Carmel
De Mme Martin à son frère Isidore Guérin CF 77 – 6 Janvier 1872.

DE  
GUÉRIN Zélie, Madame Louis Martin
À 
GUÉRIN Isidore

06/01/1872

 
Lettre de Mme Martin CF 77
 
A son frère Isidore Guérin
6 Janvier 1872.
J'ai été, vendredi, au Mans, chercher mes filles; la tante et les maîtresses en sont très contentes. Marie est une excel­lente élève; Pauline apprend tout ce qu'elle veut et s'applique beaucoup; elle est la plus avancée des enfants de son âge: elle n'a que onze ans et il y en a de quatorze ans qui sont au‑dessous d'elle. Un jour que Marie lui parlait pendant l'étude, elle lui dit: « Ne perdons pas notre temps, car c'est de l'argent à Papa et à Maman. » Elles nous font honneur toutes les deux.
J'ai vu, hier, Mme Tifenne (Léonie Gilbert, marraine de Léonie), qui a été très aimable. Elle m'a beaucoup parlé de vous et semble vous porter un très grand intérêt. Elle devait venir aujourd'hui me rendre visite et m'apporter les étrennes de Léonie, car elle sait combien cela me déplaît d'aller chez elle, à ce moment‑là, comme pour les chercher. Je ne lui ai donc pas conduit Léonie.
Ma soeur a un vif chagrin à cause de vous; ta femme est si éprouvée par sa santé, que cela nous désole tous.
Je t'avais parlé d'un reste de compte que mon père devait sur la maison qu'il a fait bâtir. Nous croyions que l'entrepreneur n'en voulait pas parce que nous le lui avions proposé bien des fois, sans obtenir de réponse. Mon père s'était refusé à le verser, disant que l'entrepreneur lui prenait trop cher, et il désirait faire faire auparavant une expertise.
Eh bien ! cet homme est venu nous réclamer cela, voilà quinze jours. Bien entendu, nous l'avons payé ainsi que les intérêts de cette somme qui n'avaient pas été acquittés depuis huit ans. Mon mari m'a dit: « Je tiens à ce qu'Isidore n'en paie point sa part, il a trop bien agi envers toi. » Je te raconte cela pour te montrer combien Louis est bon.

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