Carmel

Août

 feuillet du premier jour du mois - 8 cm. X 12,8 cm.

Saint Pierre aux murs - 1er août

PENSEE. Les Saints ont toujours trouvé un sujet de gloire et de joie dans les chaînes dont ils ont été chargés pour le nom de J.-C. Aussi sont-elles devenues pour eux une source abondante de grâces et de mérites. Elles ont même été honorées des plus grands miracles dans le prince des Apôtres.

PRATIQUE. Le désir de souffrir pour J.-C.

PRIEZ pour les captifs et les prisonniers.

ORAISON.

O Dieu, qui avez délivré le bienheureux Pierre, votre apôtre, de ses liens, et l'avez fait sortir sain et sauf de la prison; délivrez-nous, s'il vous plait, des chaînes de nos péchés, et faites que votre miséricorde nous préserve de tous maux. Par J.-C. N.-S. Ainsi soit-il.

AUTRES SAINTS DU MARTYROLOGE ROMAIN.

A Antioche, le martyre des sept frères Macchabées. .

A Bourges, saint Arcade, évêque

 

Hérode Agrippa, roi des Juifs, ayant condamné à mort saint Jacques le Majeur, en 43, fit emprisonner saint Pierre, dans le dessein de se rendre encore plus agréable au peuple. Il se proposait de le faire exécuter publiquement après la fête de Pâques; mais les fidèles, instruits de l'arrestation du chef de l'Eglise, se mirent aussitôt en prière, et Dieu les exauça. La nuit même qui précédait le jour marqué pour l'exécution, tandis que le saint apôtre, se reposant sur la Providence de tout ce qui pourrait arriver, dormait d'un sommeil tranquille au milieu de ses gardes, tout à coup la prison fut éclairée par une vive lumière. Un ange parait, l'éveille, et lui ordonne de le suivre. Au même instant, les chaînes dont il était lié tombent de ses mains; il obéit, traverse, à la suite de l'ange, le premier et le second corps de garde, arrive à la porte de fer, par où on allait à la ville. Cette porte s'ouvre d'elle-même ; Pierre s'avancejusqu'au bout de la rue, et là l'ange le quitta. Pierre avait cru que tout cc qui se passait n'était qu'un songe ; mais, persuadé alors de la réalité de sa délivrance, il en bénit le Seigneur. Les chaînes qui servirent à lier saint Pierre se conservent encore aujourd'hui en partie à Rome : l'Eglise a toujours eu une grande vénération pour ce monument vénérable de la confession généreuse du prince des Apôtres.

Nous devons à Dieu les prémices de nos vies et de nos actions, parce qu'il est notre principe et notre dernière fin 1°. Il est singulièrement jaloux de ce tribut, comme il nous l'a marqué par le précepte rigoureux qu'il donna dans l'ancienne loi, de lui offrir en sacrifice les premiers fruits. 2° Un chrétien s'acquittera de ce devoir, s'il commence chacune de ses journées et de ses entreprises par renouveler à Dieu la consécration de lui-même et de toutes ses actions, par le remercier de ses bienfaits, et par lui demander avec ferveur la grâce de faire un bon usage des dons du ciel.

Saint Etienne pape et martyr - 2 août

PENSEE. Evitons de nous lier avec ceux dont la foi est suspecte. A force d'aimer leur personne, on adopte leurs sentiments. Et qu'avons-nous de plus précieux que notre foi ?

PRATIQUE. La fuite des mauvaises sociétés.

PRIEZ pour le Souverain Pontife.

ORAISON

O Dieu, qui nous donnez chaque année un nouveau sujet de joie en la solennité du
bienheureux Etienne, votre martyr et pontife; faites-nous la grâce qu'honorant la mort qui l'a fait naître pour le ciel nous nous réjouissons  de sa protection sur la terre .Par J-C N-S.Ainsi soit-il.

 

AUTRES SAINTS DU MARTYROLOGE ROMAIN

En Afrique  saint Rutile martyr

En Provence, saint Auspice, évêque.

 

Saint Etienne était Romain de naissance. Ayant été élevé aux ordres sacrés, il fut fait archidiacre de l'Eglise de Rome, et il exerça les fonctions de cette dignité sous les papes saint Corneille et saint Luce. Il succéda à ce dernier en 253. Peu de temps après, les Eglisesd'Espagne et des Gaules furent menacées d'un grand danger. Marcien évêque d'Arles embrassa l'erreur de Novatien, et refusa de réconcilier plusieurs pénitents à la mort. Saint Cyprien se joignit aux évêques de la Gaule pour demander la déposition de l'hérétique, et il parait qu'elle eut lieu, puisqu'on ne trouve pas son nom dans l'ancienne liste des évêques d'Arles. En Espagne, deux évêques, Martial et Basilide, également déposes pour être tombés dans le crime des libellatiques, espèce de fauteurs d'apostasie, s'adressèrent à Etienne, et obtinrent, par une indigne fraude, leur rétablissement. Cette affaire eut un grand retentissement, et saint Cyprien, en blâmant les fourbes, justifia la conduite du Souverain Pontife .Au sujet du baptême donné par les hérétiques, saint Etienne montra beaucoup de sagesse et de fermeté, en portant ce fameux décret : « Qu'on n'introduise aucune nouveauté, et qu'on s'en tienne à la tradition. » Ce saint pape mourut l'an 257, et est honoré comme martyr.

Tous les supérieurs, comme les évêques, exercent, relativement à leurs inférieurs, les fonctions de pasteur, de gardien. 1° Qu'il en est cependant un grand nombre qui vivent comme s'ils n'étaient chargés que de leur propre salut, et qui ne laissent pas pour cela de se réputer bons chrétiens! 2°. Il ne s'en trouve de trop qui n'ont ni les lumières, ni le courage, ni la charité et le zèle que leur place exige. D'autres, par lâcheté, par amour du monde et de ses plaisirs, négligent les différentes obligations de leur état. Il ne leur suffira pas de dire au souverain juge qu'ils ont bien gardé leur propre vigne, tandis qu'ils auront laissé croître les ronces et les épines dans celles qui leur avaient été confiées.

L'invention du corps de Saint Etienne - 3 août

PENSEE. Il est juste de vénérer les restes précieux des héros de ta religion. En versant leur sang pour J.-C., ils nous ont transmis la foi dans toute sa pureté, et montré la voie qui conduit au salut.

PRATIQUE. Honorez les saintes reliques.

PRIEZ pour les âmes du purgatoire.

 

ORAISON.

Seigneur, faites-nous la grâce d'imiter le saint que nous révérons en ce jour, afin que nous apprenions, par son exemple, à aimer même nos ennemis; puisque nous célébrons l'invention de celui qui a imploré pour ses propres persécuteurs la miséricorde de N.-S. J.-C., votre Fils, qui, étant Dieu, vit et règne dans les siècles des siècles. Ainsi soit-il.

 

AUTRES SAINTS DU MARTYROLOGE ROMAIN. .

A Constantinople, saint Herme, martyr.

En Macédoine, sainte Lydie. marchande.

 

Cette seconde fête, en l'honneur de saint Etienne, fut instituée à l'occasion de la découverte des reliques de ce premier martyr de l'Eglise. Son corps avait toujours été caché, lorsqu'il plut à Dieu de faire éclater sa sainteté de la manière la plus sensible, tant au ciel que sur la terre. On ne se souvenait pas même dû lieu où il avait été enterré. Voici comment il plut à Dieu de le manifester, le 3 décembre 415. Près de l'endroit où il reposait s'élevait une petite église desservie par un prêtre nommé. Lucien Gamaliel, le célèbre docteur qui avait instruit saint Paul dans la foi, et qui avait donné une sépulture honorable au corps du saint martyr, apparut à Lucien jusqu'à trois fois, et lui dit de fouiller dans un endroit qu'il lui indiquait, et qu'il y trouverait le corps de saint Etienne. Lucien prit enfin la résolution d'obéir; le patriarche de Jérusalem fut averti et vint sur les lieux avec deux autres évêques. On trouva en effet les ossements du saint martyr, qui furent transportés à Jérusalem avec grande solennité. Plusieurs églises demandèrent aussitôt une portion de ses reliques, et il s'opéra, par leur vertu, un grand nombre de miracles rapportés en partie par saint Augustin, pour en avoir été témoin oculaire

Nous devons recourir tous les jours à l'intercession des Saints. 1° Nous pouvons le faire pour nos besoins temporels, notre position, notre santé; mais il faut que nos prières aient notre sanctification pour objet principal, et quelles soient subordonnées â la gloire de Dieu, parce que nous ne savons ce qui nous est le plus avantageux. 2° Dieu nous offre sa grâce, son amour, et il veut se donner lui- même! C'est donc lui qui doit être la dernière fin de tous nos voeux. Si un prince riche et libéral, dit sainte Thérèse, s'engageait à nous accorder tout ce que nous lui demanderions, ne l'insulterions-nous pas en nous bornant  à lui demander des bagatelles?

Saint Dominique prêtre - 4 août

PENSEE « Pouvez-vous vous repentir de la promesse que vous avez faite à Dieu ? Pouvez-vous refuser de vous donner à lui sans réserve, et de le servir de tous vos coeurs? » (Saint Dominique)

PRATIQUE. Le zèle du salut des âmes.

PRIEZ pour les prédicateurs

ORAISON.

O Dieu, qui avez voulu éclairer votre Eglise par les mérites et par la doctrine du bienheureux Dominique, votre confesseur faites, par l'intercession de ce saint, qu'elle ne manque point des secours temporels, et qu'elle croisse et augmente toujours dans les biens spirituels. Par J.-C. N.-S. Ainsi soit-il.

 

AUTRES SAINTS DU MARTYROLOGE ROMAIN. .

A Thessalonique, saint Aristarque, évêque.

A Rome, sainte Perpétue.

 

Saint Dominique naquit en 1170, dans la Vieille-Castille, d'une famille illustre. Sa mère lui inspira de bonne heure l'amour de la pureté, une tendre dévotion à la sainte Viergeet unecharitable compassion pour les malheureux. Après avoir fait ses études avec distinction, ilentra dans le chapitre d'Osma, et accompagna l'évêque en France, où il venait négocier le mariage de Ferdinand de Castille. Ils furent touchés l'un et l'autre de l'état déplorable où l'hérésie des Albigeois avait réduit les provinces méridionales ; et dans un second voyage ils entreprirent avec la permission du pape, une mission, dont saint Dominique resta bientôt,seul chef .Les moyens qu'il employa pour y réussir furent la prière, le bon exemple, de solides instructions et une patience invincible. On rapporte, entre autres, qu'un hérétique, qui s'offrit à lui servir de guide, l'ayant mené exprès par des chemins qui lui mirent les pieds tout en sang, il endura cet affront avec tant de douceur, que l'hérétique se convertit. Il s'efforça d'adoucir les rigueurs dont on usait envers ces frères égarés. Il institua la célèbre dévotion du rosaire, qui jeta tant d'édification dans l'Église, de même l'ordre des Frères pêcheurs. Il fonda aussi des couvents de religieuses, et travailla à en réformer d'autres. Il mourut à Bologne, l'an 1221

Malheur à vous, fidèles, si vous laissez dessécher dans vos âmes l'esprit de recueillement el de prière, qui est la source de la vraie dévotion! 1° De ce tendre et sincère esprits de piété découle l'eau vivifiant qui communique la fécondité à toutes les vertus, qui sanctifie tous nos exercices et toutes nos actions, et sans laquelle tout est en nous sec et aride. 2° C'est une vie céleste qui fortifie nos coeurs par l'effusion d'une joie divine ; c'est un baume qui guérit nos passions; c'est la langue avec laquelle nous parlons à Dieu, et sans laquelle nos âmes sont muettes

Notre-Dame des Neiges - 5 août

PENSEE. Un chrétien est bien ennemi de lui-même, lorsqu'il n'a point de dévotion pour la sainte Vierge, et qu'il néglige de l'invoquer dans ses peines et ses besoins.

PRATIQUE. Renouvelez-vous dans l'esprit de la vraie dévotion à la sainte Vierge.

PRIEZ pour les enfants de Marie.

 

ORAISON.

Accordez, Seigneur, nous vous en supplions, et nous qui sommes vos serviteurs, une santé perpétuelle de corps et d'esprit ; et, par l'intercession de la bienheureuse Marie, toujours vierge, délivrez nous des afflictions présentes, et faites-nous jouir un jour des joies éternelles. Par J.-C. N.-S. Ainsi soit-il.

 

AUTRES SAINTS DU MARTYROLOGE ROMAIN.

A Antioche, saint Eusignesoldat.

En Hainaut, saint Abel, archevêque de Reims.

 

Il y a à Rome trois églises patriarcales où le Pape officie à certaines fêtes; ce sont les basiliques de Saint-Jean de Latran, de Saint-Pierre et de Sainte Marie-Majeure. Cette dernière est ainsi appelée, parce qu'elle est, tant pour sa dignité que pour son antiquité, la première des églises dédiées, à Rome, sous l'invocation de la sainte Vierge. Elle est encore appelée Notre-Dame des Neiges, d'une tradition populaire qui porte qu'elle fut fondée et dotée sous le pontificat de Libère dans le IVe siècle, par le patrice Jean, qui avait eu une vision où la Mère de Dieu lui était apparue, et auquel le ciel avait désigné le lieu où il fallait la bâtir, en permettant qu'il se trouvait, miraculeusement couvert de neige le 5 août. L'église dont nous parlons est, après celle de Lorette, le lieu du monde le plus célèbre par la dévotion des fidèles pour l'auguste Mère de Dieu. On y vient de toute la chrétienté pour implorer le secours de la Vierge, toute-puissante par son intercession, et l'on y a souvent obtenu de Dieu des grâces signalées

L'Eglise, dès les premiers temps du christianisme, n'a jamais cessé d'exhorter ses enfants à réclamer la protection de la sainte Vierge, et de leur représenter cette dévotion comme un des moyens les plus efficaces d'opérer leur salut. 1°. L'Eglise veut que nous conjurions le Seigneur d'écouter nos prières par l'entremise de celle dont sa bonté a daigné se servir pour se donner lui-même à nous dans le mystère de l'Incarnation. 2°. Elle nous invite à appeler Marie Mère de grâce et de miséricorde, et à mettre en elle notre confiance, afin qu'aidés de ses mérites nous obtenions plus facilement de son Fils les secours qui nous sont nécessaires.

La transfigurationn de Notre Seigneur - 6 août

PENSEE. Que Jésus est aimable pour celui qui sait méditer ses grandeurs et parvient à le connaître d'une manière moins imparfaite ! Il ne goûte plus rien hors de lui. Soyons moins dissipés, et nous ferons notre bonheur de penser à Jésus !...

PRATIQUE L'amour de N-S sur toutes choses.

PRIEZ pour la propagation de la foi.

ORAISON

O Dieu. qui. dans la glorieuse transfiguration de votre Fils unique, avez confirmé les
mystères de la foi par les témoignages des Pères; et qui avez marqué, d'une manière
admirable la parfaite adoption de vos enfants par la voix qui descendit de la nuée lumineuse;faites-nous la grâce de devenir les cohéritiers de ce roi de gloire, et d'être un jour participantsde son royaume. Par J.-C.N.S. Ainsi soit-il

 

AUTRES SAINTS CU MARTYROLOGE, ROMAIN.

A Rome, saint Xiste, pape et martyr.— Saint Hormidas, pape.

 

Jésus, étant en. Galilée, environ une année avant sa Passion, manifesta sa gloire à trois de ses plus chers disciples, qui furent depuis les  témoins de son agonie dans le jardin des Oliviers. Ces disciples étaient Pierre et les deux fils de Zébédée, Jacques et Jean. Le Sauveur en prit trois, afin qu'on ne pût point récuser leur témoignage ; mais il n'en choisit pas un plus grand nombre, pour faire connaître qu'on doit tenir cachées les grâces qu'on reçoit du ciel. Le visage du divin Sauveur devint éclatant comme le soleil, ses habits blancs comme la neige, la gloire de sa divinité rejaillit sur tout son corps. Alors Moise et Elie parurent à ses côtés, et s'entretenaient avec lui de la mort qu'il devait souffrir à Jérusalem. .Les Apôtres furent frappés d'un si ravissant spectacle, et Pierre s'écria : Seigneur, nous sommes bien ici, faisons‑y, si vous le voulez trois tentes, une pour vous, une pour Moise, une pour Elie, Il parlait encore, lorsque les disciples se virent entourés d'une nuée lumineuse, de laquelle sortirent ces paroles: Voici, mon Fils bien-aimé, dans lequel j'ai mis toute mon affection. Ils tombèrent le visage contre terre ; Jésus les releva, et ils ne virent plus que Jésus seul, qui leur enjoignit de ne parler de cet événement qu'après sa résurrections.

Il faut nous instruire et sur le Thabor et sur le Calvaire. 1° Le Thabor nous encourage en nous mettant devant les yeux la félicité qui nous attend au ciel ; mais le Calvaire est le seul chemin qui nous y conduira  2° Si J.-C.nous introduit dans les secrets de son amour et de sa croix ; s'il nous fait goûter la douceur et la paix qui y sont cachées, et que le monde ne connaît point, nous trouverons alors de la consolation et de la joie dans nos souffrances mêmes. 3°. A l'exemple de l'apôtre saint Pau1, nous souffrirons tout ce que Dieu voudra, et de la manière qu'il le voudra ; nous nous estimerons heureux de marcher sur les traces du Sauveur rien ne nous occupera que le désir de lui  plaire et de lui témoigner notre amour

Saint Gaetan prêtre - 7 août

PENSEE .La piété doit avoir pour compagne une modeste réserve, mais aussi une sainte joie. Il y en a qui ne doutent de rien, et qui se croient parfait; parce qu'ils ont un extérieur mélancolique. Erreur ! c'est le coeur qui fait les Saints:

PRATIQUE. Le détachement des choses de ce monde.

PRIEZ pour les prêtres.

 

ORAISON.

O Dieu, qui avez fait la grâce au bienheureux Gaétan d'imiter la vie que menaient les Apôtres; faites que, secourus par son intercession, et animés par son exemple, nous mettions toujours notre confiance en vous, et que nous ne désirions que les biens célestes. Par J.-C. N.-S. Ainsi soit-il.

 

AUTRES SAINTS DU MARTYROLOGE ROMAIN.

A Rouen, saint Vitrice, évêque.

A Chalons, saint Donatien, évêque.

 

Gaétan naquit à Vicenze en Lombardie, vers l'an 1480. Il ne fut pas plutôt né, que sa pieuse mère le mit sous la protection de la sainte Vierge ; et, à mesure qu'il grandit, elle lui enseigna la pratique des vertus chrétiennes, lui recommandant surtout l'humilité, la douceur et la pureté. L'habitude de mortifier ses passions, qu'il contracta de bonne heure, lui fit acquérir une douceur de caractère inaltérable. Ayant fait ses études avec beaucoup de succès, il embrassa l'état ecclésiastique, et se rendit à Rome dans le dessein d'y mener une vie obscure et inconnue; mais le pape Jules II, instruit de son mérite, le fit protonotaire apostolique. Il se démit de cette charge, pour se livrer tout entier au soin des pauvres et des malades les plus abandonnés. L'influence de la conduite des prêtres sur les fidèles, pour les édifier ou les scandaliser l'engagea, après en avoir conféré avec plusieurs personnages d'un grand mérite, à établir une congrégation de clercs réguliers, destinés à faire revivre dans le clergé l'esprit de ce saint état, c'est-à-dire la piété, le zèle et le désintéressement. Le premier supérieur en fut Pierre Caraffe, archevêque de Théate, et depuis Paul IV, d'où leur vient le nom de Théatins. Gaétan lui succéda dans cette charge, et mourut à Naples, l'an 1547.

Un soin excessif pour les biens de ce monde est un mal dangereux, et infiniment préjudiciable aux vertus chrétiennes. 1°. L'attache aux biens de la terre endurcit le coeur contre les impressions de la charité, et corrompt la véritable idée qu'on doit se former des choses spirituelles. 2° Mais, si ce parfait désintéressement est nécessaire à tous les chrétiens, il l'est bien plus aux prêtres et aux religieuses, dont il forme le caractère distinctif.

Saint Cyriaque martyr - 8 août

PENSEE. « Craignez le Seigneur, vous qui êtes ses Saints, car rien ne manque à ceux qui le craignent. Les riches sont tombés dans le besoin et dans la faim ; mais ceux qui cherchent le Seigneur ne manqueront d'aucun bien » (Ps.).

PRATIQUE. Ayez une haute estime des choses saintes.

PRIEZ  pour ceux que vous avez pu scandaliser

ORAISON.

O Dieu, qui nous donnez tous les jours un nouveau sujet de réjouissance dans la solennité de vos saints martyrs Cyriaque, Large et Smaragde; faites, par votre miséricorde, que. célébrant leur mémoire, nous imitions la vertu qu'ils ont fait paraître dans leurs souffrances.Par J-.C.N-.S Ainsi soit-il

 

AUTRES SAINTS DU MARTYROLOGE ROMAIN.

En Cilicie, saint Marin, martyr.

A Vienne en France, saint Sever, prêtre.

 

Saint Cyriaque fut diacre de l'Eglise romaine, sous les papes Marcellin et Marcel. On l'arrêta durant la persécution de Dioclétien, en 303, et.il reçut à Rome la couronne du martyre. Il eut pour compagnons de ses souffrances et de son triomphe, Large, Smaragde, et vingt autres chrétiens, parmi lesquels sont nommés Crescentien, Serge, Second, Alban, Victorien, Faustin, FélixSylvain, il y avait aussi quatre femmes, Memme, Julienne, Cyriacide et Donate. Les corps de ces Saints furent enterrés sur la voie Salarienne, près du lieu où ils avaient été mis à mort. Mais on les transporta depuis dans une terre qui appartenait à une chrétienne nommé Lucine, et se trouvait située sur le chemin d'Ostie. En 1049, le pape Léon X accorda le bras de saint Cyriaque â l'abbaye d'Altorff en Alsace. C'est de là que cette abbaye porte, dans les anciens titres, le nom de Saint-Cyriaque.

A l'exemple des martyrs,nous devons résister au mal, s'il le faut, jusqu'à l'effusion de notre sang, soumettre nos passions supporter les épreuves avec patience, sans jamais nous abandonner aux plaintes ni aux murmures à l'égard du prochain.1°. On voit des hommes qui pratiquent avec joie certaines austérités, parce qu'elles sont de leur choix ; mais ils ne seront véritablement vertueux qu'autant qu'ils souffriront avec patience les peines et les contradictions, de quelque part qu'elles puissent leur venir 2° En vain demandons nous le ciel dans nos prières, si nous ne faisons usages des moyens par lesquels Dieu veut nous y conduire. La croix est cette échelle mystérieuse par laquelle nous devons y monter.

Saint Romain soldat et martyr - 9 août

PENSÉE. Si nous voulons surmonter le respect humain dans les circonstances les plus importantes, ne lui cédons pas dans les plus petites choses. Il ne s'agit que de faire le premier pas : la grâce se charge du reste.

PRATIQUE. Faites le bien selon Dieu, et méprisez l'injuste jugement des hommes. C'est Dieu qui sera votre juge; c'est à lui qu'il faut plaire.

PRIEZ pour les âmes faibles dans la vertu.

 

ORAISON.

Faites, ô Dieu tout-puissant, par l'intercession du bienheureux Romain, votre martyr, que nos corps soient délivrés de toutes sortes d'adversités, et que nos âmes soient purifiées de toutes sortes de mauvaises pensées. Par J.-C. N.-S. Ainsi soit-il.

 

AUTRES SAINTS DU MARTYROLOGE ROMAIN.

À Vérone, saint Firme et saint Rustique, martyrs.

 

Saint Romain était soldat à Rome du temps de saint Laurent. Frappé de la constance et de la joie avec lesquelles ce saint martyr souffrait les tortures inventées par la fureur des bourreaux, il embrassa la religion chrétienne il s'adressa à saint Laurent lui-même qui l'instruisit et le baptisa dans sa prison Ayant déclaré son changement, il fut arrêté et décapité, la veille du martyre de saint Laurent. Ainsi il reçut la couronne avant son guide et son maitre.  On l'enterra sur le chemin de Tibur ; mais ses reliques furent depuis  transférées  à Lucques, et elles s'y gardent sous legrand autel de l'église de son nom.  Saint Romain est nommé sous ce jour dans l'antiphonaire de saint Grégoire et dans les martyrologes.

Puissance du bon exemple ! 1° L'exemple des Martyrs et des Saints de la primitive Eglise n'avait pas moins de force pour convertir les infidèles que  les miracles les plus éclatants. 2° On doit inférer de là l'obligation où sont les fidèles de glorifier Dieu par la régularité de leur vie. Aussi J.-C.leur recommande-t-il d'édifier le prochain par leurs oeuvres. 3° Malheur à celui sur qui la vie des Saints ne fait aucune impression, et qui, au lieu d'édifier ses frères par ses discours et par ses exemples, devient pour les autres par sa lâcheté et ses scandales, une odeur de mort !...

Saint Laurent martyr - 10 août

PENSEE. La divine eucharistie inspire un courage invincible, et soutient au milieu des combats par une action secrète. Si nous y apportions la ferveur des Saints, toutes les difficultés de la vertu disparaîtraient.

PRATIQUE .La fréquente et surtout fervente communion

PRIEZ pour les diacres et sous-diacres.

 

ORAISON.

Faites nous la grâce, ô Dieu tout-puissant, d'éteindre la flamme de nos vices, vous qui avez donné à saint Laurent la force de surmonter l'ardeur du feu et de ses tourments. Par J.-C. N-S Ainsi soit-il.

 

AUTRES SAINTS DU MARTYROLOGE ROMAIN

A Rome, saint Philomène, vierge et martyre.

A Bergame, sainte Astérie, vierge et martyre

 

aint Laurent, l'un de nos plus célèbres martyrs, naquit dans le troisième siècle. La vertu extraordinaire qu'il montra dès ses premières années lui gagna l'affection de saint Sixte, qui se chargea de l'instruire et de le former à la perfection chrétienne et qui avant été élu pape en 257, l'ordonna diacre, et lui confia la garde du trésor de l'Eglise romaine. Cette place supposait un rare mérite. Durant la persécution de Valens, saint Sixte fut arrêté, et, comme on le conduisait au supplice, saint Laurent se plaignait tendrement à lui de ne point prendre part à sa glorieuse confession. Le saint pape consolait son disciple en lui prédisant que dans trois jours il aurait aussi le bonheur de mourir pour J.-C. En même temps il lui ordonna de distribuer aux pauvres les richesses dont il était dépositaire. Laurent exécuta fidèlement ses ordres. Le préfet, informé que l'Eglise possédait des trésors, enjoignit à Laurent de les lui livrer .Le saint diacre demanda un peu de temps pour le satisfaire, et, ayant rassemblé les vieillards, les veuves et les orphelins qu'il avait secourus, il dit au préfet : Voilà les trésors que je vous avais promis. Le préfet, transporté de rage, fit attacher Laurent sur un gril de fer, sous lequel on étendit des charbons allumés. Le martyr endura ce cruel supplice avec une héroïque constance et une paix inaltérable, et rendit tranquillement l'esprit  l'an 258

La vraie richesse ! 1° «L'or que vous désirez avec tant d'ardeur, disait saint Laurent au juge impie, est un vil métal et la source ordinaire de toutes sortes de crimes. L'or véritable, c'est la lumière du ciel dont jouissent ces pauvres, présents à vos yeux 2°Ils trouvent dans leurs infirmités et leurs souffrances, qu'ils supportent patiemment, les avantages les plus précieux. Ils ne connaissent point ces vices et ces passions qui sont des maladies réelles, et qui tendent les grands du monde si malheureux et si méprisables »

Saint Tiburce martyr - 11 août

PENSEE. Les humiliations sont plus difficiles encore à supporter que les tourments; mais il faut en passer par là, puisqu'il n'y a pas d'autre moyen d'acquérir l'humilité. Jugeons des progrès que nous avons faits dans cette vertu par la conduite que nous tenons quand on nous humilie.

PRATIQUE. L'amour de l'humilité.

PRIEZ pour ceux qui souffrent.

 

ORAISON.

Faites, Seigneur, que nous soyons soutenus par l'assistance continuelle de vos saints martyrs Tiburce et Suzanne ; parce que vous ne cessez point de regarder favorablement ceux à qui vous accordez de tels secours. Par J.-C. N.-S. Ainsi soit-il.

 

AUTRES SAINTS' DU MARTYROLOGE ROMAIN.

A Rome, sainte Suzanne, vierge et martyre.

Cambrai, saint Gery, évêque.

 

Chromace, persécuteur des chrétiens sous l'empereur Dioclétien, fut touché de ce que lui dit saint Tranquillin, amené devant lui pour être jugé, qu'étant tourmenté de la goutte il avait été parfaitement guéri en se faisant baptiser.Quelque temps  après, Chromate fut attaqué de la même maladie. Il demanda le baptême, et, quand il l'eut reçu, il se trouva délivré de son mal. Depuis ce temps-là, sa maison devint l'asile des chrétiens, qui s'y mettaient à couvert de la fureur des idolâtres. Il renonça à sa place et se retira à la campagne, où il mourut dans la pratique de toutes les vertus chrétiennes. Tiburce, fils de Chromate, fut ordonne sous-diacre. Peu de temps après, les persécuteurs l'arrêtèrent comme chrétien. Ayant été condamné à diverses tortures, il termina sa vie par le glaive. On l'exécuta sur la voie Lavicane, à trois milles de Rome, et l'on bâtit depuis en cet endroit une église sous son invocation.

Le prix des souffrances! 1° Les tourments furent pour les martyrs une marque extraordinaire de miséricorde de la part de Dieu,et une source très abondante de mérites. Nous devons regarder sous le même point de vue les afflictions que le ciel nous envoie. Ce sont des talents précieux dont nous devons nous servir pour croître dans la charité, et pour nous perfectionner dans la pratique de toutes les vertus. 2° Nous apprenons dans les souffrances à connaître Dieu, à nous connaître nous-mêmes. N'est-ce pas une lâcheté criminelle que négliger les moyens de profiter des épreuves, et faire servir à notre perte ce qui, dans les desseins de Dieu, devait être pour vous  un principe de salut?..

Sainte Claire vierge - 12 août

PENSEE « Quelles actions de grâces n'ai-je pas à rendre à mon Sauveur ? Depuis que j'ai goûté l'amertume du calice de sa Passion, je n'ai rien trouvé dans toute ma vie qui ait pu m'affliger. Rien n'est insupportable à un coeur qui aime Dieu, au lieu que celui qui ne l'aime pas ne peut rien souffrir » (Sainte Claire).

PRATIQUE. L'amour de la mortification.

PRIEZ pour les personnes vouées à la vie religieuse.

 

ORAISON.

Exaucez-nous, ô Dieu, qui êtes notre salut, afin que comme la fête de la bienheureuse Claire, votre vierge, nous donne de la joie, elle nous fasse entrer dans les sentiments d'une sainte dévotion. Par J.-C. N.-S. Ainsi soit-il.

 

AUTRES SAINTS DU MARTYROLOGE ROMAIN

A Nicomédie, saint Anicet, martyr.

Bresse, saint Herculan, évêque

 

Sainte Claire naquit, l'au 1193, de parents fort recommandables par leur rang, leur fortune et leur vertu, à Assise en Italie ; elle montra dès son enfance une piété extraordinaire. Ayant refusé un mariage avantageux que ses parents lui proposèrent, touchée des conseils qu'elle demanda à saint François, elle résolut de quitter le siècle. Elle s'enfuit donc de la maison paternelle, et se rendit au couvent où demeurait saint François, qui lui coupa les cheveux et lui donna un habit de pénitence, qui n'était autre chose qu'une espèce de sac qu'elle attacha autour de son corps avec une corde. Ceci se passait en 1212 de la date l'institution des Clarisses. Ces pieuses filles se vouent à de grandes austérités. Elles vont nu-pieds, couchent sur la terre, gardent une abstinence perpétuelle et un silence rigoureux. La pauvreté est regardée comme le caractère propre de l'institut, aussi ne vivent-elles que d'aumônes. Claire ayant hérité d'une fortune considérable, elle la fit distribuer tout entière aux pauvres, sans en  rien retenir pour son monastère. La prière était l'unique consolation d'une vie si contraire à toutes les inclinations de la nature : et plus d'une fois Dieu témoigna par des miracles combien celle de sa servante était efficace, une fois entre autres que son couvent était menacé. Elle mourut en 1253.

Pourquoi, dans les épreuves, sommes-nous impatients, et nous regardons-nous comme malheureux? 1° C'est que nous sommes dominés par l'amour-propre, et que nous cherchons plutôt ce qui flatte la nature que l'accomplissement de la volonté de Dieu. 2° L'amour se connaît dans les souffrances. Nous pouvons alors juger si dans les devoirs qui sont agréables à la nature nous aimons la volonté de Dieu ou la nôtre. Lorsque l'amour-propre se découvre dans nos souffrances, il est bien à craindre qu'il n'infecte également tout le reste de notre vie. Il nous serait au moins difficile de prouver que la foi et la divine charité sont le principe de nos actions.

Sainte Radegonde reine - 13 août

PENSEE. On ne voit pas de Saints se repentir d'avoir quitté le monde, et d'avoir vécu dans la retraite et la pénitence ; mais on voit beaucoup de mondains se repentir de ne l'avoir point fait.

PRATIQUE. Sachez garder toujours le calme de l'âme.

PRIEZ pour les princes chrétiens.

 

ORAISON.

O Dieu, l'unique espérance des âmes saintes, qui, exilées loin de vous sur la terre, ressentent vivement la douleur de cette séparation ; faites qu'occupés nuit et jour de la prière, à l'exemple de la bienheureuse Radegonde, nous méritions de participer avec elle aux consolations célestes. Par J.-C, N.-S. Ainsi soit-il.

 

AUTRES SAINTS DU MARTYROLOGE ROMAIN

Rome, saint Hippolyte, soldat et martyr.

Immola, saint Cassien, martyr.

 

Radegonde était fille d'un roi de Thuringe. Son père ayant été assassiné, et la guerre ayant été portée dans son pays, elle fut ramenée captive par Clotaire, roi de Soissons, qui la fit élever dans la religion catholique. Elle en goûta si bien les maximes, qu'aussitôt après son  baptême elle se donna sans réserve au service de Dieu, et pensait même à lui consacrer sa virginité. Mais elle acquiesça cependant, quoique avec peine, au désir que lui manifesta le roi de l'épouser. Son élévation ne changea rien à ses premiers sentiments. Ennemie de la mollesse, et supérieure aux atteintes de la vanité, elle partageait son temps entre la prière, les devoirs de son état et le soin des pauvres. Ses jeûnes étaient rigoureux, et elle portait en carême un cilice sous ses habits royaux. Mais diverses passions ayant égaré le coeur du roi, sainte Radegonde, par suite d'indignes tracasseries, demanda à se retirer. On le lui permit; elle se rendit à Poitiers, et y fonda  un monastère, où elle reçut le voile des mains de saint Médard. Clotaire se repentit d'avoir laissé aller une épouse si digne de sa tendresse ; mais Radegonde, ayant employé la médiation de saint Germain de Paris, obtint de n'être pas tirée de sa solitude, et y mourut en 587.

Ce que peut la pensée du ciel : 1°nous faire regarder comme rien les peines de cette vie, et nous remplir d'étonnement de ce que la bonté divine accorde une telle récompense à un travail si petit. Il semble qu'un bonheur éternel devrait s'acheter par un travail sans bornes. 2° Dieu cependant, par un effet de sa miséricorde, n'exige pas de nous de si longues souffrances; il nous dit : « travaillez seulement pendant votre vie, qui est une ombre, tant elle s'écoule rapidement, et je vous ferai goûter dès ici-bas la douceur de mes consolations; après quoi je récompenserai votre patience par une gloire sans fin ». Fussions-nous accablés de misères pendant notre vie, la pensée du ciel nous fera supporter avec joie les plus rudes épreuves.

manquant - 14 août

L'Assomption de la Très Sainte Vierge - 15 août

PENSEE. Notre devoir, en ce jour, est de songer sérieusement à remercier Dieu de ce qu'il a fait pour Marie, à imiter ce que Marie a fait pour Dieu , et à implorer la bonté divine par sa puissante intercession.

PRATIQUE. Le zèle pour le culte de la très Sainte Vierge.

PRIEZ pour la France, consacrée à Marie par la piété de ses rois.

 

ORAISON.

Faites, Seigneur, que l'auguste solennité que nous célébrons attire sur nous votre grâce, en ce jour dans lequel la bienheureuse Mère de Dieu a souffert la mort temporelle, sans que la mort ait pu retenir dans ses liens celle qui a enfanté N.-S. J.C.,votre Fils, qui, étant Dieu, vit et règne avec vous dans les .siècles des siècles. Ainsi soit-il.

 

AUTRES SAINTS DU MARTYROLOGE ROMAIN.

En Afrique, saint Alype, évêque, l'ami de saint Augustin.

Rome, saint Tarsice acolyte, martyr.

 

L'objet de cette fête est d'honorer la bienheureuse mort de la très sainte Vierge, et sa glorieuse assomption dans les cieux, où elle reçut de son divin Fils une couronne immortelle, et un trône placé au-dessus de tous les Saints. Lorsque J.-C., vainqueur de la mort et de l'enfer, fut monté au ciel, sa bienheureuse Mère resta à Jérusalem, persévérant dans la prière avec ses disciples, jusqu'à ce qu'elle eût, avec eux, reçu le Saint-Esprit. Saint Jean l'Evangéliste, auquel le Sauveur  avait recommandée du haut de la croix, se chargea du soin de pourvoir à sa subsistance. Quelques savants conjecturent que Marie mourut à Ephèse ; d'autres au contraire pensent que ce fut à Jérusalem. Mais tous conviennent qu'elle parvint à un âge avancé, toujours donnant les plus parfaits exemples de toutes les vertus. Quoique immaculée et n'ayant pas péché en Adam, et par conséquent n'étant pas soumise à l'empire de la mort, elle voulut la subir pour être toute conforme à son divin Fils, qui voulut la subir lui-même pour l'amour de nous pauvres pécheurs. C'est une pieuse croyance, autorisée par un culte fort ancien, et fondée d'ailleurs sur des sentiments de piété et de respect dus à la Mère de Dieu, que la bienheureuse Vierge ressuscita immédiatement après sa mort, et que, par un privilège spécial, son corps, réuni à son âme, fut reçu dans le ciel.

Pour obtenir ta protection de la très sainte Vierge, 1° il ne suffit pas de prononcer des formules de prières; mais il faut que le coeur soit d'accord avec la bouche, et soit animé désir sincère de servir Dieu avec ferveur. On n'est véritablement dévot à la Mère de Dieu que quand on est fidèle à imiter ses vertus et à observer les préceptes de son divin Fils. 2° Marie est le refuge des pécheurs, mais des pécheurs repentants, et non de ceux qui ne songent qu'à persévérer dans leurs crimes, sans s'inquiéter qu'ils continuent ainsi à crucifier indignement le Fils de cette tendre et incomparable Mère,

Saint Hyacinthe prêtre - 16 août

PENSEE Dire qu'on aime Dieu, et chercher une vie douce et commode, c'est se contredire. Où en serions-nous si Dieu ne nous avait aimés que comme nous l'aimons?

PRATIQUE. Le mépris des plaisirs du monde.

PRIEZ pour les directeurs des âmes.

 

ORAISON.

Seigneur, qui pour la gloire et l'avantage de votre Eglise avez honoré du saint ministère le bienheureux Hyacinthe ; faites que l'intercession de celui qui pendant sa vie a distribué aux fidèles la nourriture sainte de votre parole éternelle et de la chair sacrée de N.-S., leur obtienne de produire des fruits proportionnés à ces divins aliments. Par le même .J-C. N.-S. Ainsi soit-il.

 

AUTRES SAINTS DU MARTYROLOGE ROMAIN,

A Montpellier, saint Roch, confesseur.

A Nicée, saint Diomede, médecin et martyr.

 

Saint Hyacinthe, que les historiens ecclésiastiques appellent l'Apôtre du Nord et le Thaumaturge, de son siècle, sortait d'une famille illustre, et naquit l'an 1185 au château de Saxe en Silésie. Le soin qu'on prit de ses premières années garantit son innocence des écueils auxquels elle fut exposée durant le cours de ses études. Après les avoir terminées, il s'attacha à Vincent, évêque de Cracovie, qui le fit chanoine de sa cathédrale, et l'associa au gouvernement de son diocèse. Konski, oncle d'Hyacinthe, ayant succédé à Vincent, emmena avec lui son neveu à Rome. Ce fut là que celui-ci connut saint Dominique, et entra dans son ordre. Le saint patriarche l'envoya en Pologne, d'où il s'avança dans les provinces du Nord, fondant partout, des monastères et gagnant une foule d'âmes à Dieu. Il revint ensuite, toujours prêchant, dans la basse Russie, et jusqu'aux îles de l'Archipel, où il convertit beaucoup de schismatiques. De là il passa dans la grande Russie, et il s'arrêta à Kiow, où onlui bâtit un couvent et une église. Il était dans cette ville lorsque les Tartares la prirent d'assaut. Tandis qu'on y mettait tout à feu et à sang, Hyacinthe, tenant un ciboire d'une main et une image de la sainte Vierge de l'autre, passa au milieu des flammes, et traversa le Niéper. Cet accident le fit retourner à Cracovie, où, après quelques autres missions, il mourut l'an 1257.

Fruits de l'exemple. 1°. Tous les chrétiens ne sont pas appelés aux fonctions apostoliques du saint ministère ; mais tous sont obligés de prêcher le prochain par leur conduite exemplaire, par leur fidélité à remplir leurs devoirs, et surtout par la mortification de leurs penchants et des saillies de leur humeur. 2° Si l'on s'abandonne à des caprices, on scandalise aisément ceux qui en sont les témoins; mais aussi l'on édifie singulièrement par l'esprit de mortification, de régularité et de prière

Saint Liberat et ses compagnons martyrs - 17 août

PENSEE. Ce doit être un grand sujet de joie pour ceux dont la condition est vile aux yeux du monde, de penser que Dieu leur offre un royaume, en comparaison duquel tous les sceptres de la terre ne sont rien, et qu'il ne tient qu'à eux de mériter avec le secours de la grâce.

PRATIQUE. Excitez-vous les uns les autres au bien.

PRIEZ pour ceux qui sont en danger sur mer

 

ORAISON.

O Dieu, qui nous permettez de célébrer ici-bas le glorieux triomphe de vos saints martyrs Libérat et ses compagnons; donnez-nous de jouir de leur compagnie au séjour de l'éternelle félicité. Par J.-C. N.-S. Ainsi soit-il.

 

AUTRES SAINTS DU MARTYROLOGE ROMAIN.

En Cappadoce, saint Mammes, martyr.

En XXX, saint Myron, prêtre et martyr.

 

Hunéric, roi des Vandales en Afrique, et défenseur outré de l'arianisme, publia, dans la septième année de son règne, de nouveaux édits contre les catholiques, et leur ordonna de détruire tous leurs monastères. Il y en avait un, connu, entre tous les autres, par la ferveur de ceux qui l'habitaient au nombre de sept, savoir : Libérat, abbé; Boniface, diacre ; Servus et Rustiens, sous-diacres ; Zoga, Septime et Maxime, simples moines. Tous eurent ordre de se  rendre à Carthage. On essaya inutilement de les gagner par des promesses. « Il n'y a, répondirent-ils, qu'une foi, qu'un Seigneur, qu'un baptême. Faites de nos corps ce qu'il vous plaira; gardez pour vous ces richesses que vous nous promettez, et qui périront bientôt. »Les fidèles, ayant gagné les gardes, les visitaient nuit et jour, afin de recevoir leurs instructions, et de s'encourager les uns les autres à souffrir pour la défense de la foi. Hunéric, informé de ce qui se passait, les fit resserrer, aggrava le poids de leurs chaînes, et imagina, pour les tourmenter, des raffinements de cruauté inouïs jusqu'alors. Peu de temps après, il ordonna qu'on les mit dans un vieux bateau chargé de bois, pour y être brûlés sur la mer. Mais le feu, ne voulant pas prendre, le tyran les fit assommer à coups de rames, et jeter leurs corps à l'eau. Les vagues les poussèrent sur le rivage, et ils furent recueillis par les catholiques. On met leur martyre en 483.

Il faut que notre foi soit bien faible, si nous négligeons de nous faire violence, à l'exemple des Saints, pour assurer notre salut; 1° si nous ne trouvons pas un principe de joie dans des épreuves par lesquelles nous pouvons acheter un poids immense de gloire ; 2) si nous ne regardons avec mépris la terre et tous ses biens: si nous ne nous servons pas des choses visibles , comme d'autant de degrés pour arriver à ce royaume que le Tout-Puissant a formé pour faire éclater sa magnificence, son amour et sa bonté envers ses fidèles serviteurs, qu'il a choisis de toute éternité.

Saint Hélène impératrice - 18 août

PENSÉE. «  Par ce signe salutaire (la croix), qui est la vraie marque du courage, j'ai délivré votre ville du joug de la tyrannie, et j'ai rendu au sénat et au peuple de Rome leur ancienne gloire » (paroles de Constantin).

PRATIQUE. Ayons un grand respect pour les choses saintes.

PRIEZ pour les princes chrétiens.

 

ORAISON.

Exaucez-nous, ô Dieu, notre Sauveur, et faites que, nous réjouissant de la fête de la bienheureuse Hélène, impératrice, nous soyons animés des sentiments d'une pieuse dévotion. Par J.-C. N.-S. Ainsi soit-il.

 

AUTRES SAINTS DU MARTYROLOGE ROMAIN.

En Illyrie, saint Flore et saint Laure, tailleurs de pierre, martyrs.

 

Sainte Hélène naquit vers le milieu du IIIe siècle, et avait épousé Constance Chlore, alors officier dans l'armée romaine, et depuis associé à l'empire. Une des conditions de son élévation fut qu'il répudierait Hélène. L'honneur d'avoir donné le jour au grand Constantin aurait bien pu dès lors la consoler de cet affront, si elle en eût prévu les suites heureuses, surtout pour son salut. Elle n'embrassa pourtant la foi qu'après son fils ; mais elle répara, par sa ferveur, le temps qu'elle avait perdit dans les ténèbres de l'ignorance. Elle se distingua surtout par une piété humble et sincère, qui lui faisait oublier sa dignité, pour se confondre dans ses lumières saintes; par un amour tendre et généreux envers les pauvres, dont elle était la mère ; par un zèle et une libéralité sans bornes pour la construction et l'embellissement des églises. Ce fut ce qui engagea Constantin à lui confier l'exécution d'un projet qu'il avait formé d'élever un temple magnifique sur le Calvaire. Hélène, quoique âgée alors de quatre-vingts ans, s'en chargea d'autant plus volontiers, qu'elle brûlait du désir de visiter les lieux saints, et de découvrir, s'il était possible, la croix sur laquelle le Sauveur du monde était mort. Ses voeux furent exaucés, et elle en témoigna à Dieu sa reconnaissance par une infinité de bonnes oeuvres. De retour à Rome, elle mourut vers l'an 328

La puissance et le crédit des grands peuvent-ils dire mieux employés qu'à faire triompher la religion? 1°. C'est sanctifier la grandeur que de la faire servir à la gloire de Dieu  2° c'est en abuser étrangement que de tolérer les scandales qu'on peut empêcher ; et pire encore, lorsqu'on les provoque

Saint Louis évêque et martyr - 19 août

PENSEE. C'est déjà offenser Dieu que de s'exposer volontairement à l'offenser. Aimons Dieu de tout notre coeur, et l'ombre même du péché nous fera trembler.

PRATIQUE. L'amour de l'innocence.

PRIEZ pour la jeunesse.

 

ORAISON.

Dieu tout-puissant et éternel, qui êtes admirable dans la vertu de tous vos Saints : faites-nous célébrer, avec joie et actions de grâces, la fête du bienheureux Louis, qui, étant à la fois martyr et pontife de votre fils, a, par sa mort, rendu témoignage aux mystères dont il a été le ministre, et confirmé, par son exemple, les vérités qu'il a prêchées pendant sa vie.. Par J.-C. N.-S. Ainsi soit-il.

 

AUTRES SAINTS DU MARTYROLOGE ROMAIN.

A Rome, saint Jules, sénateur et martyr.

En France, saint Donat, prêtre.

 

Saint Louis, évêque de Toulouse, était neveu de saint Louis, roi de France. Il naquit en 1274 à Brignoles en Provence, et fut envoyé comme otage, avec ses frères, au roi d'Aragon, qui retenait leur père prisonnier à Barcelone. Louis n'était encore âgé que de quatorze ans, et déjà il pratiquait dans un degré héroïque les vertus qui font les Saints, fruits d'une éducation à la fois sévère et maternelle. Il fit voeu d'embrasser la vie religieuse ; mais sa famille lui offrant un brillant parti, il fut obligé de renoncer à ses projets sans cependant adhérer aux vues de ses parents. Il prit les ordres sacrés, et bientôt le pape Boniface VIII le nomma à l'évêché de Toulouse, avec dispense d'âge. Il fallut lui faire violence pour le déterminer à accepter l'épiscopat, et il ne voulut pas du moins partir de Rome sans avoir prononcé ses voeux entre les mains du général des Cordeliers. Louis s'occupa du gouvernement de son diocèse avec un soin extrême, et montra, dans le cours de sa vie pastorale, un zèle et une charité qui le rendirent un objet de vénération pour les peuples. Il mourut l'an 1297. Sa pieuse mère eut, avant sa mort, la consolation de le voir placé sur les autels.

Aux yeux de la foi, mieux vaut l'adversité que la prospérité. 1° L'adversité est très utile à ceux qui font profession de servir Dieu. Elle nous fait pratiquer l'humilité et la résignation à la volonté divine; et nous sommes alors mieux disposés qu'en tout autre temps à l'exercice de toutes les vertus, 2°. La prospérité aveugle, enivre l'âme ; elle fait que nous oublions Dieu, et que nous nous oublions nous-mêmes ; elle excite et fortifie les passions ; elle flatte l'orgueil, et nous entretient dans l'amour désordonné de nous-mêmes.

Saint Bernard abbé et docteur - 20 août

PENSÉE« Les Saints demandent la dissolution de leurs corps, parce qu'ils désirent voir J.-C. Pour moi, je prie Dieu de me retirer de ce monde à cause de ses scandales. J'avoue que je suis vaincu par la violence des tempêtes, et que je ne me sens pas assez de courage pour y résister » (saint Bernard).

PRATIQUE. Union de la piété et de la science.

PRIEZ pour les religieux.

 

ORAISON.

Nous vous prions, Seigneur, que l'intercession de saint Bernard, abbé, nous rende agréables à votre majesté : afin que nous obtenions, par ses prières, les grâces que nous ne pouvons obtenir par nos mérites. Par J.-C. N.-S. Ainsi soit-il.

 

AUTRES SAINTS DU MARTYROLOGE ROMAIN.

En Judée, saint Samuel, prophète.

En l'île de Noirmoutier, saint Philbert, abbé:

 

Saint Bernard, le prodige et l'ornement du XIIe  siècle, naquit, en 1091, au château de Fontaine, près de Dijon, d'une famille distinguée par sa noblesse et par sa piété. A peine fut-il né que sa mère, non contente de l'offrir à Dieu, comme elle fit à l'égard de tous ses enfants, le consacra spécialement à l'Eglise ; et elle dirigea son éducation dans cette vue. Bernard passa ses premières années dans l'innocence; mais à peine eut-il fait son entrée dans le monde, qu'il sentit tout le danger qu'y courait la vertu la mieux affermie. Il prit en conséquence la résolution de le quitter, et alla s'enfermer à Cîteaux avec trente autres gentilshommes qu'il avait gagnés à Dieu, du nombre desquels étaient six de ses frères. L'exemple de cette illustre jeunesse, et l'accroissement de ferveur qui en résulta, attirèrent tant d'autres personnes, qu'on se vit obligé de faire de nouveaux établissements. Bernard fut le chef de la colonie qu'on envoya à Clairvaux. Ce nouveau monastère devint célèbre, et fournit lui-même, du vivant de saint Bernard, à 160 fondations. Les personnages les plus éminents venaient visiter le saint dans sa solitude. Il fut lui-même souvent obligé de le quitter, pour l'intérêt de l'Eglise. Mais, au milieu de toutes ces distractions, Bernard n'oublia jamais sa propre sanctification, et trouva moyen de composer ces admirables écrits qui lui ont mérité le titre de dernier Père de l'Eglise. Il mourut l'an 1153.

Nous ne serons disciples de J.-C. qu'autant que nous l'imiterons dans la pratique de l'humilité. 1° Elle ne s'acquiert que par la connaissance de Dieu et de nous-mêmes; 2° par les humiliations:« L'humiliation, disait saint Bernard, est la voie qui conduit à l'humilité, comme la douceur dans les épreuves, celle qui conduit à la patience... Si vous ne vous exercez point aux humiliations, vous ne pourrez parvenir à l'humilité.

Sainte Jeanne Françoise de Chantal - 21 août

PENSEE  La messe est le soleil des exercices spirituels, le coeur de la dévotion, le centre du christianisme. Unissez votre coeur à l'Eglise triomphante, qui se joint à N.-S. pour, avec lui, en lui et par lui, ravir le coeur de Dieu son Père.

PRATIQUE. Dévotion au saint sacrifice de la messe

PRIEZ pour les veuves.

 

ORAISON.

Dieu tout-puissant et miséricordieux, qui avez accordé à la bienheureuse Jeanne-Françoise, embrasée de votre amour, une admirable force d'esprit dans tous les sentiers de la perfection, et qui avez voulu, par elle, doter votre Eglise d'une nouvelle famille ; faites, par ses mérites et ses prières, que nous confiant en vous, connaissant notre faiblesse, nous triomphions, avec le secours de votre sainte grâce, de tout obstacle à notre salut. Par J.-C. N.-S.

 

AUTRES SAINTS DU MARTYROLOGE ROMAIN

En Auvergne, saint Sidoine, évoque.

Dans le Gévaudan, saint Priat, évêque et martyr.

 

Sainte Jeanne-Françoise Frémiot, née à Dijon en 1572, montra, dès son enfance, le plus vif attachement à la foi catholique, et conserva son innocence dans toute sa pureté, par le secours spécial de la très sainte Vierge. A vingt ans elle épousa le baron de Chantal. Elle établit, dans sa maison, un ordre et une piété qui en firent le modèle de toutes les familles chrétiennes, cherchant en tout à se rendre agréable à son mari, veillant sur ses domestiques, élevant ses enfants dans la crainte de Dieu, et sachant allier, avec tous ces soins divers, les exercices de la charité. Devenue veuve à vingt-huit ans, par un triste accident, elle ne mit plus de bornes à son mépris pour le monde et à ses désirs de la perfection. Le ciel lui ayant ménagé, dans la personne de saint François de Sales, un directeur capable de seconder les vues qu'elle avait sur cette grande âme, elle fit sous sa conduite des progrès étonnants, et eut le courage de rompre tous les liens qui l'attachaient à sa famille et à ses enfants, pour fonder l'ordre de la Visitation. Elle conduisit cette sainte oeuvre avec une rare prudence et un égal succès, et elle s'éleva elle-même à un si haut degré de sainteté, que son saint directeur lui permit de s'engager par voeu à faire toujours ce qu'elle croirait le plus parfait. Dieu mit le comble à ses mérites en l'affligeant, à l'intérieur et à l'extérieur, de croix fort sensibles, qu'elle supporta avec une grande résignation. Elle mourut à Moulins l'an 1641.

Pourquoi sommes-nous appelés, et n'arrivons-nous pas tous au même but? 1° Quand l'esprit de Dieu s'est rendu maître d'une âme, il ne lui donne plus de repos, et lui demande tous les jours de nouveaux sacrifices. 2° Les âmes faibles s'en épouvantent et reculent en arrière; les  âmes généreuses se laissent conduire en aveugles; et voilà ce qui fait la différence des Saints et des imparfaits; voilà ce qui explique encore ces mots remarquables de N.-S. : Tous sont appelés ; mais il y a peu d'élus.

Saint Symphorien et ses compagnons martyrs - 22 août

PENSEE. La pensée du ciel élève l'âme et la soutient contre toutes les difficultés de la vertu. Quelques moments de violence et une éternité de bonheur !...

PRATIQUE. La haine du péché.

PRIEZ pour les familles chrétiennes.

 

ORAISON

Accordez-nous, Seigneur, votre secours ; laissez fléchir en notre faveur votre divine miséricorde, et, par l'intercession de vos bienheureux martyrs, Symphorien et ses compagnons, daignez étendre sur nous une main propice, l'indulgence et le pardon. Par J.-C. N.-S. Ainsi soit-il.

 

AUTRES SAINTS DU MARTYROLOGE ROMAIN.

A Porto, saint Martial, martyr,

A Rome, saint Timothée, martyr.

 

Saint Symphorien était d'une famille noble et chrétienne. Il avait été baptisé par saint Bénigne, et joignait une grande connaissance des belles lettres à celle de la religion. Il était à la fleur de l'âge et universellement estimé pour ses belles qualités, lorsqu'il fit le sacrifice de sa vie. Comme on célébrait, dans la ville d'Autun, une fête magnifique en l'honneur de Cybèle, Symphorien refusa d'adorer l'idole. Il fut sur-le-champ arrêté, et conduit devant le gouverneur Héraclius, qui, n'ayant rien pu obtenir de lui, ordonna qu'on le battit cruellement et qu'on le mit en prison. Deux jours après, il se le fit encore amener, et, quittant le ton de la menace, il essaya de le vaincre par les plus brillantes promesses. Le jeune confesseur demeura inébranlable, et fut enfin condamné à être décapité. Tandis qu'on le conduisait au supplice, sa mère, qui le regardait passer, lui criait : «  Mon cher fils, souvenez-vous du Dieu vivant, et montrez-vous courageux jusqu'à la fin. Ne craignez point la mort qui conduit à la vie éternelle » Symphorien consomma son sacrifice vers l'an 178.

Les Saints ne perdaient jamais de vue les jugements de Dieu. 1°. Par là, ils s'entretenaient continuellement dans la crainte et dans la componction ; ils devenaient extrêmement attentifs à veiller sur eux-mêmes, et à rapporter à Dieu toutes leurs actions. Ils s'animaient au mépris des faux biens du monde ; ils s'excitaient à souffrir avec joie les tourments et la mort la plus cruelle, plutôt que de consentir au péché. 2°. Cette pensée les soutenait surtout dans les temps de tentation, conformément à cette maxime de saint Basile : « Si vous êtes tenté de pécher, songez à ce tribunal redoutable devant lequel tous les hommes paraîtront »

Saint Philippe Béniti - 23 août

PENSEE. Les personnes instruites et sages se plaignent de n'avoir point assez, de temps pour lire bien des bons livres où elles puiseraient de plus amples connaissances et un nouvel amour du bien, et tant d'autres n'en manquent jamais pour se livrer à des lectures frivoles et dangereuses!

PRATIQUE. Cachez avec soin votre savoir et vos talents.

PRIEZ pour vos supérieurs.

 

ORAISON.

O Dieu, qui nous avez donné, par votre confesseur Philippe, un rare exemple d'humilié, donnez à vos serviteurs de mépriser, comme il l'a fait, les biens de ce monde, et de soupirer sans cesse après les biens éternels. Par J.-C. N.-S. Ainsi soit-il.

 

AUTRES SAINTS DU MARTYROLOGE ROMAIN.

A Antioche, saint Restitut et ses compagnons, martyrs.

A Vérone, saint Modérât, évêque.

 

Saint Philippe Béniti eut Florence pour patrie. Le jeune Philippe, après avoir préservé son âme de la corruption du monde, s'établit solidement dans la crainte de Dieu. Lorsqu'il eut achevé son cours d'humanités dans sa patrie, il vint à Paris pour y étudier la médecine. Il était guidé en cela par un motif de charité. La science qui apprend à connaître les merveilles du corps humain l'élevait à Dieu. Il revint à Florence, et y fut reçu docteur. Persuadé que Dieu l'appelait dans l'ordre des Serviles, il demanda par humilité à y être reçu en qualité de frère convers. Ayant fait profession le 8 septembre 1233, son supérieur l'occupa aux divers travaux de la campagne, qu'il offrit à Dieu en esprit de pénitence, y joignant le recueillement le plus parfait. Il cachait avec grand soin son savoir et ses talents, qui cependant à la fin furent découverts. Par dispense du pape, il fut ordonné prêtre, et devint assistant, puis général de son ordre en 1267. Il fut obligé de se cacher, pour éviter que les cardinaux ne le nommassent pape à la mort de Clément IV. Il se livra à la prédication, et rendit un grand nombre de services à l'Eglise ; mais il faisait de la sanctification de ses religieux le principal objet de son zèle, persuadé que c'était là le premier de ses devoirs. Il mourut en contemplant affectueusement le crucifix 

Quelle source féconde de bonheur est la vertu qui a jeté dans l'âme de profondes racines! 1° Elle s'entretient par des actes réitérés, et de là résultent des habitudes fortes et permanentes de douceur, d'humilité, de tempérance. de charité et de zèle. 2° Une telle vertu est à l'abri des retours de l'amour-propre. Toujours semblable à elle-même, on ne lui reproche point de contradictions ; supérieure à ses ennemis, elle découvre leurs pièges, triomphe de leurs assauts, et se montre fidèle jusqu'à la fin. Si la nôtre n'a point ces caractères, il est bien à craindre qu'elle ne soit  fausse, et conséquemment indigne d'être couronnée.

manquant - 24 août

Saint Louis roi de France - 25 août

PENSEE. «  Je vous aime assurément, mon fils ; je vous aime.. avec toute la tendresse dont une mère est capable; mais j'aimerais infiniment mieux vous voir tomber mort à mes pieds que de vous voir jamais commettre un péché mortel » (parole de la reine Blanche à S. Louis).

PRATIQUE. Fuyez la moindre occasion de pécher.

PRIEZ pour les princes de France.

 

ORAISON.

O Dieu, qui avez transféré le bienheureux Louis, votre confesseur, du royaume de la terre à la gloire de celui du ciel ; faites que, par ses vérités et son intercession, nous ayons part à la gloire du roi des rois, J.-C. votre Fils, qui, étant Dieu, vit et règne avec vous dans les siècles des siècles. Ainsi soit-il.

 

AUTRES SALAS DU MARTYROLOGE ROMAIN.

A Rome, saint Genès, martyr.

Naples, sainte Patricia, vierge.

 

Saint Louis, neuvième du nom, naquit à Poissy l'an 1215. La reine Blanche, sa mère, prit un soin extrême de l'élever chrétiennement, et les conseils que lui donnait sa tendresse maternelle se gravèrent profondément dans son coeur, et ne contribuèrent pas peu à le préserver des dangers qui environnent le trône. On admire dans saint Louis toutes les qualités qui font les grands rois et les Saints illustres. Né pour gouverner les hommes, il fut également héros dans la paix et dans la guerre. Son courage, son intrépidité, sa grandeur d'âme, reçurent de sa vertu un nouveau lustre; il ne se décida jamais par des vues d'ambition; l'amour de la religion, le zèle de la gloire de Dieu, le bonheur des peuples furent les seuls mobiles des entreprises qu'il forma. Sa réputation n'a point souffert du mauvais succès des deux croisades dans lesquelles il fut engagé ; au contraire, les revers qu'il éprouva ne servirent qu'à faire briller d'un éclat plus vif les qualités qui le rendaient digne d'un meilleur sort. Il montra à l'univers tout ce que la foi peut inspirer de sentiments nobles et généreux dans les disgrâces. Tombé au pouvoir des Musulmans, il ne perdit rien de la tranquillité de son âme, ni de la dignité de son caractère. La peste l'enleva près de Tunis en 1270.

Nous voyons, dans saint Louis, le plus doux, le plus sage et le plus pieux des hommes, éprouvé par tout ce que l'adversité a de rigueurs, et son âme n'en devient que plus fidèle et plus pure. 1° Dieu seul est son espoir au milieu de tous ses désastres, il est seul l'objet de son amour lorsqu'il se voit aux portes de la mort. 2° Que son exemple fasse naître en nous une résignation courageuse dans tout ce qui pourra nous arriver de fâcheux en ce monde. C'est le plus parfait sacrifice que nous puissions offrir au Seigneur ; c'est le règne complet de sa grâce dans nos âmes, le triomphe de nos passions le plus assuré, la source la plus pure d'une paix inaltérable

Saint Zéphirin pape et martyr - 26 août

PENSEE. Le grand talent d'un supérieur n'est pas de savoir réprimer les fautes en les punissant, mais de les empêcher en les prévenant. Quand une faute est commise, soyez ferme contre l'orgueil qui la soutient ; pardonnez à l'humilité qui fait l'aveu de ses torts.

PRATIQUE. Gémissez des maux dont l'impiété et la corruption du siècle affligent l'Eglise.

PRIEZ pour la sainte Eglise romaine.

 

ORAISON.

Faites, Seigneur, que, nous réjouissant des mérites du bienheureux Zéphirin, votre martyr et pontife, nous soyons instruits par ses exemples, Nous vous le demandons par J.-C. N.-S. Ainsi soit-il.

 

AUTRES SAINTS DU MARTYROLOGE ROMAIN.

A Poitiers, saint Gelais, évêque.

Au Mans, sainte Ténestine, vierge

 

Saint Zéphirin, Romain de naissance, succéda au pape Victor en 202, c'est-à-dire dans l'année où l'empereur Sévère alluma le feu de la cinquième persécution. Il fut l'appui et le consolateur des fidèles, et sa charité lui fit ressentir ce que souffraient tous les confesseurs. Il est vrai que les triomphes des martyrs étaient pour lui un sujet de joie ; mais son coeur reçut des plaies bien profondes de la chute des apostats et des hérétiques. La douleur que lui causait l'aveuglement de ces derniers ne cessa point lorsque la paix fut rendue à l'Eglise. Mais rien ne l'affligea plus que la chute de Tertullien, qui fut entrainé par un vertige qu'on espère que Dieu aura pris en pitié. Saint Zéphirin mourut en 219, après avoir occupé le siège suprême de l'Eglise pendant dix-sept ans : il mérita le titre de martyr que lui donnent quelques martyrologistes, à cause des souffrances auxquelles il fut exposé pendant la persécution. Mais on ne sait rien de bien certain sur le genre de sa mort.

Que de combats eurent à soutenir les Apôtres et leurs successeurs, dans les premiers siècles de l'Eglise, pour maintenir intact le dépôt sacré de la foi ! 1° De quelle constance et de quelle fermeté n'eurent-ils pas besoin pour résister au paganisme, aux hérésies et à la corruption da monde! C'est par leurs travaux que nous jouissons des plus précieux avantages de la grâce. 2° Nous devons donc à Dieu un tribut de louanges pour cette miséricorde dont il a donné des marques si éclatantes à son Eglise. Nous devons encore lui recommander nos propres oeuvres, le prier d'exalter la gloire de son saint nom par la propagation de la foi sur la terre, de susciter dans son Eglise des modèles de vertu, des pasteurs animés de son esprit, un peuple disposé à captiver son entendement sous l'autorité de la révélation, et à soumettre son coeur au joug aimable de la loi divine ;un peuple, enfin, saisi d'horreur pour les nouveautés profanes  en matière de doctrine, et aguerri contre les artifices de la corruption moderne.

Saint Césaire évêque - 27 août

PENSEE. «  On adore l'objet dont on s'occupe quand on prie. Celui qui durant sa prière pense ou à un lieu d'assemblée, ou à la maison qu'il fait bâtir, les adore plutôt que Dieu » (saint Césaire).

PRATIQUE. Gardez-vous des distractions, autant que possible, dans la prière, et, pour cela, avant de prier, recueillez-vous bien.

PRIEZ pour les personnes distraites.

 

ORAISON.

O Dieu, qui avez donné à votre peuple saint Césaire pour le conduire au salut éternel ; faites que, l'ayant eu pour maitre sur la terre, nous l'ayons pour intercesseur dans le ciel. Nous vous en supplions par J.-C. N.-S. Ainsi soit-il.

 

AUTRES SAINTS DU MARTYROLOGE ROMAIN.

En Sicile, sainte Eulalie, vierge et martyre,

En Espagne, saint Licère, évêque.

 

Saint Césaire naquit, près de Châlons-sur-Saône, en 470, d'une famille où la piété était héréditaire. Après avoir fait ses études avec succès, il se consacra à Dieu dans le monastère de Lérins ; mais l'ardeur avec laquelle il se livra aux exercices de la pénitence et de la contemplation ayant altéré sa santé, il fut obligé d'aller consulter les médecins à Arles. L'évêque, qui connaissait son mérite, le demanda à son abbé, l'ordonna prêtre, et le désigna en mourant pour son successeur. Le premier soin du nouvel évêque fut de régler les offices de sa cathédrale, et d'instruire solidement son peuple. Il fonda ensuite un monastère de filles, et leur donna une règle que plusieurs maisons adoptèrent. Tandis qu'il ne pensait qu'à sanctifier son troupeau, on l'accusa auprès d'Alaric, d'avoir voulu livrer aux Bourguignons la ville d'Arles, et il fut exilé à Bordeaux. Sa charité donna lieu à des calomnies qui le firent amener à Ravenne par ordre du roi Théodo­ric; mais celui-ci fut tellement frappé de son air vénérable, qu'il le tint aussitôt pour justifié, et le renvoya avec de riches présents, que le saint employa en bonnes oeuvres. De Ravenne il passa à Rome, où le pape Symmaque le reçût avec de grands honneurs. Il présida plusieurs conciles, et mourut l'an 542.

Rien ne dispose mieux nos âmes à la prière qu'une vie pure, mortifiée et pénitente. 1° Nous devons présenter à Dieu des coeurs crucifiés au monde et à eux-mêmes, dégagés de toute affection terrestre, brûlants du feu de l'amour divin, remplis d'humilité et de confiance, afin que nos hommages, offerts par J.-C. et en J.-C., soient agréables au Seigneur, et puissent dignement glorifier sou saint nom. 2° Si nous sommes bien pénétrés de notre faiblesse, et que nous ayons du zèle amour la gloire de Dieu, nous inviterons les esprits célestes à se joindre à nous avec toute l'ardeur dont ils sont capables ; nous présenterons encore à Dieu, avec nos coeurs, le coeur de tous les hommes, conjurant la divine miséricorde de les éclairer et de les sanctifier tous.

Saint Augustin évêque et docteur - 28 août

PENSEE Qui suis-je à votre égard, Seigneur, pour que vous me fassiez un commandement de vous aimer, sous peine d'encourir votre colère et de tomber dans une horrible misère, comme si ce n'en était pas une assez grande que de ne point vous aimer » (saint Augustin)

PRATIQUE. Soyez docile aux moindres mouvements de la grâce.

PRIEZ pour ceux qui diffèrent leur conversion.

 

ORAISON.

Dieu tout-puissant, écoutez favorablement nos très humbles prières, et daignez accorder, par l'intercession du bienheureux Augustin, votre confesseur et pontife, l'effet de votre miséricorde accoutumée, à ceux à qui vous donnez la confiance de l'espérer de votre bonté. Par J.-C. N.-S. Ainsi soit-il.

 

AUTRES SAINTS DU MARTYROLOGE ROMAIN

A Saintes, saint Vivieu, évêque.

En Judée, le saint roi Ezéchias

 

Saint Augustin, ce parfait modèle des vrais pénitents, ce glorieux athlète de la foi, ce fléau des hérétiques, cette brillante lumière de l'Eglise, naquit à Tagaste, en Numidie, le 13 novembre 354, d'une famille peu riche, mais d'une condition honnête. Augustin, dès sa jeunesse, donna les plus belles espérances; mais bientôt emporté par la fougue de ses passions, et méprisant les avis et les larmes de Monique, sa pieuse mère, il tomba dans les égarements les plus déplorables, et .de là dans les erreurs du manichéisme. L'ambition l'ayant conduit à Milan pour y professer la rhétorique, le plaisir qu'il prenait à entendre saint Ambroise fut l'attrait dont Dieu se servit pour le ramener à la vérité ; mais il restait des liens plus forts à briser, celui de ses passions. Enfin la divine miséricorde en fit une du ses plus belles conquêtes. Comme il était un jour assis à l'écart dans un jardin, et plus violemment agité que jamais, il entendit une voix qui lui dit : Prenez et lisez. Il ouvrit le livre, qu'il avait près de lui, des Epitres de saint Paul. Il lut, et à l'instant il se sentit tout changé. Il demanda et reçut bientôt le baptême, et retourna dans sa patrie, ne songeant qu'à faire pénitence. Mais Valère, évêque d'Hippone, le contraignit par force à recevoir la prêtrise, et le chargea même du soin d'annoncer la parole de Dieu. Elevé sur ce siège, Augustin répandit le plus grand éclat de sainteté et de doctrine, et laissa a sa mort, qui arriva en 430, un nom et des écrits qui seront à jamais la consolation des pécheurs, la terreur des hérétiques, et la gloire de l'Eglise.

 La sainteté a sa source dans l'humilité. 1° « En vain, disait saint Augustin, voudrait-on parvenir à la vraie sagesse par une voie différente de celle que Dieu nous a marquée. 2° Si l'on me demande quel est le précepte qui occupe la première, la seconde, la troisième place, je répondrai que c'est l'humilité, et je donnerai la même réponse toutes les fois qu'on me fera la même question ».

La décollation de Saint Jean Baptiste - 29 août

PENSÉE. Malheur à ceux qui sont passionnés pour la danse! s'ils conservent encore leur innocence, ils la perdront bientôt. C'est une maxime reçue de tous les auteurs qui ont écrit sur la morale.

PRATIQUE. Avertissez, corrigez votre frère ; c'est là la vraie charité, si l'avis est donné comme il faut. La flatterie est un poignard perfide qui tue dans l'ombre.

PRIEZ pour les victimes de la fausse amitié.

 

ORAISON.

Faites, Seigneur, nous vous en supplions, que la vénérable solennité de votre saint précurseur et martyr Jean Baptiste nous procure l'effet d'une assistance salutaire. Vous qui, étant Dieu, vivez et régnez dans les siècles des siècles. Ainsi soit-il.

 

AUTRES SAINTS DU MARTYROLOGE ROMAIN.

Rome, sainte Sabine, martyre.

A Pérouse, saint Enthyme, martyr.

 

Saint Jean Baptiste, était sorti de son désert à l'âge de trente ans pour prêcher la pénitence, et donner le baptême qui en était le signe. Déjà le Messie l'avait reçu de ses mains, et avait entendu de sa bouche les plus glorieux témoignages. Il ne restait plus au saint précurseur qu'à sceller de son sang la divinité de sa mission : l'occasion s'en présenta bientôt. Hérode' tétrarque de Galilée, gardait chez lui, en qualité d'épouse, Hérodiade, femme de son frère Philippe. S. Jean ne put dissimuler ce scandale, et la généreuse fermeté qu'il prit de le blâmer le fit d'abord mettre en prison ; mais c'était trop peu pour contenter une femme courroucée. Un jour donc que ce prince, pour célébrer l'anniversaire de sa naissance, donnait un grand festin aux principaux de la Galilée, Salomé, fille d'Hérodiade, dansa devant la compagnie avec tant de grâce, que le roi s'engagea par serment à lui donner tout ce qu'elle demanderait. Salomé, sur l'avis de sa mère, demanda la tête de Jean. Le roi se repentit alors de s'être tant  avancé, car il estimait saint Jean , reconnaissant la justesse de ses remontrances ; mais n'osant, par respect humain, revenir sur sa parole, il envoya un officier qui trancha la tête du glorieux précurseur, et l'apporta à Salomé, qui la présenta à sa mère. Sa mort arriva environ un an avant celle de Jésus-Christ.

quoi nous expose le vrai zèle de la pure morale? 1°. Si nous avons affaire à des coeurs droits, nos paroles, nos démarches, nos efforts, porteront d'heureux fruits. Il y a toujours des ressources là où il y a des principes. 2° Mais, si nous sommes aux prises avec des gens sans foi et sans loi, comme il ne s'en trouve que trop dans le siècle actuel surtout, non seulement nous prêchons dans le désert, mais la mort pour le corps, la calomnie pour l'âme, voilà ce qui nous attend.

Saint Fiacre solitaire - 30 août

PENSEE. Les Saints, dans le monde comme dans la solitude, se sont toujours appliqués à ne vivre que pour Dieu. Ils faisaient intervenir habilement les travaux manuels, le jardinage surtout, pour délasser leur esprit.

PRATIQUE. Avez quelque récréation convenable.

PRIEZ  pour les jardiniers.

 

ORAISON.

Seigneur, qui êtes le Sauveur et le gardien de ceux qui vous cherchent, et qui avez fait la grâce au bienheureux Fiacre de renoncer au monde et de se réfugier sous vos ailes, pour ne prendre point part à la corruption du siècle : faites que, par son intercession, votre peuple se garantisse du souffle contagieux du malin esprit, et qu'il s'attache à vous avec un coeur pur comme à son unique Maitre vous, qui vivez et régnez dans les siècles des siècles.

 

AUTRES SAINTS DU MARTYROLOGE ROMAIN.

A Rome, sainte Gaudence. vierge et martyre.

A Lima au Pérou, sainte Rose, vierge.

 

Saint Fiacre était d'une illustre famille d'Irlande, et fut élevé sous la conduite d'un évêque d'une grande sainteté. Plein de mépris pour les avantages qu'il pouvait se proposer dans le monde, il quitta sa patrie à la fleur de l'âge, et, accompagné de quelques jeunes gens, qui comme lui voulaient se consacrer au service de Dieu,  il passa en France pour y vivre dans la solitude, et, par le conseil du saint évêque de Meaux, il s'établit dans la forêt de Breuil, dans la Brie. Le saint après avoir défriché une partie du terrain, s'y construisit une cellule, avec un oratoire, en l'honneur de la Mère de Dieu, et forma un petit jardin qu'il cultivait de ses propres mains ; ce qui l'a fait choisir pour patron par les jardiniers. Fiacre était austère, et son oraison continuelle. On venait le consulter, mais il ne permettait point aux femmes d'entrer dans l'enceinte de son ermitage, et sa retenue avait laissé de si profondes impressions à cet égard que, pendant longtemps les personnes du sexe n'étaient admises ni dans le lieu qu'il avait habité, ni dans la chapelle  où reposaient ses reliques. Saint Fiacre mourut en 670.

Il n'y a point de précautions excessives quand il s'agit de conserver un trésor aussi précieux que la chasteté. 1° Dès que nous avons pour nous l'exemple et le conseil des Saints, laissons le monde murmurer ou railler tant qu'il lui plaira. 2° Qui pourrait compter les chutes occasionnées par une faussa condescendance?

Saint Raymond Nonnat - 31 août

PENSEE «  Quand un homme donnerait aux pauvres des trésors immenses, cette bonne oeuvre n'approche point de celle d'un homme qui contribue au salut d'une âme ».

PRATIQUE. La visite des prisonniers, ou des pauvres abandonnés sans secours.

PRIEZ pour les malheureuses victimes de l'erreur.

 

ORAISON.

O Dieu, qui avez rendu le bienheureux Raymond Nonnat, votre confesseur, admirable dans le soin qu'il a pris de délivrer vos fidèles de la captivité des impies; accordez-nous, par son intercession, qu'étant délivrés des liens du péché nous fassions avec un esprit vraiment libre ce qui vous est agréable. Par J.-C. N.-S. Ainsi soit-il.

 

AUTRES SAINTS DU MARTYROLOGE ROMAIN.

A Athènes, saint Aristide.

A Nosque, saint Aimé, évêque.

 

Saint Raymond Nonnat naquit, dans la Catalogne, en 1304, de parents nobles, mais peu favorisés de la fortune. Son père qui remarquait en lui de l'inclination pour la vie religieuse, ou du moins pour l'état ecclésiastique, l'envoya à la campagne pour y faire valoir une ferme; le saint obéit sans répliquer, et, par amour pour la solitude, il se chargea lui-même du soin de garder le troupeau. Quelque temps après, pour se délivrer des importunités de ses amis, il renonça au monde et prit l'habit chez les religieux de N.-D. de la Merci, institués pour la rédemption des captifs. Ce fut particulièrement le motif de la charité qui dirigea son choix. II fut bientôt envoyé en Barbarie, et il obtint des Algériens la liberté d'un grand nombre d'esclaves. Lorsque ses fonds furent épuisés, il se donna lui-même en otage, pour la rançon de ceux dont la situation était la plus rude, et dont la foi courait le plus de risques. Raymond, dans sa captivité, consola les chrétiens, et convertit plusieurs infidèles, ce qui lui valut d'être traité avec la plus horrible inhumanité. Il fut racheté, après avoir passé huit mois dans un cachot. Il mourut pendant son retour, l'an 1240.

La charité, celle qui fait qu'on se dépense soi-même tout entier au secours du prochain, tel est le caractère des vrais chrétiens. Hélas ! aujourd'hui on ne cherche qu'à satisfaire son avarice, son luxe ou sa vanité; on laisse périr les pauvres de misère, plutôt que de leur donner du superflu. On ne sait ce que c'est que les visiter, et l'insensibilité empêche de compatir à leurs maux spirituels. 2° Combien peu prient pour les pécheurs, et profitent des occasions qui se présentent de les ramener à la vertu, ou par eux-mêmes, ou par les autres ! N'avons-nous pas lieu de conclure de nos dispositions, que nous n'aimons ni Dieu ni le prochain?