Carmel

Catéchisme du Diocèse de Bayeux

[Contient uniquement les leçons, mémorisées par Thérèse. Pagination suivant l'original]

Catéchisme à l'usage du diocèse de Bayeux
Donné par Mgr  Flavien-Abel-Antoine Hugonin
Évêque de Bayeux et Lisieux
Bayeux, Octave Payan, imp. de Mgr l'Évêque, 1882

Première partie : DES DOGMES OU VÉRITÉS A CROIRE
Deuxième partie : DES COMMANDEMENTS A OBSERVER ET DES PÉCHÉS A ÉVITER.
Troisième partie : DE LA GRÂCE, DES SACREMENTS, ET DE LA PRIÈRE.

PERMISSION

FLAVIEN-ABEL-ANTOINE HUGONIN, par la miséricorde divine et l'autorité du Saint-Siège Apostolique, Évêque de Bayeux & Lisieux, etc.
Vu l'art, 1er  du décret du 7 germinal an XIII.
Nous permettons au Sieur O. PAYAN, notre imprimeur à Bayeux, de réimprimer le Catéchisme à l'usage de notre Diocèse, à charge pour lui de soumettre toutes les épreuves à notre examen, ou à celui d'un de nos Vicaires généraux.
Donné à Bayeux, sous notre seing, le sceau de nos armes et le contreseing de notre Secrétaire, le 1er août 1879.
Flavien
Par mandement de Monseigneur
J. HUGONIN,
Chan., Sre‑Gal.

*47

CATÉCHISME ou INSTRUCTION ÉLÉMENTAIRE
par Demandes et par Réponses
sur les différents Points
DE LA DOCTRINE CHRÉTIENNE

LEÇON PRÉLIMINAIRE

Du nom de chrétien, et de la doctrine chrétienne en général.
Les disciples de J.‑C. sont premièrement appelés chrétiens à Antioche (Act. 2)

D. Êtes-vous chrétien ?
R. Oui M., je suis chrétien par la grâce de Dieu.

D. Que veut dire le nom de chrétien ?
R. Il veut dire disciple de Jésus-Christ.

D. Comment devient on chrétien?
R. En recevant le baptême

D. Suffit‑il d'avoir été baptisé pour être un vrai chrétien?
R. Non, M., il faut encore croire la doctrine chrétienne et la pratiquer.

D. Qu'entendez-vous par la doctrine chrétienne ?
R. J'entends ce que J.‑C. a enseigné et ordonné.

*48

D. Comment la doctrine chrétienne est-elle arrivée jusqu'à nous?
R. Par la prédication des Apôtres et par l'enseignement de l'Église catholique.

D. Où pouvons‑nous apprendre la doctrine chrétienne ?
R. Dans le CATÉCHISME.

D. Qu'est‑ce que le Catéchisme?
R. Le Catéchisme est une instruction par de­mandes et par réponses sur les différents points de la doctrine chrétienne.

D. En combien de parties se divise le Caté­chisme ?
R. Il se divise en trois parties.

D. Quelle est la première partie du Catéchisme ?
R. C'est celle où l'on explique les Dogmes ou vérités que nous devons croire.

D. Quelle est la seconde partie du Caté­chisme ?
R. C'est celle où l'on explique les Commandements que nous devons observer, et les Péchés que nous devons éviter.

D. Quelle est la troisième partie du Caté­chisme ?
R. C'est celle où l'on explique les principaux moyens que nous devons employer pour obte­nir la Grâce de Dieu, c'est-à-dire, les Sacre­ments et la Prière.

Fruit de cette leçon: 1° Remercions Dieu très affectueuse­ment de la grande  grâce qu'il nous a faite d'être chrétiens, grâce sans laquelle nous serions restés hors de la voie du salut; 2° mettons à profit les moyens d'instruction que nous offre le Catéchisme en y assistant avec recueillement et piété.

PREMIÈRE PARTIE.

DES DOGMES OU VÉRITÉS A CROIRE.

LEÇON 1ère 

De Dieu

Le serviteur fidèle récompensé, le serviteur inutile puni. Matth. 23 Dieu apparaît à Moïse dans le buisson ardent. Exode, 3 – Majesté de Dieu Isaïe, 6, Apoc., 4‑ Providence de Dieu. Histoire de Joseph Gen. 37, 39.

D. Qui vous a créé et vous a donné la vie?
R. C'est Dieu.                            

D. Pour quelle fin Dieu vous a‑t‑il créé?
R. Dieu m'a créé pour le connaître, l'aimer et le servir, et par ce moyen mériter la vie éter­nelle.

D. Qu'est‑ce que Dieu ?
R. Dieu est un pur esprit, infiniment parfait, créateur du ciel et de la terre et souverain maître de toutes choses.

D. Pourquoi dites‑vous que Dieu est un pur esprit ?
R. Dieu est un esprit, parce qu'il est un être intelligent et libre; il est un pur esprit, parce qu'il n'a pas de corps.

D. Que faut-il donc entendre lorsque l'on parle par exemple, des yeux de Dieu ou de ses mains ?
R. Il faut entendre par les yeux de Dieu, sa science infinie; et par ses mains, sa force et sa puissance.

D. Pourquoi dites-vous que Dieu est infiniment parfait?
R. Dieu est parfait, parce qu'il possède toutes les perfections; il est infiniment parfait, parce que ses perfections n'ont point de bornes.

 *50

D. Pourquoi dites‑vous que Dieu est le créateur du ciel et de la terre?
R. Parce qu'il a tiré du néant, par sa seule volonté, le ciel, la terre et toutes les créatures corporelles et spirituelles.

D. Pourquoi dites‑vous que Dieu est le souverain maître de toutes choses?
R. Parce qu'il a un domaine absolu sur toutes les créatures.

D . Comment savons-nous que Dieu existe?
R. Nous le savons par l'ordre et la beauté du monde, qui est son ouvrage, et par la révélation qu'il nous a faite de lui‑même. (Rom. 1, 19.)

D. A‑t‑on toujours reconnu l'existence de Dieu?
R, Oui, M., c'est une vérité si incontestable qu'elle a été reconnue par tous les hommes, dans tous les pays et dans tous les temps.

§

Des perfections de Dieu

D. Pouvons‑nous connaître parfaitement les perfections de Dieu?
R. Non, M., les perfections de Dieu, étant infinies, sont incompréhensibles.

D. N'en connaissons‑nous point quelques‑unes au moins imparfaitement?
R. Oui, M., nous savons que Dieu est éternel, immuable, tout‑puissant, sage, bon, juste, miséricordieux, et qu'il gouverne toutes choses par sa providence.

D. Pourquoi dites‑vous que Dieu est éternel?
R. Parce qu'il n'a point eu de commencement et n'aura jamais de fin.

*51

D. Pourquoi dites‑vous que Dieu est immuable ?
R. Parce qu'il n'est sujet à aucun changement.

D. Pourquoi dites-vous que Dieu est tout-puissant?
R. Parce qu'il peut faire tout ce qu'il veut.

D. Pourquoi dites-vous que Dieu est sage ?
R. Parce qu'il n'agit que pour une fin digne de lui.

D. Pourquoi dites-vous que Dieu est bon?
R. Parce qu'étant la bonté même, il aime à faire du bien à ses créatures.

D. Pourquoi dites‑vous que Dieu est juste?
R. Parce qu'il récompense la vertu et punit le péché.

D. Pourquoi dites‑vous que Dieu est miséricordieux?
R. Parce qu'il pardonne aux pécheurs repentants.

D. Pourquoi dites‑vous que Dieu gouverne toutes choses par sa providence?
R. Parce qu'il n'arrive rien dans le monde sans son ordre, ou du moins sans sa permission.

D. Le péché arrive‑t‑il par l'ordre de Dieu ?
R. Non, M. ; Dieu défend le péché, mais il permet qu'il arrive.

D. Pourquoi Dieu n'empêche‑t‑il pas le péché?
R. Parce qu'il a fait l'homme libre, et qu'il sait tirer le bien du mauvais usage que l'homme fait de sa liberté.

D. Où est Dieu?
R. Dieu est au ciel, en la terre et en tous lieux par son immensité.

*52

D. Dieu voit‑il et connaît‑il tout ce qui se fait dans le monde  ?
R. Oui, M., Dieu voit tout et connaît tout, jusqu'à nos plus secrètes pensées.

Fruit de cette leçon: 1° Rappelons‑nous souvent que Dieu nous voit toujours et partout. Comment oserions‑nous l'offenser sous ses yeux et entre ses mains ? 2° Considérons tous les événements de la vie comme étant dirigés par la divine Providence, et soumettons‑nous avec amour et confiance à tout ce qu'il plaît à Dieu de nous envoyer.

LEÇON II

Des principales Créatures de Dieu et en particulier des Anges.

Les Anges apparaissent à Abraham. Gen. 18:‑à Loth. Gen., 19;

‑à la mère de Samson. Juges, 13; ‑ à Elie. 3. Liv. des Rois, 19;‑à Tobie Liv. de Tobie, 3;‑ à la très sainte Vierge. Luc 1.

‑Job est tenté par le Démon. Job, 1 et 2. ‑ Le Démon est vaincu par J.‑C. Matth. 4, Luc, 4,

D. Quelles sont les plus parfaites créatures de Dieu?
R. Ce sont les Anges et les hommes.

D. Qu'est‑ce que les Anges?
R. Les Anges sont de purs esprits que Dieu a créés pour exécuter ses ordres.

D. Dans quel état Dieu a‑t‑il créé les Anges ?
R. Dans un état de grâce et de sainteté.

D. Ont‑ils tous persévéré dans cet état?
R. Non, M.: les uns y ont persévéré; les autres en sont déchus par leur orgueil.

D. Comment nomme‑t‑on les Anges qui ont persévéré ?
R. On les nomme les bons Anges, ou simplement  les Anges,

*53                                                

D. Comment nomme‑t‑on ceux qui sont tombés par leur orgueil?
R. On les nomme les mauvais anges, les démons, etc., et leur chef se nomme Satan.

D. Quelle a été la punition des mauvais Anges?
R. Dieu les a chassés du ciel, et les a condamnés à des supplices éternels.

D. Les mauvais Anges ne cherchent‑ils pas à nuire aux hommes ?
R. Oui, M., ils les tentent, pour tâcher de les perdre avec eux.

D. Quel est l'état des bons Anges ?
R. Ils sont éternellement heureux en jouissant de la vue de Dieu.

D. Les saints Anges n'ont‑ils pas quelques fonctions par rapport à nous ?
R. Oui, M., Dieu a donné à chacun des hommes un Ange pour veiller sur lui.

D. . Quel nom donne‑t‑on à l'Ange qui veille sur nous ?
R. On l'appelle l'Ange gardien.

D. Quel soin notre Ange gardien prend‑il de nous?
R. 1° Il prie pour nous, et offre à Dieu nos prières et nos bonnes actions ; 2° il nous défend contre les démons et nous protège dans les périls

D. Quels devoirs avons‑nous à remplir à l'égard de notre Ange gardien ?
R. Nous devons, 1° respecter sa présence 2° implorer sa protection ; 3° le remercier du soin qu'il prend de nous.

Fruit de cette leçon: Regardons les mauvaises pensées comme la voix du démon, qui veut nous entraîner dans l'enfer, et les bonnes comme celle de notre saint Ange, qui nous appelle au ciel.

 *54­

LEÇON III.

De l'Homme ; sa Création.

Création d'Adam ; sa désobéissance à Dieu ; son châtiment.

         Gen, 1, 2 et 3.Rom, 5. 12.

D. Qu'est‑ce que l'Homme ?
R. L'homme est une créature raisonnable, composée d'un corps et d'une âme.

D. Quel est le premier homme et la première femme que Dieu a créés ?
R. Ce sont Adam et Eve, nos premiers parents.

D. Pourquoi les nommez‑vous nos premiers parents ?
R. Parce que d'eux sont venus tous les hommes.

D. Pourquoi Dieu a-t-il voulu que tous les hommes eussent une même origine ?
R. Pour les porter à s'entr'aimer comme des frères

D. De quoi Dieu a‑t‑il formé le corps du premier homme ?
R. Il l'a formé de terre.

D. Comment a‑t‑il fait son âme ?
R. Il l'a tirée du néant, et l'a unie au corps de l'homme.

D. Dieu crée‑t‑il de même nos âmes ?
R . Oui, M., il les tire aussi du néant et les unit à nos corps.

D. En quoi consiste l'excellence de notre âme ?
R. En ce que Dieu l'a créée à son image et ressemblance.

D. En quoi notre âme est‑elle faite à l'image de Dieu ?
*55
R. En ce qu'elle est une substance intelligente et libre, capable de connaître et d'aimer Dieu.

D. Dans quel état Dieu créa‑t‑il Adam et Eve ?
R. Il les créa dans un état surnaturel de justice et de bonheur.

D. Qu'entendez‑vous par cet état surnaturel ?
R. J'entends un état de perfection qui n'est pas dû à la nature humaine, et auquel elle ne pourrait s'élever par elle‑même.

§1

Chute de l'homme.- Péché originel.

D. Adam et Eve demeurèrent‑ils longtemps dans l'état de justice et de bonheur dans lequel ils avaient été créés ?
R. Non, M., ils en déchurent bientôt par leur désobéissance.

D. En quoi désobéirent‑ils à Dieu?
R. En mangeant d'un fruit dont Dieu leur avait défendu de manger .

D. Pourquoi Dieu leur avait‑il fait cette défense ?
R. Pour leur faire reconnaître son autorité,

D. Qui les porta à désobéir à Dieu ?
R. Ce fut le démon, sous la figure d'un serpent,

D. Quelle a été la suite de cette désobéissance?
R. Elle a attiré sur eux et sur nous les plus grands maux.

D. Quels sont ces maux ?
R. Ce sont la mort et toutes les misères de la vie, l'ignorance, la concupiscence, enfin la damnation éternelle.

*56

D. Sans le péché d'Adam, les hommes n'auraient donc pas été sujets à la mort et aux misères de la vie?
R. Non, M., Dieu les en aurait préservés par un don surnaturel.

D. En quoi consiste l'ignorance qui a été l'effet du péché d'Adam ?
R. Elle consiste principalement en ce que les hommes ont oublié le vrai Dieu, et méconnu l'excellence de leur âme.

D. Qu'est‑ce que la concupiscence ?
R. La concupiscence est le penchant au mal.

D. Le péché d'Adam a‑t‑il mérité à tous les hommes la damnation éternelle ?
R. Oui, M., par le péché d'Adam tous les hommes ont perdu la grâce de Dieu, et ont mérité d'en être éternellement privés.

D. Pourquoi le péché d'Adam a‑t‑il attiré sur nous tous ces maux ?
R. Parce que, par un juste jugement de Dieu, son péché est devenu le péché de tous les hommes.

D. Ne trouvons‑nous pas dans la justice humaine quelque image de ce jugement de Dieu?
R. Oui, M., par exemple, si un homme est condamné par la justice humaine à perdre ses biens, il les perd non seulement pour lui, mais encore pour tous ses enfants.

D. Comment appelle‑t‑on le péché dont notre premier père nous a rendus coupables ?
R. On l'appelle péché originel.

D. Pourquoi l'appelle‑t‑on originel?
R. Parce que nous le contractons par notre origine, et que nous l'apportons en venant au monde.

*57

§2

Promesse d'un rédempteur.

D. Dieu abandonna‑t‑il l'homme après son péché ?
R. Non, M., dans sa bonté, il lui promit un rédempteur.

D. Dieu a‑t‑il envoyé ce Rédempteur qu'il avait promis ?
R. Oui, M., mais après une attente de quatre mille ans.

D. Pourquoi cette longue attente ?
R. . Afin que les hommes comprissent mieux le besoin qu'ils avaient d'un rédempteur.

D. Avait‑on, pendant ces quatre mille ans, quelque moyen de salut ?
R. Oui, M., on pouvait se sauver par la foi au Rédempteur futur.

D. Quel est ce Rédempteur attendu si longtemps ?
R. C'est notre Seigneur Jésus‑Christ.

Fruit de cette leçon : Apprenons à craindre le péché puisqu'un seul nous a fait perdre de si grands biens, et a attiré sur nous de si grands maux.

LEÇON IV.

Des mystères de la Foi, et en particulier du mystère de la très sainte Trinité.

Baptême de J.‑C., où parurent les trois personnes divines. Matth., 3, Marc, l., Luc, 3. J.C. promet à ses Apôtres de leur envoyer le Saint‑Esprit de la part du Père. Jean 14

D. Comment appelle‑t‑on les principales vérités que N.S.J.C. nous a enseignées ?
R. On les appelle du nom de mystères.

D. Qu'est‑ce qu'un mystère?
*58
R. Un mystère est une vérité révélée de Dieu, que nous devons croire, quoique nous ne la puissions comprendre.

D. Devons‑nous être surpris qu'il y ait des mystères dans la religion ?
R. Non, M., puisqu'il y a dans la nature elle même un grand nombre de choses que notre faible raison ne peut comprendre.

D. Combien y a‑t‑il de principaux mystères de la religion ?
R. Il y en a trois : le mystère de la très sainte Trinité, le mystère de l'Incarnation et le mystère de la Rédemption.

§1

Mystère de la très sainte Trinité.

D. Qu'est‑ce que le mystère de la très sainte Trinité ?
R. Le mystère de la très sainte Trinité est le mystère d'un seul Dieu en trois personnes,

D. Y a‑t‑il plusieurs Dieux ?
R. Non, M., il n'y a qu'un seul Dieu, et il ne peut y en avoir plusieurs.

D. Pourquoi ne peut‑il y avoir plusieurs Dieux ?
R. Parce que Dieu, étant infiniment parfait, ne peut avoir d'égal.

D. Combien y a‑t‑il de personnes en Dieu?
R. Il y a en Dieu trois personnes distinctes qui sont le Père, le Fils et le Saint‑Esprit

D. Le Père est‑il Dieu?
R. Oui, M., le Père est Dieu.

D. Le Fils est‑il Dieu ?
R. Oui, M., le Fils est Dieu.

D. Le Saint‑Esprit est‑il Dieu ?
*59
R. Oui, M., le Saint‑Esprit est Dieu.

D. Ces trois personnes sont‑elles trois Dieux ?
R. Non, M., ces trois personnes ne sont qu'un seul et même Dieu.

D. Y a‑t‑il quelqu'une des trois personnes de la très sainte Trinité qui soit plus ancienne ou plus parfaite que les autres ?
R. Non, M., les trois personnes de la très sainte Trinité sont égales en toutes choses.

D. Pourquoi les trois personnes de la très sainte Trinité sont‑elles égales en toutes choses ?
R. C'est parce qu'elles n'ont qu'une même nature et qu'une même divinité.

§ 2

Des trois Personnes divines en particulier.

D. Quelle est la première personne de la très sainte Trinité?
R. La première personne de la très sainte Trinité est le Père.

D. Pourquoi la première personne de la très sainte Trinité se nomme‑t‑elle le Père?
R. Parce qu'elle engendre de toute éternité, en se contemplant elle‑même, un Fils qui lui est consubstantiel.

D. Que veut dire ce mot consubstantiel ?
R. Il veut dire que le Fils de Dieu a la même substance que son Père, et qu'il est Dieu comme lui.

D. Quelle est la seconde personne de la très sainte Trinité ?
R. La seconde personne de la très sainte Trinité est le Fils, qu'on appelle aussi le Verbe.

D. Quelle est la troisième personne de la très sainte Trinité ?
*60
R. La troisième personne de la très sainte Trinité est le Saint‑Esprit.

D. Pourquoi le Saint‑Esprit est‑il la troisième personne de la très sainte Trinité ?
R. Parce qu'il procède du Père et du Fils.

D. Qu'entendez‑vous quand vous dites que le Saint‑Esprit procède du Père et du Fils ?
R. J'entends que le Père et le Fils, en s'aimant mutuellement, produisent de toute éternité le Saint‑Esprit.

Fruit de cette leçon: Adorons profondément l'incompréhensible majesté du Dieu unique, subsistant en trois personnes distinctes; récitons souvent à cette intention le Gloria Patri, etc.

LEÇON V.

Du mystère de l'Incarnation.

Prophétie de Jacob sur le Messie. Gen, , 49. ‑Isaïe prédit qu'une

Vierge enfantera. Isaïe, 8. ‑ L'Ange annonce à la sainte Vierge qu'elle concevra le Fils de Dieu. Luc 1.

D. Qu'est‑ce que le mystère de l'Incarnation ?
R: Le mystère de l'Incarnation est le mystère du Fils de Dieu fait homme.

D. N'y a‑t‑il que le Fils de Dieu qui se soit fait homme ?
R. Oui, M. le Fils seul s'est fait homme, et non pas le Père ni le Saint‑Esprit.

D. Qu'entendez‑vous quand vous dites que le Fils de Dieu s'est fait homme?
R. J'entends qu'il a pris un corps et une âme semblables aux nôtres.

D. Où le Fils de Dieu a‑t‑il pris ce corps et cette âme ?
R. Dans le sein de la glorieuse vierge Marie, sa mère.

*61

D. Comment a‑t‑il été conçu dans le sein de la très sainte Vierge ?
R. Par l'opération du Saint‑Esprit.

D. La très sainte Vierge est‑elle mère de Dieu ?
R. Oui, M., la très sainte Vierge est vraiment mère de Dieu.

D. Pourquoi la très sainte Vierge est‑elle vraiment mère de Dieu ?
R. Parce qu'elle a conçu et mis au monde un fils, qui est vrai Dieu et vrai homme tout ensemble.

D. La très sainte Vierge a‑t‑elle cessé d'être vierge en devenant mère ?
R. Non, M., elle a toujours été vierge.

§1

De la signification du nom de J .C. et des preuves de sa divinité.

D. Comment appelle‑t‑on le Fils de Dieu fait homme?
R. On l'appelle Jésus‑Christ.

D. Que signifie le nom de Jésus?
R. Jésus signifie sauveur.

D. Pourquoi ce nom a‑t‑il été donné au Fils de Dieu fait homme ?
R. Parce qu'il est venu pour sauver tous les hommes.

D. Que signifie le nom de Christ?
R. Le nom de Christ ou Messie signifie celui qui a été consacré par une onction sainte, comme les rois et les prêtres

D. Quelle onction J.‑C. a‑t‑il reçue ?
R. Une onction toute spirituelle, qui est l'union même de la divinité avec son humanité.

*62

D. Comment J.‑C. a‑t‑il prouvé qu'il était véritablement le Christ ou Messie et le Fils de Dieu?
R. Il l'a prouvé, en accomplissant les prophéties qui l'annonçaient, et en opérant les plus grands miracles.

D. N'y a‑t‑il pas encore d'autres preuves de la divinité de N. S. J.‑C. ?
R. Oui, M., par exemple, la sainteté admirable de sa doctrine et de sa vie ; l'établissement et la conservation de sa religion malgré les plus grands obstacles ; la multitude des martyrs qui l'ont défendue au prix de leur sang; le grand nombre de saints qu'elle a produits dans tous les siècles.

§ 2

De la personne de J.‑C. et de ses deux natures.

D. Y a‑t‑il en J.‑C. plusieurs personnes ?
R. Non, M. il n'y a en J. ‑C. qu'une seule personne, qui est la personne du Fils de Dieu.

D. Y a‑t‑il en J.‑C. plusieurs natures ?
R. Oui, M., il y a en J.‑C. deux natures: la nature divine et la nature humaine.

D. J.‑C. est donc Dieu et homme tout ensemble ?
R. Oui, M., Jésus‑Christ est Dieu et homme tout ensemble, parce que la nature divine et la nature humaine sont unies en sa personne.

D. De quelle manière la nature divine et la nature humaine sont‑elles unies en J.‑C. ?
R . À peu près comme le corps et l'âme sont unis dans l'homme.

D. J.‑C. a‑t‑il toujours existé comme Dieu ?
R. Oui, M., J.‑C., comme Dieu, est éternel ainsi que son Père.

*63

D. J.‑C. a‑t‑il toujours existé comme homme?
R. Non, M., J.‑C. n'est homme que depuis qu'il a été conçu dans le sein de la très sainte Vierge.

Fruit de cette leçon : 1° Bénissons la bonté de notre Seigneur J.C. qui, étant notre Dieu, s'est fait notre frère et le compagnon de notre exil. 2° Prononçons souvent avec amour et vénération le nom de notre Seigneur J.C. : Jésus est un nom de bonté qui excite l'amour, puisqu'il rappelle l'oeuvre de notre salut; Christ est un nom de majesté, qui appelle la vénération, puisqu'il désigne la royauté et le sacerdoce.

LEÇON VI.

Du mystère de la Rédemption.

Dieu promet à Adam que de sa race naîtra un sauveur. Gen., 3.

Josué, figure du Sauveur du monde, introduit le peuple de Dieu dans la Terre promise. Josué,  1.‑ Prophétie de Daniel sur le Sauveur, Dan, 9.

D. Qu'est‑ce que le mystère de la Rédemption ?
R. Le mystère de la Rédemption est le mystère de Jésus‑Christ mort sur la croix pour racheter tous les hommes.

D. Est‑ce que tous les hommes étaient perdus?
R. Oui, M., par le péché d'Adam, leur premier père.

D. De quoi J.‑C. nous a‑t‑il rachetés ?
R. J.‑C. nous a rachetés du péché, de l'esclavage du démon et de la damnation éternelle.

D. Comment J. ‑C. nous a‑t‑il rachetés ?
R. En souffrant pour nous comme homme et en donnant comme Dieu un prix infini à ses souffrances.

D. J.-C. était‑il obligé de nous racheter ?
R. Non, M., il nous a rachetés parce qu'il l'a bien voulu.

D. Si J.‑C. ne nous eût pas rachetés, aurions‑nous été damnés?
*64
R ‑ Oui, M ., pour toute l'éternité.

D. N. S. J.‑C. a‑t‑il beaucoup souffert ?
R. Oui, M., J.‑C. a souffert plus qu'aucun des martyrs.

D. Fallait‑il tant de souffrances pour nous racheter ?
R. Non, M., une goutte de son sang suffisait.

D. Pourquoi une goutte de son sang suffisait-elle ?
R. Parce qu'elle a une valeur infinie.

D. Pourquoi donc N. S. a‑t‑il tant souffert?
R. C'est pour nous témoigner davantage son amour, et pour nous faire concevoir plus d'horreur du péché.

D. Puisque N. S. J.‑C. est Dieu, comment a‑t‑il pu mourir?
R. Jésus‑Christ est mort comme homme, mais il n'est pas mort comme Dieu.

D. Pour qui J.-C. est‑il mort ?
R. Il est mort pour tous les hommes en général, et pour chacun en particulier.

Fruit de cette leçon : Rendons amour pour amour à celui qui nous aimés jusqu'à la mort, et à la mort de la croix.

LEÇON VII.

Abrégé de la vie de notre seigneur Jésus‑Christ.

Les Évangiles des différentes fêtes indiquées dans cette leçon.- Les Épîtres de l'Ascension et de la Pentecôte.

D. Quel jour notre Seigneur J.‑C. a‑t‑il été conçu dans le sein de la très sainte Vierge ?
 R. Le jour de l'Annonciation.

D. Quel jour est‑il né ?
R. Le jour de Noël

D. Où est‑il né ?
R. A Bethléem, dans une étable.

D. Quel jour a‑t‑il été circoncis ?
R. Le jour de la Circoncision, huit jours après sa naissance.

D. Quel jour a‑t‑il été adoré des Mages ?
R. Le jour de l'Epiphanie, qu'on appelle aussi le Jour des Rois.

D. Quel jour la très sainte Vierge l'a‑t‑elle présenté au Temple ?
R. Le jour de la Purification, quarante jours après sa naissance.

D. Comment notre Seigneur a‑t‑il passé ses trente premières années ?
R. Il a mené une vie obscure et cachée, obéissant à ses parents, et travaillant de ses mains.

D. Qu'a‑t‑il fait dans les dernières années de sa vie ?
R. Il a parcouru toute la Judée, prêchant l'Évangile, faisant de grands miracles, et donnant l'exemple de toutes les vertus.

D. Quelles sont les vertus de J.‑C. que nous devons particulièrement imiter ?
R. L'amour de la prière, l'humilité, la douceur et la patience.

D. Combien de temps J ‑C. a‑t‑il vécu sur la terre ?
R. Environ trente‑trois ans.

D. Quel jour a‑t‑il institué le sacrement de l'Eucharistie ?
R. Le Jeudi saint, la veille de sa Passion.

D. Quel jour J.‑C. est‑il mort ?
R. Le jour du Vendredi saint.

D. Quel jour J.‑C. est‑il ressuscité ?
R. Le jour de Pâques.

D. J.‑C. demeura‑t‑il longtemps sur la terre après sa résurrection ?
R. Il y demeura quarante jours.

D. Quel jour Jésus‑Christ est‑il monté au ciel ?
R. Le jour de l'Ascension.

D. Quel jour a‑t‑il envoyé le Saint‑Esprit à ses Apôtres ?
R. Le jour de la Pentecôte, dix jours après l'Ascension.

D. Que firent les Apôtres après avoir reçu le Saint‑Esprit ?
R. Ils allèrent prêcher dans tout l'univers, où ils convertirent et baptisèrent un grand nombre d'hommes, qui furent appelés chrétiens.

D. Les chrétiens ne formèrent‑ils pas tous ensemble une société ?
R. Oui, M., et cette société s'appelle l'Église de Jésus‑Christ.

Fruit de cette leçon : Imitons l'Enfant Jésus obéissant et travaillant, croissant en grâce et en sagesse devant Dieu et devant les hommes.

LEÇON VIII

De l'Église

L'arche de Noé, figure de l'Eglise. Gen. 7.‑ Concile des Apôtres. Act 15.  Promesses faites à l'Église. Matth.. 16 v/ 17, 18 et 19 ; Macc 28, 19 et 20.

D. Qu'est‑ce que l'Église ?
R. L'Eglise est la société des chrétiens soumis aux légitimes pasteurs, et principalement à N. S. Père le Pape.

D. Qu'entendez‑vous par les pasteurs légitimes ?
*67
R. J'entends ceux que J.‑C. a établis pendant qu'il était sur la terre, et ceux qui leur ont succédé selon les règles de l'Église.

D. Quels pasteurs J.‑C. a‑t‑il établis pendant qu'il était sur la terre pour le gouvernement de son Eglise ?
R. Ce furent les Apôtres, à la tête desquels il mit saint Pierre.

D. Récitez‑nous les paroles de Jésus‑Christ qui établissent saint Pierre chef de toute l'Eglise.
R. « Tu es Pierre, et sur cette pierre je bâtirai mon Eglise, et les portes de l'enfer ne prévaudront  jamais contre elle. »

D. Cette autorité que J. ‑C. a donnée à saint Pierre, a‑t‑elle cessé avec lui ?
R. Non, M.; elle doit durer autant que l'Église, et elle a passé au successeur de saint Pierre.

D. Quel est le successeur de saint Pierre ?
R. C'est N. S. P. le Pape, évêque de Rome, que l'on appelle aussi le Souverain Pontife.

D. Pourquoi l'évêque de Rome est‑il le successeur de saint Pierre ?
R. Parce que c'est à Rome que saint Pierre a fixé son siège, et qu'il a souffert le martyre.

D. Qu'est‑ce donc que le Pape ?
R. Le Pape est le successeur de saint Pierre, le vicaire de J.‑C. sur la terre, et le chef visible de toute l'Eglise

D. L'Eglise a‑t‑elle d'autres pasteurs légitimes que N. S. P. le Pape ?
R. Oui, M., elle a les évêques, successeurs des Apôtres, qui forment le corps des premiers  pasteurs, et gouvernent leurs diocèses, sous l'autorité du Pape.

*68

D. N'y a‑t‑il point encore d'autres pasteurs légitimes ?
R. Oui, M., ce sont les curés ou les pasteurs du second ordre, placés par les évêques à la tête des paroisses.

D. Comment un simple fidèle peut‑il s'assu­rer d'être membre de l'Eglise de Jésus‑Christ ?
R. Lorsqu'il sait que son curé est soumis à un évêque qui est soumis lui‑même au Pape.

§ 1

Caractères ou notes de la véritable Église.

D. Y a‑t‑il plusieurs Églises ?
R. Non, M., il n'y a qu'une seule véritable Église, fondée par N. S. J.‑C.

D. Peut‑on facilement reconnaître la véri­table Église fondée par N. S. J.‑C. ?
R. Oui, M., il y a des notes ou marques qui la font facilement reconnaître.

D. Quelles sont les notes ou marques de la vé­ritable Eglise ?
R. La véritable Eglise doit être une, sainte, catholique et apostolique.

D. Pourquoi la véritable Eglise doit‑elle être une ?
R. Elle doit être une, 1° dans sa foi, parce que J.‑C. n'a enseigné qu'une seule doctrine; 2° dans son gouvernement, parce que J.‑C. n'a établi qu'un seul corps de pasteurs et de fidèles. (Jean, 10, 16.)

D. Pourquoi la véritable Eglise doit‑elle être sainte ?
R. Parce qu'elle est l'oeuvre de J.‑C., qui est la sainteté même

*69

D. Est‑ce à dire qu'il ne peut y avoir que des saints dans l'Eglise ?
R. Non, M.; car J.‑C. a dit qu'il y aurait dans son Église des bons et des méchants; et même il a souffert Judas parmi ses douze Apôtres.

D. En quoi consiste donc la sainteté de la véritable Eglise ?
R. En ce que tout est saint dans sa doctrine et dans ses sacrements, et qu'elle produit toujours des saints.

D. Quels sont les saints dont la sainteté est une preuve de la véritable Eglise ?
R. Ce sont ceux dont la sainteté est attestée, par des miracles.

D. Pourquoi la véritable Eglise doit‑elle être catholique, c'est‑à‑dire, universelle?
R. Parce que J.C. a fait son Église pour tous les temps et tous les lieux. (Marc, 16, 15.)

D. Pourquoi la véritable Église doit‑elle être apostolique?
R. Parce qu'elle a été fondée par les Apôtres, et qu'elle doit être gouvernée par les successeurs des Apôtres.

D. Quelle est l'Eglise qui réunit toutes ces notes ou marques de la véritable Eglise ?
R. C'est l'Église romaine, c'est‑à‑dire, celle dont, le Pape, évêque de Rome, est le chef.

D. Montrez‑nous que l'Eglise romaine réunit ces quatre notes.
R. 1° L'Eglise romaine n'a qu'une seule foi et qu'un seul chef; 2° la sainteté de sa doctrine a formé dans tous les temps un très grand nombre de saints ; 3° elle est répandue dans tout l'univers ; 4° elle remonte par une suite non interrompue aux Apôtres de Jésus‑Christ.

*70

D. Trouve‑t‑on les mêmes notes dans les Églises séparées de l'Église romaine ?
R. Non, M, aucune d'elles n'est en même temps une et universelle: aucune ne peut démontrer sa sainteté par des miracles ; aucune enfin n'est apostolique, puisque toutes n'ont commencé que longtemps après les Apôtres, en se séparant de l'Eglise romaine.

§ 2

De l'enseignement de l'Eglise.

D. Devons‑nous croire tout ce que l'Église nous enseigne ?
R. Oui M., parce que l'Église est infaillible.

D. Qu'entendez‑vous quand vous dites que l'Eglise est infaillible ?
R. J'entends que l'Église ne peut jamais enseigner l'erreur.

D. Pourquoi l'Église ne peut‑elle enseigner l'erreur ?
R. Parce que J.‑C. a promis d'être avec elle par son Esprit saint, jusqu'à la consommation des siècles.

D. Quand Jésus‑Christ a‑t‑il fait cette promesse à l'Église ?
R. Lorsqu'étant près de monter au ciel, il dit à ses Apôtres : Toute puissance m'a été donnée dans le ciel et sur la terre ; allez donc, enseignez toutes les nations : et voilà que je suis avec vous tous les jours, jusqu'à la consommation des siècles .

D. Cette promesse n'était ‑elle que pour les Apôtres ?
R. Non, M., elle était encore pour leurs successeurs jusqu'à la fin du monde,

*71

D. Quel nom donne‑t‑on au corps des premiers pasteurs, successeurs des Apôtres?
R. On l'appelle l'Église enseignante.

D. Où sont contenues les vérités que l'Eglise enseigne ?
R. Dans l'Ecriture sainte et dans la Tradition.

D. Qu'est‑ce que l'Ecriture sainte ?
R. Ce sont des Livres saints écrits sous l'inspiration de Dieu.

D. Comment se divise I'Écriture sainte?
R. En ancien et en nouveau Testament

D. Qu'est‑ce que l'ancien Testament?
R Ce sont des livres écrits avant J.‑C. où sa venue a été prédite.

D. Qu'est‑ce que le nouveau Testament?
R. Ce sont des livres écrits après J.‑C., qui contiennent l'histoire de sa vie, celle des commencements de l'Eglise, et les instructions écrites par les Apôtres.

D. Qu'est‑ce que la Tradition ?
R. C'est la parole de Dieu qui n'a pas été écrite dans les Livres saints, mais qui est venue des Apôtres jusqu'à nous par l'enseignement des pasteurs.

D. Comment connaissons‑nous les véritables Livres saints et les Traditions que l'on doit recevoir ?
R. Par le témoignage et la décision de l'Eglise enseignante

                                                       §3

                               De ceux qui sont hors de l'Église.

D. Peut‑on se sauver hors de la véritable Église ?
R. Non, M., il n'y a point de salut pour tous
*72
ceux qui sont hors de la véritable Église de J.‑C.

D. Pourquoi ne peut‑on se sauver hors de l'Eglise ?
R. Parce que J.‑C. lui-même a dit que quicon­que n'écoute pas l'Église, doit être regardé comme un païen, c'est‑à‑dire, comme un ado­rateur des faux Dieux. (Matt., 18, 17.)

D. Qui sont ceux qui sont hors de l'Eglise ?
R. Ce sont les infidèles, les hérétiques, les schismatiques, les apostats et les excommuniés.

D. Qu'entendez‑vous par les infidèles?
R. J'entends par les infidèles ceux qui n'ont pas été baptisés et qui ne croient pas en J.‑C., comme les païens, les Juifs, les Mahométans.

D. Qu'est‑ce que les Juifs?
R. Les Juifs sont les descendants de l'ancien peuple de Dieu, qui refusent de reconnaître J.‑C. pour le Messie promis à leurs pères.

D. Qu'est-ce que les Mahométans?
R. Les Mahométans sont ceux qui croient à un faux prophète arabe appelé Mahomet.

D. Les infidèles qui n'ont pu connaître la véritable Église, seront‑ils punis pour ne lui avoir pas appartenu ?
R. Ils seront privés du ciel, qui est une faveur que Dieu ne doit à personne; mais ils ne seront pas punis pour une ignorance involontaire.

D. Qu'entendez‑vous par les hérétiques ?
R. J'entends par les hérétiques ceux qui, ayant été baptisés, refusent avec opiniâtreté de croire quelqu'une des vérités que l'Église enseigne.

D. Qu'entendez‑vous par les schismatiques?
*73
R. J'entends par les schismatiques ceux qui se séparent de l'Église, en refusant de se soumettre aux pasteurs légitimes.

D. Tous ceux qui sont nés et qui vivent au sein d'une société hérétique ou schismatique, sont‑ils coupables d'hérésie ou de schisme ?
R. Il peut s'en trouver qui, étant excusés par leur ignorance, appartiennent devant Dieu à la véritable Église.

D. Qu'entendez‑vous par les apostats?
R. J'entends par les apostats ceux qui renoncent extérieurement à la religion chrétienne, après en avoir fait profession.

D. Qu'entendez‑vous par les excommuniés ?
R. J'entends par les excommuniés ceux que l'Église a retranchés de sa communion, à cause de leurs crimes et de leur désobéissance.

Fruit de cette leçon : Attachons‑nous fortement à la sainte Église catholique, qui est tout à la fois l'unique épouse de J.C., l'école de toutes les vertus, la colonne et l'appui de la vérité, l'arche du salut éternel.

LEÇON IX.

De la communion des saints

Communion des Fidèles de la terre avec les Saints de ciel. Onias et Jérémie, morts depuis longtemps, prient pour le peuple d'Israël, 2 liv. des Machab., 12 ‑Communion des Fidèles sur la terre avec les âmes du Purgatoire. Judas Machabée fait offrir le sacrifice à Jérusalem pour les péchés des Juifs tués dans le combat. 2, liv. des Machab, 12  ‑Communion des Fidèles de la terre entre eux. Abraham prie pour la ville de Sodôme Gen.18 – Moïse prie pour le peuple d'Israël : Ex, 32‑  Les  Fidèles prient pour St Pierre qui était en prison Act ., 12. Nous ne sommes qu'un seul corps. 1 Cor.

D. Comment appelle‑t‑on les chrétiens qui sont membres de l'Église ?
*74
R. On les appelle ordinairement les fidèles chrétiens, et quelquefois les Saints.

D. Est‑ce que tous les fidèles chrétiens sont saints ?
R. Tous ne sont pas saints, mais tous ont été sanctifiés par le baptême, et tous sont appelés à la sainteté.

D. Les fidèles chrétiens n'ont‑ils pas entre eux l'union la plus étroite ?
R. Oui M., cette union se nomme la communion des Saints.

D. En quoi consiste cette communion ou union des fidèles ?
R. En ce que les biens spirituels de l'Église sont communs entre eux.

D. Quels sont les biens spirituels de l'Eglise
R. Ce sont: 1°les mérites de J.‑C., qui nous sont appliqués par les Sacrements, et par le saint Sacrifice de la Messe; 2°, Les mérites de la Sainte Vierge et des Saints du Ciel ; 3°Les bonnes oeuvres et les prières des Fidèles qui sont sur la terre.

D. Avons‑nous part aux bonnes oeuvres et aux prières des autres fidèles ?
R. Oui, M., parce que nous ne formons tous qu'un seul corps.

D. Avons‑nous tous la même part aux bonnes oeuvres des autres?
R. Non, M., cette part est plus ou moins grande selon nos mérites.

D. Les pécheurs ont‑ils eux‑mêmes quelque part à cette communion de biens spirituels ?
R. Oui, M., il leur en revient des grâces dont ils peuvent profiter,

D. Cette union de biens spirituels n'existe-t-elle qu'entre les fidèles qui sont sur la terre?
R. Non, M., elle existe, encore avec les Saints qui règnent au ciel, et avec les âmes qui souffrent en purgatoire.

D. En quoi consiste notre union avec les Saints du ciel ?
R. En ce que nous les honorons, et qu'ils intercèdent pour nous.

D. En quoi consiste notre union avec les âmes du purgatoire ?
R. En ce que nous pouvons abréger leurs peines par nos prières et nos bonnes oeuvres.

D. Quel nom donne‑t‑on à l'assemblée des Saints du ciel ?
R. On l'appelle l'Église triomphante.

D. Quel nom donne‑t‑on à la réunion des âmes du purgatoire ?
R. On l'appelle l'Eglise souffrante.

D. Quel nom donne‑t‑on à la société des Fidèles qui sont sur la terre ?
R. On l'appelle l'Eglise militante ou combattante, parce qu'elle a toujours à combattre contre ses ennemis.

D. Sont‑ce trois Églises différentes ?
R. Non, M., c'est une seule et même Église en trois différents états dont J.‑C. est le chef.

Fruit de cette leçon : Regardons les divisions entre chrétiens comme une chose aussi monstrueuse que si les membres du même corps se combattaient les uns les autres; 2° ­admirons la puissance de la charité, qui unit dans les mêmes liens la terre, le purgatoire et le ciel.

*76­

LEÇON X.

Des quatre fins dernières de l'homme et en particulier de la Mort.

Souvenez–vous de vos fins dernières et vous ne pécherez jamais. (Eccl)

Mort du Lazare, porté par les Anges dans le sein d'Abraham, mort du mauvais riche, enseveli en enfer. Luc 16.

D. Quelles sont les vérités qui regardent l'avenir de chacun de nous, et dont la connaissance nous est absolument nécessaire ?
R. Ces vérités s'appellent les quatre fins dernières de l'homme.

D. Quelles sont les quatre fins dernières de l'homme ?
R. Ce sont la mort, le jugement, le paradis et l'enfer.

D. Qu'est‑ce que la mort ?
R. La mort est la séparation de l'âme d'avec le corps.

D. Mourrons‑nous tous un jour ?
R. Oui, M. ; nous mourrons tous, en  punition du péché d'Adam, notre premier père.

D. Quels sentiments doit exciter en nous la pensée de la mort ?
R. Elle doit nous faire mépriser tout ce qui passe, pour nous attacher à Dieu seul.

D. Quand mourrons‑nous ?
R. Lorsqu'il plaira à Dieu : notre mort est certaine ; mais nous n'en savons ni le jour, ni l'heure, ni le moment.

D. Pourquoi Dieu a‑t‑il voulu que l'heure de notre mort nous fût cachée ?
R. Afin que nous nous y préparions sans cesse, puisque chaque jour peut être le dernier de notre vie.

*77

Fruit de cette leçon : Un des moyens les plus efficaces de vivre chrétiennement, c'est de se dire : Comment vivrais‑je aujourd'hui, si je devais mourir ce soir?‑ Comment ferais‑je cette prière, cette confession, cette communion, si elles devaient être les dernières de ma vie ?

LECON XI.

Du Jugement particulier et général

Parabole du fermier auquel on demande compte de son administration  Luc 16.  Description du Jugement dernier, Matth. 24 et 2

D. Que devient l'homme après sa mort ?
R. Son âme, qui est immortelle, va paraître devant Dieu, et son corps se corrompt, en attendant qu'il ressuscite.

D. Pourquoi l'âme paraît‑elle devant Dieu ?
R. Pour y être jugée sur ses bonnes et sur ses mauvaises actions.

D. Ce jugement sera‑t‑il sévère ?
R. Oui, M., J.‑C. nous apprend que nous y rendrons compte même d'une parole oiseuse.

D. Comment s'appelle le jugement que l'âme subit aussitôt après la mort ?
R. Il s'appelle le jugement particulier.

D. Pourquoi l'appelle‑t‑on particulier?
R. Parce que, dans ce jugement, l'âme est seule en présence de Dieu seul.

D. N'y aura‑t‑il pas un autre jugement que le jugement particulier ?
R. Oui, M., à la fin du monde; il y aura le jugement général ou universel.

D. En présence de qui se fera le jugement universel ?
R. En présence de tout l'univers.

*78                                                

D. Qui est‑ce qui nous jugera tous ?
R. C'est notre Seigneur Jésus‑Christ.

D. Comment Jésus‑Christ viendra‑t‑il pour juger tous les hommes ?
R. Il viendra plein de gloire et de majesté, accompagné des Anges et des Saints.

D. Comment les hommes paraîtront‑ils au jugement universel ?
R. Ils y paraîtront en corps et en âme, parce que les morts ressusciteront avant le jugement.

D. Qu'en entendez‑vous quand vous dites que les morts ressusciteront ?
R. J'entends que les âmes des morts seront réunies à leurs propres corps, pour n'en être plus séparées

D. Comment se peut‑il faire que des corps pourris et mangés des vers ressuscitent ?
R. C'est un effet de la toute‑puissance de Dieu, qui tirera nos corps de la corruption avec la même facilité qu'il les a tirés du néant.

D. Le jugement universel changera‑t‑il la sentence portée dans le jugement particulier ?
R. Non, M., il ne la changera pas; il n'en sera que la solennelle publication.

D. Pourquoi Dieu fera‑t‑il ce grand Jugement ?
R. Pour manifester sa justice devant tous les hommes, confondre les pêcheurs et glorifier les justes.

Fruit de cette leçon : veillons et prions selon le conseil de notre Seigneur Jésus‑Christ, afin de paraître avec confiance devant le redoutable tribunal, où sera décidé notre sort éternel.

*79

LECON XII.

Du Paradis ou Ciel

Les huit béatitudes Matth 5 - Transfiguration de J.‑C. Matth 17.- Voyez aussi

les exemples cités à l'article 12 du symbole, p.67

D. Qu'est‑ce ce que le Paradis ?
R. Le paradis ou ciel est un lieu de délices où l'on voit Dieu comme il est, et où on le possède avec toutes sortes de biens.

D. Pouvons‑nous comprendre ici‑bas le bon­heur du ciel ?
R. Non, M., il est si grand. qu'il est au-dessus de toutes nos pensées.

D. Pourquoi le bonheur des Saints dans le ciel est‑il incompréhensible ?
R. Parce que Dieu les récompense en Dieu, c'est‑à‑dire avec une magnificence infinie.

D. Tous les saints jouissent‑ils d'un bonheur égal dans le ciel ?
R. Quoique tous voient Dieu, leur bonheur est plus ou moins grand, selon leurs mérites.

D. Combien durera le bonheur des saints dans le ciel ?
R. Leur bonheur durera éternellement, c'est-à‑dire qu'il ne finira jamais.

D. Leur bonheur ne pourra‑t‑il être troublé par aucune peine ?
R. Non M., leur bonheur sera immuable comme celui de Dieu même.

                                                            §

D. Les saints sont‑ils actuellement au ciel en corps et en âme ?
*80
R. Non, M. : il n'y a actuellement que leurs âmes; leurs corps n'y entreront qu'après la résurrection.

D. Pourquoi leurs corps entreront‑ils dans le ciel ?
R. Pour avoir part à la gloire de leurs âmes, comme ils ont eu part sur la terre à leurs pénitences et à leurs bonnes oeuvres.

D. Quelles seront les qualités des corps des saints ?
R. Ce seront l'impassibilité, la clarté, l'agilité, la subtilité.

D. Qu'entendez‑vous par l'impassibilité ?
R. J'entends l'exemption de toute souffrance.

D. Qu'entendez‑vous par la clarté ?
R. J'entends un éclat semblable à celui du soleil.

D. Qu'entendez‑vous par l'agilité ?
R. J'entends la facilité de se porter d'un lieu à un autre, avec la promptitude de la pensée.

D. Qu'entendez‑vous par la subtilité ?
R. J'entends la faculté de n'être arrêté par aucun obstacle.

D. Qui sont ceux qui vont au ciel ?
R. Ce sont ceux qui n'ont point offensé Dieu, ou qui, l'ayant offensé, ont pleinement satisfait à sa justice pour tous leurs péchés.

D. Quel doit être notre plus grand désir ?
R. C'est de glorifier Dieu dans le ciel, parce que c'est la fin pour laquelle nous avons été créés.

Fruit de cette leçon : Combien tous les travaux de la vie chrétienne doivent nous paraître doux, lorsque nous considérons la félicité qui en sera le fruit.

LECON XIII.

De l'Enfer

Abîme de feu qui ne peut s'éteindre. Marc 9; Apoc, 20. – La terre s'ouvre sous les pieds de Coré et de ses complices, et ils descendent vivants dans l'Enfer. Nombre 16. ‑  Mauvais  riche au milieu des tourments. Luc 16.

D. Qu'est‑ce que l'Enfer ?
R. L'enfer est un lieu de supplices où vont les âmes de ceux qui meurent en état de péché mortel.

D. Combien de sortes de peines souffre‑t‑on dans l'enfer ?
R. Deux sortes. La peine du dam et la peine du sens.

D. En quoi consiste la peine du dam ?
R. A être privé de la vue de Dieu.

D. En quoi consiste la peine du sens ?
R. A brûler éternellement, et à endurer toutes sortes de supplices.

D. Combien dureront ces supplices ?
R. Ils dureront éternellement, c'est‑à‑dire qu'ils ne finiront jamais.

D. Qui nous a enseigné cette terrible vérité?
R. C'est N. S. J.‑C. lui‑même, qui déclare qu'au jugement universel, il dira aux réprouvés : Retirez‑vous de moi, maudits ; allez au feu éternel. (Matth., 25, 41 ‑)

D. Notre Seigneur n'a‑t‑il pas enseigné ailleurs la même doctrine ?
R. Oui, M., il a répété jusqu'à trois fois de suite que le ver qui dévore les damnés ne mourra pas, et que le feu qui les brûle ne s'éteindra jamais. (Marc, 9, 43.)

*82

D. Pourquoi le malheur des damnés est‑il si affreux ?
R. Parce que Dieu les punit en Dieu, c'est-à-dire, avec une justice infinie.

D. Le péché mortel a donc une malice infinie, puisque Dieu le punit avec tant de rigueur ?
R. Oui, M., parce que le péché mortel est une révolte contre la majesté infinie de Dieu.

                                                          §

D. Les méchants sont‑ils actuellement dans l'enfer en corps et en âme ?
R. Il n'y a maintenant que leurs âmes qui sont en enfer, mais, après la résurrection, leurs corps y seront avec leurs âmes.

D. Pourquoi les corps des méchants iront‑ils dans l'enfer avec leurs âmes ?
R. Parce que, ayant participé à leurs crimes, ils doivent participer à leurs supplices.

D. Tous les damnés souffrent‑ils également dans l'enfer ?
R. Quoique tous soient privés de la vue de Dieu, leurs souffrances sont plus ou moins grandes, selon le nombre et la grandeur de leurs péchés.

D. Combien faut‑il de péchés mortels pour aller en enfer ?
R. Il n'en faut qu'un seul, si l'on meurt sans en avoir obtenu le pardon.

Fruit de cette leçon : Le plaisir du péché ne nous séduira pas, si nous pensons à quels supplices il nous entraîne.  Devant quels efforts pourrions‑nous reculer lorsqu'il s'agit d'échapper à une éternité de tourments ?

*83

LEÇON XIV.

Du Purgatoire.

Il y a des fidèles qui ne seront sauvés qu'en passant par le feu. -1 Co3.

Voyez communion des Fidèles de la terre avec les âmes du Purgatoire.

p.75.

D. Toutes les âmes vont‑elles, immédiatement après la mort, en paradis ou en enfer ?
R. Non, M. ; il y en a qui vont en purgatoire.

D. Qu'est‑ce que le Purgatoire ?
R. Le purgatoire est un lieu de douleurs où vont les âmes qui sortent de ce monde en état de grâce, mais sans être assez pures pour entrer dans le ciel.

D. Quelles sont les causes pour lesquelles on va en purgatoire ?
R. Il y en a deux : 1° les péchés véniels dont on n'a pas obtenu le pardon;
2° Les peines temporelles dues aux péchés pardonnés, et qu'on n'a pas acquittées sur la terre.

D. Que faut‑il donc faire pour se préserver du purgatoire ?
R. Il faut éviter avec grand soin les plus petits péchés, et expier en cette vie nos fautes par la pratique de toutes les bonnes oeuvres.

D. Demeure‑t‑on longtemps en purgatoire ?
R. On y demeure jusqu'à ce qu'on ait entièrement satisfait à la justice de Dieu.

D. Quelle est la plus grande peine que souffrent les âmes justes dans le purgatoire ?
R. C'est d'être privées de la vue de Dieu.

D. Qu'est‑ce qui console ces saintes âmes dans leurs peines ?
*84
R. C'est la certitude qu'elles ont de posséder un jour Dieu dans le paradis.

D. Pouvons‑nous soulager les âmes qui sont en purgatoire ?
R. Oui, M., nous pouvons les soulager par nos prières, nos aumônes, nos bonnes oeuvres, et surtout en faisant offrir pour elles le très saint sacrifice de la Messe.

D. Le purgatoire existera‑t‑il encore après le jugement universel ?
R. Non, M., après le jugement universel, il n'y aura plus que l'éternité, heureuse et malheureuse, c'est‑à‑dire, le ciel et l'enfer.

Fruit de cette leçon : Aimons Dieu avec ferveur ici‑bas ; c'est le moyen de ne brûler ni dans l'enfer, ni dans le purgatoire.

LEÇON XV.

DU SYMBOLE DES APÔTRES.

J.‑C. ressuscité envoie ses Apôtres prêcher par tout l'univers.

(Matth. 28, 18. Luc, 9, 10‑)

D. N 'y a‑t‑il pas un abrégé des principales vérités que nous devons croire ?
R. Oui, M., cet abrégé est le Symbole des Apôtres.

D. Pourquoi l'appelle‑t‑on le Symbole des Apôtres ?
R. Parce que ce sont les Apôtres qui l'ont composé.

D. Connaissez‑vous un autre Symbole que celui des Apôtres ?
R. Oui, M., il y a encore le Symbole de Nicée, qu'on chante à la Messe.

*85

D. Ce dernier Symbole a‑t‑il changé quelque chose à la doctrine des Apôtres ?
R. Non, M ., il l'a expliquée et soutenue, contre les hérétiques qui l'attaquaient.

D. Est‑on obligé de savoir le Symbole des Apôtres ?
R. Oui, M., tous les Fidèles doivent s'appliquer à le savoir et à le comprendre.

D. Dites le Symbole en latin.
R. Credo in Deum, etc. (Voir page 5.)

D. Dites le Symbole en français.
R. Je crois en Dieu, etc. (Voir page 5.)

D. Combien y a‑t‑il d'articles dans le Symbole ?
R. Il y en a douze.

§

Explication du 1° art., qui regarde Dieu le Père.

Art 1° ‑  Je crois en Dieu le Père tout‑puissant, créateur du ciel et de la terre,

Histoire de la création du monde. Gen., I.‑ Miracle de la toute-puissance de Dieu ; passage de la Mer Rouge. Exode, 14.- Passage du Jourdain. Josué, 3 ‑ Défaite de Sennachérib. 4. Liv. des Rois, 19.‑ Résurrection du Lazare. Jean 11, etc.

D. Récitez le premier article du Symbole.
R, Je crois en Dieu le Père tout‑puissant créateur du ciel et de la terre.

D. Que veut dire ici le mot : Je crois ?
R. Il veut dire, Je suis fermement convaincu des vérités renfermées dans le Symbole.

D. Pourquoi dites‑vous . Je crois en Dieu, et non pas : Je crois qu'il y a un Dieu ?
R. C'est pour exprimer, non seulement que je crois qu'il existe un Dieu, mais encore que je mets en lui toute ma confiance.

*86

D. Qu'entendez‑vous par ces paroles le Père tout‑puissant, créateur du ciel et de la terre ?
R. J'entends que la première personne de la très sainte Trinité est Dieu le Père, qui peut tout, et qui a créé toutes choses.

D. La toute‑puissance et la création n'appartiennent‑elles pas aussi au Fils et au Saint Esprit ?
R. Oui, M., mais on les attribue particulièrement au Père.

D. Pourquoi les attribue‑t‑on particulièrement au Père ?
R. Parce qu'il est le principe des deux autres personnes.

Fruit de cette leçon : En récitant le premier article du Symbole, excitons‑nous à la plus vive confiance envers celui qui est en même temps un Père qui nous aime, et un Dieu qui peut tout pour nous secourir.

LEÇON XVI.

Explication des articles 2°, 3°, 4°, 5°, 6° et 7°, qui regardent Jésus‑Christ.

ART. Il.‑ En Jésus‑Christ, son Fils unique, notre Seigneur.

J. C. déclaré Fils de Dieu à son Baptême. Matth., 3,- à sa Transfiguration Matth 17 ;- Marc, 9.

D. Récitez le deuxième article du Symbole
R. Je crois en Jésus‑Christ, son Fils unique, notre Seigneur.

D. Qu'est‑ce que Jésus‑Christ ?
R. J.‑C. est le Fils de Dieu, la seconde personne de la sainte Trinité, fait homme pour nous.

D. Pourquoi appelez‑vous J.‑C. Fils unique ?
*87
R. Parce qu'il n'y a que lui qui soit engendré du Père Eternel.

D. Ne sommes‑nous pas aussi enfants de Dieu ?
R. Oui, M., mais seulement par adoption, tandis que J.‑C. est fils de Dieu par nature.

D. Pourquoi appelez‑vous J.‑C. notre Sei­gneur ?
R. Parce qu'il est notre maître, nous ayant créés, et nous ayant rachetés au prix de son sang.

Art. III‑ Qui a été conçu du Saint‑Esprit, est né de la vierge Marie.

Incarnation et naissance du Fils de Dieu. Matth., 1 –Luc 2, ‑ Jean, 1.

D. Récitez le troisième article du Symbole.
R. Je crois en J.‑C., qui a été conçu du Saint‑Esprit, est né de la Vierge Marie.

D. Qu'entendez‑vous par ces paroles : Qui a été conçu du Saint‑Esprit ?
R. J'entends que, lorsque le Fils de Dieu s'est fait homme, le corps qu'il a pris, a été formé par l'opération du Saint‑Esprit.

D. Que signifient ces paroles: Est né de la Vierge Marie ?
R. Elles signifient qu'une vierge appelée Marie a enfanté le Fils de Dieu, comme elle l'avait conçu, en demeurant toujours vierge.

Art IV. - A souffert sous Ponce‑Pilate, a été crucifié, est mort, a été enseveli.

Prophétie d'Isaïe sur la mort de J.C. Isaïe 53 – Passion de J.‑C. Matth 26 et suiv.: Marc, 14 et suiv. Luc, 22 et suiv.;  Jean 22 et suiv.‑ Sépulture de J.‑C. Matth. 27. ‑ Jonas a été une figure de J.‑C. dans le tombeau.Livre de Jonas  ; Matth., 12.

D. Récitez le quatrième article du Symbole.
R, . Je crois en J.‑C.. qui a souffert sous
*88
Ponce‑Pilate, a été crucifié, est mort, a été enseveli.

D. Que signifient ces paroles : A souffert sous Ponce‑Pilate, a été crucifié ?
R. Elles signifient que J.‑C. a été chargé d'injures, fouetté, couronné d'épines, et attaché à une croix, sous un juge nommé Ponce‑Pilate.

D. Qu'entendez‑vous quand vous dites que Jésus‑Christ est mort ?
R. J'entends que son âme a été véritablement séparée de son corps.

D. Pourquoi Jésus‑Christ fut‑il enseveli et mis dans le tombeau ?
R. Pour montrer qu'il était véritablement mort, et rendre par là le miracle de sa résur­rection incontestable.

ART. V. ‑ Est descendu aux enfers; le troisième jour est ressuscité des morts.

Descente de J.‑C. aux enfers. 1. Epitre de Saint Pierre, 3.‑ Résurrection de J.‑C. Matth., 28; Marc 16, Luc, 24.

D. Récitez le cinquième article du Symbole
R. Je crois en J.C. qui est descendu aux enfers; le troisième jour est ressuscité des morts.

D. Que signifient ces paroles : Est descendu aux enfers ?
R. Elles signifient que l'âme de N. S., étant séparée de son corps, descendit aux enfers.

D. Qu'entendez‑vous par les enfers où descendit l'âme de Jésus-Christ ?
R. J'entends un lieu que l'on appelle les Limbes, où étaient les âmes des justes morts avant Jésus‑Christ.

D. Pourquoi l'âme de Jésus‑Christ descendit en ce lieu ?
*89
R. Pour consoler ces saintes âmes, et leur annoncer leur prochaine entrée dans le ciel.

D. Pourquoi les âmes des Saints morts avant J.‑C. étaient‑elles demeurées en ce lieu ?
R. Parce que l'entrée du ciel était fermée aux hommes depuis le péché d'Adam, et ne pouvait leur être ouverte que par la mort de J.‑C.

D. Qu'entendez‑vous par ces paroles : Le troisième jour est ressuscité des morts ?
R. J'entends que N. S., le troisième jour après sa mort, réunit son âme à son corps, et sortit glorieux du sépulcre.

ART. VI. ‑ Est monté aux cieux, est assis à la droite de Dieu le Père tout‑puissant.

Ascension de Jésus‑Christ. Marc, 16; Luc, 24; Act., 1.

D. Récitez le sixième article du Symbole.
R. Je crois en J. ‑C. qui est monté aux cieux, est assis à la droite de Dieu le Père tout‑puis­sant.,

D. Que signifient ces paroles: Est monté aux cieux ?
R. Elles signifient que Jésus‑Christ, quarante jours après sa résurrection, monta au ciel par sa propre puissance.

D. Qu'entendez‑vous par ces paroles : Est assis à la droite de Dieu le Père tout‑puissant ?
R. J'entends que J.‑C., même comme homme, est élevé au‑dessus de toutes les créatu­res, par son autorité et par sa gloire.

Art. VII ‑ D'où il viendra juger les vivants et les morts.

D. Que veut dire le septième article du Symbole :  D'où il viendra juger les vivants et les morts ?
R. Cet article veut dire qu'à la fin du monde, J. ‑C descendra des cieux visiblement pour juger les vivants et les morts.

*90

D. Qu'entendez‑vous par les vivants et les morts que J.‑C. viendra juger ?
R. J'entends tous les hommes, justes et pécheurs, tant ceux qui auront été, que ceux qui seront encore sur la terre au jour de son dernier avènement.

Fruit de cette leçon : profitons de toutes les grâces que J.‑C. nous a méritées par son premier avènement, où il est venu comme notre Sauveur, et préparons‑nous à son second avènement, où il reviendra comme notre Juge.

LEÇON XVII.

Explication des 5 derniers articles qui se rapportent au Saint‑Esprit.

ART. VIII. - Je crois au Saint‑Esprit.

Jésus‑Christ promet à ses Apôtres de leur envoyer son Saint­ Esprit. Jean, 15. ‑ Descente du Saint‑Esprit sur les Apôtres et sur les disciples. Act 12

D. Récitez le huitième article du Symbole.
R. Je crois au Saint‑Esprit.

D. Expliquez ces paroles: Je crois au St‑Esprit.
R. C'est‑à‑dire, je crois au Saint‑Esprit, troisième personne de la très sainte Trinité, comme je crois au Père et au Fils.

D. Pourquoi croyez‑vous au Saint‑Esprit comme vous croyez au Père et au Fils ?
R. Parce que le Saint‑Esprit est un seul et même Dieu avec le Père et le Fils.

D. Pourquoi l'appelez‑vous Saint ?
R. Parce qu'il est saint par sa nature, et qu'il nous sanctifie.

*91

Art. IX. ‑ La sainte Eglise catholique, la Com­munion des Saints.

D. Récitez le neuvième article du Symbole
R. Je crois la Sainte Eglise catholique, la Communion des Saints.

D. Que nous enseigne la première partie de cet article: la Sainte Eglise catholique ?
R. Elle nous enseigne qu'il existe une société fondée par J.‑C. pour sanctifier les hommes, et répandue par tout l'univers, sous l'autorité des successeurs des Apôtres.

D. Que nous enseigne la seconde partie, de cet article: la Communion des Saints ?
R. Elle nous enseigne que tous les fidèles participent aux biens spirituels de l'Église.

ART. X. ‑ La Rémission des péchés.

Jésus-Christ remet les péchés au paralytique Matth, 9, - à la pécheresse, Luc, 1. La pénitence et la rémission des péchés doivent être prêchées à toutes les nations. Luc, 24. ‑ Discours de Saint Pierre, qui convertit trois mille personnes. Act 2.

D. Que nous enseigne le dixième article du Symbole: La rémission des péchés ?
R. Il nous enseigne que J.‑C. a donné à son Église le pouvoir de remettre les péchés.

D. Comment l'Église remet‑elle les péchés ?
R. Par le moyen des Sacrements de baptême et de pénitence.

ART. XI.‑ La Résurrection de la chair.

Job et les sept Frères martyrs s'animent dans leurs souffrances par l'espérance de la résurrection. Job, 19, 2;  Machab 7. Morts ressuscités. 3 Liv.des Rois 17: 4 Liv. des Rois.  Jean 4,  Matth. 9, et Luc, 7. Vision d'Ezéchiel, Ezéchiel 28.

D. Que nous enseigne le onzième article du Symbole  la résurrection de la chair ?
R. Il nous enseigne que tous les morts ressusciteront à la fin du monde, avant le jugement universel.

*92

ART. XII. ‑ La Vie éternelle.

Royaume préparé aux bons dès la création du monde. Matth. 5.

Description de la Jérusalem céleste. Apoc., 21

D. Que nous enseigne le douzième et dernier article du Symbole : La vie éternelle ?
R. Il nous enseigne que la résurrection sera suivie d'une vie qui ne finira jamais.

D. Quelle sera cette vie ?
R. Ce sera une vie éternellement heureuse pour les bons, dans le paradis, et éternellement malheureuse pour les méchants, dans l'enfer.

D. Pourquoi met‑on ces articles : la communion des Saints, la rémission des péchés, la résurrection de la chair, la vie éternelle, après celui‑ci : Je crois l'Église catholique ?
R. Pour montrer qu'il n'y a pas de sainteté ni de rémission des péchés, ni par conséquent de résurrection glorieuse et de salut éternel hors de l'Église catholique.

D. Et pourquoi met‑on tous ces articles après celui‑ci : Je crois au Saint‑Esprit ?
R. Pour montrer que c'est le Saint‑Esprit qui assemble et anime l'Église, où il a mis toutes ses grâces.

Fruit de cette leçon : Bénissons la bonté divine qui, en nous plaçant dans le sein de l'Église nous a mis à la source de toutes les grâces et dans le chemin d'une éternité bienheureuse.

LEÇON XVIII.

Du Signe de la Croix.

Le serpent d'Airain, figure de la Croix, Nomb., 21. Jean, 3, 14.

D. Par quel signe nous faisons‑nous reconnaître pour chrétiens ?
R. C'est par le signe de la croix.

*93

D. Comment fait‑on le signe de la croix ?
R. On le fait en mettant la main droite au front, de là à l'estomac, puis à l'épaule gauche, ensuite à la droite.

D. Que représente ce signe ?
R. Il représente la croix sur laquelle J.‑C. est mort pour nous racheter.

D. Que faut‑il dire en faisant le signe de la croix ?
R. Il faut dire ‑ Au nom du Père, et du Fils, et du Saint‑Esprit. Ainsi soit‑il ; ou bien ‑ In nomine Patris, et Filii, et Spiritus Sancti. Amen.

D. Que nous rappellent ces paroles ?
R. Elles nous rappellent les trois personnes de la très sainte Trinité, au nom desquelles nous avons été baptisés.

D. Quand convient‑il de faire le signe de la croix ?
R. En s'éveillant, en se couchant, au commencement de ses prières et de ses principales actions, quand on se trouve exposé à quelque danger ou à quelque tentation.

D. Pourquoi commence‑t‑on ses actions par le signe de la croix ?
R. C'est pour s'exciter à les faire au nom et pour l'amour de Dieu le Père, le Fils et le St‑Esprit.

D. Quels sont les effets du signe de la croix ?
R. C'est de chasser les démons, de dissiper les tentations, et d'attirer la bénédiction de Dieu.

D. Comment faut‑il faire le signe de la croix pour qu'il produise ces heureux effets ?
R. Il faut le faire avec un grand respect extérieur et une grande dévotion intérieure.

Fruit de cette leçon : Accoutumons‑nous à faire le signe de la croix sans précipitation et avec piété, en pensant au grand mystère qu'il nous rappelle.

DEUXIÈME PARTIE.

DES COMMANDEMENTS A OBSERVER

ET DES PÉCHÉS A ÉVITER.

LEÇON I.

Des Commandements de Dieu.

Dieu donna les dix commandements à Moïse sur le mont Sinaï  Exo. , 19, ~20. ‑ Zèle du prophète Elie. 3 liv des Rois 18 . Les sept Frères Machabées souffrent le martyre pour n'avoir pas voulu violer la loi de Dieu 2 Machab. 7.

D. Suffit‑il, pour être sauvé, de croire les vérités que J.‑C. a enseignées ?
R. Non, M., il faut encore observer les commandements de Dieu et ceux de son Eglise.

D. Combien y a‑t‑il de commandements de Dieu ?
R. Il y en a dix, que l'on appelle le Décalogue.

D. Dans quelle circonstance Dieu a‑t‑il donné aux hommes le décalogue ou les dix commandements ?
R. Ce fut sur le mont Sinaï, au milieu des foudres et des éclairs, cinquante jours après que les Israélites étaient sortis de l'Egypte.

D. Le décalogue oblige‑t‑il les chrétiens aussi bien que les Israélites ?
R. Oui, M., J. ‑C. l'a déclaré en ces termes: Si vous voulez parvenir à la vie éternelle, observez les commandements. (Matth. 19, 17)

D. Dieu ne grava‑t‑il pas le décalogue sur deux tables de pierre?
R. Oui, M., sur la première, étaient les trois premiers commandements, et sur la seconde, les sept autres.

*95

D. Pourquoi les commandements de Dieu étaient‑ils ainsi partagés ?
R .Parce que les trois premiers renferment nos devoirs envers Dieu, et les sept autres, nos devoirs envers notre prochain et envers nous­.

D. Le décalogue n'a‑t‑il pas été gravé aussi dans le coeur de tous les hommes ?
R. Oui, M., car il est l'expression de la loi naturelle que tout homme porte au dedans de lui-même. (Rom., 2, 15)

D. Pourquoi donc Dieu l'a-t-il publié de nouveau ?
R. Parce que l'ignorance et la concupiscence, suites du péché originel, l'avaient presque effacé du coeur  des hommes.

D. Récitez les dix commandements de Dieu.
R. Un seul Dieu, etc. (Voir page 11)

Fruit de cette leçon : Regardons les commandements de Dieu comme la règle invariable de notre conduite ; lorsque sommes tentés de les violer, ranimons notre courage en nous disant à nous‑mêmes : Dieu le veut ; il faut que je lui obéisse quoi qu'il m'en coûte.

LEÇON II.

Du premier commandement de Dieu.

UN SEUL DIEU TU ADORERAS ET AIMERAS PARFAITEMENT.

J.C. enseigne à la Samaritaine qu'il faut adorer Dieu en esprit et en vérité.
Jean, 4. ‑ Défense des pratiques superstitieuses Deut. 18, 10, 14, 12

D. Que nous ordonne le premier commandement de Dieu ?
R. Le premier commandement de Dieu nous ordonne d'adorer Dieu et de n'adorer que lui.

*96

D. Qu'est‑ce qu'adorer Dieu ?
R. C'est lui rendre le culte qui lui est dû comme au Créateur et au souverain maître de toutes choses.

D. Suffit‑il d'adorer Dieu dans notre coeur ?
R. Non, M. ; nous devons encore lui rendre un culte extérieur et public.

D. Comment pèche‑t‑on contre l'adoration qui est due à Dieu ?
R. En trois manières: 1° par idolâtrie, 2° par irrévérence, 3° par superstition.

D. Comment pèche‑t‑on par idolâtrie ?
R. En rendant à quelque créature le culte souverain qui n'est dû qu'à Dieu.

D. Comment pèche‑t‑on par irrévérence ?
R. En manquant de respect aux personnes ou aux choses consacrées à Dieu.

D. Comment pèche‑t‑on par superstition ?
R. En attribuant à certaines paroles ou à certaines pratiques, une efficacité que Dieu ne leur a pas donnée : par exemple, de guérir de certains maux, de découvrir les choses futures ou cachées etc.

§

DE L'INVOCATION DES SAINTS, DE L'HONNEUR QU'ON REND

AUX RELIQUES ET AUX IMAGES.

Les Anges et les Saints présentent nos prières devant le trône de Dieu ‑ Tob., 12, Apo.5, 8.- Un mort est ressuscité par l'attouchement des os d'Élisée, 4 liv. des Rois 13. ‑ Les linges qui ont touché saint Paul guérissent les malades. Act.,19‑ Images des Chérubins de l'Arche d'alliance, Exode 25.‑Image du serpent d'airain. Nomb. 21.

D. Est‑il défendu par le premier commandement d'honorer les Saints ?
R. Il est défendu de les adorer comme Dieu
*97
mais il est permis de les honorer comme serviteurs et amis de Dieu.

D. Est-il bon et utile d'invoquer et de prier les Saints ?
R. Oui M.; parce qu'ils peuvent beaucoup nous aider par leur intercession.

D. Que demandons­-nous aux Saints quand nous leur adressons nos prières ?
R. Nous ne leur demandons pas de nous donner des grâces mais de nous les obtenir par les mérites de J.‑C.

D. Devons‑nous honorer les reliques des Saints ?
R. Oui, M., parce que ce sont les restes précieux des corps qui ont été les temples du Saint-Esprit, et qui doivent ressusciter glorieux.

D. Devons‑nous aussi honorer les images des Saints ?
R. Oui, M., parce que l'honneur que nous leur rendons, se rapporte aux Saints eux‑mêmes.

D. À quoi servent les images ?
R. À nous rappeler les mystères ou les Saints qu'elles représentent.

D. Les reliques et les images ont‑elles par elles‑mêmes quelque vertu ou efficacité ?
R. Non, M.; mais Dieu s'en sert quelquefois comme d'instruments pour opérer des miracles.

D. Puisque la très sainte Vierge est mère de Dieu, ne peut‑on point l'adorer comme Dieu ?
R. Non, M., la souveraine adoration ne doit être rendue qu'à Dieu seul.

D. Qu'est‑ce qu'adorer la croix ?
R. C'est se prosterner devant la croix, pour adorer J.‑C., dont cette croix nous rappelle les souffrances et la mort.

*98

LEÇON III.

suite du premier Commandement de Die­u

DES VERTUS THEOLOGALES

Foi, Espérance et Charité ; Aux Corinthiens, 13. Aux Hébreux 6 et 11.

D. Quelles sont les principales vertus par lesquelles nous rendons à Dieu le culte qui lui est dû ?
R. Ce sont les trois vertus théologales ou divines, c'est‑à‑dire, la Foi, l'Espérance et la Charité.

D. Pourquoi les appelle‑t‑on vertus théologales ou divines ?
R. Parce qu'elles se rapportent immédiatement à Dieu.

D. Pourquoi dites‑vous que ces trois vertus se rapportent immédiatement à Dieu ?
R. Parce que nous croyons en Dieu par la foi, que nous attendons de le posséder par l'espérance et que nous l'aimons par la charité.

§1

DE LA FOI

Foi d'Abraham Gen., 12 et 15.‑ Des patriarches, Aux Hébreux 14. du centenier, Matth., 8 ‑De la femme Cananéenne. Matth., 15

D. Qu'est‑ce que la Foi ?
R. La foi est une vertu surnaturelle par laquelle nous croyons fermement tout ce que Dieu a révélé, et que l'Église vous propose à croire.

D. Pourquoi croyons‑nous tout ce que Dieu a révélé ?
R. Parce que Dieu ne peut ni se tromper, ni nous tromper.

D. Est‑il nécessaire d'avoir la foi pour être sauvé ?
R. Oui, M., car J.‑C. a dit : Celui qui ne croira pas, sera condamné. (Marc, 18, 16.)

D. De combien de manières pèche‑t‑on contre la foi ?
R. De deux manières : intérieurement et extérieurement.

D. Comment pèche‑t‑on contre la foi intérieurement ?
R. En s'arrêtant volontairement à des pensées contraires à la foi, ou même à de simples doutes sur ce qu'elle enseigne.

D. Est‑ce qu'un simple doute contre la foi est un grand péché ?
R. Oui, M., quand il est pleinement volontaire, parce qu'il fait une grave injure à Dieu, qui est la vérité même.

D. Comment pèche‑t‑on contre la foi extérieurement ?
R.1° En tenant des discours impies ou hérétiques; en lisant des livres condamnés; en rougissant de la foi ou en feignant de ne pas croire.

D. Ne pèche‑t‑on pas aussi contre la foi, en négligeant de s'instruire de la religion ?
R. Oui, M., parce qu'on s'expose à rester dans l'ignorance sur les vérités les plus nécessaires.

D. Quelles sont les choses que tout chrétien a l'obligation de savoir ?
R. Le Symbole des Apôtres, les Commandements de Dieu et de l'Église, l'Oraison dominicale, et ce qui est nécessaire pour recevoir dignement les Sacrements.

*100         

D. N'y a‑t‑il pas des vérités dont la connaissance est plus particulièrement nécessaire ?
R. Oui, M. ce sont les mystères de la Trinité, de l'Incarnation et de la Rédemption, et les quatre fins dernières de l'homme.

D. Faites un acte de foi.
R. Mon Dieu, je crois, etc. (Voir p. 23)

§2

DE L'ESPÉRANCE.

Espérance d'Abraham Gen. 12 et 13 ; de Job, Job 13 et 19; de Tobie, Tobie, 3.- Joseph, trahi par ses frères, vendu prisonnier, toujours protégé de Dieu, devient le sauveur de l'Egypte et de sa famille. Gen., 37, 39, 40 et suiv.

D. Qu'est‑ce que l'Espérance ?
R. L'espérance est une vertu surnaturelle qui nous fait attendre avec une ferme confiance les biens que Dieu nous a promis, c'est‑à‑dire, sa grâce en ce monde et le paradis en l'autre.

D. Sur quoi est fondée notre espérance ?
R. Sur les promesses de Dieu et sur les mérites de Jésus‑Christ.

D. Comment pèche‑t‑on contre l'espérance ?
R. On pèche contre l'espérance de deux manières opposées, c'est‑à‑dire, par désespoir et par présomption.

D. Comment pèche‑t‑on par désespoir ?
R. Quand on désespère d'obtenir le pardon de ses péchés et de vaincre ses passions, ou qu'on se défie de la Providence.

D. Comment pèche‑t‑on par présomption ?
R. Quand on s'enhardit dans le mal, ou qu'on s'y expose en comptant sur la miséricorde de Dieu, ou qu'on diffère de se convertir.

D. Faites un acte d'espérance.
R. Mon Dieu, j'espère, etc. (Voir p. 23).

§3

DE LA CHARITÉ.

Réponse de J.‑C. interrogé sur le premier commandement. Matth. 22 ; Charité d'Abraham, Gen., 48;‑ du Samaritain. Luc 10;‑des premiers Chrétiens les uns pour les autres. Act., 2 et 4.‑‑Mort de Tabithe; les larmes des veuves et les habits qu'elle leur faisait, montrés à Saint Pierre; la résurrection de cette pieuse femme. Act., 9 .Amour de David envers ceux qui le persécutent. 1 liv. des Rois, 24 et 26, 2° liv. des Rois, 16. ‑J.‑C. prie pour ses ennemis, Luc, 23.‑ Saint Etienne prie pour ceux qui le lapident. Act., 7.

D. Qu'est‑ce que la Charité ?
R. La charité est la principale de toutes les vertus, qui nous fait aimer Dieu par‑dessus toutes choses, et notre prochain comme nous‑mêmes pour l'amour de Dieu.

D. Qu'est‑ce qu'aimer Dieu par‑dessus toutes choses ?
R. C'est l'aimer plus que nos biens, plus que nos parents, plus que nous‑mêmes, et être prêt à souffrir la mort plutôt que de l'offenser.

D. À quelle marque peut‑on connaître si l'on aime Dieu véritablement ?
R. La vraie marque de l'amour de Dieu, c'est d'observer ses commandements.

D. Qu'est‑ce qu'aimer son prochain comme soi‑même ?
R. C'est, selon la parole de J.‑C., faire aux autres ce que nous voulons qu'ils nous fassent à nous‑mêmes.

D. Qui est notre prochain ?
R. Tous les hommes et même nos ennemis

D. Sommes‑nous obligés d'aimer nos ennemis ?
R. Oui, M. : N. S. a dit : Aimez vos ennemis, faites du bien à ceux qui vous haïssent, priez  pour ceux qui vous persécutent.

*102         

D. Comment devons‑nous nous conduire à l'égard de ceux que nous avons offensés ?
R. J.‑C. nous ordonne de faire tout ce qui dépend de nous pour nous réconcilier au plus tôt avec eux. (Matth., IV, 23, 24.)

§

D. A quoi nous oblige la charité envers le prochain ?
R. Elle nous oblige à faire l'aumône.

D. Qu'entendez‑vous par l'aumône ?
R. J'entends tous les secours, tant spirituels que corporels, qu'on peut procurer au prochain.

D. En quoi consistent les secours spirituels qu'on peut procurer au prochain ?
R. Ils consistent surtout à instruire les ignorants, et à donner de bons conseils à ceux qui en ont besoin.

D. En quoi consistent les secours corporels qu'on peut lui procurer ?
R. Ils consistent principalement à l'assister dans sa pauvreté et dans ses maladies.

D. Est‑on obligé de faire l'aumône ?
R. Oui, M.; tous ceux qui sont en état de la faire, y sont obligés, et J.‑C. déclare dans l'Évangile que, pour être réprouvé, il suffit de ne pas faire l'aumône. (Matth., XXV, 41, 46.)

D. Faites un acte de charité.
R. Mon Dieu, je vous aime, etc. (Voir p. 23)

D. Est‑on obligé de faire souvent des actes de foi, d'espérance et de charité ?
R. Oui, M. et le plus souvent est le mieux.

D. En quels temps surtout en devons‑nous faire ?
*103
R. En approchant des sacrements, dans les tentations et à l'article de la mort.

Examen de conscience sur les deux leçons concernant le premier commandement : Négligence à adorer Dieu et à le prier; irrévérences; Superstitions; ‑Pensées et doutes volontaires contre la foi; conversations et lectures contraires à la foi ; négligence à s'instruire de la religion; ‑ désespoir. présomption; ‑ oublier Dieu ; ne pas pardonner à ses ennemis ; ne pas se réconcilier avec ceux que l'on a offensés; ne pas faire l'aumône ; négliger de faire des actes de Foi, d'Espérance et de Charité.

LEÇON IV.

Du deuxième commandement de Dieu.

DIEU EN VAIN TU NE JURERAS NI AUTRE CHOSE PAREILLEMENT.

J.C. enseigne qu'il ne faut point jurer. Matth 5- Blasphémateurs punis de mort., Levit. 24. ‑ Bénadab, roi de Syrie, Sennachérib, roi des Assyriens, sont punis de leurs blasphèmes par la perte de leur armée, 3 liv. des Rois, 20, 4 liv. des Rois, 19.

D. Qu'est‑ce que défend le deuxième commandement de Dieu ?
R.  Le deuxième commandement de Dieu défend 1° de jurer en vain ; 2° de blasphémer ; 3° de faire des imprécations.

D. Qu'est‑ce que jurer ?
R. Jurer, c'est prendre Dieu à témoin de ce que l'on dit ou de ce que l'on promet.

D. Est‑il quelquefois permis de jurer ?
R. Oui, M., par exemple, lorsque l'on est appelé en témoignage, et que le juge fait prêter serment de dire la vérité.

D. Comment pèche‑t‑on contre le précepte de ne point  jurer en vain?
R. 1° En assurant avec serment une chose fausse ou douteuse ; 2° en s'engageant par serment
*104
à faire une chose mauvaise ‑, 3° en jurant sans raison suffisante.

D. Est‑on tenu d'accomplir les promesses que l'on a faites avec serment ?
R. Oui, M., si ces promesses sont justes et raisonnables.

D. Si l'on avait juré de faire une chose mauvaise, devrait‑on accomplir son serment ?
R. Non, M., on a péché en jurant de faire une chose mauvaise, et l'on pécherait de nouveau en accomplissant son serment.

D. En quoi consiste le péché qu'on appelle parjure ?
R. Le parjure consiste à faire un serment faux, ou à violer un serment juste et raisonnable.

D. Qu'est‑ce que le blasphème ?
R. Le blasphème est une parole injurieuse à Dieu ou aux Saints ou à la religion.

D. Qu'est‑ce que l'imprécation ?
R. L'imprécation est une parole de colère par laquelle nous souhaitons, soit à nous‑mêmes, soit aux autres, la mort, la damnation, ou quelque autre malheur.

§

D. Que nous est‑il ordonné par le deuxième commandement ?
R. Il nous est ordonné d'accomplir les voeux que nous avons faits.

D. Qu'est‑ce qu'un voeu ?
R. Un voeu est la promesse que l'on fait à Dieu de quelque bonne oeuvre avec l'intention de s'obliger.

*105

D. Est‑ce une chose agréable à Dieu que de faire des voeux ?
R. Oui, M., c'est une bonne action ; mais il ne faut pas la faire légèrement et sans conseil.

D. Pèche‑t‑on en n'accomplissant pas les  voeux qu'on a faits ?
R. Oui M. ; c'est un péché que de ne les pas accomplir

D. L'Église a‑t‑elle le pouvoir de dispenser des voeux ?
R. Oui, M., quand il y a des raisons suffisantes.

Examen de conscience sur le deuxième commandement : Jurer à faux; jurer de faire le mal; jurer sans nécessité; ne pas accomplir son serment; blasphémer; faire des imprécations; ne pas accomplir ses voeux.

LEÇON V.

Du troisième Commandement de Dieu.

LES DIMANCHES TU GARDERAS EN SERVANT DIEU DÉVOTEMENT

Précepte de Moïse sur l'observation du Sabbat. Exode, 16. Punition d'un Israélite pour avoir violé le Sabbat. Nomb.15 L'impie Nicanor périt. 2 liv. des Machab. 15

D. Qu'est‑ce que nous ordonne le troisième commandement de Dieu ?
R. Le troisième commandement de Dieu nous ordonne de sanctifier le dimanche.

D. Qu'est‑ce que le Dimanche ?
R. Le dimanche est le jour du Seigneur, c'est-à‑dire, celui qui est spécialement consacré au service de Dieu.

D. Quel était avant la venue de J. ‑C. le jour consacré au service du Seigneur ?
R. C'était le samedi, qu'on appelait le Sabbat ou jour du repos.

*106

D. Pourquoi le jour du sabbat avait‑il été consacré au service du Seigneur ?
R. Pour honorer le repos de Dieu après les six jours de la création.

D. Qu'entendez‑vous quand on dit que Dieu se reposa après les six jours de la création ?
R. J'entends qu'il cessa de produire de nouvelles créatures.

D. Par quelle autorité l'observation du sabbat a‑t‑elle été transférée au dimanche ?
R. Par l'autorité des Apôtres et de l'Église

D. Pourquoi l'Église a‑t‑elle transféré au dimanche le jour du sabbat ?
R. En mémoire de la résurrection de notre Seigneur, et de la descente du Saint‑Esprit, arrivées en ce jour.

De la manière de sanctifier le dimanche,

D. Que faut‑il faire pour sanctifier le dimanche ?
R. Il faut s'abstenir des oeuvres serviles, et s'appliquer aux oeuvres de piété.

D. Quelles sont les oeuvres serviles dont il faut s'abstenir ?
R. Ce sont tous les travaux qui appartiennent plus au corps qu'à l'esprit, tels que ceux que font ordinairement les ouvriers et les ouvrières.

D. Peut‑on faire travailler le dimanche ?
R. Non, M., on ne doit ni travailler ni faire travailler, si ce n'est en cas de nécessité, et autant que possible avec la permission de son curé.

D. À quelles oeuvres de piété doit‑on s'appliquer pour sanctifier le dimanche ?
*107
R. Il y a obligation très grave d'entendre la messe; de plus, il faut faire son possible pour assister aux vêpres et aux autres offices de l'Église.

D. Comment convient‑il de passer le reste de la journée ?
R. Après les occupations indispensables, et une récréation honnête et modérée, il convient de le passer en prières, lectures pieuses, oeuvres de charité etc.

D. Que pensez‑vous de ceux qui emploient le dimanche en débauches et en divertissements dangereux ?
R Ils profanent indignement le jour du Seigneur.

Examen de conscience sur le troisième commandement : Travailler ou faire travailler le dimanche; manquer à la messe; manquer aux autres offices; employer le dimanche en divertissements profanes.

LEÇON VI.

Du quatrième Commandement de Dieu.

TES PERE ET MÈRE HONORERAS AFIN DE VIVRE LONGUEMENT

Modèle d'une bonne éducation des enfants et d'une sainte famille.

Tobie et sa famille. Tobie, 1, etc. Le Grand prêtre Héli puni pour avoir été trop indulgent à l'égard de ses enfants : 1liv des Rois, 2 et 4. _ Cham, fils de Noé, Absalon, fils de David., punis pour avoir été ingrats et rebelles à leurs parents. Gen., 9; 2 liv. des Rois,  15 et 18. ‑ Enfants dévorés par des ours pour avoir insulté le prophète Elisée :  4 liv. des Rois 2

D. Qu'est‑ce que nous ordonne le quatrième commandement de Dieu ?
R. Le quatrième commandement de Dieu nous ordonne d'aimer nos père et mère, de les respecter, de leur obéir et de les assister dans leurs besoins corporels et spirituels.

*108

D. Pourquoi devons‑nous aimer nos père et mère?
R. Parce que c'est par eux que Dieu nous a donné la vie et beaucoup d'autres biens.

D. Pourquoi devons‑nous les respecter ?
R. Parce qu'ils sont les représentants de Dieu à notre égard.

D. Pourquoi devons‑nous leur obéir ?
R. Parce que Dieu leur a donné autorité sur nous.

D. Doit‑on obéir à ses parents en des choses qui seraient contre la loi de Dieu ?
R. Non, M., parce qu'il faut plutôt obéir à Dieu qu'aux hommes.

D. Comment devons‑nous assister nos père et mère dans leurs besoins corporels ?
R. En leur fournissant, autant que nous le pouvons, ce qui leur est nécessaire dans leurs infirmités et dans leur indigence.

D. Comment devons‑nous les assister dans leurs besoins spirituels ?
R. En priant pour eux et en veillant à ce qu'ils reçoivent les sacrements, surtout lorsqu'ils sont dangereusement malades.

D. Que doit‑on à ses parents après leur mort ?
R. On doit prier pour eux et exécuter fidèlement leurs dernières volontés.

D. Quelle est la récompense des enfants qui s'acquittent de leurs devoirs envers leurs pères et mères ?
R. La vie éternelle et une longue vie en ce monde, si cela est utile pour leur salut.

D. Quelle est au contraire la punition des enfants qui outragent et abandonnent leurs parents ?
* 109
R. Ils sont maudits de Dieu, et les hommes les ont en horreur.

§

D. À quoi sont obligés les pères et mères envers leurs enfants ?
R. Ils sont obligés à les nourrir, à les instruire, à les corriger et à leur donner bon exemple.

D. Quels malheurs suivent ordinairement la négligence des pères et mères dans l'éducation de leurs enfants ?
R. Ce sont : dans la vie présente, toutes sortes de peines et de chagrins, et, dans la vie future, leur damnation éternelle et celle de leurs enfants.

D. Que nous ordonne encore le quatrième commandement ?
R. Il nous ordonne de respecter tous nos supérieurs, tant spirituels que temporels.

D. À quoi sont obligés en particulier les serviteurs envers leurs maîtres ?
R. Ils sont obligés de les servir fidèlement, et de leur obéir en tout ce qui n'est pas contraire à la loi de Dieu.

D. Les maîtres n'ont‑ils pas aussi des devoirs envers leurs serviteurs ?
R. Oui, M. ils doivent payer leurs gages, les traiter avec bonté, et les porter à remplir les devoirs de la religion.

Examen de conscience sur le quatrième commandement : Souhaiter du mal à ses parents; leur répondre mal; leur désobéir; les abandonner dans leurs besoins; manquer de respect à son pasteur, à ses maîtres; ‑ négliger l'éducation de ses enfants ou le soin de ses domestiques.

*110

LEÇON VII.

Du cinquième Commandement de Dieu.

HOMICIDE POINT NE SERAS, DE FAIT NI VOLONTAIREMENT.

David fait mourir l'Amalécite qui avait tué Saül. 2. liv. des Rois, 1. ‑ Punition de Joab, homicide. 3. liv. des Rois, 2. – Doctrine de J.‑C. sur le scandale. Matth. 18.

D. Qu'est‑ce que défend le cinquième commandement de Dieu ?
R. Le cinquième commandement de Dieu défend de commettre l'homicide, c'est‑à‑dire, de donner injustement la mort à un homme.

D. Peut‑on quelquefois donner justement la mort à un homme ?
R. On le peut dans une guerre juste, en cas de légitime défense, et pour exécuter les arrêts de la justice.

D. Est‑il quelquefois permis de se donner la mort à soi‑même ?
R. Non, M., le suicide est une criminelle lâcheté et un attentat sur les droits de Dieu, à qui seul apparient notre vie.

D. Est‑il permis de se battre en duel ?
R. Non, M., le duel est une barbarie que la raison condamne comme la religion ; c'est un double crime contre son prochain et contre soi‑même.

D. Dieu défend‑il seulement l'homicide par son cinquième commandement ?
R. Il défend encore tout ce qui peut nous conduire à l'homicide, comme la haine, les désirs de mort, les querelles, les blessures, etc.

D. Est‑ce un grand péché de souhaiter la mort du prochain ou de s'en réjouir ?
R. Oui, M., quand on la souhaite ou qu'on s'en réjouit par haine ou par intérêt.

D. Est‑il permis de se désirer la mort à soi‑même ?
R. Non, M., à moins que ce ne soit pour voir Dieu dans le ciel et ne plus l'offenser ici‑bas,

D. N'y a‑t‑il pas aussi un homicide spirituel défendu par le cinquième commandement ?
R. Oui M. c'est ce qu'on appelle le scandale.

D. Comment scandalise‑t‑on le prochain ?
R. En disant ou en faisant devant lui quelque chose qui le porte ou qui est capable de le porter à offenser Dieu.

D. Est‑ce un grand péché que de porter son prochain à offenser Dieu gravement ?
R. Oui, M. ; J.‑C. nous l'apprend lorsqu'il dit : Malheur à celui par qui le scandale arrive ! Il vaudrait mieux pour lui avoir été précipité au fond de la mer.

Examen de conscience sur le cinquième commandement : Tuer ou s'exposer à tuer quelqu'un; attenter à sa propre vie; se désirer la mort; se battre en duel;  haïr son prochain;  lui dire des injures;  le blesser;  le frapper; le scandaliser.

LEÇON VIII.

Du sixième Commandement de Dieu.

LUXURIEUX POINT NE SERAS, DE CORPS NI DE CONSENTEMENT.

Le feu descendu sur Sodôme Gen., 19.‑ Punition des habitants de Sichem. Gen 34‑Samson vaincu par Dalila. Juges, 16 ‑ Salomon s'abandonne à l'amour des femmes, ses honteuses faiblesses, 3 liv. des Rois, 11. ‑‑ Chasteté de Joseph , Gen. 39  -de Suzanne,  Dan. 13

D. Qu'est‑ce que défend le sixième commandement de Dieu ?
*112
R. Le sixième commandement de Dieu défend toute action et toute parole déshonnêtes, et généralement tout ce qui porte à la luxure, c'est‑à‑dire, à l'impureté.

D. Que faut‑il faire pour résister aux tentations sur ce péché ?
R. Il faut en rejeter promptement les premières pensées, recourir à Dieu par la prière, et fuir les occasions.

D. Quelles sont les occasions les plus ordinaires de ce péché ?
R. L'oisiveté, la lecture des mauvais livres, les bals, les danses, les comédies, les tableaux déshonnêtes, les mauvaises compagnies, la fréquentation des personnes de différent sexe, et les excès dans le boire et le manger.

D. Quelles sont les suites de ce péché ?
R. Ce sont : pour l'âme, l'oubli de Dieu et du salut, et ordinairement l'impénitence finale ; pour le corps, souvent la ruine de la santé et une mort prématurée.

D. Quels sont les moyens de se corriger de ce malheureux péché ?
R. Ce sont : le jeûne et la prière, la fréquentation des sacrements, l'application au travail, la dévotion envers la très sainte Vierge.

D. Tous les chrétiens doivent‑ils avoir une grande horreur du vice impur ?
R. Oui, M., puisqu'ils sont les membres de J.‑C. et les temples du Saint‑Esprit.

Examen de conscience sur le sixième commandement : Lecture de mauvais livres; mauvais regards; mauvaises conversations; fréquentations coupables; divertissements dangereux; actions criminelles de toute nature.

LEÇON IX.

Du septième Commandement de Dieu.

LE BIEN D'AUTRUI TU NE PRENDRAS, NI RETIENDRAS À TON ESCIENT.

Punition des voleurs. Exode, 21‑Acham est lapidé, Josué, 7.­Judas était un voleur. Jean, 12.

D. Qu'est‑ce que défend le septième commandement de Dieu ?
R. Le septième commandement de Dieu défend. 1° de prendre injustement le bien d'autrui ; 2° de le retenir à notre escient, c'est‑à‑dire, avec connaissance.

D. Qu'est‑ce que prendre injustement le bien d'autrui ?
R. C'est s'emparer de ce qui appartient à notre prochain, sans sa volonté et sans son consentement.

D. De quelle manière s'empare‑t‑on injustement du bien d'autrui ?
R. On s'en empare par violence, par surprise, par fraude, par usure, etc.

D. Les ouvriers et les domestiques prennent injustement le bien du prochain, lorsqu'ils reçoivent un salaire qu'ils n'ont pas gagné ?
R. Oui, M., ils font un vol véritable.

D. Qu'est‑ce que retenir à son escient ou avec connaissance le bien d'autrui ?
R. C'est garder ce que l'on sait appartenir au prochain.

D. Comment retient‑on le plus souvent le bien du prochain ?
R. 1° En ne payant pas ses dettes ; 2° en gardant un objet trouvé sans rechercher à qui il
*114
appartient ; 3° en ne restituant pas le bien mal acquis.

D. Ne peut‑on pas causer un dommage à son prochain sans prendre ni retenir ce qui lui appartient ?
R. Oui, M., on peut lui faire tort sans en retirer aucun profit, par exemple, en détruisant ce qui lui appartient, ou en l'empêchant d'acquérir le bien qu'il n'a pas.,

D. Ne pèche‑t‑on contre le septième commandement que quand on commet soi‑même ces injustices ?
R. On pèche aussi lorsqu'on prend part au péché de celui qui les commet, par exemple, en les ordonnant ou les conseillant, en aidant à les accomplir, en recelant les choses volées, etc.

§

D. À quoi sont obligés ceux qui ont causé quelque dommage au prochain ou qui possèdent ce qui lui appartint ?
R. Ils sont obligés à réparer le dommage qu'ils ont causé et à restituer le bien qu'ils possèdent.

D. À qui faut‑il restituer ?
R. À celui à qui le tort a été fait, et, s'il est mort, à ses héritiers.

D. Si l'on ne peut découvrir celui à qui le tort a été fait ni ses héritiers, que faut‑il faire de ce que l'on doit restituer ?
R. Il faut l'employer en bonnes oeuvres, d'après l'avis d'un sage confesseur.

D. Quand faut‑il restituer ?
R. Le plus tôt qu'on le peut.

*115

D. Que faut-il faire quand on n'a qu'une partie de ce qu'on est obligé de restituer ?
R. Il faut restituer ce qu'on a, et être dans la disposition de restituer le reste aussitôt qu'on le pourra.

Examen de conscience sur le septième commandement : Prendre ce qui est à autrui ; garder le bien mal acquis ; causer des dommages; prendre part aux injustices des au­tres; ne pas restituer sur‑le‑champ.

LEÇON X.

Du huitième Commandement de Dieu.

FAUX TÉMOIGNAGE NE DIRAS, NI MENTIRAS AUCUNEMENT.

Châtiment des vieillards qui portent un faux témoignage contre Suzanne
Daniel, 13. Mensonge d'Ananie et de Saphire et leur punition, Act 5

D. Qu'est‑ce que défend le huitième commandement de Dieu ?
R. Le huitième commandement de Dieu défend le faux témoignage, le mensonge, la médisance, la calomnie et le jugement téméraire.

D. Qu'est‑ce que le faux témoignage ?
R. Le faux témoignage est une déclaration faite devant les juges contre la vérité.

D. Le faux témoignage est‑il un grand péché ?
R. Oui, M., parce qu'il blesse tout à la fois la vérité, la charité, la justice et la religion.

D. À quoi est obligé celui qui a porté un faux témoignage ?
R. Il est obligé à réparer tout le tort que son faux témoignage a causé.

D. Qu'est‑ce que mentir ?
R. Mentir, c'est parler contre sa pensée, avec l'intention de tromper.

*116.

D. Est‑il quelquefois permis de mentir ?
R. Non, M., il n'est jamais permis de mentir.

D. Qu'est‑ce que médire ?
R. Médire, c'est faire tort à la réputation du prochain, en faisant connaître sans nécessité ses fautes ou ses défauts.

D. Qu'est‑ce que calomnier ?
R. Calomnier, c'est faire tort à la réputation du prochain en lui imputant des fautes qu'il n'a pas commises, ou des défauts qu'il n'a pas.

D. Quelle différence y a‑t‑il donc entre médire et calomnier ?
R. On médit, si le mal que l'on dit du prochain est vrai, on calomnie, si ce mal est faux.

D. Est‑ce un péché que d'écouter volontiers les médisances et les calomnies ?
R. Oui, M., parce que c'est les approuver et les autoriser.

D. Qu'est‑ce que juger témérairement ?
R. Juger témérairement, c'est juger mal de son prochain, sans motif suffisant.

D. À quoi sont obligés ceux qui ont fait perdre la réputation du prochain par leurs calomnies ou leurs médisances ?
R. Ils sont obligés à la réparer par toutes les voies légitimes qui leur sont possibles.

D. Est‑il aisé de réparer le tort qu'on a fait au prochain par la médisance ou par la calomnie?
R. Non, M. cela est très difficile, et c'est ce qui doit faire trembler ceux qui se rendent coupables de ces péchés.

*117

Examen de conscience sur le huitième commandement : Faux témoignage; mensonge; médisance; calomnie; jugement téméraire ; négligence à réparer les suites des faux témoignages, médisances ou calomnies.

LEÇON XI.

Du neuvième Commandement de Dieu.

L'OEUVRE DE CHAIR NE DÉSIRERAS QU'EN MARIAGE SEULEMENT

Il faut combattre les désirs de la chair, et se conduire par l'esprit. Galates, 5

Du dixième Commandement de Dieu.

BIENS D'AUTRUI NE CONVOITERAS, POUR LES AVOIR INJUSTEMENT.

Il est difficile, aux riches d'entrer dans le ciel. Matth.19.‑ Parabole du riche qui veut faire bâtir des greniers .-Luc, 12.‑J.C. enseigne qu'on ne doit point s'inquiéter pour les nécessités de la vie. Matth. 6.

D. Qu'est‑ce que défend le neuvième commandement de Dieu ?
R. Le neuvième commandement de Dieu défend tous les désirs et toutes les pensées déshonnêtes volontaires.

D. Quelle différence y a‑t‑il entre un mauvais désir et une mauvaise pensée ?
R. Il y a mauvais désir, lorsque l'on voudrait faire le mal, s'il était possible; il y a mauvaise pensée, lorsque l'on se représente seulement le mal sans vouloir le faire.

D. Un mauvais désir est‑il un péché, lors même qu'on ne l'exécute pas ?
R. Oui, M., tout mauvais désir est un péché, puisqu'on a, devant Dieu, la volonté de faire le mal.

D. Les mauvaises pensées sont-elles des péchés ?
R. Les mauvaises pensées, sont des péchés, si l'on s'y arrête volontairement et si l'on s'y complaît

*118

D. Les mauvaises pensées auxquelles on résiste, sont‑elles des péchés ?
R. Non, M.; c'est un mérite d'y résister.

§

D. Qu'est‑ce que défend le dixième commandement de Dieu?
R. Le dixième commandement de Dieu défend les désirs injustes du bien d'autrui.

D. Pèche‑t‑on lorsqu'on ne s'abstient du vol que par la crainte des hommes ?
R. Oui, M., on est coupable devant Dieu qui voit le coeur.

D. Le dixième commandement ne défend‑il que de désirer injustement le bien d'autrui ?
R. Il nous défend encore d'avoir un désir déréglé des richesses et de nous y attacher.

Examen de conscience sur le neuvième et le dixième commandement : S'arrêter à des désirs impurs ; ne pas re­pousser les mauvaises pensées ;désirer de prendre le bien d'autrui; aimer avec excès les biens de ce monde.

LEÇON XII.

Des Commandements de l'Eglise.

Celui qui n'écoute pas l'Église, doit être regardé comme un païen. Matth. 18. ‑ Quand l'Église parle, c'est le Saint‑Esprit qui parle par elle. Act. 15‑ Coré, Datan et Abiron périssent, parce qu'ils s'étaient élevés contre Moïse et Aaron. Nb. 16

D. L'Église a‑t‑elle le pouvoir de faire des commandements ?
R. Oui, M.; J.‑C. a donné ce pouvoir aux pre­miers pasteurs de l'Église, en leur disant : Qui vous écoute m'écoute, qui vous méprise me méprise.

D. L'Église a‑t‑elle le pouvoir de changer ses commandements ?
*119
R. Oui, M., elle peut les changer, suivant la circonstance des temps et des lieux, et autant qu'elle le juge utile au bon gouvernement des âmes.

D. Que faut‑il faire lorsque les commandements de l'Eglise ne sont pas les mêmes dans tous les pays ?
R. Il faut se conformer à ce qui est ordonné dans le pays où l'on se trouve.

D. Dans quel but l'Église a‑t‑elle fait ses commandements ?
R. C'est afin de nous faire mieux observer les préceptes de J.‑C. lui‑même.

D. Que faut‑il faire si l'on ne peut observer les commandements de l'Église ?
R. Il faut, autant que possible, en demander dispense à ses pasteurs.

D. Combien y a‑t‑il de commandements de l'Église ?
R. Il y en a six principaux.

D. Récitez les commandements de l'Église.
R. Les fêtes tu sanctifieras, etc. (Voir p. 11.)

§1

Du premier Commandement de l'Église.

LES FÊTES TU SANCTIFIERAS QUI TE SONT DE COMMANDEMENT.

D. Que nous ordonne le premier commandement de l'Église ?
R. Le premier commandement de l'Eglise nous ordonne de sanctifier les jours de fêtes d'obligation comme les dimanches.

D. Combien y a‑t‑il de fêtes d'obligation qui peuvent se rencontrer en dehors des dimanches ?
*120
R. Il n'y a en France que quatre fêtes d'obligation en dehors des dimanches.

D. Quelles sont ces fêtes ?
R. Ce sont les fêtes de Noël, de l'Ascension, de l'Assomption et de la Toussaint.

§ II.

Du deuxième Commandement de l'Église.

LES DIMANCHES LA MESSE OUÏRAS, ET LES FÊTES PAREILLEMENT.

Les premiers Chrétiens étaient assidus à aller au Temple, à entendre ce qu'enseignaient les Apôtres et à prier. Act., 2. Ils s'assemblaient le Dimanche pour la fraction du pain, c'est‑à‑dire, pour le saint sacrifice. Act, 20.

D. Que nous ordonne le deuxième commandement de l'Église ?
R. Le deuxième commandement de l'Église nous ordonne d'assister au saint sacrifice de la messe, le dimanche et les fêtes d'obligation.

D. À quelle messe principalement l'Église désire-t‑elle qu'on assiste le dimanche et les jours de fêtes ?
R. À la messe de paroisse.

D. Pourquoi l'Église désire‑t‑elle qu'on assiste à la messe de paroisse ?
R. Parce  que la messe de paroisse se dit pour les paroissiens, et qu'on y apprend ses devoirs de la bouche de son propre pasteur.

Fruit de cette leçon : Regardons les lois de l'Église comme les lois mêmes de Dieu, et à moins de raisons de dispense, soumettons‑nous‑y avec la même fidélité.

*121

LEÇON XIII.

Du troisième Commandement de l'Église.

TOUS TES PÉCHÉS CONFESSERAS, À TOUT LE MOINS UNE FOIS L'AN.

Canon 21 du quatrième Concile général de Latran. Concile de Trente, Session 14, chap. 5, Canon 8.

D. Que nous ordonne le troisième commandement de l'Église ?
R. Le troisième commandement de l'Église nous ordonne de confesser nos péchés au moins une fois chaque année, avec les dispositions nécessaires

D. En quel temps faut‑il faire cette confession ?
R. Il est à propos de la faire à Pâques, afin qu'elle serve de préparation à la communion pascale.

D. Quand il y a longtemps qu'on a été à confesse, convient‑il d'attendre la quinzaine de Pâques pour faire sa confession ?
R. Non, M. ; il convient de s'y préparer dès le commencement du Carême.

D. Que doit‑on penser de ceux qui ne se confessent qu'une fois l'an ?
R. On doit penser communément qu'ils négligent leur salut.

D. À quel âge commence‑t‑on à être obligé de se confesser ?
R. Quand on est capable d'offenser Dieu, et de connaître qu'on l'a offensé, c'est‑à‑dire, environ à l'âge de sept ans.

*122

§

Du quatrième Commandement de l'Église.

TON CREATEUR TU RECEVRAS, AU MOINS A PAQUES HUMBLEMENT.

Canon 21 du quatrième Concile général de Latran. ‑‑ Concile de Trente. Session 13, Canon 9.

D. Que nous ordonne le quatrième commandement de l'Église ?
R. Le quatrième commandement de l'Église nous ordonne de communier saintement au moins une fois chaque année, dans la quinzaine de Pâques.

D. Où doit se faire la communion pascale ?
R. Chacun doit la faire dans sa paroisse s'il n'a la permission de la faire ailleurs.

D. De quelle peine l'Église menace‑t‑elle ceux qui ne communient point à Pâques ?
R. Elle menace de les priver de l'entrée de l'Église pendant leur vie, et de la sépulture ecclésiastique après leur mort.

D. À quel âge est‑on obligé de communier ?
R. Lorsqu'on est en état de s'y bien préparer, et que les pasteurs jugent qu'on est assez instruit pour le faire dignement.

Fruit de cette leçon : Prions pour les malheureux chrétiens qui, n'approchant plus du sacrement de Pénitence et de la sainte Eucharistie, vivent comme des excommuniés ; prions surtout pour ceux qui pourraient nous appartenir par les liens du sang.

LEÇON XIV.

Du cinquième Commandement de l'Église.

QUATRE‑TEMPS, VIGILES, JEÛNERAS, ET LE CARÊME ENTIÈREMENT.

Jeûne de Judith. Judith, 8; ‑ d'Esther. Esther, 4; des Ninivites, Jonas, 3 de Saint‑Jean‑Baptiste. Matth 3.‑ J.-C., jeûne quarante  jours dans le désert. Matth 4.

D. Que nous ordonne le cinquième commandement de l'Église ?
*123
R. Le cinquième commandement de l'Église nous ordonne de jeûner les quarante jours du Carême, les Quatre‑Temps de l'année et la veille de certaines grandes fêtes.

D. Pourquoi le jeûne du Carême a‑t‑il été institué ?
R. Pour nous faire imiter le jeûne de Jésus-Christ dans le désert, et pour nous préparer à célébrer dignement la fête de Pâques.

D. Qu'est‑ce que les jeûnes des Quatre‑Temps ?
R. Ce sont des jeûnes que l'Église prescrit de trois mois en trois mois, le mercredi, le vendredi et le samedi d'une même semaine.

D. Pourquoi les jeûnes des Quatre‑Temps ont-ils été institués ?
R. Pour consacrer chaque saison de l'année par la pénitence de quelques jours.

D. Pourquoi fait‑on les ordinations le samedi des Quatre‑Temps ?
R. L'Église profite de ce jeûne public et solennel pour demander à Dieu de bons pasteurs.

D. Pourquoi a été institué le jeûne des veilles des fêtes ?
R. Pour nous disposer à les bien célébrer.

D. Qui sont ceux qui sont obligés de jeûner ?
R. Ceux qui ont vingt-et-un ans accomplis, et qui n'ont aucun empêchement légitime.

D. Jeûne‑t‑on quand on fait plusieurs repas dans un jour ?
R. Non, M.; pour jeûner, il ne faut faire qu'un seul repas dans un jour.

D. Pourquoi l'Église tolère‑t‑elle donc la collation dans les jours de jeûne ?
R. Elle la tolère comme un soulagement à notre faiblesse; mais elle ne doit pas être un repas.

*124

D. De quels aliments doit‑on se servir dans les jours de jeûne ?
R. On doit se servir d'aliments maigres, lors même qu'on n'est pas tenu au jeûne.

D. Ceux qui ne peuvent faire maigre mais qui peuvent jeûner, sont‑ils obligés au jeûne ?
R. Oui, M., ils y sont rigoureusement obligés.

§

Du sixième Commandement de l'Église.

VENDREDI CHAIR NE MANGER, NI  LE SAMEDI MÊMEMENT

Abstinence de Daniel et de ses compagnons à la cour du roi de Babylone . Daniel, 1 ‑ Martyre de plusieurs Israélites et des sept frères Maccabées, qui ne veulent pas se souiller en mangeant des viandes défendues. 4 liv. des Machab., 1 ; 2, liv. des Machab., 7.

D. Que nous défend le sixième commandement de l'Église ?
R. Le sixième commandement de l'Eglise nous défend de manger de la viande le vendredi et le samedi.

D. Pourquoi l'Église défend‑elle de manger de la viande le vendredi et le samedi ?
R. Afin de nous faire pratiquer, chaque semaine, quelques oeuvres de pénitence pour l'expiation de nos péchés.

D. Pourquoi l'Église a‑t‑elle choisi le vendredi et le samedi pour cette abstinence ?
R. Elle a choisi le vendredi, à cause de la mort de J.‑C., et le samedi, en mémoire de sa sépulture.

D. Quelle fin doit‑on se proposer lorsqu'on fait abstinence et que l'on jeûne ?
R. On doit se proposer de satisfaire à Dieu pour les péchés qu'on a commis.

D. Que doivent faire ceux qui, pour des raisons légitimes d'infirmité, obtiennent dispense de l'abstinence ou du jeûne ?
*125
R. L'Église ne pouvant les dispenser de faire pénitence, ils doivent suppléer à l'abstinence et au jeûne par la mortification de leurs sens, par la prière et par l'aumône.

Fruit de cette leçon : Offrons à Dieu les privations que nous imposent ces deux commandements de l'Église comme une légère pénitence pour nos nombreux péchés.

LEÇON XV.

Du Péché.

Préceptes de Tobie à son fils sur l'horreur du péché. Tobie, 4 .-  Suzanne résolue de mourir plutôt que d'offenser Dieu. Dan., 13.-‑ Le saint vieillard Eléazar aime mieux perdre la vie que de violer la loi de Dieu. 2 liv. des Machab., 3.

D. Qu'est‑ce que le Péché ?
R. Le péché est une désobéissance à la loi de Dieu

D. Est‑ce désobéir à la loi de Dieu que de désobéir à l'Église ?
R. Oui, M., puisque Dieu nous ordonne d'obéir à l'Église. (Matth., 18, 17.)

D. Est‑ce désobéir aussi à Dieu que de désobéir à ses parents ?
R. Oui, M., puisque Dieu nous ordonne aussi d'obéir à nos parents.

D. Désobéit‑on de même à Dieu quand on désobéit aux lois civiles ?
R. Oui, M., on désobéit à Dieu en désobéissant aux lois justes, parce que c'est de Dieu que vient aux chefs de la société la puissance de faire des lois. (Rom. 13, 5.)

D. En combien de manières peut‑on pécher ?
*126
R. En quatre manières: par pensées, par paroles, par actions et par omissions.

D. Comment pèche‑t‑on par omission?
R. En ne s'acquittant pas de ses obligations, générales ou particulières.

D. Qu'entendez‑vous par les obligations générales ?
R. J'entends celles qui regardent tous les hommes, comme d'adorer Dieu, de ne pas jurer en vain, etc.

D. Qu'entendez‑vous par les obligations particulières ?
R. J'entends ce qu'on appelle les devoirs de son état, comme ceux d'écolier, de serviteur, d'artisan, de marchand, de maître, de juge, de personne mariée, etc.

D. Est‑il d'une grande importance de s'instruire des devoirs de son état ?
R. Oui, M., car la négligence sur ce point est la source d'un grand nombre de péchés.

D. Pèche‑t‑on en faisant une chose que l'on croit défendue, quoiqu'elle ne le soit pas ?
R. Oui, M., parce qu'alors, agissant contre sa conscience, on a, devant Dieu, la volonté de pécher.

§

Du péché mortel et du péché véniel.

D. Combien peut‑on commettre de sortes de péchés ?
R. On en peut commettre de deux sortes, qui sont: le péché mortel et le péché véniel.

D. Qu'est‑ce que le péché mortel ?
R. Le péché mortel est celui qui nous fait
*127
perdre la grâce sanctifiante, et qui nous rend dignes de la damnation éternelle.

D. Pourquoi l'appelle‑t‑on mortel ?
R. C'est parce qu'il donne la mort spirituelle à notre âme, et qu'il mérite l'enfer, qu'on appelle la mort éternelle.

D. Quand est‑ce qu'un péché est mortel ?
R. C'est lorsque la matière du péché est considérable, et qu'il y a un parfait consentement..

D. Un seul péché mortel fait‑il perdre la grâce de Dieu ?
R. Oui, M., un seul péché mortel fait perdre la grâce de Dieu et mérite l'enfer.

D. Nous devons donc bien craindre le péché mortel ?
R. Oui, M., plus que tous les maux de ce monde.

D. Qu'est‑ce que le péché véniel ?
R. Le péché véniel est celui qui affaiblit en nous la grâce sanctifiante, et qui nous rend dignes de peines temporelles ou passagères.

D. Quand est‑ce qu'un péché est véniel ?
R. C'est lorsque la matière du péché est légère, ou lorsque le consentement est imparfait.

D. Faut‑il éviter le péché véniel avec beaucoup de soin ?
R. Oui, M., parce que le péché véniel déplaît à Dieu, conduit au péché mortel, et mérite une punition en ce monde ou en l'autre.

Fruit de cette leçon : Concevons pour le péché mortel une si grande horreur, que son nom seul nous fasse frémir. Tous les maux de ce monde réunis ne sont rien en comparaison d'un seul péché mortel.

*128

LEÇON XVI.

DES PÉCHÉS CAPITAUX.

De l'Orgueil

Orgueil puni en la personne d'Aman. Esther 7; ‑ de Nabuchodonosor, Dan., 4;‑ de Balthazar. Dan., 5.‑ d'Antiochus. 2 liv. des Machab. 11. ‑­d'Hérode Agrippa, Act., 2.

Exemples d'humilité en la personne de la très sainte Vierge. Luc, 1 ; de saint Jean‑Baptiste. Jean, 1; ‑ de J.‑C. dans tout l'Evangile .

D. Combien y a‑t‑il de péchés capitaux ?
R. Il y en a sept : l'orgueil, l'avarice, la luxure, l'envie, la gourmandise, la colère et la paresse.

D. Pourquoi les nomme‑t‑on capitaux ?
R. Parce que chacun d'eux est la source de plusieurs autres péchés.

D. Qu'est‑ce que l'Orgueil ?
R. L'orgueil est une estime déréglée de nous-mêmes, comme si nous n'avions pas tout reçu de Dieu.

D. Quelle est la vertu opposée à l'orgueil ?
R. C'est l'humilité, qui nous apprend à rapporter toute gloire à Dieu.

§1

De l'Avarice, de la Luxure et de l'Envie.

Avarice punie en la personne d'Achan , Josué  7;‑de Nabal 1 livdes Rois. 25‑;­du traître Judas. Marc, 14.

Sur la Luxure, voyez les exemples cités au sixième Commandement de Dieu. page 111.

Mauvais effets de l'Envie en la personne de Caïn. Gen., 4 et suiv.-  des frères de Joseph. Gen., 27; ‑ de Saül contre David 1. liv. des Rois, 18 et suiv.

D. Qu'est‑ce que l'Avarice ?
R. L'avarice est un amour déréglé des biens de la terre et principalement de l'argent.

D. Quelle est la vertu opposée à l'avarice?
*129
R. C'est le désintéressement et le détachement des biens de ce monde.

D. Qu'est‑ce que la Luxure ?
R. La luxure est le vice d'impureté, qui, selon saint Paul, ne devrait pas même être nommé parmi les chrétiens.

D. Quelle est la vertu opposée à la luxure ?
R. C'est la chasteté, qui nous éloigne des plaisirs défendus et règle ceux qui sont permis.

D. Qu'est‑ce que l'Envie ?
R. L'envie est une peine que nous nous faisons des avantages de notre prochain.

D. Quelle est la vertu opposée à l'envie ?
R. C'est la charité fraternelle, qui fait que nous nous réjouissons avec ceux qui sont dans la joie, et que nous nous affligeons avec ceux qui sont affligés (Rom., XII, 15.)

§2

De la Gourmandise, de la Colère et de la Paresse.

Gourmandise punie en la personne des Israélites. Nomb., 11-. J.-C. enseigne qu'il faut se garder de l'intempérance etde l'ivrognerie, Luc.21

Mauvais effets de la Colère en la personne d'Esaü contre Jacob. Gen. 27, ‑de Saül contre Achimélech. 1. liv. des Rois 22.

Nos  premiers parents condamnés au travail. Gen 3. ‑ Parabole des dix Vierges et des serviteurs auxquels le maître a distribué des talents Matth., 25.

D. Qu'est‑ce que la Gourmandise ?
R. La gourmandise est un amour déréglé du boire et du manger.

D. Est‑ce un grand pêché que de s'enivrer ?
R. Oui, M., puisque l'ivresse, en rendant l'homme semblable aux bêtes, déshonore en lui l'image de Dieu.

D. Quelle est la vertu opposée à la gourmandise et à l'ivrognerie ?
*130
R. C'est la tempérance, qui règle la quantité du boire et du manger sur les vrais besoins de la vie.

D. Qu'est‑ce que la Colère ?
R. La colère est un mouvement violent de notre âme qui nous porte à rejeter ce qui nous offense.

D. Quelle est la vertu opposée à la colère ?
R. C'est la douceur, qui nous fait conserver le calme et la patience au milieu des peines et des contradictions.

D. Qu'est‑ce que la Paresse ?
R. La paresse est un dégoût volontaire de l'âme qui nous fait négliger nos devoirs.

D. Quelle est la vertu opposée à la paresse ?
R. C'est l'amour du travail et la fidélité à tous nos devoirs, quelque pénibles qu'ils soient.

Fruit de cette leçon : Tachons de découvrir quel est parmi les péchés capitaux celui qui domine en nous; attaquons‑le ensuite comme notre plus grand ennemi, en faisant chaque jour quelques actes de la vertu contraire.

TROISIÈME PARTIE.

DE LA GRÂCE, DES SACREMENTS, ET DE LA PRIÈRE.

LEÇON I.

De la Grâce.

Si quelqu'un m'aime et observe mes commandements, mon père et moi nous demeurerons en lui, (Jean XIV, 23.)

Que celui qui est saint se sanctifie encore (Apoc XX11. 11). Que Celui qui est debout prenne garde de tomber. (1, Cor. X, 12)

D. Pouvons‑nous de nous‑mêmes croire et pratiquer la doctrine chrétienne ?
*131
R. Non, M., pour la croire et pour la pratiquer, nous avons besoin du secours de la grâce.

D. Qu'est‑ce que la Grâce ?
R. La grâce est un don surnaturel que Dieu nous accorde par sa pure bonté, en vue des mérites de Jésus‑Christ, pour nous faire opérer notre salut.

D. Combien y a‑t‑il de sortes de grâces ?
R. Il y en a de deux sortes : la grâce habituelle ou sanctifiante, et la grâce actuelle.

D. Qu'est‑ce que la grâce habituelle ou sanctifiante ?
R. La grâce habituelle ou sanctifiante est celle qui nous rend saints devant Dieu.

D Pourquoi l'appelle‑t‑on habituelle?
R. Parce qu'elle se conserve en nous, lors même que notre volonté n'agit pas, par exemple, dans le sommeil.

D. La grâce sanctifiante peut‑elle croître et augmenter ?
R. Oui, M., elle augmente par la réception des sacrements et par notre ferveur dans le bien.

D. Peut‑elle s'affaiblir en nous ?
R. Oui, M., par notre tiédeur et par le péché véniel.

D. Peut‑elle même se perdre tout‑à‑fait ?
R. Oui, M., malheureusement : on perd ce précieux trésor par le péché mortel.

D. Quels sont les grands avantages de la grâce sanctifiante ?
R. Elle nous fait les amis de Dieu, et rend méritoires pour le ciel toutes nos actions, lorsqu'elles sont faites en vue de plaire à Dieu.

*132

 Grâce actuelle.

Sans moi vous ne pouvez rien faire, Jean XV 5. ‑‑‑Dieu opère en nous le vouloir et le faire (Philip. 11. 13.) ‑ Vous résistez au St. Esprit. Act. VII, 51.)­Je vous ai appelés et vous avez refusé de venir, (Prov. 1, 24.)

D. Qu'est‑ce que la Grâce actuelle ?
R. La grâce actuelle est un secours passager par lequel Dieu nous excite et nous aide à faire le bien ou à éviter le mal.

D. Donnez‑moi l'exemple d'une grâce actuelle.
R. La pensée, par exemple, de renoncer au péché, de faire l'aumône, de mieux prier, etc.

D. Dieu donne‑t‑il des grâces actuelles même aux pécheurs et aux infidèles ?
R. Oui, M., parce qu'il veut le salut de tous les hommes.

D. Dieu nous accorde‑t‑il toujours les grâces qui nous sont nécessaires ?
R. Oui, M., il nous donne toujours au moins la grâce de la prière, avec laquelle nous pouvons obtenir toutes les grâces dont nous avons besoin.

D. Pouvons‑nous faire, sans la grâce, quelque chose pour le ciel ?
R. Non, M, , nous ne pouvons rien pour le ciel sans le secours de la grâce.

D. Sommes‑nous libres de suivre le mouvement de la grâce ou d'y résister ?
R. Oui, M., sans cette liberté, nous n'aurions pas de mérite.

D. Comment s'appelle l'action par laquelle nous suivons le mouvement de la grâce ?
R. On l'appelle la coopération à la grâce.

*133

D. Peut‑on rendre inutile la grâce actuelle ?
R. Oui, M., en résistant à ses inspirations.

D. Comment obtient‑on la grâce habituelle et actuelle ?
R. On l'obtient par les sacrements et par la prière.

Fruit de cette leçon : 1° Demandons instamment à Dieu sa grâce puisque nous ne pouvons rien sans elle ; 2° n'ayons jamais d'orgueil de nos bonnes oeuvres, puisque c'est par la grâce que nous les faisons.

LEÇON II.

Des Sacrements en général.

La Circoncision, Gen.., 17; ‑les purifications, Lévit. 74; Nomb., 19; les pains de proposition, Exode, 25;‑l'agneau pascal, Exode 12- ‑les sacrifices, Lévit. 3 ‑la consécration des Prêtres et des Levites, Exode, 20, ont été des figures des Sacrements de la Loi nouvelle.

D. Qu'est‑ce qu'un Sacrement ?
R. Un sacrement est un signe sensible de la grâce, institué par N.‑S. J.‑C., pour nous sanctifier.

D. Combien y a‑t‑il de sacrements ?
R. Il y en a sept : le Baptême, la Confirmation, la Pénitence, l'Eucharistie, l'Extrême-onction, l'Ordre et le Mariage.

D. Pourquoi dites‑vous que les sacrements sont des signes ?
R. Les sacrements sont des signes, parce qu'ils signifient ou font connaître une grâce invisible qu'ils produisent dans notre âme.

D. Pourquoi dites‑vous que ces signes sont sensibles ?
R. Parce qu'ils sont composés de choses que nous voyons et de paroles que nous entendons.

*134

D. Pourquoi dites‑vous que les sacrements ont été institués par N. S. J.‑C. ?
R. Parce que lui seul, par sa toute‑puissance, a pu donner à des choses sensibles la vertu de produire la grâce.

D. Pourquoi dites‑vous que les sacrements ont été institués pour nous sanctifier ?
R. Parce que les uns ont été institués pour donner la grâce sanctifiante à ceux qui en sont privés, et les autres pour augmenter cette même grâce dans ceux qui la possèdent déjà.

D. Quels sont les sacrements qui sont institués pour donner la grâce sanctifiante ?
R. Il y en a deux : le Baptême et la Pénitence.

D. Quels sont les sacrements qui sont institués pour augmenter la grâce sanctifiante ?
R. Il y en a cinq, savoir : la Confirmation, l'Eucharistie, l'Extrême-onction, l'Ordre et le Mariage.

§

D. Les sacrements produisent‑ils la grâce par eux‑mêmes ?
R. Oui, M., en vertu de l'institution de J.-C.

D. Produisent‑ils la grâce dans tous ceux qui les reçoivent ?
R. Ils la produisent dans ceux qui n'y mettent pas d'obstacle.

D. Comment met‑on obstacle à la grâce des sacrements ?
R. Lorsqu'on les reçoit avec de mauvaises dispositions.

D. Est‑ce un grand péché que de recevoir les sacrements avec de mauvaises dispositions ?
*135
R Oui, M., c'est un grand péché, qu'on ap­pelle sacrilège.

D. Qu'entendez‑vous par sacrilège ?
R. J'entends la profanation d'une chose sainte.

D. Peut‑on recevoir plusieurs fois les sacre­ments ?
R. Oui, M., excepté le Baptême, la Confirmation et l'Ordre, qu'on ne peut recevoir qu'une seule fois.

D. Pourquoi ne peut‑on recevoir ces trois sacrements qu'une seule fois ?
R. Parce qu'ils impriment dans notre âme un caractère ineffaçable, qui nous consacre à Dieu d'une manière particulière.

Fruit de cette leçon : Jésus-Christ a pourvu par les sacrements aux différents besoins de la vie spirituelle de chacun de nous : par le baptême, nous naissons à cette vie, nous y sommes affermis par la confirmation ; l'eucharistie est une nourriture divine qui l'entretient ; la pénitence ressuscite à cette vie divine ceux qui ont eu le malheur d'y mourir ; enfin l'extrême‑onction est un secours spécial pour nous faire passer de la vie de la grâce à la vie de la gloire. Quelle reconnaissance ne mérite pas la bonté de Jésus‑Christ, qui nous offre des ressources si multipliées et si bien appro­priées à tous  nos besoins !               

LEÇON III.

Du Baptême.

Passage de la Mer Rouge, figure du Baptême. Exode 14.‑Naaman guéri de la lèpre 4Liv. des Rois 5‑ Baptême de J.C., Matth .3-  J.C. commande à ses disciples d'aller enseigner et baptiser toutes tes nations. Matth. 28.

D. Qu'est-ce que le Baptême ?
R. Le baptême est un sacrement qui efface le péché originel, et qui nous fait enfants de Dieu et de l'Église.

*136

D. Le baptême n'efface‑t‑il que le péché originel ?
R. Il efface aussi les péchés qu'on aurait commis avant le baptême.

D. Le baptême est‑il nécessaire pour être sauvé ?
R. Oui, M., parce que c'est par le baptême que nous devenons membres de J.‑C., qui seul peut nous sauver.

D. Les enfants qui meurent sans le baptême, ne seront donc pas sauvés ?
R. Non, M., ils ne verront jamais Dieu pendant toute l'éternité.

D. Le baptême ne peut‑il pas être suppléé quand il est impossible de le recevoir ?
R. Oui, M., il peut être suppléé par le martyre, ce qu'on appelle le baptême de sang, ou par un acte de charité, avec le désir d'être baptisé, ce qu'on appelle le baptême de désir.

D. Toute personne peut‑elle baptiser ?
R. Il n'appartient qu'aux évêques et aux prêtres de donner le baptême; mais, dans le cas de nécessité, toute personne peut et doit baptiser.

D. Comment donne‑t‑on le baptême ?
R. On verse de l'eau naturelle sur la tête de la personne que l'on baptise, en disant: Je te baptise au nom du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit. Ainsi soit‑il.

D. Sur quelle partie du corps faut‑il verser l'eau ?
R. Il faut la verser sur la tête, ou, si on ne le peut pas, sur une des plus notables parties du corps.

*137

D. Si l'eau ne touchait que les habits ou la superficie des cheveux, le baptême serait‑il bon ?
R. Non, M., il ne serait pas bon.

D. Peut‑on verser l'eau et prononcer ensuite les paroles ?
R. Non, M., il faut prononcer les paroles en même temps qu'on verse l'eau.

§

Des promesses du Baptême

D. Celui qui reçoit le baptême, fait‑il à Dieu quelques promesses?
R. Oui, M., il promet de croire tous les mystères de notre foi, de renoncer au démon, à ses pompes et à ses oeuvres.

D. Qu'entendez‑vous par les pompes du démon ?
R. J'entends les vanités et les plaisirs dangereux du monde.

D. Qu'entendez‑vous par les oeuvres du démon ?
R. J'entends le péché et les maximes corrompues du siècle.

D. Quelles sont les maximes corrompues du siècle auxquelles on renonce dans le baptême?
R. C'est, par exemple, qu'il faut suivre ses penchants, ne songer qu'à ses plaisirs et aux intérêts de cette vie, etc.

D. Quelles sont au contraire les maximes évangéliques qu'on s'engage à suivre ?
R. C'est qu'il faut combattre ses mauvais penchants, se mortifier, songer avant tout à son salut, etc.

D. Comment les enfants peuvent‑ils faire ces
*138
promesses, n'ayant point encore l'usage de raison ?
R. Leurs parrains et leurs marraines les font pour eux.

D. Quelles sont les obligations des parrains et des marraines ?
R. Ils doivent veiller, s'il est nécessaire, à l'instruction de celui qu'ils ont présenté au baptême.

D. Comment doit‑on se préparer au baptême lorsqu'on a l'usage de la raison ?
R. On doit s'y préparer par des actes de foi, d'espérance, de charité et de contrition.

Fruit de cette leçon : Le baptême nous affranchit du joug de Satan; Il nous fait les enfants adoptifs de Dieu le Père, les frères de Jésus‑Christ, les temples du Saint‑Esprit, les héritiers du royaume céleste, il nous donne, avec le titre d'enfants de l'Église, le droit de participer à tous les biens spirituels dont Jésus‑Christ l'a rendue dépositaire. Que de motifs d'aimer celui qui nous a prévenus de si grandes grâces, lorsque nous ne pouvions pas même les demander !

LEÇON IV.

De la Confirmation.

Saint Pierre et saint Jean imposent les mains aux Fidèles de Samarie, Act., 8., ‑Saint Paul impose les mains aux Fidèles d'Ephèse, et ils reçoivent le Saint‑Esprit. Act., 19.

D. Qu'est‑ce que la Confirmation ?
R. La confirmation est un sacrement qui nous donne le Saint‑Esprit pour nous affermir dans la foi.

D. Comment la confirmation nous affermit-elle dans la foi ?
R. C'est en nous communiquant la plénitude des dons du Saint‑Esprit.

*139

D. Combien y a‑t‑il de dons du Saint‑Esprit ?
 R. Il y en a sept : le don de sagesse, d'intelligence, de conseil, de force, de science, de piété et de crainte.

D. N'avons‑nous pas reçu le Saint‑Esprit et ses dons dans le baptême ?
R. Oui, M.; mais nous les recevons dans la confirmation avec plus d'abondance et pour un effet particulier.

D. Pour quel effet particulier le Saint‑Esprit nous est‑il donné dans la confirmation ?
R. C'est pour nous fortifier contre la crainte des persécutions et contre la mauvaise honte du respect humain.

D. Qu'entendez‑vous par le respect humain ?
R. J'entends la honteuse faiblesse de ceux qui rougissent de remplir publiquement les devoirs de la religion.

D. Est‑il absolument nécessaire de recevoir la confirmation pour être sauvé ?
R. Non, M., on peut être sauvé sans être confirmé.

D. Ne se rendrait‑on pas cependant coupable en négligeant de recevoir la confirmation ?
R. Oui, M., surtout de nos jours, où la foi et la piété sont exposées à de si violentes tentations.

D. Quelles sont les dispositions nécessaires pour recevoir dignement la confirmation ?
R. Il faut connaître les principaux mystères de la foi, et être en état de grâce.

D. Quelle préparation particulière doit‑on apporter à la confirmation ?
R. Un vif sentiment du besoin que nous avons du Saint‑Esprit, et un grand désir de le recevoir.

*140

Des cérémonies de la Confirmation.

D. Qui est‑ce qui donne le sacrement de confirmation ?
R. Ce sont les évêques.

D. Comment l'évêque donne‑t‑il le sacrement de confirmation ?
R. Il impose d'abord les mains sur ceux doivent être confirmés, et puis il fait sur le front de chacun d'eux  l'onction du saint chrême, en forme de croix,

D. Que signifie l'imposition des mains de l'évêque ?
R. Cette imposition des mains signifie que le Saint‑Esprit va descendre avec ses dons sur tous ceux qui sont bien disposés.

D. Qu'est‑ce que le saint Chrême ?
R. Le saint chrême est de l'huile d'olive mêlée avec du baume, que l'évêque consacre avec solennité le Jeudi saint.

D. Que signifie l'huile, dans la confirmation ?
R. L'huile signifie la douceur et la force de la grâce que le Saint‑Esprit répand dans l'âme pour nous faire pratiquer la religion.

D. Que signifie le baume mêlé avec l'huile ?
R. Le baume signifie la bonne odeur de J.‑C., c'est‑à‑dire, les vertus dont un chrétien confirmé doit donner partout l'exemple.

D. Pourquoi l'évêque fait‑il cette onction sur le front en forme de croix ?
R. C'est pour signifier qu'un chrétien confirmé ne doit jamais rougir de la croix de J.‑C.

D. Pourquoi l'évêque donne‑t‑il un soufflet à celui qu'il a confirmé ?
*141
R. C'est pour marquer qu'un chrétien confirmé doit être prêt à souffrir toutes sortes d'affronts et de supplices pour la foi de J.‑C.

D. Doit‑on se trouver présent lorsque l'évêque fait l'imposition des mains ?
R. Oui, M., on doit y être présent, et ne se retirer qu'après avoir reçu sa bénédiction.

Fruit de cette leçon : La confirmation imprime dans notre âme le caractère de soldat de Jésus‑Christ. Un chrétien confirmé qui rougit du service de Jésus‑Christ, n'est plus qu'un soldat lâche et déserteur, digne de tous les mépris et de tous les châtiments.

LEÇON V.

Du sacrement de Pénitence.

Pénitence de Manassé 2 Para, 33; ‑ des Ninivites Jonas 3. ‑Fausse pénitence de Saül. 1 Liv. des Rois, 15; ‑ d'Antiochus. 2.Machab. 9, J.‑C. donne aux Apôtres le pouvoir de remettre les péchés. Jean, 20

D. Qu'est‑ce que le sacrement de Pénitence ?
R Le sacrement de pénitence est un sacrement qui remet les péchés commis après le baptême.

D. Le sacrement de pénitence est‑il nécessaire ?
R. Oui, M., il est nécessaire à tous ceux qui ont eu le malheur de tomber dans le péché mortel depuis le baptême.

D. Quand notre Seigneur a‑t‑il établi le sacrement de pénitence ?
R. Ce fut lorsqu'il dit à ses Apôtres : Recevez le Saint‑Esprit, les péchés seront remis à ceux à qui vous les remettrez, et ils seront retenus à ceux à qui vous les retiendrez. (Jean, 20, 23.)

D. Le pouvoir de remettre et de retenir les péchés n'a‑t‑il été donné qu'aux Apôtres ?
*142
R. Il a été donné, dans la personne des Apôtres, aux évêques et aux prêtres.

D. Comment s'appellent les paroles par lesquelles le prêtre remet les péchés ?
R. Elles s'appellent l'absolution.

D. Reçoit‑on le sacrement de pénitence toutes les fois que l'on va à confesse ?
R. On ne reçoit le sacrement de pénitence que lorsqu'on reçoit l'absolution.

D. L'absolution remet‑elle les péchés à tous ceux qui la reçoivent ?
R. Non, M.; pour que l'absolution remette les péchés, il faut :
1° Que celui qui la reçoit ait la contrition de ses péchés ;
2° Qu'il en fasse, autant qu'il le peut, la confession ;
3° Qu'il soit disposé à accomplir la satisfaction qui lui sera imposée.

Fruit de cette leçon : L'ingrat qui a trahi les serments de son baptême, mériterait d'être abandonné sans ressource; Jésus‑Christ lui offre cependant, pour échapper au naufrage éternel, la planche de la pénitence. Quelle miséricorde ! Pourrons‑nous jamais l'en remercier assez ?

LEÇON VI.

De la Contrition.

La Pécheresse aux pieds de N. 5. J.‑C. Luc, 7. ‑‑ L'enfant prodigue retourne à son père, lui demande pardon et l'obtient. Luc, 15 -vraie contrition du Publicain ; fausse contrition du Pharisien.Luc, 18.

D. Qu'est‑ce que la Contrition ?
R. La contrition est une douleur et une détestation du péché que l'on a commis, avec un ferme propos de n'y plus retomber.

D. Quelles qualités doit avoir la contrition pour être bonne ?
R. La contrition doit être intérieure, surnaturelle, universelle et souveraine.

D. Qu'entendez‑vous quand vous dites que la contrition doit être intérieure ?
R. J'entends qu'elle doit venir du fond du coeur.

D. Qu'entendez‑vous quand vous dites que la contrition doit être surnaturelle ?
R. J'entends qu'elle doit être excitée en nous par le mouvement du Saint‑Esprit, et conçue par quelqu'un des motifs que la foi nous propose.

D. Qu'entendez‑vous quand vous dites que la contrition doit être universelle ?
R. J'entends que le pécheur doit se repentir au moins de tous ses péchés mortels sans exception.

D. Qu'entendez‑vous quand vous dites que la contrition doit être souveraine ?
R. J'entends que le pécheur doit être plus fâché d'avoir offensé Dieu que de tous les maux qui pourraient lui arriver.

D. La contrition est‑elle absolument nécessaire ?
R. Oui, M., elle est si nécessaire, que sans elle on ne peut obtenir le pardon de ses péchés.

D. .Pourquoi ne peut‑on pas obtenir le pardon de ses péchés sans contrition ?
R. Parce que sans contrition il n'y a pas de changement de coeur.

D. Que faut‑il faire pour avoir une bonne contrition ?
R. Il faut d'abord la demander à Dieu avec ferveur, puisque lui seul peut nous la donner.

*144

D. Que faut‑il faire après avoir demandé à Dieu la contrition ?
R. Il faut réfléchir sur les motifs surnaturels propres à l'exciter.

D. Combien y a‑t‑il de motifs surnaturels propres à exciter la contrition ?
R. Il y en a quatre principaux.

D. Quel est le premier motif de la contrition ?
R. C'est la bonté et la perfection infinies de Dieu, que le péché outrage.

D. Quel est le deuxième motif de la contrition ?
R. C'est la passion et la mort de J.‑C., dont le péché a été cause.

D. Quel est le troisième motif de la contrition ?
R. Ce sont les bienfaits dont Dieu nous a comblés, malgré notre ingratitude à son égard.

D. Quel est le quatrième motif de la contrition ?
R. C'est le bonheur du ciel, que le péché nous fait perdre, et les tourments de l'enfer, qu'il nous fait mériter.

§

De la Contrition parfaite et imparfaite.

D. Combien y a‑t‑il de sortes de contritions ?
R. Il y en a de deux sortes : la contrition parfaite et la contrition imparfaite, qu'on appelle attrition.

D. Qu'entendez‑vous par la contrition parfaite ?
R. J'entends celle qui est excitée en nous par le motif de l'amour de Dieu.

D. Qu'en tendez‑vous par la contrition imparfaite ?
R. J'entends celle qui est excitée en nous par un motif moins parfait que l'amour de Dieu, par exemple, par la crainte de l'enfer.

*145

D. Ces deux espèces de contritions doivent‑elles avoir les quatre qualités dont nous avons déjà parlé ?
R. Oui M., elles doivent être toutes les deux intérieures, surnaturelles, universelles et souveraines.

D. La contrition parfaite et la contrition imparfaite produisent‑elles les mêmes effets ?
R. Non, M.; la contrition parfaite remet les péchés avant même qu'on ait reçu l'absolution, tandis que la contrition imparfaite dispose seulement à recevoir la rémission de ses péchés par l'absolution.

D. À quelle contrition faudrait‑il s'exciter si l'on était dans l'impossibilité de recevoir l'absolution ?
R. Il faudrait s'exciter à la contrition parfaite, c'est‑à‑dire, détester ses péchés, surtout parce qu'ils outragent Dieu, dont la bonté infinie mérite tout notre amour.

D. La contrition parfaite dispense‑t‑elle de se confesser lorsqu'on le peut ?
R. Non, M., car la contrition parfaite ne nous justifie qu'avec le désir de l'absolution.

D. La contrition imparfaite suffit‑elle avec l'absolution pour obtenir la rémission de nos péchés ?
R. Oui, M pourvu qu'elle renferme au moins un commencement d'amour de Dieu.

§2

Du ferme‑propos

D. Quelle disposition la vraie contrition nous inspire‑t‑elle pour l'avenir ?
R. Le ferme‑propos, c'est‑à‑dire la résolution
*146
bien arrêtée de ne plus retomber dans le péché.

D. Comment peut‑on connaître qu'on a un ferme propos de ne plus retomber dans le péché ?
R. On le connaît surtout, lorsqu'on travaille à vaincre ses mauvaises habitudes, et que, pour y réussir, on observe ce qui a été prescrit par un confesseur éclairé.

D. Qu'entendez‑vous par les mauvaises habitudes ?
R. J'entends la facilité de tomber en certains péchés auxquels on est accoutumé, comme de blasphémer, de s'enivrer, de pécher contre la pureté, etc.

D. Que faut‑il faire pour se corriger de ses mauvaises habitudes ?
R. Il faut veiller exactement sur soi‑même, prier beaucoup, et éviter toutes les occasions prochaines du péché.

D. Qu'entendez‑vous par les occasions prochaines du péché ?
R. J'entends ce qui nous porte ordinairement au péché, et qui nous met dans un danger prochain de le commettre, par exemple, les mauvaises compagnies.

D. Sommes‑nous obligés d'éviter les occasions prochaines du péché ?
R. Oui, M., sans cela nous nous perdrions infailliblement.

D. Ne suffit‑il pas de renoncer au péché, sans renoncer à voir les personnes avec qui nous le commettons ordinairement ?
R. Non, M., parce que, comme le Saint‑Esprit nous l'apprend, celui qui aime le péril, y périra certainement.

*147

D. Que doit‑on penser d'une personne qui se confesse souvent et qui ne change pas de vie ?
R. Il y a grand sujet de craindre qu'elle n'ait pas le ferme‑propos.

D. Faites un acte de contrition.
R. Mon Dieu, etc. (V. page 20.)

D. Est‑ce assez de prononcer de bouche un acte de contrition ?
R. Non, M., il faut que la contrition parte du fond du coeur.

D. Quand est‑ce principalement qu'il faut faire un acte de contrition ?
R. C'est quand on va à confesse, ou quand on se trouve en péril de mort.

D. Est‑il bon d'en faire tous les soirs avant de se coucher ?
R. Oui, M., afin que la mort ne nous surprenne pas en mauvais état.

Fruit de cette leçon : Lorsque nous approchons du sacrement de pénitence, notre principale application doit être de détacher notre coeur du péché par un sincère repentir, et de travailler à l'amélioration sérieuse de notre vie.

LEÇON VII.

De la Confession.

David  confesse ses péchés devant Nathan, et en obtient le pardon, 2. liv. des Rois,12.‑Esdras confesse ses péchés et ceux du peuple, et renouvelle l'alliance avec Dieu. 1 liv. d'Esdras, 9 et 10.‑Jean-Baptiste prêche la pénitence; les habitants de la Judée vont à lui et s'accusent de leurs péchés. Matth., 3., Marc, 4. ‑Les Fidèles d'Éphèse confessent et réparent leurs péchés. Act. 19.

D. Qu'est‑ce que la Confession ?
R. La confession est une accusation de tous ses péchés que l'on fait à un prêtre approuvé, pour en obtenir l'absolution.

*148

D. Qui a établi la confession ?
R. C'est N. S. J.‑C. lui‑même, en donnant aux prêtres le pouvoir de remettre ou de retenir les péchés.

D. Est‑ce que les prêtres ne peuvent pas exercer ce pouvoir sans la confession ?
R. Non, M., puisqu'ils ne peuvent remettre ou retenir les péchés sans les connaître, et qu'ils ne peuvent les connaître que par la confession.

D. Quelles conditions doit avoir la confession jour être bonne ?
R. La confession doit être humble, sincère et entière.

D. Qu'entendez‑vous quand vous dites que la confession doit être humble ?
R. J'entends qu'il faut accuser ses péchés avec une grande confusion d'avoir offensé Dieu.

D. Qu'entendez‑vous quand vous dites que la confession doit être sincère ?
R. J'entends qu'il ne faut ni excuser ni exagérer ses péchés.

D. Qu'entendez‑vous quand vous dites que la confession doit être entière ?
R. J'entends qu'il faut s'accuser au moins de tous les péchés mortels que l'on a commis, en déclarer le nombre et les circonstances considérables.

D. Celui qui cacherait un péché mortel, ferait-il une bonne confession ?
R. Non, M., il ferait un horrible sacrilège quand même ce péché ne serait qu'un péché de pensée.

D. A quoi serait‑il obligé ?
R. A recommencer sa confession, et à accuser en particulier le crime qu'il a commis en cachant son péché.

D. Si l'on doute d'avoir commis quelque péché grave, que faut‑il faire ?
R. Il faut expliquer son doute au confesseur.

§1

D. Ne suffit‑il pas de dire que l'on est tombé dans tel péché, par exemple, que l'on a juré, sans dire combien de fois on y est tombé ?
R. Non M., on est obligé de dire, autant qu'on le peut, combien de fois on est tombé dans le péché.

D. Si l'on a eu le malheur de commettre des péchés d'habitude dont on ne peut pas dire le nombre, comment faut‑il s'en accuser ?
R. Il faut dire combien de fois à peu près on les a commis par jour, par semaine ou par mois.

D. Pourquoi sommes‑nous obligés de dire le nombre de nos péchés ?
R. Parce que, si nous n'accusions pas le nombre de nos péchés, le confesseur ne connaîtrait pas suffisamment l'état de notre conscience.

D. Quelles sont les circonstances considérables de ses péchés que l'on doit déclarer ?
R. Ce sont celles qui en changent l'espèce, ou qui en augmentent notablement la malice.

D. Donnez‑moi un exemple de circonstances qui changent l'espèce du péché.
R. Par exemple, si l'on vole une chose consacrée à Dieu, on ne fait pas seulement un vol, on fait un sacrilège.

D. Donnez‑moi quelque exemple de circon
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-stances qui augmentent notablement la malice du péché sans en changer l'espèce ?
R. Par exemple, si l'on dit des paroles déshonnêtes devant un grand nombre de personnes, on fait un péché notablement plus grand que si c'est devant peu de personnes.

D. Que doivent faire ceux qui ont oublié quelque péché mortel dans leur confession ?
R. Ils doivent s'en accuser dans la confession suivante.

§2

Examen de conscience

D. Par quel moyen peut‑on connaître ses péchés ?
R. Par le moyen de l'examen de conscience.

D. Qu'est‑ce que l'examen de conscience ?
R. C'est une exacte recherche des péchés qu'on a commis.

D. Quel soin faut‑il apporter pour faire son examen ?
R. Il faut y apporter le même soin qu'on apporterait à une affaire de grande importance.

D. Comment faut‑il faire cet examen ?
R. Il faut demander à Dieu la lumière pour connaître ses péchés, et rechercher ensuite en quoi l'on a péché, par pensées, par paroles, par actions et par omissions.

D. Sur quoi faut‑il examiner sa conscience ?
R. Sur les commandements de Dieu et de l'Église, sur les sept péchés capitaux et sur les devoirs de son état.

D. Que faut‑il se rappeler pour bien faire cet examen ?
*151
R. Il faut se rappeler les personnes que l'on a fréquentées, les affaires que l'on a eues, et les mauvaises habitudes auxquelles on est sujet.

D. Est‑il absolument nécessaire d'examiner sa conscience avant de se confesser ?
R. Oui, M., parce que, si l'on manque à cet examen, on s'expose à faire une mauvaise confession.

§ 3

Manière de se confesser

D. Que faut‑il faire quand on est aux pieds du prêtre pour se confesser ?
R. Il faut faire le signe de la croix et dire : Mon père, bénissez‑moi, parce que, j'ai péché.

D. Que faut‑il faire après avoir demandé la bénédiction du confesseur ?
R. Il faut réciter le Confiteor, jusqu'à mea culpa ; ou en français : Je me confesse à Dieu, jusqu'à par ma faute.

D. Que faut‑il faire après avoir récité le Confiteor jusqu'à mea culpa ?
R. Il faut dire: 1° depuis quel temps l'on a été à confesse; 2° si l'on a reçu l'absolution ; 3° si l'on a manqué à sa pénitence; 4° si l'on a oublié ou caché quelque péché dans ses confessions précédentes.

D. Quand on a dit ce qui regarde sa dernière confession, que faut‑il faire ?
R. Il faut s'accuser des péchés qu'on a eu le malheur de commettre depuis cette dernière confession.

D. Dans quel ordre convient‑il de s'accuser des péchés commis depuis la dernière confession ?
R. Dans l'ordre même de l'examen que l'on
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 a dû faire sur les commandements de Dieu et de l'Église, sur les sept péchés capitaux et sur les devoirs de son état.

D. Peut‑on faire connaître en se confessant les péchés des autres ?
R. Non, M., il faut éviter, autant que possible, de faire connaître au confesseur les personnes qui peuvent avoir part aux péchés dont nous nous accusons.

D. Quand on s'est accusé des péchés dont on se souvient, que faut‑il ajouter ?
R. Il faut ajouter : Je m'accuse encore de tous les autres péchés dont je ne me souviens pas, et de ceux de toute ma vie passée ; j'en demande à Dieu pardon, et à vous, mon père, pénitence et absolution (1), si vous m'en jugez capable.

D. Que faut‑il faire après cette accusation générale de ses péchés ?
R. Il faut finir le Confiteor, et écouter avec respect les avis que le confesseur juge à propos de nous donner.

D. Que faut‑il faire pendant que le confesseur donne l'absolution ?
R. Il faut s'exciter à la contrition, et en faire un acte.

D. Que faut‑il faire quand le confesseur juge à propos de différer l'absolution ?
R. Il faut se soumettre avec docilité au jugement du confesseur .

D. Comment faut‑il se préparer à recevoir l'absolution, quand elle est différée ?
(1) Si l'on ne s'était pas préparé à recevoir l'absolution, au lieu de dire : Et à vous, mon père, pénitence et absolution, si vous m'en jugez capable, on dirait :  Et à vous, mon père, pénitence et votre bénédiction

*153
R. Il faut s'y préparer par la pratique exacte de ce que le confesseur a prescrit ou conseillé.

§ IV.

De la Confession générale.

D. Qu'est‑ce que la Confession générale ?
R. La confession générale est une accusation de tous les péchés qu'on a commis depuis l'âge de raison, ou depuis un temps considérable.

D. Est‑il bon de faire une confession générale ?
R. Oui, M., il est bon et même quelquefois il est nécessaire de faire une confession générale.

D. Quand est‑il absolument nécessaire de faire une confession générale ?
R. C'est lorsque nos confessions précédentes ont été nulles ou sacrilèges.

D. Qu'est‑ce qui rend ordinairement les confessions nulles ou sacrilèges ?
R. C'est, 1° l'ignorance des principaux mystères de la foi; 2° le défaut d'examen; 3° le manque de sincérité dans la confession; 4° le défaut de contrition et de ferme‑propos.

Fruit de cette leçon : Si nous étions tentés de cacher dans notre confession quelque péché grave, pensons à la confusion qui nous attend au jour du jugement universel, lorsque ce péché sera découvert devant tous les hommes.

LEÇON VIII.

De la Satisfaction.

Dieu pardonne aux israélites leur péché, et les condamne a passer 40 ans dans le désert. Nomb. 14‑‑ Satisfaction de David après son péché pardonné 2 liv. des Rois 12; 1des paralipom, 21, Zachée satisfait à Dieu et au prochain Luc, 19.

D. Qu'est‑ce que la Satisfaction ?
R. La satisfaction est l'accomplissement de
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la pénitence que le prêtre nous a imposée.

D. Sommes‑nous obligés d'accomplir la pénitence que le prêtre nous a imposée ?
R. Oui, M., nous y sommes obligés sous peine de péché, et il faut l'accomplir le plus tôt qu'il est possible.

D. Est‑ce qu'après avoir obtenu le pardon de nos péchés, nous sommes encore obligés de satisfaire à Dieu ?
R. Oui, M., parce qu'après que les péchés sont remis, avec la peine éternelle qui leur est due, toute la peine temporelle n'est pas ordinairement remise.

D. Pourquoi Dieu, en remettant la peine éternelle, ne remet‑il pas aussi la peine temporelle ?
R. Il agit ainsi par justice et par bonté, afin de nous faire craindre davantage le malheur de l'offenser

D. Doit‑on se borner à accomplir la pénitence que le prêtre nous a imposée ?
R. Non, M., elle est souvent trop légère pour acquitter entièrement les peines temporelles dues à nos péchés.

D. Avons‑nous un grand intérêt de satisfaire, dans cette vie, à la justice de Dieu pour les peines temporelles dues à nos péchés ?
R. Oui, M., nous nous épargnons par là bien des années de souffrances dans le purgatoire.

D. Que devons‑nous faire pour satisfaire entièrement à la justice de Dieu ?
R. Nous devons ajouter d'autres oeuvres de pénitence à celles que le prêtre nous a imposées.

D. Quelles sont ces oeuvres de pénitence ?
R. Ce sont la prière, le jeûne, l'aumône, le travail etc.

*155

D. Ne satisfaisons‑nous pas à la justice de Dieu par les peines et les maux que Dieu nous envoie ?
R. Oui, M., quand nous les souffrons avec patience et résignation.

D. Toutes nos satisfactions tirent‑elles leur force et leur vertu de nos mérites ?
R. Non M.. elles tirent leur force et leur vertu des mérites et de la satisfaction de J.‑C.

D. La satisfaction de J.‑C. ne nous dispense‑t‑elle pas de satisfaire nous‑mêmes pour nos péchés ?
R. Non, M., car J.‑C. lui‑même a menacé de la mort éternelle ceux qui ne feraient pas pénitence.

D. N'est on pas obligé de satisfaire au prochain ?
R. Oui, M., quand on lui a fait tort.

D. Comment est‑ce que l'on satisfait au prochain ?
R. C'est en réparant le tort qu'on lui a fait dans sa personne, dans son honneur ou dans ses biens.

§ 1

Des Indulgences et du Jubilé.

Indulgence accordée par S. Paul au pécheur de Corinthe. (1 Cor. )

D. L'Église ne peut‑elle pas suppléer à une partie de la satisfaction que nous devons à Dieu pour nos péchés ?
R. Oui M., elle le peut par le moyen des indulgences.

D. Qu'est-ce que l'indulgence ?
R. L'indulgence est la remise des peines temporelles que nos péchés méritent.

D. Combien y a‑t‑il de sortes d'indulgences ?
R. De deux sortes: l'indulgence plénière et l'indulgence non plénière ou partielle.

*156

D. Qu'est‑ce que l'indulgence plénière ?
R. L'indulgence plénière est celle qui remet toutes les peines temporelles dues à nos péchés.

D. Qu'est‑ce que l'indulgence non plénière ou partielle ?
R. L'indulgence non plénière est celle qui ne remet qu'une partie des peines temporelles dues à nos péchés.

D. Pourquoi l'Eglise accorde-t‑elle des indulgences partielles de 40 jours , de 7 ans, etc.?
R. C'est en souvenir des pénitences du même nombre de jours ou d'années que l'on imposait autrefois pour certains péchés.

D. Que remettent ces indulgences partielles ?
R. Elles remettent la même quantité de peines temporelles que remettaient ces anciennes pénitences de 40 jours, de 7 ans, etc.

D. Quelle est la plus solennelle des indulgences ?
R. C'est le jubilé.

D. Qu'est‑ce que le Jubilé ?
R. Le jubilé est une indulgence extraordinaire que le Pape accorde à tous les fidèles, avec certains privilèges particuliers.

D. Par quel pouvoir l'Église accorde‑t‑elle des indulgences ?
R. Par le pouvoir qu'elle en a reçu de J.‑C., lorsqu'il a dit à ses Apôtres: Ce que vous délierez sur la terre sera délié dans le ciel. (Matt., 18, 18)

D. Qui a le pouvoir d'accorder des indulgences ?
R. Le pape dans toute l'Église, et les évêques dans leurs diocèses.

*157

D. Est‑ce l'intention de l'Église de nous décharger, par les indulgences, de l'obligation de satisfaire à Dieu ?
R. Non, M., l'intention de l'Église est de n'accorder les indulgences qu'à ceux qui s'appliquent à satisfaire de leur côté à la justice de Dieu.

D. Que faut‑il faire pour gagner les indulgences ?
R. Il faut accomplir ce qui est prescrit par celui qui les accorde, et être vraiment pénitent de tous ses péchés.

D. Tous les fidèles reçoivent‑ils également l'effet des indulgences ?
R. Non, M., chacun n'en reçoit l'effet qu'à proportion de ses dispositions.

D. Il peut donc arriver qu'une indulgence plénière ne soit gagnée qu'imparfaitement ?
R. Oui, M., lorsqu'on n'a pas toutes les dispositions qu'exigerait une si grande grâce.

D. Peut‑on gagner les indulgences pour les âmes du purgatoire ?
R. Oui, M., quand celui qui les accorde déclare qu'elles pourront leur être appliquées.

Fruit de cette leçon : Faisons le plus d'oeuvres satisfactoires qu'il nous est possible, et ajoutons‑y toutes les indulgences que nous pourrons gagner : voilà la pratique d'un vrai chrétien qui songe à la multitude de ses dettes et à la sévérité de la justice divine.

LEÇON IX.

De l'Eucharistie.

Manne donnée aux Israélites,  figure de l'Eucharistie. Exode 16 -Promesse de l'Eucharistie. Jean 6 – Institution de l'Eucharistie, Matth. 26; Marc, 14 ; Luc 22, 1 ; Corinth 11.

D. Qu'est‑ce que l'Eucharistie ?
R. L'Eucharistie est un sacrement qui con­
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 -tient réellement et en vérité le corps, le sang, l'âme et la divinité de N. S. J.‑C, sous les espèces ou apparences du pain et du vin.

D. Comment N. S. a‑t‑il institué le sacrement de l'Eucharistie ?
R. La veille de sa mort, il prit du pain, et l'ayant béni, il le distribua à ses Apôtres en leur disant : Prenez et mangez; ceci est mon corps. Prenant ensuite le calice, il le leur donna en disant : Buvez‑en tous; car ceci est mon sang.

D. Quel miracle J.‑C. fit‑il par ces paroles : Ceci est mon corps ; ceci est mon sang ?
R. Il changea par sa toute‑puissance, le pain et le vin en son corps et en son sang, comme il avait autrefois changé l'eau en vin.

D. N. S. avait‑il annoncé d'avance l'institution de cet auguste sacrement ?
R. Oui, M., il avait promis à ses disciples de leur donner sa chair à manger et son sang à boire.

D. J.‑C. n'a‑t‑il pas donné à ses Apôtres et, dans leur personne, aux évêques et aux prêtres le pouvoir de changer le pain et le vin en son corps et en son sang ?
R. Oui, M.; car N. S. ajouta : Faites cela en mémoire de moi; et saint Paul nous apprend que ce sacrement subsistera dans l'Église Jusqu'à ce que J.‑C. revienne, c'est‑à‑dire, jusqu'au jugement dernier. (1 Cor. , XI, 26.)

D. Pouvons‑nous comprendre comment se fait le changement du pain et du vin au corps et au sang de J. ‑ C. dans l'Eucharistie ?
R. Non, M.; mais nous ne comprenons pas davantage comment la nourriture que nous prenons se change en notre propre corps.

*159

D. A‑t‑on toujours cru que J.‑C. est réellement présent dans l'Eucharistie ?
R. Oui, M.; cette vérité est enseignée par les plus anciens docteurs de l'Eglise et elle a toujours été crue par les chrétiens, même par les anciens hérétiques et schismatiques.

§ 1

D. Comment appelle‑t‑on le changement qui se fait du pain et du vin au corps et au sang de notre Seigneur Jésus‑Christ ?
R. On l'appelle transsubstantiation, c'est‑à-dire, changement d'une substance en une autre substance.

D. Ne reste‑t‑il plus de pain et de vin dans l'Eucharistie ?
R. Non, M., il n'y a plus ni pain ni vin : il n'en reste que les espèces ou apparences.

D. Qu'entendez‑vous par les espèces ou apparences du pain et du vin ?
R. J'entends ce qui frappe nos sens, comme la couleur, la figure et le goût.

D. Quand se fait le changement du pain et du vin au corps et au sang de J.‑C. ?
R. Il se fait à la messe, au moment de la consécration, lorsque le prêtre prononce les paroles mêmes de J.‑C. en disant sur le pain: Ceci est mon corps, et sur le vin: Ceci est mon sang.

D. Quelle différence y a‑t‑il entre une hostie consacrée et un crucifix ?
R. C'est que N. S. est réellement et substantiellement dans une hostie consacrée, au lieu que le crucifix n'est que son image et sa figure.

*160

§ 2

D. Pourquoi notre Seigneur Jésus‑Christ a‑t‑il institué l'Eucharistie ?
R. 1°  Pour demeurer corporellement avec nous ; 2° pour continuer parmi nous le sacrifice qu'il a offert sur la croix; 3°pour être la nourriture de nos âmes.

D. J.‑C. quitte‑t‑il le ciel pour demeurer corporellement avec nous dans l'Eucharistie ?
R Non, M., J.‑C., par un miracle de sa toute‑puissance, est en même temps au ciel et dans l'Eucharistie.

D. Quels sont nos devoirs envers J.‑C. demeurant avec nous dans l'Eucharistie ?
R. C'est de l'y visiter avec amour et de l'y adorer.

D. N'y a‑t‑il pas des circonstances particulières où il convient surtout de lui rendre ce devoir ?
R, Oui, M., c'est lorsqu'il y a exposition ou bénédiction du Saint‑Sacrement.

D. Que faut‑il faire lorsque l'on rencontre un prêtre qui porte la sainte Eucharistie à un malade ?
R. Il faut s'agenouiller respectueusement. Il serait bon ensuite, si on le peut, d'accompagner le Saint‑Sacrement jusqu'à la maison du malade.

Fruit de cette leçon : Puisque notre Seigneur Jésus-Christ réside perpétuellement au milieu de nous, et qu'il a sa maison auprès de nos maisons, n'est-ce pas pour nous un devoir aussi doux que sacré que d'aller chaque jour, s'il est possible, le visiter dans son temple ?

*161

LEÇON X.

Du sacrifice de la Messe.

Sacrifices de Caïn et d'Abel, de Noé, d'Abraham, Gen. 3.‑Sacrifice de Melchisédech Gen. 14- Salomon dédie le Temple‑‑­Solennité des sacrifices de l'ancienne loi, 3. liv. des Rois, 8. 2 Paral.5, 6, 7.  Les Apôtres offrent le Sacrifice au Seigneur, Act.12

D. Notre Seigneur a‑t‑il seulement institué l'Eucharistie pour demeurer corporellement avec nous ?
R. Non, M., il l'a encore instituée pour être offerte en sacrifice jusqu'à la fin du monde.

D. Quels sacrifices offrait‑on à Dieu avant la venue de N. S. J.‑C. ?
R. Ces sacrifices consistaient principalement en animaux qu'on immolait c'est‑à‑dire, dont on versait le sang et qu'on brûlait ensuite sur un autel.

D. Comment appelait‑on les animaux ainsi offerts en sacrifice ?
R. On les appelait des victimes.

D. Que figuraient ces anciens sacrifices ?
R. Ils figuraient la mort sanglante de N. S. J.‑C. sur la croix.

D. La mort de J.‑C. sur la croix a‑t‑elle été un vrai sacrifice ?
R. Oui, M., J.‑C. s'est offert sur la croix comme une victime d'un mérite infini.

D. J.‑C. n'a‑t‑il pas établi un sacrifice pour continuer et représenter le sacrifice de la croix ?
R. Oui M., et c'est ce qu'on appelle le sacrifice de la messe.

D. Qu'est‑ce que la Messe ?
R. La messe est un sacrifice dans lequel J.C. s'offre pour nous à Dieu son Père, en qualité de victime, par le ministère des prêtres.

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D. Est‑ce le même sacrifice que celui de la croix ?
R. Oui, M., c'est le même sacrifice que celui de la croix, parce que c'est la même victime et le même sacrificateur: il n'y a de différence que dans la manière dont ce sacrifice est offert.

D. En quoi consiste cette différence ?
R. Elle consiste en ce que, sur la croix, J.‑C. s'est offert par lui‑même en répandant son sang; au lieu que, sur l'autel, il s'offre par le ministère des prêtres, sans répandre son sang.

D. Quelles sont les fins pour lesquelles on offre le sacrifice de la messe ?
R. C'est, 1° pour rendre à Dieu le culte d'adoration qui lui est dû ;
     2° Pour le remercier des bienfaits que nous en avons reçus ;
     3° Pour obtenir de lui la rémission de nos péchés ;
     4° Pour lui demander les grâces dont nous avons besoin.

D. À qui offre‑t‑on ce sacrifice ?
R. À Dieu seul.

D. N'offre‑t‑on point aussi le sacrifice de la messe à la sainte Vierge ou aux Saints ?
R. Non, M., le sacrifice ne peut être offert qu'à Dieu seul; mais on y fait mémoire des Saints, pour remercier Dieu des grâces qu'il leur a faites, et pour les prier d'intercéder pour nous.

D. Pourquoi n'offre‑t‑on le sacrifice de la messe qu'à Dieu seul ?
R. Parce que le sacrifice est un acte d'adoration qui n'est dû qu'au souverain maître de toutes choses.

*163

D. Pour qui offre‑t‑on le sacrifice de la messe ?
R. On l'offre pour les fidèles vivants et pour les âmes du purgatoire.

D. Quand faut‑il assister à la sainte messe ?
R. On est rigoureusement obligé d'y assister les dimanches et les fêtes d'obligation, et c'est une pratique très utile d'y assister tous les jours.

D. Comment doit‑on entendre la sainte messe ?
R. On doit l'entendre entière, avec modestie et avec dévotion.

D. Qu'est‑ce que d'entendre la messe avec modestie ?
R. C'est y garder un profond silence, et s'y tenir dans la posture la plus respectueuse.

D. Qu'est‑ce que d'entendre la messe avec dévotion ?
R. C'est regarder l'autel comme un nouveau calvaire sur lequel J.‑C. s'immole pour nous, et nous unir à lui pour adorer Dieu, son Père, le remercier, lui demander pardon et solliciter ses grâces.

Fruit de cette leçon : Le sacrifice de la messe est l'action la plus sainte et la plus auguste de la religion, parce que non seulement ce sacrifice s'offre à Dieu, mais que c'est un Dieu même qui s'y offre. Quel ne devrait donc pas être notre anéantissement pendant la célébration des redoutables mystères !

*164

LEÇON XI.

De la Communion.

Netteté intérieure et extérieure qu'il faut apporter à la sainte table .Parabole des convives et de l'habit nuptial. Matlh., 22; Luc, 14.Foi de la femme qui se croit guérie en touchant le bord de la robe de notre Seigneur. Matth. 9, Luc, 8.‑ Humilité et foi du Centenier quand N.S. veut entrer chez lui. Matth. 8‑Foi et prière constante de la femme chananéenne Matth., 15.

D. Comment notre Seigneur J.‑C. est‑il dans l'Eucharistie la nourriture de nos âmes ?
R. Par la communion.

D. Qu'est‑ce que communier ?
R. C'est recevoir J.‑C. dans l'Eucharistie.

D. Est‑il nécessaire, pour recevoir J.‑C., de communier sous l'espèce du pain et sous l'espèce du vin ?
R. Non, M., il suffit de communier sous l'une ou sous l'autre, parce que Jésus‑Christ est tout entier sous chacune d'elles.

D. Pourquoi Jésus‑Christ est‑il tout entier sous chaque espèce ?
R. Parce, que J. ‑C. étant vivant dans l'Eucharistie, son corps, son sang et son âme sont inséparables.

D. Les prêtres qui communient sous les deux espèces, ne reçoivent donc pas plus que les fidèles qui ne communient que sous l'espèce du pain ?
R. Non, M., les uns et les autres reçoivent également notre Seigneur Jésus‑Christ.

D. Est‑il nécessaire pour communier de recevoir une hostie entière ?
R. Non, M., il suffit d'en recevoir la moindre partie, parce que J.‑C. est présent sous chaque partie de l'hostie.

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D. Le prêtre qui rompt l'hostie, ne rompt donc pas le corps de Jésus‑Christ ?
R. Non, M., il sépare seulement les espèces du pain, et  J. ‑C. demeure tout entier sous chacune de ces parties.

D. En recevant J.‑C. dans l'Eucharistie, reçoit‑on aussi le Père et le Saint‑Esprit ?
R. Oui, M., parce que les trois personnes divines sont inséparablement unies.

§1

Des effets de la communion.

D. Combien y a‑t‑il d'effets de la communion ?
R. Il y en a quatre principaux.

D. Quel est le premier effet de la communion ?
R. C'est de nous unir à Jésus‑Christ de la manière la plus étroite et la plus intime.

D. Quel est le second effet de la communion ?
R. C'est d'augmenter en nous la vie spirituelle de la grâce.

D. Quel est le troisième effet de la communion ?
R. C'est d'affaiblir la violence de nos passions.

D. Quel est le quatrième effet de la communion ?
R. C'est de nous donner un gage de la vie éternelle et de la résurrection glorieuse.

§ II.      

De la communion sacrilège.

D. La sainte Eucharistie produit‑elle ces effets dans tous ceux qui communient ?
R. Elle ne les produit pas dans ceux qui communient indignement.

D. Qui sont ceux qui communient indignement ?
R. Ce sont ceux qui communient avec la conscience chargée de quelque péché mortel.

*166

 D. Quel crime commettent ceux qui communient en péché mortel ?
R. Ils commettent un horrible sacrilège, et sont de nouveaux Judas.

D. Ceux qui communient indignement reçoivent‑ils J.‑C. ?
R. Oui, M., ils reçoivent J.‑C.; mais au lieu de recevoir ses grâces, ils mangent et boivent leur propre condamnation.

D. Que doivent faire avant la communion ceux qui se sentent coupables de quelque pêché mortel ?
R. Ils doivent purifier leur conscience par une bonne confession.

§ 3

Dispositions à la sainte communion.

D. Que faut‑il faire pour retirer de la communion toutes les grâces que J.‑C. y a attachées ?
R. Il faut communier dignement, c'est‑à‑dire, avec de bonnes et saintes dispositions.

D. Quelles sont les dispositions avec lesquelles on doit communier ?
R. Il y en a quatre principales : deux qui regardent l'âme, et deux qui regardent le corps.

D. Quelle est la première disposition de l'âme ?
R. C'est d'être en état de grâce, c'est‑à‑dire, sans péché mortel.

D. Cette première disposition de l'âme est-elle absolument nécessaire ?
R. Oui, M., puisque sans elle on ferait une communion sacrilège.

D. Quelle est la seconde disposition de l'âme ?
R. C'est de s'approcher de la sainte communion avec une foi vive, une espérance ferme, une
*167
charité, ardente, et avec de profonds sentiments d'humilité, d'adoration et de reconnaissance.

D. Cette seconde disposition de l'âme est‑elle bien importante ?
R. Oui. M., parce que, plus elle est parfaite, plus nous retirons de fruit de la communion.

D. Quelle est la première disposition du corps ?
R. C'est d'être à jeun, c'est‑à‑dire, de n'avoir ni bu ni mangé depuis minuit.

D. Cette première disposition du corps est‑elle rigoureusement prescrite ?
R. Oui, M., l'Eglise l'a prescrite sous peine de péché mortel.

D. Ne peut‑on pas quelquefois communier sans être à jeun ?
R. On le peut lorsqu'on est dangereusement malade ; ce qui s'appelle communier en viatique.

D. Quelle est la seconde disposition du corps ?
R. C'est d'avoir l'extérieur le plus recueilli, le plus modeste et le plus respectueux qu'il est possible.

§ 4

Manière de communier.

D. Faut‑il entendre la messe avant de communier ?
R. Oui, M., c'est l'esprit de l'Église, et il ne faut pas s'en dispenser sans raison.

D. Dans quelle posture faut‑il se présenter à la sainte table ?
R. Il faut être à genoux, si on le peut.

D. Comment faut‑il être vêtu ?
R. Il faut être vêtu proprement et modestement.

*168

D. Comment faut‑il tenir la tête ?
R. Il faut tenir la tête droite, sans la remuer, de peur de faire tomber la sainte hostie.

D. Comment faut‑il tenir les yeux ?
R. il faut les tenir modestement baissés, ou les arrêter sur la sainte hostie.

D. Comment faut‑il tenir la nappe de la communion ?
R. De manière que si l'hostie échappait des mains du prêtre, elle ne tombât pas à terre, mais sur la nappe.

D. Quand le prêtre présente la sainte hostie, comment faut‑il la recevoir ?
R. Il faut ouvrir la bouche médiocrement, et avoir la langue un peu avancée sur la lèvre de dessous.

D. Quand on a reçu la sainte hostie, que faut‑il faire ?
R. Il faut l'avaler aussitôt qu'on le peut ; autrement on s'exposerait à ne pas communier.

D. Que faut‑il faire quand la sainte hostie s'attache au palais ?
R. Il faut tâcher de la détacher avec la langue, sans y porter les doigts.

D. Que faut‑il faire après la communion ?
R. Il faut faire son action de grâces avant de sortir de l'Eglise.

D. En quoi consiste cette action de grâces ?
R. Elle consiste à adorer J.‑C. présent en nous, à le remercier, à nous offrir à lui, à lui demander les grâces qui nous sont nécessaires.

D. Comment faut‑il passer le reste du jour ?
R. Dans le recueillement et dans la piété.

*169

§ V.

De l'obligation de communier.

D. Y a t‑ il obligation de communier ?
R. Oui, M., car J.‑C. a dit: Si vous ne mangez la chair du Fils de l'Homme, vous n'aurez pas la vie en vous.

D. Dans quel temps est‑on rigoureusement obligé de communier ?
R. À Pâques et lorsqu'on est en danger de mort.

D. Est‑il bon de communier souvent ?
R. Oui, M., l'Église souhaiterait que ses enfants vécussent assez saintement pour pouvoir communier tous les jours, comme le faisaient les premiers chrétiens.

§ VI.

De la Communion spirituelle,

D. Ne participe‑t‑on aux effets de la sainte Eucharistie que par la communion sacramentelle ?
R. On y participe encore dans une certaine mesure par la communion spirituelle.

D. Qu'est‑ce que communier spirituellement ?
R. C'est s'unir à J.‑C. par un désir ardent de le recevoir dans l'Eucharistie

D. Quand convient‑il de communier spirituellement ?
R. Il convient particulièrement de le faire lorsqu'on assiste au saint sacrifice de la messe, sans avoir le bonheur d'y communier sacramentellement.

Fruit de cette leçon : Ce n'est pas assez pour l'amour de notre Seigneur Jésus‑Christ d'être dans l'Eucharistie l'habitant de notre cité ou de notre hameau, il veut être l'habitant de notre coeur par la communion. Quel empressement ne devons‑nous pas avoir pour nous procurer une visite si honorable et si riche en fruits de salut !

LEÇON XII.

De l'Extrême-onction.

Maladie  et guérison d'Ézéchias, Isaïe, 38. ‑ Usage du sacrement de l'Extrême-Onction insinué dans St Marc, 6;‑ Manifestement établi et recommandé aux Fidèles par l'apôtre saint Jacques dans son Epître catholique. Chap. 6.

D. Qu'est‑ce que l'Extrême-onction ?
R. L'extrême‑onction est un sacrement institué  pour le soulagement spirituel et corporel des malades.

D. Comment l'extrême‑onction procure‑t‑elle le soulagement spirituel des malades ?
R. 1° En achevant de les purifier de leurs péchés ;
2° En les fortifiant contre les tentations du démon et contre les horreurs de la mort.

D. Comment l'extrême‑onction procure‑t‑elle le soulagement corporel des malades ?
R. En leur rendant la santé, si cela est utile à leur salut.

D. De quelle manière le prêtre donne‑t‑il l'extrême ‑onction ?
R. Il fait sur le malade différentes onctions qu'il accompagne de prières.

D. Qu'est‑ce que le prêtre demande à Dieu par les prières qui accompagnent les onctions ?
R. Qu'il pardonne par sa miséricorde les péchés que le malade a commis par ses yeux, par ses oreilles, par sa bouche, etc.

D. Quelles dispositions faut‑il apporter au  sacrement de l'extrême‑onction ?
R. Il faut se confesser, si on le peut, si on ne le peut pas, il faut s'exciter à la contrition et désirer l'absolution.

*171

D. Que doit faire le malade pendant qu'on lui administre l'extrême‑onction ?
R. Il doit demander pardon de ses péchés, et mettre toute sa confiance dans la miséricorde de Dieu.

D. Que doivent faire les fidèles qui sont présents lorsqu'on administre l'extrême‑onction ?
R. Ils doivent prier pour le malade, prendre la résolution de bien vivre, afin de mourir saintement.

D. Que doit faire le malade qui a reçu l'extrême‑onction ?
R. Il doit se résigner entièrement à la volonté de Dieu, et lui faire humblement le sacrifice de sa vie.

D. Faut‑il attendre qu'on soit à l'extrémité pour recevoir ce sacrement ?
R. Non, M., il suffit d'être dangereusement malade, et on le reçoit avec plus de fruit lorsqu'on a encore une entière connaissance.

D. Est‑on obligé d'avertir les malades de mettre ordre à leur conscience ?
R. Oui, M.; parce que, faute de cet avertissement, les malades seraient exposés à se perdre pour l'éternité.

D. Que faut‑il faire, si l'on ne peut soi‑même avertir les malades ?
R. Il faut au moins prévenir de leur état le pasteur de leur paroisse.

Fruit de cette leçon : Bien loin d'imiter les chrétiens faibles et sans foi qui, dans leurs maladies, repoussent ce sacrement comme une annonce de mort, Il faut désirer de le
*172
recevoir alors comme, un secours souverainement puissant contre tous les dangers qui nous attendent à notre dernière heure.

LEÇON XIII.

De l'Ordre.

Sacerdoce  d'Aaron, Exod , 28‑‑Le roi Osias est frappé de lèpre  pour avoir entrepris sur l'office sacerdotal. 2 Paral., 26 ‑ J.‑C‑ donne aux Apôtres le pouvoir de consacrer son corps et son sang, et de remettre les péchés. Matth., 16 et 17; Jean, 20. ‑ Election des sept Diacres. Act., 6.

D. Qu'est‑ce que l'Ordre ?
R. L'ordre est un sacrement qui donne le pouvoir de faire les fonctions ecclésiastiques, et la grâce de les exercer saintement.

D. Qu'entendez‑vous par les fonctions ecclésiastiques ?
R. J'entends principalement ce qui concerne l'offrande du saint sacrifice, l'administration des sacrements et la prédication de la parole de Dieu.

D. D'où vient le pouvoir de remplir les fonctions ecclésiastiques ?
R. Il vient de J.‑C. qui le donna à ses Apôtres avec la puissance de le communiquer aux autres.

D. Comment ce pouvoir est‑il venu des Apôtres jusqu'à nous ?
R. Par une succession qui n'a point été interrompue, et qui continuera dans l'Église jusqu'à la fin des siècles.

D. En combien de classes se partagent ceux qui participent aux fonctions ecclésiastiques ?
R. En trois classes : 1° les évêques – 2° les prêtres; 3° les ministres inférieurs, qui sont les diacres, sous‑diacres et minorés.

*173

D. Qui peut administrer le sacrement de l'ordre ?
R. Les évêques seuls.

D. Quand Dieu appelle à l'état ecclésiastique comment doit‑on regarder cette vocation ?
R. Comme une grande gloire, à cause des pouvoirs sublimes que Dieu donne à ses prêtres, et comme un grand bonheur, à cause des grâces particulières qu'il leur accorde.

D. Quels sont les devoirs des fidèles envers les prêtres ?
R. Ils doivent les respecter comme les ministres de J.‑C., et prier pour eux.

D. Quels sont les devoirs des fidèles envers les évêques ?
R. Ils doivent les honorer comme les premiers pasteurs de l'Église, prier pour eux, e­t obéir à leurs ordonnances.

Fruit de cette leçon : 1° Demandons souvent à Dieu, et surtout à l'époque des Quatre‑Temps, où se font les ordinations, qu'il donne à son Église de saints ministres, puisque le salut des peuples dépend presque toujours des prêtres et surtout des pasteurs; 2° soyons pleins de respect pour tous ceux que Dieu a honorés du sacerdoce.

LEÇON XIV.

Du Mariage.

Lien du Mariage perpétuel et indissoluble. Gen, , 2; Matth 19; Marc, 10.­Modèle de préparation au mariage, Isaac et Rebecca. Gen 24, ‑Tobie le fils et Sara. Tobie, 6 et suiv.‑ Noces de Cana honorées de la présence et du premier miracle de J.‑C ‑ Jean, 2.

D. Qu'est‑ce que le Mariage ?
R. Le mariage est un sacrement qui sanctifie l'union légitime de l'homme et de la femme.

D. Que nous représente l'union légitime de l'homme et de la femme dans le sacrement de mariage ?
*174
R. Elle nous représente l'union de Jésus-Christ avec son Église.

D. Qui a institué le mariage ?
R. Dieu même, au commencement du monde, et J.‑C. l'a élevé à la dignité de sacrement.

D. L'union des personnes mariées peut‑elle être rompue ?
R. Elle ne peut l'être que par la mort de l'un des deux époux.

D. Le divorce n'est donc pas permis ?
R. Non, M., l'homme ne peut séparer ce que Dieu a uni. (Matth., 19, 6.)

D. Les chrétiens qui ne sont unis que devant l'officier civil, sont‑ils véritablement mariés ?
R. Non, M., leur union n'est pas un vrai mariage, et ils vivent dans un état très criminel.

§

Dispositions au Sacrement de mariage et devoirs des personnes mariées.

D. Que faut‑il faire avant de s'engager dans le mariage ?
R. Il faut consulter Dieu par la prière, et prendre conseil de personnes sages et chrétiennes.

D. Que doit‑on surtout considérer dans la personne à laquelle on veut s'unir par le mariage ?
R. La vertu et la pratique de la religion.

D. Quelles sont les dispositions nécessaires pour bien recevoir ce sacrement ?
R. Il faut être en état de grâce, et avoir l'intention de servir Dieu dans l'état du mariage.

D. Quel péché commettent ceux qui reçoivent le sacrement de mariage sans être en état de grâce ?
R. Ils commettent un sacrilège,

*176

D. Pourquoi y a‑t‑il de nos jours tant de mariages malheureux ?
R. Parce qu'on se prépare mal à ce grand sa­crement, et qu'on ne remplit pas les devoirs de ce saint état.

D. Quels sont les devoirs des personnes mariées ?
R. Elles doivent, 1° s'aimer, s'assister dans leurs besoins, supporter réciproquement leurs défauts ;
       2° Se garder une fidélité inviolable ;
       3° Se comporter ensemble saintement et selon la loi de Dieu ;
       4° Élever leurs enfants dans la pratique de tous les devoirs de la religion.

§2

Des empêchements de mariage.

D. Pourquoi publie‑t‑on les bans avant le mariage ?
R. Afin de découvrir les empêchements qui pourraient s'opposer à la célébration du mariage.

D. Qu'entendez‑vous par empêchements de mariage ?
R. J'entends ce qui rendrait un mariage nul ou du moins coupable.

D. Donnez‑moi l'exemple d'un empêchement qui rendrait le mariage nul.
R. La parenté, par exemple, jusqu'au quatrième degré.

D. Donnez‑moi l'exemple d'un empêchement qui, sans rendre le mariage nul, le rendrait coupable.
R. Par exemple, le voeu de ne pas se marier.

*176

D. Ceux qui connaissent quelque empêchement à un mariage, sont‑ils obligés d'en avertir ?
R. Oui, M., ils sont obligés d'en avertir le curé qui a publié les bans.

Fruit de cette leçon : Le mariage étant indissoluble et imposant les devoirs les plus difficiles, celui qui s'engage fait une démarche de laquelle dépend son bonheur dans cette vie et dans l'autre; avec quelle réflexion ne doit‑il donc pas faire une action si sérieuse, et surtout par quelle piété ne doit‑il pas se disposer aux grâces si nécessaires que J.C. a attachées à ce grand sacrement.

LEÇON XV.

De la Prière.

Prière de Moïse pendant le combat des Israélites avec les Amalécites

Exode, 17.‑Ferveur d'Anne mère de Samuel, en priant Dieu dans le temple. 1, des Rois.‑ Prière des trois enfants dans la fournaise ;de  Daniel dans la  fosse aux lions Dan. 3 et 6 -  Prièrte de J‑C. dans le Jardin des Olives et à la croix. Matth‑ 26; Luc 22 et 23.‑ Effet de la Prière persévérante : St Pierre délivré de sa prison par un ange Act.12.

D. Qu'est‑ce que la Prière ?
R. La prière est une élévation de notre âme vers Dieu, pour lui rendre nos devoirs et lui demander nos besoins.

D. Quels sont les devoirs que nous devons rendre à Dieu dans la prière ?
R. Les principaux sont l'adoration, la louange, l'amour, l'action de grâces.

D. Est‑il nécessaire de prier ?
R. Oui, M.; c'est un de nos plus indispensables devoirs.

D. Pourquoi est‑ce un devoir si indispensable ?
R. À cause du besoin continuel que nous avons du secours de Dieu.

D. J.‑C. ne nous a‑t‑il pas fait un précepte rigoureux de la prière ?
*177
R. Oui, M.; il n'est rien qu'il ait plus souvent recommandé dans l'Évangile.

D. Ne nous en a‑t‑il pas aussi donné l'exemple ?
R. Oui, M., l'Evangile nous apprend que J.‑C. passait même des nuits entières à prier.

D. Combien y a‑t‑il d'espèces de prières ?
R. Il y en a de deux espèces : la prière vocale et la prière mentale.

D. Qu'entendez‑vous par la prière vocale ?
R. J'entends celle qui se fait en employant des paroles.

D. Qu'entendez‑vous par la prière mentale ?
R. J'entends celle qui ne se fait qu'en esprit, et qu'on appelle aussi méditation.

§ 1.

Quand et pour qui on doit prier.

D. Quand devons‑nous prier ?
R. Nous devrions prier sans cesse, selon la parole de J.‑C.

D. Qu'entendez‑vous par prier sans cesse ?
R. J'entends penser habituellement à Dieu pour appeler sa grâce en nous, et agir pour son amour.

D. Comment peut‑on se former à cette prière habituelle ?
R. En priant au moins le matin et le soir, avant et après les repas; et en élevant de temps en temps son coeur à Dieu.

D. N'y a‑t‑il pas d'autres occasions où l'on est particulièrement obligé de prier ?
R. Oui, M.; par exemple, dans les tentations, dans les maladies, à l'article de la mort et toutes les fois que nous avons besoin d'une assistance particulière de Dieu.

*178

D. Pour qui devons‑nous prier ?
R. D'abord pour nous, ensuite pour nos parents, nos bienfaiteurs, nos amis, nos ennemis même, pour le bien de l'Église et de l'État.

D. Ne devons‑nous pas aussi prier pour les âmes des défunts ?
R. Oui, M.; nous devons prier pour elles, afin qu'elles soient délivrées des peines du Purgatoire.

§2

De l'efficacité et des qualités de la prière.

D. Est‑on assuré d'obtenir ce que l'on demande ?
R. Oui, M., quand on demande ce qu'il faut et comme il faut.

D. Qui nous a donné cette assurance ?
R. J.‑C. lui‑même, qui a dit. Demandez et vous recevrez; cherchez et vous trouverez; frappez et l'on vous ouvrira.

D. Que faut‑il demander dans nos prières ?
R. Les choses qui ont rapport à la gloire de Dieu, à notre salut et à celui du prochain.

D. Peut‑on demander les biens temporels, comme la vie et la santé ?
R. Oui, M., pourvu qu'on les demande pour une bonne fin, et avec soumission à la volonté de Dieu

D. Comment faut‑il prier ?
R. Il faut prier avec attention, avec humilité, avec confiance, avec persévérance.

D. Qu'est‑ce que prier avec attention ?
R. C'est penser à ce qu'on dit, et prier de coeur en même temps qu'on prie de bouche.

D. Qu'est‑ce que prier avec humilité ?
R. C'est reconnaître que nous ne pouvons rien que par le secours de Dieu.

*179

D. Qu'est‑ce que prier avec confiance ?
R. C'est avoir la ferme assurance que Dieu nous écoutera selon sa promesse.

D. Qu'est‑ce que prier avec persévérance ?
R. C'est ne pas se lasser de prier jusqu'à ce qu'on ait obtenu l'effet de sa demande.

D. Au nom de qui devons‑nous prier ?
R. Au nom de N. S. J.‑C., parce que nous ne pouvons rien obtenir que par ses mérites.

Fruit de cette leçon : La prière n'est pas moins nécessaire à la vie de l'âme que la respiration à celle du corps ; celui qui ne prie pas, est mort devant Dieu; mais n'oublions pas qu'il n'y a de prière que celle qui vient du coeur.

LEÇON XVI.

De l'oraison dominicale.

Les Disciples autour de J.‑C. lui demandent qu'il leur apprenne à prier, et J.‑C. le leur apprend. Matth. 6, Luc, 14.

D. Quelle est la plus belle prière qu'on puisse faire à Dieu ?
R. C'est le Pater, qu'on appelle l'Oraison dominicale, c'est‑à‑dire, la prière du Seigneur.

D. Récitez en latin l'Oraison dominicale.
R. Pater noster, etc. (Voir p. 4.)

D. Récitez en français l'oraison dominicale.
R. Notre Père, etc. (Voir p. 4.)

D. Pourquoi appelez‑vous le Pater l'Oraison dominicale ou la prière du Seigneur ?
R. Parce que c'est notre Seigneur Jésus‑Christ qui nous l'a enseignée lui‑même.

D. Pourquoi notre Seigneur nous a‑t‑il enseigné cette prière ?
R. Pour nous apprendre ce que nous devons demander à Dieu.

*180                                                                                                    

D. Pourquoi appelons‑nous Dieu notre Père ?
R. Parce qu'il nous a donné la vie, qu'il nous la conserve, et que, par sa grâce, nous sommes ses enfants et les héritiers de son royaume.

D. Pourquoi disons‑nous: Notre Père, et non pas : Mon Père ?
R. Pour nous apprendre que nous sommes tous frères, et que nous devons prier les uns pour les autres.

D. Pourquoi ajoutons‑nous ces paroles : Qui êtes dans les cieux, puisque Dieu est partout
R. Parce que le ciel est le lieu où la gloire de Dieu parait avec le plus d'éclat, et que c'est au ciel que nous devons aspirer.

§ 1

Des trois premières demandes du Pater qui ont rapport à Dieu.

D. Combien y a‑t‑il de demandes dans le Pater ?
R. Il y en a sept.

D. Que demandons‑nous par la première : Que votre nom soit sanctifié ?
R. Nous demandons que Dieu soit connu, aimé, servi et glorifié par tous les hommes, et par nous en particulier.

D. Que demandons‑nous par ces paroles : Que votre règne arrive ?
R. Nous prions Dieu qu'il règne maintenant dans nos coeurs par sa grâce, et qu'il nous fasse régner un jour avec lui dans sa gloire.

D. Que demandons‑nous par ces paroles : Que votre volonté soit faite en la terre comme au ciel ?
R. Nous demandons la grâce de faire la volonté de Dieu sur la terre avec amour et fidélité, comme les Saints et les Anges la font dans le ciel.

*181

D. Qu'est‑ce que faire la volonté de Dieu ?
R. C'est obéir à sa loi, et se soumettre à l'ordre de sa Providence.

D. En quoi faisons‑nous voir particulièrement notre soumission à l'ordre de la Providence ?
R. C'est en souffrant patiemment les afflictions et les adversités que Dieu nous envoie.

Il.

Des quatre dernières demandes du Pater qui ont  rapport à nous‑mêmes.

D. Que demandons‑nous à Dieu par ces paroles : Donnez‑nous aujourd'hui notre pain de chaque jour ?
R. Nous lui demandons ce qui nous est nécessaire chaque jour pour la vie de l'âme et pour celle du corps.

D. Que demandons‑nous à Dieu par ces paroles : Pardonnez‑nous nos offenses comme nous pardonnons à ceux qui nous ont offensés ?
R. Nous le prions de nous accorder le pardon de nos péchés comme nous pardonnons nous-mêmes à notre prochain.

D. Ceux qui ne veulent point pardonner, doivent‑ils espérer que Dieu leur pardonnera ?
R. Non, M., Dieu ne leur pardonnera point, et ils se condamnent eux‑mêmes en faisant cette prière.

D. Que demandons‑nous par ces paroles : Ne nous induisez point en tentation ?
R. Nous demandons à Dieu de nous préserver des tentations, ou de nous donner la grâce de les surmonter.

*182

D. Qu'est‑ce que la tentation ?
R. La tentation est un mouvement qui nous porte au mal.

D. Que demandons‑nous à Dieu par ces paroles : Délivrez‑nous du mal ?
R. Nous demandons à Dieu de nous délivrer de toutes sortes de maux, en ce monde et en l'autre.

D. Quels sont les maux dont nous prions surtout Dieu de nous délivrer ?
R. C'est le péché et tout ce qui est contraire à notre salut.

Fruit de cette leçon : Si c'est pour nous un grand honneur que de pouvoir appeler Dieu du nom de Père, gardons‑nous bien de tout ce qui pourrait déshonorer notre dignité ; 2° entrons, à chaque demande de l'Oraison dominicale, dans les sentiments qu'elle exprime, en nous unissant au divin Maître qui nous l'a enseignée.

LEÇON XVII.

De la Salutation angélique et de la dévotion à la très sainte Vierge.

L'ange Gabriel annonce à la très sainte Vierge qu'elle concevra le Fils de Dieu.‑ La très sainte Vierge visite sainte Elisabeth. ‑Pa­roles de l'Ange et de sainte Élisabeth à la très sainte Vierge. Luc, 4.

D. Devons‑nous avoir une dévotion particulière envers la très sainte Vierge ?
R. Oui, M.; la dévotion à la très sainte Vierge est le devoir de tous les vrais chrétiens.                                                                                    

D. En quoi consiste la vraie dévotion envers la très sainte Vierge ?
R. Elle consiste à l'honorer, à l'invoquer et à imiter ses vertus.

D. Pourquoi devons‑nous honorer particulièrement la très sainte Vierge ?
R. Parce qu'elle est la mère de Dieu, la reine des Anges et des hommes et la plus sainte, de toutes les créatures.

D. Devons‑nous espérer de grandes grâces en invoquant la très sainte Vierge ?
R. Oui, M., puisque Dieu l'a choisie pour nous donner par elle  J .‑C. l'auteur de la grâce.

D. Quelles sont les vertus de la très sainte Vierge que nous devons surtout imiter ?
R. Son humilité ; son application à plaire à Dieu en toutes choses et son admirable pureté

D. Quelle est la plus belle prière qu'on puisse faire à la très sainte Vierge ?
R. C'est la Salutation angélique.

D. Qu'est‑ce que la Salutation angélique ?
R. C'est une prière composée des paroles de Gabriel, de sainte Elisabeth et de l'Eglise.

D. Récitez en latin la Salutation angélique.
R. Ave, Maria, etc. (Voir p.4.)

D. Récitez en français la Salutation angélique.
R. Je vous salue, Marie, etc. (Voir p. 4.)

D. Quelles sont les paroles de l'Ange ?
R. Ce sont les paroles qu'il dit à la très sainte Vierge, en lui annonçant le mystère de l'Incar­nation. Je vous salue, Marie,  pleine de grâce le Seigneur est avec vous.

D. Quelles sont les paroles de sainte Elisabeth ?
R. Ce sont les paroles qu'elle dit à la très sainte Vierge, lorsqu'elle fut honorée de sa visite : Vous êtes bénie entre toutes les femmes, et le fruit de vos entrailles est béni.

D. Quelles sont les paroles de l'Église ?
R. Ce sont les paroles que l'Eglise a jointes à celles de l'Ange et de sainte Elisabeth: Sainte Marie, Mère de Dieu, priez pour nous, pauvres pécheurs, maintenant et à l'heure de notre mort.

Ainsi soit‑il.

Fruit de cette leçon : Une tendre et filiale dévotion envers la très sainte Vierge, c'est l'assurance infaillible de notre salut.

LEÇON SUPPLÉMENTAIRE.

De la sanctification des actions de la journée.

Soit que vous mangiez, soit que vous buviez, soit que vous fassiez quelque autre chose, faites‑le pour la gloire de Dieu. 1 Cor. 10, 31, ‑ 1 Cor. 16, 14.‑ 2 à Timoth. 3, 5. ‑ 2. Epître de S. Pierre, 1, 10 - 2 Epitre  de S. Pierre, 3‑14.

D. Quel est le moyen d'avancer et de persévérer dans la piété?
R. C'est de sanctifier ses actions, même les plus communes, et de les rendre méritoires pour le ciel.

D. Toutes nos actions, même le sommeil, les repas, etc., peuvent‑elles être méritoires pour le ciel?
R. Oui, M., quand nous sommes en état de grâce, et que nous les faisons pour la gloire de Dieu.

D. Quelles sont les actions de la journée que nous devons avoir un soin particulier de sanctifier?
R. Ce sont le lever, le travail, les repas, les récréations et le sommeil.

D. Que faut‑il faire pour sanctifier son lever?
R. Offrir sa première pensée à Dieu, en faisant le signe de la croix; se lever promptement; s'habiller modestement et faire sa prière à genoux, dès qu'on est habillé.

D. Que faut‑il faire pour sanctifier son travail?
R. L'offrir à Dieu avant de le commencer, souffrir pour son amour la peine qui y est attachée, et penser quelquefois à sa présence pendant le travail.

D. Que faut‑il faire pour sanctifier ses repas ?
R. Les offrir aussi à Dieu, ne les prendre qu'en vue de la nécessité, dire exactement le Benedicite et les Grâces; il serait bon même d'y  pratiquer quelque abstinence ou mortification.

D. Que faut‑il faire pour sanctifier ses récréations et ses conversations?
R. N'y point employer trop de temps, éviter les mauvaises compagnies, ne jouer à aucun jeu dangereux, se garder avec soin de toute parole contraire à la charité, à la vérité et à la décence.

D. Que faut‑il faire si l'on vient à éprouver quelque tentation?
R. Il faut avoir recours à Dieu par la prière, et résister courageusement.

D. Si, par malheur, on était tombé dans quelque faute grave, que faudrait‑il faire?
R. Il faudrait aussitôt en faire un acte de contrition, et prendre la résolution de s'en confesser au plus tôt.

D. Que faut‑il faire lorsqu'il arrive quelque peine dans la journée?
R. Il faut l'accepter avec résignation, et l'offrir à Dieu en esprit de pénitence.

D. Que faut‑il faire pour sanctifier son coucher et son sommeil ?
R. Faire sa prière et son examen de conscience, avant de se coucher ; se déshabiller modestement, et, quand on est couché, s'occuper de quelque sainte pensée.

Fruit de cette leçon: En pratiquant ce que cette leçon nous enseigne, nous prendrons la voie certaine de la plus éminente sainteté, parce que Dieu considère moins la grandeur de nos oeuvres que la manière dont nous les faisons.