Carmel
De Mme Martin à Mme Guérin CF 125 – 13 décembre 1874.

DE  
GUÉRIN Zélie, Madame Louis Martin
À 
GUÉRIN Céline née FOURNET

13/12/1874

 
Lettre de Mme Martin CF 125
 
A Mme Guérin
13 décembre 1874.
...Vous me demandez, ma chère soeur, ce que je veux pour les étrennes de mes enfants. Je vais vous le dire, à condi­tion que vous en fassiez autant à mon égard, pour les vôtres
Je désire pour Thérèse, une arche de Noé, cela l'amusera mieux que n'importe quoi et me rendra grand service. Elle ne se couche pas avant huit heures du soir, je ne sais à quoi l'occuper pendant la veillée et elle m'empêche de travailler. Elle est cependant bien raisonnable, et il ne lui faut pas grand-chose pour passer le temps.
Pour Céline, je voudrais un ménage en fer blanc; elle en a deux en porcelaine et ne peut jouer avec, parce que la petite lui casserait tout. Elles s'amuseront ensemble, sans danger, avec celui que vous enverrez.
Quant à Léonie, je ne puis rien vous demander en fait de jouets, elle ne s'amuse plus, elle travaille; vous lui don­nerez un chapelet pour sa première Communion, qu'elle
fera le jour de la Sainte‑Trinité. Elle sait parfaitement son catéchisme et répond aux questions mieux que je ne l'aurais cru; si elle ne se troublait pas, elle serait une des premières. Je l'ai conduite, mardi dernier, en pèlerinage à l'église de l'Immaculée‑Conception, à Séez, pour obtenir qu'elle fasse une bonne première Communion.
Pour Marie et Pauline, je me fâcherais si vous leur envoyiez quelque chose; il n'y a rien à leur donner, absolument rien, elles ont de tout, je vous en supplie, ne pensez plus qu'aux deux petites; pour celles‑ci, cela me fait un grand plaisir, les enfants de cet âge sont si heureux ce jour‑là.
I1 faut que je termine, car il est très tard; j'avais beaucoup de lettres à écrire, d'abord aux enfants du Mans, puis à d'autres personnes, et je voudrais bien me coucher avant minuit, aujourd'hui dimanche; j'aurai le temps de veiller toute la semaine, où je suis si pressée. Je donne pourtant mon assemblage à exécuter au dehors (le Point d'Alençon est fait par morceaux séparés, ce qui nécessite ce dernier travail d'assemblage), autant que je le puis, mais si vous saviez le mal que j'ai pour le faire faire convenablement. Je suis forcée de recommencer une partie du travail des ouvrières, c'est pour cela que je veille si tard.

Retour à la liste