Lettre de Mme Martin CF 153 A son frère Isidore Guérin 22 février 1876. Je n'écris pas à ta femme aujourd'hui, parce que je ne suis pas contente d'elle, qui ne m'a pas envoyé, par M. Maudelonde, un petit mot de réponse à ma dernière lettre, aussi, je ne lui écrirai pas avant qu'elle ne l'ait fait; alors seulement je serai tout à fait défâchée. J'ai été bien surprise de l'arrivée de M Maudelonde; j'ai regretté de ne pas l'avoir su d'avance, cela m'aurait rendu grand service; une autre fois, prévenez‑moi, alors même que vous ne sauriez pas le jour exact. J'ai cependant été très heureuse de le recevoir, c'est un si bon monsieur; je l'aime bien ainsi que toute sa famille; puis il m'a donné de vos nouvelles. Il paraît que ta femme est souffrante depuis quelque temps, c'est sans doute la cause de son silence; aussi, je ne lui en veux pas, dans le fond, c'est pour rire ce que je disais ! M Maudelonde est allé au Mans, aujourd'hui. Il a emmené Marie, qui avait grand désir de voir sa tante et sa soeur, et elle a passé une bonne journée. On a fait demander Pauline au parloir, sans rien lui dire; quand elle a vu sa soeur, elle a été si saisie qu'elle a fondu en larmes. Sa tante s'est bien promis de ne jamais recommencer. Pauline est toujours charmante; ma soeur en est ravie; elle lui donne beaucoup de consolations. Dernièrement, elle a joué un rôle dans une pièce pour la fête de la Mère Supérieure; il paraît qu'elle s'en est acquitté parfaitement. La tante a beaucoup parlé de vous à Marie; elle lui a dit qu'elle priait tous les jours pour que vous réussissiez ou que vous trouviez à vendre la Droguerie; en attendant, il ne faut pas se décourager, mais avoir grande confiance en Dieu.