Carmel

Décembre

Selon une coutume des Carmels, au début de chaque mois, les religieuses tiraient d'une corbeille posée sur les marches du choeur, un billet portant le nom d'un saint patron protecteur pour le mois, à découvrir et à vénérer spécialement. Voici le texte de ces billets du temps de Thérèse.

 feuillet du premier jour du mois - 8 cm. X 12,8 cm.

Saint Eloi évêque - 1er décembre

PENSÉE. Saint Éloi devint un saint en vivant au milieu du monde et à la cour : c'est qu'il ne fut point du monde, et qu'il se préserva de ses pièges par une fidélité constante aux exercices de la religion.

PRATIQUE. Veillez sur vos relations avec le monde.

PRIEZ pour les fidèles les plus exposés aux scandales du siècle.

 

ORAISON.

O Dieu, qui êtes la lumière des fidèles et le pas­teur des âmes ; qui avez donné à votre Église le bienheureux évêque Éloi afin qu'il distribuât à vos brebis le pain de la parole, et qu'il les formât par ses exemples : accordez-nous, par son intercession la grâce de conserver la foi qu'il a prêchée, et de suivre la route dans laquelle il a marché. Par J.-C.N.-S. Ainsi soit-il.

 

AUTRES SAINTS DU MARTYROLOGE ROMAIN.

Eu Poitou, sainte Florence, vierge. - Sainte Nathalie veuve

 

Saint Eloi naquit près de Limoges, vers l'an 588, de parents riches et vertueux, qui l'élevèrent dans la crainte de Dieu. Comme il montrait beaucoup d'adresse pour différents ouvrages, on le mit chez un orfèvre nommé Abbon, qui était le maitre de la monnaie à Limoges. Il jouissait d'une grande répu­tation pour son industrie. Sa probité, ses sentiments religieux et ses vertus le rendirent encore plus re­commandable : on ne se lassait pas d'admirer sa franchise, sa prudence, sa douceur, son penchant à obliger. Il assistait régulièrement aux offices de l'Eglise et aux instructions qui s'y faisaient. Sa ré­putation le fit appeler à la cour du roi Clotaire II, qui lui donna beaucoup de part à sa confiance. Le crédit dont il jouissait auprès des grands ne l'empêcha point d'exercer sa profession : il se plaisait surtout à faire de très belles chasses pour les reli­ques des saints. Ses travaux ne le détournaient au­cunement de ses exercices de piété. Ses belles qua­lités firent songer à lui pour l'épiscopat : il ne put, se refuser aux voeux des habitants de Noyon et de Tournay, siège unis par saint Médard. Il retraça les vertus et obtint les mêmes succès que ce grand évêque, et mourut en 659.

Dans le monde, on a à remplir des devoirs de poli­tesse, d'amitié et de charité ; mais rien ne s'oppose à ce qu'ils s'accordent .avec les devoirs de piété. 1° Ces devoirs doivent porter l'empreinte de la sincérité, et ne point con­sister en de pures formules. L'amitié n'est qu'hypocrisie de la part de gens que leurs passions tyrannisent. 2° On ne  doit pas donner un temps trop considérable à la conversation : s'il est nécessaire de recevoir des visites inutiles, on doit chercher du moins à les abréger pour éviter la perte du temps.

Sainte Bibiane vierge et martyr - 2 décembre

PENSÉE. La seule affaire qu'ait un chrétien dans le monde et qui puisse le rendre parfaitement heureux, c'est de chercher Dieu, de soupirer après la possession de sa grâce et de son amour, et de se soumettre en tout à sa sainte volonté.

PRATIQUE. Ne craignez rien de la fureur des méchants, dès que votre confiance est en Dieu.

PRIEZ pour les âmes soumises à de plus rudes épreuves.

 

ORAISON.

O Dieu, qui êtes l'auteur de tous biens, et qui avez réuni dans la bienheureuse Bibiane, votre ser­vante, la fleur de la virginité avec la palme du mar­tyre; nous vous demandons, par son intercession, que vous unissiez nos esprits à vous par la charité, afin qu'étant délivrés de tous les périls qui nous en­vironnent nous puissions acquérir vos récompenses éternelles. Par J.-C. N.-S. Ainsi soit-il.

 

AUTRES SAINTS DU MARTYROLOGE ROMAIN,

A Rome, sainte Aurélie, martyre.

En Afrique, saint Sévère, martyr.

 

Sainte Bibiane naquit à Rome de parents chrétiens, et y vivait dans une grande sainteté. Ayant perdu ses parents, elle se vit seule avec sa soeur Démétrie, et privée de tout ce qu'elles possédaient dans le monde. Elles éprouvèrent pendant cinq mois toutes les rigueurs de la pauvreté; mais elles firent afin usage de cette épreuve. Apronien, gouverneur de Rome en 303, et persécuteur des chrétiens, s'est flatté de vaincre la constance de ces saintes par la misère. Il se trompa. Il les fit donc comparaitre devant lui. Dieu permit que Démétrie, après avoir généreusement confessé sa foi, tombât morte aux pieds du juge. Apronien fit remettre Bibiane entre les mains d'une méchante femme nommée Ruffine. Celle-ci, voyant l'inutilité des artifices le avait employés pour séduire la sainte, eut recours aux plus indignes traitements, qui n'eurent pas plus de succès que les caresses. Apronien, furieux d'être vaincu par une jeune vierge, la condamna à mort. Elle fut attachée à un pilier, et battue avec des fouets garnis de plomb. Elle souffrit ce supplice avec joie, et mourut sous les coups des maux.

Le détachement du monde, quelque sincère qu'il soit, ne peut se conserver sans les plus grandes précautions. 1°Il faut l'entretenir et le perfectionner par la disposition actuelle de sacrifier tout ce que nous possédons dans le cas où Dieu le demanderait, 2°. Cette disposition doit être accompagnée de vifs sentiments de foi et de charité, et sera récompensée dans cette vie par des consolations et des grâces abondantes, et dans l'autre par un poids immense de gloire

Saint François Xavier - 3 décembre

PENSÉE. «  Des millions d'idolâtres se convertiraient sans peine, s'il y avait plus de personnes qui cherchassent, non leurs intérêts, mais ceux de J.-C. » (saint François Xavier)

PRATIQUE. Le zèle pour l'oeuvre de la propagation de la foi.

PRIEZ pour la conversion des infidèles.

 

ORAISON.

O Dieu, qui avez voulu faire entrer les peuples des Indes dans votre Église, par la prédication et par les miracles du bienheureux François ; daignez nous faire la grâce que, recevant la gloire de ses mérites, nous suivions aussi l'exemple de ses vertus. Par J.-C. N.-S. Ainsi soit-il.

 

AUTRES SAINTS DU MARTYROLOGE ROMAIN.

En Judée, saint Sophonie, prophète.

En Pannonie, saint Agricole, martyr

 

Le zèle pour la conversion des peuples est une prérogative qui appartient à l'Eglise catholique, et qu'aucune secte ne saurait lui disputer. Parmi les missionnaires qu'elle a suscités dans le XVIe siècle pour travailler avec le plus de succès à ce grand ouvrage, on doit donner la première place à saint François Xavier, ce thaumaturge des derniers temps que le pape Urbain VIII appelle, à juste titre, l'Apôtre des Indes. Il naquit dans la Navarre l'an 1506.Après avoir fini ses études au collége de Sainte-Barbe, à Paris, il professait la philosophie, quand saint Ignace arriva à Paris. Ce saint, si versé dans voies de Dieu, se servit de la vanité de Xavier ­pour lui inspirer le goût des choses célestes, en lui répétant souvent ces paroles : Que sert à l'homme de gagner tout le monde, s'il vient à perdre son âme ? Xavier se convertit et devint un des premiers compagnons d'Ignace. La compagnie de Jésus ayant été instituée, Jean III, roi de Portugal, ayant demandé des missionnaires pour les Indes orientales, Xavier fut destiné à cette pénible entreprise. Les dispositions héroïques qu'il y apporta méritèrent que Dieu renouvelât en sa personne tout ce que l'Eglise naissante avait vu de merveilles. Il mourut dans l'île de Sancian, en 1552. Il a laissé des lettres admirables qui devraient être le manuel de tous ceux qui suivent la même carrière.

Le vrai zèle de la gloire de Dieu se distingue : 1° par une grande abnégation de soi-même, se tenant prêt à souffrir toutes les privations, à entreprendre tous les travaux, à essuyer toutes les humiliations, pour obtenir que J.-C. soit plus connu et plus aimé ; 2° par un dévouement plein de douceur et de prudence, de franchise et de loyauté, qui se manifeste dans ses paroles et dans toute sa conduite, comme étant profondément ancré dans le coeur.

Sainte Barbe vierge et martyre - 4 décembre

PENSÉE. Il est bon de prier Dieu de ne point nous abandonner au moment critique de la mort ; mais ne comptons pas témérairement sur l'effet de nos prières. L'infaillible moyen de bien mourir est d'y penser sans cesse et de s'y tenir toujours prêt.

PRATIQUE. Faites, chaque mois, une préparation à la mort.

PRIEZ pour les agonisants.

 

ORAISON.

Recevez, Seigneur, les dons que nous vous offrons en solennisant la fête de la bienheureuse Barbe, votre vierge et martyre, par l'intercession de laquelle nous espérons obtenir notre délivrance. Par J.-C. N.-S. Ainsi soit-il.

 

AUTRES SAINTS DU MARTYROLOGE ROMAIN.

En Angleterre, saint Osmond, évêque.

En Berry, saint Ciran, abbé.

 

Sainte Barbe est honorée, avec une dévotion particulière, chez les Grecs, les Latins, les Moscovites et les Syriens ; mais on n'a rien de certain sur sa vie, et ses différents actes qu'on a publiés n'ont fait qu'obscurcir son histoire. On doit, suivant Baromus, donner la préférence à ceux qui la font disciple d'Origène, et qui mettent son martyre à Nicomédie, sous le règne de Maximin 1er lequel excita la sixième persécution générale en 255. D'autres, qu'on regarde comme plus exacts, disent que la sainte souffrit à Héliopolis en Egypte, sous le règne de Galère, vers l'an 306. Sainte Barbe est devenue la patronne des artilleurs, probablement parce qu'on l'invoque spécialement pour être préservé des effets désastreux de la foudre.

La raison, l'autorité et l'exemple des Saints se réunissent pour prouver l'utilité de la science. 1° C'est, après la vertu, l'avantage le plus précieux dont les hommes puissent jouir. Il ne tient même qu'à eux de s'en servir pour se confirmer dans l'amour de la religion et dans la piété. 2°. Les hommes destinés aux grandes places deviennent, par la science, plus capables de se conduire et de conduire les autres : elle les préserve des suites funestes de l'oisiveté; elle remplit, d'une manière aussi utile qu'agréable, leurs moments de loisir elle leur donne du goût pour ce plaisir pur que produisent les connaissances acquises, et qui ne le cède qu'à celui qui provient de la pratique de la vertu ; elle embellit toutes les facultés de l'âme.

Saint Sabas abbé - 5 décembre

PENSÉE. Défions-nous de nous-mêmes; examinons, sondons notre propre coeur, et ne craignons rien tant que d'en être la dupe. Les autres hommes nous trompent souvent; mais nous nous trompons bien souvent nous-mêmes.

PRATIQUE. Amour de l'obéissance.

PRIEZ pour vos supérieurs.

 

ORAISON.

Nous vous prions, Seigneur, que l'intercession du bienheureux Sabas, abbé, nous rende agréables à votre divine majesté; afin que nous obtenions, par ses prières, les grâces que nous ne pouvons espérer de nos mérites. Par J.-C. N.-S. Ainsi soit-il.

 

AUTRES SAINTS DU MARTYROLOGE ROMAIN

A Pavie, saint Dalmace, évêque et martyr.

A Trêves, saint Nicet, évêque

 

Saint Sabas, l'un des plus célèbres patriarches de l'ordre monastique en Palestine, naquit l'an 439 près de Césarée. Il était encore jeune, quand, pour faire cesser une division survenue entre des parents avides, au sujet de l'administration de ses biens, il prit le parti de renoncer à tout, et entra dans un monastère voisin de la ville, où il devint un modèle de ferveur. Le désir de visiter les saints lieux l'ayant conduit à Jérusalem, il s'attacha à saint Théotime, qui le forma, suivant son attrait, aux pratiques les plus parfaites de la solitude et de la mortification. Mais, après la mort du saint- abbé, le relâchement se mit parmi ses moines, et Sabas les quitta pour s'enfoncer dans le désert du Jourdain, où il s'établit dans une grotte presque inabordable. On vint cependant l'y trouver en foule, et il se vit obligé de fonder plusieurs monastères. La réputation de sa sainteté allant toujours croissant, le patriarche de Jérusalem l'ordonna prêtre; et le nomma supérieur de tous les anachorètes de la Palestine. Il mourut, chargé d'années et de mérites, l'an 532.

Il n'est pas rare de rencontrer des hommes illusionnés par leurs passions, et s'endormant dans une fausse sécurité, aveuglés par leurs vices. 1° Que la conversion de cette sorte de pécheurs est difficile ! Il y a moins à désespérer d'un pécheur qui se reconnait pour tel que de celui qui s'appuie sur une fausse justice .L'un sent sa misère, tandis que l'autre se couronne de ses propres mains. 2° Rien de plus commun que ces consciences égarées qui inventent des prétextes pour justifier ce qu'il y a de plus condamnable, et qui semblent prendre à tâche d'oublier que le salut ne s'obtient que par la mortification des passions.

Saint Nicolas évêque - 6 décembre

PENSEE. Bienheureux ceux qui enseignent aux autres le chemin de la vertu, de la sagesse et de la piété : ils brilleront, dit l'Esprit-Saint, comme des étoiles dans l'éternité.

PRATIQUE. Attachez une grande importance à l'éducation de la jeunesse; estimez-vous heureux si vous avez occasion d'y concourir.

PRIEZ pour les maîtres qui instruisent les enfants.

 

ORAISON.

Dieu, qui avez fait éclater par une infinité de miracles le bienheureux évêque Nicolas; faites que par ses mérites et par ses prières nous soyons délivrés du feu de l'enfer. Par J.-C. N.-S. Ainsi sort-il.

 

AUTRES SAINTS DU MARTYROLOGE ROMAIN.

A Rome, sainte Asèle, vierge.

En Afrique, sainte Denise, martyre.

 

La grande vénérations qu'on a pour saint Nicolas depuis tant de siècles , chez les Grecs et chez les Latins, et cette multitude de temples bâtis sous son invocation, sont des témoignages incontestables de son éminente sainteté. Il est regardé comme le patron des enfants, parce qu'il fut sans doute lui-même, dans ses premières années, un modèle d'innocence et de vertu. On rapporte d'ailleurs qu'il prenait un plaisir extrême à former cet âge tendre à la piété, et que trois jeunes filles se trouvant en danger de perdre leur innocence, il s'employa efficacement pour les en retirer et les mettre en état de s'établir honnêtement. Il était abbé d'un monastère où il s'était retiré, quand il fut élu archevêque de Myre en Lycie. Le don des miracles que Dieu lui accorda dans un degré éminent, une piété extraordinaire, un zèle ardent et infatigable, rendirent partout son nom célèbre. Il mourut à Myre l'an 352, et fut enterré dans sa cathédrale

Il est nécessaire que la vie des instituteurs s'accorde avec leurs instructions. 1° Les enfants ont coutume de les copier en tout. S'ils les voient livrés aux plaisirs des sens, sujets à l'orgueil, à l'impatience, à la colère, ils se laisseront maîtriser par les mêmes passions et on leur recommandera inutilement la pratique des vertus contraires. 2° Les personnes chargées de l'éducation des enfants doivent donc se persuader que le succès de leurs soins dépend principalement de leurs exemples. Leurs élèves croiront toujours que ce qu'ils leur voient faire est permis, et les plus belles maximes ne produiront aucun effet si elles se trouvent en opposition avec leur conduite.

Saint Ambroise évêque et docteur de l'église - 7 décembre

PENSEE « Si c'est par une légèreté indiscrète que quelqu'un a parlé contre nous, nous ne devons pas y faire attention ; si c'est par folie, nous devons avoir pitié de lui ; si c'est de propos délibéré, nous devons lui pardonner » (l'empereur Théodose).

PRATIQUE. Soyez indulgent, mais ferme.

PRIEZ pour les princes chrétiens.

 

ORAISON.

O Dieu, qui avez donné à votre peuple le bienheureux Ambroise pour être l'instrument de son salut éternel ; faites, nous vous en supplions, que, l'ayant eu sur la terre pour docteur et directeur de notre vie, nous méritions de l'avoir pour intercesseur dans le ciel. Par J-C  N-S. Ainsi soit-il

 

AUTRES SAINTS DU MARTYROLOGE. ROMAIN.

A Alexandrie, saint Agachon. soldat et martyr.

À Meaux, sainte Fare, vierge

 

Saint Ambroise naquit en l'an 340, dans une  ville des Gaules, où son père présidait en qualité de préfet du prétoire. Il reçut une bonne éducation conforme à sa naissance, XXXXXX de la piété qui distinguait sa famille; XXXXXXX gouverneur de Milan lorsqu'il fut appelé, XXXXXX inspiration, au siège épiscopal de cette ville. Tous les moyens qu'il employa pour s'en défendre ne servirent qu'à confirmer la haute opinion qu'on avait de lui, et sa conduite ne tarda pas à la justifier pleinement. On vit briller en lui toutes les qualités qui font les grands évêques et les grands saints, un zèle infatigable à s'instruire lui-même et à instruire son peuple, un désintéressement exemplaire et une libéralité sans bornes, une tendre compassion pour les pécheurs repentants, une exactitude rigoureuse dans le choix de ceux qui embrassaient les saintes fonctions du ministère, et un rare talent pour les former. On remarque surtout, entre mille traits qui honorent sa vie, la conversion de saint Augustin, dont l'Eglise fut redevable à sa charité paternelle, plus encore qu'à l'éloquence de ses discours, et la pénitence publique qu'il imposa à l'empereur Théodose après le massacre de Thessalonique. Il mourut en 397.

Saint Ambroise sut allier un zèle inflexible pour l'observation de la loi de Dieu avec une prudence, une douceur et une charité extraordinaires. 1°. Aussi gagnait-il tous les coeurs. On connaissait le motif de sa fermeté, et on l'aimait, parce qu'elle était tempérée par la plus tendre charité. Saint Augustin s'attacha à lui la première fois qu'il le vit, quoiqu'il fût encore esclave du monde et de ses passions. «Pouvais-je, dit-il, faire autrement, à la vue d'un homme qui annonçait une âme si belle et un coeur si bon?» 2° Quand quelqu'un se montre notre ami par ses paroles et par toute sa conduite; quand il nous a persuadés que nos intérêts lui sont aussi chers que les siens, toutes les avenues de notre âme lui sont ouvertes; ses avis ne peuvent manquer de faire une impression profonde.

Immaculée conception de la Sainte Vierge Marie - 8 décembre

PENSEE. « L'opinion de l'immaculée conception de Marie a je ne sais quelle force qui persuade les âmes pieuses. Après les articles de foi, je ne vois guère de chose plus assurée » (Bossuet).

PRATIQUE. Soyez jaloux de défendre les privilèges glorieux de Marie mais aussi soyez soigneux de conserver la pureté et l'humilité qu'ils inspirent.

PRIEZ pour les serviteurs de Marie.

 

ORAISON.

Seigneur, accordez, nous vous en supplions, à vos serviteurs, le don de votre grâce céleste; afin que, comme ils ont reçu le commencement de leur salut dans l'enfantement de la sainte Vierge, ils reçoivent l'accroissement de la paix dans la solennité de sa conception immaculée. Par J.-C. N.-S. Ainsi Soit-il.

 

AUTRES SAINTS DU MARTYROLOGE ROMAIN.

À Trèves, saint Euchaire évêque.

En l'île de Chypre, saint Sophrone, évêque.

 

L'immaculée conception de Marie est cette glorieuse prérogative accordée à l'auguste Vierge d'avoir été exempte de la tache originelle, commune à tous les enfants d'Adam, et ornée, dès le premier moment de son existence, de la grâce sanctifiante et de tous les dons qui l'accompagnent, dans un degré proportionné à l'incomparable perfection à laquelle elle devait parvenir. Quoique l'Eglise n'en ait pas fait un article de foi, et qu'elle ait même défendu de censurer l'opinion contraire elle incline manifestement vers cette pieuse croyance, et la favorise exclusivement dans son enseignement comme dans sa pratique. La confiance des fidèles, dans ces derniers temps surtout, à Marie conçue sans péché, a été justifiée par tant de grâces singulières, que le moindre doute à cet égard serait un scandale. Mille motifs ne permettent pas de penser que celle qui était destinée à donner au monde l'auteur de toute sainteté ait jamais pu être souillée du péché, ni que celle qui est élevée à un ordre supérieur à celui des Anges mêmes ait pu, même un seul instant, être dans l'esclavage honteux du démon. Non, Marie est toute belle, et il n'y a jamais eu de souillure en elle.

Les grâces signalées que reçut Marie dans sa conception furent le germe des vertus éminentes qu'elle pratiqua depuis. 1° Affranchie de toute inclination perverse, l'entrée de son coeur fut fermée â l'orgueil et aux affections déréglées pendant le cours de sa vie mortelle. Quoique élevée à la plus sublime dignité, elle ne voyait en elle que néant, et rapportait à Dieu toute la gloire des avantages qu'elle possédait. Elle se reconnaissait indigne du choix que Dieu avait fait d'elle. 2° Comment après cela nous livrer à l'orgueil, et empêcher l'effet des vues de miséricorde que Dieu avait à notre égard? Notre coeur ne peut recevoir l'effusion de la grâce, tant que le poison de l'amour-propre en remplit la capacité

Sainte Léocadie vierge et martyre - 9 décembre

PENSÉE. Que la chasteté a de beauté et d'éclat ! Sa mémoire est immortelle, et elle est en honneur devant Dieu et devant les hommes (Sap., IV,1)

PRATIQUE. Aimez la pureté, et défiez-vous des pièges que le monde sème sous les pas de l'innocence.

PRIEZ pour les vierges exposées à de perfides séductions.

ORAISON

Dieu tout-puissant et éternel, qui avez donné à la bienheureuse Léocadie la force de remporter la palme de 1a virginité et du martyre : accordez-nous par ses prières la grâce de conserver. une entière pureté de corps et d'esprit ; de sorte que nous ne soyons vaincus ni par les attraits de la concupiscence, ni par la rigueur des maux et de l'affliction. Nous vous le demandons par J.-C. N.-S. Ainsi soit-il,

AUTRES SAINTS DU MARTYROLOGE ROMAIN.
A Limoges, sainte Valère, vierge et martyre.
A Périgueux, saint Sulran, abbé

Le nom de sainte Léocadie est très célèbre en Espagne. Elle était née à Tolède. Son zèle à professer la religion chrétienne la fit connaître durant la persécution de Dioclétien. Le gouverneur Dacien, fameux par sa cruauté contre les disciples de J -C., ordonna qu'elle fût arrêtée. Après avoir souffert d'horribles tourments, on la conduisit en prison, où elle mourut. Ce qu'elle avait entendu raconter du martyre de sainte Eulalie lui avait inspiré un désir ardent de verser son sang pour la foi ; elle demanda à Dieu la grâce d'être bientôt retirée du monde, et de partager la gloire comme les combats d'Eulalie, et elle ne cessa de répéter cette prière jusqu'à sa bienheureuse mort. Elle est patronne de Tolède, où il y a trois églises célèbres qui portent son nom.

Quiconque veut être chaste, le sera, quelles que soient les difficultés qu'il ait à vaincre : 1° s'il fuit généreusement les occasions dangereuses; 2° s'il prie avec ferveur le Dieu de toute sainteté de l'aider du secours de sa grâce, par l'intercession de la plus pure des vierges ; 3° s'il s'approche avec foi des sacrements pour y puiser des forces contre sa faiblesse

Sainte Eulalie vierge et martyre - 10 décembre

PENSEE. La charité, si elle n'est courageuse, n'est qu'une fausse charité. Nous disons que nous aimons bien le bon Dieu : quelle preuve en donnons-nous? Savons-nous souffrir avec patience? Mais, si les plus petits efforts nous coûtent, comment souffririons-nous le martyre?

PRATIQUE. Soyez fervent et fidèle dans les plus petites choses.

PRIEZ pour les âmes tièdes.

 

ORAISON.

O Dieu, qui entre les effets merveilleux de votre puissance avez accordé la couronne du martyre au sexe même le plus faible : faites que célébrant le triomphe de la bienheureuse Eulalie, vierge et martyre, nous profitions de ses exemples pour marcher dans la voie qui conduit à vous. Par J.-C N-S. Ainsi soit-il.

 

AUTRES SAINTS DU MARTYROLOGE ROMAIN.

A Rome, saint Melchiade, pape

 Vienne, saint Sindulphe, évêque

 

Sainte Eulalie naquit à Mérida vers la fin IIIe siècle. Dès son enfance, elle fit paraitre une admirable douceur de caractère, une modestie rare, une tendre piété, et un grand amour pour l'état de virginité. Elle n'avait encore que douze ans lorsque la publication des édits sanglants de Dioclétien l'enflamma d'une sainte ardeur de donner sa vie pour J. C. Sa mère, alarmée de cette disposition, crut devoir la mener à la campagne ; mais Eulalie, poussée par un mouvement intérieur de l'Esprit-Saint, s'échappa pendant la nuit, et vint à Mérida, où, trouvant le juge Dacien assis sur son tribunal, elle osa lui reprocher en face son impiété et sa cruauté. Dacien la fit arrêter; mais, ayant pitié de sa jeunesse, il employa tour à tour les caresses et les menaces pour l'engager à sacrifier, et il alla jusqu'à lui dire qu'elle ne souffrirait rien si elle voulait prendre seulement du bout du doigt un peu de sel et d'encens. Tout fut inutile; Eulalie renversa l'idole, et elle fût aussitôt livrée à la fureur des bourreaux, qui la firent périr dans les plus cruelles tortures l'an 304.

Le mal devient plus considérable dans la suite des temps, parce que l'amour du monde, si sévèrement proscrit dans l'Evangile, étend impudemment ses ravages. 1°. L'esprit du christianisme règne cependant et régnera toujours. Dieu se réserve dans tous les temps un certain nombre d'âmes choisies qui ne vivent que pour lui. 2° Quels doivent être nos sentiments à la vue de cette corruption et de cet oubli de Dieu qui ont gagné tous les états? Tremblons, veillons, tenons-nous sur nos gardes, pour ne pas nous laisser entraîner par le torrent du mauvais exemple. Ce n'est pas la multitude, mais l'Evangile que nous devons suivre.

Saint Damase pape - 11 décembre

PENSEE. La science destinée à perfectionner l'esprit humain devient souvent préjudiciable ; ceci vient du choix qu'on fait de ses études, et plus communément encore de la manière dont on étudie.

PRATIQUE. Offrez votre travail à Dieu avant de le commencer.

PRIEZ pour les étudiants.

 

ORAISON.

Seigneur, exaucez nos prières, et, vous laissant apaiser par l'intercession du bienheureux Damase, votre confesseur et pontife, accordez-nous le pardon de nos péchés et la paix. Par J.-C. N.-S. Ainsi soit-il.

 

AUTRES SAINTS DU MARTYROLOGE ROMAIN.

A Amiens, saint Fuscien, martyr.

A Plaisance, saint Savin, évêque,

 

Saint Damase naquit à Rome au commencement du IVe siècle, et embrassa l'état ecclésiastique. Il était archidiacre de l'Eglise romaine, lorsque Constance exila le pape Libère à Bérée en 355. Il le suivit dans son exil; mais il revint bientôt à Rome, où il servit utilement l'Eglise. Aussi, à la mort de Libère, il fut élu pour lui succéder. Ursin, son compétiteur, excita une révolte qui nécessita des mesures de sévérité, mais où le saint pape n'eut d'autre part que celle qui convenait au père commun des fidèles. Délivré de la crainte du schisme, Damase s'appliqua tout entier à éteindre en Occident les restes de l'arianisme et à prévenir les progrès de l'apollinarisme en Orient. Il tint à ce sujet plusieurs conciles, dans l'un desquels se trouve le catalogue des livres canoniques reçus par l'Eglise catholique, tel que nous l'avons à présent. Dans les éloges que les anciens ont donnés au pape Damase ils ont surtout relevé sa constance à maintenir la pureté de la foi, l'innocence de ses moeurs, sa profonde humilité, sa charité pour les pauvres, son zèle à décorer les lieux saints; enfin son savoir extraordinaire. Ce grand pape mourut en 384.

Si nous n'étudions comme les Saints ; si, à leur exemple, nous ne nous proposons pas une fin digne d'un chrétien ; si nous ne sanctifions pas nos études par la prière, quel fruit retirerons-nous de notre travail pour l'éternité? 1°Défions-nous de cet amour de l'étude qui dégénère en passion. 2°. Autrement nous ne serions bientôt plus conduits que par une curiosité dangereuse, qui, en captivant notre âme et en desséchant notre coeur, nous rendrait incapables de louer dignement le Seigneur, de méditer sa loi sainte, et produirait enfin les désordres qu'entraînent les autres passions lorsqu'elles ne connaissent plus de frein

Saint Corentin évêque de Quimper - 12 décembre

PENSÉE. Seigneur, vous qui sondez les coeurs, vous savez que je cherche votre gloire et non la mienne. Je ne me propose point d'acquérir des royaumes périssables, mais d'étendre la connaissance de votre nom...

PRATIQUE. Le zèle de faire connaître et aimer J.-C.

PRIEZ pour les missionnaires.

ORAISON.

O Dieu, qui avez rendu célèbre ici-bas, et qui glorifiez éternellement aux cieux le bienheureux pontife Corentin ; faites, nous vous en supplions que son intercession nous protège sans cesse auprès de vous dans la ferme confiance que nous avons qu'il est, par une charité perpétuelle, notre pasteur et notre père. Par .J.-C. N.-S. Ainsi soit-il

 

AUTRES SAINTS DU MARTYROLOGE ROMAIN.
A Rome, saint Synèse. martyr.
A Trèves, saint Maxence, martyr

On n'a rien de bien certain sur sa vie de saint Corentin. Il paraît cependant qu'après avoir fait ses études il se retira du monde, pour mieux travailler à son salut, par la méditation, le jeûne et la prière. Sa solitude se trouvait près d'un étang, où probablement il pêchait chaque jour un poisson qui servait de nourriture. La divine Providence ne permit pas que ses vertus fussent à jamais cachées aux hommes; il fut découvert dans sa retraite, et on le força d'accepter d'être le pasteur d'un peuple qui avait conçu pour lui la plus grande vénération. Il fut sacré, disent les légendes du temps, par saint Martin de Tours, et devint le premier évêque de Quimper, dans la basse Bretagne. Son zèle pour répandre  les lumières de la foi, son amour pour son troupeau , éclatèrent bientôt par les succès qu'obtint sa sollicitude pastorale. Il mourut plein de mérites, et depuis on ajouta son nom à celui de la ville de Quimper.

Quel est le mérite de la pureté d'intention? 1°. Elle relève les actions les plus basses en apparence. 2°. Faites sans une intention sainte, les actions les plus brillantes perdent tout leur prix. 3°. Ce n'est point assez d'avoir offert nos actions à Dieu dès le matin; renouvelons cette offrande de temps en temps dans la journée.

Sainte Lucie vierge et martyre - 13 décembre

PENSÉE. La perversité de notre nature tendra toujours à la corruption, si nous n'avons de bonnes habitudes à lui opposer, et si ces habitudes ne sont entretenues et fortifiées par une vigilance continuelle sur nous-mêmes.

PRATIQUE. Ranimez votre confiance en Dieu, le soutien des faibles qui implorent son secours.

PRIEZ pour les vierges chrétiennes.

 

ORAISON.

Exaucez-nous, ô Dieu qui êtes notre salut; afin que, nous réjouissant de la fête de la bienheureuse Lucie, votre vierge et martyre, nous soyons animés des sentiments d'une sainte dévotion. Par J.-C, N.-S. Ainsi soit-il.

 

AUTRES SAINTS DU MARTYROLOGE ROMAIN,

A Cambrai, saint Aubert, évêque

A Strasbourg, sainte Odile, vierge.

 

Sainte Lucie (vulgairement sainte Luce) si célèbre dans l'histoire de l'Eglise de Sicile, sortait d'une famille noble et riche de Syracuse. Elle eut le bonheur d'être élevée dans la religion chrétienne. Elle était encore enfant lorsque son père mourut. Euty­chie, sa mère, eut soin de lui inspirer les plus vifs sentiments de piété. Ces premières impressions, que la grâce faisait fructifier, opérèrent de merveilleux effets. Lucie n'avait de goût que pour la vertu, et elle promit à Dieu, dans un âge encore tendre, de garder une virginité perpétuelle. Mais elle tint ce voeu secret; et sa mère, qui l'ignorait, lui proposa de se marier. Sa mère tomba malade, et ne recouvra la santé que par une faveur du ciel. Lucie découvrit alors à sa mère son dessein, et sa mère lui permit de suivre ses .pieuses inclinations. Le jeune homme, auquel Lucie avait été destinée, était païen. Lorsqu'il eut appris qu'elle était résolue de rester vierge, et qu'elle vendait ses biens pour les distribuer aux pauvres, il entra dans une grande fureur, et fut la dénoncer d'être chrétienne. Le juge la condamna à être exposée dans une maison de prostitution; mais Dieu veilla sur sa pudeur, et personne n'osa y porter atteinte. Les tourments qu'on employa pour vaincre sa constance furent également sans succès. On la remit en prison toute couverte de plaies, et elle y mourut vers l'an 304.

Comment prévenir, comment réparer le mal s'il arrive? 1°. Avant, les fautes, ne négligez rien pour les prévenir. Il n'en est pas de si légères, qui ne puissent occasionner les plus grands relâchements. 2°. Après les fautes, ne s'étonner de rien, demander pardon à Dieu, et reprendre ses exercices avec plus de courage

Saint Nicaise évêque et martyr - 14 décembre

PENSEE. Souvent la divine Providence nous donne de sévères avertissements par diverses circonstances qu'elle fait naître en dehors des prévisions humaines. Ecoutons la voix de Dieu, de quelque part qu'elle vienne : elle est le gage de la miséricorde; évitons qu'elle devienne le premier coup de la justice.

PRATIQUE. Songez à vous rendre toujours meilleur.

PRIEZ pour les coeurs lâches au service de Dieu.

ORAISON.

O Dieu, la force invisible des fidèles, qui nous consolez dans les afflictions de cette vie par la vue de la gloire que vous accordez à vos Saints : daignez allumer dans nos coeurs le feu de cet ardent amour dont furent embrasés vos glorieux martyrs Nicaise et ses compagnons. Par J.-C. N.-S. Ainsi soit-il.

 

AUTRES SAINTS DU MARTYROLOGE ROMAIN.
A Pavie, saint Pompée, évêque.
A Poitiers, saint Fortunat, évêque

Une armée de barbares passa de la Germanie dans la Gaule au XVe siècle, et en ravagea une partie. Ces barbares s'étant présentés devant la ville de Reims, qui était sans défense, ils la prirent et la pillèrent. Le saint évêque Nicaise avait prédit à son peuple cette calamité. Lorsqu'il vit l'ennemi dans la ville, il ne s'occupa plus que du salut des âmes confiées à ses soins; il courait de maison en maison pour exhorter les habitants à s'armer de courage. En voulant sauver la vie à quelques-uns de ses enfants spirituels, il s'exposa lui-même à la fureur des infidèles, qui, après l'avoir accablé d'insultes et d'outrages, lui coupèrent la tête. Florent, son diacre, et Jocond, son lecteur, furent traités de la même manière. Eutropie, sa soeur, qui était une vierge d'une grande vertu, fut épargnée. Mais, comme elle n'ignorait pas le dessein des barbares; elle s'écria qu'elle aimait mieux mourir que de perdre sa foi et son honneur. Elle eut à peine, fini de parler, qu'on la massacra. Elle fut ensuite enterrée, avec son saint frère, dans le cimetière de Saint-Agricole, où plusieurs miracles rendirent leur tombeau célèbre.

Soyons fermes dans la foi. 1°.Le vrai courage se montre dans les grands dangers, mais il se forme dans les petites épreuves. 2° Exerçons-nous surmonter les difficultés journalières, et surtout celles de notre état, et par là nous nous trouverons préparés aux plus terribles combats.

Saint Mesmin abbé - 15 décembre

PENSEE. Perdre sans inquiétude un temps qui, jamais ne reviendra, quelle folie ! Ce moment accordé. aux damnés changerait leur supplice en une béatitude éternelle !...

PRATIQUE. Songez à donner en tout le bon exemple.

PRIEZ pour les personnes que vous aurez pu scandaliser par le passé

 

ORAISON.

Faites, Seigneur, que nous soyons secourus par l'intercession du bienheureux Mesmin , abbé ; afin que celui dont vous vous êtes servi pour nous instruire de la perfection évangélique continue à nous faire obtenir de vous le salut éternel. Par J.-C. N.-S. Ainsi. soit-il.

 

AUTRES SAINTS DU MARTYROLOGE ROMAIN.

A Rome, saint Valérien, martyr.

En Aragon, saint Urbice, solitaire.

 

Saint Maximin (vulgairement saint Mesmin) était neveu de saint Euspice, prêtre de Verdun, en faveur duquel le roi Clovis fonda, en 508, le célèbre monastère de Mici, à deux lieues d'Orléans. Euspice gouverna deux ans ce monastère en qualité d'abbé.  Son neveu lui succéda en 510. La réputation de sainteté dont il jouissait lui attira un grand nombre de disciples. On distingue, parmi ceux qu'il forma à la perfection évangélique, plusieurs saints honorés dans l'Eglise, tels que saint Avit, saint Lifard, saint Urbin, saint Calais, saint Théodemir, saint Laumer, etc. Il mourut le 15 décembre 520.

Cette vie mortelle est un pèlerinage rempli de peines, de difficultés et de dangers. 1°. Nous avons à traverser un désert que mille routes détournées rendent presque impraticable, et où nous avons beaucoup à craindre des bêtes féroces qui se rencontrent de toutes parts. 2° La multitude de ceux qui s'égarent devant nous, nous donne souvent un scandale qui devient un des plus grands dangers dont nous puissions être menacés. On suit leur trace sans réflexion, on s'égare avec eux, et l'on finit par se précipiter dans cet abîme où brûle un feu qui ne s'éteindra jamais. 3° La seule route qui soit sûre est étroite : elle paraît semée de ronces et d'épines, et n'est fréquentée que par un petit nombre d'âmes courageuses ; mais elle mène directement au bonheur.

Saint Eusèbe évêque et martyr - 16 décembre

PENSEE. Le séjour dans un lieu de retraite, dans une maison de piété, est, pour une âme généreuse et avide de sanctification, la source de la perfection dans la voie de la vertu.

PRATIQUE. Soyez ponctuel observateur de la règle.

PRIEZ pour les communautés religieuses.

 

ORAISON.

O Dieu, qui nous réjouissez chaque année par la solennité de la fête du bienheureux Eusèbe, votre martyr et pontife ; accordez-nous, par votre bonté, qu'en honorant la mort qui l'a fait naitre pour le ciel nous ayons la joie de nous ressentir de sa protection. Par J.-C. N.-S. Ainsi soit-il.

 

AUTRES SAINTS DU MARTYROLOGE ROMAM

Dans la Campanie. sainte Albine, vierge.

A Vienne, saint Adon, évêque.

 

Saint Eusèbe naquit en Sardaigne, de parents nobles. Il fut élevé dans la pratique de la vertu et dans l'étude des sciences ecclésiastiques. Attaché à l'Eglise de Verceil, il s'y distingua tellement par sa science et sa piété, qu'il fut bientôt jugé digne de la gouverner. Convaincu que le principal devoir d'un évêque est de former un clergé vertueux et instruit, il crut que le moyen le plus efficace d'y réussir était d'unir la vie monastique à la vie cléricale, et il fut le premier qui donna cet exemple à l'Occident. Son essai eut un si heureux succès, que la plupart des évêques s'empressèrent de l'imiter; et telles furent, pendant bien des siècles, les écoles où se conserva la tradition des bonnes études et de l'esprit ecclésiastique. La ville de Verceil ne tarda pas à recueillir les fruits de cette nouvelle institution, et le zèle de son pasteur, secondé par de bons ouvriers, y opéra de merveilleux changements. Il eut beaucoup à souffrir de la part des hérétiques, contre lesquels il ne cessa de lutter avec courage jusqu'à sa mort, qui arriva vers l'an 370.

Que ceux qui veulent devenir véritablement savants apprennent d'abord à se défier d'eux-mêmes, à être humbles et modestes. 1° C'est l'orgueil qui fait tant de faux savants, tant de disputeurs opiniâtres, bien moins jaloux d'éclaircir le point de la difficulté que de remporter la victoire sur leurs adversaires. 2° Il en est qui pour vouloir tout savoir et tout pénétrer, perdent de vue les premiers principes, et substituent à la vérité les rêveries et les extravagances de leur imagination : de là ce mot d'un ancien, qu'il n'y a point d'absurdités qui n'aient été avancées par quelques uns des philosophes.

Sainte Olympiade veuve - 17 décembre

PENSÉE. Que voulons-nous faire de nos biens, en les conservant avec tant d'attache? Ne vaudrait-il pas mieux les envoyer devant nous, pour les retrouver un jour avec une légitime usure? Les pauvres sont les banquiers de Dieu.

PRATIQUE. L'amour de N.-S. J.-C. par-dessus tout.

PRIEZ pour les veuves.

 

ORAISON.

O Dieu, l'espérance des saintes âmes qui, exilées loin de vous sur la terre, ressentent vivement la douleur de cette séparation : faites qu'occupés nuit et jour de la prière, à l'exemple de la bienheureuse Olympiade, nous méritions de participer avec elle aux consolations célestes. Par J.-C. N.-S. Ainsi

 

AUTRES SAINTS DU MARTYROLOGE ROMAIN.

En Palestine, saint Florian, martyr.

En Belgique, sainte Vivine, vierge,

 

Sainte Olympiade, la gloire des veuves de l'Eglise d'Orient, naquit de parents illustres, dont la mort prématurée la laissa de bonne heure à la tête d'une fortune considérable. Théodosie, soeur de saint Amphiloque, prit soin de son éducation. C'était une femme prudente et vertueuse, que saint Grégoire de Nazianze appelle un parfait modèle de piété. Olympiade, qui la voyait pratiquer toutes les vertus chrétiennes, s'accoutuma insensiblement à l'imiter. On la maria fort jeune; mais, étant devenue veuve après vingt mois de mariage, elle refusa avec modestie divers partis brillants qui lui furent offerts, et résolut de pratiquer dans toute leur perfection les règles que l'Apôtre donne aux veuves chrétiennes. Elle se dévoua donc aux exercices de la prière et de la pénitence, et consacra tous ses biens à des oeuvres de charité. La divine Providence, pour la sanctifier, ne lui épargna point les épreuves; elle supporta toutes les peines de l'adversité avec patience et longanimité, et couronna, par une sainte  mort, une vie pleine de mérites, vers l'an 410.

L'emploi du temps pour un chrétien. 1° Les Saints frappés de la brièveté de la vie, en ménageaient tous les moments; et, dans la crainte d'être surpris par cette nuit où personne ne pourra plus travailler, ils regardaient tous les instants comme autant de précieuses semences de l'éternité. 2°Si nous les imitions, nous aurions assez de temps pour détruire nos inclinations vicieuses, pour apprendre à nous revêtir de l'esprit de J.-C., pour acquérir les vertus chrétiennes, et pour amasser ce trésor qui ne finira jamais. 3°. Nous sommes tous obligés d'avoir des occupations sérieuses, qui n'excluent pas les délassements qu'exige la fragilité humaine ; mais ces occupations et ces délassements doivent tous se rapporter à Dieu ; il faut également les sanctifier par la pureté d'intention et par d'autres circonstances que la solide vertu prescrit

Saint Gatien évêque de Tours - 18 décembre

PENSÉE. La prière est la grande préparation de l'homme apostolique pour travailler au salut des âmes ; la prière est toute sa lumière, toute sa force, toute sa consolation au milieu de ses travaux ; la prière est son plus doux repos après toutes ses fatigues.

PRATIQUE. L'amour de la prière, et surtout de l'oraison.

PRIEZ pour vos contradicteurs.

ORAISON.

Faites, nous vous en supplions, ô Dieu tout-puissant, que la solennité de la fête du bienheureux Gatien, votre confesseur et pontife, augmente en nous la dévotion et les mérites pour le salut. Par J.-C. N.-S. Ainsi soit-il.

 

AUTRES SAINTS DU MARTYROLOGE ROMAIN

En Macédoine, saint Zosime, martyr.

En Normandie, saint Désiré, moine.

 

Saint Gatien vint de Rome dans les Gaules, avec saint Denis de Paris, vers le milieu du IIIe siècle. Tours fut le principal théâtre de ses travaux apostoliques, et il y fixa son siégé épiscopal. Il trouva dans ceux auxquels il annonça l'Evangile un penchant extrême à l'idolâtrie; mais il ne se laissa rebuter ni par les contrariétés, ni par les souffrances. Il continua de prêcher avez zèle, et il eut la consolation de convertir plusieurs infidèles. Pour se soustraire à la persécution, il assemblait son petit troupeau dans des lieux souterrains, et y célébrait les divins mystères. Souvent il fut obligé de se cacher lui-même, afin d'échapper à la mort dont il était menacé. Ce n'était pas qu'il craignit de donner sa vie ; mais c'est qu'il était nécessaire à ceux qu'il avait gagnés à  J.-C. Il mourut en paix, après avoir travaillé pendant près de cinquante ans avec un zèle infatigable.

Les Saints se réjouissaient quand ils étaient appelés à souffrir pour J.-C. 1° Si nous avions la même foi et la même charité, nous pratiquerions les mêmes vertus, nous aurions les mêmes sentiments, toutes les fois que l'occasion de souffrir se représenterait. 2° Pardonner une injure, supporter un affront, opposer aux contradictions l'humilité, la résignation, la patience, c'est une victoire remportée sur nous-mêmes, victoire dont le propre est de nous faire triompher de nos passions, de perfectionner en nous les vertus qui constituent l'esprit de J.-C. et la ressemblance que nous devons avoir avec notre divin modèle. 3° Ce ne sont pas les occasions qui nous manquent ; mais nous n'en profitons pas, ou plutôt elles servent à multiplier nos fautes. Ne comprendrons-nous jamais que la pratique des vertus dont nous venons de parler est quelque chose de plus grand et de plus utile que les plus brillantes conquêtes?

Saint Némésion martyr - 19 décembre

PENSEE. La consolation du juste dans les malheurs est de n'avoir rien à se reprocher. Soyons bien avec Dieu, et le calme de notre coeur nous dédommagera abondamment de tous nos sacrifices.

PRATIQUE. Pureté et délicatesse de conscience

PRIEZ pour vos ennemis.

 

ORAISON.

Daignez, Seigneur, exaucer nos prières, afin que, célébrant le glorieux triomphe de votre bienheureux martyr Némésion, nous ne soyons intimidés ni par les menaces des persécuteurs, ni par aucune adversité. Nous vous en supplions par J.C. N.-S Ainsi soit-il.

 

AUTRES SAINTS DU MARTYROLOGE ROMAIN.

En Palestine, sainte Meuris, martyre.

A Nicomédie, saint Cyriac, martyr.

 

Durant la persécution de Dèce, vers l'an 250, il y avait à Alexandrie un fervent chrétien nommé Né­mésion ; il fut arrêté et présenté au juge comme coupable de vol. Il ne lui fut pas difficile de prouver son innocence. Ses ennemis l'accusèrent alors d'être chrétien, et le conduisirent devant le préfet d'Egypte. Ayant confessé généreusement sa foi, il fut battu et tourmenté beaucoup plus cruellement que les voleurs. Le juge le condamna ensuite à être brûlé avec les malfaiteurs les plus criminels. Némésion ne vit dans son supplice que l'avantage d'imiter plus parfaitement son divin Maine. Il y avait auprès du tribunal du préfet quatre soldats, Am­mon, Zénon, Ptolomée, Ingénuus , et une autre personne nommée Théophile. Comme ils étaient chrétiens, ils encourageaient le saint confesseur suspendu au chevalet .On les dénonça sur-le-champ au préfet, qui ordonna de les décapiter. Mais il fut frappé d'étonnement lorsqu'il les vit aller avec joie au supplice

Pouvons-nous penser à la, ferveur des Saints, et au courage avec lequel ils souffrirent pour la foi, sans nous sentir animés d'un désir ardent de marcher sur leurs traces, autant du moins que notre faiblesse nous le permettra? 1° Un homme qui entre dans une boutique remplie de parfums, et qui y reste quelque temps, jouit d'une agréable odeur, et se trouve bientôt parfumé lui-même. quoiqu'il n'achète et ne touche rien. 2° De même, celui qui converse avec les Saints, ou lit le détail de leurs actions, en ressent une influence salutaire ; ils lui montrent la véritable humilité; leurs discours et leurs exemples lui sont également utiles; ils lui servent de défense et de rempart contre les attaques des démons.

Saint Philogone évêque - 20 décembre

PENSEE. Ceux qui sont destinés à vivre à la cour des rois de la terre emploient, un temps considérable à se former au genre de vie qu'ils auront à suivre, afin de n'y point paraître étrangers. Il faut aussi s'être exercé aux fonctions des bienheureux dans l'éternité, pour espérer de régner un jour avec eux.

PRATIQUE. La pensée du jugement.

PRIEZ pour les agonisants.

ORAISON.

Exaucez, nous vous en supplions, Seigneur, les prières que nous vous adressons en solennisant la fête du bienheureux Philogone, votre confesseur et pontife ; afin que, par l'intercession et les mérites de celui qui a été si fidèle à votre service, nous obtenions le pardon de tous nos péchés. Par J.-C. N.-S Ainsi soit-il.

AUTRES SAINTS DU MARTYROLOGE ROMAIN.
À Alexandrie, saint Ammon, martyr.
En Franche-Comté, saint Ursane, moine.

Saint Philogone fit de grand progrès dans l'étude du droit, et parut au barreau avec éclat. Il fut admiré pour son éloquence, et encore plus pour son intégrité et la sainteté de sa vie. On se crut suffisamment autorisé à ne point observer à son égard les canons qui défendaient d'élever aux dignités éminentes de l'Eglise quiconque n'avait point passé un certain temps dans le clergé. On le plaça donc sur le siège d'Antioche, après la mort de Vital, arrivée en 318. Saint Jean Chrysostome loue son zèle et la sagesse de son gouvernement, et cite en preuve l'état florissant où fut l'Eglise d'Antioche pendant son épiscopat. Lorsque saint Alexandre d'Alexandrie eut condamné les impiétés d'Arius, il envoya la sentence à saint Philogone, qui de son côté prit hautement la défense de la foi catholique. Durant les persécutions excitées par Maximien et par Licinius, ce saint évêque mérita le titre glorieux de confesseur. Il mourut l'an 323, la cinquième année de son épiscopat

Les supérieurs auront un compte à rendre de la conduite de leurs inférieurs.1°. Qu'ils se rassurent, s'ils sont fermes à faire observer la loi, et indulgents pour le repentir; s'ils reprennent les délinquants avec douceur pour les ramener à leurs devoirs; si enfin ils sèment partout autour d'eux l'édification et la bonne odeur de J.-C. 2°Mais, qu'ils tremblent s'ils sont lâches, complaisants ; s'ils se livrent à l'arbitraire; s'ils ont d'injustes préférences surtout pour de vils adulateurs

Saint Thomas apôtre - 21 décembre

PENSEE. « Nous sommes plus affermis dans notre foi par le doute de saint Thomas, disait saint Grégoire le Grand, que par la foi prompte des autres apôtres. »

PRATIQUE. Faites souvent des actes de foi.

PRIEZ. pour la conversion des incrédules.

ORAISON.

Faites, Seigneur, que nous célébrions avec une sainte joie la fête de votre bienheureux apôtre Thomas ; et que, secourus sans cesse par ses prières, nous imitions sa foi par une sincère piété. Nous vous le demandons instamment par J.-C. N.-S. Ainsi soit-il.

 

AUTRES SAINTS DU MARTYROLOGE ROMAIN.

En Lycie, saint Thémistocle, martyr.

Dans le Pont, saint Phocas, jardinier.

 

Saint Thomas était Juif, et, selon toute apparence, né en Galilée, d'une basse extraction. Il eut le bonheur de suivre J.-C., qui l'appela à l'apostolat l'an 31. Reçu au nombre des douze, il eut toujours une tendresse particulière pour son divin Maine ; et, s'il était dépourvu des connaissances humaines, il y suppléa par la simplicité de son âme et par la vivacité de sa foi. Quand J.-C. voulut aller à Béthanie, où peu de temps auparavant on cherchait à le lapider, Thomas dit aux Apôtres : Allons, et mourons avec lui. Notre-Seigneur, après sa résurrection, ayant apparu aux disciples assemblés, saint Thomas, qui ne s'y était pas trouvé ne voulut pas croire ce qu'on lui en disait, qu'il ne l'eût vu. Le divin Sauveur, plein de condescendance pour ce disciple, se montra une seconde fois lorsqu'il était avec les autres, et lui dit de regarder et de toucher ses plaies. Alors, tout transporté de respect et d'amour, Thomas n'eut que la force de s'écrier : Mon Seigneur et mon Dieu! Les Apôtres s'étant dispersés, saint Thomas prêcha d'abord l'Evangile aux Parthes et  aux Perses ; ensuite il passa dans les Indes, et donna enfin sa vie pour J.-C.

Plus les mystères sont incompréhensibles, plus il y a de mérite à les croire, 1° Sacrifier à Dieu son esprit et son coeur, c'est croire et aimer. ; 2° Dieu n'a-t-il pas droit d'exiger de nous ce double sacrifice?

Saint Iskyrion martyr - 22 décembre

PENSEE. Notre corps est notre plus cruel ennemi ; traitons-le donc en ennemi, Plus la chair est ménagée, plus elle est prête à se révolter contre l'esprit. Ne craignons nous pas que les martyrs ne nous reprochent un jour notre dél­icatesse ?

PRATIQUE. La mortification des sens.

PRIEZ pour la conversion des mondains.

ORAISON.

Accordez-nous,Seigneur, par l'intercession du bienheureux Iskyrion, votre martyr, la grâce de persévérer dans la pureté de votre foi ; afin qu'affermis par votre amour nulle épreuve ne soit capable de nous en détacher. Nous vous en prions par J.-C. N.-S. Ainsi  soit-il.

AUTRES SAINTS DU MARTYROLOGE ROMAIN.

A Rome, saint Favien, martyr.

En Egypte, saint Chérémon, évêque et martyr.

 

La persécution de Dèce fit beaucoup de ravages en Egypte au milieu du IIIe siècle, et fournit à un grand nombre de chrétiens l'occasion de remporter la couronne du martyre. De ce nombre fut Iskyrion. Il demeurait chez un officier d'une ville d'Egypte, auquel il était attaché en qualité d'homme d'affaires. Son  maitre, ayant appris qu'il était chrétien, lui ordonna de sacrifier aux idoles. Iskyrion, ayant refusé d'obéir, fut d'abord accablé d'injures. Sa constance inébranlable transporta de fureur l'officier qu'il servait. Enfin celui-ci, ne se possédant plus, saisit un pieu aiguisé qu'il rencontra sous sa main, le lui enfonça dans le ventre, et lui creva les entrailles, l'an 253.

Ce n'est que la vertu qui peut rendre un homme véritablement grand et heureux. 1° Fût-on serviteur ou esclave, on peut parvenir à cette grandeur, à ce bonheur, qui font disparaître la différence que le monde met entre les hommes. 2° On trouve même dans l'état de servitude plus de facilité pour se sanctifier, et bien moins d'obstacles à la pratique de la vertu. Il faut d'abord y être fidèle à Dieu, et remplir avec zèle les devoirs que prescrit la piété chrétienne. 3°. Qu'on ne dise pas qu'on manque de temps pour prier : ce n'est point le temps qui manque, c'est la ferveur. On prie quand on fait pour Dieu ce qu'on est obligé de faire par état.

Saint Servule juste - 23 décembre

PENSEE. La vie de ce pauvre mendiant et paralysé est la condamnation de ceux qui, jouissant d'une bonne santé et des autres avantages de la vie, ne font point de bonnes oeuvres, et ne peuvent porter avec patience la croix la plus légère.

PRATIQUE. Le calme, la résignation, la patience dans l'adversité.

PRIEZ pour les malades.

 

ORAISON.

Faites, Seigneur, que votre peuple, aidé de l'intercession du bienheureux Servule, se conduise par votre amour ; parce que notre parfaite félicité est d'être continuellement appliques à servir notre Dieu, l'auteur de tous les biens. Par J.-C. N.-S. Ainsi soit-il.

 

AUTRES SAINTS DU MARTYROLOGE ROMAIN.

A Rome, sainte Victoire, vierge et martyre.

Au diocèse de Verdun, saint Dagobert Il, roi d'Austrasie

 

Saint Servule était un mendiant, paralysé dès son enfance. Il ne pouvait rester assis, ni debout, ni porter la main à sa bouche, ni enfin se tourner dans son lit. Il était assisté par sa mère et son frère, qui le portaient tous les jours dans le portique de l'église Saint-Clément, à Rome. Quoiqu'il n'eût pour vivre que les aumônes qu'il recevait des passants, il épargnait encore de quoi fournir aux besoins de plusieurs pauvres. Ses souffrances et ses humiliations devinrent pour lui une source de mérites, par la patience et la résignation avec lesquelles il les supportait ; et le chant des louanges de Dieu lui faisait oublier toutes ses peines. Il se faisait lire les livres saints pour nourrir son coeur de la doctrine céleste. Dans ses derniers moments, il invita les pauvres et les pèlerins qu'il assistait habituellement, à prier et à réciter des psaumes autour de lui, et il joignit sa voix mourante à celle des autres. Tout à coup il s'écria : Faites silence! N'entendez-vous pas cette douce mélodie qui résonne dans les cieux ! Et, en achevant ces paroles, il expira vers l'an 590. ,

Où est votre Dieu? 1° Les Juifs captifs à Babylone ne pensaient qu'à leur patrie, ne soupiraient qu'après Jérusalem. Leurs harpes muettes étaient suspendues aux saules. Leurs ennemis mêmes, touchés de leur douleur, tâchaient de les consoler. Ils les priaient de leur chanter ces cantiques divins dont ils avaient fait autrefois retentir le temple et les montagnes de la Judée. Comment, répondaient-ils, chanterions-nous les louanges du Seigneur, et des cantiques de joie dans une terre étrangère? 2° On ne devrait entendre que des soupirs et des hymnes de componction dans cet état d'exil où nous sommes, dans cette terre couverte de crimes et d'abominations. Tels sont les sentiments dont sont pénétrées les âmes ferventes, sentiments qui portaient les martyrs à compter pour rien les tourments et la mort la plus cruelle.

Saint Delphin évêque - 24 décembre

PENSEE. Si nous voulons mourir comme les Saints, vivons comme eux, soyons détachés du monde, ne nous laissons pas éblouir par ses prétendus biens, que toutes nos actions portent l'empreinte de la charité divine et des antres vertus chrétiennes.

PRATIQUE. Opposez-vous aux scandales des méchants

PRIEZ pour ceux qui sont exposés aux mauvais exemples

ORAISON.

O Dieu, qui veillez sur votre peuple avec bonté, qui le gouvernez avec amour, et qui établissez pour le conduire des ministres de votre charité ; accordez, par l'intercession du bienheureux pontife Del­phin, l'esprit de sagesse à ceux que vous avez chargés du gouvernement de votre Eglise, afin que l'avancement spirituel des saintes brebis fasse la joie éternelle des pasteurs. Par J.-C.N.-S. Ainsi

 

AUTRES SAINTS DU MARTYROLOGE ROMAIN
 A Rome, sainte Trasille, vierge.
.A Trèves, sainte Irmine, vierge.

On ne sait rien de bien précis concernant la vie de saint Delphin avant son élévation à l'épiscopat. Il fut lié d'une étroite amitié avec saint Phéhade, évêque d'Agen. Saint Ambroise leur écrivit une lettre commune que nous avons encore, et dans laquelle il parle des fruits que retirait l'Eglise de leur union. Saint Delphin assista au concile de Saragosse, où les priscillianistes furent condamnés, en 330. Ces hérétiques en appelèrent au pape Damase. En allant à Rome, ils passèrent par l'Aquitaine, et voulurent y répandre leurs erreurs. Saint Delphin rendit leurs efforts inutiles, et tint depuis un concile à Bordeaux, où ils furent de nouveau condamnés. Il baptisa saint Paulin en 388, et lui inspira le désir d'entrer dans les voies de la perfection évangélique. Saint Paulin en conserva toujours une vive reconnaissance; il lui écrivit plusieurs lettres, où l'on voit qu'il l'honorait comme son père et son maitre. Saint Delphin mourut le 24 décembre 403, et eut saint Amand pour successeur.

La tiédeur est un état si funeste, qu'au témoignage de l'Esprit-Saint lui-même celui du péché lui serait en quelque sorte préférable. 1° Ses causes les plus ordinaires sont la fréquentation du monde, l'omission de ses exercices, et surtout le mépris des petites choses.2° Le seul remède est d'en détruire les causes, et de leur opposer des principes contraires.

La Nativité de Notre-Seigneur Jésus-Christ - 25 décembre

PENSEE. «  Lorsque Dieu est sur le trône de sa grandeur et de sa majesté, il commande la crainte et le respect ; mais, lorsqu'il se montre sous la forme d'un enfant, il inspire l'amour » (saint Bernard).

PRATIQUE. L'humilité.

PRIEZ pour les pauvres.

 

ORAISON.

Faites, nous vous en supplions, Dieu tout-puissant, que la nouvelle naissance de votre Fils, qui est revêtu de notre chair, nous donne enfin une liberté parfaite, en nous délivrant de l'ancienne servitude qui nous a fait languir si longtemps sous le joug du péché. Par le même J.-C. N.-S. Ainsi soit-il.

 

AUTRES SAINTS DU MARTYROLOGE ROMAIN.

A Rome, sainte Eugénie, vierge et martyre. — Sainte Anastasie, vierge et martyre.

 

Il y avait environ quatre mille ans que le monde subsistait; l'univers jouissait d'une paix profonde; les oracles des Prophètes, sur ce qui devait précéder la venue du Messie, se trouvaient vérifiés, lorsque J.-C., vrai Fils de Dieu, fait homme depuis neuf mois dans le sein de Marie, naquit à Bethléem, ville de Juda. Joseph et Marie s'y étaient rendus pour se faire enregistrer, selon l'édit de l'empereur Auguste. Comme toutes les hôtelleries étaient pleines, ils se virent contraints de se retirer dans une étable, et ce fut dans un asile si pauvre que voulut naître le Dieu par qui tout a été fait ! Marie l'enveloppa de langes, et bientôt le divin enfant reçut les hommages de quelques bergers, hommes simples, obscurs et pauvres, plus rapprochés, par leur condition, de l'esprit de pénitence et d'humilité que J.-C. venait recommander sur la terre. Ils vinrent à la crèche, avertis par les cantiques ces Anges : Gloire à Dieu au plus haut des Cieux et paix sur la terre aux hommes de bonne volonté. Les trois messes que chaque prêtre célèbre aujourd'hui ont pour but d'honorer la naissance éternelle du Fils de Dieu dans le sein de son Père, la naissance temporelle du Verbe incarné sur la terre, et la naissance spirituelle du Sauveur dans nos âmes. C'est cette dernière faveur que nous devons demander aujourd'hui avec une ferveur toute particulière.

La naissance de J.-C. est le premier coup porté au vieil homme pour le régénérer. 1° Nos désordres viennent de trois sources, dit le disciple bien-aimé: « Tout ce qui est dans le monde est ou concupiscence de la chair, ou concupiscence des yeux, ou orgueil de la vie ». Nous avons donc à combattre les plaisirs qui flattent les sens, les richesses qui corrompent le coeur, l'orgueil qui dégrade l'esprit. 2° Le divin Sauveur commence par attaquer, dans leur principe, ces racines du mal qui pèse sur l'humanité ; il naît pauvre, il souffre, il se fait obéissant jusqu'à la mort.

Saint Etienne premier martyr - 26 décembre

PENSEE. « La même charité qui a fait descendre du ciel en terre a élevé Etienne de la terre au ciel. Cette charité, qui avait d'abord éclaté dans le roi, a paru ensuite dans son soldat »  (saint Fulgence).

PRATIQÜE. Le pardon des injures.

PRIEZ pour ceux qui vous persécutent.

 

ORAISON.

Seigneur, faites-nous la grâce d'imiter l'exemple qui nous est proposé, afin que nous apprenions à aimer nos ennemis en célébrant la mort bienheureuse d'un martyr qui a prié pour ses persécuteurs Notre-Seigneur Jésus-Christ, votre Fils, qui, étant Dieu, vit et règne avec vous dans les siècles des siècles. Ainsi soit-il.

 

AUTRES SAINTS DU MARTYROLOGE ROMAIN.

A Rome, saint Marin, martyr.

En Mésopotamie, saint Archélaüs, martyr

 

On convient généralement que saint Etienne était un des soixante-douze disciples de J.-C... Comme le nombre des fidèles augmentait tous les jours, les Apôtres ordonnèrent sept diacres pour les aider dans la dispensation du temporel de l'Eglise et dans celle des saints mystères. Saint Etienne eut la primauté et la préséance parmi ces nouveaux ministres. Homme rempli de foi et du Saint-Esprit, il disputait souvent contre les Juifs, et les confondait. Les docteurs de la loi en furent piqués. Ils se saisirent de lui, le traînèrent dans le lieu de leurs assemblées, et produisirent des témoins qui prétendaient l'avoir entendu blasphémer contre la loi. Etienne conservait, au milieu de ses ennemis, sa tranquillité ordinaire, et eux-mêmes, en le voyant, crurent voir un ange du Seigneur. Il leur reprocha la dureté de leur coeur, qui les empêchait de comprendre que le Messie était venu; et à la fin de son discours il s'écria : Je vois les cieux ouverts, et le Fils de l'homme debout à la droite de Dieu. Aussitôt les Juifs, furieux, se jettent sur lui, et le traînent hors de la ville pour le lapider. Il mourut en priant pour ses bourreaux, et eut ainsi la gloire de verser le premier son sang pour la cause de J.-C.

Le divin Sauveur fut toute sa vie un modèle de douceur que nous devons tous constamment nous appliquer à imiter. 1°. Personne n'ignore avec quelle bonté il supporta la faiblesse, l'ignorance et les préjugés des uns, la méchanceté et la jalousie des autres, l'ingratitude de ses amis, l'orgueil et l'insolence de ses ennemis. Quoi de plus touchant que cette patience qu'il fit paraître, que ce silence qu'il s'imposa devant des juges iniques et durant tout le cours de sa passion ! Il mourut en priant pour ses bourreaux ! 2°. Pour nous engager à pratiquer la douceur, il nous en a démontré la nécessite, il nous en a fait sentir les avantages, il nous en a donné l'exemple. Cette vertu brille dans tous les Saints; elle est le caractère spécial de saint Etienne.

Saint Jean l'évangéliste - 27 décembre

PENSEE. Si l'on aime si peu Notre-Seigneur, c'est qu'on le connaît peu ; et on ne le connaît point, parce qu'on ne veut pas s'élever au-dessus de la chair et du sang, et conserver son coeur pur.

PRATIQUE. Travaillez sans relâche à acquérir une plus grande connaissance et un plus grand amour de J.-C.

PRIEZ pour les personnes sujettes à des vivacités de caractère.

 

ORAISON.

Répandez, Seigneur, sur votre Eglise, la lumière de vos miséricordes; afin qu'éclairée par les divines instructions de votre bienheureux apôtre et évangéliste Jean elle arrive au bonheur éternel. Par J.-C. N.-S. Ainsi soit-il.

 

AUTRES SAINTS DU MARTYROLOGE ROMAIN.

A Constantinople, saint Théophane, confesseur-  Sainte Nicarète, vierge

 

Saint Jean l'Evangéliste était frère de Jacques le Majeur. Ils travaillaient tous deux à raccommoder leurs filets sur le bord de la mer de Galilée, lorsque J.-C. les appela à sa suite. Ce divin Sauveur avait pour Jean une affection particulière, en sorte que le saint Evangéliste dit, en parlant de lui-même, le disciple que Jésus aimait, et les saints Pères assignent trois causes particulières de cette prédilection : l'amour de Jean pour son Maître, sa douceur et ses inclinations pacifiques, enfin sa pureté virginale. Aussi J.-C. voulut-il le rendre témoin de ses actions les plus éclatantes, et, à la dernière cène, il le plaça auprès de lui, et lui permit même de reposer sa tête sur son sein. Jean fut le seul qui n'abandonna point son Maître durant sa passion ; et il mérita ainsi que Jésus lui confiât le soin de la sainte Vierge, et la donnât, dans sa personne, à tous les fidèles pour Mère. Il dut subir l'épreuve du martyre; mais Dieu fit des miracles pour l'arracher à la mort. Après bien des travaux et des souffrances, il mourut à Ephèse, dans une extrême vieillesse, l'an 100. Dans ses dernières années, il ne prêcha que la charité fraternelle, et toutes ses lettres, comme son Evangile respirent surtout le parfum de cette vertu.

La charité caractérise là vertu de saint Jean Evangéliste, et prenait sa source dans l'amour qu'il avait pour Jésus-Christ.1° Sans cet amour, personne ne peut plaire à Dieu... Aimons donc Dieu, puisqu'il nous a aimés le premier. Voilà le fondement de la vie spirituelle, sur lequel le saint apôtre revient souvent. 2°. Jésus-Christ, dont la charité est sans bornes nous recommande d'imiter son amour pour les hommes ; il nous presse de nous aimer les uns les autres pour l'amour de lui, de supporter les faiblesses de nos semblables, de leur pardonner comme nous désirons que Dieu nous pardonne, et de vivre en paix avec tous autant que possible. Voilà ce que répétait aussi sans cesse le disciple bien-aimé.

Les Saints Innocents - 28 décembre

PENSÉE. Heureux celui qui peut se glorifier d'avoir conservé sa première innocence! Mais, hélas ! à peine atteint à l'âge de raison qu'on devient bientôt grand pécheur ! que la vue de la corruption, généralement si précoce, ranime notre zèle pour l'empêcher.

PRATIQUE. L'amour de la simplicité.

PRIEZ pour les enfants.

 

ORAISON.

O Dieu, dont les Saints Innocents martyrs publient aujourd'hui la gloire, non en parlant, mais en répandant leur sang : faites mourir en nous tous les vices ; afin que la foi que nous confessons de bouche soit aussi annoncée par la sainteté de notre vie. Nous vous en supplions par J.-C. N.-S. Ainsi soit-il.

 

AUTRES SAINTS DU MARTYROLOGE ROMAIN.

A Nicomédie, sainte Agape, vierge et martyre

Dans le Pont, saint Troade. martyr.

 

Le monde persécuta J.-C., et lui déclara la guerre immédiatement après sa naissance. Nous ne devons pas nous attendre à en être mieux traités que notre divin Maître. Il nous avertit lui-même que le monde l'ayant haï le premier, il nous haïra aussi ; mais il est encore plus dangereux par ses caresses que par sa violence. Hérode, qui persécuta J.-C., était la figure de Satan et du monde. Ce prince, jaloux et ambitieux, ayant appris de mages, venus de fort loin pour chercher et adorer J.-C., que le Messie, prédit par les prophètes, était né parmi les Juifs, craignit qu'il ne le dépouillât un jour du royaume tant les pensées des hommes charnels sont éloignées des voies de Dieu! Il eut donc recours, comme à son ordinaire, aux artifices de la politique et de la dissimulation. Il feignit de vouloir aussi adorer l'Enfant, afin d'acquérir plus sûrement les connaissances dont il avait besoin pour parvenir à lui ôter la vie. Mais Dieu se joua de ses desseins aussi impies que barbares, et avertit les mages de ne point retourner auprès de lui. En même temps un ange ordonna à Joseph de prendre l'Enfant, et sa mère et de fuir en Egypte. Hérode, irrité.de ne point revoir les mages, fit massacrer tous les enfants de deux ans et au-dessous, qui se trouvaient dans Bethléem et les alentours. De quoi l'ambition n'est-elle pas capable? L'Eglise appelle ces enfants les fleurs des martyrs.

Respectons l'enfance ! 1°. Les païens en sentaient la nécessite combien à plus forte raison les chrétiens! Les parents, les tuteurs, les ministres de la religion, doivent s'appliquer particulièrement à instruire les enfants des vérités de l'Evangile et des maximes de la piété chrétienne. C'est un devoir dont rien ne peut les dispenser. 2° Il ne faut point attendre que les enfants soient arrivés à l'âge de raison : ils sont susceptibles d'instruction dès leurs premières années ; et, si on les néglige alors, on les expose beaucoup à prendre de très mauvaises habitudes, dont il sera difficile de les corriger

Saint Thomas évêque et martyr - 29 décembre

PENSEE. Un ennemi même qui nous fait des reproches nous est souvent plus utile qu'un ami qui nous flatte,

PRATIQUE. Écoutez avec attention le blâme qu'on peut faire de votre conduite et de vos actes, et pesez sérieusement devant Dieu, si vous ne donnez pas lieu en quelque manière à des apparences de fautes, sinon à des réalités.

PRIEZ pour les personnes calomniées

 

ORAISON.

Dieu, pour l'Eglise duquel le glorieux pontife Thomas est mort par le glaive des impies ; faites la grâce, à tous ceux qui implorent son secours, de recevoir l'effet salutaire de leurs demandes, Par .J.-C. N.-S. Ainsi soit-il.

 

AUTRES SAINTS DE MARTYROLOGE ROMAIN.

A Jérusalem, saint David, roi et prophète.

A Arles, saint Trophine, évêque.

 

Saint Thomas naquit à Londres en 1117. Sa pieuse nièce lui inspira dès son enfance la crainte de Dieu et une tendre dévotion pour la sainte Vierge. Après avoir parcouru un cercle d'études aussi solides que variées, il embrassa l'état ecclésiastique, et s'attacha à l'archevêque de Cantorbéry, qui le fit archidiacre de son Eglise. Les services que cette place lui donna occasion de rendre à Henri Il lui procurèrent la dignité de chancelier du royaume ; et Thomas ne l'honora pas moins par la supériorité de son talent que par l'éclat de ses vertus. Le roi voulut lui en témoigner sa satisfaction en le nommant, bien malgré lui, archevêque de Cantorbéry. Il se montra le modèle de son clergé, le père des pauvres, le zélateur ardent des saintes règles de l'Eglise. Ce fut ce dernier point qui le brouilla avec le roi. Indignement persécuté, il vint en France trouver le pape Alexandre III, qui lui parla avec beaucoup de tendresse, et l'exhorta, à se montrer fermement toujours digne du caractère sacré dont il était revêtu. Après un certain temps, il put  revenir en Angleterre, mais avec la persuasion qu'il allait y chercher la mort. En effet, le roi ayant dit dans un moment d'humeur : Personne  n'aura donc le courage de me débarrasser de ce prêtre !... là-dessus, quatre de ses officiers vinrent assassiner Thomas dans son église, au pied de l'autel ; l'an 1170. Henri fit depuis une pénitence exemplaire de son crime.

Le zèle pour la gloire de Dieu est la première propriété ou plutôt la perfection de la charité. 1°. Cette vertu doit caractériser tout chrétien, et surtout les pasteurs de l'Eglise. Dieu se plaît à combler de ses grâces les plus signalées ceux qui cherchent à le faire connaître et honorer. Il les glorifiera d'une manière particulière au ciel. 2° Mais il y a des pièges à craindre dans l'exercice du zèle ; et plusieurs chrétiens ont le malheur de s'y laisser prendre, pour ne pas se défier assez de l'amour-propre qui infecte souvent de son poison nos meilleures actions

Saint Sabin évêque et martyr - 30 décembre

PENSEE. Ils ont souffert les plus cruels tourments, ne voulant point racheter leur vie présente, afin d'en trouver une meilleure dans la résurrection.

PRATIQUE. Le mépris du monde et de ses biens.

PRIEZ pour les affligés.

 

ORAISON.

Dieu tout-puissant et éternel, qui allumez le feu de votre amour dans les coeurs de vos Saints : donnez à nos âmes la même force de foi et de charité dont vous avez animé votre bienheureux martyr Sabin et ses compagnons; afin qu'en nous réjouissant de leurs victoires nous profitions aussi de leurs exemples. Par J.-C. N.-S. Ainsi soit-il.

 

AUTRES SAINTS DU MARTYROLOGE ROMAIN.

A Thessalonique, sainte Anysée, martyre.

A  Tours, saint Perpet, confesseur.

 

Dioclétien et Maximie. Hercule ayant publié en 303 de cruels édits contre les chrétiens, Sabin, évêque d'Assise, fut arrêté avec plusieurs ecclésiastiques de son clergé. On les mit en prison, où ils restèrent jusqu'à l'arrivée de Vénustien, gouverneur de la province,qui fit bientôt comparaître ces généreux confesseurs devant lui. Sabin eut les mains coupées ; ses deux diacres, Marcel et Exupérence, furent étendus sur le chevalet,cruellement battus, et déchirés avec des ongles de fer. Ils expirèrent tous les deux au milieu des tourments. On dit que Sabin rendit la vue à un aveugle. Il guérit Vénustien lui-même d'un mal qu'il avait aux yeux. Le gouverneur frappé de ce miracle, se convertit, et fut décapité pour la foi. Litchis, son successeur, fit venir Sabin à Spolette, et ordonna de le battre jusqu'à ce qu'il expirât sous les coups. Le saint martyr fut enterré à un mille de la ville.

Les martyrs, par leur exemple, nous crient de mépriser un monde faux et corrompu. 1° Les philosophes, les princes, y ont-ils trouvé, le bonheur qu'ils cherchaient avec tant d'ardeur? Ils n'ont fait que rouler de précipice en précipice, et voltiger d'erreur en erreur, sans pouvoir jamais parvenir à l'objet de leurs poursuites. 2° Le repos ne se trouva jamais dans les créatures : souffrirons-nous plus longtemps qu'elles nous séduisent? Serons-nous toujours trompés, et toujours prêts à nous laisser tromper ? Quand cesserons-nous de donner de faux noms aux objets qui nous environnent, et de leur attribuer une vertu qu'ils n'ont pas? Ouvrons les yeux à la lumière de l'Evangile, et les illusions trompeuses des sens disparaîtront. 3°. Mais les biens et les maux de ce monde, eussent-ils la réalité que nous leur prêtons, que sont-ils, si nous les comparons avec l'éternité? Leur peu de durée doit nous les faire mépriser; et, si nous les considérons sous ce point de vue avec les martyrs, nous les apprécierons à leur juste valeur.

Saint Sylvestre pape - 31 décembre

PENSEE. Combien de grâces j'ai reçues de Dieu pendant cette année qui vient de s'écouler ! En ai-je profité? Combien de fautes j'ai commises! Les ai-je suffisamment expiées? Si l'année qui va commencer devait être la dernière pour moi, comment voudrais-je l'avoir passée?

PRATIQUE. La pensée de la mort.

PRIEZ pour vos amis.

 

ORAISON.

Faites-nous la grâce, ô Dieu tout-puissant, que la solennité du bienheureux Sylvestre, votre confesseur et pontife, fasse croitre en nous l'esprit de piété, et nous avance dans le chemin du salut. Par J.-C. N.-S. Ainsi soit-il.

 

AUTRES SAINTS DU MARTYROLOGE ROMAIN.

A Sens, sainte Colombe, vierge et martyre.

A Ravenne, sainte Mélanie

 

Saint Sylvestre, destiné par la Providence à gouverner l'Eglise lorsqu'elle commençait à triompher de ses persécuteurs et dans les premières années de sa prospérité temporelle, eut Rome pour patrie. Après une éducation soignée, il entra dans le clergé romain, et fut ordonné prêtre par le pape Marcellin. Il se fit si universellement estimer, qu'à la mort du pape Melchiade, en 314, on l'élut pour remplir la chaire de Saint-Pierre, La même année, il envoya quatre légats pour tenir sa place au concile d'Arles, où l'on condamna l'hérésie des donatistes et des quartodécimans. On y fit aussi vingt-deux canons de discipline sur des points très importants. Les erreurs d'Arius sur la divinité de J.-C.devinrent pour Sylvestre une nouvelle source d'inquiétudes. Il fit assembler le concile oecuménique de Nicée l'an 325; c'était la première fois que l'Eglise se trouvait réunie en corps. Sylvestre, n'ayant pu s'y rendre à cause de son âge et de ses infirmités, s'y fit représenter. Le triomphe de la vérité consola le saint pape. Il mourut l'an 335.

Un de nos premiers devoirs, c'est de regarder Dieu comme le principe et la fin de toutes nos actions, et d'avoir continuellement en vue sa gloire et l'accomplissement de sa volonté. 1°. Ainsi les jours, les heures, les moments qui composent l'année devraient former une couronne de bonnes oeuvres digne d'être offerte à Dieu. 2°. Déplorons notre négligence à remplir ce devoir essentiel, et formons de saintes résolutions pour l'avenir; tâchons de découvrir les omissions et les fautes de l'année qui finit ; prenons des mesures pour nous corriger, et pour mieux régler dans la suite les pensées de notre esprit, les mouvements de notre coeur, et tout le cours de nos actions.