Lettre de Mme Martin CF 103 A Mme Guérin 29 mai 1873. ...Marie est bien guérie, elle sort maintenant tous les jours et les forces lui reviennent à vue d'oeil, quoiqu'elle soit encore bien amaigrie. Je ne compte pas la renvoyer au Mans avant la rentrée des grandes vacances; il faut qu'elle se fortifie et qu'elle ait du repos. Pauline, qui n'a pas eu de vacances à Pâques, arrive samedi soir, pour passer huit jours avec nous. Cela tombe admirablement, car nous allons avoir de grandes fêtes à Alençon au sujet d'une Exposition; elles commenceront dimanche, pour se terminer le 8 juin. Je devais vous écrire pour vous demander s'il ne vous serait pas possible de venir passer ce temps‑là avec nous ? Vous voyez que je m'y prends bien tard, absolument comme ceux qui invitent de façon à recevoir un refus ! Je vous assure que ce n'est pas là ma pensée, vous savez bien que je serais contente de vous voir tous; mais je n'ose espérer ce bonheur. Enfin, si cela se pouvait, combien j'en serais heureuse ! Je pense que vous êtes en bonne santé, ainsi que vos chères petites ? Chez nous, tous vont bien, la petite Thérèse pousse merveilleusement. Elle pèse près de quinze livres. La nourrice a commencé à la faire manger depuis huit jours seulement; je suis très satisfaite de cette femme, on n'en rencontre guère comme elle pour soigner les enfants. Je pense que Céline Maudelonde vient bien aussi ? Je voudrais que vous m'en parliez, ainsi que de ma petite Marguerite (Marguerite Maudelonde, nièce de Mme Guérin et soeur aînée de la précédente) que j'aime beaucoup, parce qu'elle ressemble à ma petite Hélène.