Carmel

Avril

Selon une coutume des Carmels, au début de chaque mois, les religieuses tiraient d'une corbeille posée sur les marches du choeur, un billet portant le nom d'un saint patron protecteur pour le mois, à découvrir et à vénérer spécialement. Voici le texte de ces billets du temps de Thérèse. 

  feuillet du premier jour du mois - 8 cm. X 12,8 cm.

Saint Hugues évêque de Grenoble - 1er avril

PENSEE. «  La vie ne nous a pas été donnée pour tenir des discours inutiles, mais pour pleurer nos péchés et pour en faire pénitence »  (saint Hugues).

PRATIQUE. Evitez de trop parler : on a fort rarement regret de s'être tu ; on voudrait bien souvent avoir retenu sa langue.

PRIEZ pour les personnes immodérées dans leurs paroles.

ORAISON

O Dieu, qui veillez sur votre peuple avec bonté, de gouvernez avec amour, et lui donnez pour le gouverner des dignes ministres de votre charité accordez, par l'intercession du bienheureux pontife Hugues, l'esprit de sagesse à ceux que vous avez chargés du gouvernement de votre Eglise ; afin que l'avancement spirituel des saintes brebis soit la joie éternelle des pasteurs. Par J.-C. N.-S. Ainsi soit-il.

AUTRES SAINTS DU MARTYROLOGE ROMAIN

 Près d'Amiens, saint Valéry, abbé,

A Rome, saint Venance, évêque et martyr

 

Saint Hugues naquit l'an 1053, à Chàteauneuf dans le Dauphiné, de parents très vertueux, qu'il eut dans la suite la consolation de disposer à la mort des Saints.Il en avait reçu lui-même une excellente éducation ; et le désir de se consacrer entièrement à Dieu l'ayant porté à embrasser l'état ecclésiastique, après avoir été l'ornement du chapitre de Va­lence par ses talents et sa sainteté, il fut appelé, par le légat et les Pères du concile d'Avignon, au siège de Grenoble, qui avait besoin d'un homme de Dieu pour réparer les maux qu'avaient causés à cette Eglise les scandales du dernier évêque. Contraint de céder à l'élection, il se dévoua sans réserve à l'exercice d'un si pénible ministère, et vit bientôt ses soins couronnés du plus heureux succès. Il crut alors pouvoir suivre son goût pour la retraite, et prit l'habit religieux à la Chaise-Dieu ; mais Grégoire VII l'obligea de retourner à son Eglise ; et ce fut alors que, saint Bruno étant venu le consulter avec ses compagnons sur le dessein qu'ils avaient formé de quitter le monde, il les conduisit au désert de la Chartreuse, où ils fondèrent l'institut qui en porte le nom. Il aimait à venir s'y reposer. Sa vie toute sainte trouva de nouvelles sources de mérites dans d'horribles tentations et dans de longues infirmités, qui le conduisirent lentement au tombeau l'an 1132.

La solitude!...  Tous les hommes ne sont pas sans doute appelés à une entière séparation du monde; mais tous sont appelés à se dérober de temps en temps au tumulte des affaires pour rentrer en eux-mêmes et pour se faire une solitude au fond de leur coeur. 2° Voilà le seul moyen qu'ils aient d'empêcher les dépérissements insensibles qu'éprouve la piété au milieu du commerce du monde. Sans cette précaution, ils ne tarderont pas à se relâcher, et bientôt ils perdront cette vie de foi, qui est l'unique principe de toutes les actions de la vie chrétienne

Saint François de Paule - 2 avril

PENSEE. Sans la charité, il est impossible de plaire à Dieu et, sans l'humilité, il est impossible d'avoir la charité. Cependant la plupart des hommes, livrés à la vanité ou subjugués par l'amour du monde, recherchent avidement toutes les occasions de se produire au grand jour

PRATIQUE. Cherchez le bonheur dans votre propre coeur en Dieu.

PRIEZ pour les coeurs trop sensibles aux affections de ce monde.

ORAISON.

O Dieu, qui êtes la couronne des humbles, et qui avez élevé le bienheureux François à la gloire dont vous environnez vos Saints faites qu'en imitant ses vertus nous obtenions par ses prières la récompense que vous avez promise à ceux qui pratiquent l'humilité. Par J.-C. N.-S. Ainsi soit-il.

AUTRES SAINTS DU MARTYROLOGE ROMAIN.

En Palestine. sainte Théodosie, vierge et martyre.

A  Langres, saint Urbain, évêque.

 

Saint François de Paule, ainsi nommé du lieu de sa naissance, en Calabre, naquit vers l'an 1416. A l'âge de treize ans, ses pieux parents, pour accomplir le voeu qu'ils avaient fait à saint François d'Assise, le mirent dans un couvent de son ordre. Un an après, il fit quelques pèlerinages, et se retira ensuite dans un ermitage, où sa réputation de sainteté lui attira bientôt des disciples. Tel fut le commencement de l'ordre des Minimes, que le saint instituteur fonda sur la double base de l'humilité et de la charité, qui étaient ses vertus favorites. Bientôt on ne parla dans toute l'Italie que des vertus et des prodiges du serviteur de Dieu, qui semblait avoir un empire absolu sur toute la nature et pénétrer les secrets les plus cachés de l'avenir. Le bruit de ces nouvelles passa au delà des Alpes, et Louis XI, roi de France, se voyant abandonné des médecins lui fit donner ordre par le pape Sixte IV de venir auprès de sa personne, dans l'espérance de recouvrer la santé par le secours de ses prières. Le saint crut rendre au roi un service plus important en le disposant à une mort chrétienne. Charles VIII, son successeur, et après lui Louis XII, s'estimant heureux de posséder dans leurs Etats un trésor si précieux, ne voulurent jamais le laisser retourner en Italie. Ils comblèrent son ordre de bienfaits, et lui donnèrent à lui-même les témoignages de la plus profonde vénération. Il mourut, l'an 1058, dans le couvent de Tours.

Les Saints se conduisent à l'extérieur comme les autres hommes ; mais leur gloire consiste, 1° en ce qu'ils ont l'attention d'épurer les motifs qui les font agir, et de se proposer pour unique but l'accomplissement de la volonté divine. 2° Ils ne perdent jamais de vue cette maxime de l'Apôtre : «  Vous êtes morts au monde, et votre vie est cachée en Dieu avec Jésus-Christ. »

Saint Richard évêque - 3 avril

PENSÉE. L'homme qui fait le mal, et qui persévère dans l'iniquité, est bien digne de compassion, et cependant il faut agir avec inflexibilité pour s'opposer à ses vices; mais, dès qu'il est vraiment pénitent, jamais on n'aura pour lui trop de prévenance et de tendresse.

PRATIQUE: Méprisez la gloire de ce monde.

PRIEZ pour les supérieurs ecclésiastiques.

ORAISON.

O Dieu, qui êtes la lumière et le pasteur des âmes, et qui avez élevé à la dignité d'évêque de votre Eglise le bienheureux Richard, afin qu'il distribuât à vos brebis le pain de la parole, et qu'il les formât par ses exemples : accordez-nous, par son intercession, la grâce de conserver la foi qu'il a prêchée, et de suivre la route que nous ont indiquée ses exemples. Par J.-C. N.-S. Ainsi soit-il.

AUTRES SAINTS DU. MARTYROLOGE ROMAIN.

  A Tyr, saint Vulpien, martyr.

 En Orient, saint Nicétas, abbé

 

Saint Richard naquit près de Worchester en Angleterre vers l'an 1197. Il parut, dès son enfance, fort porté à la vertu et d'un caractère extrêmement doux et obligeant. Après avoir rétabli les affaires de son frère, et l'avoir mis en état de vivre honnêtement, il se rendit à Paris pour continuer ses études. Il vécut en France, d'une manière très austère, avec deux amis choisis. Il revint en Angleterre. Il prit à Oxford le grade de maître ès arts. Il alla ensuite à Bologne en Italie pour y étudier le droit canonique. La science qu'il acquit, sa modestie et sa piété, lui firent le plus grand honneur. Enfin saint Edmond, archevêque de Cantorbéry, le rappela près de lui, et le choisit pour l'accompagner dans son exil en France, où il l'ordonna prêtre. De retour dans sa patrie, on ne tarda pas à lui donner un poste digne de son mérite, en l'élevant sur le siège de Chichester. Il eut d'abord bien des tracasseries à essuyer; mais, dès qu'il eut enfin la liberté de s'appliquer au gouvernement de son Eglise, il le fit avec tout le zèle et le succès qu'on pouvait attendre d'un saint. On admira surtout sa fermeté pour le maintien de la discipline ecclésiastique, et son inépuisable charité pour les pauvres. Ce saint prélat était en chemin pour aller prêcher une croisade contre les Sarrasins, lorsque la mort le surprit, dans l'Hô­tel-Dieu de Douvres, l'an 1253.

quoi exposent les honneurs ici-bas? 1°. Quelque mérités qu'ils soient, ils font toujours des jaloux, et causent bien des peines, parce qu'il y a partout une foule d'âme, viles et rampantes qui ne vivent que d'égoïsme. 2° Le vrai chrétien redoute les dangers des hauts emplois ; il ne les accepte qu'avec répugnance et ne les exerce qu'avec tremblement

Saint Isidore archevêque de Séville - 4 avril

PENSEE. Dieu veut être adoré en esprit, mais il exige aussi les louanges de nos lèvres et les affections de notre coeur. C'est un triple culte dont la divine Majesté ne peut se départir, et que tout chrétien doit lui rendre par N.-S. J.-C.

PRATIQUE. Sachez rapporter à la religion les connaissances mêmes qui semblent d'abord n'avoir pour but que la satisfaction de l'esprit humain.

PRIEZ pour les littérateurs religieux.

ORAISON.

O Dieu, qui avez donné à votre peuple le bienheureux Isidore pour le conduire au salut éternel : faites, nous vous en supplions, que nous méritions d'avoir pour intercesseur au ciel celui que nous avons eu pour nous enseigner le chemin de la vie. Par J.-C. N.-S. Ainsi soit-il.

AUTRES SAINTS DU MARTYROLOGE ROMAIN.

En Palestine, saint Zozime, anachorète.

A  Constantinople, saint Platon, moine

 

Saint Isidore naquit à Carthagène d'une famille: féconde en saints. Il se consacra, dès sa jeunesse, au service de l'Eglise, et se prépara aux fonctions du saint ministère par une grande application à l'étude et aux exercices de piété. Il s'unit à saint Léandre, son frère, archevêque de Séville, pour travailler à la conversion des Visigoths, infectés de l'arianisme. Devenu son successeur vers l'an 600, il s'appliqua fortement à rétablir la discipline ecclésiastique, et présida avec la plus grande distinction aux conciles de Séville et de Tolède, qui se tinrent à ce sujet. Son zèle pour la régularité et la majesté des offices divins l'engagea aussi à réformer le missel et le bréviaire. Il composa beaucoup d'ouvrages recommandables, qui le firent appeler par le huitième concile de Tolède, tenu quatorze ans après sa mort, le Docteur excellent de l'Eglise catholique. Sentant sa fin approcher, il se rendit à l'église, où, après avoir demandé à Dieu pardon de ses péchés, il reçut le corps et le sang de Notre- Seigneur, se recommanda aux prières des assistants, remit à ses débiteurs ce qui leur était dû, exhorta le peuple à la charité, et fit distribuer aux pauvres tout ce qui lui restait d'argent; après quoi il retourna chez lui, et mourut en paix l'an 636.

Comment remplir les devoirs de son, état?  Ceux qui sont appelés aux fonctions de la vie activé doivent sans doute y vaquer avec une grande fidélité; agir autrement, ce serait renverser l'ordre établi par la Providence. Mais qu'ils prennent garde de tomber dans l'illusion ; et cela est inévitable s'ils n'ont des temps marqués pour les exercices de la vie intérieure. 2° Plus on est exposé aux distractions par son état, plus on doit avoir soin de se rapprocher de Dieu par le recueillement, afin de ne jamais cesser de lui être uni par la charité

Saint Vincent Ferrier missionnaire - 5 avril

PENSÉE. Les impies ne cherchent qu'à perdre les âmes : travaillons à les sauver. Que serait-ce si, au lieu d'édifier, nous donnions de mauvais exemples? Un apôtre est un ange de Dieu ; le pécheur scandaleux est un démon.

PRATIQUE. Respectez et aimez à entendre la parole de Dieu.

PRIEZ pour les prédicateurs.

ORAISON.

O Dieu, qui avez daigné, par les prédications et les mérites du bienheureux  Vincent, votre confesseur, jeter de l'éclat sur votre Eglise : accordez à vos serviteurs d'être édifiés par ses exemples, et d'être, par sa protection, délivrés de tout ennemi. Par J.-C. N.-S. Ainsi soit-il.

AUTRES SAINTS DU MARTYROLOGE ROMAIN.

A Thessalonique, sainte Irène, vierge et martyre.

Saint Zénon, martyr.

 

Saint Vincent Ferrier naquit à Valence en Espagne, l'an 1357, de parents forts recommandables par leur piété et leur amour pour les pauvres, qui lui donnèrent une excellente éducation. A l'âge de dix-sept ans, il entra dans l'ordre de Saint-Dominique, où l'on en conçut les plus belles espérances. Il fut employé au saint ministère, à l'enseignement et à la prédication, et partout ses connaissances, ses talents et ses vertus lui donnaient une réputation extraordinaire. Pour éprouver sa vertu, Dieu permit qu'il fût assailli par de violentes tentations. Vincent, fidèle aux règles prescrites par une sage direction dans les circonstances critiques, triompha de tous les efforts de l'enfer. Son coeur était perpétuellement uni à Dieu; en sorte que ses études, ses travaux, toutes ses actions, devenaient une prière continuelle. Il s'était si bien trouvé de cette pratique, qu'il la recommandait depuis à tous les chrétiens. Il refusa constamment toutes les dignités ecclésiastiques, et, content du titre de missionnaire apostolique, il parcourut la France, l'Italie, l'Allemagne, l'Angleterre, les Pays-Bas, l'Espagne, convertissant partout des milliers d'âmes. Au milieu de tant de courses et de travaux, il ne diminua rien de ses mortifications. Sa sainteté, ses miracles, contribuaient à l'efficacité de ses paroles finit sa noble carrière, à Vannes en basse Bretagne, l'an 1419.

quoi se réduisent les règles de la perfection, selon saint Vincent Ferrier? A trois choses :1° à éviter les distractions extérieures causées par les soins superflus ; 2° à veiller avec beaucoup de précautions pour garantir son coeur de l'enflure de l'orgueil ; 3°à bannir tout attachement immodéré aux choses sensibles

Saint Célestin pape - 6 avril

PENSEE. L'ignorance ne fait guère moins de ravages dans Eglise que l'hérésie. N'aurons-nous pas pitié de tant âmes qui se perdent faute d'instruction? Du moins, quand l'occasion s'en présente, instruisons ceux qui ignorent les vérités du salut.

PRATIQUE. Excitez en vous le zèle du salut de vos frères.

PRIEZ pour la conversion des pécheurs, de ceux particulièrement que vous comptez parmi vos parents ou vos amis.

ORAISON.

Exaucez, nous vous en supplions, Seigneur, les prières que nous vous adressons en célébrant la mémoire du bienheureux Célestin, votre confesseur et pontife; et accordez-nous le pardon de tous nos péchés, en considération des mérites et de l'intercession de celui qui vous a été si fidèle. Par J.-C. N.-S. Ainsi soit-il.

 

AUTRES SAINTS DU MARTYROLOGE ROMAIN.

A Rome, saint Sixte ler, pape.

A Troyes, saint Prudence, célèbre par ses écrits.

 

Saint Célestin, Romain de naissance, fut élu, d'une voix unanime, pour succéder au pape Boniface l'an 422. Le premier acte de son autorité fut de confirmer la condamnation d'un évêque d'Afrique, dont saint Augustin lui avait fait connaître les scandales. Il écrivit aussi dans les Gaules, dès le commencement de son pontificat, pour la réforme de certains abus, et spécialement du refus de l'absolution aux pécheurs qui la demandaient à la mort. Dans sa lettre, il parlait avec force, et il y établissait d'abord son autorité. «  Ma vigilance pastorale, disait-il, n'est point bornée par les lieux ; elle s'étend dans tous les lieux où l'on adore Jésus-Christ. » Bientôt les Orientaux lui fournirent l'occasion d'en donner une preuve éclatante, en déférant à son tribunal une affaire d'une tout autre importance; c'était l'hérésie de Nestorius. Célestin fit assembler un concile à Rome en 430, où l'hérésiarque fut condamné, après examen de ses écrits, et déclaré excommunier s'il ne se rétractait. Nestorius avant refusé d'obéir, Célestin chargea saint Cyrille de présider en son nom au concile d'Ephèse, où le novateur fut déposé. Enfin, après avoir envoyé des apôtres dans diverses contrées infidèles, et rempli dignement tous les devoirs de sa charge, il alla jouir au ciel de la récompense de son zèle l'an 432.

La sainteté des premiers successeurs des Apôtres  rendait un témoignage bien éclatant à la divinité du christianisme. Quelle idée les païens ne devaient-ils pas avoir de l'Evangile, lorsqu'ils en voyaient pratiquer si fidèlement la morale, aux dépens mêmes de ce qui est le plus cher à la nature? 2° Elle contribua merveilleusement à la conversion du monde. Comment, en effet, résister à des hommes qui prêchaient d'exemple les vertus prescrites par le Sauveur et qu'ils prescrivaient eux-mêmes? Leurs exemples tiraient encore un nouveau degré de force soit de la disposition continuelle où ils étaient de confirmer leur foi par l'effusion de leur sang, soit de l'empressement et du courage avec lequel ils le versaient.

Saint Hégésippe auteur ecclésisastique - 7 avril

PENSEE. Une des méthodes les plus intéressantes d'étudier à fond la religion, c'est d'interroger l'histoire des anciens Patriarches qui ont figuré J.-C., et celle des peuples dont la vocation au christianisme a réalisé les prophéties d'une manière frappante.

PRATIQUE. Donnez quelque temps à vous instruire de l'histoire sainte et de l'histoire ecclésiastique.

PRIEZ pour les personnes adonnées à l'étude des sciences sacrées.

 

ORAISON.

Seigneur, inclinez l'oreille aux supplications que nous vous adressons en célébrant la fête du bienheureux Hégésippe, votre confesseur ; afin que, n'ayant point de confiance en notre justice, nous soyons aidés par l'intercession de celui qui vous a été agréable. Par J.-C. N.-S. Ainsi soit-il.

 

AUTRES SAINTS DU MARTYROLOGE ROMAIN.

En Cilicie, saint Calliope, martyr.

A Alexandrie, saint Péluse, prêtre et martyr.

 

Saint Hégésippe, l'un des plus anciens Pères de l'Eglise, puisqu'il vivait peu de temps après les Apôtres, était Juif de naissance, et devint par son baptême membre de l'Eglise de Jérusalem. Ayant fait un voyage à Rome, il y demeura près de vingt ans. Il retourna ensuite en Orient, où il mourut dans un âge avancé. On n'a point de détails sur sa vie. On sait que c'était un homme rempli de l'esprit des Apôtres, qui travaillait par ses écrits à l'édification de l'Eglise, doué d'une profonde humilité qu'annonçait, dit saint Jérôme, la simplicité de son style. Il écrivit, l'an 133, une Histoire de l'Eglise, divisée en cinq livres : il la commençait à la passion de Jésus-Christ, et la menait jusqu'au temps où il vivait. On ne saurait trop regretter la perte de cet ouvrage. Le saint y montrait la suite de la tradition, et y faisait voir que, malgré les efforts des hérésies, aucune Eglise particulière n'était tombée dans l'erreur, et que le dépôt des vérités enseignées par le divin Maitre avait été conservé précieusement jusqu'à son temps. Son témoignage avait d'autant plus de force, qu'il avait visité en personne toutes les principales Eglises de l'Orient et de l'Occident.

La qualité d'homme de prière convient également à tous les Saints ; mais elle caractérise principalement ceux qui ont embrassé la vie monastique. 1° C'est par la prière que plusieurs d'entre eux sont parvenus à uns tel degré de perfection, qu'ils paraissent plus semblables à des anges qu'à des hommes. 2° Il n'est pas nécessaire d'avoir un grand génie pour savoir prier : il suffit d'être humble et pur de coeur, de connaître ses misères et d'aimer Dieu

Saint Perpétue évêque de Tours - 8 avril

PENSÉE. « 0 vous, qui êtes mes entrailles, mes frères bien-aimés, ma couronne, ma joie, mes seigneurs, mes enfants ! 0 vous, pauvres de J-C., qui êtes dans l'indigence, qui mendiez votre pain, malades, veuves, orphelins! je vous déclare, vous nomme et vous institue mes héritiers »  (S. Per­pétue).

PRATIQUE. Aimez, respectez les pauvres, soulagez leurs maux. L'aumône est une des plus précieuses clefs du ciel.

PRIEZ pour les pauvres.

 

ORAISON.

Faites, ô Dieu tout-puissant, que la solennité de la fête du bienheureux Perpétue, votre confesseur et pontife, augmente en nous la piété et les mérites pour le salut. Par J.-C. N.-S. Ainsi soit-il.

 

AUTRES SAINTS DU MARTYROLOGE ROMAIN.
A Alexandrie, saint Edèse, martyr.
A Côme saint Amance, évêque.

Saint Perpétue, que l'on compté pour le huitième évêque de Tours depuis saint Gratien, sortait d'une famille de sénateurs, et possédait de grands biens en diverses provinces, dont il ne se servit que pour l'utilité de l'Eglise et le soulagement des malheureux. Il n'eut pas été plutôt élevé sur le Siège de Tours, qu'il travailla de toutes ses forces à faire fleurir la piété dans son diocèse. Il tint plusieurs synodes où l'on dressa des règlements pleins de sagesse. Ce grand serviteur de Dieu avait beaucoup de vénération pour les Saints; il honorait leurs reliques, décorait les châsses qui les renfermaient, et embellissait les églises fondées sous leur invocation. Celle de Saint-Martin, bâtie par saint Brice, lui paraissant trop petite pour contenir les fidèles qui y venaient de toutes parts, il en fit construire une autre beaucoup plus vaste et plus magnifique. Quand elle fut achevée, et qu'il en eut fait solennellement la dédicace, il y transporta le corps de saint Martin le 4 juillet 473, Après avoir gouverné le diocèse de Tours pendant trente ans, saint Perpétue mourut plein de mérite vers l'an 490.

Les richesses sont ordinairement un scandale ; la religion seule apprend à en faire un heureux usage. 1° Au sein de l'aisance, il est facile de s'oublier, d'oublier Dieu, d' oublier ses devoirs; on est tenté, parce qu'on a les moyens de courir après des fantômes de bonheur; on s'égare, on sa perd. 2°Mais, si l'on apprécie à leur juste valeur les biens de ce monde; si l'on sait par de bonnes oeuvres les placer à intérêt pour les cieux, on se procure par là même, outre des mérites ineffables, une douce jouissance pour le coeur bien né, celle de faire du bien à des infortunés!

Saint Gaucher chanoine séculier - 9 avril

PENSÉE. Une première victoire désarme quelquefois pour toujours l'ennemi du salut; mais cela ne dispense pas de l'obligation de veiller sur soi-même avec la plus grande exactitude; autrement on mériterait d'être abandonné de Dieu, qui ne hait rien tant que la présomption.

PRATIQUE. Voyez le bien dans votre prochain, et proposez-vous de l'imiter.

PRIEZ pour les personnes avec lesquelles vos devoirs vous mettent habituellement en relation.

 

ORAISON.

O Dieu, qui avez tiré du commun des fidèles votre serviteur Gaucher, pour qu'il exerçât les fonctions de votre sacerdoce : daignez, par son intercession, nous séparer des pécheurs afin que, selon notre vocation, nous soyons devant vous une nation sainte et un sacerdoce royal. Par J.-C. N.-S. Ainsi soit-il.

 

AUTRES SAINTS DU MARTYROLOGE ROMAIN,

En Mésopotamiesaint Acace, évêque.

A Antioche, saint Prochore, diacre et martyr.

 

Saint Gaucher était de Meulen, ville frontière du Vexin français. Il quitta son pays à l'âge de dix-huit ans, avec un nommé Germon, et se retira en Limousin. Il s'y arrêta dans un lieu fort solitaire, qu'on a depuis appelé Chavagnac, et y vécut trois ans avec son compagnon, se livrant à la prière et à la pénitence. Ils passèrent ensuite dans un bois voisin, nommé Aureil, et y bâtirent deux monastères, l'un d'hommes et l'autre de femmes, sous la règle des chanoines réguliers de Saint-Augustin, que le pape Alexandre II avait approuvés en 1063. Le but de cette règle était d'établir une réforme parmi les clercs, et surtout parmi les chanoines. Saint Gaucher éleva ses disciples à une haute perfection par ses discours et par ses exemples. Il mourut d'une chute le 9 avril 1130, à l'âge de quatre-vingts ans. Le pape Célestin III le canonisa en 1194.

Où nous portent nos inclinations?  Si nous avons peu de goût pour l'oraison, et si nous y faisons peu de progrès, n'est-ce point par défaut de mortification? Du moins, il est certain que jamais les Saints n'ont séparé l'une de l'autre.2°Notre propre expérience ne nous apprend-t-elle pas que les jours où nous nous faisons le plus de violence sont ceux où nous prions le mieux ?

Saint Bede (le jeune) moine - 10 avril

PENSÉE. La religion ne redoute pas l'examen des sages elle a de quoi répondre à toute l'exigence de la raison. Ce qui lui nuit, hélas! c'est l'indigne contradiction qui se trouve trop souvent entre la croyance et la conduite de ceux qui la professent ; ce sont surtout les scandales que donnent quelquefois ceux qui sont par état chargés de la défendre.

PRATIQUE. Instruisez-vous de la religion, on ne la connaît jamais trop.

PRIEZ pour les défenseurs de la foi.

 

ORAISON.

O Dieu, qui nous réjouissez à l'occasion de la fête du bienheureux Bède, votre confesseur : faites, nous vous en supplions, que nous imitions les actions de ceux dont nous célébrons le triomphe. Par J.-C. N.-S. Ainsi soit-il.

 

AUTRES SAINTS DU MARTYROLOGE ROMAIN,

Saint Ezéchiel, prophète.

En Afrique, saint Térence, martyr,

 

Saint Bède, surnommé le Jeune, fut un des principaux seigneurs de la cour des empereurs Louis le Débonnaire et Charles le Chauve. Quarante-cinq ans passés au service de ces princes lui parurent un temps perdu quand il pensa sérieusement à l'éternité. Préoccupe de l'idée d'amasser pour le siècle à venir d'autres trésors que ceux que le monde frivole cherche à entasser, il prit le parti de renoncer à tout, et alla s'enfermer au monastère de Gavel, entre Venise et Ferrare. Rien ne lui coûtait dans cette retraite, et, quoiqu'il fût déjà d'un âge assez avancé, il ne laissa point de pratiquer, avec toute la ferveur d'un novice, tous les exercices de la vie religieuse. Il parvint à une grande perfection. Son humilité lui fit plusieurs fois refuser des évêchés auxquels soit mérite l'avait fait nommer. Il mourut le 10 avril de l'an 883.

Le ciel sur la terre!  Une âme où règne la charité devient une espèce de ciel dans lequel Dieu habite ; elle peut, sans sortir d'elle-même, converser avec lui. Sa pauvreté et sa bassesse ne la jettent point dans le découragement ; elle sait que Dieu l'invite à s'entretenir avec lui, et qu'il aime à converser avec ceux qui le cherchent. 2° Oh! qui pourrait concevoir les délices ineffables que goûte une âme unie intimement à son Dieu! Les mondains demandent ce que des hommes peuvent faire toute leur vie dans la solitude, et comment ils peuvent s'ensevelir ainsi tout vivants; mais ceux qui ont éprouvé le bonheur des vrais solitaires demandent à leur tour aux mondains comment des hommes créés pour le ciel vivent dans une dissipation continuelle, et ne pensent presque jamais à un Dieu dont la présence ravira les bienheureux pendant toute l'éternité!

Saint Léon (le grand) pape -11 avril

PENSÉE. Ce grand pape avait soin de se bien pénétrer de cet esprit de pauvreté et d'humilité dont la vie de l'Homme­-Dieu lui offrait un modèle accompli. De là cette charité ardente, cette admirable grandeur d'âme, et ce courage invincible dont toutes ses actions portaient l'empreinte.

PRATIQUE. Ayez une tendre dévotion pour J.-C

PRIEZ pour le Souverain Pontife.

ORAISON.

Seigneur, exaucez, nous vous en supplions, les prières que nous vous offrons en la solennité du bienheureux Léon, votre confesseur et pontife ; et délivrez-nous de tous nos péchés, en considération des mérites et de l'intercession de celui qui vous a dignement servi. Par J.-C. N.-S. Ainsi soit-il.

 

AUTRES SAINTS DU MARTYROLOGE ROMAIN

A Pergame en Asie, saint Antipas, martyr.

A Noyon sainte Godeberte, vierge

 

Saint Léon, surnommé le Grand, naquit à Rome, d'une des premières familles de Toscane, vers la fin du IVe siècle. La pénétration de son esprit et la maturité de son jugement se manifestèrent par les rapides progrès qu'il fit dans ses études. Il acquit une grande connaissance de toutes les parties de la littérature, et surtout de l'éloquence. Il était trop éclairé pour s'en tenir là; il ne regarda les sciences profanes que comme un préliminaire à l'étude de la théologie et des livres saints. Etant entré dans l'état ecclésiastique, il prit une grande part aux allaires sous les papes Célestin Ier et Sixte III. Ce dernier étant mort en 440, Léon fut élu pape avec un applaudissement universel. Rien de plus édifiant que les dispositions d'humilité et de crainte avec les quelles il se soumit à ce pesant fardeau. Les temps étaient orageux ; mais il n'y vit qu'un motif de plus pour se déclarer contre le vice et l'erreur. Il s'appliqua, avec toute la sollicitude d'un bon pasteur, à instruire et à corriger son peuple. Puis, étendant sa vigilance sur l'Eglise entière, il combattit victorieusement toutes les hérésies de son temps. Ce fut à l'occasion de celle d'Eutichés qu'il écrivit à Flavien sa fameuse lettre sur l'Incarnation. Aussi zélé pour le bien de l'empire que pour celui de la religion, il désarma successivement, par ses prières, Attila et Genséric, et préserva Rome d'une ruine totale. Ce grand pape mourut en 461.
Comment avance-t-on devant Dieu?  Les avantages naturels ou acquis ne mettent aux yeux de Dieu aucune différence entre les hommes. 2° Plus on est humble, plus on est grand ; plus on est pauvre d'esprit, plus on est riche 3° Notre progrès dans cette pauvreté d'esprit sera la mesure de la part que nous aurons à la distribution de la grâce et des dons célestes

Saint Jules pape - 12 avril

PENSÉE. 0 charité! que vous êtes tendre ! que vous êtes riche ! que vous êtes puissante! On n'a rien quand on ne vous possède pas. Vous avez pu changer Dieu en homme; vous avez vaincu la mort, en apprenant à Dieu à mourir !..

PRATIQUE. Ayez horreur du mensonge.

PRIEZ pour les personnes franches et droites; qu'elles ne soient point les victimes de leur loyauté

ORAISON.

Faites, ô Dieu tout-puissant, que la solennité de la fête du bienheureux Jules, votre confesseur et pontife, augmente en nous la piété, et les mérites pour le salut. Par J.-C. N.-S. Ainsi soit-il.

 

AUTRES SAINTS DU MARTYROLOGE ROMAIN.

En Cappadoce, saint Sabas, martyr.

A Arles, saint Florentin, abbé.

 

Saint Jules, Romain de naissance, fut élu pape le 6 février 337. Les ariens accusèrent près de lui saint Athanase de divers crimes supposés. Il confondit les calomniateurs, et l'accusé fut déclaré innocent. Le saint Pape reconnut aussi la catholicité de Mar­cel d'Ancyre, qui donna une profession de foi orthodoxe. Il renvoya ensuite ces dignes évêques avec des lettres pleines de vigueur, et leur rendit à chacun le gouvernement de leurs Eglises, dont les ariens les avaient dépouillés. En agissant de la sorte, il exerçait cette autorité qui lui donnait la prérogative de son siège sur l'Eglise universelle. Il réussit à obtenir la réunion d'un concile général, dont l'ouverture se fit à Sardique en Illyrie. On y remédia aux divisions qui affligeaient l'Eglise. On y fit vingt et un canons de discipline. Le premier défend les translations d'un siège à un autre. On voulait par là fermer la porte à l'ambition. D'autres canons assuraient à un évêque déposé par un synode de sa province, le droit d'en appeler à l'évêque de Rome. Saint Jules mourut le 12 avril 352.

Nous allons au ciel!  Ce qui doit principalement nous occuper ici-bas, dit saint Augustin, c'est de ne jamais perdre de vue la céleste patrie où nous arriverons bientôt. est vrai qu'il se rencontrera des souffrances dans la carrière ; mais elles seront suivies d'un repos éternel. 2°. Le moyen de travailler avec ardeur est de penser à la récompense. Le vigneron perdrait courage, s'il n'espérait être dédommagé de ses peines. Tout ce que nous pourrons faire ou souffrir nous paraitra comme rien, si nous le comparons avec la récompense qui nous est préparée. Nous serons même surpris de tant recevoir pour si peu !...

Saint Hermenegilde martyr - 13 avril

PENSÉE, «  Pouvez-vous exiger que je préfère une grandeur périssable à mon salut éternel ? Je ne veux point de couronne à ce prix ; je suis prêt à la sacrifier, ainsi que ma propre vie, plutôt que d'abandonner la vérité »  (S. Herménegilde).

PRATIQUE. Habituez-vous à tout peser dans la vie au poids de l'éternité: Qu'est-ce que cela peut faire à mon salut éternel?

PRIEZ pour ceux qui ont été ingrats envers vous.

ORAISON

O Dieu, qui avez appris au bienheureux Hermé­negilde, votre martyr, à préférer le royaume du ciel à celui de la terre: faites-nous la grâce de mépriser, à son exemple, les biens périssables, et de nous attacher aux biens éternels. Par J.-C. Ainsi soit-il.

 

AUTRES SAINTS DU MA RTYROLOGE ROMAIN.

A Clermont en Auvergne, saint Marc, abbé.

En Picardie. sainte Ide, veuve

 

quelques passages sont illisibles]
Saint Herménégilde était fils de Lévigilde, roi des Goths en Espagne. Il fut élevé avec Recarès son frère, dans l'arianisme, que son père XXX Mais, ayant des doutes sur la religion XXX yeux à la lumière par les soins XXX évêque de Séville, et profita XXX son père pour abjurer solennellement l'hérésie. Lévigilde, qui avait associé ses enfants à son gouvernement, fut indisposé contre Herménégilde, de ce qu'il avait renoncé à XXX; mais il entra dans une étrange colère, XXX qu'il apprit qu'il faisait une profession ouverte XXX catholique. Il le dépouilla de titre de roi XXX donné, et résolut de lui ôter ses XXX sa vie même, s'il ne retournait XXX  Herménégilde, considérant XXX souverain, prit les armes XXX arrêter l'effet de ses menaces. Mais XXX vigoureuses résistances, trompé par la mauvaise foi; il vint trouver son père qui l'embrassa, mais qui bientôt le fit jeter dans les fers. Lévigilde, après mille mauvais traitements pour le forcer à revenir à l'arianisme, voyant qu'il ne pouvait vaincre sa fermeté, lui fit trancher la tête pour assouvir la haine qu'il portait à la foi catholique. Il reçut le coup de la mort avec intrépidité le samedi saint 13 avril 586.

C'est au sein de l'adversité que le chrétien peut montrer toute la grandeur que lui donne la foi. 1° Les humiliations et les souffrances détachent entièrement le coeur fidèle de toutes les vanités de la terre. 2° Elles le purifient des souillures qu'il a pu contracter. 3° Elles lui procurent le bonheur de devenir conforme à notre divin Modèle, de retracer en sa personne la vie crucifiée du Sauveur et de tous ses vrais disciples, conformité qui lui est un gage assuré du salut.

Saint Benèzet berger - 14 avril

PENSÉE. Que ne peut point le plus petit des hommes, quand il est relevé par sa vertu, poussé par sa charité envers le prochain, et soutenu de Dieu?

PRATIQUE. Faites abnégation de vous-même dans toutes vos actions, et mettez votre entière confiance en Dieu pour le succès que vous pouvez attendre.

PRIEZ pour les pauvres.

ORAISON.

Faites, nous vous en supplions, Seigneur notre Dieu, par l'intercession du bienheureux Bénezet, que votre peuple marche dans les sentiers de votre amour; parce que notre parfaite félicité est d'être continuellement occupés à servir notre Dieu, l'auteur de tous biens. Par J.-C. N.-S. Ainsi soit-il.

 

AUTRES SAINTS DU MARTYROLOGE ROMAIN.
Terni, saint Procul, évêque et martyr.
A Lyon, saint Lambert. évêque

Saint Bénézet gardait à la campagne les moutons de sa mère. On vit en lui, dès ses premières années, une piété beaucoup au-dessus de son âge. Touché du danger que couraient les pauvres en passant le Rhône à Avignon, il entreprit de faire bâtir un pont sur ce fleuve. Ayant prouvé par des miracles que ce projet lui était inspiré de Dieu, il en obtint la permission de l'évêque. Le pont fut commencé, en 1177, sous la direction du saint, qui mourut en 1184, lorsqu'on eut achevé tout ce qu'il y avait de plus difficile à exécuter. Ceci est attesté par des monuments publics qui existent encore. Il parait que saint Bénézet fonda une association qui avait pour but de bâtir des ponts, comme il en existait pour bâtir des églises. Son corps fut enterré sur le pont, qui ne fut entièrement achevé que quatre ans plus tard, et dont la construction fut une suite incessante de prodiges. Les nouveaux miracles qui s'opérèrent sur son tombeau engagèrent la ville d'Avignon à lui bâtir une chapelle sur le pont même. Une grande partie du pont s'étant écroulée en 1669, on l'en retira. Il fut trouvé intact, sans aucune marque de corruption, et déposé dans l'église des Célestins.

Dieu trouve des âmes fidèles dans les plus humbles comme dans les plus hautes conditions.  Il lui plaît souvent de se servir de pauvres, ignorés et sans aucune apparence de savoir, pour fonder des oeuvres devant lesquelles des riches ont échoué. 2° L'humilité, l'obéissance, la charité, sont les preuves ordinaire

Saint Paterne évêque de Vannes - 15 avril

PENSÉE. Celui qui se consacre au service des autels s'engage à se montrer un modèle d'édification. Il n'en sera jamais ainsi pour celui qui s'ingère dans le ministère sacré par ambition ou par intérêt. L'intrigue et la corruption sont toujours déplorables, mais surtout quand elles prétendent à des positions plus saintes.

PRATIQUE. Soyez modeste dans vos désirs.

PRIEZ pour les élèves du sanctuaire.

ORAISON.

O Dieu, qui êtes la lumière et le pasteur des âmes fidèles, et qui avez élevé à la dignité d'évêque dans votre Eglise le bienheureux Paterne, afin qu'il distribuât à vos brebis le pain de la parole, et qu'il les formât par ses exemples : accordez-nous, par son intercession, la grâce de conserver la foi qu'il a prêchée, et de suivre le chemin que nous ont tracé ses exemples. Par J.-C. N.-S. Ainsi soit-il.

 

AUTRES SAINTS DU MARTYROLOGE ROMAIN.
A Rome, sainte Anastasie, martyre.
A Myre en Lycie, saint Crescent, martyr

Saint Paterne naquit dans l'Armorique, vers l'an. 490, de parents pieux. Il se retira, jeune encore, dans le pays de Galles pour y embrasser l'état monastique. Son éminente sainteté le fit ensuite choisir pour être supérieur des religieux de cette contrée. Il leur bâtit des Monastères et des églises. Ses compatriotes l'ayant recommandé au roi Caradauc, il fut obligé de repasser en Armorique. Devenu évêque de Vannes, il bâtit un monastère près de cette ville. Il donna des preuves de sa douceur et de sa patience dans la conduite qu'il tint envers de faux frères qui avaient indisposé contre lui quelques évêques de la province. Il oublia, pour le bien de la paix, toutes les injures qu'il avait reçues ; mais la crainte qu'il eut de voir renouveler les divisions le porta à se retirer parmi les Français, et il mourut hors de la ville de Vannes l'an 555.

Avantages de la piété dans toutes les conditions de la vie. 1° Les plus beaux talents ne réussissent pas toujours; ou, si le vice les entache, ils deviennent accusateurs au tribunal de Dieu. 2° La piété est toujours utile, et, même sans talents, réussit d'une manière ou d'une autre à conduire par des voies honorables à la paix de ce monde et au bonheur éternel

Sainte Engratide vierge et martyr 16 avril

PENSEE. Ne nous imaginons pas que le sacrifice que le Seigneur exige de nous est trop pénible. En pourrait-on jamais trop taire pour un Dieu qui s'est incarné afin d'expier nos crimes par l'effusion de son sang?
PRATIQUE. Faites violence à vos passions, à votre défaut dominant.
PRIEZ pour ceux qui ont une imagination vive.

ORAISON

Dieu tout-puissant et éternel, qui avez donné à la bienheureuse Engratide la force de remporter la palme de la virginité et du martyre : accordez-nous, par ses prières, la grâce de conserver une entière pureté de corps et d'esprit ; en sorte que nous ne soyons vaincus ni par les attraits de la concupiscence, ni par la rigueur des maux et de l'affliction. Nous vous le demandons par J.-C. N.-S. Ainsi soit-il.

AUTRES SAINTS DU MARTYROLOGE ROMAIN.
A Valence, saint Turibe, évêque.
A Brague en Portugal, saint Fructueux, évêque

L'an 304, dix-huit confesseurs furent martyrisés le même jour à Saragosse, par ordre de Dacien, un des plus cruels ministres de la persécution excitée par Dioclétien. Au triomphe de tous ces martyrs, Prudence joint celui d'une vierge nommée Engra­tidc, née en Portugal. Son père ayant dessein de la marier, elle prit secrètement la fuite, autant pour se dérober aux dangers du monde que pour conserver sa virginité. Elle se retira à Saragosse, où la persécution faisait d'horribles ravages, sans craindre les recherches du gouverneur. Elle osa même lui reprocher en face la barbarie avec laquelle il traitait les disciples de Jésus-Christ. Dacien, transporté de fureur, la fit saisir par les bourreaux, qui la soumirent aux plus cruelles tortures. On lui déchira les côtés ; après quoi, on lui coupa la mamelle gauche. On lui arracha aussi une partie du foie.  Comme elle vivait encore, on la renvoya en prison, où elle mourut, en 304, de la corruption causée par ses plaies

.Nous nous plaignons à tort des difficultés de la vertu. 1° Qu'eussions-nous donc fait au temps des persécutions cruelles? Comment aurions-nous pu soutenir de si terribles combats, lorsque la moindre secousse nous fait chanceler ? 2° Ah! remercions le Seigneur d'avoir ménagé notre faiblesse, et faisons en sorte que les victoires des martyrs nous encourager  dans les plus petits combats

Saint Anicet pape et martyr - 17 avril

PENSÉE. Les Saints tremblaient à la pensée des jugements de Dieu. Ils redoutaient surtout le compte des grâces reçues, l'abus qu'ils craignaient d'en avoir fait. Et nous, pécheurs, nous ne tremblons pas !...

PRATIQUE. Pensez souvent au compte que vous aurez à rendre à Dieu de tant de grâces dont sa divine bonté vous a comblé.

PRIEZ pour les personnes tièdes.

 

ORAISON.

O Dieu, qui nous réjouissez par la solennité annuelle de la fête du bienheureux Anicet, pape et martyr : daignez nous accorder d'avoir à nous féliciter de la protection de celui dont nous célébrons la mémoire. Par J.-C. N.-S. Ainsi soit-il.

 

AUTRES SAINTS DU MARTYROLOGE ROMAIN.

Dans le diocèse de Clermont, saint Robert, premier abbé de la Chaise-Dieu.

A Berne en Suisse, saint Rodolphe, enfant, martyrisé par les juifs

 

Saint Anicet succéda à saint Pie dans le gouvernement de l'Eglise romaine, et siégea depuis l'an 165 jusqu'à l'an 173. S'il ne répandit pas son sang pour la foi, il fut au moins exposé à beaucoup de dangers et de souffrances, ce qui l'a fait appeler martyr. Il fut visité à Rome par saint Polycarpe de Smyrne. Ces deux grands hommes agitèrent ensemble plusieurs questions qui faisaient alors du bruit dans l'Eglise. Ils discutèrent aussi la coutume où étaient les Asiatiques de célébrer la pâque, avec les juifs, le quatorzième jour de la première lune qui se rencontre après l'équinoxe du printemps ; mais tout se fit de part et d'autre avec beaucoup de modération. La diversité de sentiments, par l'apport à la célébration de la pâque, ne rompit pas les liens de la paix : Chacun s'en tint à ce qui se pratiquait dans son Eglise. Ce saint pape sut garantir son troupeau du poison de l'erreur et conserver le dépôt de la foi dans toute sa pureté, et il empêcha, par sa vigilance, les funestes ravages des hérésies de Valentin de Marcion.

Exprimer en soi les traits du divin Modèle, et répandre de tous côtés, par ses vertus, la bonne odeur de J.-C., voilà le fait du vrai chrétien. 1°. On a beau faire à Dieu de grandes protestations d'amour, elles ne pourront lui plaire tant qu'elles n'excluront point cette multitude de vices entièrement opposés aux lois du christianisme. 2° Ne pourrait-on pas même donner le nom d'hypocrisie à toutes ces protestations, puisqu'elles sont démenties par une conduite que l'Evangile proscrit et réprouve

Saint Appollone sénateur et martyr - 18 avril

PENSEE Il n'y a que la religion chrétienne qui puisse mettre l'homme dans la disposition de souffrir certains affronts, de le soumettre à telles injustices, et de sacrifier, s'il le faut, sa vie pour la vérité. On reconnaît là le doigt de Dieu, qui fait éclater dans la faiblesse la puissance de sa grâce.

PRATIQUE. Défiez-vous de vous-même, et confiez-vous en Dieu.

PRIEZ pour les écrivains apologistes de la religion.

 

ORAISON.

Faites, nous vous en supplions, Dieu tout-puissant, que, célébrant la fête du bienheureux Apol­lone, votre martyr' nous soyons, par son intercession, fortifiés dans l'amour de votre nom. Par J.-C. N-S. Ainsi soit-il.

 

AUTRES SAINTS DU MARTYROLOGE ROMAIN.

Cordoue, saint Parfait, prêtre et martyr.

Pontoise en France, la bienheureuse Marie de l'Incarnation

 

Sous le règne de Commode, fils de Marc Aurèle, la persécution se ralentit pendant quelque temps, quoique ce prince fût d'ailleurs très vicieux. A la faveur de ce calme, l'Eglise vit augmenter prodigieusement le nombre de ses enfants. Plusieurs personnes du plus haut rang se rangèrent sous l'étendard de la croix, et entre autres le sénateur Apollone. C'était un homme fort distingué par la connaissance des belles lettres et de la philosophie: A peine eut-il connu la vérité, qu'il étudia l'Ecriture sainte avec autant de succès que d'ardeur. Il vivait tranquille dans la pratique des bonnes oeuvres, lorsqu'un de ses esclaves l'accusa d'être chrétien devant Pérennis, préfet du prétoire. Le préfet exhorta fortement Apollone à renoncer au christianisme, afin de conserver sa vie et sa fortune. Apollone, renvoyé au sénat, y fit un excellent discours en faveur de la religion chrétienne, qui malheureusement s'est perdu, et montra que rien ne pourrait l'ébranler dans sa foi. Il fut en conséquence condamné, par un arrêt du sénat, être décapité. Son martyre eut lieu vers l'an 186.

Si, comme les premiers chrétiens, nous faisions l'apologie de notre sainte religion par la régularité de notre vie, nous lui gagnerions insensiblement les coeurs des méchants et des infidèles. 1° Faut-il que, par nos scandales et nos excès, nous leur donnions occasion de blasphémer la foi que nous professons ? 2° Au lieu de cette bonne odeur que répandaient de toutes parts les chrétiens de la primitive Eglise, nous ne répandons, nous, qu'une odeur de mort. 3° La contradiction qui se rencontre entre notre conduite et notre croyance scandalise les faibles, autorise les libertins dans leurs désordres, et fournit aux impies des armes contre la religion. Ou renonçons à la foi, ou changeons de moeurs, disait un ancien Père

Saint Elphége archevêque de Cantorbéry martyr - 19 avril

PENSÉE. « Il n'y a qu'un pasteur mercenaire qui puisse abandonner son troupeau dans le danger. O bon, ô incomparable Pasteur ayez compassion des enfants de votre Eglise, que je vous recommande en mourants (S. Elphége).

PRATIQUE. Profitez des occasions qui se rencontrent pour conseiller le bien et détourner du mal.

PRIEZ pour le pasteur et le clergé de votre paroisse.

 

ORAISON.

Abaissez vos regards sur notre faiblesse, ô Dieu tout-puissant, et, parce que le poids de nos devoirs nous accable, faites que la glorieuse intercession du bienheureux Elphège, martyr et pontife, nous protège. Par J.-C N-S. Ainsi soit-il.

 

AUTRES SAINTS DU MARTYROLOGE. ROMAIN.

A Florence, saint Cressent, confesseur. — Saint Timon, l'un des sept premiers diacres

 

Saint Elphége, né de parents fort distingués, après avoir reçu une excellente éducation, jeune encore, abandonna le monde. Sa mère, par un excès de tendresse, voulut traverser ses desseins ; mais il eut le courage de suivre la voix du ciel qui l'appelait dans la solitude. Il se retira donc dans l'abbaye de Bath, où il vécut inconnu aux hommes dans tous les exercices de la contemplation et de la pénitence. L'éclat de sa vertu brillait même au loin, et bientôt le gouvernement de l'abbaye lui fut confié. Il s'appliqua à faire observer la règle. Sa maxime était qu'il vaut mieux pour un homme de rester dans le monde que d'être un moine imparfait. Elevé sur le siège de Winchester en 984, ses vertus reçurent un nouveau lustre de l'épiscopat. Ses aumônes étaient si abondantes, qu'on ne voyait point de mendiants dans tout son diocèse. Après avoir gouverné pendant vingt-deux ans l'Eglise de Winchester, il fut élu malgré lui archevêque de Cantorbéry. Il eut à passer des jours bien pénibles durant les guerres suscitées par les Danois. Le saint évêque se montra constamment le père de son peuple, s'exposant lui-même à tous les dangers pour éloigner de ses chères ouailles les mauvais traitements des barbares. La main de Dieu s'appesantit sur eux, et le saint en profita pour leur insinuer des sentiments plus humains et tenter leur conversion à la foi, les menaçant de toutes les rigueurs de la justice divine, s'ils refusaient d'ouvrir les yeux à la lumière. Les barbares, transportés de fureur, l'accablèrent de mauvais traitements, et enfin lui tranchèrent la tête l'an 1012.

N'effleurez pas seulement la piété, allez au fond ! Les pratiques de dévotion ne sont point incompatibles avec l'accomplissement des autres devoirs, quand ils sont sagement réglés, 2° Le malheur est qu'on s'attache trop aux choses extérieures, qu'on en fait son capital, et qu'on néglige ce qui fait le vrai mérite devant Dieu et la seule consolation à l'heure de la mort.

Saint Théotime évêque - 20 avril

PENSEE. Ne nous hâtons pas de condamner nos frères; souvent ils peuvent faillir par faiblesse, par surprise, par circonstance, et la droiture de leur intention d'ailleurs, si ce n'est encore leur regret, est une excuse digne de considération.

PRATIQUE. Ne jugez pas, pour que vous ne soyez pas jugé, dit l'Evangile.

PRIEZ pour les victimes des jugements téméraires.

 

ORAISON.

Exaucez, nous vous en supplions, Seigneur, les prières que nous vous adressons en solennisant la fête du bienheureux Théotime, votre confesseur et pontife ; afin que nous recevions le pardon de tous nos péchés par l'intercession de celui qui vous a si dignement servi. Par J.-C. N.-S. Ainsi soit-il.

 

AUTRES' SAINTS DU MARTYROLOGE ROMAIN.

A Embrun. saint Marcellin. premier évêque de cette ville

A Auxerre, saint Marien, prêtre

 

Saint Théotime avait été élevé dans les sciences et les doctrines philosophiques des Grecs, et il fut d'abord grand partisan de leurs systèmes ; mais, éclairé ensuite des lumières de l'Evangile, il tourna toutes ses pensées vers les sublimes vérités de la religion. Son zèle et ses vertus le firent appeler au siège épiscopal de Tomis en Scythie. On a peu de détails sur sa vie ; on sait seulement qu'il assista au synode de Constantinople, convoqué par saint Epiphane pour faire condamner les ouvrages d'Origène, et qu'il prit hautement la défense de ce Père célèbre de l'Église. Il consentait bien à condamner ce qu'il y avait de répréhensible dans ses écrits; mais il refusa de les proscrire en masse, comme le voulait saint Epiphane, qu'il accusa même d'un zèle trop outré. Les plus saints évêques furent de son avis.

Gardons-nous d'être hommes à systèmes.1°. Quand l'Eglise n'a pas jugé à propos de définir une question, il est permis d'embrasser telle opinion ou telle autre, qui n'ont l'une et l'autre rien de contraire à la foi; mais, en adoptant une opinion, respectons l'opinion des autres. 2° Pour vouloir que tout le monde soit de leur avis, que d'hommes se querellent inutilement, se troublent, et s'exposent à donner du scandale. 3°. Dieu permet quelquefois que, sur certains points controversés, des hommes du plus haut mérite aient des idées toutes différentes.

Saint Anselme évêque de Cantorbéry - 21 avril

PENSÉE. «  Je ne crains pas les souffrances; je ferais même volontiers le sacrifice de ma vie pour la cause de Dieu ; mais il me serait impossible de faire aucun bien dans un pays où l'on foule aux pieds toutes les lois de la justice » (saint An­selme).

PRATIQUE. Soyez fidèle dans les petites choses.

PRIEZ pour la conversion des hérétiques, et particulièrement pour le retour de l'Angleterre à l'unité catholique.

 

ORAISON.

O Dieu, qui avez donné à votre peuple le bienheureux Anselme pour lui enseigner les voies du salut éternel : faites, nous vous en supplions, que nous méritions d'avoir pour intercesseur au ciel celui que nous avons eu pour docteur en ce monde. Par J.-C. N.-S. Ainsi soit-il.

 

AUTRES SAINTS DU MARTYROLOGE ROMAIN.

A Antioche, saint Anastase, évêque,

Eu Judée, saint Michée, l'un des douze petits prophètes

 

Saint Anselme naquit l'an 1033, d'une famille noble, dans la ville d'Aoste en Piémont. Sa mère se chargea du soin de former son coeur à la vertu, et il n'oublia jamais les premières instructions qu'il avait reçues d'elle. On lui donna ensuite d'habiles maitres  qui lui firent faire de rapides progrès dans les sciences. Ayant, par la suite, négligé ses exercices de piété, et perdu sa pieuse mère, il tomba insensiblement. dans la tiédeur, et de là dans le désordre. Bientôt il perdit le goût de l'étude, tant sont grands les maux que produit le relâchement quand on y persévère. L'aversion naturelle qu'avait pour lui son père devint son salut. Il quitta sa patrie, et se convertit à Dieu. Il vint, dans le désir d'acquérir de la science, à l'abbaye du Bec, où le célèbre Lanfranc était en grande réputation pour les leçons qu'il y donnait. Il reprit sa première ferveur, se fit religieux, et devint successivement prieur, puis abbé du Bec. Il gouverna sa communauté avec un si sage tempérament de douceur et de sévérité, qu'il gagna tous les coeurs. On ne tarda pas à le contraindre d'accepter le siège de Cantorbéry  mais sa fermeté à défendre les privilèges de cette Eglise et les droits du Souverain Pontife amenèrent de fâcheux démêlés, qui le forcèrent à chercher un asile en France et à Rome. Il fut cependant l'appelé, et il mourut l'an 1109, laissant après lui beaucoup d'écrits très estimés.

La cause qui semble la plus indifférente produit quelquefois les effets les plus terribles. 1° Se permettre des infidélités, c'est s'exposer à de grands désordres. 2° Pourquoi tant de réserve quand il s'agit de servir un si grand maître? Soyons généreux pour Dieu, si nous voulons ressentir les effets de sa libéralité.

Saint Léonide martyr - 22 avril

PENSÉE. Qu'est la philosophie humaine en présence de la philosophie divine ? Qu'est-ce que l'art de penser, de raisonner, de juger selon le monde, en comparaison de savoir tout cela selon Dieu? L'humble chrétien s'élève au ciel, et l'orgueilleux, avec toute en science, s'enfonce dans l'abîme

PRATIQUE.  Ayez la vue de Dieu en tout.

PRIEZ pour les savants qui s'honorent d'être chrétiens.

 

ORAISON.

Accordez-nous, Seigneur, par l'intercession du bienheureux Léonide, votre martyr, la grâce de persévérer dans la pureté de votre foi ; afin qu'affermis par votre amour, nulle épreuve ne soit capable de nous en détacher. Nous vous le demandons par J.-C. N.-S. Ainsi soit-il.

 

AUTRES SAINTS DM MARTYROLOGE ROMAIN.

A Rome, saint Solère, pape et martyr.

En Normandie, sainte Opportune, vierge

 

Saint Léonide était un philosophe chrétien, égarement versé dans les sciences sacrées et profanes. Il avait sept fils, dont Origène était l'aîné. Ayant remarqué en lui de très heureuses dispositions, il l'éleva avec un soin tout particulier. Charmé des progrès qu'il lui voyait faire dans les sciences et dans la vertu' il l'aimait tendrement, et ne cessait de remercier Dieu de lui avoir donné un tel fils. Souvent il s'approchait de son lit lorsqu'il était endormi, et, lui découvrant la poitrine, il la baisait avec respect, comme un sanctuaire où résidait l'esprit de Dieu. Pendant que la persécution ravageait l'Eglise d'Alexandrie, Léonide fut arrêté et mis en prison par l'ordre de Loetus, gouverneur d'Egypte. Origène, qui n'avait alors que dix-sept ans, portait une saillie envie à son père, et brûlait d'un ardent désir de verser son sang pour J.-C. Sa mère le conjurait inutilement de ne point l'abandonner. Comme elle craignait qu'il n'allât se livrer aux persécuteurs, elle prit le parti de cacher tous ses habits, afin qu'il ne pût sortir de la maison. Le jeune Origène, ne pouvant faire autre chose, écrivit à son père une lettre fort touchante pour l'exhorter à mourir avec courage et avec joie. «  Prenez garde, lui disait-il, n'allez pas, à cause de nous, changer de résolution.» Léonide persista généreusement dans la foi, et fut, décapité l'an 202. La confiscation de ses biens réduisit sa famille à une extrême pauvreté; mais la Providence sut la consoler et pourvoir à ses besoins.

Les Saints se traitaient avec rigueur, et réservaient leur douceur pour le prochain. 1° Souvent nous traitons le prochain sans ménageaient, et nous n'avons d'indulgence que pour nous. 2° Un jour viendra que Dieu nous traitera comme nous aurons traité les autres.

Saint Georges martyr - 23 avril

PENSÉE. Il est une sorte de martyre à la portée de chaque chrétien, et qui consiste à recevoir avec patience toutes les épreuves qui peuvent nous arriver. La patience est d'autant plus nécessaire, qu'il n'y a point d'exercice qui soit plus fréquent.

PRATIQUE. Sachez plier sous les coups de l'injustice, de l'ingratitude, des humeurs, des caprices, des jalousies, etc.

PRIEZ pour les personnes soumises à de pénibles épreuves.

 

ORAISON.

O Dieu, qui nous réjouissez par les mérites et l'intercession du bienheureux Georges, votre martyr : daignez nous accorder que nous obtenions, par un don de votre grâce, les bienfaits que nous sollicitons de vous par sa médiation. Par J.-C. N.-S. Ainsi soit-il.

 

AUTRES SAINTS RU .MARTYROLOGE ROMAIN.

A Prague, saint Adabert, évêque et martyr.

A Milan, saint Marole, évêque.

 

Saint Georges est honoré dans les Eglises d'Orient et d'Occident comme un des plus illustres martyrs de J.-C. Il se faisait un grand concours de peuple à une des églises portant son nom à Constantinople. On lit dans divers auteurs qu'il s'est opéré un grand nombre de miracles par son intercession, et qu'on lui a été redevable du gain de plusieurs batailles. Son culte fut répandu en Occident par ceux qui, dans leur pèlerinage à Jérusalem, visitaient souvent son église et son tombeau, qui étaient en Palestine. On voit, par saint Grégoire de Tours, qu'il était fort célèbre en France dans le VIe siècle. Les gens de guerre avaient beaucoup de dévotion pour saint Georges ; ils l'invoquaient surtout dans les batailles. Cette dévotion était principalement fondée sur ce que l'on disait que le saint avait été lui-même un grand guerrier. Ce fut sous sa protection qu'Edouard III, roi d'Angleterre, mit l'ordre de la Jarretière, qu'il institua en 1330. On n'a point de détails sur la vie de ce saint. Cependant il parait certain qu'il souffrit à Nicomédie sous Dioclétien. Le dragon qu'on représente sous ses pieds, dans les tableaux et peintures qu'on en a faits, est le symbole du démon dont sa foi l'a rendu vainqueur.

Prenez patience! 1° Il n'y a que la patience qui puisse nous rendre notre exil supportable, adoucir la rigueur des maux qui nous affligent, et nous en faire même tirer avantage. 2° Pratiquons donc une vertu aussi essentielle : elle nous empêchera de tomber dans l'abattement, elle nous consolera au milieu des disgrâces les plus sensibles, elle rendra toutes nos peines méritoires, et nous associera au triomphe de ceux que J -C. reconnaît pour ses vrais disciples

manquant - 24 avril

manquant - 25 avril

Saint Clet pape et martyr - 26 avril

PENSÉE, Un coeur bien né se fait un devoir et un honneur de se montrer reconnaissant envers les personnes qui l'ont obligé. Il n'y a que Dieu envers qui un ne rougit pas d'être ingrat. Et cependant qu'avons-nous qui ne soit un don de. sa libéralité?

PRATIQUE. Ayez une souveraine horreur de l'ingratitude.

PRIEZ pour ceux qui sont d'autant plus coupables d'oublier Dieu, qu'ils en ont reçu de plus grands bienfaits.

 

ORAISON.

Faites, Seigneur, que les précieux mérites des bienheureux martyrs et pontifes Clet et Marcellin nous soient utiles, et que leur pieuse intercession nous protège sans cesse. Par J.-C. N.-S. Ainsi soit-il.

 

AUTRES SAINTS DU MARTYROLOGE R0MAIN.

À Rome, saint Marcellin. pape et martyr.

Dans le Pont, saint Basilée, évêque et martyr

 

Saint Clet fut le troisième évêque de Rome, et le successeur de saint Lin. Cette seule circonstance prouve qu'il s'était rendu recommandable par une éminente vertu entre les premiers disciples que forma saint Pierre en Occident. Il siégea depuis l'an 76 jusqu'à l'an 89, et fut enterré auprès de son prédécesseur dans l'église du Vatican, où ses reliques sont encore. Il a le titre de martyr dans le canon de la messe, que Bossuet et tous les savants prouvent être de la plus haute antiquité, ainsi que dans Bède et dans tous les autres martyrlogistes.Saint Marcellin succéda au saint pape Caïus en 296, à .peu près dans le temps où Dioclétien s'érigea en divinité, et voulut qu'on l'adorât. Il s'acquit, au rapport de Théodoret, beaucoup de gloire durant la persécution. Il mourut en 304, après avoir siégé plus de huit ans. Il est qualifié de martyr, quoiqu'il n'ait pas versé son sang pour la cause de J.-C., mais à cause des souffrances qu'il avait endurées pour la foi.

La plupart des chrétiens se laissent effrayer par le nom seul de mortification et de souffrance. 1° On croirait qu'ils sont nés uniquement pour se procurer toutes sortes de plaisirs. Les choses en sont venues à un point que ceux qui font profession de vertu ont besoin d'un grand courage pour ne pas se laisser entraîner par le torrent du mauvais exemple. 2°Lorsqu'on réfléchit sur ce qui se passe dans le monde, et qu'on y voit tant de gens se promettre le ciel avec une conduite tout à fait antichrétienne, on ne peut s'empêcher de s'écrier : Eh quoi donc! l'Evangile est-il changé ? Entrera-t-on dans le ciel par une autre voie que celle qu'a suivie J.-C.? Partagera-t-on le bonheur des Saints en faisant tout le contraire de ce qu'ils ont fait?

Sainte Zite vierge - 27 avril

PENSEE. Les maîtres ne sont bien servis que lorsque la vertu est pratiquée par ceux qui leur sont attachés. Et cependant il se trouve des maîtres qui contrarient plutôt que de favoriser la religion, et par là même la vertu de leurs inférieurs!...

PRATIQUE. Veillez à ce que le vice ne s'introduise point parmi les personnes sur lesquelles vous avez quelque pouvoir

PRIEZ pour les bons et pieux domestiques.

 

ORAISON.

O Dieu, qui établissez votre demeure dans les coeurs chastes : faites qu'honorant avec une humble piété la pureté de votre fidèle épouse Zite, nous l'imitions par la sainteté de notre vie. Nous vous le demandons par J.-C. N.-S. Ainsi soit-il.

 

AUTRES SAINTS DU MARTYROLOGE ROMAIN.

Nicomédie, saint Anthime, évêque et martyr

En Cilicie, saint Castor, martyr

 

Sainte Zite naquit, au commencement du XIIIe siècle, en Italie. Sa mère, pauvre mais vertueuse, l'éleva dans la crainte du Seigneur, et eut la consolation de voir ses bonnes instructions porter des fruits immenses. Zite était d'une douceur et d'une modestie qui charmaient tout le monde. Elle parlait peu, travaillait avec assiduité, et tenait son âme dans un recueillement perpétuel. A l'âge de douze ans, elle se mit domestique ; et c'est dans cette position, où elle ne vit qu'une plus grande facilité de se sanctifier par l'obéissance et l'humilité, qu'elle arriva à une si haute vertu. Tous les jours elle se levait de très grand matin, afin d'avoir le temps de vaquer à la prière et d'assister au saint sacrifice de la messe sans porter le moindre préjudice aux devoirs de son état. Non seulement elle exécutait avec fidélité ce qu'on lui ordonnait ; mais elle savait même avoir pour ses maîtres bien des prévenances et des égards qu'une solide piété surtout sait inspirer. Dieu permit cependant qu'on ne lui rendit pas justice : on traita sa modestie de stupidité ; et son exactitude à ses devoirs fut regardée comme le fruit d'un orgueil secret. Sous le coup de préventions si injustes, qu'on s'imagine ce que cette sainte fille eut à souffrir ! Mais sa patience triompha de la malice et des préjugés. Ses maîtres devinrent plus équitables, leur jalousie se changea en admiration, et ils lui confièrent le maniement de leurs affaires, qu'elle géra avec toute la sagesse possible. Elle mourut, à l'âge de soixante ans, pleine de mérites qu'elle avait puisés dans le recueillement, la mortification, et un saint et fréquent usage des sacrements.

Ce n'est que dans l'éternité que l'on verra l'extrême différence qu'il y a entre le véritable et le faux bonheur. 1°Alors le prestige sera dissipé, et les choses paraîtront telles qu'elles sont dans la réalité. 2° Nous sentirons tout le néant des grandeurs humaines, et le prix de ces prétendes maux auxquels notre vie est exposée

 

Saint Vital martyr - 28 avril

PENSEE. Si Dieu ne laisse pas sans récompense un verre d'eau froide donné eut son nom, que ne réserve-t-il pas à ceux qui exposent leur vie pour sauver leurs frères? Notre propre intérêt devrait donc nous suffire pour animer en nous le zèle du salut des âmes?

PRATIQUE. Proposez-vous quelque oeuvre de miséricorde qui soit compatible avec les devoirs de votre état.

PRIEZ pour ceux qui sont tentés contre la foi.

 

ORAISON.

Faites, Dieu tout-puissant' que, célébrant le triomphe du bienheureux Vital, votre martyr, son intercession nous fortifie dans l'amour de votre nom. Par J.-C. N.-S. Ainsi soit-il.

 

AUTRES SAINTS DU MARTYROLOGE ROMAIN.

A Milan, sainte Valérie. martyre.

Pentina dans l'Abruzze, saint Pamphile, évêque

 

Saint Vital, né à Milan, était, selon l'auteur de ses Actes, père de saint Gervais et de saint Protais, martyrs. La Providence l'ayant conduit à Ravenne, il arriva qu'un chrétien nommé Ursicin fut condamné à mort pour sa religion ; mais on crut pendant quelques temps qu'il allait apostasier, tant était vive l'impression que la vue du supplice avait faite sur lui. Vital, alarmé du danger que courait son frère, ne voit plus celui auquel il s'expose lui-même ; il vole  à son secours, et l'exhorte fortement à ne pas perdre l'occasion de mériter une couronne immortelle. Ursicin se rassure, et reçoit généreusement le coup de là mort. Vital emporte le corps du martyr, et l'enterre avec respect. Le juge, nommé Pantin, n'eut pas plutôt appris ce qui s'était passé, qu'il donna des ordres pour arrêter Vital. Il fut brûlé vif, après avoir été étendu sur le chevalet, et avoir souffert divers autres genres de tortures. On lit, dans ses Actes, que Valérie, sa femme, retournant de Ra­venne à Milan, fut mise à mort par une troupe de paysans auxquels elle refusa de se joindre dans la célébration d'une fête impie et licencieuse. Saint Vital est le principal patron de Ravenne. On y garde ses reliques dans la magnifique église de son nom, qui fut bâtie en 547 par l'empereur Justinien.

L'éternité ! pensée salutaire!...  C'est pour avoir eu sans cesse l'éternité devant les yeux que les martyrs ont montré tant de courage. 2° Persuadés que tout consistait dans l'amour de Dieu, dans l'accomplissement de sa volonté, et dans le bon usage que l'on faisait des épreuves, ils méprisaient finis les avantages temporels, ils volaient au supplice et à la mort la plus cruelle. Rien ne pouvait les ébranler lorsqu'ils pensaient que tout serait rétabli dans l'ordre après cette vie, et que leurs tribulations seraient récompensées par un poids immense et éternel de gloire

Saint Hugues abbé de Cluny - 29 avril

PENSEE. Si, à l'exempte de nos pères dans la foi, nous avions toujours J.-C. devant les yeux, nous imiterions leurs oeuvres, et partout régnerait la charité.

PRATIQUE. Ayez une règle, tenez-y, sinon à la lettre, du moins quant à l'esprit.

PRIEZ pour les supérieurs de communautés.

ORAISON.

O Dieu, qui avez accordé au bienheureux abbé Hugues la grâce de suivre J.-C. pauvre et humble de coeur, et de persévérer jusqu'a la fin dans l'imitation de ce divin Modèle : faites que tous ceux qui sont entrés dans la voie de vos commandements ne regardent point derrière eux, ni ne s'arrêtent dans le chemin; mais que, courant à vous sans être retardés par aucune chute, ils parviennent à la vie éternelle. Par J.-C. N.-S. Ainsi soit-il.

 

AUTRES SAINTS DU MARTYROLOGE ROMAIN.

En Chypre, saint Tychique, disciple de saint Paul.

En Numidie saint Agape évêque et martyr

 

Saint Hugues, qui sortait de la maison souveraine des ducs de Bourgogne, naquit en 1024 à Semur, au diocèse d'Autun. Son père le destinait à la profession des armes; mais sa mère travaillait à le former pour l'Eglise. Enfin le soin de son éducation fut confié à Hugues, évêque d'Auxerre, son grand-oncle. Il sentit de bonne heure à combien de dangers la vertu est exposée dans le monde, et il eût bien voulu le quitter pour toujours. Il donnait beaucoup de temps à la prière et à la méditation, ce qui toutefois ne l'empêchait point de se livrer à l'étude. Il apprenait aussi, par obéissance pour son père, tous les exercices convenables à un militaire. Cependant-il obtint de se retirer à Cluny, où il fit profession à l'âge de seize ans. Quelques années après, de l'avis de toute la communauté, qu'il édifiait par ses vertus, il fut nommé prieur, puis abbé. Ce fut en cette qualité qu'il parut au concile que Léon IX avait assemblé à Reims. Il reconduisit le pape à Rome, et assista au concile qui s'y tint, et où furent condamnées les erreurs de Bérenger. Les peuples et les souverains l'honorèrent de leur confiance. Il fut employé avec succès dans les grandes affaires de son temps, et fit preuve de beaucoup d'habileté à réconcilier les esprits divisés. A cette rare capacité il joignait toutes les vertus d'un bon religieux et d'un digne supérieur. Il mourut en 1109.

Toujours Jésus-Christ en vue et en pratique. 1°Le pasteur des âmes qui songe sérieusement qu'il est le représentant de J.-C. doit retracer aux yeux de ses inférieurs la douceur, l'humilité, la tendresse de J.-C.; c'est le seul moyen de rendre son saint ministère fructueux ; autrement il froisse les coeurs et les resserre. 2° les bons fidèles n'envisagent dans leur pasteur que J.-C. lui-même, et c'est là le principe de leur respect, de leur docilité, de leur dévouement affectueux pour sa personne

Sainte Catherine de Sienne vierge - 30 avril

PENSEE. «  Le Seigneur m'avait enseigné le moyen de me bâtir une retraite dans mon âme, afin que je m'y renfermasse continuellement ; il m'avait promis en même temps de m'y faire trouver une paix et un repos qu'aucune tribulation ne pourrait troubler » (sainte Catherine. de Sienne).

PRATIQUE. Exercez-vous au recueillement intérieur.

PRIEZ pour les âmes que leur dissipation expose à de graves dangers.

 

ORAISON.

Faites, nous vous en supplions, Seigneur, que, vénérant la sainte mort de la bienheureuse Catherine, votre vierge, nous soyons remplis de joie au retour annuel de cette fête, et que nous profitions des exemples d'une aussi haute vertu. Par. J.-C. N.-S. Ainsi soit-il.

 

AUTRES SAINTS DU MARTYROLOGE ROMAIN.

A Saintessaint Eutrope, évêque et martyr,

A Ephése, saint Maxime, martyr

 

Sainte Catherine naquit à Sienne en 1347. Dès l'âge le plus tendre, elle fit voeu de virginité, et ne montrait de goût que pour la prière et la mortification. Ses parents, qui voulaient la marier, s'y prirent de toutes les manières pour rompre sa résolution, la contrariant dans ses exercices de piété, et la chargeant des soins les plus pénibles du ménage. Catherine, soumise et, obéissante, sut se créer une solitude intérieure dont rien ne pouvait l'empêcher de jouir. Enfin les préventions cessèrent, et on lui permit d'entrer dans le tiers ordre de Saint- Dominique. Ce fut alors que ses austérités n'eurent plus de bornes, et qu'elle s'éleva à cette sublime .contemplation dont on voit la preuve dans ses écrits, et mieux encore dans les vertus héroïques qu'elle  pratiqua. Sa charité pour les pauvres, sa patience dans les calomnies dont on payait ses services, son ardeur et son talent pour la conversion des pécheurs, son zèle actif et entendu pour la paix de l'Eglise et des Etats, en firent la gloire de son ordre, l'ornement de son pays, et la merveille de son siècle. Pour elle, toujours supérieure à sa réputation par son humilité, elle préférait la couronne d'épines du Sauveur à tout le reste, et à trente-trois ans elle fut jugée mûre pour le ciel. Elle mourut en 1380.

Dieu me voit! 1° L'âme qui ne perd jamais de vue la présence de Dieu a trouvé un trésor que personne ne peut lui ravir. 2° Si les entretiens d'un ami ont tant de charmes, que sera-ce de converser familièrement avec un Dieu? 3° Faites-en l'expérience, et bientôt vous n'aurez que du dégoût pour tous les objets qui vous enchantent ici-bas