Carmel
Sr Marie du Sacré-Coeur à Sr Françoise-Thérèse - 20 janvier 1939

DE  
MARTIN Marie, Soeur Marie du Sacré-Coeur
À 
MARTIN Pauline, Mère Agnès de Jésus

20/01/1939

20 Janvier 39
P.C.
Bonne fête, ma petite Mère chérie, « céleste étoile » qui éclairez l'Eglise de Dieu, aujourd'hui petite étoile cachée sous les nuages, mais un jour elle jettera des rayons comme un soleil resplendissant et tous les élus se réjouiront à sa lumière. Qu'elle ne craigne pas aujourd'hui la perfidie des humains, ils ne peuvent rien contre elle, rien contre ceux qu'elle protège. Sans doute l'ennemi de tout bien, le démon, s'acharne pour détruire l'édifice merveilleux qu'elle élève à la gloire du bon Dieu. Dans cet édifice on entend déjà les cantiques d'action de grâces qui s'échappent de tous les coeurs pacifiés ! Elle n'a rien à craindre la céleste étoile des complots qui se forment dans l'abîme ténébreux ; il en sera toujours ainsi. Toujours les ruses du démon pour tout détruire, il passe à cela sa malheureuse éternité mais il a beau faire les amis du bon Dieu ont toujours la victoire.
Ma petite Mère chérie, que vous dira votre pauvre Marie en cette année où elle va commencer ses 80 ans ?.. C'est bien vieux et c'est bien jeune, ce n'est plus que 80 minutes, car une année peut bien compter seulement pour une minute comparée à une éternité. Que le Seigneur tout-puissant les transforme toutes en minutes d'amour et d'action de grâces pour tant de biens que j'ai reçus de Lui et pour tant de biens que j'attends encore dans le beau Ciel, car « l'oeil de l'homme n'a pas vu et son coeur ne peut comprendre ce que Dieu réserve à ceux qui l'aiment. »
A ceux qui l'aiment !.. Depuis quelques jours la pensée qu'il est si peu aimé me poursuit et je sens un désir ardent de l'aimer, je ne compte pas sur un sentiment d'amour, mais de volonté. J'appelle aimer accepter avec générosité la souffrance, la gêne, tout ce qu'Il a accepté pour nous. Naturellement je n'aime pas tout cela, mais c'est cela qu'il faut aimer , c'est cela qui s'appelle l'amour. Cette semaine je voyais deux ouvriers traverser la cour et je pensais : Connaissent-ils seulement le bon Dieu ?.. Oh ! que c'est triste d'être l'objet de son amour et de ne pas le connaître. Qu'il mette son amour dans tous les coeurs et dans le mien qui le connaît et ne l'aime pas comme je devrais l'aimer. Je compte sur lui pour réaliser ce qu'il attend de moi et pour mettre dans ma pauvre âme tout ce qu'Il désire.
Ma petite Mère chérie, je compte sur Lui pour vous combler aussi comme vous le méritez tant, vous si douce et si humble de coeur, vous qui lui donnez tous les jours tant de preuves de votre amour.
Votre Marie du Sacré Coeur
c.d.i.

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