'elle charmait et édifiait toute la cour. On ne pouvait rien ajouter aux égards qu'elle avait pour le roi son mari ; elle opposait la douceur chrétienne aux saillies de son caractère violent, et se conformait à ses idées dans les choses indifférentes pour gagner plus facilement son affection. Quand elle fut maîtresse de son coeur, elle lui parla de J.-C. et de l'excellence de la religion chrétienne. Clovis l'écoutait avec plaisir. Mais ce nouveau Constantin dut aussi son changement à une victoire ; ce coup de grâce fut la célèbre et glorieuse journée de Tolbiac, où ce prince reçut d'une manière évidente l'assistance du Dieu des chrétiens, qui le rendit vainqueur au moment où tout allait être perdu pour lui. Clovis fut instruit et baptisé par saint Remi, évêque de Reims, et Clotilde se chargea du soin d'assurer et d'étendre les fruits d'une conversion si honorable à la religion et si importante pour la France. La pieuse reine mourut, pleine de mérites, l'an 543, à Tours, où elle vivait retirée.

L'art du chrétien, pour posséder tout, est de ne rien désirer. 1°. Plus un voyageur est leste, plus il est à l'aise ; de même, dans le pèlerinage de cette vie, celui que la pauvreté rend léger est incomparablement plus heureux que celui qui est accablé sous le poids des richesses. 2° L'innocence doit être le seul objet de nos désirs, et la patience la seule chose que nous ayons à demander. Le malheur est l'école de la vertu

Saint Quirin évêque et martyr - 4 juin

PENSÉE. «  J'adore le vrai Dieu, et jamais je n'en ai adoré, d'autre. Je le porte dans mon coeur, et personne au monde ne pourra me séparer de lui »  (saint Quirin).

PRATIQUE. Chaque mois ayez un jour pour vous préparer plus spécialement à la mort. Chaque soir, pensez à la mort

PRIEZ pour les agonisants.

 

ORAISON.

Dieu tout-puissant et éternel , qui êtes admirable dans la vertu de tous vos Saints : faites-nous célébrer, avec joie et actions de grâces, la fête du bienheureux Quirin, qui, étant à la fois martyr et pontife de votre Fils, a rendu, par sa mort, témoignage aux mystères dont il a été le ministre, et confirme, par son exemple, les vérités qu'il a prêchées pendant sa vie. Nous vous le demandons par J.-C. N.-S. Ainsi soit-il.

 

AUTRES SAINTS DU MARTYROLOGE ROMAIN.

En Pannonie, saint Rutile; martyr.

En Numidie, saint Optat, évêque.

 

Saint Quirin était évêque, de Siscia, ville de Pannonie. Ayant eu avis que Maxime, premier magistrat de la ville, avait donné des ordres pour qu'on se saisît de sa personne, il s'éloigna aussitôt d'un lieu où il n'était pas en sûreté. On parvint cependant à l'arrêter, et, après lui avoir fait subir un interrogatoire et endurer plusieurs tourments, Maxime, qui n'avait pas le pouvoir de le condamner à mort, le fit conduire, chargé de fers, au gouverneur de la province, nommé Amantius. Celui-ci mit tout en oeuvre pour ébranler la constance du saint évêque et, le trouvant toujours inflexible, il le condamna à être jeté dans la rivière avec une meule de moulin au cou. La semence fut exécutée sur-le-champ; mais le Saint, au lieu d'aller au fond, resta longtemps sur l'eau, d'où il exhortait les chrétiens à demeurer fermes dans la foi. A la fin, comme il surnageait toujours, il craignit de perdre la couronné du martyre, et adressa cette prière à J.-C. : « Il n'est point surprenant, Seigneur Jésus, que votre bras puissant suspende la mobilité des eaux, comme vous le fîtes autrefois à l'égard des Hébreux et de votre apôtre saint Pierre. Ce peuple vient de voir en moi une preuve assez frappante de ce que vous pouvez faire. Accordez-moi, ô mon Dieu, ce qui me reste à désirer, ce qui est préférable à toute chose, le bonheur de mourir pour vous ». Sa prière finie, il ne tarda pas à enfoncer  dans l'eau, et ainsi fut consommé son martyre vers l'an 304.

Les martyrs sont les victimes de l'amour divin.  Leur exemple doit nous engager à sortir de notre engourdissement, et à nous dévouer sans réserve au service de celui qui nous a créés pour lui seul. 2° C'est ainsi que, répondant à notre destination, nous parviendrons à notre dernière fin, après y avoir rapporté tous nos désirs et toutes nos actions pendant la vie. 3° Que la foi et l'amour animent nos coeurs, ils deviendront un principe intarissable de vertus ; notre âme acquerra tous les jours de nouveaux degrés de sainteté.

Saint Boniface archevêque de Mayence - 5 juin

PENSÉE. Pour gagner des âmes à Dieu, il faut commencer  par le bien servir soi-même. Comment persuaderez-vous qu'il faut l'aimer, si vous paraissez négligent à son service?

PRATIQUE. Donnez le bon exemple ; c'est la manière la plus éloquente de préciser la vertu!

PRIEZ pour la conversion des pécheurs scandaleux.

 

ORAISON.

Voyez notre faiblesse, ô Dieu tout-puissant, et, parce que le poids de nos devoirs nous accable, faites que la glorieuse intercession de votre bienheureux martyr et pontife Boniface nous protège. Par J.-C. N.-S. Ainsi soit-il.

 

AUTRES SAINTS DU MARTYROLOGE ROMAIN.

En Egypte, saint Marcien, martyr.

A Pérouse, saint Florence, martyr.

 

Saint Boniface naquit en Angleterre vers l'an 680. Il passa ses premières années dans la solitude du cloître, se préparant à l'exécution des grands desseins que Dieu avait sur lui par une vie fervente et de solides vertus. Ordonné prêtre à l'âge de trente ans, il ne tarda pas à former le projet de porter l'Evangile dans la Germanie, encore idolâtre. Grégoire II lui conféra plein pouvoir de prêcher l'Evangile, et quelques années après il le sacra évêque. Grégoire III lui envoya ensuite le pallium, l'établit primat de toute la Germanie, et le nomma légat du Saint-Siège. En 752, Boniface, déjà nommé à l'évêché de Mayence par Pépin le Bref, sacra ce prince à Soissons, et présida au synode qui fut tenu dans cette ville. Ses travaux apostoliques furent partout suivis des plus grands succès, et remplit tout ce pays des monuments de son zèle. Sa coutume était de faire servir au culte de J.-C. les objets de la superstition; et, une fois entre autres, ayant fait abattre un grand chêne, consacré à Jupiter, il employa le tronc de cet arbre à construire une chapelle en l'honneur du prince des Apôtres. Il fut massacré en haine de la foi, avec cinquante-deux autres fidèles, l'an 755, au moment où il se préparait à administrer le sacrement de confirmation.

Un vrai serviteur de Dieu ne respire que pour lui, et ne s'occupe que des moyens de procurer sa gloire. 1° Il travaille et prie sans cesse pour le faire régner dans son âme. Il voudrait que tous les coeurs brûlassent d'amour pour lui, que toutes les langues chantassent continuellement ses louanges, que toutes les créatures, de concert avec les esprits bienheureux, n'eussent d'autre objet que d'accomplir sa volonté de la manière la plus parfaite. 2° Point de dangers qui l'effrayent, point de difficultés qui l'arrêtent, quand il s'agit de s'employer à la conversion d'une seule âme. Le sacrifice de ses biens et de sa vie ne lui coûte rien ; il le ferait même mille fois, si cela était possible, pour empêcher que la Majesté divine ne fût outragée par un pécheur

Saint Claude archevêque de Besançon - 6 juin

PENSÉE. Nous avons beau fuir le monde, le démon nous suit partout ; toujours il entretient des intelligences secrètes avec cet ennemi domestique qui réside dans notre propre coeur, et qui ne mourra qu'avec nous.

PRATIQUE. Aimez le silence; veillez sur votre langue.

PRIEZ pour les personnes qui sont obligées plus rigoureusement à une parfaite discrétion.

 

ORAISON.

Exaucez, Seigneur, nous vous en supplions, les prières que nous vous adressons en célébrant la mémoire du bienheureux Claude, votre confesseur et pontife, et daignez nous pardonner tous nos péchés en considération de ses mérites et de son intercession. Par J.-C. N.-S. Ainsi soit-il.

 

AUTRES SAINTS DU MARTYROLOGE ROMAIN.

A Rome saint Artheme. martyr. -Sainte Candide, martyre

 

Saint Claude illustra, par ses vertus, la partie orientale de la Bourgogne, connue depuis sous le nom de Franche-Comté. Il naquit à Salins vers l'an 603. Etant entré dans l'état ecclésiastique, il devint le modèle et l'oracle du clergé de Besançon. Après la mort de Gervais, archevêque de Besançon, en l'an 685, il fut élu pour lui succéder ; mais la crainte des obligations attachées à l'épiscopat le porta à prendre la fuite et à se cacher. On le découvrit, et on le força à se laisser sacrer. Il gouverna sept ans son Eglise avec le zèle et la vigilance d'un véritable pasteur. Ayant trouvé l'occasion qu'il cherchait depuis longtemps de se démettre de l'épiscopat, il se retira au monastère de Saint-Oyend sur le mont Jou, et y prit l'habit. On l'obligea ensuite à le gouverner en qualité d'abbé. La sainteté de sa vie, et son zèle pour la perfection évangélique lui firent  donner les surnoms d'Antoine et de Pacôme. On comparait ses moines à ceux de l'ancienne Egypte. Ils  joignaient en effet au travail des, mains l'amour du silence, de la prière et de la lecture, avec les jeunes, les veilles, l'obéissance et la pratique de toutes les autres vertus monastiques. Il mourut l'an 693 ou 696.

La pureté de coeur est plus rare qu'on ne pense.  Elle ne se trouve que dans ceux qui combattent sans cesse leurs défauts et leurs imperfections ; dans ceux qui maîtrisent leurs sens par des mortifications fréquentes ; dans ceux qui marchent continuellement en la présence de Dieu, et qui préviennent, par le recueillement habituel de leurs âmes, le danger des communications extérieures. 2° Dans ceux qui s'ouvrent à leur directeur, avec simplicité, sur leurs peines, leurs doutes, leurs perplexités, principalement lorsqu'ils sont tentés d'user de dissimulation ; dans ceux enfin qui ont, pour unique mobile de toutes leurs actions et de toutes leurs pensées, l'accomplissement de la volonté de Dieu.

Saint Mériadec évêque de Vannes - 7 juin

PENSÉE. Les caresses du monde sont d'ordinaire, à l'égard des pécheurs impénitents, le plus redoutable des jugements de Dieu. La prospérité les aveugle sur leurs passions ; ils ressemblent à des victimes que l'un engraisse pour les égorger.

PRATIQUE. Soyez le consolateur des malheureux.

PRIEZ pour les pauvres souffrant dans les hôpitaux.

 

ORAISON.

Faites, nous vous en supplions, Dieu tout-puissant, que, solennisant la fète du bienheureux Mériadec, votre confesseur et pontife, nous en recevions un surcroit de piété et de mérite pour le salut. Par J.-C. N.-S. Ainsi soit-il.

 

AUTRES SAINTS DU MARTYROLOGE ROMAIN.

En Angleterre, saint Robert, abbé.

A Savins en France saint Lié, jeune homme.

 

Tandis que ce saint resta dans le monde, il employa ses revenus, qui étaient considérables, en des oeuvres de charité. A la fin, il se dépouilla de la propriété de tous ses biens, principalement en faveur  des pauvres, et alla mener la vie d'un reclus dans un désert voisin du château de Pontivy, au diocèse de Vannes. Le vicomte de Rohan avait pour lui une vénération particulière, et lui faisait de fréquentes visites. L'évêque de Vannes étant mort, les chanoines et le peuple de cette ville le demandèrent pour pasteur, ce qu'ils n'obtinrent qu'après beaucoup de résistance de la part du saint. La dignité épiscopale ajouta un nouveau lustre à la charité de Mériadec envers les pauvres. Il semblait qu'il n'eut été sacré que pour être le père et le consolateur de tous les malheureux. Il portait un rude cilice sous ses habits, et il n'avait qu'une espèce de sac pour se couvrir lorsqu'il prenait un peu de repos. Il mourut en 1302.

Les faveurs temporelles que Dieu accorde aux méchants sont bien plus terribles que les coups de sa colère. 1° Prions le Père de miséricorde qu'il nous accable ici-bas, pourvu qu'il nous épargne dans l'éternité. 2° Est-il un homme qui, après avoir fait des fautes, aimât mieux être déshérité que d'être corrigé par un père plein de tendresse ? 3° Celui qui jouit dans le monde d'une prospérité continue vogue au milieu des rochers et des écueils.

Saint Médard évêque de Noyon - 8 juin

PENSEE. Les hommes du monde ne voient en eux que leurs mérites et leurs talents; les hommes de Dieu ne considèrent que leur lâcheté et leur imperfection ; aussi ne songent-ils qu'à une vie de pénitence et de mortification, tandis que les autres ne rêvent que fortune et plaisirs.

PRATIQUE. Quels que soient vos talents, vos mérites, votre fortune, rapportez tout à Dieu.

PRIEZ pour ceux qui manquent d'humilité dans des positions où cette vertu est des plus essentielles.

 

ORAISON.

Exaucez, Seigneur, nous vous en supplions, les prières que nous vous adressons en célébrant la mémoire du bienheureux Médard, votre confesseur pontife, et daignez nous pardonner tous nos péchés en considération de ses mérites et de son intercession. Par J.-C. N.-S. Ainsi soit-il.

 

AUTRES SAINTS DU MARTYROLOGE ROMAIN

A Aix en France, saint Maximin, premier évêque  de cette ville

A Rouen, saint Godard frère de  saint Médard

 

Saint Médard, un des plus illustres prélats de l'Eglise de France au VIe siècle, naquit, vers l'an 457, à Salency en Picardie. Ses parents, distingués par leur noblesse et leurs vertus, prirent un grand soin de son éducation. Il montra dès son enfance la plus tendre compassion pour les pauvres, un grand amour pour la prière et la mortification, un dégoût marqué pour toutes les grandeurs humaines. L'évêque de Vermand se chargea de l'instruire dans la science des divines Ecritures, et l'ordonna prêtre. Médard devint un des plus beaux ornements de son clergé, et fit un bien infini par l'onction de ses discours et la force de ses exemples, en sorte qu'à la mort de l'évêque tous les suffrages se réunirent sur sa personne. Son zèle alors ne connut plus de bornes. La ville de Vermand ayant été détruite par les  Vandales, il transféra son siège à Noyon et gouverna en même temps l'Eglise de Tournay. Il mourut l'an 545. On lui attribue l'institution de la fête de la Rose à Salency. Elle consistait à donner tous les ans, à celle des filles de la paroisse qui jouissait de la plus grande réputation de vertu, une somme de vingt-cinq livres et une couronne de roses. On ne saurait croire combien cet établissement avait excité à Salency l'émulation des bonnes oeuvres et de la sagesse.

Le temps ne manque jamais à l'homme de bonne volonté.  Les paresseux, les indifférents, les tièdes pour la religion, se plaignent sans cesse de l'excès de leurs occupations, et croient avoir imaginé une bonne excuse qui les dispense de remplir les devoirs que la foi leur prescrit. D'où vient qu'ils cessent leurs plaintes, quand il s'agit de la moindre partie de plaisir? 2° L'homme d'ordre, celui qui place les intérêts de l'éternité avant les intérêts mesquins du temps, n'a au contraire jamais le temps de se distraire et de s'amuser, et cependant il trouve le secret de doubler sa vie, en quelque sorte, par le bon usage qu'il en fait.

Saint Prime et Saint Félicien martyrs - 9 juin

PENSÉE. « Quiconque rougira de moi devant les hommes, j'en rougirai devant mon Père, qui est dans les cieux » (N.-S. dans l'Evangile).

PRATIQUE. Méprisez le respect humain ; n'ayez honte que de faire mal.

PRIEZ pour les âmes tièdes et esclaves des qu'en dira‑t-on.

 

ORAISON.

Faites, nous vous en supplions, Seigneur, que nous célébrions toujours avec joie la fête de vos saints martyrs Prime et Félicien, et que, par leur intercession, nous sentions les heureux effets de votre protection. Par J.-C. N.-S. Ainsi soit-il.

 

AUTRES SAINTS DU MARTYROLOGE ROMAIN.

A Antioche, sainte Pélagie, vierge et martyre.

En Ecosse, saint Colomb, prêtre.

 

Saint Prime et saint Félicien étaient frères, et vécurent plusieurs années à Rome, où ils s'animaient mutuellement à la pratique de toute sorte de bonnes oeuvres. Ce qu'ils possédaient de biens était distribué aux pauvres. Souvent ils passaient les jours et les nuits dans les prisons pour y servir les confesseurs ; ils osaient même paraître dans les lieux où l'on tourmentait et où l'on exécutait les fidèles. Ils exhortaient à la persévérance ceux qui confessaient généreusement la foi, et tâchaient de regagner à la religion ceux qui avaient eu le malheur d'apostasier ; en même temps ils se montraient en tout dignes serviteurs de J.-C., afin d'obtenir par ses mérites le salut éternel. Malgré l'étendue et la vivacité de leur zèle qui les faisait connaître, ils échappèrent à plusieurs persécutions sanglantes. Ils étaient fort âgés, lorsqu'il plut à Dieu de les appeler à la couronne du martyre. Ce fut vers l'an 286 qu'on les arrêta. Après avoir été fouettés avec une cruauté inouïe, ils résistèrent courageusement à mille artifices qu'on employa pour les déterminer à  offrir de l'encens aux idoles ; ils eurent enfin la tête tranchée.

Une âme qui aime Dieu véritablement regarde, à l'exemple de saint Paul, toutes les choses du monde comme de la boue, afin de pouvoir, gagner J.-C. 1° La divine charité adoucit l'amertume que les sens trouvent dans la perte des biens et de la santé, dans les disgrâces, dans les tourments et dans les autres afflictions de la vie. C'est le défaut de cette charité qui fait que nous sommes si impatients et si peu résignés dans les épreuves. 2° Un homme tiède et lâche se plaint de tout, et traite de rigoureux les préceptes les plus faciles. Au contraire; un homme fervent trouve aisé tout ce qui est capable de l'unir à Dieu plus intimement, et  il embrasse avec joie tout ce qui sait être conforme à la volonté du ciel.

Sainte Marguerite reine - 10 juin

PENSÉE. C'est une folie et une impiété de se révolter, en quelque sorte que ce soit, contre la volonté de Dieu, qui est toujours sainte, juste et pleine de sagesse. Les gens de bien, étant condamnés à mourir comme les autres hommes, doivent se consoler, puisqu'à ceux qui servent le Seigneur il ne peut rien arriver de mal, ni durant la vie, ni après la mort.

PRATIQUE. Conformité à la volonté de Dieu.

PRIEZ pour les affligés.

 

ORAISON.

O Dieu qui avez rendu. la bienheureuse reine Marguerite admirable par sa grande charité pour les pauvres ; faites, par son intercession et son exemple, que votre charité augmente sans cesse en nos coeurs. Par J.C. N.-S. Ainsi soit-il.

 

AUTRES SAINTS DU MARTYROLOGE ROMAIN.

A Rome, saint Gétule, martyr.

A Paris, saint Landri, évêque, fondateur de l'Hôtel-Dieu

 

Sainte Marguerite était petite - nièce de saint Edouard le Confesseur. Forcée de-chercher un asile en Ecosse, elle y donna le spectacle de toutes les vertus, et fut demandée en mariage par Malcolm III, qui la fit couronner reine, l'an 1070. Elle ne se servit de l'ascendant qu'elle avait sur ce roi que pour faire fleurir la religion, pour établir le règne de la justice, et pour procurer le bonheur des Ecossais. Ils eurent plusieurs enfants qui firent honneur à la vertu de leurs pieux parents. Marguerite eut soin de les prémunir de bonne heure contre les écueils où ne vont que trop souvent échouer ceux qui naissent dans les cours des rois. En même temps qu'elle leur faisait sentir le vide et le néant des choses humaines, elle peignait la vertu avec tous ses charmes. Les précepteurs et les gouverneurs qu'elle leur donna étaient des hommes remplis de religion. Ayant formé le louable projet de polir et de civiliser la nation écossaise, elle accorda sa protection à ceux qui excellaient dans les arts, les sciences et les lettres. Elle visitait fréquemment les hôpitaux, et les malades ne pouvaient se lasser d'admirer son humilité et sa tendresse pour eux. Vivement affligée de la mort de son mari, tué au siège d'Alnwick, elle ne survécut pas longtemps à cette perte, et mourut la même année 1093.

Nous devons, au moins par nos exemples el nos prières, travailler à la sanctification du prochain.  Ce devoir regarde d'une manière spéciale les parents et les maîtres à l'égard de ceux sur lesquels ils ont autorité, et il faut que, outre l'exemple et la prière, ils emploient la voie des menaces, des réprimandes et des exhortations. 2° La vertu est le plus précieux trésor que les uns puissent laisser à leurs enfants, et les autres à leurs serviteurs. Saint Charles Bor­romée insistait beaucoup sur cette vérité. 3° Les supérieurs négligents sur cet article ont bien lieu de trembler. Jésus-Christ leur demandera compte des fautes qui n'ont été commises que parce qu'ils ont été infidèles à remplir leur devoir

Saint Barnabé apôtre - 11 juin

PENSÉE. Les richesses sont un don de Dieu. Il faut les recevoir avec reconnaissance et les employer à de saints usages. Mais il est si difficile de les posséder sans attache et de n'en pas abuser, que plusieurs chrétiens préfèrent s'en dépouiller pour servir plus parfaitement J.-C. dans une parfaite abnégation du coeur.

PRATIQUE. Appliquez-vous à acquérir l'esprit de pauvreté.

PRIEZ pour les riches.

 

ORAISON.

O Dieu, qui avez daigné choisir le bienheureux Barnabé, plein de foi et du Saint-Esprit, pour l'employer à l'oeuvre de la conversion des gentils ; faites que, nous rappelant sans cesse l'exemple de ses travaux, et de sa charité, nous pratiquions fidèlement l'Evangile qu'il a prêché. Par -J.-C. N.-S. Ainsi soit-il.

 

AUTRES SAINTS DU MARTYROLOGE ROMAIN.

A Aquilée, saint Fortunat. martyr,

En Egypte, saint Palémon, solitaire

 

Saint Barnabé est qualifié apôtre par les premiers Pères de l'Eglise et par saint Luc lui-même, quoiqu'il ne fut pas du nombre des douze que J.-C. avait choisis. On lui a donné ce titre parce que le Saint-Esprit l'avait appelé d'une manière singulière, et parce qu'il avait eu beaucoup de part dans tout ce que firent les Apôtres pour l'établissement du christianisme. Il était de la tribu de Lévi, et il était né dans l'île de Chypre. Il s'est appelé d'abord Josué ou Joseph ; les Apôtres changèrent son nom en celui de Barnabé, qui signifie Fils de consolation, à cause du talent admirable qu'il avait de consoler les affligés. Sa première mission fut d'aller confirmer les néophytes d'Antioche, et donner une forme à cette Eglise. Barnabé y vit tant de bien à faire, qu'il crut devoir appeler saint Paul à son secours. Il accompagna l'Apôtre des nations dans un .grand nombre de ses courses apostoliques. Ils se séparèrent ensuite pour donner plus d'extension à leur ministère. Saint Barnabé se rendit d'abord en Chypre, où, après plusieurs voyages, il vint recevoir la couronne du martyre. Il fut lapidé à Salamine, après avoir été insulté par la populace et avoir souffert plusieurs tortures, dans une extrême vieillesse.

Le dépouillement absolu des biens qu'on possède n'étant que de conseil, il est permis à ceux qui ont des richesses d'en conserver la propriété. 1° Qu'ils se souviennent toutefois qu'ils doivent les employer à de bonnes oeuvres, et surtout à soulager les indigents ; que ce serait pour eux un crime de les dissiper par le luxe, et d'en faire l'aliment de leurs passions ; qu'ils sont obligés d'être pauvres, du moins dans la disposition du coeur 2°Si leurs richesses leur sont ravies, qu'ils ne s'en troublent pas ; la perte des biens de la terre ne pourra leur rien ôter de ce qui leur appartient véritablement en propre.

Saint Onuphre ermite - 12 juin

PENSÉE. Les premiers principes de l'éducation influent beaucoup sur toute la suite de la vie, et il est d'ordinaire, à ceux qui ont été formés à la vertu dès l'enfance, de prendre toujours les maximes de l'Evangile pour règle de leur conduite.

PRATIQUE. Faites régulièrement votre méditation.

PRIEZ pour les âmes contemplatives.

 

ORAISON.

Dieu tout-puissant et éternel, qui êtes la grande récompense de ceux qui, pour l'amour de vous, foulent aux pieds les choses de la terre ; faites qu'à l'exemple et par l'intercession du bienheureux Onuphre, dont nous célébrons en ce jour le passage à une meilleure vie, nous méprisions tout ce qui est périssable, et que nous portions tous nos désirs vers les biens éternels. Par J.-C. N.-S. Ainsi soit-il.

 

AUTRES SAINTS, DU MARTYROLOGE ROMAIN.

En Bithynie, sainte Antonine, martyre.

En Thrace. saint Olimpe, évêque

 

Saint Onuphure vécut quelque temps dans un monastère situé près de Thèbes en Egypte, où il y avait cent religieux qui pratiquaient de grandes austérités. Le désir d'imiter la solitude de saint Jean Baptiste, le porta à se retirer dans le fond d'un désert du pays. Il y fut, durant plusieurs années, exposé aux plus rudes tentations ; mais il vint à bout d'en triompher par la persévérance. Les exercices de la vie retirée et intérieure préparèrent son âme aux plus intimes communications de l'esprit de Dieu. Il y trouva cette paix du coeur et ces douceurs ineffables qui font goûter, par anticipation, la béatitude céleste. Pendant les soixante années qu'il passa dans la retraite, il fut entièrement inconnu au monde. Non content de prier pour ses besoins particuliers, il s'intéressait encore auprès de Dieu pour l'Eglise, que persécutaient les ariens, soutenus de la protection des empereurs Constance et Valens. Les fruits d'un palmier qui se trouvait dans le voisinage de sa cellule lui fournissait de quoi vivre. Il mourut vers l'an 400.

Les maux de l'Eglise doivent intéresser tous ses membres. 1°. Si tous ne peuvent pas la défendre par les armes de la parole, tous peuvent prier pour elle. 2° Souvent la prière fervente d'un fidèle inconnu est plus efficace que tous les efforts du zèle le plus actif. 3°. Chacun doit concourir à l'édification l'Eglise selon son état et ses moyens.

Saint Antoine de Padoue - 13 juin

PENSEE. « Prenez garde qu'une trop grande application à l'étude ne vous devienne préjudiciable, et qu'elle n'éteigne l'esprit de prière en vous ou en ceux que vous instruisez » (Lett. de S. François à S. Antoine de Padoue).

PRATIQUE. Sanctifiez vos actions les plus communes.

PRIEZ pour les prédicateurs.

 

ORAISON.

O Dieu, que votre Eglise soit dans la joie en célébrant la fête du bienheureux Antoine, votre confesseur ; afin qu' elle soit toujours aidée de secours spirituels, et qu'elle mérite de jouir de l'éternelle félicité! Par J.-C. N.-S. Ainsi soit-il.

 

AUTRES SAINTS DU MARTYROLOGE ROMAIN.

A Rome, sainte Félicule, vierge et martyre.

En Palestine, sainte Aquiline, vierge et martyre.

 

Saint Antoine, quoique né à Lisbonne en 1195, et ayant fait ses études à Coïmbre, reçut le surnom qu'il porte de la ville de Padoue, où l'on garde ses reliques. Il fut nommé Ferdinand au baptême. Etant entré, après avoir acquis une profonde connaissance de la théologie, dans l'ordre de Saint-François, il voulut être appelé Antoine, par dévotion pour ce célèbre patriarche des moines. Le désir de sa perfection fut le seul motif qui le détermina à l'embrasser, et il y demeura quelque temps ignoré. Mais à peine eut-on reconnu son talent, qu'on l'envoya enseigner la théologie dans les premières chaires d'Italie et de France. Cependant son goût dominant était celui de la prédication ; il s'y consacra exclusivement, et parcourut les villes et les bourgades avec un zèle infatigable. Elevé aux premières dignités de son ordre, il tonna contre les abus, et s'attira tellement, par son zèle, la haine de son général, homme tout rempli des maximes du monde, qu'il aurait été renfermé pour le reste de ses jours, s'il ne s'était réfugié auprès du Pape, qui déposa le coupable, et obligea Antoine à continuer ses utiles travaux. Mais bientôt, sentant ses forces épuisées, il se retira dans un lieu solitaire, pour se préparer à la mort, qui l'enleva quelques mois après, l'an 1231.

Il faut déraciner en nous l'orgueil, si nous voulons que la grâce établisse son règne en nos coeurs, et y verse ses trésors. 1° L'orgueil nous rend abominables devant Dieu et l'oblige à s'éloigner de nous. 2° Il fait à nos âmes une plaie profonde; il est la source de toutes nos passions; il étouffe jusqu'au germe des vertus. 3° Il est la forteresse du démon et le principe de nos différents désordres

Saint Basile le Grand - 14 juin

PENSÉE. Si saint Basile eût employé ses rares talents à s'avancer dans le monde, à s'attirer des applaudissements, à amasser des richesses, à se procurer les premières places de l'empire, de quoi cela lui eût-il servi?

PRATIQUE. Consacrez votre personne et vos talents à la gloire de Dieu.

PRIEZ pour les savants chrétiens.

ORAISON.

Exaucez, nous vous en supplions, Seigneur, les prières que nous vous adressons en solennisant la fête du bienheureux Basile, votre confesseur et pontife et daignez nous pardonner tous nos péchés par les mérites et l'intercession de celui qui vous a fidèlement servi. Par J.-C. N.-S. Ainsi soit-il.

 

AUTRES SAINTS DU MARTYROLOGE ROMAIN.

En Palestine, saint Elisée, prophète.

A Cordoue, saint Anastase, prêtre.

 

Saint Basile, issu d'une famille où l'on comptait une longue suite de héros et de saints, naquit à Césarée en Cappadoce, vers la fin de l'année 329. Sa naissance fut le fruit des prières de ses pieux parents ; à peine fut-il au monde, qu'il coûta de vives alarmes à la tendresse de sa famille. Le rétablissement d'une santé sans ressource de la part des remèdes humains, fut encore regardé comme la conséquence des prières ferventes qui furent faites pour lui. Il fit de brillantes études, et se perfectionna dans l'art oratoire. Il suivit quelque temps la carrière du barreau; mais bientôt, redoutant le danger de la vaine gloire, il renonça au monde, distribua une partie de ses biens aux pauvres, et se mit à visiter les monastères d'Orient. A son retour, il en fonda lui-même plusieurs, et leur donna des règles qui devinrent très célèbres. Elevé, malgré lui, au sacerdoce, et bientôt placé sur le siège de Césarée, sa patrie, il parut autant se surpasser lui-même qu'il avait jusque-là surpassé tous les autres. Les sectateurs de l'arianisme et l'empereur Valens, ardent propagateur de cette hérésie, firent d'inutiles efforts pour l'enlever aux catholiques. Basile déconcerta ses juges par sa grandeur d'âme, et ils surent ce que c'était que d'avoir affaire à un homme qui n'a rien à craindre ni à espérer au monde. Aussi le saint pasteur put-il continuer à instruire et à édifier son peuple, et eut même la consolation de voir la paix rendue à l'Eglise, n'étant mort que l'an 319.

Il est pour des supérieurs certains devoirs de condescendance et de résignation ; mais il en est aussi de fermeté et de dignité. 1° « Dans les circonstances ordinaires, disait saint Basile au préfet Modeste, nous sommes, nous autres évêques, les plus doux et les plus soumis de tous les hommes. nous n'avons aucune fierté avec le moindre particulier, à plus forte raison avec ceux qui sont revêtus de puissance ; 2° mais, quand il s'agit de la religion, nous n'envisageons que Dieu, et nous méprisons tout le reste ».

Saint Guy et ses compagnons - 15 juin

PENSÉE. Heureux l'enfant qui, dès les premières lueurs de sa raison, n'a sous les veux que de bons exemples, et suce, pour ainsi dire, avec le lait, l'amour de la vertu. La grâce venant à seconder la semence précieuse qu'on aura jetée dans son âme, il se fortifiera de jour et, jour dans la pratique du bien.

PRATIQUE. Respectez le jeune âge.

PRIEZ pour les enfants.

 

ORAISON.

Accordez, Seigneur, à vos fidèles, par l'intercession de saint Guy, la grâce de ne point s'enfler d'orgueil, mais de se rendre agréables à vos yeux par une sincère humilité ; afin qu'ils s'attachent à vous de plus en plus, et qu'ils fassent le bien avec amour et avec liberté. Par J.-C. N.-S. Ainsi soit-il.

 

AUTRES SAINTS DU MARTYROLOGE ROMAIN.

En Mysie, saint Hésyque, soldat et martyr.

En Cilicie, saint Duras, martyr

 

Nous n'avons aucun détail sur la vie de saint Guy (ou Vit) et de ses compagnons. La distinction avec laquelle ils sont nommés dans les anciens martyrologes ne permet pas de douter qu'ils n'aient confessé J.-C. avec le plus grand courage. On lit dans leurs actes qu'ils étaient Siciliens de naissance. Guy était d'une des premières familles du pays. On lui donna pour nourrice une Chrétienne nommée Crescence, qui, de concert avec Modeste, son mari, l'éleva dans les principes de la foi, et lui inspira de vifs sentiments de piété. Hylas, son père, fut extrêmement irrité de découvrir en lui une aversion insurmontable pour l'idolâtrie : il employa, pour la vaincre, toutes sortes de mauvais traitements qui n'eurent aucun succès. Enfin il porta la barbarie jusqu'à le livrer à Valérien, gouverneur de la province. Celui-ci ne réussit pas mieux à lui faire obéir aux édits impies de l'empereur. Sa colère fut d'autant plus grande, qu'il avait eu affaire à un enfant. Crescence et Modeste tirèrent Guy des mains de ses persécuteurs et s'enfuirent avec lui  en Italie; mais ils n'y trouvèrent pas la tranquillité qu'ils y cherchaient. Ayant été arrêtés dans la Lucanie, ils y reçurent la couronne du martyre durant la persécution de Dioclétien.

Une bonne vie dépend d'une bonne éducation.1°Il est donc de la plus haute importance de bien choisir les maîtres qu'on donne aux enfants. Les Romains idolâtres ne laissaient pas approcher de leurs enfants ceux qui parlaient mal leur langue. N'est-il pas honteux à des chrétiens de ne pas montrer plus de zèle pour la vertu, que des païens n'en montraient pour la pureté du langage ? 2° C'est connaître bien peu la nature humaine, que de s'imaginer que des enfants ne sont point susceptibles de la contagion du vice. Ils observent, plus sérieusement qu'on ne pense, ce qui se passe dans les autres , et ils en reçoivent des impressions qu'il n'est pas facile d'effacer.

 

Saint François Régis prêtre - 16 juin

PENSEE. « Je vous avoue que la vie me serait insupportable si je n'avais rien à souffrir pour J.-C. Souffrir est ma seule consolation en ce monde » (saint François Régis).

PRATIQUE. Le zèle pour le salut des pauvres.

PRIEZ pour les bonnes oeuvres mises sous la protection de saint François Régis.

 

ORAISON.

O Dieu, qui avez orné le bienheureux François, votre confesseur, d'une admirable charité et d'une patience invincible pour supporter d'immenses fatigues en travaillant au salut des âmes; daignez nous accorder qu'édifiés par ses exemples et soutenus par son intercession nous méritions les, récompenses de la vie éternelle. Par J.-C. N.-S. Ainsi soit-il.

 

AUTRES SAINTS DU MARTYROLOGE ROMAIN.

En Cilicie, saint Cyr et sainte Juliette, sa mère, martyre

A Nantes, saint Similien évêque.

 

Saint Jean François Régis naquit le 31 janvier 1597, au village de Foncouverte, dans le diocèse de Narbonne, d'une famille honorable et vertueuse. On l'envoya faire ses études dans le collège que les jésuites ouvrirent à Béziers, et il y devint bientôt pour tous ses compagnons, un modèle de piété et d'application. A l'âge de dix-huit ans, après mûres réflexions, il entra dans la compagnie de Jésus. Pendant son noviciat, il s'unit à Dieu d'une manière si intime, qu'il paraissait ne jamais perdre de vue sa présence. On admirait sa ferveur et sa ponctualité dans les moindres pratiques ; il les ennoblissait par l'excellence et la pureté des motifs, et s'en faisait des moyens pour parvenir promptement à une grande perfection. Autant il avait de douceur pour les autres, autant il était dur pour lui. II parlait de Dieu avec tant d'onction, qu'il le faisait aimer de tous ceux qui l'entendaient. Dès qu'il fut prêtre, il se dévoua aux missions,  et n'eut plus d'autres occupations que celles d'un apôtre. Il aimait surtout à instruire les pauvres et les gens de la campagne. Les personnes de qualité ne manqueront pas de confesseurs, disait-il : paroles qui dénotent le vrai zèle humble et désintéressé. Son zèle lui attira bien des persécutions ; mais son invincible patience les fit constamment tourner à la gloire de Dieu et au succès de son ministère. Enfin il termine sa belle vie en 1640, au village de la Louvesc, où il fut enterré, et où de nombreux miracles rendent encore tous les jours son tombeau célèbre.

Comment se distingue le vrai zèle du salut des âmes? 10 Ne distinguer, dans sa sollicitude et encore moins dans l'exercice du saint ministère ou de la charité, ni pauvres, ni riches, ni grands, ni petits, mais se faire tout à tous pour gagner tous les coeurs à J.-C. 2° Avoir Dieu et sa gloire en vue, et non de misérables motifs d'amour-propre ou d'intérêt.

Saint Avit abbé - 17 juin

PENSÉE. Nous ne perdons jamais ce que nous laissons pour obéir à la voix de Dieu. Après avoir pris les précautions et mesures en notre pouvoir pour faire le bien, nous devons nous en rapporter pour le reste à sa bonté divine.

PRATIQUE. Examinez, tous les jours, si vous cherchez le royaume de Dieu et sa justice.

PRIEZ pour les âmes qui se retirent du monde.

 

ORAISON.

O Dieu, qui avez accordé au bienheureux Avit, abbé, la grâce de suivre J.-C. pauvre et humble de coeur, et de persévérer jusqu'à la fin dans l'imitation de ce divin modèle : faites que tous ceux qui sont entrés dans la voie de vos commandements ne regardent pas en arrière, et ne s'arrêtent pas en chemin; mais que, courant à vous sans chute, ils arrivent à la vie éternelle. Par J.C.N.-S. Ainsi soit-il.

 

AUTRES SAINTS DU MARTYROLOGE ROMAIN.

A Terracine, saint Montan, soldat.

En basse Bretagne, saint Hervé, exorciste

 

Saint Avit, né à Orléans, s'étant retiré en Auvergne, y prit avec saint Calais l'habit monastique dans l'abbaye de Menat, qui était alors peu considérable, mais qui depuis fut beaucoup augmentée par les libéralités de la reine Brunehaut et de saint Bonet, évêque de Clermont. Saint Avit et saint Calais vinrent, peu de temps après, à l'abbaye de Miscy, située  sur le Loiret, à une lieue et demie au-dessous d'Orléans, et connue depuis sous le nom de Saint­- Mesnin. Ils n'y firent pas un long séjour, malgré les témoignages de charité qu'ils y reçurent de saint Maximin, qui en était abbé. Leur dessein était de vivre dans une solitude plus entière. Saint Avit fut élu abbé de Miscy après la mort de saint Maxi­min. Il ne garda pas longtemps cette dignité. Il s'en démit, et, ayant rejoint son compagnon, il vécut en reclus dans le pays de Dunois, sur les frontières du Perche. Saint Calais se retira dans une forêt du Maine. Le roi Clotaire fonda à Châteaudun une église et un monastère pour saint Avit et ses disciples. Notre saint mourut vers l'an 530.

sainte et précieuse solitude!  C'est une chose bien remarquable que cet attrait qu'ont eu la plupart des Saints pour la solitude. 2° Il faut donc que le commerce des hommes, même le plus innocent, soit un obstacle aux opérations de la grâce. Cela s'explique, quand on voit dans le monde tant de fausseté, tant d'ingratitude, qui viennent froisser lés âmes les plus intrépides 3° Essayons de nous recueillir de temps en temps dans la retraite, et nous en comprendrons facilement les immenses avantages.

Saint Amand évêque - 18 juin

PENSEE. Il nous en coûte peu de dire que nous aimons Dieu par-dessus toutes choses ; il ne nous en coûte pas plus de nous imaginer que nous aurions le courage des martyrs, quand le danger est éloigné. Les épreuves sont comme la pierre de touche de la vraie vertu.

PRATIQUE. Soyez franc et fidèle à vos amis.

PRIEZ pour ceux qui vous sont plus familiers.

 

ORAISON.

Accordez-nous, Dieu tout-puissant, que, célébrant la fête du bienheureux Amand, votre confesseur et pontife, nous voyions croitre en nous la piété et les mérites pour le salut. Nous vous le demandons par J.-C. N.-S. Ainsi soit-il.

 

AUTRES SAINTS DU MARTYROLOGE ROMAIN.

A Tripoli, saint Léonce, soldat et martyr.

A Alexandrie, sainte Marine, vierge et martyre.

 

Saint Amand servait Dieu avec fidélité dès l'enfance. II fut élevé dans la crainte de Dieu ; on lui fit étudier les saintes Ecritures, et il eut le bonheur de préserver son innocence des souillures que l'on a coutume de contracter dans le commerce du monde Ayant été ordonné prêtre par saint Delphin, évêque de Bordeaux, qui l'attacha à son Eglise, il se montra fort zélé pour la gloire de Dieu. Ce fut lui qui instruisit saint Paulin de Nole des mystères de la foi, pour le préparer à recevoir le baptême. Depuis ce temps-là, Paulin entretint toujours avec saint Amand une amitié très étroite. Il lui écrivit plusieurs lettres ; et nous voyons, par celles qui nous sont restées, qu'il avait beaucoup de vénération pour sa vertu. Saint Amand fut élu, après la mort de saint Delphin, pour gouverner l'Église de Bordeaux. Mais il se démit bientôt de sa dignité en faveur de saint Séverin, qui s'était retiré auprès de lui; et il ne voulut la reprendre que quand la mort eut enlevé ce saint. On ignore l'année précise de sa mort. C'est à lui qu'on est redevable de la conservation des écrits de saint Paulin, qui mourut l'an 431.

Qu'il est bon le Dieu d'Israël, s'écriait le saint roi Da­vid, pour ceux qui ont le coeur droit! 1°. La bonté est l'attribut que Dieu se plaît davantage à manifester. 2° Aussi récompense-t-il libéralement ceux qui secondent, pour ainsi dire, cette inclination de sa providence. 3° Ne désespérons jamais du salut d'un pécheur en qui nous verrons des sentiments sincères d'humanité et de compassion.

Saint Gervais et Saint Protais martyrs - 19 juin

PENSÉE. Si nous aimons véritablement Dieu, rien ne pourra nous déconcerter et nous détourner de son service. Quelques moments de violence, est-ce acheter trop cher un bonheur éternel?

PRATIQUE. La crainte des jugements de Dieu.

PRIEZ pour les âmes tièdes.

 

ORAISON.

En célébrant chaque année le triomphe de saint Gervais et de saint Protais, nous vous supplions, Seigneur, de nous secourir sans cesse par les prières de ces illustres martyrs, que vous avez placés dans le sein de votre gloire. Par J.-C. N.-S. Ainsi soit-il.

 

AUTRES SAINTS DU MARTYROLOGE ROMAIN.

Sozopoli,, saint Zozime, martyr.

Arezzo en Toscanesaint Gaudence, martyr.

 

Saint Gervais et saint Protais sont appelés par saint Ambroise les premiers martyrs de Milan. il parait qu'ils souffrirent sous Néron ou au plus tard sous Domitien. On dit qu'ils étaient fils de saint Vital et de sainte Valérie, qui versèrent leur sang pour la foi, l'un à Ravenne et l'autre à Milan. Cette dernière ville est devenue célèbre par le martyre de nos deux saints. On lit dans saint Ambroise que, aidés de la grâce, ils s'étaient préparés longtemps, par les exercices de la piété et par la constance avec laquelle ils résistèrent à la corruption du siècle, à la victoire qu'ils remportèrent. Le même Père ajoute qu'ils furent décapités pour le nom de J.-C. Le lieu de leur sépulture fut découvert sous l'épiscopat de cet illustre docteur, qui leva leurs corps avec beaucoup d'appareil, et les plaça dans l'Eglise appelée aujourd'hui le Dôme. Saint Augustin était présent à cette cérémonie, et il rend compte des miracles qui s'y opérèrent.

Les justes sont amplement dédommagés de tout ce qu'ils souffrent pour J.-C.1° Refuserions-nous de servir un Dieu qui prend un si vif intérêt au salut et à la gloire de ses serviteurs? Pourrions-nous ne pas souffrir, sinon avec joie, du moins avec patience et résignation, les épreuves qui nous arrivent? 2° Qu'est-ce, après tout, que ces épreuves, en comparaison des tortures qu'endurèrent les martyrs? Il faut que nous soyons bien ennemis de nous-mêmes pour perdre tant d'occasions qui se présentent de mériter une couronne immortelle

Saint Silvère pape et martyr - 20 juin

PENSEE. C'est une terrible épreuve que la calomnie, mais c'est une grande consolation de la souffrir pour avoir fait son devoir. Ne perdons point, par des récriminations peu chrétiennes et des vengeances scandaleuses, d'aussi précieuses occasions de mériter pour le ciel.

PRATIQUE. Faites du bien à ceux qui vous veulent du mal

PRIEZ pour ceux qui vous persécutent.

 

ORAISON.

Voyez notre faiblesse, ô Dieu tout-puissant, et, parce que le poids de nos devoirs nous accable, faites que l'intercession glorieuse de votre bienheureux martyr et pontife Silvère nous protège. Par J.-C. N.-S. Ainsi soit-il.

 

AUTRES SAINTS DU MARTYROLOGE ROMAIN,

A Séville, sainte Florence, vierge.

A Dronghen prés de Gand, sainte Aldegonde, vierge.

 

Saint Silvère était fils du pape Hormisdas, qui avait été engagé dans le mariage avant de s'attacher au service de l'Eglise. Il succéda au pape Agapet, n'étant encore que sous-diacre. Il fut sacré en 536, et, voulant maintenir ce qu'avait fait son saint prédécesseur contre la secte des acéphales, il refusa constamment d'accorder à l'impératrice Théodore, qui les favorisait, le rétablissement d'Anthime sur le siège de Constantinople. Cette fermeté irrita l'impératrice, qui forma un complot pour le faire déposer. L'ambition du diacre Vigile seconda ses vues, et les circonstances se trouvant favorables, saint Silvère fut indignement accusé d'avoir eu des intelligences avec les ennemis de l'empire, et bientôt exilé en Lycie. Il mourut l'année 538. Vigile, qui fut mis à sa place, et qui jusque-là avait été un intrus et un schismatique, devint alors pape légitime, et n'eut plus de commerce avec les hérétiques.

La providence de Dieu sur l'Eglise ne paraît jamais mieux que dans les grandes crises,  tout semble désespéré. 1° Le Seigneur fait plus particulièrement alors éclater sa puissance, pour montrer aux hommes que ses promesses sont infaillibles. 2° Les persécutions et les scandales qui peuvent déchirer le sein de l'Eglise n'empêcheront point l'effet de la parole divine, et ne renverseront pas l'édifice que J.-C. a cimenté de son sang.

Saint Louis de Gonzague - 21 juin

PENSEE. Ce ne sont pas tant de longues années qu'il faut au vrai chrétien pour se sanctifier, qu'un ardent amour de Dieu. Tel, selon la parole de l'Esprit-Saint, est consommé en peu de jours, et a cependant fourni une longue carrière.

PRATIQUE. L'amour de la pureté.

PRIEZ pour la jeunesse chrétienne.

 

ORAISON.

O Dieu, qui, aimant à répandre vos dons célestes, avez réuni dans l'angélique jeune homme Louis de Gonzague une admirable innocence de vie avec un esprit de pénitence non moins remarquable : daignez nous accorder, en considération de ses mérites et de son intercession, que, ne l'ayant pas imité dans son innocence, nous l'imitions dans sa pénitence. Par J.-C. N.-S. Ainsi soit-il.

 

AUTRES SAINTS DU MARTYROLOGE ROMAIN.

A Rome, saint Demétrie, vierge et martyre,

Au diocèse d'Evreux, saint Leufroi, abbé.

 

Saint Louis de Gonzague naquit l'an 1568. Sa vertueuse mère lui apprit dès l'enfance à aimer et à servir Dieu. Mais son père, qui songeait surtout à la fortune de son fils, l'envoya successivement chez divers princes, en qualité de page. Louis sut non-seulement garantir son innocence de la contagion du monde ; mais, s'étant dès lors proposé de ne rien envisager que par rapport à l'éternité, il fit des progrès si rapides dans la vertu, que, dès l'âge de onze ans, il conçut le dessein de renoncer à toutes les espérances du siècle pour embrasser l'état religieux. La modestie et la persévérance du saint jeune homme triomphèrent de toutes les résistances de son père, et il entra enfin au noviciat des RR. PP. jésuites à Rome. Il y parut, dès les premiers jours, comme un modèle capable d'être proposé aux plus parfaits. A un grand amour de la règle il en joignait la stricte observance. Il arriva bientôt à une attention continuelle à la présence de Dieu. Il avait à un haut degré l'esprit de componction, de mortification : de là cette pureté et cette innocence si parfaite. Une perfection si précoce donnait les plus belles espérances pour l'avenir; mais Dieu le trouvait déjà, mur pour le ciel, et il couronna tous ses mérites en lui accordant la grâce de mourir victime de la charité, dans une maladie épidémique qui ravagea la ville de Rome l'an 1591. Il est honoré comme patron de la jeunesse.

Quel spectacle touchant pour la foi, 1° que de voir un jeune prince, l'espérance de sa famille et de son pays, sacrifier les avantages de la noblesse, les plaisirs, les honneurs, une souveraineté même, dans le dessein de se procurer plus de facilité pour conserver le trésor de l'amour divin, et pour parvenir à la béatitude éternelle! 2°. Quoi de plus propre en même temps à confondre notre lâcheté dans le service de Dieu! Il semble que, par rapport à nous, la voie du ciel s'est élargie, et que ce que les Saints ont acheté par tant de sacrifices ne doit rien nous coûter.

Saint Paulin évêque - 22 juin

PENSEE. Le monde est un ennemi bien moins dangereux quand il nous condamne que quand il nous applaudit. Crain­dre ses traits impuissants, c'est craindre une ombre. Au reste, il finit toujours lui-même par admirer ceux qui l'ont méprisé par principe de religion.

PRATIQUE. Soyez compatissant pour les pauvres.

PRIEZ pour que Dieu inspire aux riches l'esprit de charité.

 

ORAISON.

O Dieu, qui avez promis à ceux qui abandonnent tout pour vous suivre, le centuple en cette vie et la gloire éternelle en l'autre : faites que, marchant sur les traces du saint évêque Paulin, nous méprisions à son exemple toutes les choses périssables pour ne désirer que les biens qui dureront éternellement, Par J.-C. N.-S. Ainsi soit-il.

 

AUTRES SAINTS DU MARTYROLOGE ROMAIN.

A Verulam en Angleterre, saint Alban, martyr. — Saint Ni­céas, évêque.

 

Saint Paulin naquit à Bordeaux d'une famille sénatoriale, et fut dirigé dans ses études par le célèbre Ausone. Ses talents, ses richesses, ses vertus, l'élevèrent aux plus hautes dignités de l'empire; il fut même honoré du consulat l'an 378, et épousa, peu de temps après, Thérasie, qui lui apporta de grands biens. Au sein de l'opulence et des grandeurs, Paulin, aidé des conseils de sa vertueuse épouse, reconnut le néant du monde, et ils allèrent l'un et l'autre chercher une retraite en Espagne. Bientôt même ils se dépouillèrent de tous leurs biens en faveur des pauvres, et vécurent dans la continence. Le peuple et le clergé de Barcelone, touchés dés grands exemples de vertu que leur donnait Paulin, le firent ordonner prêtre en 393. Mais, se trouvant trop connu en Espagne, il passa en Italie, et se fixa à Nole, où il fit de sa maison une communauté de moines. Le peuple de cette ville l'en tira pour le faire évêque. Ce fut dans les malheurs publics que sa charité parut avec le plus d'éclat : il soulagea les indigents, consola les malheureux, encouragea les faibles, et mérita enfin d'avoir pour panégyristes de ses vertus ce qu'il y avait alors de plus grands saints dans l'Eglise. Il mourut en 431.Il a laissé quelques écrits qui l'ont fait surnommer les délices de l'ancienne piété chrétienne.

Nous sommes essentiellement libres au service de Dieu.1°. Servir les hommes pour Dieu autant que l'on en est capable, c'est un acte de charité; mais c'est une bassesse impardonnable que de sacrifier ses devoirs et sa conscience aux caprices du monde. 2° Nous sommes obligés de nous armer de courage comme les Saints, et de témoigner hautement, par notre conduite, que nous ne connaissons d'autre gloire que l'accomplissement de la volonté de Dieu, et que nous regardons, comme un honneur et un gain, les ignominies que la pratique de la vertu nous attirera.

Sainte Etheldrede abbesse - 23 juin

PENSEE. « Sachant que je ne pouvais vivre dans la continence qu'autant que Dieu m'en accorderait le don, et que c'était déjà être sage que de savoir de qui dépendait cette grâce, je me suis adressé au Seigneur, et je la lui ai demandée »  (Sap., VIII).

PRATIQUE. La chasteté et la modestie.

PRIEZ pour ceux qui sont exposés à des tentations plus rudes relativement à l'aimable vertu.

 

ORAISON.

O Dieu, qui établissez votre demeure dans les coeurs chastes : faites qu'honorant avec une humble piété la pureté de votre fidèle épouse Etheldrède nous l'imitions par la sainteté de notre vie. Nous vous le demandons par J.-C. N.-S. Ainsi soit-il.

 

AUTRES SAINTS DU MARTYROLOGE ROMAIN.

A Rome, sainte Agrippine, vierge et martyre

A Lobes, saint Hidulphe

 

Sainte Etheldrède, vulgairement sainte Audrv, naquit à Ermynge, dans le comté de Suffolk, de parents illustres par leur noblesse et leur sainteté, qui l'élevèrent dans la crainte de Dieu. Ses parents l'ayant pressée de se marier, elle épousa un prince. pieux, avec lequel elle vécut dans la continence. Trois ans après, elle quitta son mari, et se retira dans l'ile d'Ely, qui lui avait été donnée pour douaire, et elle y mena, pendant cinq ans, une vie tout angélique. Pleine de mépris pour tout ce qui enchante les mondains, elle faisait consister sa gloire dans la pratique de la pauvreté volontaire et des humiliations. Son plus grand plaisir était de chanter nuit et jour les louanges du Seigneur. L'éclat de ses vertus perça le voile dont son humilité tâchait de les couvrir. La Providence la plaça dans une haute position, où elle-put faire une infinité d'oeuvres de charité. Enfin elle embrassa la vie religieuse, et devint abbesse d'un des monastères qu'elle fonda dans l'ile d'Ely. Ses soeurs trouvaient en elle une mère qui les instruisait par ses exemples de ce qu'il l'allait pratiquer. Sa patience et sa résignation éclatèrent surtout dans sa dernière maladie. Elle mourut l'an 679.

Rien n'est plus précieux que la virginité. 1° Celui qui s'appelle l'Epoux des vierges J.-C., la récompense par l'esprit de prière, d'humilité et de charité ! 2°. Les vierges sont les prémices de Dieu et de l'Agneau; ils sont la portion chérie de l'héritage du Seigneur ; ils chantent devant son trône un cantique nouveau que nul autre ne peut chanter, et ils ont le privilège de suivre l'Agneau partout où il va.

La nativité de Saint Jean Baptiste - 24 juin

PENSÉE. Qu'est-ce que cette grandeur qui dépend de l'opinion des hommes? Ne sait-on pas combien il faut peu compter sur leur jugement? Qu'heureux est celui qui est grand aux yeux de Dieu ! Il est peut-être inconnu au monde ; mais le ciel apprécie ses vertus

PRATIQUE. Fuyez le monde, et faites pénitence.

PRIEZ pour les nouveaux convertis.

 

ORAISON.

O Dieu, qui avez rendu ce jour vénérable par la naissance de saint Jean Baptiste faites que les fidèles soient remplis d'une joie céleste, et qu'ils marchent de tout leur coeur dans la voie du salut éternel. Par J.-C. N.-S. Ainsi soit-il.

 

AUTRES SAINTS Du MARTYROLOGE ROMAIN.

A Autun, saint Simplice, évêque,

Malines, saint Rombaud, évêque de Dublin.

 

L'Eglise, dit saint Augustin, célèbre ordinairement la fête des Saints au jour de leur mort, lequel est, à proprement parler, le véritable jour de leur naissance, celui où ils entrent dans la vie éternelle. La nativité de saint Jean Baptiste a été exemptée de la règle générale. La raison en, est que le précurseur du Messie fut sanctifié dans le sein de sa mère, en sorte qu'il était saint en venant au monde. S. Bernard et les plus célèbres théologiens montrent qu'il ne s'agit pas là d'une sainteté purement extérieure, ou d'une simple destination à la piété, mais du don de la grâce sanctifiante par la rémission du péché originel, grâce qui fut communiquée à Jean par la présence de J.-C. dans la visite que la sainte Vierge fit à sainte Elisabeth. La naissance de saint Jean Baptiste fut un mystère qui causa au monde une grande joie, parce qu'elle lui annonçait l'approche de sa rédemption. La puissance divine était intervenue d'une manière extraordinaire dans la naissance de quelques prophètes ; mais elle éclata surtout dans celle du saint Précurseur, que la dignité de son ministère futur, et le degré éminent de grâce et de sainteté auquel il était élevé, rendaient, selon la parole de Jésus-Christ même, infiniment supérieur à tous les Patriarches et à tous les Prophètes.

Qui comprendra les dangers du monde? 1° Le monde est une perspective qu'on ne peut bien voir qu'à une certaine distance. Si nous allons souvent nous recueillir dans la solitude, le prestige de ses charmes disparaîtra ; nous le verrons tel qu'il est, et nous n'y apercevrons rien qui ne soit digne du mépris d'une âme chrétienne. 2°. Ses biens et ses avantages sont incertains et de peu de durée ; ils sont vains et frivoles; ses peines sont réelles et très cuisantes ; ses promesses sont fausses et trompeuses. 3°. L'expérience aurait dû depuis longtemps nous éclairer sur sa perfidie, et nous dégoûter de ses charmes imposteurs.

Saint Prosper docteur de l'église - 25 juin

PENSEE. Comme l'oeil du corps ne peut voir sans le secours de la lumière, de même un homme a besoin, pour bien vivre, de la lumière éternelle qui dérive de Dieu. Aussi le Seigneur, qui désire que tous les hommes soient sauvés, leur offre-t-il à tous ce trésor, éclairant chaque homme qui vient au monde.

PRATIQUE. La fidélité à la grâce.

PRIEZ pour l'extirpation des hérésies

 

ORAISON.

Répandez dans votre Eglise , Seigneur, l'esprit dont était animé saint Prosper dans l'exercice du ministère sacré ; afin qu'en étant remplis, comme lui, nous nous appliquions à aimer ce qu'il a aimé, et à pratiquer ce qu'il a enseigné. Par J.-C. N.-S. Ainsi soit-il.

 

AUTRES SAINTS DU MARTYROLOGE ROMAIN.

A Rome, sainte Lucie, vierge et martyre.-Saint Guillaume, confesseur

 

Saint Prosper naquit dans l'Aquitaine au commencement du Ve siècle. Il faut le distinguer de saint Prosper, évêque d'Orléans. Ses écrits sont une preuve qu'il ne s'était pas moins appliqué à l'étude des belles lettres qu'à l'intelligence de l'Ecriture sainte ; et la pureté de ses moeurs l'a fait appeler, par un auteur contemporain, homme saint et vénérable. Son attachement à la foi commença à se montrer dans la vive apologie qu'il entreprit des ouvrages de saint Augustin contre les semi-pélagiens de Provence. Le bruit que fit cette affaire l'obligea d'aller trouver le pape saint Célestin 1er qui, après avoir bien pris connaissance de l'état de la question, adressa à ce sujet une lettre dogmatique aux évêques des lieux où circulait l'erreur. Prosper lui-même prit la plume, et composa le poème des Ingrats, qui a toujours été regardé comme un chef-d'oeuvre. Saint Léon le Grand, qui se connaissait en mérite, ne fut pas plutôt éleva au pontificat, qu'il attira saint Prosper à Rome pour en faire son secrétaire. Il l'employa avec succès dans les plus importantes affaires de l'Église, et ce fut, dit Photius, au zèle de Prosper, à son savoir et à ses travaux infatigables, que l'on doit l'entière extirpation de l'hérésie des pélagiens. On ne sait point précisément l'année de sa mort; mais il parait qu'il vivait encore en 463.

Que nous sommes inconséquents !  Nous détestons l'erreur des pélagiens, et nous croyons fermement avec l'Eglise que, sans la grâce, il nous est absolument impossible de rien faire d'utile au salut, 2° Mais , si nous négligeons de demander ce secours divin , ou si nous n'avons pas soin de conserver et d'en profiter, ne sommes-nous pas des pélagiens d'action et de conduite?

Saint Vigile évêque et martyr - 26 juin

PENSEE. Rappelons-nous sans cesse que nous appartenant à Dieu par une infinité de titres, et que nous tenons de lui tout ce que-nous avons et tout ce que nous sommes. Après avoir fait tout ce qui est en notre pouvoir, regardons-nous comme des serviteurs inutiles.

PRATIQUE. Aimez à obliger sans intérêt.

PRIEZ pour les esclaves de l'avarice.

 

ORAISON.

Dieu tout-puissant et éternel, qui êtes admirable dans la vertu de tous vos Saints : faites-nous célébrer avec joie et actions de grâces la fête du bienheureux Vigile, qui, étant à la fois martyr et pontife. de votre Fils, a par sa mort rendu témoignage aux mystères dont il a été le ministre, et confirmé parson exemple les vérités qu'il a prêchées pendant sa vie. Nous vous le demandons par J.-C. N.-S. Ainsi soit-il

 

AUTRES SAINTS DU MARTYROLOGE ROMAIN.

Cordoue en Espagne, saint Pélage, jeune enfant, martyr

En Poitou, saint Maixant, prêtre.

 

Saint Vigile fut élevé sur le siège épiscopal de Trente en 385. Ayant écrit à saint Ambroise, son métropolitain, pour lui demander des règles de conduite, ce grand prélat lui répondit par une lettre dans laquelle il lui prescrivait ce qu'il avait à faire ; il l'y exhortait surtout à s'opposer avec vigueur aux pratiques des usuriers, et à empêcher les mariages entre des chrétiens et des infidèles. Comme il y avait encore beaucoup de païens dans le diocèse de Trente, Vigile chargea Silinnius, Martyrius et Alexandre, d'aller leur prêcher l'Evangile. Lorsque ces trois ouvriers apostoliques eurent versé leur sang pour J.-C., il envoya la relation de leur martyre à saint Simplicien, successeur de saint Ambroise, et à saint Chrysostome. Il envisageait leur gloire avec une sainte envie, et se regardait comme un lâche et un mercenaire, tant était vive l'impatience qu'il avait de faire le sacrifice de sa vie. Ce bonheur lui fut enfin accordé. Fortunat dit qu'il fut massacré pour la foi par une foule de paysans idolâtres. Il fut lapidé, selon Usuard, qui met son martyre dans les premières années du Ve siècle.

L'avarice est le vice le plies inconcevable. I°. On peut être entraîné an plaisir, à la gourmandise, à l'ambition, et, si le péché pouvait s'excuser, on en trouverait souvent le prétexte dans la violence des tentations. 2° Mais quel plaisir à amasser du bien, pour la seule satisfaction de se dire qu'on possède ce qu'il faudra quitter un jour, lors surtout qu'avec les richesses périssables de ce monde on peut acheter par l'aumône les biens immuables de l'éternité!

Saint Ladislas roi de Hongrie - 27 juin

PENSEE. Uniquement armés du désir de mériter une couronne immortelle, les Saints méprisèrent ce qui paraît fait le bonheur de cette vie ; et nous ne soupirons peut-être qu'après ces biens et ces honneurs!

PRATIQUE. Que votre autorité soit paternelle, et votre obéissance filiale.

PRIEZ pour les autorités.

 

ORAISON.

Faites, Seigneur, que votre peuple, aidé de l'intercession du bienheureux Ladislas, se conduise par votre amour ; parce que notre parfaite félicité est d'être continuellement appliqués à servir notre Dieu l'auteur de tous les biens. Par J.-C. N.-S. Ainsi soit-il.

 

AUTRES SAINTS DU MARTYROLOGE ROMAIN.

En Galatie, saint Crescent, évêque et martyr.

A Bergame, sainte Adélaïde, veuve

 

Saint Ladislas, fils de Béda, roi de Hongrie, naquit en 1031. S'il monta, en 1080, sur le trône, qui était pour lors électif, ce ne fut que parce qu'il y fut forcé par le peuple. Il s'appliqua d'abord au rétablissement des lois et de la discipline, pour l'observation desquelles saint Etienne avait montré tant de zèle, mais dont il restait encore quelques vestiges par suite des temps de trouble qui affligèrent ce pays. On admirait en lui cet amour de la chasteté, cette douceur et cette gravité, cette tendresse pour les pauvres et cet esprit de piété, qui, dès l'enfance, avaient fait son caractère distinctif. La vie qu'il menait dans son palais était fort austère ; il suivait à table les règles d'une exacte sobriété, et se refusait même l'usage du vin. Les églises, ainsi que les pauvres, ressentaient sans cesse les effets de sa libéralité. Ennemi des amusements frivoles, il donnait tout son temps aux exercices de piété et aux devoirs de son état, se proposant dans chacune de ses actions la volonté divine, et cherchant en tout la plus grande gloire de Dieu. Il ne négligeait rien pour que la justice fut rendue à ses sujets sans la moindre partialité. Autant il était généreux envers ses ennemis, autant il était plein de rigueur quand il s'agissait de maintenir les droits de l'Eglise ou de défendre son pays. Il mourut l'an 1095.

Que de temps on perd à des amusements vides et puérils! 1°. Le temps ne nous est donné que pour nous préparer à l'éternité, et nous n'y pensons pas. 2°. Ce sont surtout les hommes plus haut placés qui mènent une vie de folie et d'aveuglement. 3° Mais aussi quel vide il se fait enfin dans ces consciences sans frein, ouvertes à tous les scandales, et se rendant insensiblement incapables de mettre à profit les dons de Dieu les plus excellents!

Saint Irénée évêque et ses compagnons martyrs - 28 juin

PENSEE. « Tous ceux qui osent dire que J.-C. ne s'est fait homme qu'en apparence, ou qu'il n'a point souffert dans sa chair, demeurent soumis à l'ancien anathème prononcé contre Adam » (saint Irénée).

PRATIQUE. Éloignez de votre esprit toute idée de vengeance.

PRIEZ pour la paix et la religion en France.

 

ORAISON.

O Dieu, qui êtes la force invisible de ceux qui combattent pour vous : écoutez favorablement nos humbles demandes, et daignez nous soutenir contre les artifices et les attaques des esprits de ténèbres, par les mérites et les prières des saints martyrs Irénée et ses compagnons, dont nous célébrons le glorieux triomphe. Nous vous le demandons par J.-C. N.-S. Ainsi soit-il.

 

AUTRES SAINTS DU MARTYROLOGE ROMAIN.

Utrecht, saint Bénigne, évêque et martyr.

A Sens, sainte Théodechilde, reine.

 

Saint Irénée naquit vers l'an 120 de J.-C. Ses parents le mirent sous la conduite de saint Polycarpe, évêque de Smyrne. Ce fut à une si sainte école qu'il puisa cette science de la religion qui le rendit depuis un des plus beaux ornements de l'Eglise et la terreur  des hérétiques. Saint Polycarpe lui forma tout à la fois l'esprit et le coeur par ses leçons et ses exemples, et de son côté le disciple tira tout l'avantage possible du bonheur qu'il avait de vivre sous un tel maitre. Personne n'avait fait plus de recherches que lui pour s'instruire de toutes sortes de doctrines , afin de pouvoir réfuter victorieusement les hérésies des premiers siècles, qui ne furent qu'un mélange grossier de fables, de philosophie et de christianisme. Saint Polycarpe l'envoya dans les Gaules pour prêcher l'Evangile. Ses éminentes vertus le firent élever au sacerdoce par saint Pothin, premier évêque de Lyon. Après le martyre de saint Pothin, il fut élu à sa place, et dès ce moment il donna un libre cours à son zèle ; et, non content de veiller sur son troupeau, il étendit encore sa sollicitude sur les contrées d'alentour. Autant Irénée était modéré dans ce qui n'intéressait  pas le fond de la religion, autant il était vif et pressant contre tous les genres d'erreurs ; et ce qui nous reste de ses ouvrages montre également sa capacité et son zèle à défendre la vraie foi. Il la confessa lui-même devant les tyrans, et la scella de son sang, l'an 202, avec un grand nombre de fidèles.

Il est beau d'être fort, et de se dépouiller de sa force quand le service de Dieu l'exige.  Les chrétiens de la primitive Eglise auraient été assez forts pour se délivrer des mauvais traitements qu'on leur faisait endurer ; 2° mais ils  savaient que leur religion prescrivait d'obéir aux princes et aux magistrats dépositaires de leur autorité, et que, dans le cas où ils ordonnaient quelque chose de contraire à la loi de Dieu, il valait mieux perdre la vie que de se révolter

Saint Pierre prince des apôtres - 29 juin

PENSEE. « Pierre, m'aimez-vous? disait le divin Sauveur au chef des Apôtres.

— Oui, Seigneur, vous savez que je vous aime.......et, fallût-il mourir pour vous en donner la preuve, je mourrais plutôt que de vous être infidèle. »

PRATIQUE. Tenez-vous à l'abri de la présomption, et aussi du découragement.

PRIEZ pour la sainte Eglise romaine.

 

ORAISON.

O Dieu, qui avez consacré cet heureux jour par le martyre de vos apôtres Pierre et Paul : faites que votre Eglise soit toujours fidèle à observer les préceptes de ceux qui ont été les premiers ministres de la religion sainte qu'elle professe. Nous vous en supplions par J.-C. N.-S. Ainsi soit-il.

 

AUTRES SAINTS DU MARTYROLOGE ROMAIN.

A Narni, saint Cassius, évêque.

 

Saint Pierre, ce glorieux prince des Apôtres, si célèbre par son ardent amour pour son divin Maitre, se nommait Simon avant sa vocation à l'apostolat.  Il était frère de saint André. Il était de Bethsaide, et plus tard il s'établit à Capharnaüm, où il exerçait, avec son frère, l'état de pêcheur. Ils remplissaient leurs devoirs envers Dieu, et vivaient dans une ferme attente du Messie. Ils furent d'abord disciples de saint Jean Baptiste, puis, ayant eu le bonheur de connaître le divin Sauveur, ils quittèrent tout, et se mirent à sa suite, et s'attachèrent à lui. J.-C. distingua constamment saint Pierre des autres Apôtres ; il voulut qu'il fût témoin de ses principaux miracles. Il lui donna le nom de Pierre pour lui marquer qu'il serait la pierre fondamentale de l'Eglise, et il l'établit pasteur de tout son troupeau. Pierre eut le malheur de renier son maître; mais il répara cette faute par son zèle et par ses larmes. Dès le jour de la Pentecôte, ce fut lui qui, le premier, annonça J.-C. aux Juifs, et ses prédications, accompagnées des miracles les plus frappants, furent aussitôt suivies de nombreuses conversions. Après avoir fondé l'Eglise d'Antioche, il alla à Rome, et fit de cette  ville le centre de la religion chrétienne. Néron le condamna à être crucifié ; mais il voulut par humilité être crucifié la tête en bas. Son martyre arriva vers l'an 66.

Que de consolations, que d'espérances sont le partage de ceux qui quittent tout pour J.-C. ! 1° Ils jouissent des promesses les plus magnifiques en échange de choses de néant, qui occasionnent des inquiétudes, des craintes, des dangers; en échange de biens qui embarrassent quand on les possède, qui déchirent quand on les perd, et qui souillent le coeur quand on s'y attache. 2° Usez donc du monde comme n'en usant pas, vivez-y comme étranger, et sans y attacher votre coeur.

Sens, sainte Benoite, vierge.

Saint Paul apôtre - 30 juin

PENSEE. Si nous avions soin d'étudier l'esprit de saint Paul dans sa vie et dans ses écrits, pour nous former sur ce beau modèle, nous apprendrions alors ce que c'est que d'être de vrais disciples de J.-C.

PRATIQUE. Ne cherchez que la gloire de Dieu

PRIEZ pour la conversion des infidèles

 

ORAISON.

O Dieu, qui avez instruit la multitude des nations par la prédication de l'apôtre saint Paul : accordez à vos serviteurs, qui célèbrent aujourd'hui son triomphe, la grâce de ressentir l'effet de ses prières et de son crédit auprès de vous. Par J.-C. N.-S. Ainsi soit-il.

 

AUTRES SAINTS DU MARTYROLOGE ROMAIN.

A Rome, sainte Lucine.-Sainte Émilienne, martyre,

 

La conversion miraculeuse et la vocation de saint Paul par la voix même de J.-C. ; l'ordre exprès qu'il reçut du Saint-Esprit d'aller instruire toutes les. nations ; son ravissement extraordinaire au ciel, où il apprit des mystères qu'il ne pouvait révéler aux hommes ; le don de prophétie et d'inspiration qu'il possédait dans le plus haut degré ; les choses étonnantes qu'il fit et qu'il souffrit, tant pour la gloire de Dieu que pour la conversion du monde, lui ont mérité une place parmi les Apôtres, quoiqu'il ne fût pas du nombre des douze choisis d'abord par J.-C., et auxquels semble réservé ce titre. Cette conversion fut un des événements les plus significatifs en faveur du christianisme naissant ; car, si la doctrine que prêchaient les Apôtres n'eût pas été vraie, comment Paul, qui avait été un des plus ardents persécuteurs des chrétiens, aurait-il embrassé la foi: Il parcourut, avec des fatigues et des dangers incroyables, l'Asie et la Grèce, opérant partout des prodiges et fondant une multitude d'Eglises. Il prêchait, il écrivait, il employait tous les moyens en son pouvoir pour faire connaître et aimer J.-C.; enfin toutes les tribulations qu'il essuya, dans l'exercice de son saint ministère, pour gagner des âmes à J.-C. furent couronnées par la gloire du martyre Il eut la tête tranchée le même jour que saint Pierre subit le supplice de la croix.

La charité ! tel était le mot favori de saint Paul, secret qu'il avait puisé, comme le disciple bien-aimé, dans le coeur de notre adorable Maître. 1° Nous n'avons de liens qui nous unissent fortement et constamment au prochain, que ceux qui nous attachent à Dieu. 2° Vouloir que, sans religion et sans crainte de Dieu, la droiture, la fidélité et la modération puissent régner dans le monde, ce serait demander que, secouant toute autorité, on s'assujettît de plein gré aux obligations les plus gênantes, et supposer le moins d'amour-propre dans des hommes les plus engagés par principe à n'aimer qu'eux.