Lettre de Mme Martin CF 148 A Mme Guérin 28 décembre 1875. Je vous envoie les étrennes aujourd'hui: à Jeanne, comme il est convenu, je donne une boîte de peinture et à Marie, un jeu de loto Histoire de France, puis des sabots de Noël avec des petits Jésus et d'autres objets de fantaisie. Elles trouveront cela au matin de Noël dans leurs souliers et en seront heureuses. J'en ai fait aussi une provision pour mes petites filles; c'est ce jour‑là qu'elles ont nos cadeaux, et au Jour de l'An, elles ont vos étrennes. Céline vous écrit une petite lettre, qu'elle a composée toute seule; ce n'est pas parfait, mais il n'y a que huit jours qu'elle écrit un peu. La petite Thérèse commence déjà à lire. Elle veut absolument que Marie lui fasse la classe comme à Céline et, depuis lundi, elle sait presque toutes ses lettres. Je crois qu'elle apprendra facilement. Elle parle souvent de son oncle et de sa tante de Lisieux. J'écrivais dernièrement à Pauline, elle est venue me demander si c'était à son oncle, puis elle m'a dit: « Pourquoi donc, Maman, que tu ne m'as pas emmenée chez lui pour voir mes petites cousines et la petite Céline Maudelonde ? » Je lui ai répondu qu'elle était encore trop petite, elle s'est mise à pleurer j'avais beau lui promettre que ce serait son tour la prochaine fois, elle disait que c'était trop long, il fallait que ce soit tout de suite !