Carmel
De soeur Marie-Dosithée Guérin à Mme Martin – le 9 Mars 1867

DE  
GUÉRIN Marie-Louise, Sr Marie-Dosithée
À 
GUÉRIN Zélie, Madame Louis Martin

09/03/1867

De soeur Marie-Dosithée Guérin à Mme Martin.
Source: autographe, fd 20 x 15,5.
 
V. + J.
                                                                                                   De notre Mère du Mans
                                                                                                    le 9 Mars 1867
 
Chère Soeur,
Je t'écris deux mots pour te prier de vouloir bien aller chez Mlle Pauline Lenormand chercher des fleurs (artificielles) qu'elle a la bonté de me faire tailler à l'emporte-pièce. et elle ne sait pas par qui me les envoyer; je sais que tu as souvent des occasions, cela me ferait bien plaisir de les avoir; tu pourrais aussi envoyer en même temps le petit livre que nous t'avons prêté si toutefois tu l'as lu.
Courage et confiance chère soeur, je t'engage à prier Ne‑De du Sacré-Coeur pour ta petite Pauline, si tu savais toutes les grâces qu'on obtient par son intercession et les nombreux miracles qu'elle opère : dis-lui que si c'est la volonté du bon Dieu qu'elle te conserve ta petite tu la lui donneras quand elle sera grande (si toutefois c'est sa vocation).
 
Texte de la prière à N.D. du Sacré-Coeur:
Souvenez-vous ô N-D. du Sacré Coeur, de la puissance sans bornes que vous avez sur le coeur de votre adorable fils ; pleine de confiance en vos mérites, je viens implorer votre protection, ô souveraine Maîtresse du coeur de Jésus, de ce coeur qui est la source intarissable de toutes les grâces et que vous pouvez ouvrir à votre gré pour en faire descendre sur les hommes tous les trésors d'amour et de miséricorde, de lumière et de salut qu'il renferme, accordez-moi, je vous en conjure, la faveur que je sollicite (de donner à ma soeur un apôtre du Coeur de Jésus, qui se dévoue tout au service de votre divin Fils et au vôtre, qu'il conserve toujours son innocence baptismale et qu'il ne meure qu'après avoir beaucoup travaillé pour N. S. et le salut des âmes ; je vous promets, ô Ne De du Sacré Coeur qu'il portera le nom de Marie).
Non je ne puis essuyer de refus, et puisque vous êtes notre mère, ô Ne De, du Sacré Coeur, accueillez favorablement ma prière et daignez l'exaucer.  Ainsi soit-il.
 
[1 v°] J'ai envie de faire des prières journalières à cette Ste Vierge et de promettre de lui faire deux petits bouquets (avec permission) pour qu'elle te donne un fils comme tu le désires tant, cette année (un second Joseph naîtra le 19 décembre 1867). Console-toi aussi de la perte de ton petit Joseph, j'entendais l'autre jour, lire quelque chose qui m'a bien frappée : C'était un homme qui avait un fils unique tendrement aimé cet enfant tomba malade aussitôt le Père a recours à un saint en qui il avait une grande dévotion et le conjure de vouloir bien conserver la vie à son enfant, cependant il mourut et ce pauvre homme en conçut une si grande douleur qu'il entra en défiance contre son saint de prédilection; le saint lui apparut et lui dit : de quoi vous plaignez-vous ? Vous m'avez demandé une longue vie pour votre fils et je n'ai su mieux faire ni lui en obtenir une plus longue que la vie éternelle.
Adieu chère soeur, nous sommes en carême (depuis le  6 mars) et je ne veux pas t'en mettre long seulement je désirais te donner encore quelque consolation. Embrasse tout le monde pour moi.
 
Ta Soeur affectionnée
Sr Marie Dosithée Guérin
De la Von Ste Marie
          D. S. B.
[l r° tv] Ne m'oublies (sic) pas près de Mlle Lenormand et offre-lui mes remerciements. 

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