Carmel
Sr Marie du Sacré Coeur à Mme Guérin – 18 novembre 1899

DE  
MARTIN Marie, Soeur Marie du Sacré-Coeur
À 
GUÉRIN Céline née FOURNET

18/11/1899

Sr Marie du Saré Coeur à Mme Guérin                              
                                                                          Samedi soir 18 oct. [i.e. nov.]. 99
 
Jésus !                                                      
                     Ma petite Tante chérie
   Chaque année avec un nouveau bonheur je vois revenir cette fête bénie, et chaque année aussi je me sens impuissante à traduire les sentiments de mon coeur. Il me semble qu'ils deviennent de plus en plus profonds, de plus en plus sentis. Il en doit être ainsi. Dans le coeur d'une Mère on découvre toujours de nouvelles merveilles de tendresse, de délicatesse, de fidélité, de dévouement qui la feraient aimer de plus en plus de ses enfants, si c'était possible. Une Mère n'est-elle pas la copie vivante du bon Dieu ? Eh bien dans le Coeur du bon Dieu nous découvrirons sans cesse pendant la longue éternité, de nouvelles merveilles d'amour ! A ce coeur qui nous aime encore plus que nous ne saurons jamais le faire, je confie tous mes voeux pour vous et pour ceux que vous aimez et que nous aimons avec vous. En tête mon petit oncle mille fois chéri. Ma Tante, que vous êtes donc aimée et sur la terre et au Ciel ! Car au Ciel vous avez aussi une famille qui va vous fêter bien mieux que nous encore.Votre petite Thérèse n'oubliera certainement pas son cadeau dans un coin du Paradis. Je la vois d'ici chargée de trésors invisibles qu'elle a été quêter au bon Dieu pour celle qui fut sa seconde mère. Quel malheur que nous ne puissions voir tant de belles choses qui nous sont réservées. Cela aiderait à porter les peines de la vie. Mais pas moyen ! Il faut marcher les yeux bandés jusqu'au Ciel.
En attendant les merveilles de l'autre vie, je me réjouis de la petite surprise que notre bonne Mère vous a ménagée aujourd'hui. C'est elle qui vous envoie le portrait de votre Benjamin et elle se réjouit avec nous du bonheur que vous aurez à l'avoir maintenant chaque jour sous les yeux. N'est-ce pas que vous êtes contente ?
A bientôt, ma petite Tante chérie, je demande à mon oncle de vous donner un baiser retentissant pour votre
                   Marie du Sacré Coeur
                         r.c.ind.  
En travers   Merci du beau festin arrivé ce soir... Que vous êtes bonne !

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