Carmel
De Mme Martin à son frère Isidore Guérin CF 11 – 12 janvier 1865.

DE  
GUÉRIN Zélie, Madame Louis Martin
À 
GUÉRIN Isidore

12/01/1865

 
Lettre de Mme Martin à son frère Isidore CF 11
12 janvier 1865.
Je t'ai écrit une lettre de cinq pages quinze jours avant le premier de l'an, sans doute que tu ne l'as pas reçue, car tu ne m'en parles pas; cela m'a un peu déconcertée.
Toute la famille se porte bien. Je croyais que mes petites filles allaient avoir la rougeole, mais ce n'était qu'un gros rhume. La petite Léonie marche seule enfin. La petite Hélène (née le 3 octobre 1864) pousse très bien, elle est belle comme un ange. Je suis allée la voir le premier jour de l'an, je t'assure que j'en suis très privée, j'y pense continuellement. Elle a une bonne nourrice, pleine de santé.
Marie, Pauline et Léonie ont eu de belles étrennes. Mlles X. les ont gâtées et sont toujours très aimables pour nous. Mlle Pauline R. a donné à sa filleule une jolie poupée. Cette petite Pauline est toujours très drôle. Elle se plaît à taquiner Marie. Elle lui montre tous les jours ton portrait, en disant: « Voilà mon parrain, il est beau mon parrain; regarde, Marie, il a des cheveux sur la tête, et le tien n'en a pas. » Elle dit cela parce que son grand‑père est chauve. (M. Guérin père était le parrain de Marie).
Je ne sais plus te dire autre chose car je suis trop distraite, j'entends causer tout le monde à la fois.
Louis me charge de te faire ses compliments; il vient de me gronder de ne pas t'avoir répondu plus tôt. Je t'aurais écrit, mais, vois‑tu, je n'étais pas contente. Tu ne m'as pas dit un mot de ma lettre, moi qui m'étais couchée si tard pour l'écrire et qui étais si fatiguée.
Je te souhaite une bonne année, une bonne santé et le Paradis le plus tard possible, car je crois que tu n'y entreras de bon coeur que lorsque tu ne pourras faire autrement...

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