De soeur Marie-Dosithée Guérin à Mme Martin. V. + J De notre Mère du Mans, le 16 Février 1868 Chère Soeur C'était bien mon intention de t'écrire avant le Carême (le 26 février) et de ne pas te laisser dans l'attente jusqu'à Pâques. J'ai reçu des nouvelles d'Isidore jeudi demie qui m'ont fait bien plaisir, je crois que le bon Dieu le bénira; je lui avais écrit lundi pour lui demander de nous envoyer pour 10 Fr de quinine à prix coûtant, pour es missionnaires, il l'a fait aussitôt, avec tant d'amabilité que j'en ai été charmée, il en a envoyé une grande quantité, en nous disant qu'il y mettait du sien, mais qu'il ne fallait pas que N. T. h. Sr l'assistante qui s'occupe beaucoup des missions se gêne pour lui demander tous les remèdes dont elle aurait besoin pour ses missions, qu'il les lui enverrait aussitôt et même à perte, qu'il la priait [ 1v°] seulement de prier pour sa femme ; et dès le lendemain matin elle faisait la Ste communion pour lui et sa femme et a recommandé au missionnaire pour qui étaient ces remèdes de prier pour lui. Il m'a aussi envoyé pour moi 3 petits flacons pour le mal de dents, parce que je lui avais dit que j'avais une forte fluxion, nous en avons gardé un et donné deux pour les missions, c'est vraiment précieux. Je te conseille de lui en demander pour toi qui as si souvent mal aux dents, la cessation de la douleur est presque instantanée. Ta nourrice a tort de croire que ton enfant mourra, moi, je ne le crois pas du tout, quoique je n'aie pas eu de révélation; les petits enfants ont toujours beaucoup de misères pendant les premiers temps et je me rappelle que mon frère n'a fait que crier pendant trois mois. Je trouve qu'il est trop tôt de mettre Marie à la Visitation, la pension est trop élevée pour une nombreuse famille comme la tienne, il faut au moins attendre qu'elle ait 12 ans, seulement je t'en prie, veille à ce qu'elle n'aille pas avec les bonnes et qu'elle soit toujours près de toi sans quoi cette ...
