Carmel
De M. Guérin à Mme Martin – Le 28 décembre 1868

DE  
GUÉRIN Isidore
À 
GUÉRIN Zélie, Madame Louis Martin

28/12/1868

De M. Guérin à Mme Martin.
 
                                                                                                   Le 28 décembre 1868
 
Ma bien Chère Soeur,
J'ai encore recours à toi pour te prier de nous trouver une cuisinière. Pour bien des raisons qu'il serait trop long de t'énumérer ici la nôtre s'en va (dans 8 jours). Si tu en connaissais une je te prierais de nous le faire savoir au plus tôt, je suis allé à Paris il y a quinze jours et j'y ai fait beaucoup d'achats pour ma pharmacie et entre autres choses des joujoux pour tes petites filles. Il y a deux nécessaires de travail qui sont pour les deux aînées – Un petit chemin de fer pour la troisième et un jeu pour la 4ème. Ce jeu se joue comme le loto. Les lettres remplacent les chiffres, c'est pour apprendre à lire. Quant au chemin de fer, on prend [1v°] la locomotive et son tender et on les courbe comme ceci  de façon  à ce qu'il tourne en cercle, on attache les wagons par leur crochet, on met la chaudière à la locomotive et le chauffeur à son petit tram puis au moyen de la clef, on remonte le ressort qui se trouve à côté d'une des roues, on retire la clef  et le train part tout seul. On peut le faire aller tout droit en mettant la locomotive droite avec son tender, mais il irait se heurter contre les murs et se brisera. Je mettrai tout cela au chemin de fer demain.  Je profite de l'occasion pour souhaiter à toi, à Louis et à ta famille une année aussi heureuse que je me la désire pour moi-même et ce n'est pas peu dire. Ce que je te souhaite surtout c'est le repos, la tranquillité de coeur et d'esprit et une bonne santé. Crois bien que ma femme est de moitié avec moi, elle t'aime bien trop la chère femme pour ne pas te désirer tout ce qui peut t'être utile et agréable.
[2r°] Nous espérons avoir de tes nouvelles bientôt et surtout tu nous diras comment tu trouves tes deux aînées après les avoir vues, car j'espère bien que tu vas aller les chercher . Embrasse-les bien pour nous et dis mille choses aimables à notre bonne chère soeur du Mans pour nous.
Ton frère dévoué qui t'embrasse de tout coeur.
                                                                                    1. Guérin.
Ma femme et ma petite fille se portent bien ‑ Ma femme est un peu fatiguée depuis 3 semaines, il lui est venu un bobo au pied qui a eu bien du mal à se guérir. 

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