Carmel

Février

Selon une coutume des Carmels, au début de chaque mois, les religieuses tiraient d'une corbeille posée sur les marches du choeur, un billet portant le nom d'un saint patron protecteur pour le mois, à découvrir et à vénérer spécialement. Voici le texte de ces billets du temps de Thérèse. 

 feuillet du premier jour du mois - 8 cm. X 12,8 cm.

Saint Ignace évêque et martyr - 1er février.

ENSÉE. Ce qui fait le chrétien, ce ne sont pas les apparences, c'est la solidité de la vertu et la grandeur d'âme dans les épreuves. C'est sous le poids des chaînes que l'on porte pour J.-C. qu'on apprend à ne rien désirer de temporel et de vain.

PRATIQUE. Excitez-vous au désir de souffrir pour J.-C.; ou au moins subissez avec courage les épreuves que la divine Providence vous envoie.

PRIEZ pour les persécuteurs de la foi et de la vertu

ORAISON.

Dieu tout-puissant et éternel, qui êtes admirable dans la vertu de tous vos Saints, donnez-nous de nous réjouir avec reconnaissance en célébrant la mémoire du bienheureux Ignace, qui, martyr et pontife de votre Fils, a rendu témoignage par son sang aux oeuvres de son saint ministère, et a confirmé par son exemple ce qu'il a enseigné par ses paroles. Par le même J.-C. N.-S. Ainsi soit-il.
AUTRES SAINTS DU MARTYROLOGE ROMAIN
En Irlandesainte Brigide, vierge.
A Metz, saint Sigebert, roi des Français en Austrasie.

Saint Ignace fut disciple des Apôtres, qui l'élevèrent sur le siégé d'Antioche après la mort de saint Evode. Un tel choix prouvait son mérite ; aussi fut-il un modèle de toutes les vertus épiscopales pendant quarante ans qu'il gouverna cette Eglise. Il fit en toutes circonstances paraître tant de sagesse qu'il devint l'oracle de toutes les Eglises voisines. Il y avait longtemps que son amour pour J.-C. le faisait soupirer après le martyre, lorsque l'empereur Trajan, passant par Antioche, apprit avec quel zèle Ignace prêchait la religion chrétienne. Il le fit venir, et ses promesses ayant été aussi inutiles que ses menaces, il ordonna qu'il fut mis dans les fers, et conduit à Rome, pour y être exposé aux bêtes et servir de spectacle au peuple !... Ce fut pendant ce voyage qu'Ignace écrivit ces sept épîtres si fameuses dans l'antiquité par l'esprit apostolique et les sentiments généreux dont elles sont animées. Un des points sur lesquels le saint évêque insiste le plus fortement, c'est l'horreur qu'un vrai chrétien doit avoir du schisme et de l'hérésie. Mais sa lettre aux Romains, surtout, est dictée par un coeur embrasé du plus ardent amour pour J.-C. « Je suis, dit-il, le froment de Dieu, je dois être moulu par les dents des bêtes, je crains qu'elles ne m'épargnent ; s'il en était ainsi, je les irriterais moi-même ».  Il arriva à Rome l'an 107, et, ayant été sur-le-champ mené à l'amphithéâtre, il y fut en un instant dévoré par les lions. Ses ossements, recueillis avec respect, furent portés d'abord à Antioche, et rapportés ensuite à Rome sous le règne d'Héraclius.

Le vrai chrétien  1° vit de la foi, caché en J.-C, se fortifiant dans l'homme intérieur par son Saint-Esprit. 2° Pour être digne de son nom et de son caractère, il faut qu'il souffre sans cesse violence dans son corps, dans son esprit, dans son coeur.

la Purification - 2 février.

PENSEE,  Ce serait insulter le Seigneur que de lui offrir, en union avec un coeur partagé entre son amour et celui des créatures, ou un coeur infecté de quelque souillure volontaire

PRATIQUE. Examinez attentivement s'il n'y a point en vous quelque réserve secrète pour le monde et pour ses faux biens, et sacrifiez-la.

PRIEZ pour les pieuses mères, qu'elles élèvent dignement leurs enfants dans la piété et la crainte de Dieu.

ORAISON

Dieu tout-puissant et éternel, faites, nous vous en supplions, que comme votre Fils unique vous a été aujourd'hui présenté dans votre temple, revêtu d'une chair semblable à la nôtre, nous vous soyons aussi présentés avec la pureté de coeur et d'esprit que vous demandez de nous. Par le même J.-.C N.-S. Ainsi soit-il.

La fête de la Purification présente trois mystères dont il importe de s'appliquer les fruits. Dans l'ancienne loi, les femmes après leurs couches attendaient, pour aller au temple, quarante jours s'il leur était né un fils, et quatre-vingt si c'était une fille. Elles devaient offrir à Dieu un agneau et une tourterelle, ou si elles étaient pauvres deux tourterelles.La Sainte Vierge étant devenue mère par l'opération du Saint.- Esprit n'était aucunement obligée à cette cérémonie ; elle s'y. assujettit néanmoins, parce que les Juifs ignoraient qu'elle avait conçu d'une manière miraculeuse ; et parce que, voulant cacher son auguste qualité de Mère de Dieu, pour y réussir, elle se comporta à l'extérieur commue les femmes ordinaires, On voit, dans cette conduite, la différence qu'il y a entre les orgueilleux et les humbles—. Outre cela, si l'enfant était un premier-né, comme par la loi il appartenait au Seigneur, la mère devait donner cinq sicles pour le racheter. Marie présenta donc Jésus au temple pour l'offrir au-Seigneur par les mains du prêtre, et donna les cinq sicles pour racheter le Rédempteur !... Enfin le S. vieillard Siméon annonça à Marie ce qu'elle aurait à souffrir au sujet de ce Fils bien-aimé. Marie écouta en silence ces terribles prédictions, et se soumit avec résignation aux ordres du ciel. Cette fête s'appelle aussi la Chandeleur, à cause des cierges que l'on offre particulièrement en ce jour au Seigneur.

On bénit et on tient des cierges allumés pendant l'offrande de ce jour spécialement : 1° pour représenter le feu de l'amour sacré qui doit embraser nos coeurs et en bannir tout, mélange de feu étranger, tel que serait celui des diverses passions que produit la concupiscence. 2.° Par là nous honorons encore J.-C., qui est la lumière véritable,et qui n'est venu au milieu de nous que pour dissiper nos ténèbres  spirituelles, 3° Pour nous rappeler l'obligation où nous sommes d'être, à l'exemple de notre divin Maître et modèle, par nos bonnes oeuvres, la lumière du monde.

AUTRES SAINTS DU MARTYROLOGE ROMAIN
A Rome, saint Apronien, martyr. — Saint Fortunat, martyr

La fête de la Purification présente trois mystères dont il importe de s'appliquer les fruits. Dans l'ancienne loi, les femmes après leurs couches attendaient, pour aller au temple, quarante jours s'il leur était né un fils, et quatre-vingt si c'était une fille. Elles devaient offrir à Dieu un agneau et une tourterelle, ou si elles étaient pauvres deux tourterelles.La Sainte Vierge étant devenue mère par l'opération du Saint.- Esprit n'était aucunement obligée à cette cérémonie ; elle s'y. assujettit néanmoins, parce que les Juifs ignoraient qu'elle avait conçu d'une manière miraculeuse ; et parce que, voulant cacher son auguste qualité de Mère de Dieu, pour y réussir, elle se comporta à l'extérieur commue les femmes ordinaires, On voit, dans cette conduite, la différence qu'il y a entre les orgueilleux et les humbles—. Outre cela, si l'enfant était un premier-né, comme par la loi il appartenait au Seigneur, la mère devait donner cinq sicles pour le racheter. Marie présenta donc Jésus au temple pour l'offrir au-Seigneur par les mains du prêtre, et donna les cinq sicles pour racheter le Rédempteur !... Enfin le S. vieillard Siméon annonça à Marie ce qu'elle aurait à souffrir au sujet de ce Fils bien-aimé. Marie écouta en silence ces terribles prédictions, et se soumit avec résignation aux ordres du ciel. Cette fête s'appelle aussi la Chandeleur, à cause des cierges que l'on offre particulièrement en ce jour au Seigneur.

On bénit et on tient des cierges allumés pendant l'offrande de ce jour spécialement : 1° pour représenter le feu de l'amour sacré qui doit embraser nos coeurs et en bannir tout, mélange de feu étranger, tel que serait celui des diverses passions que produit la concupiscence. 2.° Par là nous honorons encore J.-C., qui est la lumière véritable,et qui n'est venu au milieu de nous que pour dissiper nos ténèbres  spirituelles, 3° Pour nous rappeler l'obligation où nous sommes d'être, à l'exemple de notre divin Maître et modèle, par nos bonnes oeuvres, la lumière du monde.

Saint Blaise - 3 février.

PENSEE. Que rendrai-je au Seigneur pour tous les biens dont il m'a comblé? Je prendrai le calice dont l'amertume me procurera le salut ; et, pour vaincre la répugnance de la nature, j'invoquerai le nom du Seigneur.

PRATIQUE. Persuadez-vous bien que tout ce que vous pouvez faire, pour vous rendre agréable à Dieu, est peu de chose en comparaison de ce que la divine bonté fait pour vous.

PRIEZ pour ceux qui oublient de prier.

ORAISON

O Dieu, qui par votre grâce avez choisi le bienheureux Blaise pour l'élever à la plénitude du sacerdoce : qui l'avez fortifié par votre puissance, afin qu'il persévérât dans la justice : faites qu'en marchant sur les traces de ce saint pontife, nous puissions édifier le peuple chrétien par une vie exemplaire, et raffermir dans la foi par notre courage dans les souffrances. Par J.-C. N.-S. Ainsi soit-il.

 

AUTRES SAINTS DU MARTYROLOGE ROMAIN.
En Afrique, saint Céleris. martyr.
A Salins en Franche-Comté, saint Anatole, évêque d'Adene en Cilicie.

On connaît peu de chose de la vie de saint Blaise. On sait seulement qu'il était évêque de Sébaste, et qu'il fut martyrisé par les ordres d'Agricoiaüs, gouverneur de Cappadoce et dela petite Arménie, vers l'an 316, durant la persécution de Licinius. On lit dans les Actes de saint Eustrate, qui souffrit sous Dioclétien, que \saint Blaise, évêque de Sébaste, recueillit ses reliques avec respect, pour les mettre avec celles de saint Oreste. C'est sans doute en récompense de ce zèle religieux que Dieu a voulu que les miracles opérés par les siennes aient rendu sa mémoire si célèbre dans l'Eglise. Saint Blaise est le patron titulaire de la république de Raguse en Dalmatie.

Que d'instabilité dans nos résolutions de servir Dieu,et combien la vue des tourments que les martyrs ont endurés pour J.-C. doit confondre notre lâcheté La moindre difficulté nous déconcerte, et nous rentrons bientôt dans la voie  de nos premiers égarements. 1°. Aurons-nous donc toujours la faiblesse de céder au torrent du monde, d'adopter ses maximes, que nous réprouvons comme contraires à l'esprit de l'Evangile, lorsque nous les considérons dans le silence des passions? 2° Ne cesserons-nous point d'être les esclaves d'une imagination qui pour nous empêcher de mettre la main à l'oeuvre, grossit les obstacles à nos yeux ? Nous laisserons-nous continuellement aveugler par l'amour-propre qui nous déguise notre culpabilité sous des apparences spécieuses? 3° Ah! formons aujourd'hui une nouvelle résolution de nous attacher au service de Dieu ; mais une résolution qui soit efficace; et qui nous rende victorieux de tous les efforts que la chair et le monde pourraient faire pour nous rengager dans nos anciennes infidélités.

Sainte Jeanne de Valois - 4 février.

PENSÉE. Les combats qu'il faut se livrer, pour immoler Dieu l'homme terrestre, n'ont rien qui puisse effrayer, l'on pense à cette précieuse liberté des enfants de Dieu, qui est la récompense des victoires que l'on remporte

 PRATIQUE. Soyez préparé d'avance à supporter les injustices dont vous pouvez être frappé. Cette prévenance vous rendra plus fort.

PRIEZ pour les personnes vouées aux bonnes oeuvres.

  ORAISON.

 O Dieu, qui, du faîte des honneurs passagers de ce monde, avez appelé la bienheureuse Jeanne à l'humilité de la croix et l'avez rendue illustre par l'éclat de ses vertus : accordez-nous, par ses mérites et son intercession, que; méprisant les vains plaisirs d'ici-bas, nous puissions suivre J.-C., qui vit avec vous dans les siècles des siècles. Ainsi soi t-il

 

AUTRES SAINTS DU MARTYROLOGE ROMAIN.
A Florence, saint André Corsini, évêque. — Saint Gilbert confesseur.

Sainte Jeanne, fille de Louis XI, roi de France, et de Charlotte de Savoie, naquit en 1464. La difformité de son corps la rendit l'objet de l'aversion de son père, qui cependant la maria, en 1476, à Louis, duc d'Orléans-, son cousin germain. Ce prince, s'étant révolté, était sur le point d'être condamné à mort par Charles VIII ; mais Jeanne fit tant par ses prières et ses larmes, qu'elle obtint du roi son frère la grâce de son mari. Quoique le duc d'Orléans fût redevable de la vie à sa vertueuse épouse, il n'en continua pas moins de lui faire ressentir les effets de l'antipathie qu'il avait conçue pour elle. Etant parvenu à la couronne de France sous le nom de Louis XII, il ne chercha plus que le moyen de faire casser son mariage avec Jeanne de Valois. La principale raison qu'il alléguait pour le faire déclarer nul, c'est qu'il avait été contracté sans liberté, et uniquement par les ordres de Louis XI. Mais il agissait par d'autres motifs. Quoi qu'il en soit, il réussit. Jeanne apprit cette nouvelle avec résignation; elle témoigna beaucoup de joie de se voir en liberté et en état de servir Dieu d'une manière plus parfaite. S'étant donc retirée à Bourges, capitale du  duché qui lui était donné pour apanage, elle s'y consacra entièrement aux bonnes oeuvres, institua un nouvel ordre de religieuses sous le nom d'Annonciades. Elle y prit elle-même l'habit, et y mourut en 1505.

Pourquoi a-t-il si peu de saints dans le mondé?  Beaucoup de personnes perdent le fruit de leurs travaux en négligeant la science qui apprend à mourir à soi-même: cette négligence favorise l'amour-propre qui n'étant point réprimé, infecte leurs bonnes oeuvres, et souille leurs vertus de mille imperfections. 2° Voilà pourquoi il n'est pas rare de trouver des religieux mêmes, qui, après avoir passé plusieurs années dans l'étroite observance de leur règle, sont encore arrêtés par la plus légère contradiction et le plus petit obstacle.

Les SS. Martyrs du Japon - 5 février.

PENSÉE. Si vous aviez goûté les ineffables délices que Dieu verse dans les âmes de ses serviteurs, lorsqu'ils souffrent pour son amour, vous n'auriez plus qu'un souverain mépris pour toutes les choses de ce monde.

PRATIQUE. Songez souvent à la fragilité de la vie et à la vanité des plaisirs d'ici-bas.

PRIEZ pour les succès des missions étrangères.

 

ORAISON.

Dieu, qui avez confirmé les premières prédications de la foi au Japon par le sang de vos bienheureux martyrs, Paul, Jean et Jacques et leurs compagnons: daignez nous accorder que l'intercession de ceux dont les exemples nous animent, nous aide à rendre gloire à votre nom. Par J.-C. N.-S. Ainsi soit-il.

AUTRES SAINTS DU MARTYROLOGE ROMAIN.
A Catane en Sicile, sainte Agathe, vierge
A Cologne, sainte Adelaïde, vierge.

L'empire du Japon était plongé dans les plus épaisses ténèbres du paganisme, lorsque saint François-Xavier y arriva en 1549 pour y prêcher Jésus-Christ. Son zèle y obtint tant de succès qu'en 1581 on y comptait plus de deux cent mille chrétiens de toutes conditions. Le démon, jaloux des progrès que faisait, de jour en jour la foi catholique dans ces contrées barbares, ne tarda pas à susciter une persécution; et, afin de la rendre plus violente, il mit en oeuvre le ressort puissant de la cupidité. Des marchands européens, qui voulaient avoir le privilège exclusif du commerce, firent entendre à l'empereur Taycosama que le dessein caché des missionnaires était de faciliter la conquête du pays aux Espagnols et aux Portugais. Il n'en fallait pas davantage pour animer ce prince contre des hommes qu'on lui avait dépeints sous les plus noires couleurs. Il en fit crucifier neuf en 1597, sur une montagne de Nangazaqui, dont six franciscains, ayant à leur tète le P. Pierre-Baptiste, et trois jésuites, Paul Michi, Jean Goto et Jacques Chisai. Plusieurs Japonais convertis souffrirent aussi avec eux pour la foi. Il y en eut en tout vingt-six de martyrisés. Les fidèles recueillirent leur sang et leurs vêtements, dont le seul attouchement opéra des miracles. Ce sont les seuls saints du Japon qui soient, jusqu'à présent, honorés d'un culte public, quoique la persécution, qui continua dans la suite avec un acharnement inouï, ait donné au ciel une infinité d'autres martyrs. Un des plus illustres fut le P. Charles Spinola, jésuite génois, qui périt dans les flammes en 1622.

 Conservons le dépôt de la foi 1°Nous ne l'avons reçu que pour le conserver intact. 2° craignons que nos infidélités ne nous fassent perdre l'héritage qui serait transféré à des étrangers plus dignes que nous. 3° Dieu rencontre  dans les pays infidèles, des âmes généreuses dont la foi est incomparablement phis robuste que la nôtre!

Sainte Dorothée vierge et martyre - 6 février.

PENSÉE. Le sang des martyrs a toujours été une semence féconde de chrétiens. Il en est d'eux comme d'une vigne, qui, après avoir été taillée, pousse de nouveaux rejetons, et produit une plus grande abondance de fruits.

PRATIQUE. Etouffez en votre coeur tout sentiment de vengeance.

PRIEZ pour ceux qui vous ont donné quelque scandale

.

ORAISON.

Que la bienheureuse Dorothée, vierge et martyre, implore pour nous votre divine miséricorde, nous vous en supplions, Seigneur, au nom des mérites qui l'ont toujours rendue agréable à vos yeux et comme vierge et comme martyre. Par .J.-C. N.-S. Ainsi soit-il.

AUTRES SAINTS DU MARTYROLOGE ROMAIN.

A Bologne, saint Guérin, cardinal, évêque de Palestine.

Saint Arnaud, évêque de Maëstricht.

Sainte Dorothée était une vierge chrétienne de Césarée en Cappadoce. Fabrice, gouverneur de cette ville, lui fit souffrir les plus horribles tourments, pour l'obliger à se marier ou à adorer les idoles. Dorothée persista généreusement dans sa première résolution, et convertit même deux femmes apostates qu'on avait chargées de la séduire. Rien n'étant capable d'ébranler sa constance, elle fut condamnée à avoir la tête tranchée. Comme on la menait au supplice, un jeune homme, nommé Théophile, qui lui entendait dire qu'elle allait trouver son divin époux, lui demanda, en la raillant, des fruits et des fleurs du jardin de cet époux. La sainte, par un effet de la toute-puissance divine, lui envoya réellement des fruits et des fleurs. Ce prodige frappa tellement Théophile, qu'il se convertit sur-le-champ. On croit que le martyre de sainte Dorothée arriva sous Dio­clétien. Son corps est dans la célèbre église qui porte son nom à Rome, et qui est au delà du Tibre.

 

Le bras de Dieu est-il raccourci? 1° L'Evangile peut encore aujourd'hui, comme autrefois, triompher des préjugés les plus invétérés, et renverser. tous les obstacles qu'une politique mondaine et une science frivole voudraient lui opposer. 2°. Il s'est établi au milieu des plus grandes contradictions, et malgré la fureur avec laquelle les princes exterminaient ceux qui en faisaient profession ; il peut encore se soutenir de la même manière, quand il plaira à la divine Providence. 3° Jugera-t-on toujours des oeuvres de Dieu par les oeuvres des hommes ? Gardons-nous donc de donner des bornes à la puissance de Dieu, et d'en mesurer l'étendue sur les faibles lumières de notre intelligence.

 

Saint Romuald abbé - 7 février

PENSEE, Nous avons tous besoin de conversion, les uns du mal au bien, et les autres du bien au mieux. Notre coeur, entrainé par les sens, ayant une tendance continuelle à s'éloigner de Dieu, il nous faut sans cesse le ramener à sa fin par notre docilité à la grâce.

PRATIQUE. Soyez fidèle dans les petites choses; craignez de résister aux moindres inspirations de l'Esprit-Saint

PRIEZ pour ceux qui sont en voie de conversion.

ORAISON.

Nous vous supplions, Seigneur, que l'intercession du bienheureux Romuald abbé nous soit favorable à vos yeux, afin que nous obtenions par sa protection ce que nous ne pouvons obtenir par nos propres mérites. Nous vous le demandons par J.-C. N.-S. Ainsi soit-il.

AUTRES SAINTS DU MARTYROLOGE ROMAIN.

A Héraclée, saint Théodore, général d'armée, martyr.
En Egypte,saint Moise, évêque.

Saint Romuald naquit à Ravenne, vers l'an 956. Ses parents lui inspirèrent de bonne heure le goût des plaisirs; aussi le jeune Romuald se laissa-t-il entrainer par la fougue de ses passions : mais la grâce peu à peu s'insinua dans son âme et le désillusionna de tous ces faux charmes qui le séduisaient, Il commençait déjà à gémir de ses désordres, lorsque la mort d'un de ses proches, tué par son père dans un duel auquel il avait été contraint lui-même d'assister, acheva sa conversion. Il se retira dans un monastère voisin, se proposant d'y faire pendant quelque temps pénitence ; mais bientôt les saints exemples qu'il avait sous les yeux, et les instructions qu'il recevait, le déterminèrent à faire profession. Son père, d'abord indigné de cette résolution, finit par imiter dans la suite son exemple. Quant à lui, après sept années de séjour dans cette communauté, il fut obligé de se retirer pour se soustraire à la fureur d'un faux frère jaloux de sa vertu, et irrité de ses remontrances. Il bâtit en plusieurs endroits des monastères où il s'efforçait de réunir les avantages de la solitude à ceux de la vie commune. La plus connue de ses maisons est celle de Camaldoti en Toscane, qui a donné son nom à tout l'ordre. Le S. fondateur des camaldules mourut vers l'an 1027

 Le royaume des cieux souffre violence. 1°Rectifierons-nous nos inclinations perverses, si nous ne luttons contre elles, et si leur impétuosité n'est arrêtée par l'exercice habituel du renoncement et des privations? 2° Ayons soin d'empêcher que tous ces germes de corruption ne se développent; il en sortirait un poison qui troublerait notre tranquillité, et qui aurait bientôt les suites les plus fâcheuses. 3° On commence par céder sans scrupule à quelques tentations qui paraissent peu importantes; mais qu'il est ordinaire de voir les petites fautes préparer la voie au crime ! et, si l'on n'en vient pas jusqu'aux derniers excès, n'est-il au moins à craindre que l'âme .ne reste enchaînée, et comme engourdie, dans un cercle  d'imperfections et de défauts?

Saint Jean de Matha - 8 février.

PENSÉE. « Bienheureux les miséricordieux, parce qu'eux-mêmes il sera fait miséricorde. Faite-vous, par vos bonnes oeuvres, un trésor au ciel, sur lequel ni la rouille ni les vers n'auront d'empire », (N.-.S.dans l'Evangile

PRATIQUE. Appliquez-vous à quelque oeuvre de charité, avec prudence, discernement et zèle.

PRIEZ pour ceux qui souffrent

ORAISON.

O Dieu, qui avez inspiré au bienheureux prêtre Jean, et à ses compagnons, le zèle de racheter les captifs : donnez à vos serviteurs, par son intercession, cette liberté de l'âme et du corps que Jésus ­Christ votre Fils nous a conquise au prix de son sang. Par le même J.-C. N.-S. Ainsi soit-il.

AUTRES SAINTS DU MARTYROLOGE ROMAIN.

A Pavie, saint Juvence, évêque.
A Besançon,saint Nicet. évêque.

Saint Jean de Matha naquit à Faucon en Provence,  vers le milieu du XII° siècle. Ses parents étaient aussi distingués par leur piété que par leur noblesse. Sa mère le consacra au Seigneur dès sa naissance, par un voeu. On l'envoya d'abord à Aix pour y faire des études soignées. Jean profita des leçons de ses différents maîtres, sans négliger la pratique des vertus chrétiennes. Il allait régulièrement tous les vendredis à l'hôpital ; là, il servait les malades, pansait leurs plaies, et leur procurait tous les secours qui étaient en son pouvoir. Il fit ensuite sa théologie  à Paris avec le plus grand succès. Il fut reçu docteur, et, quelque temps après, ordonné prêtre. Le jour même où il dit sa première messe; il forma, par une inspiration particulière du ciel, la généreuse résolution de travailler à racheter les chrétiens infortunés qui gémissaient dans l'esclavage chez.les nations infidèles, et qui couraient les plus grands dangers parmi les peuples barbares .Pour s'assurer de la volonté de Dieu, il consulta S. Félix de Valois, avec lequel il arrêta le projet d'un nouvel ordre, qu'ils allèrent ensemble soumettre au souverain Pontife à  Rome, qui l'approuva sous le nom de la Trinité. Cette institution se répandit en peu de temps dans le monde chrétien. Le fondateur en fut le premier supérieur, et il donna l'exemple à ses frères, en faisant deux voyages à Tunis, où il eut beaucoup à souffrir. Succombant enfin à ses travaux et à ses austérités, il mourut à Rome vers l'an 1213.

Pourquoi sommes-nous si insensibles pour les pauvres lorsque nous voyons les Saints animés d'un zèle ardent qui les porte à se sacrifier pour le soulagement spirituel et corporel de leurs frères malheureux? 1° Nous oublions que la gloire de la religion chrétienne est d'avoir pourvu efficacement au soulagement de toutes les misères ; 2° que toute la vie de notre divin Maitre n'est qu'un exemple continuel de dévouement à toutes les infortunes; 3°. que J.-C. se tient fait à lui-même, tout ce que nous faisons aux pauvres et aux malheureux.

Sainte Appoline vierge et martyre - 9 février.

PENSEE. Nous pouvons voir arriver avec plaisir le moment de notre mort, lorsque Dieu nous éprouve par la persécution : ce fut ainsi que les martyrs, embrasés de l'amour divin, se réjouirent de verser leur sang, afin d'être unis pour toujours au souverain bien ; mais il sera toujours défendu à l'homme de concourir à sa propre destruction.

PRATIQUE. Persuadez-vous bien de la fragilité de cette vie.

PRIEZ pour obtenir la grâce d'une bonne mort.

 ORAISON.

O Dieu, qui, entre autres effets miraculeux de votre puissance, avez permis au sexe le plus faible de remporter la couronne du martyre: daignez nous accorder que, célébrant le triomphe de la bienheureuse Apolline, vierge et martyre, nous avancions vers vous en suivant ses exemples. Par J.-C. N.-S Ainsi soit-il

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AUTRES SAINTS DU MARTYROLOGE ROMAIN.

 A Antioche, saint Nicéphore, martyr.
Dans la Pouille, saint Sabin, évêque.

Nous lisons dans la lettre de Denis d'Alexandrie, évêque d'Antioche., le détail de ce que les chrétiens ? de ta primitive Eglise souffrirent sous le règne de Philippe. Voici comment le feu de la persécution s'alluma. Un poète d'Alexandrie, qui se vantait de prédire l'avenir, se servit du prétexte de la religion pour ameuter le peuple contre les chrétiens. On pilla leurs maisons, et l'on exerça sur leurs personnes les plus horribles violences. Parmi les fidèles qui furent arrêtés était une vierge nommée Apolline, que son grand âge et sa vertu rendaient également respectable. On lui cassa les dents par la violence des coups qu'on lui déchargea sur le visage; on alluma ensuite un grand feu hors de la ville, et on la menaça de la jeter dedans, si elle refusait de proférer certaines paroles impies. La sainte demanda quelque temps, comme pour délibérer sur le parti qu'elle avait à prendre; ce qui lui fut accordé. Mais, aussitôt qu'on l'eut laissée en liberté, pour convaincre ses persécuteurs que son sacrifice était pleinement volontaire, poussée sans doute par une inspiration divine elle se jeta elle-même au milieu des flammes, où elle rendit son âme au Seigneur.

 Soyez fermes dans la foi.1° Le prétendu héroïsme des païens grecs et romains, qui se donnaient la mort pour s'affranchir des misères temporelles, ne fut réellement qu'une véritable lâcheté ou un affreux désespoir. L'héroïsme consiste à montrer, dans les souffrances et l'humiliation, une âme intrépide et supérieure à tous les coups de l'adversité. 2° Quels que soient les malheurs que l'homme éprouve, il doit toujours se souvenir que nous ne sommes que les dépositaires de notre vie; que la quitter sans l'ordre de Dieu, qui nous l'a confiée, c'est un attentat contre ses  droits les plus  sacrés et ceux de la société dont l'homme est membre et à laquelle il se doit. 3° Ainsi, en portant une main audacieuse sur son corps, le suicide précipite son âme dans des tourments bien plus affreux que ceux qu'il souffre  sur la terre, et qui n'auront jamais de fin.

Sainte Scholastique vierge - 10 février.

PENSÉE. « Demandez, et vous recevrez ; quiconque demandera, recevra. Si vous observez mes commandements, tout ce que vous demanderez à mon Père, en mon nom, vous sera accordé » (N.-S dans  l'Evangile).

PRATIQUE. Si les hommes vous repoussent, recourez à Dieu, plaignez-vous à lui ; sa bonté écoutera la voix de vos gémissements et de vos larmes.

PRIEZ pour obtenir la grâce de bien régler vos conversations.

ORAISON.

O Dieu, qui, pour montrer l'excellence de la vie innocente, avez fait pénétrer au ciel, sous l'apparence d'une colombe, l'âme de la bienheureuse vierge Scholastique donnez-nous, par ses mérites et par ses prières, de vivre dans une telle innocente que nous méritions d'arriver au bonheur éternel. Par J.-C. N.-S. Ainsi soit-il.

AUTRES SAINTS DU MARTYROLOGE ROMAIN.

 A Rome, sainte Sotère, vierge et martyre.
Dans  le diocèse de Rouen, sainte Austreberte, vierge

Sainte  Scholastique, soeur de saint Benoît, s'était consacrée à Dieu dans sa plus tendre jeunesse. On ignore quelle fut sa première retraite ; en sait seulement que, quand son frère se fut fixé au mont Cassin, elle se rapprocha de lui, afin d'être plus à portée de profiter de ses instructions et de ses exemples. Scholastique allait visiter son frère une fois par an ; et saint Benoît, qui ne souffrait pas qu'elle vint jusqu'à son monastère, la recevait, avec quelques-uns de ses religieux, dans une maison située à une petite distance du mont Cassin. Le temps qu'ils passaient ensemble était employé à louer Dieu et à parler de choses spirituelles. La dernière de ces visites fut accompagnée d'une circonstance bien remarquable, au rapport de saint Grégoire. Sur le soir, Scholastique, prévoyant peut-être qu'elle ne reverrait plus son frère, le pria de prolonger son pieux entretien jusqu'au lendemain. Saint Benoît s'en excusa sur ce que la règle défendait de passer la nuit hors du couvent. Mais la sainte s'adressa à Dieu avec tant de ferveur, qu'aussitôt il survint une pluie d'orage accompagnée d'éclairs et de tonnerre, qui obligea saint Benoît de céder au désir de sa soeur, et ils  passèrent la nuit à parler de la félicité des Saints au ciel. Elle se retira, et trois jours après elle mourut. Son frère vit son âme monter au ciel sous la forme d'une colombe.

Que le Seigneur est bon! 1°. Il nous laisse la liberté de demander ce qui nous plaît, et il engage sa parole à ne nous rien refuser. 2° Bien plus, non-seulement il fait avec promptitude la volonté de ceux qui le craignent et qui l'aiment, mais il entend même les désirs de leur coeur, avant que leur bouche les lui ait découverts. 3°. Qui peut donc être insensible à cet excès de miséricorde, et ne pas, au prix de tous les sacrifices, s'efforcer d'être du nombre de ses fidèles serviteurs?

Saint Séverin abbé - 11 février.

PENSEE. Le médecin qui guérit le mal dont le corps est affecté n'est que l'instrument de la bonté de Dieu pour réparer les ravages des coups que sa justice a dû frapper, afin de rappeler à l'homme la brièveté de la vie.

PRATIQUE. En cas de maladie, recommandez-vous à Dieu avant de recourir aux médecins.

PRIEZ pour les médecins.

ORAISON.

Faites, Seigneur, que nous soyons secourus par l'intercession du bienheureux Séverin abbé ; afin que celui dont vous vous êtes servi pour nous instruire de la perfection évangélique nous obtienne le secours qui nous est nécessaire pour arriver au salut éternel. Par J.-C.N.-S. Ainsi soit-il.

AUTRES SAINTS DL MARTYROLOGE ROMAIN.

En Afrique, saint Saturnin. prêtre et martyr.
En Allemagne, saint Adolphe, évêque.

Saint Séverin naquit en Bourgogne vers le milieu du Ve siècle, époque où l'arianisme régnait dans sa patrie ; mais il eut le bonheur d'être élevé dans les principes de la foi catholique. Il ne fut pas plutôt en âge de connaitre les dangers du monde, qu il alla se consacrer à Dieu dans le monastère de Saint-Maurice en Valais, dont il devint abbé, et qu'il gouverna plusieurs années avec autant de sagesse que de vertus. L'éclat de ses vertus, le don des miracles dont Dieu l'avait favorisé, attiraient de toutes parts les malades  auprès de lui. Le roi Clovis, en ayant été informé, l'envoya chercher pour obtenir la guérison d'une fièvre opiniâtre dont l'art des plus habiles médecins n'avait pu le délivrer. Saint Séverin se mit aussitôt en route, et opéra, chemin faisant, plusieurs guérisons; C'étaient d'heureux présages pour le roi, qui recouvra effectivement la santé aussitôt que le saint eut étendu sur lui sa robe. Pour en témoigner sa reconnaissance, ce prince permit à saint Séverin de prendre dans ses coffres tout l'argent qu'il voudrait pour les pauvres, et de mettre les prisonniers en liberté. Sa mission terminée, il reprit le chemin de son monastère, mais il mourut en route, l'an 507. Il y a à Paris une église paroissiale sous le vocable de saint Séverin.

Puissance de la prière. 1° Ce qu'un roi puissant ne peut obtenir  de la science de ses serviteurs, ni de ses propres richesses, un pauvre religieux l'obtient de son humble prière. 2°. Et nous, qui peut-être prions souvent, nous n'obtenons presque rien. 3° C'est que nous prions fort mal. Demandons à l'Esprit-Saint qu'il nous apprenne à bien prier.

Saint Ludas confesseur - 12 février.

PENSÉE. Nous ne sommes que de pauvres pécheurs, qui, au souvenir de la rigueur de la justice divine, devons travailler avec crainte et tremblement à nous rendre J.-C. propice au grand jour de ses vengeances.

PRATIQUE. Ayez peu d'exercices de piété. si vous le voulez, mais soyez-y fidèle, autant que possible, en voyage, comme au lit si vous êtes malade.

PRIEZ pour les pèlerins et les voyageurs.

ORAISON.

Faites, nous vous en supplions, Seigneur, que votre peuple, aidé de l'intercession du bienheureux Ludans, marche dans la voie de votre amour ; parce que notre perpétuelle félicité est d'être continuellement appliquée à servir notre Dieu, l'auteur de tous biens. -Par J.-C. N.-S. Ainsi soit-il.

AUTRES SAINTS DU MARTYROLOGE ROMAIN.

A Barcelone, sainte Eulalie, vierge.

A Antioche, saint Méléce, abbé

 

Saint Ludans était fils d'un puissant seigneur écossais, et à la mort de son père, hérita de grands biens, qu'il employa en constructions pieuses. Il fit bâtir un hospice pour les pauvres et les voyageurs indigents, et le dota richement. Entraîné ensuite par le désir de visiter les tombeaux des saints Apôtres, il entreprit le voyage de Rome. Il allait à pied, visitant les églises et les monastères, ainsi que les divers lieux de pèlerinage qui pouvaient se trouver sur sa route, et vivait avec une humilité et une frugalité extrêmes ; mais les fatigues de ce long voyage épuisèrent ses forces, et, comme il était sur le point de rentrer dans ses foyers, il mourut au pied d'un arbre, au bord d'un grand chemin qui conduit de Colmar à Strasbourg, l'an 1202. On trouva sur lui un écrit qui fit connaître, son nom, sa patrie et le motif de son voyage. Quelque temps après, on bâtit une église non loin de l'endroit où il était mort, et on y déposa son corps: les fidèles ne tardèrent pas à l'invoquer comme un saint. Il est encore compté, au nombre des patrons de l'Alsace, et son église est un lieu de pèlerinage très fréquenté.

L'usage des pèlerinages est salutaire :  pourvu que si l'on visite un sanctuaire ou un lieu vénérable, ce soit avec piété, dans un vrai désir d'honorer la mémoire du mystère ou du saint qu'il rappelle, et pour plaire à Dieu et attirer sur soi l'abondance des bénédictions célestes. 2° Notre vie tout entière n'est qu'un pèlerinage qui précède l'éternité, et qui aboutit à sa porte. Chaque jour nous devons dresser notre tente plus avant, contrairement au monde, qui ne songe qu'à jouir des biens présents, comme s'ils devaient durer toujours.

Saint Martinien ermite - 13 février.

PENSÉE. «  Souvenez-vous de vos fins dernières, et jamais vous ne consentirez à pécher ! »  Prier un plaisir d'un moment, brûler pendant l'éternité !... Quel malheur!...

PRATIQUE. Pensez à la mort, à l'enfer, quand la tentation ou l'affliction vous presse.

PRIEZ pour ceux qui sont plus violemment tentés.

ORAISON.

Seigneur, qui êtes le sauveur et le gardien de ceux qui vous cherchent, et qui avez accordé au bienheureux Martinien la grâce de renoncer au monde et de se réfugier sous vos ailes, pour ne point prendre part à la corruption du siècle : faites, par son intercession, que votre peuple se garantisse du souffle contagieux du malin esprit, et qu'il s'attache à vous, avec un coeur pur, comme à son unique maitre ; qui vivez et régnez dans les siècles des siècles. Ainsi soit-il.

AUTRES SAINTS DU MARTYROLOGE ROMAIN.

En Arménie, S Polyeucte martyr
A Angers,S. Lézin, évêque

Saint Martinien dès l'âge de 18 ans, se retira dans une solitude, où il s'exerça à la pratique de toutes les vertus. Au bout de 25 ans l'esprit des ténèbres entreprit de le pervertir par les détestables ruses d'une femme courtisane, nommée Zoé. Cette méchante femme, feignant d'être une personne pauvre qui s'était égarée, se présenta à lui sur le soir, et le pria de lui donner l'hospitalité pour la garantir, disait-elle, des bêtes féroces. Martinien, touché de compassion, la reçut dans sa cellule. Le lendemain matin, Zoé quitte ses haillons, se revêt d'habits magnifiques qu'elle avait apportés avec elle, et se présente ainsi parée au bon solitaire, ose lui faire des propositions de mariage, et s'y prend avec tant d'adresse que le saint était sur le point de succomber. Mais tout à coup, rentrant en lui-même, il allume un grand feu et s'y met les deux pieds, en se demandant s'il pourrait souffrir celui de l'enfer. Ce spectacle effraya Zoé qui se convertit, et alla faire pénitence au monastère de Sainte-Paule à Bethléem, où elle mourut saintement. Martinien se retira sur un rocher escarpé, d'où l'ombre d'un nouveau péril le fit encore s'éloigner ; et, après avoir erré de désert en désert, il vint mourir à Athènes vers le commencement du Vesiècle.

La vie des chrétiens dans le monde 1° ne diffère de la vie des religieux, retirés dans la solitude, qu'en ce qu'ils marchent par une route qui subit quelques modifications sans être opposée. Pour les uns et les autres, c'est la même tendance à la perfection, et par conséquent la nécessité de mourir à toutes les inclinations de la nature corrompue, à toutes les cupidités de l'amour-propre. 2°. Heureux ceux qui comprennent ces maximes sublimes, et s'efforcent d'y conformer leur conduite! Le démon leur livrera d'inutiles assauts. Il ne réussit à nous nuire qu'autant qu'il entretient des intelligences secrètes avec nous-mêmes. Il ne peut, si nous sommes fervents, nous empêcher d'atteindre le sommet de cette montagne mystique, où Dieu laisse contempler ces perfections infinies par les âmes entièrement détachées du monde et d'elles-mêmes.

Saint Valentin prètre et martyr - 14 février.

PENSÉE. Nous servons le même Dieu que les Saints ; nous sommes héritiers de leur foi, le sommes-nous de leur charité? Quel contraste humiliant pour nous que celui de leur amour et de notre indifférence

PRATIQUE. Considérez la mort comme le moment de votre union plus intime avec J.-C., et agissez en conséquence.

PRIEZ pour les agonisants.

ORAISON.

Faites, nous vous en supplions, Dieu tout-puissant, que, célébrant la mémoire de votre bienheureux martyr Valentin, nous soyons, par son intercession, délivrés de tous les maux qui nous menacent. Par J.-C. N.-S. Ainsi soit-il.

AUTRES SAINTS DU MARTYROLOGE ROMAIN.

En Bithynie, saint Auxence, abbé.
A Sorrente, saint Antonin, évêque.

Saint Valentin, prêtre de l'Eglise romaine, se consacra, avec saint Marius et toute sa famille, au service des martyrs qui souffrirent sous l'empereur Claude II. Les païens l'ayant arrêté, on le conduisit par l'ordre du prince, devant le préfet de Rome. Celui-ci employa les promesses les plus séduisantes pour le faire renoncer à la foi ; mais il ne put jamais ébranler sa constance : il ordonna donc qu'on battit rudement, et qu'on lui tranchât la tête. Son martyre arriva le 14 février, vers l'an 720. On dit que le pape Jules 1e fit bâtir une église sous l'invocation de saint Valentin. La porte, dite aujourd'hui del Popol, s'appelait anciennement du nom de ce saint martyr. On garde la plus grande partie de reliques dans l'église de Sainte-Praxède. Ni la vue des supplices, ni la crainte de la mort ne purent empêcher saint Valentin de secourir les chrétiens dans les fers, parce que rien n'était capable de séparer les martyrs de l'amour de Jésus-Christ. Ce feu sacré qui embrasait leurs coeurs, les faisait soupirer sans cesse après leur céleste patrie.

Le vrai zèle  ne se décourage jamais; il se repose en Dieu, et il sait que le Seigneur bénit toujours, tôt ou tard une humble persévérance. 2° Il aime à se cacher pour rendre plus ouvertement gloire à Dieu, sachant qu'il n'a rien qu'il n'ait reçu, et qu'après tout nous ne sommes que serviteurs inutiles.

Saint Faustin et Saint Jovite martyrs - 15 février.

PENSÉE« Réjouissez-vous et tressaillez, quand les hommes vous haïssent et vous prodiguent l'opprobre à cause du Fils de l'homme, car votre récompense est grande dans le ciel » (N.-S. dans l'Evangile).

PRATIQUE. Foulez aux pieds le respect humain : on ne doit avoir honte que quand on fait mal.

PRIEZ pour les personnes faibles et exposées à des dangers.

ORAISON.

O Dieu, qui nous remplissez de joie en nous faisant solenniser chaque année la fête de vos saints martyrs Faustin et Jovite: daignez nous accorder d'être animés par les exemples de ceux que nous félicitons de leurs mérites. Par J.-C. N.-S. Ainsi soit-il.

AUTRES SAINTS DU MARTYROLOGE ROMAIN.

 En Provence. saint Quiniz, évêque.
A Clermont en Auvergne,sainte Georgie.

Saint Faustin et saint Jovite étaient frères et sortaient d'une famille distinguée. Ils prêchèrent généreusement la loi dans la ville de Bresse en Lombardie, dont l'évêque s'était caché durant la persécution. On ne connaît presque rien de leur vie ; tout ce qu'il y a de certain, c'est que leur zèle excita la fureur des païens; qu'un seigneur nommé Julien les arrêta, et que, sur le refus qu'ils firent de renoncer à Jésus-Christ, l'empereur Adrien, qui se trouvait pour lors à Bresse, les condamna à avoir la tète tranchée. Il parait qu'ils souffrirent vers l'an 121. Leurs reliques sont à Bresse, qui les honore comme ses premiers patrons. Il y a dans la même ville une église fort ancienne sous leur invocation

Votre respect humain  provient ou de ce que vous tenez â l'opinion des hommes, ou de ce que vous vous attachez  aux promesses du monde, ou de ce que vous craignez les menaces des méchants. 2° La foi vous apprendra à ne chercher qu'à plaire à Dieu ; l'espérance vous dira que vous devez tout attendre de sa divine Providence; la charité vous persuadera qu'il n'y a de terribles que des jugements de Dieu, et que l'amour de J.-C. est assez fort pour supporter dignement tous les maux qu'on peut nous susciter ici-bas.

Saint Onésime évêque et martyr - 16 février.

PENSÉE. Ah! qu'il est peu de conversions sincères ! C'est qu'on a trop généralement une fausse idée de la vertu, de la piété, de la vie pénitente. On n'est pas ordinairement saint encore, quand on veut le devenir et qu'on en a pris les moyens ; il faut des épreuves et des combats.

PRATIQUE. Ne songez qu'à bien passer et à sanctifier le jour d'aujourd'hui ; à chaque jour suffit sa peine.

PRIEZ pour les nouveaux convertis.

ORAISON.

 Voyez, ô Dieu tout-puissant, notre faiblesse ; et comme le poids de nos devoirs nous accable: accordez-nous que la glorieuse intercession du bienheureux Onésime, votre martyr et pontife, nous protège. Par J.-C. N.-S. Ainsi soit-il.

AUTRES SAINTS DU MARTYROLOGE ROMAIN.

En Campanie, sainte Julienne, vierge et martyre.

En Afrique, saint Macrobe et sainte Lucile, martyrs.

 

Onésime, Phrygien de naissance, était esclave d'un citoyen de Colosse, nommé Philémon, qui avait été converti à la foi par saint Paul. Après avoir donné plusieurs sujets de plainte à son maitre, il finit par le voler, et prit la fuite. Dieu permit, pour le salut de son âme, qu'il dirigeât sa route vers Rome, où saint Paul était alors enchainé pour la foi. L'Apôtre, l'ayant rencontré, lui fit sentir toute l'énormité de sa faute, le convertit et le baptisa. Il le renvoya ensuite à son maitre, auquel il écrivit en même temps pour lui demander la grâce de son esclave. Philémon, non content de lui pardonner, le mit en liberté, et le renvoya à Rome pour être auprès de saint Paul, qu'il servit toujours depuis avec l'attachement le plus fidèle et le plus tendre. L'Apôtre le fit porteur, avec saint Tychique, de la lettre qu'il écrivit aux Colossiens, l'employa dans le ministère de l'Evangile, et l'ordonna dans la suite. Il fut martyrisé sous Domitien, en 95. Il ne faut pas confondre ce saint, qui fut disciple de saint Paul, avec saint Onésime, troisième évêque d'Ephèse.

Traitez avec égards vos inférieurs. 1° Un maître chrétien doit considérer ses domestiques comme ses frères, puisqu'ils sont, aussi bien que lui, rachetés au prix du sang de J.-C., et destinés à son royaume. 2°. Combien donc ne sont pas coupables ceux qui les traitent avec dureté, et surtout ceux qui n'ont pas soin de veiller à leur faire remplir les devoirs de la religion!

Saint Flavien archevêque de constantinople - 17 février.

PENSEE. Le Sauveur de nos âmes est aujourd'hui plus que jamais outragé par les blasphèmes des impies et des libertins. Il nous invite à l'en dédommager par notre amour. Jusqu'à quand le lui refuserons-nous ?

PRATIQUE. Faites au moins une action chaque jour dans le but direct de faire aimer Notre-Seigneur.

PRIEZ pour les cardinaux et les évêques.

ORAISON.

Dieu tout-puissant et éternel, qui êtes admirable dans la vertu de tous vos Saints : faites-nous célébrer avec joie et reconnaissance la fête du bienheureux Flavien, qui, étant martyr et pontife de votre Fils, a, par sa mort, rendu témoignage aux mystères dont il a été le ministre, et confirmé par son exemple les vérités qu'il a prêchées pendant sa vie.   Par le même J.-C. N.-S. Ainsi soit-il.

AUTRES SAINTS DU MARTYROLOGE ROMAIN.

En Perse, saint Poycrône, évêque et martyr
En Palestine, saint Théodule, martyr.

Saint Flavien, prêtre et trésorier de l'Eglise de Constantinople, en fut élu archevêque en 447. Cette élection déplut à Chrysapius, chambellan de l'empereur Théodose le Jeune, et dès lors la perte de Flavien fut jurée. Il engagea le faible empereur, de l'esprit duquel il s'était absolument rendu maitre, à lui demander quelques présents pour son ordination. Le saint pasteur, conformément à ce qui se pratiquait alors dans l'Eglise, envoya au prince des eulogies, ou pains bénits, en signe de paix et de communion. Chrysaphius lui fit dire qu'il devait envoyer autre chose. Flavien, ennemi de tout ce qui avait même l'apparence de la simonie, répondit avec fermeté que les revenus de l'Eglise étaient destinés à d'autres usages, et qu'ils devaient être uniquement employés à la gloire de Dieu et au soulagement des pauvres. Dès ce moment aucun ménagement ne fut gardé; tous les ressorts imaginables furent mis en jeu pour faire déposer Flavien, d'autant plus que le  saint pontife se vit encore obligé de condamner l'hérésiarque Eutychès, parent du favori de l'empereur.Il parvint à faire réunir le fameux conciliabule connu sous le nom de 'brigandage d'Ephèse, où tout se passa au gré de sa passion. Flavien, injustement déposé, en appela au Pape ; ce fut là le signal des derniers excès. Aussitôt ses ennemis se jetèrent sur lui, le renversèrent et le maltraitèrent si rudement à coups de pied, qu'il en mourut peu après, à Epire, où il avait été exilé.

 

Dans nos rapports avec les grands,  ayons tous les égards qui sont dus à leur caractère et à leur position, quand même ils s'en rendraient moins dignes ; 2° mais gardons-nous d'une complaisance, et encore moins d'une flatterie, dont les motifs ou la légèreté trahirait notre conscience, 3° ne craignons pas de résister avec humilité, mais avec énergie, si les intérêts de la foi et de la religion se trouvaient compromis.

Saint Siméon évêque et martyr - 18 février.

PENSÉE. A qui vous servirait-il d'être honoré du titre de disciple, ou même du caractère de ministre de J.-C., si vous n'êtes point ses imitateurs?

PRATIQUE. Ayez un grand respect pour la qualité de chrétien, qui signifie enfant de Dieu, membre de J.C.-N.S

PRIEZ pour vos parents.

ORAISON

O Dieu, qui, par votre grâce, avez choisi le bienheureux Siméon pour l'élever au sacerdoce, qui l'avez instruit de votre céleste doctrine pour qu'il prêchât avec fruit, qui l'avez revêtu de votre force afin qu'il persévérât dans la justice : faites qu'en imitant ses vertus, nous puissions instruire le peuple chrétien par une vie exemplaire, et l'affecte dans la foi par notre courage dans les souffrances  Par J.-C.N-S. Ainsi soit-il.

 

 

AUTRES SAINTS DU MARTYROLOGE ROMAIN.

En la province de Trèves, saint Léonce, évêque.

A Saint Riquier en Ponthieu, satin Angilbert. Abbé

 

Saint Siméon eut pour père Cléophas, frère de saint Joseph, et pour mère, Marie, soeur de la sainte Vierge. Il était né huit ou neuf ans avant Notre-Seigneur et l'on ne peut douter qu'il ne se soit mis de bonne heure à sa suite, et qu'il n'ait reçu le Saint-Esprit le jour de la Pentecôte avec les autres disciples. Lorsque les Juifs eurent massacré, l'an 62, Jacques le Mineur, premier évêque de Jérusalem, saint Si­méon eut le courage de leur reprocher cette horrible cruauté. Il n'ignorait pas le danger auquel il s'exposait; mais il était animé de cet esprit de force qui rend supérieur à tout sentiment de crainte. Quelque temps après, les apôtres et les disciples, assemblés à Jérusalem pour donner un successeur à saint Jacques, élurent Siméon d'une voix unanime. Quatre ans après, comme Vespasien marchait contre la Judée, Siméon se retira avec son fidèle troupeau dans la petite ville de Pella, d'où il ne revint qu'après la ruine de Jérusalem. Cette Eglise était alors très florissante, et les hérésies, qui cherchaient à la corrompre, n'osaient pas lever la tête du vivant de saint Siméon. Le saint évêque finit par être dénoncé  aux émissaires de Trajan, et condamné au supplice de la croix.

Qui nous séparera de la charité de J.-C.? 1° Considérons les Saints : les mépris, les opprobres, les persécutions, les supplices, la mort même, rien ne pouvait ébranler leur fidélité au service de Dieu. 2° Comment est-il possible qu'é­tant chrétiens comme eux nous gâtions nos meilleures actions par un orgueil secret, que nous soyons si remplis de l'amour du monde et de nous-mêmes, si impatients dans les épreuves, si lâches dans l'accomplissement de nos devoirs? 3°. N'ouvrirons-nous jamais les yeux sur la contradiction qui se trouve entre notre conduite et notre foi? Que l'exemple de nos pères, des Saints qui nous ont précédés, nous apprenne enfin à quoi nous engage le titre de disciples de J.-C.

Saint Barbat, évêque de Bénévent - 19 février.

PENSÉE. L'homme qui se laisse conduire par l'esprit de lieu ne craint pas la mort. Il aime Dieu, et chaque jour s'achemine vers lui avec ardeur, courage et patience. Celui, au contraire, qui aime le monde, ne le quitte qu'à regret, et se désole sans cesse !...

PRATIQUE. Pensez à la mort ; préparez-vous-y, afin qu'elle ne vous prenne point au dépourvu.

PRIEZ pour les vieillards.

ORAISON

Exaucez, nous vous en supplions, Seigneur, les prières que nous vous adressons en solennisant la mémoire du bienheureux Barbat, votre confesseur et pontife; et par les mérites et l'intercession d'un serviteur si digne et si fidèle, accordez-nous le pardon de tous nos péchés. Par J.-C. N.-S. Ainsi soit-il.

AUTRES SAINTS DU MARTYROLOGE ROMAIN.
A Rome, saint Gabin, prêtre et martyr.
Saint Barbat naquit dans le territoire de Bénévent en Italie, au commencement du VIIe siècle. Elevé chrétiennement, le jeune Barbat montrait des dispositions qui présageaient l'éminente sainteté à laquelle il parvint dans la suite. A peine eut-il l'âge prescrit par les canons, qu'il reçut les saints ordres. Il s'était rendu digne de cet honneur par un grand amour pour l'étude de l'Ecriture sainte, par la simplicité et l'innocence de ses moeurs, et par le zèle extraordinaire avec lequel il avançait continuellement dans les voies de la perfection. Le rare talent qu'il avait pour la prédication le fit nommer curé d'une petite ville voisine de Bénévent. Le saint s'aperçut bientôt qu'il avait affaire à des paroissiens intraitables et ennemis de tout bien. Son zèle ne fit que les aigrir contre lui; et, malgré son humilité profonde et sa patience inaltérable, il fut forcé, par la calomnie, de quitter son église. Il remporta du moins de sa mission l'avantage d'avoir profité des épreuves que Dieu avait permises pour purifier son coeur, en le détachant de plus en plus du monde et de lui-même. Il revint à Bénévent, où il fut reçu avec joie par tous ceux qui connaissaient la sainteté de sa vie. Le bien qu'il y opéra l'en fit nommer évêque. Il mourut plein de mérites, en 682, âgé de 70 ans.

Convertissez-vous, il en est encore temps. 1°. On a vu des pécheurs que la crainte des maux de cette vie faisait rentrer en eux-mêmes. Comment, après cela, arrive-t-il la crainte des maux de la vie future ne fasse point ou presque pas d'impression sur nous? La raisons en est que nous ne la considérons que dans le lointain, et d'une vue superficielle. Or, il est impossible que les vérités de la foi, même les plus effrayantes, agissent efficacement sur notre coeur, à moins que nous n'y arrêtions souvent notre esprit, et que nous ne nous les rendions comme présentes par de sérieuses réflexions. De là vient que de toutes ces conversions qui se font dans la maladie, il en est peu qui soient sincères, et durables si l'un revient à la santé.

Saint Eucher, évêque d'Orléans - 20 février.

PENSÉE. Les âmes véritablement humbles ne se laissent point éblouir par les marques d'estime qu'on leur donne, ni par les honneurs qu'on leur rend. Quelque favorisées qu'elles soient des dons du ciel, elles ne laissent pas d'avoir d'elles-­mêmes les sentiments les plus bas.

PRATIQUE. Méprisez le monde; ne songez qu'à plaire à Dieu.

PRIEZ pour vos bienfaiteurs

ORAISON.

Faites, nous vous en supplions, Dieu tout-puissant, que, célébrant la mémoire du bienheureux Eucher, votre confesseur et pontife, nous en retirions de précieux avantages pour notre piété et notre salut. Par J.-C. N.-S. Ainsi soit-il.

AUTRES SAINTS DU MARTYROLOGE ROMAIN.

Constantinople, saint Eleuthère, évêque et martyr.

En Perse, saint Sadoth, évêque et ses compagnons. martyrs.

 

Saint Eucher naquit dans d'une famille fort illustre. Il ne fut pas plutôt né que ses pieux parents le consacrèrent au Seigneur; et ils se firent un devoir de lui former l'esprit et le coeur par une excellente éducation. Il trouvait beaucoup de charme à méditer les saintes Ecritures et surtout les Epitres de saint Paul. Cette lecture assidue le détacha tellement du monde qu'il résolut de quitter le siècle pour s'enfermer dans la solitude. Il se retira à l'abbaye de Jumièges en Normandie. Il y avait sept ans qu'il s'y livrait à toutes les saintes pratiques de la vie religieuse, lorsque l'évêque d'Orléans, son oncle, vint à mourir. On le choisit pour successeur, et, effrayé des dangers qui environnent l'épiscopat, il fondait en larmes, et conjurait ses frères de s'opposer à son départ; mais ceux-ci, quoiqu'ils lui fussent tendrement attachés, n'hésitèrent pas à consentir à s'en séparer pour le bien. de l'Eglise. Sacré en 721, il remplit les devoirs de l'épiscopat avec un zèle qui opéra bientôt les plus heureux changements dans les moeurs de ses diocésains. Il en fut récompensé par la persécution. Car, comme i1 s'opposait à l'usurpation des biens ecclésiastiques, dont Charles Martel ne se faisait pas de scrupules de gratifier ses officiers, on l'exila à Cologne, et ensuite à l'abbaye de Saint-Tron près de Liège, où il mourut en 743 dans la pratique des plus excellentes vertus.

Qu'est-ce que la sagesse du monde aux yeux de Dieu ?1° La sagesse du monde, dit saint Paul, est folie devant Dieu, puisqu'il est écrit : J'embarrasserai les sages dans leur propre finesse et leur fausse prudence. 2° Que personne donc ne mette sa gloire dans les hommes, et ne se trompe soi-même. S'il y a quelqu'un parmi vous qui passe pour sage selon le monde, qu'il se fasse fou pour être sage ». Cor., III, 18 et suiv.).

Saint Séverin évêque et martyr - 21 février.

PENSÉE. « Seigneur, ils ont mis à mort vos prophètes, ils ont démoli vos autels ; je suis demeuré seul, et ils en veulent à ma vie » (III. Reg., XIX, 10).

PRATIQUE. Faites le bien, et laissez faire la jalousie, la calomnie, l'égoïsme, l'erreur et l'impiété : ce sont là les épreuves de la vertu !

PRIEZ pour ceux qui vous trompent, ou vous méprisent, ou vous veulent du mal.

ORAISON.

Voyez notre faiblesse, ô Dieu tout-puissant, et parce que le poids de nos devoirs nous accable, faites que la glorieuse intercession du bienheureux Sévérien, votre martyr et pontife, nous protège. Par  J.-C. N.-S. Ainsi soit-il.

AUTRES SAINTS DU MARTYROLOGE ROMAIN.

A Bresse, saint Patère. évêque.

En Auvergne, sainte Vitaline, vierge.

 

Un méchant moine, nommé Théodose, impie, aussi impérieux qu'ignorant, semait le scandale et favorisait l'erreur en Palestine, vers le milieu du V siècle. Il marchait tête levée, parce qu'il avait de hautes protections. Le misérable poussa si loin l'audace qu'il usurpa le siège de Jérusalem, après en avoir dépossédé le patriarche Juvénal. Il fit souffrir  aux catholiques la plus cruelle persécution, et inonda Jérusalem de leur sang. Suivi d'une troupe de soldats furieux, il porta ensuite la désolation dans tout le pays. Cependant il se trouva des fidèles assez généreux pour s'opposer au torrent d'iniquité, et, entre autres, saint Sévérien, évêque de Scythopolis; mais son zèle n'eut d'autre effet que de lui procurer la couronne du martyre. Les soldats, s'étant saisis de sa personne, le traînèrent hors de la ville, et le massacrèrent inhumainement.

Conservez avec soin ce que vous avez reçue des dons de Dieu, de peur qu'un autre n'enlève votre couronne! 1°Voyez la Palestine, ce pays choisi de préférence à tous les autres pour recevoir la lumière de la vraie religion, sanctifié par la naissance, les travaux, les humiliations et les souffrances de l'Homme-Dieu , honoré du privilège d'avoir été le berceau de l'Eglise Chrétienne et la patrie d'une multitude innombrable de Saints ; la Palestine est devenue, par la suite des temps, le théâtre des plus horribles scandales, et passa enfin sous la domination tyrannique d'un peuple qui professe les dogmes les plus impies et les plus extravagants. Le reste de l'Orient a aussi été enveloppé dans le même malheur. 2° Une révolution aussi digne de larmes est bien capable d'instruire notre piété, et de l'attendrir en faveur de malheureux qui vivent plongés dans les ténèbres de la mort. Tremblons à la vue des impénétrables jugements de Dieu. Que celui qui croit être ferme, dit l'Esprit-Saint,  prenne garde de tomber.

La chaire de Saint Pierre à Antioche- 22 février.

PENSÉE. Lorsque Dieu nous fait un commandement si exprès d'aimer nos père et mère, combien devons-nous aimer l'Église? Car, après l'incomparable Vierge Marie, quelle mère fut jamais aussi pleine de tendresse et de sollicitude pour ses enfants !...

PRATIQUE. Excitez dans votre coeur des sentiments d'amour pour l'Église catholique romaine, vous réjouissant de lui  appartenir.

PRIEZ pour l'exaltation de la sainte Eglise.

ORAISON.

O Dieu, qui ayant confié au bienheureux Pierre,  votre apôtre, les clefs du royaume des cieux, lui avez donné le pouvoir de lier et de délier : accordez-nous, par le secours de son intercession, d'être délivrés des liens de nos péchés. Vous qui vivez et, régnez dans les siècles des siècles. Ainsi Soit-il.

AUTRES SAINTS DU MARTYROLOGE ROMAIN

 A Alexandrie, saint Abile, évêque.

A Vienne, saint Paschale, évêque.

 

On ne peut douter que saint Pierre n'a fondé le siège épiscopal d'Antioche, avant d'aller à Rome ; c'est un fait attesté par les plus gravez auteurs de l'antiquité  ecclésiastique. Il était bien juste que la capitale de l'Orient, où les fidèles, qui se multipliaient de jour en jour, prirent d'abord le nom de chrétiens, eut pour premier évêque le prince des apôtres. On ne sait pas précisément combien de temps saint Pierre gouverna l'Eglise de cette ville. Voici ce qui donna lieu à l'établissement de cette fête et de celle du 18 janvier. Dans la primitive Eglise, les chrétiens, et surtout ceux d'Orient, célébraient l'anniversaire de leur baptême. Ils renouvelaient en ce jour les voeux qu'ils avaient faits à Dieu, et le remerciaient de ce que, par un effet de sa miséricorde, il les avait reçus au nombre de ses enfants: c'est ce qu'ils appelaient le jour de leur naissance spirituelle. Les évêques, conformément à cette sainte pratique, célébraient aussi l'anniversaire de leur sacre. Le peuple continua souvent, après la mort des évêques, de fêter le jour de leur ordination. Telle fut l'origine des fêtes de la Chaire de saint Pierre à Antioche et à Rome. Nous devons les célébrer avec joie, pour honorer l'élévation du Prince dés apôtres à la dignité de premier pasteur de l'Eglise militante.

L'Eglise est ce royaume spirituel que J.-C.est venu fonder sur la terre, et qu'il ne cesse de gouverner du haut des cieux, conjointement avec ceux qu'il en a établis les chefs visibles. 1° Combien dans l'Eglise de membres morts, qui, destitués de la divine charité, ne tiennent plus au corps mystique de J.-C. que par les liens d'une foi stérile, dès qu'elle ne se manifeste point par des oeuvres. 2° Prions le Seigneur Jésus d'établir invariablement, dans tous les coeurs, le règne de son amour. 3° Supplions-le de faire, par sa miséricorde, que le péché ne nous sépare jamais de lui, et que nous nous fortifions de plus en plus dans cette charité qui donne la vie à toutes les autres vertus.

Saint Sérène jardinier et martyr - 23 février.

PENSEE. Les Saints, pour mettre leur innocence en sûreté ne croyaient pas pouvoir prendre trop de précautions: et vous, qui êtes la faiblesse même, vous ne craignez pas de vous exposer aux dangers les plus séduisants!...

PRATIQUE. Fuyez les occasions du péché, en matière d'impureté surtout.

PRIEZ pour les personnes indignement calomniées.

ORAISON.

Daignez, Seigneur, exaucer nos prières, afin qui célébrant ta naissance spirituelle de votre bienheureux martyr Sérène, nous ne soyons intimidés par les menaces des persécuteurs ni par rancune adversité. Nous vous le demandons par J.-C. N.-S Ainsi soit-il.

AUTRES SAINTS DU MARTYROLOGE ROMAIN.

A Todi, sainte Romaine, vierge.
A Bénévent , saint Milon, évêque.

Saint Sérène, Grec de naissance, quitta ses biens, ses amis et sa patrie pour aller servir Dieu dans la solitude, c'est-à-dire pour vivre dans le célibat dans les exercices de la prière et de la pénitence. Il vint à Sirmium en Pannonie, où il acheta un jardin qu'il cultivait lui-même, et dont les fruits et les légumes fournissaient à sa subsistance. La persécution s'étant allumée, il se cacha et revint à son jardin. Un jour qu'il était occupé à son travail, une femme de condition entra, comme pour se promener, à une heure indue. Que cherchez-vous? lui dit Sérène, qui pénétrait ses intentions : je ne suis pas tel que vous le voudriez ; ainsi, sortez au plus tôt, et soyez désormais plus attentive à garder la retenue qu'exige votre sexe.Cette femme, piquée de la remontrance, écrivit sur-le-champ à son mari qui était dans les gardes de Maximien, pour se plaindre d'une prétendue violence que Sérène aurait voulu lui faire. Le mari. courroucé, va trouver l'empereur, qui ordonna d'instruire l'affaire. Sérène rendit compte de sa conduite avec une telle naïveté que son innocence fut bientôt reconnue; mais une si belle conduite, dans un homme de sa profession, le fit soupçonner d'être chrétien, et, comme tel, il fut condamné à avoir la tête tranchée, l'an 307.

Que tout vous serve pour aller à Dieu. 1° La foi trouve de quoi s'édifier partout, à la vue d'un simple jardin comme la vue du ciel. En considérant les plantes qui produisent des feuilles, des fleurs, des fruits, l'homme de foi se dit « Voilà l'image de ce que je dois être, pour répondre à ma vocation. 2° Il faut que je travaille sans cesse à croître de vertu en vertu, et que je me fasse, de toutes mes pensées, de toutes mes actions, de tous mes désirs, comme autant de degrés pour arriver à cette perfection que Dieu exige de moi. » 3° Heureux le chrétien qui a de pareils sentiments! Les choses les plus indifférentes, en passant par ses mains. deviennent des moyens de sanctification.

Saint Matthias apôtre - 24 février.

PENSÉE. Si les chrétiens songeaient, comme ils le doivent au bienfait de leur vocation à la foi, l'Église n'aurait pas la douleur d'en voir tous les jours un si grand nombre vivre dans une affreuse négligence de leurs devoirs!...

PRATIQUE. Gardez-vous de toute intrigue, même pour obtenir un acte de justice. Dieu bénit la droiture, et déteste la duplicité:

PRIEZ pour les élections importantes, dans la religion et dans le civil.

ORAISON.

O Dieu, qui avez voulu que le bienheureux Matthias fût élevé au rang de vos apôtres : faites, par son intercession, que nous éprouvions sans cesse les effets de votre miséricorde : nous vous en supplions par J.-C. N.-S. Ainsi soit-il.

AUTRES SAINTS DU MARTYROLOGE ROMAIN.

Rome, sainte Primitive, martyre.

A Rouen, saint Pretextat, évêque et martyr.

 

Saint Matthias fut un des premiers disciples du Sauveur, et ne s'en sépara point depuis son baptême jusqu'à son ascension. Les fidèles étant assemblés pour attendre la descente du Saint-Esprit, saint Pierre leur dit que, pour accomplir l'Ecriture, il fallait choisir un douzième apôtre à la place de Judas. Deux de l'assemblée furent jugés plus dignes de cette éminente dignité : l'un était Matthias, et l'autre Joseph, appelé Barsabas, que sa piété extraordinaire avait aussi fait surnommer le Juste.On se mit aussitôt en prières, afin de connaître la volonté du ciel ; après quoi on procéda à l'élection par la voie du sort. Matthias ayant été désigné, on ne douta plus que Dieu ne l'eût choisi pour remplir la place vacante par la mort du traître Judas. Ici les motifs humains n'influent en rien dans un choix aussi important ; et, remarquons-le bien, aucun disciple ne se présente pour remplir la place vacante, parce qu'ils s'en croyaient tous indignes, et qu'ils craignaient de s'ingérer dans des fonctions si saintes contrairement à la volonté de Dieu, condition sans laquelle on ne saurait réussir dans la conduite des âmes. Le nouvel apôtre, après avoir reçu le Saint-Esprit, alla prêcher l'Évangile, et consacra le reste de sa vie aux travaux de son ministère. On présume qu'il fut martyrisé dans l'Ethiopie.

Notre vocation à la foi réclame sans cesse: 1° notre reconnaissance pour un don tout gratuit ; 2° notre zèle pour la gloire d'un Dieu si empressé de nous frayer la voie du bonheur ; 3° notre ferveur à lui être fidèles, afin de ne pas ressembler à tant d'infortunés, qui, après avoir été comme l'objet de ses complaisances, ont perdus par leur faute le précieux trésor qui leur avait été confié.

 

Saint Taraise évêque - 25 février.

PENSÉE. Un supérieur dont la vie est exemplaire a droit de s'élever contre les désordres de ses inférieurs, et il est sûr de parler avec succès. En effet, qu'opposer à celui qui pratique le premier la morale qu'il prêche aux autres?

PRATIQUE. Quand vous avez à reprendre quelqu'un, faites le avec douceur et bonté.

PRIEZ pour vos supérieurs.

ORAISON.

O Dieu, qui êtes la lumière et le pasteur des âmes fidèles, et qui avez élevé à la dignité d'évêque de votre Eglise le bienheureux Taraise, afin qu'il distribuât à vos brebis le pain de la parole, et qu'il les formât pas ses exemples : accordez-nous, par son intercession, la grâce de conserver la foi qu'il a prêchée, et de suivre la route que nous ont indiquée ses exemples. Par J.-C. N.-S. Ainsi soit-il.

AUTRES SAINTS DU MARTYROLOGE ROMAIN.

En Afrique, saint Donat et ses compagnons, martyrs,
A Nazianze, Saint. Césaire, frère de Saint  Grégoire le Théologien

Saint Taraise naquit à Constantinople vers le milieu du VIIIe siècle, de parents aussi distingués par leur position, qu'estimés pour leur attachement inviolable à la justice et à la religion. Sa pieuse mère entre autres leçons qu'elle lui donnait, insistait particulièrement sur la fuite des mauvaises compagnies. Le jeune Taraise ne fut pas plutôt entré dans le monde, qu'il se fit admirer par ses talents et par ses vertus. Il mérita d'être élevé à la dignité de consul, puis à celle de premier conseiller d'État sous Constantin et l'impératrice Irène sa mère. La connaissance qu'il avait de la vanité des choses humaines l'empêcha de se laisser éblouir par le faux éclat des hommes. Le séjour de la cour, ordinairement si préjudiciable à l'innocence, parce que tout y flatte les passions, n'altéra point les sentiments de piété gravés dans son coeur. C'était ainsi que Dieu le préparait à la place éminente qu'il lui destinait dans son Eglise. Ayant été du patriarche de Constantinople, il déploya, tout son zèle pour extirper l'hérésie des iconoclastes .Quelque, temps après, l'empereur voulut répudier l'impératrice Marie, pour épouser Théodote; sa dame d'honneur. Taraise refusa énergiquement d'y consentir. L'empereur passa outre. Dans une occasion sidélicate, le saint patriarche sut accorder ce qu'il devait à ce prince avec ce qu'exigeait de lui son ministère. Après avoir, pendant vingt-deux ans, donné l'exemple de toutes les vertus, il mourut l'an 806

Persévérez dans le bien.  Une âme n'a presque pas besoin d'être excitée dans le commencement d'une conversion franche. Sa ferveur la fait alors courir dans la voie des saints commandements ; mais ce premier feu s'amortira bientôt si elle n'a soin de 1ui fournir un aliment continuel.2°. Elle doit s'attendre aux plus rudes assauts du démon. Ce n'est point aux vaisseaux nouvellement sortis du port qu'en veulent les pirates, mais à ceux qui reviennent chargés de richesses Ainsi agit le démon.

Saint Porphyre évêque - 26 fevrier.

PENSÉE. Aucun obstacle n'est capable d'arrêter un zèle franc et généreux : quand il s'agit de voir Dieu honoré ou blasphémé, un chrétien, digne de ce nom, peut-il se sentir froid et demeurer indifférent ?

PRATIQUE. Contribuez de toutes vos forces à l'oeuvre de la propagation de la foi.

PRIEZ pour la conversion des infidèles.

ORAISON.

O Dieu, qui veillez sur votre peuple avec bonté, le gouvernez- avec amour, et lui donnez pour le conduire des vicaires qui sont les ministres de votre. charité : accordez, par l'intercession du bienheureux pontife Porphyre, l'esprit de sagesse à ceux que vous avez chargés du gouvernement de votre Eglise; afin que l'avancement spirituel des saintes brebis soit la joie éternelle des pasteurs. Par N.-S. Ainsi soit-il.

AUTRES SAINTS DU MARTYROLOGE ROMAIN.

En Pamphylie, S. Nestor, évêque. et martyr

A Vérone, S. Servule. évêque

 

Saint Porphyre naquit à Thessalonique, d'une famille noble et opulente. Il fut élevé avec grand soin dans la piété et dans l'étude des belles lettres. Son érudition, jointe à la connaissance des saintes Ecritures qu'il acquit ensuite, lui servit merveilleusement à défendre la religion, et à réfuter les païens et les hérétiques qui osèrent disputer avec lui. Le désir de se consacrer uniquement à Dieu dans la solitude lui fit quitter ses amis et sa patrie à l'âge de vingt-cinq ans, en 378. Il se retira dans le monastère de Scété en Egypte, où il passa cinq années dans tous les exercices de la vie monastique. Après cela il alla visiter les lieux saints, et vint s'enfermer dans une caverne près du Jourdain. Sa santé en fut tellement altérée qu'il fut forcé de se faire conduire à Jérusalem. Il ne cessait cependant de visiter les lieux saints, pour lesquels il avait une tendre dévotion. Dieu l'en récompensa, en le guérissant miraculeusement dans une. vision qu'il eut sur la montagne même du Calvaire. Le patriarche, charmé de sa piété et de son savoir, le fit évêque de Gaza. Les païens en furent alarmés, et non sans raison, car il déclara aussitôt une guerre ouverte et soutenue à l'idolâtrie. Son ministère et son zèle furent couronnés du plus heureux succès : les païens se rendirent peu à peu aux exhortations paternelles de leur saint pasteur ; et à sa mort, qui arriva l'an 420, il eut la consolation de laisser la ville de Gaza presque toute chrétienne.

Que de tribulations pour gagner les âmes à J.-C! 1°. de la part des doctrines fausses, superstitieuses, immorales, que l'on rencontre plus obstinées quelquefois chez les peuples civilisés; 2°de la part des passions, l'intérêt, l'ambition, les plaisirs, etc., qui s'irritent à la seule vue de la croix, au seul nom de Jésus-Christ ; 3° de la part des errements de la politique même, quand elle est athée ou indifférente.

manquant 27 février / Saint Romain - 28 février

PENSEE. Ne dites point : «  Il m'est impossible d'être vertueux... Mon mal est si grand, que rien ne peut le guérir »   On vous répondra que la miséricorde de Dieu est plus grande encore, et qu'avec sa grâce vous pouvez arriver à posséder toutes les vertus.

PRATIQUE. Pliez-vous au caractère des personnes an milieu desquelles vous vivez. Une barre de fer petit être utile dans l'ordre matériel; ce n'est qu'un scandale dans l'ordre spirituel.

PRIEZ pour vos amis.

 

ORAISON

Faites, nous vous en supplions, Seigneur, que nous soyons secourus par l'intercession du bienheureux Romain abbé; afin que celui dont vous vous êtes servi pour nous instruire de la perfection évangélique, continue à nous faire obtenir de vous le salut éternel. Par J.-C. N.-S.-Ainsi soit-il.

AUTRES SAINTS DU MARTYROLOGE ROMAIN.

A Pavie, translation des reliques de saint Augustin

En Provence, le bienheureux Cassien, célèbre par ses écrits.

 

Saint Romain quitta le siècle à l'âge de trente-cinq ans, pour aller vivre dans le monastère d'Ainai, près de Lyon. Peu de temps après, il se retira dans .une plus grande solitude, dans un vallon du Jura, nommé Condat, où une source d'eau et quelques arbres sauvages lui fournissaient une subsistance facile, tandis qu'il donnait tout son temps à la prière et à la lecture des conférences de Cassien. Lupicin son frère ne tarda point à venir l'y rejoindre. La réputation de leurs vertus et l'éclat des miracles qu'ils opéraient leur attirèrent bientôt un si grand nombre de disciples, qu'ils furent obligés de construire plusieurs monastères de l'un et de l'autre sexe. Nos deux saints les gouvernaient ensemble; mais avec une union qui ne faisait pas apercevoir la pluralité des supérieurs, ni la diversité du caractère, porté à sa sévérité dans Lupicin, plus enclin à la douceur dans Romain, Celui-ci mourut le premier vers l'an 460. Un de ses Miracles lés plus célèbres est la guérison subite de .quelques lépreux, dans un pèlerinage qu'il faisait au tombeau de saint Maurice. Lu­picin qui lui survécut environ vingt ans, n'avait pas moins de crédit, auprès de Dieu, et il se distinguait de ses frères par ses austérités extraordinaires.

Détachez-nous des créatures. 1°. Bon gré, mal gré, il faudra vous en séparer absolument à la mort. Travaillez donc à vous éviter des regrets pour ce terrible moment. 2° Quand on pense aux avantages infinis que l'on trouve au service de Dieu et aux récompenses qu'il promet, peut-on ne pas saisir avec ardeur toutes les occasions qui se présentent de lui témoigner son amour et de procurer sa gloire? 3° Lorsqu'on est dans ces saintes dispositions, on souffre avec patience les douleurs, la perte des biens, les disgrâces quand la gloire de Dieu y est intéressée. On va plus loin on les regarde comme un germe précieux de l'immortalité après la quelle on soupire.