Carmel
De Mme Guérin à Jeanne La Néele. 28 avril 1897.

DE  
GUÉRIN Céline née FOURNET
À 
GUÉRIN Jeanne

28/04/1897

De Mme Guérin à Mme La Néele. 28 avril 1897.
 
Ma Chère petite Jeanne,
       Je viens de recevoir ta petite lettre et comme Marie m'a remis une missive pour toi, je veux aussi y joindre quelques lignes. Tu continues toujours à aller mieux, ce qui nous fait bien plaisir. Paul (Paul Guesdon, protégé des Guérin, et petit séminariste à Lisieux)me dit cepen­dant que tu tousses toujours un peu et que tu as encore la voix un peu couverte. Je t'engage à éviter d'aller en voiture découverte tant que tu n'es pas complètement guérie. Les deux cousines (cousines germaines de M. Guérin et de Mme Martin, les soeurs Alphonsine et Marie-Marguerite Macé passèrent en effet à Lisieux les 29 avril / ler mai 1897), la religieuse et sa soeur Alphonsine nous ont écrit hier qu'elles nous arriveraient demain [lv°] jeudi par le train de quatre heures, si nous pouvions les recevoir. Donc voilà leur voyage avancé de huit jours et c'est demain que nous les rece­vons. Je crois bien qu'elles s'en iront samedi matin. En ce moment je fais nettoyer ma maison du haut en bas, ce n'est pas par gloire, car depuis plus de deux mois que je suis malade, elle en avait grand besoin, aussi j'ai deux femmes de journée, Berthe et Célestine. Heureusement que cela ne dure­ra pas. J'ai vu Marie aujourd'hui, elle va bien. Thérèse est toujours très souffrante. Elle a eu son vésicatoire hier. Le Dr de Cornière la voit malade. Elle crache le sang le matin. Nous craignons que cela ne devienne bien grave, ses soeurs ne savent quels éloges faire d'elle. C'est un véritable petit Ange. Marie m'a appris, après toi toutefois, le mariage de Joseph Dupont avec Marie Domin (nièce de l'aumônier des Bénédictines, fut compagne de première et seconde communion de Thérèse (1884 et 1885). Tu avais raison mais nous avons été tous surpris. Ton papa va bien, et moi je me trouve vraiment beaucoup plus forte depuis deux ou trois jours. J'ai vu Marguerite Tostain qui a été très peu de temps à Lisieux en revenant du mariage. Elle est enrhumée aussi. Je pense que Léonie pourra aller [2v°] à Caen avec toi lundi à moins d'empêchement imprévu.
         A bientôt, ma chérie, mais ne viens dimanche que si tu es bien guérie. Nous t'embrassons tous de tout coeur ainsi que ton mari en nous réjouissant du bonheur de te voir bientôt. Veux-tu nous apporter le compte de ce qu'on te doit et de ce que Francis a payé pour nous chez Le Chesne afin que ton papa règle ses comptes, puis 1 k° de chocolat demandé déjà pour maman.
Ta mère
C. Guérin
Amitiés à Madame Mouton.
[2v°tv] Paul est arrivé en bonne santé et a soupé un peu avant de rentrer au séminaire.

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